30 mai 2013

Le cuistot de la semaine, joyeux Joël à tous

Par Le Barde


Je tape délicatement sur les touches de mon Blackberry le 123 afin d'écouter mes messages. Il y en a un de Loulou :
- Salut mon barde, tu peux passer me prendre ? Bises. Loulou.
Je le rappelle et je tombe sur sa messagerie :
- Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie du 06... Après le bip sonore, vous pouvez laisser un message murmure une voix féminine.
Je ne sais pas si je suis bien sur la messagerie du 06..., mais je laisse un message :
- Loulou, c'est le barde (vous vous rappelez la pub pour un parfum de Cacharel sur un air de Chostakovitch ?), on peut passer te prendre avec Eric.
Loulou me rappelle mais il doit se contenter de mon répondeur. A peine suis-je sorti de la pharmacie où je suis allé prendre des vitamines pour assurer sur le pré et du doliprane pour me remettre d'un éventuel mal de crâne au réveil, je fais le numéro de Loulou, le 06... Et je l'ai :
- Mon barde, c'est Lolo qui me prend. Ce soir on va faire chanter le cuir. Alleluia. A tout à l'heure.

A Musard, le pré est parsemé de tentes. Fête de la morue oblige. La morue, le radis et les cheminots, c'est tout Bègles. Il faut, bien sûr, ajouter Musard. Au loin, on aperçoit Guitou, Don, Thibaut, Martin et un autre petit jeune qui trottinent. Pas de vestiaire. On file se changer au tennis. On joue entre les tentes sous une pluie battante. Et l'on file sur le grand terrain. Sans Loulou et Lolo. 
Ca râle un peu, ça courre un peu, ça laisse tomber beaucoup de ballons dans une ambiance bon enfant. Walid a des jambes. Et Croucrou itou (depuis qu'il a un coude tout neuf). On s'amuse sous l'œil expert de JB dont les doigts de fée font merveille. C'est bon enfant, ludique, éthique, ronchonnant, galopin.

Les vestiaires du tennis sont fermés. Heureusement Alain Fajolles est sous la douche, drape ses attributs virils d'un pagne et vient nous ouvrir. Sous l'étroite douche du tennis, nous lavons nos corps superbes et las.

Joël est de bouffe. Un Joël longiligne et sans un gramme de chair surnuméraire. Le trou est garni. Toujours pas de Loulou mais Lolo est là.
Sur la table, les saladiers accueillent des haricots verts, fermes et longs, tapissés de petits éclats de foie gras. C’est rare les haricots fermes et longs servis en entrée. Mais c’est bon. La touche de foie gras rappellent que la diététique, c’est de la foutaise et que le mariage des contraires nourrit son homme. Il y a de la dialectique dans la cuisine de Joël.

Deux marmites. Dans l’une des tagliatelles. Dans l’autre de l’osso buco. De l’osso buco marinant dans une sauce où le fenouil, les carottes se mêlent avec des écorces d’orange. Du très grand art. Ce n’est pas Guitou qui dira le contraire. Un peu d’histoire. Il y a longtemps que je ne vous avais pas gonflé avec mes plongées wikipediatesques.
L'osso buco (à Milan, oss bus – prononcé « osse buse » – et traduit littéralement en français par « os troué ») est un plat traditionnel milanais, très parfumé, réalisé à partir de tronçons (ou rouelles) de jarret de veau et de vin blanc sec. La moelle est cuisinée et servie avec son os. Il est connu depuis le XVIIIe siècle comme étant l'un des plats typiques de la culture culinaire lombarde. Une variante traditionnelle dite à la gremolata sans tomates est agrémentée d'un hachis d'ail, d'un zeste d'orange ou de citron, de noix de muscade râpée et servie généralement avec des pâtes. Un osso buco peut s'accompagner de risotto ou de pâtes fraîches (tagliatelle, penne rigate…). Chaque convive peut prélever la moelle qui se situe au centre de l'os et l'étaler sur sa viande avant de la déguster.
Avouez quand même que faire un os troué au trou relève d'une grâce présidentielle. Joël, ce n’est pas une buse, c’est un aigle. La grâce, cela ne se commande pas. Jansénius et consorts avaient raison. La grâce, on l'a ou on l'a pas. On n'y peut rien. Les jésuites crurent bon de titiller Blaise P sur ses hérésies jansénistes ; ils avaient tort. Joël, par son osso buco, adoubait Les Provinciales et renvoyait les « jèses » à leurs chères études. Il y a une indéniable profondeur de l'osso buco.

