28 juillet 2016

L'été en pente douce

Par le Barde

Il faisait bon sous les platanes des Quinconces.

Doucement, la lumière tirait vers le rose du couchant. De pauvres chansonnettes grésillaient sur les quais. Un soir d'été. Depuis la fin du pré, nous nous répartissons entre pétanque et pala. Une manière comme une autre de pécher par les rondeurs.

Si Kiki drive la pala, Hamilton gère la pétanque, fidèles au poste depuis des lustres. Ce dernier jeudi de juillet, nous étions quatre pour jouer de la boule lors qu'une douzaine de fous s'épanchaient contre un mur, une raquette en main. Il y a ceux qui taquinent la boule a ciel ouvert et ceux qui s'enferment sous le béton d'une bâtisse promise à des rites basques.

Les quatre : Hamilton, Titi, le Prez et moi-m'aime. Soit deux paires : Titi et le Prez, Hamilton et moi-même. Nous fîmes deux parties. Et, par deux fois, Titi et le Prez l'emportèrent. Sans qu'il n'y ait rien à redire. Titi a la boule sûre et le Prez analyse avec une rigueur d'architecte la trajectoire qu'il donnera à la petite sphère métallique lovée dans sa main droite. Un art géométrique. Hamilton eut quelques ratés inhabituels au tir.

L'été venant, tout rentrera dans l'ordre. Moi, je faisais contre mauvaise fortune bon cœur, moins chanceux que d'ordinaire. En sorte que le surnom d'el Chouno dont je fus affublé lors des précédents mardis n'était plus de rigueur.





Contre tant de maîtrise, nous ne pûmes rien.

Un vent léger calmait notre amertume. Isa et Madame Prez vinrent à notre rencontre, admirant leur mâle. Avant que de prendre la poudre d'escampette pour la proche Belle époque où nous étions amenés à nous retrouver, avec ceux de la pala, pour notre traditionnel repas d'après joutes.

A dix heures, nous étions donc attablés. Perdigue, Kiki et la bande à la cancha. Anne nous avait rejoints. Le nom de Belle époque nous allait comme un gant. Non qu'il soit lié à un temps passé et béni, bien au contraire, puisque la belle époque, chez nous, ne se conjugue qu' au présent. Un présent perpétuel, toujours en mouvement.

A bientôt pour la pétanque de rentrée, juste avant le retour aux sources

03 juillet 2016

Le cuistot de Bouffe : Don en coriandadore !

Par Bardibule et Barbatruc


Quel entrainement mes amis,

La température était cette fois plus clémente que Mardi dernier, ce qui n'empêcha pas nos deux ados de se trimballer le torse nu. Ah, si nous pouvions être tous aussi bien gaulés qu'Alain et Dudu à leurs âges, ce serait "Les gendarmes de St Tropez" tous les mardis ensoleillés. Je pense également à Guitou qui nous manque terriblement sur le pré. Lui aussi y serait allé de son strip tease avec la mèche bien placée. Le reste de la bande était textile comme on dit dans le milieu naturiste.

Le programme, pour ceux qui sont connectés, était un flag. Pour les autres "Un dernier touché à Musard" comme une parodie beurrée d’« Un dernier tango à Paris ». Nous commençâmes donc par un touché qui avait de la gueule. De très belles actions collectives se déployèrent çà et là, à la faveur parfois de replis défensifs un peu approximatifs. Le ballon ne tombât qu’à de très rares occasions, la chistera croisée redoublée était légion.

Poulpo s'approcha du terrain, le contourna plusieurs fois mais une sciatique douloureuse l'empêcha d’y rentrer. Quelle classe, car là où d'autres n’hésitent pas à rentrer avec deux mains gauches ou une opération de la cataracte faite dans l'après-midi, lui a préféré se retirer avec discrétion et humilité pour ne pas pénaliser le jeu. Quel bel homme…Sa discrétion est également liée au fait qu'il souffre précisément d'une sciatique érectionnelle, en ce sens que sa hernie, appuyant sur une partie du nerf sciatique, lui occasionne des érections aussi foudroyantes que subites et vice-versa. Les plus grands sexo-darwiniens sont formels, chez Poulpo, l'information érectile ne passe, ni ne descend du cerveau et ceci afin d’accélérer le dick-management ou la con-gestion en français ! Ah merveille de l’évolution !

