27 novembre 2016

Le cuistot de Bouffe: Thomas sort son andouillette magique

Par Le Barde et Bardibule et Bardatruc
 

Non, le pré n'est pas fou ; il est même trop sage. La faute à Thomas. Quand Toto n'est pas là, le pré s'ennuie. D'autant qu'il est sans Seb aussi. Cela fait beaucoup. Bien sûr, il y a Serge, mais il ne saurait être le pré à lui seul. D'accord, il y a les folies rectilignes de Perdigue ou celles si latérales de Jean-Phi. Rien n'y fait ; il flottait comme un parfum d'ennui.

Nous courûmes certes. Pas comme des lapins. Mais nous courûmes. Enfin, disons que nous trottinâmes. La pluie s'était invitée, une pluie douce, caressante. En sorte que la gonfle se retrouvait souvent le cul par terre. Oui, la gonfle est callipyge ; il suffit de voir les mains qui se tendent vers sa croupe ovale pour s'en convaincre. Mains malhabiles, absentes au dessein qui les fonde en ce mardi 22 novembre. Aboli bibelot d'inanité ovale pestait Perdigue qui n'en attrapait pas une, lors que Jean-Phi, sans fin, lacérait le pré.

Nous nous amusâmes un peu. Titi surtout. Tentant des choses. Parfois avec une certaine grâce. La Pibale, lui, était heureux de retrouver sa verte prairie enfantine. Le pré est un livre d'enfant où nous glissons nos phrases incertaines.

A 21:28, les lumières s'eteignirent. Nous regagnâmes les vestiaires puis le trou où Toto était de service. Le Tarbais l'entourait, heureux de retrouver les siens. Toto avait disposé sur le comptoir un florilège de préfous. Une première. Le préfou est une spécialité culinaire vendéenne. Il s'agit d'un pain peu levé garni d'ail frais finement haché et de beurre ou d'huile. Cette touche vendéenne était du meilleur goût. Puis, nous passâmes aux choses sérieuses. Et plus précisément à un cake au feta et aux herbes fraîches. Ah ! Les herbes fraîches ! Hamilton leur préfère les folles. Un point de vue artistique qui se tient. Sauf pour le cake au feta. Encore que.

La suite comblera les annales. Le trou a une histoire et l’hiver arrive. Nous perdîmes le cuistot. Foie de castor. Diantre ! Quelqu’un aurait-il vu notre chef de table ? L’ambiance est pourtant chaude. L’amiral est là sans son biniou mais quand même. « Un navire sans son capitaine, c’est comme un Porto sans son Aramis »… Le silence se fit. Le doute l’habite, tout se complique…

Nous regardâmes le bout de table. Point de Pépé. Les castors perlent d’effroi. Le cercle est rompu. Le Tcho s'écartèle et tient la permanence en siégeant au milieu. La table sans gouverne, chavire prédit le castor matelot. Le trou a ses rites, les castors s' irritent, le Prez en hérite est pourtant bien là, Ouf. Le Barde rassuré chante l'absence. Le trou des lamentations pousse à croire. Bref, où est passé Toto ? Ces fulgurances il nous les réserve d’habitude sur le pré « Tient, tu es là … Bin tu y es plus » . Il a des ascendants gazelles ce castor, c’est certain ! Mais nous le découvrons caméléon. Nous tentâmes la sonate aux couteaux pour le faire réapparaitre. La partition est menée par le Tarbais en convient les sens ! L’apparition ne fut point le plat mais bien un canadien. N’est pas Garcimore qui veut. A propos sa prochaine représentation est mardi prochain. Marc Antoine n’a pas de crosse contre le rugby et aime les nouvelles rencontres en invité du soir. Le temps de saluer tous les castors membrés et l’incantation repris de plus belle et cette fois en gargouillis. La réussite est peut être du à l'érable de la Fontaine car les frites du coup descendirent de l’escalier. Serge y trouva un miracle. « Bière tarie, buvez pour nous pauvres pêcheur » répétait-il ses yeux fermés vers son assiette ouverte. L’apparition de Saint Thomas est une lumière nourricière. Tout ça bien sûr avant que le cuistot revenu sorte sa fameuse andouillette. Nous embrassâmes le paradis. Les castors retrouvent la frite. L’art dans le cochon est toujours un havre de pet pour prier. Le choix du chef est béni. Du coup les castors chantent en canon et en burent quelques uns… C’est notre côté Guillouret !!! La salade pour nous mettre au vert, Thomas n’oublie pas en véritable saint nourricier qu’il est !