Thibaud, manifestement, appréciait l'osso buco. Sous l'œil énamouré de Lolo, il dévorait. « Il est pas beau mon petit » s'exclamait-il. « Il est pas vilain » lui répondit Jacouille, « mais tu dois pas lui donner à bouffer souvent à ton drôle. Il me fait pitié. Mon Pioupiou, il avait toujours la gamelle pleine. » Dépité, Lolo s'abandonna à des pensées de chambre froide, songea à la Genèse et se dit que Jansénius il avait foutrement raison. Il regarda Jacouille droit dans les yeux. La Piballe craignit le pire et se fendit d'un credo. Posément, distinctement, Lolo cita son Pascal : « Nous courons sans cesse dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir. » « Et toc » dit Jean-Phi.

Quant à Joël, lorgnant son petit monde avec satisfaction, il  déposa  de délicieux fromages sur la table et lança ses assiettes comme qui rigole. Peu de dégâts. Poulet était aux anges. Jacky poussa la chansonnette. Un air louche aux relents ibériques. Puis, ce fut le temps des fraises agrémentées d'une crème chantilly à la vanille malgache. Un avant goût de nos futurs périples?

La soirée touchait à son terme. Arnaud, au comptoir, charmait nos gentils sponsors. Amélie servait des galopins. Dehors, la pluie faisait des claquettes et Léo se prenait pour Gene Kelly. « Je vais rejoindre ma Ginger » me dit-il. Moi, je pensais à Cyd Charisse, à Dancing in the dark. A chacun sa muse.

27 mai 2013

Tournoi de l'ECE, le rugby RTT.

Par Le Blogueur


Bienvenue au Tournoi des écoles de rugby de Saint-Médard. Ce tournoi réunit les U15 masculin, U15 féminin, U17, U19 et on passe tout de suite, grâce aux Archiball, à U40 et U50. (Pour ceux qui ne connaissent pas les mutations modernes du sport, les U-quelque-chose c'est l'équivalent des moins-de-quelque-chose)
Nous sommes donc la seule équipe vétéran, je dirais même vintage grâce à notre tenue année 80. Les maillots stretch sont d'une telle banalité que, pour marquer les esprits, nous avons voulu mettre une touche rétro. Au-delà de l'effet nuisette quand le maillot n'est pas fourré dans le short, le côté sexy et glamour est rehaussé par les extrémités des manches autrefois élastiques et qui sont étrangement devenus de fines œuvres de macramé par la patine du temps.

Quelques héros de Musard étaient là. Parmi eux, Gwen. J'ai remarqué que Gwen est toujours présent pour les matches, qu'ils soient à toucher ou à plaquer. Il vient même le mardi maintenant, comme mardi dernier. Ou le bâtiment est en pleine crise, ou l'architecture aussi a ses erretétés, ou il touche des primes.
Autour de Gwen, il y a un poète pour qui les erretétés sont une option tous les jours, deux vignerons pour qui les erretétés sont juste une question d'arrêter de téter, un graphiste – moi – qui a réussi deux heures de erretétés pour jouer les deux premiers matches, et deux jeunes autochtones fans de la tenue vintage des Archiball. Esteban, monsieur Riz-au-lait, nous a rejoint pour préparer la relève de son père, monsieur Riz-la-croix.

Le premier match nous oppose tout en douceur à une équipe féminine. Toucher deux mains. On s'en est pas privé. On a défendu avec une telle envie que le match fut remporté haut la main. 4 ou 5 essais à zéro. Le seul comportement étrange est à noter chez Sabite qui se laissait attraper dans des conditions douteuses.

Le deuxième match nous oppose à une équipe de jeunes, qui à premier abord, avait tout pour nous mettre un vent. Mais la nonchalance affichée par notre première tournée de bière entre les deux matches a marqué les esprits et nos adversaires en ont perdu leurs gambettes. Sabite s'est fait bobo au genou. Le match s'est finalement soldé par trois essais à un en faveur des Archiball. On arrose la deuxième victoire par une magnifique averse.

