05 novembre 2024

Le cuistot de bouffe : Larroume de la fortune

Par Le Barde et Bardibulle



Sur le pré les castors sont en nombre. Il n’est plus question de s’installer dans nos 22, ni entre les 50 et l’en-but, dorénavant le pré se fait petit. Julien dans la hauteur garde la ligne. Dudu ne mesure pas, il contemple. Notre pinson sur la largeur comme sur la longueur garde son centre. Tic et Tac se taquine en tactique sans tacle et sans tic pour un essai en décalque. Tac se cherche en jeu de passe et tic en débord à l’aile. Peine à la défense, les symptômes évoquent un nystagmus traumatique voire une luxation cervicale. Tous les deux font la donc la paire. Et tic et tac… Fayouze jouera sans les mains, la tête suffit bien à son aile. Gloire à Fayouze. Le Tarbais dans ses hauteurs est un montagnard dans l’art de la feinte qui marche à chaque fois. Louis en bonne relève est dans une phase d’apprentissage. Il parait que les montagnes ne se construisent pas un seul jour, c’est Pédro qui le dit. Pour l’heure son challenge est battu, la rattrape du coup d’envoi à trouver de nouvelles bottes à ses pieds. Le ballon semble haut, le temps parait long mais toujours moins long que la marque de la solitude d’un j’ai qui n’a pas. Porte le jet tient de là. La lune d’Automne est pourtant belle. Les grues pointent le sud tandis que Yann rate la balle. Les cannes sont parfois en peine face à la feinte d’une passe. Notre unique ricou est un artiste, la cuisse à peine remise puisque finalement rien n’a bougé. Le talon de ricon n’est pas celui d’Achille. Course à l’appui.

La douche à l’heure. Gare au retard ce soir c’est Larroume qui régale !

Le trou a ses habitudes dans lequel les habitués du trou se retrouvent. Les beloteurs taquinent le jeu de l’annonce. Le cœur a cette exigence, le valet donne du vingt à déboire. La belote comme la solitude nécessitent dans son amour d’avoir une bonne main. Le cuistot lui cuisine. L’entrée se fera variée avec un florilège de pâté cuisiné. Un bocal des bocaux, ça fait beaucoup pour que ça cale. La tartinade appelle le sabite et le sabite sa tartine. Lucanicius mon amour célèbre le Tarbais a haute voix. L’amateur exige ce que l’exigent aime.

Pendant ce temps notre cuistot s’affaire, il dispose à l’insu de notre plein gré des bocaux. A croire qu’il décompense esta boco. Du parmesan, du gruyère pour tous les palais en mal de pâte. L’accompagnement chantera sa bolognaise. Le silence détonne le bon. L’éloge se respire et le train sifflera trois fois.

Le lancer en toute sécurité, l’expérience et légendaire. La douceur coupler au solide limite la casse comme il se doigt. Le dessert en tartelettes. Les liqueurs font rassemblement, ce soir le point get sera là.

Larroume se glisse, dans la nuit. Les castors le suivent. C’est drôle chaque marche appelle son refrain.

Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous…

Le cuistot de bouffe : La toque du Tic avec tact

Par Le Barde et Bardibulle


La tactique du tac au tac a un hic s’il n’y a pas de tic. Il faut du répondant au tac pour qu’il opère avec tact, sinon il tique. C’est comme ça. Le tac sans le tic ne bat pas la mesure et perd son temps. Chez nous les castors, le tic et le tac sont comme les deux doigts de la main et ne font qu’un. L’un est le double de l’autre, l’affaire est entendue. Pourtant, Tac était sans tic puisque Tic était sur le pré même si Tic eut le tact d’aider Tac lors des préliminaires du repas. Tic, c’est pas du toc.
La table, comme la tactique, peut aussi avoir son hic. Lorsque Tac vit que le serviettes en papier disposées sur les assiettes alternaient entre le jaune et le noir, il eut un haut le corps. Car Tac est dacquois, con se le dise. Et cette réminiscence montoise lui fut insupportable.

Bien que de Chalosse, Tac concocta un dîner aux divers horizons. Le tendre velouté qui ouvrit nos agapes était de patate douce, mâtiné de gingembre, de curcuma, de paprika, le tout lié par du lait de coco. Pépé apprécia et nota la recette pour Maryvonne. Foin de l’oseille, place aux tropiques. L’énorme chambrée happait, happait sans relâche. Et Pépé se leva pour saluer la jeunesse triomphante de ses petits toujours plus nombreux.

Puis, ce fut un tartare, harmonieusement préparé. La viande crue suscita chez Zeille de profondes pensées. « Moi je deviens pas, je continue. » dit-il. Amélie lui jeta un regard tendre et approbateur. « Tu continues de devenir en somme » lui répondit-il, « comme tous ceux ceux qui n’ont jamais cessé d’être. » Le Bardibulle estima que Socrate n’aurait pas dit mieux. « Bachelard, peut-être », rétorqua Christophe.

Le Poulpe était aux anges pour son retour. Chaque bouchée était une offrande dans sa gorge apaisée. D’être enfin au contact des siens le comblait. Une petite larme coula sur sa joue droite.

Tac était d’attaque pour le lancer d’assiettes. Il ne surjoua pas ; il fut lui même. Point n’est besoin d’être autre lorsque l’on veut être soi. Il n’y eut pas de contacts avec le sol.

Un vaste brie de Meaux, découpé en quatre large parts suivit. Un clin d’œil à ceux de 89. En 1793, François Joachim Esnue-Lavallée ne fit-il pas son éloge: « Le Brie, aimé par les riches et les pauvres, prêchait l'égalité avant qu'on ne l'ait jamais imaginée possible ».

Enfin, un tiramisu au café vint conclure ce dîner si métissé. Nous n’avions plus qu’à rejoindre le bar pour parachever la soirée.

La pluie n’était pas encore de mise lorsque nous quittâmes le trou. La nuit était douce. D’aucuns filèrent à l’anglaise. Pas Tac. Il assuma jusqu’au bout, son tic à ses côtés.
Un tendre tac au tac s’instaura entre eux. À une heure avancée, ils partirent bras dessus, bras dessous et remontèrent le cours de la Marne jusqu’à la bien nommée place de la Victoire. Ils sentirent comme une aurore se levait dans leur âme.