Le lancer fut osé, audacieux, et pour tout dire, ce fut un naufrage, un cataclysme. Le sol était jonché de débris. Pépé n'était pas là ; on n'entendit pas ses réprimandes. L'assemblée, elle, était aux anges. Toto, surtout. Tout cela tenait? Au bout du compte, d'une bonne vieille régression infantile. Le fromage était pluriel et bienveillant. Accompagné d'une salade. Le chèvre était tendance. Toto aime la biquette comme tout un chacun le sait. Nous étions fort repus lors que vint un gâteau au chocolat moelleux à souhait. Nous n'en pouvions mais. Quelques menus et imperceptibles rots s'échappaient ça et là.

La belote de comptoir se dressa sans Walid. Le Prez émit de tristesse quelques waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaalid, d'une voix brisée par l'émotion. La partie s'acheva par un duel de perdants entre Hamilton et Stéphane dont le roi ne put rien contre le valet d'Alain. En quoi la belote de comptoir est assez démocratique.

La pluie battait le pavé. Un chant triste entra dans notre être. Seb nous dit de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Et il dansa sur le pavé mouillé. Perdigue le suivit. Du Minnelli pur sucre. Il ne nous restait plus qu'à laver le cœur du monde.

18 novembre 2016

Le cuistot de Bouffe : Un récital pour la piballe

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


La fin de l'hiver a des relents d'avril disait Hamilton comme nous regagnions le trou. Serge opinait. La nuit était douce. Nous serions en retard. La faute aux relents d'avril. Pépé sera en pétard. Pour la forme.

Mais revenons au pré, au préalable. Il fut cette fois-ci synthétique. Le pré, pas le préalable. Nous étions encore une bonne quinzaine, toujours aussi maladroits. La bruine n'y était pour rien puisque de bruine il n'y eut point. Non, tous ces ballons perdus ne devaient qu'à nous-mêmes. Il y a des soirs sans et des soirs avec. Ainsi va la gonfle. Et ainsi va Perdigue filant ses courses droites ou Jean-Phi ses courses latérales . Rien de nouveau sous le soleil. Ou plutôt sous la lune. N'importe, c'est une affaire d'astre. Et puis, chez les castors, le soleil a rendez-vous avec la lune.

Du côté des essuie-glaces chaque équipe avait de belles paires. Jean Phi court en vain c’est une déformation professionnelle comme une autre me glisse son acolyte. La grappe sans vendange est comme un toucher sans langue. Jean Phi ne s'embête vraiment pas avec les mains. Son toucher tient au corps comme son Sabite au trou ! Son art de la perfore l’exige ainsi. La beuchigue à deux mains est une prouesse fondamentale que seul Le Barde gardien du jeu chante en jouant. Jean phi touche la défense avec les épaules. Pour le porteur de balle la distinction entre une main ou deux mains ne reste qu’un détail car l’impact est décisif. De l’autre côté nous avions une nouvelle génération. L’Œdipe fait son œuvre. La relève générationnelle vise toujours un changement dans le pareil. L’adage s’inscrit dans le pareil au m’aime ! Lolo en père et Thibaut en fils. L’identique est dans l’envie. L’un joue en stature, l’autre en dynamique. La force s’oppose à la vitesse. Je crois que pour le côté vitesse Lolo a tout transmis à son fils. L’art de la passe en revanche évoque une belle histoire ! Un Œdipe sans va et vient ça n’existe pas ! Bref le toucher se fit entre de bonnes mains n’en déplaisent à certains. Bardatruc compte sur ses doigts. A deux reprises nous profitâmes d’un Barde perforateur et opportuniste (C’est notre monsieur 100000 Volt(aire) à nous !). L’effleurer serait un péché tellement l’art de la prise du trou est magique. Dudu s’en rapproche à l’occasion, sa feinte le déjoue de toutes mains baladeuses. Apparemment ses lionnes nourrissent bien leur lion. C’est crinière au vent et les deux mains sur le ballon que le castor retrouva sa ligne. Crou Crou le bonnet en phryge apprécie la technique et en réponse mit un vent à Perdigue. L’écharpe sera pour le viticulteur un complément non négligeable pour l’hiver qui s’annonce. Le toucher ne se joue pas uniquement avec les mains mais bien avec la tête et le sens des pieds. Même avec une main l’homme ne pourra être rattrapé ! Jeff le hardi adore dans le toucher ce petit plus de cap et d'épier !