Le troisième match est contre le 7 de l'ECE, les gars du club. Là, on s'est dit que jouer contre un adversaire qui joue à la maison, forcément, c'est plus le même refrain. Sabite, entre-temps, a soigné son genou avec une recette de grand-mère : un peu de camphre pour bien chauffer le muscle et un sac de glaçons derrière pour créer un choc thermique. Il paraît qu'on fait du vin comme ça aussi. Et bien la recette a bien marché. Le match a été remporté par les Archi sur un score serré de je-ne-sais-plus-combien à je-ne-sais-plus-combien. Ce score nous propulse en demie finale.

On est… On est… On est en demie. Ça se fête par un ?... Demi. On joue la demie contre l'équipe féminine qui nous avait mis en jambe. On cache notre joie et on fête l'affaire avec un ?... Demi.

Les filles sont tellement mignonnes qu'elles nous ont laissé gagner. Eh oui, c'est comme ça. Le rugby c'est l'école de la vie. Un peu comme dans la pub où une joueuse de rugby ramène le sac à main de Line Renaud. Et les filles le savent. Pas la peine de décevoir une équipe de vieux qui sont à une marche de la finale. C'est fait, on est en finale.

On est… On est… On est en finale. Ça se fête par un ?... Demi.

La finale démarre sur les chapeaux de roues contre les juniors du Bouscat nourris aux bananes et aux barres céréales. Rien que ça. Nourris aux demis, on démarre mal. Ils nous mettent deux essais pour solder la première mi-temps. Rien que ça. A la reprise, les Archi ont le temps de se venger en mettant deux essais coup sur coup. Rien que ça aussi. Mais en face, le souffle est plus long. Ils inscrivent deux autres essais et plient l'affaire.

Une année de plus où les Archiball arrivent en finale du tournoi pour la perdre. Il y a le syndrome ASM dans l'air. Et comme l'ASM, ça viendra.


24 mai 2013

Archiball vs Old Lions : The Crunch

Par Le Barde


Demander à l'arbitre d'une rencontre de faire le compte rendu d'un match, c'est un peu comme si l'on demandait à une canne à pêche d'évoquer le fruit de son bouchon ou à une morue de parler du filet qui a décidé de son sort. Ces deux comparaisons maritimes sont stupides. Mais je les maintiens. Précisément parce qu'elles sont stupides alors que mon arbitrage ne fut qu'élégance et intelligence. N'est-ce pas mon Gwen ?

Tout commença par un large toucher. Il faut bien que le corps des vieux exulte. JB, Lolo, Amélie et moi-m'aime purent ainsi officier. Je ne me souviens pas du score. Mais tout ne fut que luxe, calme et volupté. Sous l'œil énamouré du vieux quatre qui fêtait son anniversaire. Il y avait aussi le général. Quand le général est là, le castor est galvanisé. Un fan club se dressa avec les éclopés Pascalou, La Fourche, Yannick, La Roum et j’en passe. Un public de connaisseurs.


Puis ce fut Le Match. Les Old Lions étaient bien décidés à nous terrasser. Ils n’étaient pas venus pour la dentelle et avait commis en renfort l’un des héros du XV de France qui terrassa les All Blacks lors de la demi-finale de coupe du monde de 1999. Nous on avait cap’tain Gwen, Miguel, Malko devant et les classiques derrière. L’on craignait pour les nôtres. D’ailleurs, l'affaire s'engagea fort mal. Nous encaissâmes un essai dès les débuts de nos ébats. Les castors ne s’en laissèrent pas compter et ne lâchèrent rien. Gwen flamboyait, s’autorisant même des passes. Benoît perforait. Patrice qui, d’ordinaire, butine chez les Olds (mais qui, fidèle à son vieux président qui jouait du sifflet se glissa dans les rangs de son histoire) tenait sa partition à l’ouverture avec discernement et justesse. Titi pinsonnait, Donatien s’intercalait sans cesse,  Bernachatte faisait plus que son devoir en troisième ligne. Léo était insaisissable (même quand on perd un ballon sur son lancer, il parvient à s’intercaler entre le sauteur et le demi-de-mêlée pour leur chiper la gonfle : du grand art, du Léo quoi !). Et, sur son aile, le Toulousain attendait son heure. Elle vint à point nommé. Un regroupement, une extraction vive de Toto et notre Bonnet pointait en terre promise. Le match serait serré. Le derby s’annonçait passionnant. Il le fut. Les Olds vendangeaient quelques occasions, faute de lever la tête pour faire la bonne passe au bon moment. Les castors défendaient becs et ongles leur bout de pré. Les troupes étaient disciplinées, les pénalités rares. Du bon rugby d’anciens même si les castors rendaient quelques années surnuméraires. 