A 21h07, le flag débuta. L'engagement se renforça et quelques maillots en souffrirent. Un petit souci à l'allumage tout de même pour Jeff qui, alors que tout le monde jouait à flag depuis 1 minute, continua à jouer a touché. Chez Jeff, l'information reste un certain temps dans son centre de décision « intime » puis monte au cerveau ! Ah merveille de…la nature !

Nous aurions pu en rester là mais l'amitié et le plaisir de jouer ensemble nous poussèrent à nous rentrer dedans 5 minutes en jouant à plaquer. Certains visages s'illuminèrent, surtout ceux plantés au-dessus d'une carcasse de 1m90 et 100kg passés. Ce fut esthétiquement déplorable mais fort divertissant.

21h30 sonna, il était temps de prendre une dernière douche puis se sécher et s'habiller le plus lentement possible pour retarder ce moment qui nous éloignera de Musard et du Trou pendant deux long mois. Je profite donc de la plume pour vous souhaiter à tous un bel été, reposez-vous bien et revenez-nous en pleine forme en septembre.

C’est la dernière au trou. Le fût fut et tous castors prennent de la bouteille ! L’expression prendre de la bouteille est une expression bordelaise à coup sûr. Même si pour le lâcher de pression le fût a son charme mais tout ça nous ramène inexorablement à la spirale du temps. Le temps comme suce cité était bien de la partie, il faisait beau à Bordeaux et les castors aiment le soleil. L’était est bien là ! Certains en ont profité pour fignoler leur bronzage pré-estival. Au trou c’est Don qui épluche. A la descente l’artiste est déjà à l’œuvre, il cuisine à l’orange. L’homme de bouffe est un artiste, voyageur, poète, écrivain et sculpteur d’orange. De temps en temps il trouve sa place sur le pré. Et oui le castor se doit de taquiner l’ovale. L’homme est une douceur et son repas une découverte. Cela lui est arrivé de ramer mais pour son tour de bouffe l’homme navigue. L’amiral est là. Comment survivre à la mer sans la douceur d’un poème ! Le poulpe retrouva ses contemplations et ses vagues à l’âme ! Le marin pour revenir à lui porte une nouvelle croix « qui l’eut cruz » tempéra le Prez bien à propos. « La cruz rime avec écluche ! » et rien que pour cela elle reste sacrée. Son blason est noble et sa devise remaniée « Un porto et tous pour un ». L’amiral est là est n’aurait pas raté la dernière et le festin de Don. Car Don quand il est de bouffe, il ne cuisine pas, il crée. C’est un créateur, un magicien, un coriandadore. Il sait se faire attendre à juste titre. Le sublime est dans l’imaginaire et l’extase dans sa réalisation. L’entrée se fit donc en pois chiche. Ambiance sonore oblige. L’entrée est méditerranéenne, notre Hervé la chante « ma vie sera la tienne, Méditerranéenne aux Saintes Maries que j’aime, Y a danger pour l’éventé … ».Notre Hervé à nous a été champion cette année avec ses cadets et retrouve une nouvelle coupe. Elle est délicieuse, la fraicheur du coriandre, les anchois triés par l’amiral (tout ce qui touche à l’amer l’homme trouve son compte !) décale les papilles dans ses écarts de saveurs du Sud. Le Pois chiches un éloge aux vents sahariens. La quantité appelle la resserve en même temps dans toute œuvre le castor profite et prend son temps. Le Tarbais se rapprocha de Lourdes et inversement. L’échange est ainsi un anchois contre trois pois chiches. Le sens du partage fait son œuvre. La suite nécessita un appel, le rite est préservé. Le béé est de rigueur. Le cuistot est serein. N’est-il pas un créateur ? L’art est dans l’attente. Point de belles choses sans le plaisir d’en parler.