Au trou, la Piballe avait mis son tablier. Des assiettes à soupe annonçaient une soupe. Elle fut exquise et aux potimarrons, un groupe de cultivars du potiron, d'origine mésoaméricaine ou peut-être andine. Ils auraient été introduits au Japon par des navigateurs portugais, d'où ils auraient gagné l'Europe tardivement. Une famille japonaise aurait apporté ce légume en France en 1957. Le potimarron était d'ailleurs appelé autrefois "potiron doux d'Hokkaido".

Le potimarron est nomade et c'est pour cela qu'on l'aime. Sa suavité doit beaucoup à son humeur vagabonde. Quelle onctuosité ! Amélie appréciait. Et Pioupiou itou.

La tablée comptait notre Guitou. Un Guitou rutilant. Les années sont une chimère. Et Lafourche qui était là aussi gloussait de plaisir à chaque cuillerée du potiron doux d'Hokkaido. Jeff, lui, papotait avec Florian et Benoît. Il nous avoua que 113 est son chiffre préféré. Allez savoir pourquoi. Jeff, il est séminal. Ou, si l'on préfère aquatique. Vous me suivez ? Non. Alors, suivez Jeff dans ses tribulations numériques. Au 113, il ajoute le 127. Cela pourrait faire 240. Mais le 240, Jeff, il s'en branle. Rien à voir avec le séminal et l'aquatique. Pas sûr.

Les castors cuistots dessinent des potirons de saison. C’est une régression active comme une autre pour un décalque culinaire bien en héritage. Le coco du soir sublima les débats et fit sa révérence. La suite trouva naturellement son chemin sans se prendre les pieds dans la semoule. Délicieuse avec ses raisins secs. Un tajine de mouton citron-carottes pour la couche de superbe orient. La piballe n’est pas fourmi et ne se contente pas du moyen. L’art du délice se mesure par ses épices. Piou Piou aime le bleu de la carotte allez comprendre…

Nul n'est censé ignorer la main leste et précise de la Pibale. Il osa de lointains lancers avec réussite. N'était Peyo qui laissa choir l'assiette promise à deux fromages. Un bleu et un camembert. Amélie tartinait son petit bout de pain de beurre, le recouvrait d'un peu de bleu et engouffrait le tout avant de se rincer au Saby. Quelle distinction.

Vint alors une merveilleuse mousse au chocolat. Il y a de la fée chez la Pibale. Il n'en resta pas une miette ; Fayou s'y s'employa, d'un doigt complice.

Il était temps de quitter la table pour rejoindre le comptoir et son inaltérable belote. Walid, impatient d'en découdre, posa le tapis et appela les prétendants. Les mardis se suivent, au comptoir comme sur le pré : Walid n'eut aucun jeu. Il fut même battu par Jeff. C'est dire la pauvreté de sa main. De dépit, il demanda un whisky.