La seconde mi-temps fut aussi indécise que la première. Patric passe à l'ouverture. Avec bonheur. Arnaud permettait aux castors de prendre le dessus par un débordement dont il a le secret. On croit qu’il n’avance pas, ses longues pattes s’élèvent de plus en plus haut, de plus en plus vite et, derrière-lui, ce n’est que désert, terre brûlée. Rien à voir avec la course de Toto. Mais c’est diablement efficace. Deux essais d’ailiers au compteur. Au joli mois de mai, le castor a l’aile impériale. Sur un ton admiratif,  un avant Old lions, attendant son heure derrière la rambarde en contemplant nos trois-quarts, eut ces mots définitifs : « En technique individuelle, ils ont quand même quelque chose qu’on n’a pas. » Les Olds réagirent par un essai à celui de notre préside bien aimé. Allait-on vers un match nul ? Non car Toto vit le trou, prit la clé des champs et fila à l’anglaise au sortir d’une mêlée. Ce petit moment d’égarement coûta cher aux Olds. Quel œil ce Toto ! Il ne restait qu’une petite poignée de minutes. Le vieux quatre n’en pouvait plus. Le Général savait que ses troupes tiendraient. Le regard fier, impassible, il attendait l’issue glorieuse. Jusqu’au bout les Olds crurent, cependant, à l’égalité à défaut d’une victoire. D’égalité, il n’y eut pas. Délivrant les combattants d’un soir par trois coups de sifflet, je mettais un terme à leurs espoirs.  Gwen rugit, le vieux quatre était aux anges ; des larmes de joie perlaient sur ses joues burinées.

Au trou, Pioupiou avait bien fait les choses. La soirée s’éternisa. La suite aux trente ans des olds le 14 juin. Mais au toucher cette fois, rien qu’au toucher.

22 mai 2013

Le cuistot de la semaine, qui joue, perd... igue*

Par Le Barde



Le mois de mai est chiche en castors. Sur le pré comme au trou. Ainsi n'étions-nous que onze à Musard pour étreindre la gonfle. Un comble. A onze, pas d'égalité possible. C'est mathématique. Jusqu'à un certain point. Car ce n'est parce que l'on est cinq que l'on est inférieur à six. En sorte que les lois du sport ne sont, en aucune manière, comparables à celles des mathématiques. Sur le pré, c'est le terrain qui prime. Un truisme certes, mais un truisme qui vaut toutes les équations du monde. N'est-ce pas mon Perdigue !

L'admirable maître des vignes étaient de cuisine. Ils avaient disposé des magnum sans étiquettes sur la table que les vieux avaient amoureusement dressée. Du Château Carles 2005. Perdigue, il est généreux. Jean-Phi ne lui en voulut point d'avoir troqué le fruit de ses vignes pour celles d'un ancestral cru fronsadais. Jean-Phi, de retour des States où il fit une tournée triomphale.

Perdigue, il n'aime rien tant que les fondamentaux. En entrée, il nous proposa donc de la charcutaille : boudins, grattons et jambons. Pas de chichis, et à défaut de chichons, d'autres vertus porcines. Avec ce qu'il faut de cornichons pour donner à la chair ce supplément d'âme que, seuls, les cucurbitacées savent donner.

Il fallait le voir Perdigue, portant une vaste marmite dont il souleva l'ample couvercle pour que s'échappe enfin les fumets de sa daube. Et quelle daube. Tendre, suave, avec ses petites carottes finement découpées, baignant dans une sauce exquise. Est-ce de la joue ou de la daube me demanda Walid ? Étonné de tant d'ignorance*, je passais outre son blasphème et sauçais en guise de reconnaissance. Walid reprit de la daube en se pinçant les joues, ce qui n'est pas aussi évident que mes mots le laisseraient entendre. Gwen se goinfrait, gonflant un peu plus ses chairs quarantenaires. Amélie couvait El Pulpo et lui prodiguait des conseils. Pascal savourait près de Peyo les bienfaits de Perdigue. Pour boucler la boucle, Perdigue chanta Au joli mois de mai au gué vive la daube.

Il y a du grec dans Perdigue. Son corps est pareil à celui des statues qui hantent les temples comme autant de signes d'une gloire déchue. « Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir », me souffla Titi.

