31 janvier 2020

Alex première de bouffe: regia semper pour le trou!

Par Le Barde et Bardibulle


Il nous rejoignit dans les vestiaires. A peine était-il assis qu’il parla de ce drôle de virus qui empoisonne la Chine. Pourquoi ? Lentement Amélie s’habilla, car c’est de lui qu’il s’agit, de son retour sur le pré. Peut-être avait-il envie de faire un break au cœur de sa campagne. Pioupiou parlait de la fête de la morue, du courrier qu’il devait écrire pour délivrer notre chant d’amour à ce poisson de l’ordre des Gadiformes. Amélie, en bon béglais, lui prodigua de précieux conseils. Nous nous revêtions de nos habits de lumière. Le bardibule couvrit son chef de son petit bonnet orange. 

Nous étions dix-sept sur la pelouse synthétique. Alban avait amené deux jeunes pousses de qualité. Pioupiou nous délivra une prestation haut de gamme. Épuisé, il ne termina pas la partie. Popeye brillait. Seb filait ses intervalles. Titi, dans une tonalité très rouge, assurait l’essentiel avec efficace. Nous râlions peu. Le rythme était vif. Une bonne partie de toucher. Les ailes étaient à l’honneur, comme au bon vieux temps, comme si le rugby n’était qu’une longue suite heureuse. 

La lumière des projecteurs se ballade sans crier gare. La constance aime le mouvement comme le Barde chante le beau jeu. Qui a dit que les gros ne savaient pas faire de sautée… Le jeu est un sujet pour le moi. Point d’égo dans l’altruisme inné. Yann à défaut d’éclairage en gare sera pour le soir en lumière. Les « humbles et les autres » une œuvre qui se savoure à Lelouch… Quand le sens du solide rime avec le sens du jeu quel bonheur. L’oxymore rugbystique est de mise pour sa dévisse « O pack éclair ! ». Le cheminot pour ne pas le nommer est toujours à l’heure. L’exception confirme la règle. Le négatif d’une déformation professionnelle en mal de retraite qui s’offre à nous. Le refuge n’est pas dans le statique mais bien dans le transport en mouvement. L’énergie qui ne bouge pas est explosive. Niveau premier dan de physique appliquée (cf notre Prof en mal de pré et présent dans notre trou pour argumenter l’analyse). Ses courses le décalent de son train-train quotidien et promettent les intervalles à ses partenaires. Pour la décalque c’est pareil. Gare à la locomotive qui sommeille en lui. Un « Yann peut un cacher un autre », malheur en face et conseil pour le pénitent bouffeur de beuchigue: « Oubliez le retour intérieur ! ». Con se le dise ! 

Un paradoxe moderne où l’horloge sociale ne répond plus aux exigences individuelles. Le rapport est inversé… gare à la transmission. Yann est un métronome à sa manière. (Le trainnome ferait concurrence) Dans la symphonie du jeu, son tempo comme sa parole, sont justes et s’apprécient en bons connaisseurs. Le travail de l’ombre mérite d’être en lumière. 

Alexandre le dacquois était de bouffe. Sa première. Il ne paraissait pas le moins du monde inquiet. Le trou était consistant ; nous étions presque trente et pas tout à fait vingt-cinq. Pépé était enfin là. Allégé. Son séjour dans les îles lui a fait perdre quelques kilos. C’était bon de le revoir. Il sonna le rappel. Nous nous mîmes à table. 

L’hiver est un temps de soupe. Le potimarron est de saison. Du jambon grillé lui apportait un œuf de vigueur. 

Le Dacquois se veut Bourguignon. Pas de colverts à l’horizon mais du bœuf en sacrifice. Le trou se branle des frontières tant que cela reste bon enfant. La régression est de mise dans les plats qui se mijotent. Les joues de notre Jacquouille rougissent. Il y a toujours un petit chérubin sous son béret. Du bon pain de Pépé pour saucer et nous voilà restaurer. Le riz accompagnera la bête. 

Alexandre à la main sûre et précise. C’est avec beaucoup de douceur qu’il nous adressa les assiettes promises au fromage et dessert. Seul le Bardibule laissa choir l’obole. Comme pour exprimer cette phrase d’Yves Bonnefoy : « L’imperfection est la cime ». Ce geste d’apparence coupable n’était, en réalité, qu’altérité. 