Dehors la lune était très légèrement voilée . Walid, morose, s'en prit à la lune de la veille qui ne méritait pas que l'on en fît un tel plat. Les effets de la belote sans doute. Reste que la nuit qui nous préoccupe était celle du lendemain. Avec sa lune à peine voilée. La nuit nous accueillit donc, avec douceur, et ses relents d'avril. Et nous nous engoufrâmes dans ses plis, attendant Morphée.

13 novembre 2016

Le cuistot de bouffe, le Titi de tous les titis

Par Le Barde et Bardatruc


Une petite bruine tombait sur Musard. Nous retrouvions le terrain annexe. Toujours pas de lumières sur le synthétique. La pelouse était verte et douce. Nous étions une quinzaine. Le nombre idéal pour un toucher. Même si notre prestation fut couci-couça. La faute à la bruine peut-être ; nous fûmes si malhabiles. Quelques éclairs parfois, quelques étincelles. Une soirée d'automne sans éclats. N'importe, on se dégourdit les jambes, les bras, on efface un peu les chimères de la vie ordinaire. Le ballon est notre salut ; il n'est pas toujours à la hauteur de nos espérances. Mais il est notre salut. Amen.
Entraînement en Novembre, calfeutre ton membre. Malgré le temps pluvieux et froid, 16 Archiball, imperturbables, allèrent gambader sur le pré. Même Serge était venu et pourtant Serge quand il pleut …

Son niveau de jeu, d'habitude passable, s'en ressentit assez lourdement comme le terrain. Il nous gratifia de quelques chisteras-chaussettes et finit par s'en aller avant la fin de l'entraînement. La pluie, ce n’est définitivement pas son truc ; sa jeunesse ariégeoise a dû être un enfer !
Le ballon, aussi humide que le prépuce des sept nains matant Blanche neige se lavant dans le ruisseau, il y eut beaucoup d'incertitudes. Incertitude dans la préhension du ballon, incertitude dans le lancer du ballon, incertitude dans la réception du ballon. Bref, s’il y avait autant d’incertitudes dans les sondages, on pourrait émettre l’hypothèse improbable que Trump aurait une chance d’être élu ! A merde, il a été élu, bon bah il faut croire qu’il pleut également sur les USA.

Bref, ce fut difficile, laborieux mais pas misérable. La partie fut équilibrée mais pas d’éclairs de génie, pas de faits de jeux saillants, pas de mauvaise foi délibérée, un auto-arbitrage réglo, voir bienveillant mais pas non plus chevaleresque, faut pas déconner ! Finalement, pas grand-chose à relater.

Ah si, il flottait dans l’air un léger parfum de chocolat assez agréable. Etait-ce le délicieux crumble au chocolat que « Titisa » avait préparé ?

21h31min43s, il était temps de prendre une douche bien chaude agrémentée comme il se doit des vocalises sonores de notre Jean-Phi.

Au trou, l’homme qui nous attendait, était un demi d’ouverture de l'UBB (serein, hihihi) qui, l’espace d’un soir, avait lâché la chasuble verte pour le tablier afin de régaler ses ouailles.

Au trou donc , le pinson, Titi, répondit avec superbe à ses tâches calendaires. Le Tcho avait fait le déplacement. Amélie aussi, avec sa chevelure poivre et sel qui lui donne un air de chevalier gascon. Et Lolo, la Jacouille, notre Yann Larroumecq qui nous manque. Il suffit d'un pinson pour qu'il vienne gazouiller près de nous.
Au trou, le printemps vient toujours taquiner l'automne.

Pas de lou Gascoun. Les traditions méritent d'être chahutées. Même si c'est une soupe à la citrouille qui se substitua à l'habituel pâté de Titi. Une soupe onctueuse, lisse, délicate et suave. Une main féminine, une main de fée n'y était sans doute pas étrangère. Les citrouilles aiment les fées, c'est une vieille histoire. Les fées transforment les citrouilles en or. C'est même à cela qu'on les reconnaît. Pépé appréciait. Il essaima quelques petits bouts de pain, saisit de temps à autre son verre, trouvant dans le Saby le plus sûr alter ego de la citrouille en soupe. La vie tient à de petits bouts de pain trempés dans une soupe à la citrouille.