Puis vint la suite. L’entrée précède la suite c’est bien connu ! De la coriandre émincée, en portion collective. Les castors eurent un doute, point de création sans vide et questionnement. Les castors sont peut-être herbivores en fait… Don nous découvre en vert et nous ramène à une diète originelle. Que nenni ! L’homme commence par le chapeau. La cerise en somme du gâteau. Le délice fait suite dans son mignon. L’œuvre est goutue ! La moutarde à l’ancienne, le feuilleté en enveloppe, le filet en mignon, l’œuvre de l’or en barre. Les castors sont en « et moi ! ». Nul ne sera oublié. L’œuvre est accompli, la simplicité en extase de l’homme qui remplit son trou ! La découpe est rude car l’œuvre est belle. Le visuel titille le gustatif, les parfums le toucher, les castors toujours en « et moi ! ». Une purée aux milles saveurs pour accompagner le tout. La coriandre en survol et nous retrouvons nos RAM (Royal Air Maroc). Don fait du kayak aussi, il cherche à rattraper un certain Stevenson. Les castors apprécient, les jeunes aux moins jeunes sont dans la décalque du palais. Le supplément du trou est béni. Don mérita sa chansonnette. Point de merveilles qui se chante.

Don n’est pas un castor comme les autres. Il sert la soupe en dessert. Les référentiels de certains artistes sont parfois dans l’inverse de l’ordre des choses. C’est du pareil au m’aime claquerait le Barde qui Naples ! Le lancer se fera en assiette creuse. Les assiettes n’étant pas homologuées, Jacquot soupirait. Point de Pépé pour réceptionner. Le lancer fut serein. L’homme est serein. Point de comparatif car l’épreuve est nouvelle et se fera sans casse. Les receveurs et le lanceur sont sous contrôle et en osmose. Le pile sera pour le fromage et la face pour la soupe. Le dessert vise le divin point de claque sans par Don… Le fromage est dans le bleu et la brebis. Le cuistot sublime les baies en somme. Le Dessert en revanche un éloge à l’orange. Pour rappel c’est ce que l’homme épluchait en entrée pour ceux qui lisent le blog. Rien ne se perd et tout se suit. L’art est dans l’amante. La menthe fraiche bien entendue. Les castors sentent la fin de la saison mais se retrouve dans le printemps de l’été. Don est sublime il a su nous faire oublier la fin d’un cycle en nous alimentant d’une nostalgie bien gardienne de la vie.

Le café on s’en fout. Pas besoin d’artifice pour rester éveillés. Les castors sont bien repus. Certains se retrouvèrent à taquiner les cartes. Don soulagé de son travail discutait aux comptoirs avec d’autres paires. Puis vint la remontée dans la nuit. La lumière du trou fut laissée de coutume au créateur. Le trou est en vacances au plus grand bonheur de nos dames…quoique !

Bonnes vacances mes chers castors et à d’autres tours de bouffes ou aventures rugbystiques sur le blog. Rendez-vous à partir de Mardi prochain à la pala, à la pétanque ou chez la fée à la rentrée.


QLCVP 

Le bonheur est dans le pré

Par Bardibule



Ca y est c’est la fin de la saison pour les castors. Jean Phi rempile. Le rendez-vous fixé à 10 heures trouva son midi à Saint Laurent des Combes pour notre repas champêtre sabiesque. Les castors sont amoureux des traditions. Et l’animal est cyclique, il a ses saisons. Les viticulteurs et les castors ont cela en commun, ils fonctionnent au soleil. Quand vient le début de l’été, Jean phi vieillit. La barre des quarante rugissant est passée mais le plaisir de se rencontrer est toujours là. Et c’est Jean Phi qui prend de la bouteille !