Le fromage en camembert pour une excursion lactée et un retour à la fontaine d’eaux chaudes avec du pastis landais. Joël aurait sorti sa trompette pour moins que ça et aurait chanté la dacquoise à l’œil au beurre noir. On nait rugby ou on ne l’est pas. 

La belote de comptoir vit le triomphe d’Hamilton. Il y a du Popée en lui. Une super baraque, et tout était joué. Le vieux quatre n’en menait pas large. Il s’épargna une cinglante dernière place contre Christophe. La Jacouille eut une main inégale. Il n’avait pas vraiment la tête à la belote. 

La nuit nous cueillit au sortir du trou. Un mince croissant de lune se nichait dans un ciel parsemé d’étoiles. Une tendre ponctuation. Hamilton y alla de son petit Trénet, Le soleil a rendez-vous avec la lune. Pépé, lui, était à ses mers du sud.

29 janvier 2020

La vodka de Gwen...C'est pas le Maire à boire !

Par Le Barde et Bardibulle


Le pré habillé en lumière du soir à son habitude nous attendait. Le pré à cette constance de ne pas bouger. A l’inverse de Jean Phi qui courait en boucles pour se mettre en chauffe. L’immobilité n’est pas son fort comme sa fameuse cuillère pour tout lièvre en percée. Gare aux adducteurs non préparés. Ces muscles sont sensibles aux accélérations. Un tour en demande un autre. Dudu lui aussi bichonne les muscles suce cités. L’expérience dans l’accélération ne trouve qu’une prise de trou dans l’inconnu. L’équation a plusieurs inconnus. L’intervalle fait le larron à défaut d’occasion.
Le poulpe coûte cher en adducteur. Huit bras ou huit jambes en fonction de la place à tenir font de lui un véritable joueur céphalopote ! Il brille à son aile. Il mérite une attention dans le jeu du soir. Dans la masse, le céphalopote se fond dans son ancre et ce soir le poulpe mérite son encre. Par tradition quand l’animal quitte son aile, il garde la poupe du navire. Un clin d’œil comme un autre pour notre castor. Un arrière comme on les aime. Les éloges sont maigres pour le passeur qu’il est. Gloire à notre céphalopote préféré. Et en plus il prend des photos. Avis aux amateurs… Quatre contre quatre ça fait une équipe à lui tout seul. L’équation traverse le temps et se joue des paramètres espace et temps. En espace nous eûmes de la place. Nous eûmes aussi de l’adresse dans un sens question de locomotive en berne et de talon caché et de l’autre une carte vermeil avec un doc remis du 31. Le score se fera pour le conteur. Egalité parfaite.

La douche et direction le trou.

Le trou était garni. Nous flirtions avec la quarantaine et peut-être était-elle dépassée. Le successeur de Montaigne était parmi nous, tenant sa promesse faite lors du dîner de gala de nos cinquante ans. La cité, par sa présence, rendait hommage à ses castors. Bordeaux est beaver ! 

Saviez-vous que les ratons laveurs envahissent nos berges ? Qu’ils se répandent sans fin ? Nous, castors, nous nous contentons du trou et du pré. Nous ne sommes pas une espèce invasive. Notre tanière nous suffit. Mais, elle diffuse sur la ville le meilleur. 

Nous savions que nous serions conviés à un repas slave. Marina oblige. Et il faut voir dans cette touche le juste hommage à celles qui nous accompagnent. Et à Saint-Petersbourg, ville jumelée s’il en fut. De minuscules verres, sis à côté de leurs comparses à pieds, appelaient la vodka. Et c’est par un bortsch que nos douces hostilités commencèrent.

Le bortsch est un potage composé de betteraves crues. On est libre d’y ajouter chous, carottes, viande, etc,. C’est un drôle de nom bortsch. Il est bon de mêler nos cultures. Et si sa couleur le rapproche, betteraves obligent, du Bordeaux, c’est la vodka qui l’accompagne. Nous levâmes notre petit verre et fîmes cul sec en chantant un air russe avec Lolo à la baguette sous le regard languide de Coco.