Il a failli manquer le principal à ce blog de novembre. Je veux bien entendu parler du plat principal. Ce serait une offense de ne pas le glisser entre la soupe à la citrouille et le cancoillotte. Relisant notre prose, je m'en voulus de cet oubli et entendais le réparer. Je devinais la mine triste de notre pinson qui pouvait, à juste titre, prendre pour un acte manqué, ce qui n'était qu'une erreur. Grossière, j'en conviens. 
Car enfin, ce sauté de porc aux carottes était tout simplement divin. A l'image de la soupe. La viande fondait dans nos bouches ravies. Le tout accompagné d'un riz approprié. Quelle belle réussite. Il suffisait de voir la mine épanouie de Serge ! 

Une première, à ma connaissance, que ce sauté de porc aux carottes. La carotte est chiche au trou. Et c'est bien dommage. Elle apporte un je ne sais quoi de douceur qui ne tient qu'à elle-même. Et quand cette identité se mêle à celle du porc, c'est le plus réussi des mariages. L'identité se noue aussi dans nos mélanges. Il est bon de le rappeler. Et Titi le sait mieux que tout autre puisqu'il l'incarne, fut-ce dans un simple et si savoureux sauté de veau. Aux carottes. 

Oui, la famille des apiacées a encore de beaux jours devant elle. Elle est la bienvenue au trou. L'hospitalité tient aussi à ces petits riens.

Le lancer d'assiettes fut à l'image de notre pinson. Alerte et virevoltant. Pas l'ombre d'un déchet. Il s'en fallut de peu, certes, mais rien n'y fit. Titi dominait son sujet. Et fier comme Artaban, il déposa sur la table son rituel cancoillotte. Assorti d'un camembert à damner tous les saints. Serge goûtait le cancoillotte pour la première fois ; il était aux anges. Une initiation réussie. Le Prez, lui, savourait cette tradition, craignant pour son bec les exhalaisons appuyées de notre crémerie d'un soir.

Titi plastronnait. "Vous allez voir ce que vous allez voir" dit-il. Et ce fut un crumble au chocolat, à la banane et aux pommes. Une première ! L'assemblée, pourtant repue, y allait de sa petite cuillère avec gourmandise. Surtout Walid. Il aime le crumble de Titi Walid. Il y a loin du crumble au pays du cèdre. Justement.


La conversation suivait un train disparate. Le Poulpe la rehaussait de ses pensées profondes. Lors que Pioupiou nous gratifiait, par intermittence, de ses saillies poétiques dont les origines, pour Lolo, remonteraient à une lointaine chambre froide. Léo, de retour, était au bord des larmes. Et entrecoupait ses paroles par des hoquets intempestifs. La faute au crumble et a ce qui le précédait.

Une belote, bien sûr, acheva la soirée. Une belote monotone, sans flammes. Que le Prez remporta de hautes mains, lors qu'Hamilton ressassait son dépit. La bruine, dehors, battait le pavé. La ville était calme. Les castors rentraient dans leurs pénates. Le corps lourd. Titi souriait. La besogne faite et bien faite. Il fut quelques pas de danse. Et salua les étoiles.