Perdigue, il ne choit pas. Son lancer d'assiettes en témoigne. Quelle vigueur. L'obole zébrait le trou de son vol rectiligne et vif. Au grand dam de nos mains impuissantes à saisir un disque aussi vif. Seuls quelques uns eurent la main alerte. Alors, muni de sa boule de fromage qu'il déposa sur la table en guise de trophée, le couteau à la main, Perdigue découpa en autant de tranches le fruit d'un lait que sait si bien chanter Lolo. Dans de minuscules pots de confiture, la cerise attendait sa tranche. Qui dira les joies de tant d'abondance.

Vint le riz au lait, le riz au lait d'Esteban. Loué soit le fils de Perdigue. Il est à la hauteur de son père. Et ils possèdent tous deux ce petit côté polisson et vanille qui rend la vie plus douce.

Une belote de comptoir, quelques galopins. Au joli mois de mai, le castor est fleuri.

* : C'était bel et bien des joues de porc (dixit Perdigue), et l'ignorance peut aller se rhabiller.

16 mai 2013

Le cuistot de la semaine, re

Par Perdigue


Vous ne vous êtes peut être jamais trouvé dans cette situation et pourtant, c’est dommage.
Je m’explique.
Ça veut dire qu’on ne vous a jamais demandé de faire le blog, et ça aussi, c’est dommage.
Ça vous coupe ce doux moment de béatitude, lorsque vous vous dite le lundi matin : « Tiens, c’est con ! Y’a pas de blog sur la bouffe de Malko !!! ».
Et là, c’est un gros moment de solitude. T’as gueule le Poulpe !
Oh putain, ce qui avait commencé comme une boutade fini en grosse connerie.
Bin ouai, le mardi, le minimum, c’est de prendre une photo du cuistot. Alors, on tire le portrait de son pote, surtout lorsque c’est un espion réputé et pinardier de surcroit. 
Et là, t’as les deux plus littéraires du coin, le Don et le Barde, qui s’en mêlent : 
« Le Barde : Bin, t’as qu’a faire le blog Perdigue !
Perdigue : Mais là, les gars, je ne vais vraiment pas avoir le temps.
Le Don : Il dit ça, mais il va le faire »
Même en leur demandant gentiment d’aller se faire enculer, ils m’ont laissé comme un con avec ma photo.
Il fallait le voir, le Barde à la barbe fleurie d’orgueil, d’avoir à sa table deux anciens joueurs de Saint-André-de-Cubzac. Je lui ai trouvé l’œil attendri d’Émile Louis lors de son premier tour de ramassage scolaire.
Le Don trouvait tout à coup qu’on avait tous une tronche hexagonale et se demandait s’il ne flirterait pas avec une période cubiste à tendance bleutée.

Sauf, qu’en effet, le temps m’a franchement manqué !!!

Heureusement, le Blogueur veille. 
Sans être présent, il sait trouver les mots pour rassurer tous ses camarades de jeux.
Gloire au Blogueur ! Qu’il soit bénit d’entre tous les Saints ! 
Oh putain, Le Barde sort de se corps… Entre tous les Seins.

Merde, j’ai une rechute :

« Je dois tant d’excuses à mon espion préféré, 
Qu’une simple vie n’y suffirait certes pas.
À toi Malko, revenu parmi les castors,
Je te doigt bien ces quelques verres bien lichés.
Toi qui m’as offert des offrandes sur le pas,
Je n’ai pu te récompenser. J’ai donc bien tort !

Mais, je sais que tu fais fi des « mea culpa »,
Et que ton obligeance me pardonnera,
Je te dois bien cet effort poétique, moi qui
Ne pu expliciter tes mets si délicats,
Ces moments de folie, proches du Walhalla,
Où les vierges nous espèrent, tendres…alanguies.