Comment dire… le borsch, cela a son charme ! Le poulpe en bon céphalopopote sur la question s’en slave les huits mains. Il mange la soupe à la petite cuillère. Lui il peut ! Les castors aiment l’entrée en matière et ses interludes qui réchauffent le cœur en Sibérie. Gwen devant lui contemple l’Oural. La montagne s’arrose. Le cuistot est grand comme son verre est petit. Le toast met à l’honneur notre hôte de prestige. Guitou avance d’une case et achète un hôtel rue de la paix, un choix de prince, et tire une carte chance. « Profitez du trou et dansez en son honneur ! » Bordeaux est une capitale. Bref, gloire au maire en cul sec. « Bon je répète la consigne, je lève mon verre, j’aspire , j’avale et je souffle… vous sentez le goût caramel… »

Deuxième toast avant de lancer le plat principal le fameux plov. Le réflexe du plat plov sonne pour les castors. Au fait avons-nous toasté en l’honneur de notre hôte ? Gwen se lève en bout de table : « Je rappelle que ce n’est pas la taille qui compte, on lève son petit verre »… le poulpe pleure… il n’attend pas les consignes et a de l’avance sur le digestif. « J’expire, j’étale et je mouffle… vous schtroumpfé gargamel». Le message de Gwen devient codé mais à s’y méprendre tout le monde exécute la sentence. Et les verres volent. Les fameux pieds dans le plov je suppose. Le met vient de l’Est et a mérité pour la peine un nouveau mot de Gwen. « Bon mes bastors, on lève la bouteille, on laisse les petits verres, sacrés zozios… hihihi mon maire… Я сосать, я глотаю, я удар ... Вы чувствуете карамельный вкус… ». La transborschmation est accomplie. Gwen parle vodka. Le castor est vodka et la vodka est castor. On apprendra le lendemain les secrets du plat plov… Le plov s’arrose à sa base. Le reste n’est que nourriture fait de riz sauté, de légumes, de viande de mouton et d’épices. Ils s’appellent Osh en secours et de palov en Ouzbek. 

Le lancer d’assiettes fut parfait. Nous craignions pour Nicolas. À tort. Gwen s’exécuta avec délicatesse. D’aucuns diront, bien à tort, que ce n’est pas son fort. D’aucuns ont leur faiblesse. Et Gwen, il aime tordre le cou aux idées reçues, celles qui nous font bêtement aller droit alors que les chemins de traverse ont tant de charmes. C’est vrai, sur le pré, il est plus rectiligne. Mais le pré n’est pas tout et le castor est un compose de pré et de trou. 

Un brie truffé suivit. Comme un clin d’œil à notre gendarme. Rien de slave, c’est entendu. De l’authentique françois. François, parce que lorsque notre langue se tramait peu à peu, le ois précéda ais. Relisez vos classiques et vous verrez. Il faut savoir se retourner vers ses racines, vers sa langue. Le Sabite apportait sa petite touche de tanin. 

Un moelleux au chocolat acheva nos agapes. Nous étions repus. Gwen servait encore un peu de vodka. Le vieux quatre épuisait Flo qui se déplaça sur le bout de table, près de son Prez et de Nicolas. 

Pas de belote de comptoir. Il y a des soirs sans. Nous papotions. Les mots nous tenaient lieu de cartes. Notre pinson flûtait son chant mélodieux. 

Nous rentrâmes. La pluie n’était pas de mise. JB susurrait des airs de Stan Getz. Le vieux quatre se disait qu’il n’aimait définitivement pas Alban Berg. Hamilton enfourcha son cycle et alla son coup de pédale détaché et serein. Une belle soirée. 

27 janvier 2020

Préparation AFS....Jour J-95

Recommandation N° 1

Ne jamais se cacher dans un éléphant....


20 janvier 2020

La Piballe de Bouffe: Il était une fois une soupe...

Par Le Barde et Bardibulle


Une belle nuit d’hiver. Un ciel pur, tacheté d’étoiles. Rien de tel pour la béchigue. C’est à peine s’il faisait froid. Nous étions une douzaine. Dont quatre soixantenaires. Perdigue ne nous rejoignit que sur le tard. Son chien avait avalé un crapaud. Jean-Phi fut ponctuel, comme d’ordinaire. Christophe itou. Dudu et Yann firent un long échauffement. Chez Dudu, l’étirement tient de la chorégraphie. Un art ! Le poulpe s’était blotti sur son aile. Et JB nous observait. 