02 novembre 2016

Le cuistot de Bouffe : Un fameux Bardatruc d’Halloween…

Par Le Barde et Bardibulle
 

Les portes étaient closes, le stade de musard bien isolé de ses lumières. Les lumières des vestiaires, seules lueurs dans la nuit pour nous repérer en cette nuit d’Automne. Un phare dans la nuit chanterait l’amiral. La période s’assombrit. C’est bientôt l’hiver. L’Automne nous en prévient. Et petit à petit le froid arrive. Le castor est un animal à poil laineux (A poil les nœuds !). Il a passé un bon été. Le soleil de Casa a rechargé toutes ses cellules photorugbystiques et le prédispose à affronter les prochaines vigueurs hivernales. C’est bien en nombre que les Archiball se sont retrouvés à vouloir taquiner de la balle. Pour preuve la retournée de terrain. Quand la masse fait loi, la pelouse se retourne. Des anciens et des moins jeunes ont su dépasser les barrières de la grille. Titi montant sa fidèle monture (une moto pour préciser). Alexandre monte Bucéphale, Lucky luke Jolly Jumper, Titi sa moto. Il ne lui prête de surnom. L’homme est discret sur le sujet. Mais il sait que bien monter toutes barrières devient franchissables. La chimère castor cheval motorisée ouvre les grilles de Musard. La clé est dans la fusion. A deux kilos prêts le cencastaure fait balance. Bienvenue pour la troupe au sol.

Sur le pré comme de loin, à l’échauffe le jeu argentin trouve son équilibre et sa gloire en trouvant facilement le chemin de l’aplati. Nous avons en effet un invité chaudement vêtu pour l’occasion. Marco en bon stagiaire s’accompagne de beau monde. Il est tombé dedans quand il était petit. Il savait que les castors dans le touché tâtent. Pour ce soir il associa le pré de Musard aux foulées émérites d’Arbizu Lisandro. Les castors sont nostalgiques du jeu Argentin. A voir les tenues Azul y blanco qui nous rattachent à un soleil sans frontière. Thom le premier et Crou Crou en deuxième avait fleuré l’esprit. Le jeu serré fut du côté de Serge jusqu’à la décision d’inverser le champ. Le nombre faisant loi. La partie devint inégale. Peyo à son aile attrapait les balles qui lui étaient destinées et les accompagnait dans un couloir libéré au paradis des envolées perdues. En soutien, ou en satellite Thomas organisait des solutions de jeux ou des alternatives aux cas où. Le castor est rapide et ne fatigue pas dans les foulées. Son alternateur joue bien son rôle. Il ne se la fait pas en anaérobie. Titi a failli se claquer à force de taper ses renvois. Piou Piou joue sans protège dent mais avec des lunettes et brille d’une nouvelle souplesse. Les passes trouvent leur destinataire, les hommes dans l’intervalle. En face c’est une course contre la montre. Serge priait sa Marie pour la conception du bon jeu. Jeff est heureux il a trouvé le bon camp. Marco fait des tentatives relayées par Arbizu qui découvre le jeu des castors. D’un côté les passes en avant et de l’autre les paroles d’en avant. C’est ainsi pour pouvoir faire des en avants il faut déjà avoir la balle. Le jeu ne fut pas si inégal puisqu’à la fin à l’image du terrain, le jeu changea de côté. Mais le trou était fait. Perdigue doit travailler son aplati, il tâte trop de grappes pour s’en rendre compte. Mais l’aplati du ballon et comme le « put » du golfeur, tu peux driver comme un dieu mais si tu ne sais pas mettre la balle dans le trou tout cela ne sert à rien. Domi organisateur d’open ne le sait que trop bien ! Jean Phi de son côté s’envole pour d’autres mondes…

Bref, il y a eu du beau jeu. Un jeu de castor en cannes. La douche pour la bière promise et nous prîmes la direction du trou.

Pépé est à table, l’heure tourne. L’Amiral est présent et raconte ses périples. Bruno l’écoute et découvre ses paroles et boit la pression et inversement. La pression lâchée. Nous nous installâmes à table. Plus de place pour quatre de nos compères coincés au bar. Heureux qui comme le trou remplit son bar. Le cuistot de bouffe est stagiaire, son parcours est d’humeur latine lui aussi. Il reprit les rênes de son stage après une aventure sud américaine. C’est Stéphane qui s’y colle ou bardatruc pour les intimes et fervents lecteurs du blog. L’homme devient castor qu’après son stage. L’homme a des suites dans ses idées. L’informatique est son dada. Il trouve des algorythmes pour toutes constantes de la nature. Le thème du soir se fera dans la citrouille allez savoir pourquoi… L’entrée se fera en soupe de potiron et châtaigne. Crème fraiche pour les assouplissements linguales. Le palais se débarrasse de tous ses fantômes. En revanche nous retrouvons Madeleine, celle de Proust. Celle qui dans la magie d’un sens nous rattache à un souvenir enfoui du passé. Pour ce soir, la châtaigne cogne en marron nos aires mnésiques. Bonjour les neurones, c’est halloween. Le castor n’est pas celte. Mais il a dégusté dans son enfance cette fameuse soupe aux fameux cucurbitaceae. Elle réchauffe les cœurs et nous lie à la cocotte d’un foyer. La soupe fit son œuvre. Elle nous libère de nos démons. Comme quoi le coup de fil pour l’halloween est bien vu.