Ça y est, je lâche l’affaire, coûte que coûte, 
Je le sens bien, ça merde et je m’emmêle,
Je te le dis sans fard. Ha ! Que le con te goutte !
À tous les Castors du cru : Que le cul vous pèle ! »

14 mai 2013

Le cuistot de la semaine, un mardi de mai avec Malko

Par Le Blogueur


Encore un mardi. C'est fou comme ces petites bêtes se reproduisent vite. À peine le temps de se retourner qu'un nouveau mardi arrive. Il faut remettre ses affaires bien propres dans le sac, les crampons bien cirés aussi. Il faut reprendre le chemin de Musard, se garer, rentrer dans les vestiaires, claquer la bise à ceux qui ont fait comme toi, se mettre en short et crampons, faire quelques tours de chauffe et attaquer le grand rendez-vous du toucher entre hommes. Et là, ça fuse. Il y en a qui tentent quelques passes pour pas cher. D'autres entreprennent des courses qu'ils feraient mieux de faire au supermarché du coin. Sans oublier les arbitres, entraîneurs et techniciens du rugby, pour ne pas dire les râleurs, radoteurs et enculeurs de mouches, qui font du direct live comme s'ils étaient sur Sud Radio. Enfin, je dis ça, mais je n'y étais pas. Ça se trouve que tout s'est bien passé, très bien même, parce que je n'y étais pas !

Encore un mardi. Il ne faut pas rater l'heure. Il faut vite trouver une bonne place sous la douche, choisir le jet le plus fort, commenter les actions, se payer la tête de celui qui a fait le max d'en-avants, se trouver une giclée de shampooing pour ceux qui n'ont pas de shampooing comme s'ils n'avaient pas de cheveux. Ça se trouve que tout le monde avait son shampooing, parce que je n'y étais pas et moi je n'ai jamais de shampooing et pourtant j'ai encore des cheveux, nan mais allô quoi !

Encore un mardi où un de nous va faire à manger pour tous et ce mardi c'était Malko. Malko n'avait pas oublié que c'était son tour et mon sms de rappel était d'une horrible incongruité (je suis content d'avoir réussi à placer ce mot que j'ai rarement l'occasion d'utiliser et pourtant les occasions ne manquent pas). Il fallait juste lui trouver une carte pour ouvrir la porte du trou, lui dire que la lumière s'allume en bas si on a pas éteint en haut (je sais, c'est compliqué, mais c'est un architecte qui a fait ça). Mais, il ne fallait pas lui expliquer comme fonctionne le four et les feux à induction parce que Malko ne l'a pas demandé, c'est qu'il y est arrivé tout seul. Ça se trouve qu'il a galéré un peu et que le repas a été servi froid, parce que je n'y étais pas !

Encore un mardi où tout s'est bien passé. Parce que Malko n'a pas servi le repas froid. C'est que même si je n'y étais pas, les technologies de la communication font que j'y étais un peu. Vers 21h, Malko me balance deux photos pour me rassurer :
1- Une table tout en couleur dressée avec trois plats de « Tomate basilic moza huile d'olive truffée ».
2- Deux plats de « Parmentier de canard » entrain de se dorer la pilule au four.
Me voilà en effet rassuré.
La technologie pousse le bouchon si loin qu'on m'a même appelé pour monter ouvrir la porte à 22h15. Je ne l'ai pas fait parce que je n'y étais pas !

Encore un mardi où, le lendemain, un petit mot sur le blog écrit par quelqu'un qui y était fait que ceux qui n'y étaient pas se sentent un peu comme s'ils y avaient été. Mais personne n'a eu la fibre littéraire le lendemain et celui qui fait le mot est finalement quelqu'un qui n'y était pas. Mais comme c'est Malko, on ne se fait pas de soucis.
Et même, après tout, on est en mai et en mai on mate ce qui nous plaît : la preuve en image – et aussi pour vous rappeler qu'on joue les Olds à Musard ce soir. Quel est le rapport !? La demoiselle du mois de mai joue avec les Lionnes et que sa photo est dans le calendrier du Stade Bordelaise. Merci demoiselle !



(Vous aussi vous trouvez bizarre la tête de Gwen juste en dessous !?)

01 mai 2013

Le cuistot de la semaine, Gwen Watchers

Par Le Barde


A peine était-il sur le pré que Croucrou prit des airs de sainte-Thérèse (d'Avila) et, contemplant le ciel rougeoyant, au bord de sa chute prochaine, eut une extase. Il me confia alors, comme il étirait ses jambes sur la rambarde, ces paroles du Livre de la vie : " L'âme a désormais des ailes pour bien voler et déjà son premier duvet est tombé." Je restais coi.

