23 décembre 2009

Le cuistot de Noël, de père en fils

Par Guiguipédia (d'abord)


22 décembre… Facile de voir aussi un 2 décembre dans le trou, date immortelle d’une victoire qui restera à jamais dans les mémoires, célébrée chaque année dans un petit coin de Bretagne, toujours et encore enseignée dans les plus grandes académies du monde.
Car ce fut bien notre Austerlitz.
Jacquouille, secondé par son fils, glorieux stagiaire, ne fut pas la fripouille qui tenta un jour de le parodier.
Non ! Notre, pardon, nos charcutiers dominèrent, tel l’Empereur, les débats du bord de leur cuisine comme Il le fit ce 2 décembre 1805 se tenant à cheval, au milieu de ses maréchaux sur la butte de Schlapanitz, la longue vue accrochée à l’œil.
Les troupes, nombreuses, se pressaient autour de leurs chefs d’un soir, célébrant cette grande victoire devant l’adversité, l’absentéisme ; en un mot, célébrant le fait d’être ensemble, nombreux et heureux.
Car nous étions nombreux à les suivre, nos chefs.
L’empereur eu un jour ce mot : « De tous les hommes, le soldat est le plus sensible aux bienfaits ».
Qu’il est facile de changer Homme en Castor car personne ne pourra dire que nous ne vécûmes pas ces bienfaits !
Jugez-en plutôt par le déroulement de cette illustre bataille.
Sur le haut du plateau de Pratzen, en formation serrées, des bataillons d’huitres soutenues par les crépinettes prennent la position, immédiatement attaquées par le flanc par des castors avides et destructeurs surgissant du brouillard, le soleil levant dans le dos, elles sont tout simplement annihilées.
La ruse fonctionne !
Les divisions de castors se maintiennent alors obstinément et décident du sort de la soirée, en rendant définitive la coupure de l'armée ennemie par le milieu.
A partir de là, c'est l'hallali. Jacques, toujours fidèlement secondé de son fils, se rétablit au sud, tandis que la gauche des coalisés, prise en tenaille, est acculée à la capture ou à la noyade dans les marécages.
Le foie gras, soutenu par la salade de roquette tente alors une charge de cavalerie désespérée.
Des centaines de feuilles, des dizaines de morceaux poêlés, qui comptent parmi les grands noms de la volaille du sud ouest, trouvent la mort dans cette ruée romantique. Leur sacrifice n'est pas inutile, car il permet aux Castors de la Garde de se gaver.
L’artillerie se déchaine alors sur le fromage et le croquant au chocolat les réduisant à néant.
A 22h00, la victoire est acquise
Il ne reste alors sur le champ de bataille que ces morceaux d’assiette lancés par un Pépé au mieux de sa forme bien qu’étant arrivé, tel Grouchy à Waterloo, un peu en retard.
Notre bien aimé Président Empereur nous a fait un de ses discours dont il a le secret mais je ne peux m’empêcher de parodier celui que fit Napoléon à ses hommes en ce soir de la victoire…
Castors, je suis content de vous.
Vous avez, à la soirée du trou, justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos cabanes d’une immortelle gloire. …Vous avez appris qu’il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nous vaincre. Castors, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre club sera accompli, je vous ramènerai au trou ; là, vous serez l’objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire, J’étais à la bataille du trou, pour que l’on réponde, Voilà un brave.

Joyeux Noël et bonne année à tous, rendez vous le 5 janvier pour une nouvelle bataille

Intermède musical offert par Patrick D. :


Clip musical offert par Peyo :