Les Escassuts de leur côté mangent pour trois générations. L’ambiance est heureuse. L’accent argentin survole les propos. Ernesto Sabato lâcherait dans la danse du soir que « le Tango est une pensée triste qui se danse ». La fête et le repas proposé par notre Bardatruc en est tout un symbole. L’hiver est là, le soleil de la vie ressort ses nuages. La nostalgie flirte avec sa mélancolie. Pour lutter contre le mauvais sort rien de tel qu’une purée à la carotte. Ami des neurones, le cuistot nous remet une deuxième couche de Madeleine dans la gueule. La purée de carotte se mange quand les castors se font encore les dents dans leur couches. Pépé de son côté ne fait pas de différence. Il suit son timing privilège de l’âge. La régression se saupoudre de cerfeuil. Le confit pour l’apport animal. Point de bonheur sans sacrifice. Les couleurs dans l’assiette nous font babiller. Le cuistot est un sorcier. L’envoutement se fait. Les artifices de la couleur se subliment dans les saveurs proposés. Piou Piou de son côté ne fait pas dans la verdure.

Le plat à plat, nous transformâmes après incantations les grandes assiettes en petites. Le « lala » chauffa notre cuistot qui se la joua sécure. La magie mérite une proximité. Les assiettes trouvèrent leur receveur sans trop d’encombres hormis le brouillard de cerfeuil et le lancer de toutes autres matières pour briser la glace. Bardatruc imperturbable le cerfeuil dans la narine droite et les épaules aux verts ne changea pas de rythme et termina sa course. Même le Tarbais trouva bonheur, la réception à une main n’a plus de secret pour lui. Le fromage fit première au trou. Le trou change, ses couleurs restent. Les incantations trouvèrent leurs cibles et le fromage fut du bleu, du vert et du rouge. Du fromage d’Halloween pour certains en tout cas le clin d’œil au trou un délice. Le goût ont s’en fout, ce sont nos couleurs !



Le dessert une tarte à la rhubarbe faite maison. Madeleine revient à chaque bouchée. N’est-ce pas la magie d’Halloween que de rendre le passé présent et de mélanger l’innocence infantile à la réalité des adultes. Le trou fait son œuvre. Bardatruc a trouvé un nouveau rythme. Sa première à l’endive eut raison de lui cette fois ci le bonheur est dans le trou. Mission réussie. Guitou n’a pas à s’en faire son tour de bouffe trouva complice et émérite itou.

Piou Piou tient les comptes. Le Trez tient Piou Piou. La boucle est faite. Le café géré par Don. Les castors s’installent au comptoir pour un dernier tour de passe passe cette fois ci en dés. La magie des cartes prévient les mauvais sorts de la nuit. Le trou libéré de tous mauvais fantômes profitent des bonbons de la vie. C’est ainsi, il n’y a pas d’Horloge sans horloger et de trou sans bonheur. Le Barde de son côté aurait conté étoile...

Perdigue : « Au fond, Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. »
Piou Piou : « Mais tu veux que je te dise mon Perdigue, peu d'entre elles s'en souviennent… »

Les deux sont de véritables petits princes et c’est main dans la main en bon trez qu’ils sortirent du trou à leurs habitudes pour retrouver leur chemin respectif dans les profondeurs de la ville.