Par Le Barde et Bardibulle
Sur le pré, il fait toujours beau. Le coup d’envoi s’interroge à chaque tour de chauffe. Le poulpe est revenu plus moustachu que jamais. Il recrute à tour de tentacules. Le Tarbais jamais en reste a choisi son camp. Il est devenu habituel de jouer sur la longueur. Les castors sont en nombre ! Fayouze tient bon son aile, il a son tic pour faire face à tac. Le trésor sur sa droite sera plus en défense qu’en attaque. Le jeu va bon train sous la lune du castor. Les essais se feront sur la ligne des 22. Ne cherchez pas à comprendre, c’est la lune qui commande. Notre pinson toujours pinçant. Et notre Dudu toujours Dudu.
La règle comme loi est gage d’interprétation. Comment définir ce qui est pour l’en avant du commun alors que la passe en arrière est en contre sens pour la défense d’en face. L’arbitre change de camp en fonction du porteur du ballon. Dudu avec ou sans sifflet trépigne.
« Le toucher pour l’en avant est d’un tactile douteux. » s’accomode Boki. Le sens est dans la parole plus que dans l’action. Et dans la niaque il résonne armagnac ! La beauté est une nuance qui s’ignore. Jean Phi dans la nuance, il décalque dans le doute vaut mieux faire tomber que guérir.
L’équipe du Tarbais a failli l’emporter. Guitou aurait choisi l’autre camp con se le dise…
Pour une fois la lumière était au rendez-vous mais pas les douches. L’eau sera absente au vestiaire mais Lolo bien présent au trou.
Au comptoir, il y avait Guitou, sis sur un tabouret, flanqué de Pépé, offrant à chaque arrivant une coupe de champagne. Notre gersois préféré vient de franchir un cap et il entendait le partager avec nous. Sourire aux lèvres, allègre, Guitou recevait. Jérôme était là, et c’était bien. Lolo, lui, s’affairait en cuisine avec la complicité de Cédric.
Ceux du pré arrivèrent. Ils étaient nombreux. Le Poulpe en tête, encore fâché par un essai refusé pour sa reprise. La moustache lui va bien au Poulpe. Trois invités étaient de la partie. Des soignants de Bergonié. Une attention d’El Poulpo pour ceux dont l’altérité conduit le pas.
Lolo avait pris le parti d’une petite touche estivale en entrée. Les saisons sont un état d’esprit. Lolo a l’âme estivale et italienne. Tomates, féta et basilic, nappés d’une sauce où l’huile d’olive régnait dans un nuage de vinaigre.
Alors Guitou se dressa et entonna Quand vient la fin de l’été. Nos deux Prez, côte à côte, avaient la larme à l’œil. Nous ne fûmes qu’une seule voix, tendre et langoureuse.
Chubaka trempait la pointe de son couteau dans son verre de Saby et dessinait sur la nappe une souris. Tout est bon pour sa pointe redoutable. Quel artiste !
Puis, ce fut du canard. Oui, encore du canard. Mais en confits. Avec petits pois et carottes. La tendance chalossaise se confirme de mercredi en mercredi. Au pays des Boni, l’anatidé est roi.
La discussion allait bon train sur Jalibert. Galthier n’a pas l’âme vagabonde. Il ne goûte guère les artistes. C’est un froid. A l’image de ses lunettes, il pose un écran entre lui et ce qui est. Un aveugle en quelque sorte, perclus de certitudes. Il n’aime pas la liberté des créateurs.
Le lancer d’assiettes fut exemplaire. Même s’il y eut quelques étincelles, quelques mains peu amènes pour éviter l’ustensile.
Et l’on finit sur une touche landaise bien sûr, avec une tourtière aux pommes délicate. Dudu apprécia malgré son tropisme béarnais. Il détachait chaque pétale de pommes avec délicatesse.
Le comptoir brilla de tous ses feux jusque tard dans la nuit. Poulet et le Barde partirent ensemble, à pieds dans une nuit d’hiver pure comme du cristal. JB chantonna la nuit d’hiver de Schubert en pensant au Vieux quatre. Et Lolo psalmodiait des vers de Racine en pensant à sa Sarah Bernhardt.
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