Pas de Sergio. Il se fera rare désormais. Il s’est rapproché de la ville rose. Il n’y a plus que le Tarbais, sur le pré, pour donner une touche pyrénéenne à nos ébats. C’est comme ça. Nous sommes orphelins de ses crochets. 

Le Barde de son côté était en désespoir de passes et se lamentait. Quand le Barde se lamente, le castor pleure sa lune ! Les mouvements de balle nécessitent une co-errance instinctive. L’animal dans le réfléchi pose son joker. La prise d’initiative appartient à celui qui détient la béchigue. Respect à ceux qui jouent sans le ballon. Gwen si tu nous lis. Le statique brise le dynamique. Chacun garde en soi des référentiels d’action. Le sens de la réussite se perd dans le faux trou. La perception est subjective et le port de balle rétrécit le champ de vision. Qu’il est beau notre Barde les cheveux hérissés. La parabole est facile et sa râle une mélodie. Le retour intérieur alors que le Barde est à l’extérieur est un pêché mignon à ne pas confondre avec un défilé. La logique voudrait que la bonne solution du chacun soit la bonne solution pour le Barde. Il n’en est rien ! Le calvaire des désirants du beau. C’est un art qui énerve certains mais porte ses fruits si l’on s’éloigne des conventions écrites. Les règles et les automatismes visent la connaissance du jeu de l’autre. Bref, le Barde pleure le retour intérieur et se bat contre lui-même pour ne pas quitter son pré de bonne heure. Son adage pousse la jeunesse à ses ailes, et l’expérience en son centre. Le scribe reste poète et sa place navigue. Il chante son désespoir mais l’homme ne quitte son combat.

C’était au tour de la Piballe de nous livrer ses bienfaits. Tour, c’est l’anagramme de trou. Coco était là, plus vif que jamais. Et Alain Fajolles portait une barbe rebelle. S’il change de look, c’est pour le septième art : Alain s’apprête à figurer dans un film médiéval de Ridley Scott. L’Amiral papotait avec Jacouille.

La Piballe ouvrit nos tendres hostilités par une soupe de châtaignes. Une douce première. Il n’en resta pas une goutte. Une goutte de châtaigne vaut son pesant d’or. Un bon maître-queux a toujours un petit coté alchimiste. Le vieux quatre et Guitou savouraient ; ils savent ce que châtaigne veut dire. En sorte qu’il flottait comme un parfum de nostalgie auquel JB ajoutait son grain de sel.

La soupe aux marrons annonça en toute logique la purée de patate. Le cuistot travaille son biceps apparemment et a pris du bras. Il en écrase le bonhomme du tubercule pour se rapprocher du bonheur. Une pointe de beurre, du lait, quelques épices et l’homme balance la purée. La viande est rôtie à point et l’évasion en pointe d’ananas. 

Le lancer d’assiettes atteignit des sommets. La Piballe est doté de mains adroites. Un léger lift, et l’ustensile atteignait sans peine son destinataire. Deux mardis sans casse ! Coco jubilait. Le barde chantonna du Alain Barrière. D’un barde l’autre. Et sur l’air d’Elle était si jolie, il forma un éphémère duo avec Coco, sous l’œil attendri de Toto. Pioupiou était plus réservé. 

Orange en tranche et sa saupoudre de cannelle, frangipane à gogos feront office de nos plaisirs sucrés. 

Ils étaient six pour la belote de comptoir. Les deux bardes prirent le dessus. Perdigue fut en-dessous de tout. Il y a des soirs sans. Hamilton fut à la juste hauteur. L’ombre de Sergio se profilait sur le tapis. 

Le vieux quatre sortit du trou en entonnant du Schubert. Nuit d’hiver oblige. Le barde restait fidèle à Alain Barrière. Un vent léger tapinait le pavé. L’âme légère, Jacouille conversait avec les étoiles.

10 janvier 2020

Fayou de bouffe : 50 nuances de magret

Par Le Barde et Bardibulle



C’est donc le lendemain de la fête de l’épiphanie que nous fîmes notre première apparition à Musard. Le pré était humide, le ciel sans étoiles. Nous fûmes quinze ; le hasard n’existe pas. Les soixantenaires étaient légion, en sorte que la gonfle circula à loisir. C’était bon de reprendre. Jeff était de retour après quatre mois d’absence. Il vient d’être embauché par Darfin, tout un programme. Il était en cannes, fringant. Dudu aussi. Sergio allait ses courses. Et JB nous coiffait de son regard tendre. La vraie vie en somme, l’éveil.