Par Le Barde (ensuite)
Alors Escassut vint. Et Noël fut. Qui dira la grâce de notre Jacques, oui qui ? Gwen, Lolo, la piballe ? Que nenni. Et me voilà seul face à Jacques, face à un géant, face à un océan. Mais je ne suis pas Hugo, je ne suis que moi m'aime. Alors, j'y vais, je me glisse dans la langue, je tâtonne, je m'accroche aux branches d'une inspiration hiératique, je me lance.
Dickens écrivait des contes de Noël comme nul autre. On dit qu'à sa mort un petit garçon murmura à l'oreille de sa mère : "Maman, il paraît que le père Noël est mort." Jacques, c'est notre père Noël à nous, notre Dickens de la cochonaille. Et grand Dieu, il est vivant lui, bel et bien vivant, offrant de toute sa générosité moult victuailles et bonne chères aux petits que nous sommes. O Jacques, ô mon charcutier céleste, mon Moïse de ces chairs que l'on dit porcines et qui par tes mains deviennent autant de psaumes. O toi le premier d'entre nous lors qu'il faut satisfaire nos becs, qu'un hommage te soit rendu enfin.
Nous étions si nombreux à partager tes mets, à t'admirer avec ton petiot, à ingurgiter cette manne prolifique qui se déversait sur les nappes du trou comme autant de présents. Ah ! Que de pépites sortirent de ta hotte aussi féconde qu'une passe de Jean-Bernard : huîtres, saumons, crépinettes, roquettes, foies frais... Ah ! J'imagine ton traîneau lourd de boudins, rosettes, jambons fumés, saucisses, et j'en passe. Ah ! Je te vois molestant tes cerfs pour ne pas omettre la moindre cheminée, celle du trou
ayant bien sûr ta préférence. Là, blottis comme les enfants de Dickens, cinquante petits d'hommes t'attendaient et chantaient à n'en plus finir les hymnes de la nativité. Tu nous a contenté comme peu mon Jacques, comme seuls savent le faire les grands de ce monde, pas ceux qui occupent le haut du pavé, non, mais les vrais, les modestes, ceux qui ont la franchise au cœur de leur sourire.
Par toi, la tradition a atteint de rares sommets. Tu as renoué avec le fil des ans, avec l'éternité radieuse des adorateurs de la béchigue. Ne dit-on pas á Garazzi (oh ! Oui) que le berceau du sauveur avait la forme d'une gonfle et qu'un cordonnier prénommé Gilbert l'avait confectionné sous l'œil attendri de Joseph, Marie et du petit castor que les textes ont omis de mentionner, alors qu'il était bel et bien là, caché derrière l'étable divine.
O mon Jacques, nous te louons à jamais pour avoir clos de si belle manière une année sublime entre toutes.
Et à vous tous mes castors, je souhaite une année de feu. Ollé !

21 décembre 2009

Le Noël des vieux

Chez les Archiball, au carrefour des générations, les moins vieux sont parfois paternellement pris en charge par les plus vieux, surtout à Noël. Demain soir, on sait (toujours) pas si on va courir, mais on sait que ce ne sera pas dur de bien manger.

15 décembre 2009

Assemblée générale 2009

Préparez-vous pour l'assemblée générale des Archiball 2009 aujourd'hui, 15 décembre à 19h30 au YO resto du eparc, 16-18 rue Hermite, 33520 BRUGES (entre la sortie 6 et 5).
L'assemblée sera suivie d'un dîner (35 € vin compris).
N'oubliez pas vos chéquiers.

09 décembre 2009

Le cuistot de la semaine, avec amour et oignons

Par Guiguipédia


Quel plaisir de retrouver le trou après quelques semaines d’absence, ses cris, ses notes, ses discussions plus ou moins stériles, ses argumentations sans fin… Un bonheur ! Mais là n’est pas le propos.
Si le Barde nous régale de sa prose poétique, le Blogger d’une rare culture, il apparait, toujours selon le Blogger, que je tendrais à une écriture qui s’appuie sur l’historique, des hommes et de la cuisine m’aidant, il est vrai, de cet outil qu’est le net. Continuons donc.
C’est donc notre ami Patrick Dinclaux qui officiait hier soir.
Patrick, infatigable capitaine de l’équipe de golf des Archiball, dépensant sans compter son temps à appeler les uns et les autres pour défendre nos couleurs au plus haut.
Il me rappelle un autre Patrick, qui dans son temps faisait de même pour le rugby. Oui, il y a de l’étoilé dans notre ami, on croirait d’ailleurs que le fait de porter ce prénom les offre.
Donc, Patrick, toujours calme, observe, compte, analyse et agit. Il me rappelle un de ces généraux américains de la seconde guerre mondiale, Omar Bradley, un peu oublié de l’histoire mais si important. Un de ceux là qui travaillaient dans l’ombre en laissant à d’autres porter la gloire quand lui-même en était à l’origine. Donc, tel Omar (soyons familier) perché sur le pont de la cuisine comme un autre le fut sur le pont d’un cuirassé pour le débarquement, (il faut bien cela pour résister à l’assaut des A. ffamés), il, comme à son habitude, observa et agit.
Pour ceux qui avaient oublié, c'est-à-dire la plupart d’entre nous, l’oignon est un légume magique, tueur de scorbut entre autres vertus, il sert néanmoins de base à un merveilleux potage qui régala nos papilles en mal de plaisir. Les vieux ne résistèrent d’ailleurs pas, se groupant autour d’un plat spécialement préparé pour eux 5mn avant l’heure officielle.
C’est alors que notre étoilé nous offrit un plat, relevé aux dires de certains, de poulet au curry qui développa les sens, faisant par le même temps couler quelques larmes que je juge de bonheur.
Les pattes, l’accompagnant, nous permettait de comprendre que Marco Polo avait définitivement rendu service au monde occidental en allant, avant d’autres, se balader en Chine pour ramener un plat qui fut et restera une base incontournable de nos cuisines.
Le fromage, aidé de sa maintenant traditionnelle chanson, précéda une flopée de tartes maisons qui eurent un franc succès.
Bref, comme toujours, ce fut encore un de ces moments particuliers qui nous ont permis de rentrer dans l’intimité culinaire du chef du soir. Apprécions ce sens du partage venant de la cuisine familiale, hier de Patrick, demain d’un autre ; il est notre marque de fabrique.