Croucrou renvoit dans leurs cordes les pharisiens  incapables de déceler chez les plâtriers cette once de grâce, cette pincée d'absolu, qui les placent au firmament des métiers. Notre Bible ne le sait que trop qui parle des plâtriers célestes.
JB était là. Quand JB est là, c'est un peu comme si Mozart s'invitait à l'improviste. JB, c'est l'anti-Wagner. Il puise dans les profondeurs de la grâce le moindre de ses gestes. Une passe devient une sérénade de Mozart, un moment musical de Schubert, une ballade de Chopin, un intermezzo de Brahms.
JB figurait dans l'équipe où dominaient les plus que cinquantenaire : Hamilton, Titi, le grand Tom et moi-m'aime. Le grand Tom était opposé au petit. A défaut de jambes, il a des bras. Et souvent le petit fut pris dans sa toile.

Nous fûmes à deux doigts de faire la nique aux jeunes malgré la comptabilité désespérément piballienne de Flo. La Piballe a fait des émules. Même loin, il est là.

Ce dernier soir d'avril restera dans les mémoires. L'air était doux, le ciel admirable de nuances, et le spectacle proposé d'une rare beauté. Telle est l'emprise de JB sur ce monde.

Au Trou, muni d'un petit haut marin blanc, cerclé de bleu, Gwen rayonnait. J'aime bien le petit haut marin de Gwen dit Yannick. Par contre, je n'aime pas la chemise bigarrée de Jérôme. Outre qu'elle le moule, elle ne possède pas la grâce enfantine du petit haut marin de Gwen.

Roland secondait Gwen. C'est un comble pour un amiral. Mais l'amiral n'a que faire des vaines représentations hiérarchiques. L'amiral était aux sauces. Il concocta une divine crème fouettée pour les quelques asperges que Gwen avaient mêlé à des gambas, tomates, petites rondelles de chorizo et autres bulots. Walid, il adore les bulots, ce qui fit dire à el Pulpo qu'il y a aussi el Bulo. Sa plaisanterie ne reçut qu'un acquiescement poli. "Je suis un esthète" ajouta le poulpe pour faire bonne figure. "Un esthète de noeuds" répliqua Croucrou. Longtemps JB sauça la crème fouettée de l'amiral, revendiquant un corps toujours aussi admirable pour se livrer à quelques excès, sous l'oeil jaloux et admiratif du grand Tom et de Régis.

Puis, nous mangeâmes des poissons d'avril pour célébrer le dernier jour du mois. "Il est délicieux ton poisson rouge Gwen" dit Walid. "Mes couilles, lui répondit-il, c'est du dos de cabillaud à l'huile d'olive rehaussé par de petites rondelles de chorizo." Gwen a une incontestable dilection pour les petites rondelles de chorizo. Le cabillaud était chiche. Gwen est au régime et il entend faire partager ses efforts. Au grand dam de Titi et de Yannick. Pas d'Hamilton ni de JB qui affirma que le corps se mérite. La purée était  compacte compensant les vertus diététiques du cabillaud. Thibaut, un ancien du stade (Bordelais) et du RC (cubzaguais) comptait parmi les invités. Seb lui fit le coup du tabouret fontaine. Ah ! Si le très mouillé était là sanglota Walid. Guitou, où es-tu ?

Gwen servit ensemble la salade et le fromage. Le lancer d'assiettes était repoussé d'autant. Mais quel lancer d'assiettes. Pas une ne chut. Gwen tenta bien un hypothétique fracas et lança une assiette au hasard. Rien n'y fit. L'engin s'assoupit sur un carton de la boutique à Titi.

Les profiterolles ne furent qu'abondance. Gwen revenait aux sources et visait au repu. Un parfum d'enfance se répandit dans le trou. JB enfilait les profiterolles une à une. Titi et walid Itou. D'aucuns y allaient de leur crème Chantilly. Pas les purs. Et le grand Tom de se venger d'un envoi de cabillaud de Jérôme. Bombe contre bombe, ils s'affrontèrent. Jérôme fut défait. Et le sol tacheté de Chantilly. Une patinoire sur laquelle Flo patinait merveilleusement. C'est la faute à Verlaine dit-il.

Faute de What Else, il y eut Peyo. Peyo, c'est le fils spirituel de What Else. Peyo sait faire du bon café.

Les vertus chômées du 1er mai firent que le trou ne retrouva sa nuit que tard. On belotait, papotait, trempait nos lèvres dans la mousse. Gwen s'était défait de son petit haut marin pour enfiler une chemise non sans en rajouter une couche sur celle de son associé parfaitement insensible à ces comparaisons de comptoir. La nuit attendait les castors. Une nuit douce et marine. Le joli mois de mai s'annonce bien.