Nous eûmes du beau comme du moins beau sur le pré. Le beau se fit dans le jeu à l’aile où notre Sergio magnifia ses passes en mouvement avec son ailier du soir. A défaut de Crou Crou (ailier voltigeur et sa nouvelle devise scoot toujours !) nous profitâmes d’Alex jeune recrue élevé à la dacquoise. L’excellence ne peut rivaliser au sommet. Le glorieux mérite sa cuillère et sera attribué à notre Prez. La séparation des pouvoirs n’a de sens que dans un état de droit. Le pré en état de droit on connait mieux… Les juges ont la conscience du Prez pour eux. Gloire au Prez ! Qu’il est beau notre Prez, bien de retour sur le pré. Il nous gratifia d’une course transversale dont seuls les vrais amateurs en tireront la substance de sa présidence. La hauteur n’excelle que lorsque la course s’allonge. Pour sûr le castor en chef a retrouvé ses deux genoux. A défaut d’entendre les lamentations de Dudu sur ce qu’il pense de la passe sautée et des courses de travers. La course du Prez était belle. L’angle de la course situé entre une perpendiculaire imaginaire et les parallèles proposait dans l’insouciance du moment le fameux flanc du coureur qui s’ignore à l’adversaire. Le respect est là ! « Fidèles castors à défaut de panache blanc, suivez ma course de travers ! » s’exclamait-il dans sa lancée et de murmurer dans l’imperceptible « Putain que c’est bon deux genoux tout neuf ! J’ai mes deux genoux qui marchent! ».

Dudu se branle des articulations, les siennes sont hors d’âge. Comme toutes courses de travers, la conclusion ne se fit pas dans l’axe de l’aplati. Nous partîmes en laissant la lumière. La nuit perd du terrain. Flo nous attendait au trou avec son papa. Une coutume.
Flo entamait l’année. Rien de tel que des huîtres pour se faire, des huîtres mêlées du Bassin et de Marenne. Il y a là comme un message. Le mélange est le propre de l’homme, et son salut. Bien sûr, il y avait des saucisses. Toujours pas de Pépé. Le bout de table était garni par le père et le fils, le Prez et le barde. Tous tivoliens. En sorte qu’un parfum d’anciens élèves flottait sur le bout de table.

Flo est un amoureux du bon. Sa stature en impose et rappelle l’animal. Le vol en espadrille est le dada de tous colverts. Joel aurait sorti sa trompette sur le coup et fait pleurer une dacquoise. Con se le dise ! Le canard chalossais chante son Eddy. « Il y a toujours un coin coin qui nous rappelle… ». Les amateurs de la bête assument leur origine non contrôlée Sud-Ouest. L’Epicure de rappel ça a vraiment du bon ! Dudu lui n’a comme cuisson que l’olive. Pour la tablée cela navigue entre le bleu pour les stagiaires et à poings fermés uniquement pour la forme. Le vieux 4 a sorti son dictionnaire swahili pour parler zoulou à défaut de connaitre son bled par cœur. En revanche pas d’économie pour chanter zoulou ses patates sans frontières. Le dialecte en perd son nord mais nous tenons Le Cap. C’est notre polyglotte qui garde la patate tant bien.

Flo voulait un lancer d’assiettes pur et sans failles. Le pari était de taille. Trente récipiendaires ! Et bien, il y parvint. La seule assiette qui joncha le sol eut le bon goût de ne pas s’émietter. Flo avait trouvé le la. Du lacté en trois saveurs, et une fève pour couronner le tout. Bilan, Fayou a tué le concours de bouffe dès le premier tour. Postulants à la cuillère cette année 2020 la barre est dans l’excellence.

Une vaste belote se déploya autour du tapis. Gwen en était. Elle fut enjouée. Le barde commença la saison en dernier de la classe. Et finit la partie seul contre lui-même. Comme la nuit était douce. La Jacouille fredonnait Love me tender. Hamilton sifflotait First song. Et pour une raison obscure, Jeff chantonnait Nous sommes deux sœurs jumelles. Bordeaux n’est pas Rochefort. Fayou regagnait ses pénates plus épanoui que jamais, la besogne faite et bien faite. A la semaine prochaine !