02 décembre 2009

Le cuistot de la semaine, franco de port

Par le Barde


Tout était calme, paisible, évident, hier soir, à Musard. Bien sûr, il y eut quelques ballons tombés. Mais de chamailleries point. Ou si peu. Il y eut surtout Jean-Bernard. Par lui, avec lui et en lui, la passe est une action de grâce. Les jambes, en rugby, c’est bien peu de choses. Mais les mains, ah les mains ! O Jean-Bernard ! Je n’écris pas cela pour froisser Dominique, l’homme vêtu de noir, qui fila à quatre reprises à l’essai. Car l’on ne file à l’essai que par l’entremise d’une passe juste, au cordeau. L’offrande est la cime comme le dit un proverbe malgache qui n’a de malgache que le nom.
Au trou, l’amiral officiait. Nous fûmes accueillis par Jean-Philippe, qui, la trompette à la main, rameutait les brebis égarées au comptoir. Il faut le voir Jean-Philippe jouer de la trompette : droit, digne, le profil altier. John Ford eût aimé une telle trompette attitude. La chambrée était clairsemée. Les premiers froids rebutent-ils les castors ? Mais, c’est bien connu, les absents ont toujours tort.
L’amiral nous la joua comme il se doit maritime. On n’échappe pas à sa destinée. Une soupe de poisson en entrée, sans fioritures ni chichis. Une soupe de poisson qui serait l’égale de la passe de Jean-Bernard si la comparaison n’était douteuse. Il y a bel et bien des passes à poissons mais entre une passe et une soupe, il faut vraiment être léger du bocal pour oser une telle comparaison. Bon, tout cela pour dire qu’elle était bien bonne la soupe de poissons de l’amiral à laquelle il ne manquait ni les petits croûtons, ni la rouille (l’habitude nous joue des tours), ni le râpé. C’est un peu comme une passe de Jean-Bernard, il n’y a pas que les mains qui sont de la partie, il y a la course, droite, la tête, haute, et ce léger balancement des bras qui est tout. Là, j’arrête, mais Jean-Bernard, c’est Jean-Bernard : quelle passe. Pour en revenir à la soupe, elle fut déglutie avec avidité, allégresse et réconfort.
Puis vint le temps des queues. De lottes bien sûr. Elles trempaient dans une sauce accorte depuis belle lurette tant leur chair était douce. Pour les accompagner, des pommes de terre soigneusement découpées par la main avertie de l’amiral. Il y a peut-être quelque chose de Jean-Bernard dans la manière dont l’amiral coupe les pommes de terre. Toujours est-il que les castors apprécièrent. Et ils saucèrent, et ils saucèrent comme des morts de sauce. L’amiral est un maître queux, un vrai. Et un sacré lanceur ! Pas une assiette ne joncha le sol. Pourtant, elle tremblait dans l’air les dites assiettes. Mais elles arrivèrent à bon port. Normal pour un amiral (je sais, c’est facile). Enfin, il y eut les tourtières, des tourtières flambées au cognac. L’amiral, il a le sens de la petite touche, du petit supplément d’âme. Loué soit l’amiral. Puis, la nuit avançant, les castors se séparèrent dans le crachin d’une nuit de décembre.