L’accueil est en famille. Les castors se retrouvent en dehors des parallèles même si le toucher n’est pas loin. L’idée est bonne chacun amène et puis nous verrons, la seule constante est le Saby qui coule à flot. Nous sommes à la source. Jean Philippe joue à domicile. Il est bien chai lui ! Elle est facile. La troupe pour l’occasion s’est divisée. Ceux qui préfèrent l’ambiance catalane d’une finale hors d’un commun territorial seront absents physiquement finale du TOP 14 oblige. Le résumé du match est que le demi-mêlée tout compte fait n’est pas indispensable. Et vaut mieux jouer à 14 pour être dans son Top.
 
 

L’ambiance se fait dans l’esprit de famille qui sied à merveille à celui du rugby, plein de castor et un esprit. Le toulousain est là avec sa saucisse, la vraie celle de Toulouse. Il n’y a pas à dire il n’y a qu’un toulousain pour se bichonner sa saucisse et la partager avec les autres. Sa saucisse est sacrée. Il était accompagné de sa douce, les deux sont toujours de la partie quand les rendez-vous sont pris. Le Jacquot sortit ses boules et il avait bien prévenu « Sabite sans boules, je viens pas ! ». L’ancien a du répondant et des tripes pour défendre l’invitation. Les triques anguilles il les appelle. Freud soupire et a besoin de vacances. Le rapprochement est phallique, l’animal le pousse à son bout et pourtant le castor est un animal à queue plate. Jacquot en aura usé des divans, la seule chose qui le libère est de remplir le trou. Freud sur le coup tombe une nouvelle fois dans les pommes. Joel dans les cerises. Le traiteur s’occupe de La plancha qui sera son autel. L’équipe viande est constituée et balance à petite dose les cuissons variées pour le grand plaisir des convives. Jean Bernard et avec sa Jean Bernadette, les deux lisent leur mail et sont au rendez-vous toujours à l’heure. Les castors sont heureux de profiter du couple. Pour la peine, le pilote sortit son jambon et une trancheuse de compétition. Le Jambon se coupe fin et la vie se profite en gros. Gwen était là lui aussi en famille. Crevettes et fruits de saisons. Walid sortit ses melons, Bruno ses huîtres, la doc du doc sa salade. Nous trouvâmes tous notre bonheur. La table était prête à accueillir la troupe sans succès. Les castors s’assoient uniquement au trou. Chez Jean Phi pas d’horloge qui ne tienne, pas de banc pour nos fesses l’ambiance sera d’été et du Sud et nous resterons regroupés autour des barriques. Les enfants au plaisir de la région et du ballon. Le poulpo, le prez and co, le trez avec Carles and co, Stephane and co, Bardibule and co… Bref du bonheur and co.
 

La liberté est là l’amiral aussi. L’expédition familiale vient de loin, c’est ainsi dans la marine. Il nous cuisina une spécialité portugaise, des pasteis de nata. Cela se prononce mieux la bouche pleine.

L’ambiance est douce, le plaisir de profiter du temps qui passe. Les enfants marqueurs du temps sont là pour nous le rappeler. Eux aussi se prêtent au toucher, et feintent les plus émérites. Petit deviendra grand. Jean Phi lutte à sa manière contre l’inexorable, espérant que les petits ne le dépasseront pas. Le piège est dans la râpe. Plus tu cours dans la piscine moins tu grandis. Et l’enfant ne peut devenir grand. Jean Phi est un inventeur de la piscine philosophale qui garde la jeunesse éternelle. En tout cas, le rendez-vous est un plaisir qui s’enfonça pour certains tard dans la nuit, …

Le Tcho nous annonça son départ du trou, enfin sa prise de distance. Il sera là en étant moins là. Le Rossignol sera moins disponible. Pépé sur la nouvelle est sur le cul. Il eut besoin de s’assoir et une période de digestion sera nécessaire. Les liens fraternels sont ainsi. La piscine philosophale à ce niveau là n’y pourra rien. C’est Pépé qui gardera la baraque.