18 décembre 2014

Le cuistot de la semaine, harira bien qui harira le dernier

Par le Barde


Un crachin d'hiver, un petit crachin d'hiver, et le pré se dégarnit. Il suffit de peu de choses pour tiédir nos ardeurs, d'un petit crachin de rien du tout. N'importe, la douzaine de castors s'en donna à cœur joie. Jeunes ou poivres et sels. Si l'équilibre entre les générations ne fut pas de mise, la partie, pourtant, fut équilibrée. Jean-Phi, égaré, parmi les plus que cinquantenaire se régala. Certes, il n'y avait pas JB, mais en bons disciples, Hamilton, Dudu et moi-m'aime, nous préservâmes l'esprit et le geste de notre mentor. Malgré le crachin et nos cannes traînant leur âge comme des âmes en peine. Le rugby est aussi, et, peut-être, avant tout, une affaire de bras, de mains. Toutes choses qui préservent des affronts du temps. En sorte que le poulpe et Jean-Phi purent à maints reprises déchiraient le mur qui se dressaient devant eux grâce aux offrandes de leurs pères. En quoi l'âme, sans doute, se niche surtout dans les bras, les mains qui sont les conditions de l'offrande. Amen.

Régis, fraîchement émoulu membre, était de cuisine. Il fit dans l'interculturel en ces temps de Noël. Dépassant le cadre si judéo-chrétien de notre calendrier, il taquina la muse culinaire du côté de ce monde musulman dont les bienfaits irriguent notre culture depuis des siècles. Il n'y a que les sots pour ne pas en convenir. Je leur recommande, à cet égard, Le fou d'Elsa de Louis Aragon.

En entrée, de l'harira. Une soupe de lentilles épicées avec son lit de poids chiches. Un bienfait de Dieu qui, par parenthèses, est le même chez nos frères musulmans. Chacun de se délectait, passant outre les clichés de l'air du temps. حريرة, est aussi appelée « bufertuna » à Rabat. Pendant le ramadan, la harira est traditionnellement le plat de la rupture du jeûne. En cette période d'avant Noël, le choix était juste.

La touche de Saby en plus donnait à cette soupe un je ne sais quoi d'exquis. Attention à ne jamais confondre le je ne sais quoi avec le presque rien. Le je ne sais quoi, c'est beaucoup plus que le presque
rien. La seule réserve vint d'Hamilton. « J'ai du mal à cohabiter avec le piment » dit-il. Certes, de piment il n'y a point dans l'hareira. Hamilton faisait, en réalité, référence à l'axoa d'antan du vieux quatre, à cet attentat culinaire en bonne et due forme dont nos palais se souviennent encore.

En plat un tajine de poulet au citron. Avec son couscous de patates. Patates relevées de quelques touffes de persil disparates. Régis apportait ainsi, par l'intermédiaire des patates et des touffes de persil, ce zeste d'interculturalité qui est la marque des grands, c'est-à-dire des humbles : ceux qui ne répugnent pas au mélange et qui savent que les saveurs du monde résident dans ce frottement civilisatiońnel. Amen

Dudu se contenta du couscous de patates et de ses touffes de persil. Allez savoir pourquoi ! Le persil n'y est sans doute pas étranger. Ce n'est là qu'une conjecture.

Pour une raison que je ne m'explique pas, je posais une question à JeanPhi : « Qu'elle différence y-a-t-il entre un I paD et un EPHAD ? » Il me répondit fort à propos : « Dans quelques années, il n'y en aura aucune ». JeanPhi est un devin, il sait lire les projections irrémédiables de l'air du temps. Pioupiou, lui, plus prosaïque, regrettait l'absence de rosé. Jean-Phi l'informa de la production prochaine du rosé Saby. Bernachatte lui reprocha son manque d'imagination. Et tenta de le convaincre de le baptiser château La Touffe et d'ajouter cuvée prestige à l'étiquette. Avec pour slogan : de la Touffe pour tous et pour appellation : La Chatte contrôlée. Dudu opinait du chef en mastiquant son persil sous l'œil circonspect de Seb le Tarbais. Régis, près des vieux, entre Gilbert et Pépé, développait son lien à l'interculturalité. Gilbert buvait ses paroles et insista sur les bienfaits de mêler sa culture d'origine à celle du pays d'accueil. Pépé était un tantinet plus dubitatif tout en admettant que le rugby était, par essence, un mélange des genres. « Sans ce mélange où mon identité s'est épanouie, je ne serai pas celui que je suis » avoua-t-il. Régis buvait du petit lait et la Jacouille du Saby. Nous eûmes droit à une bouteille de Hauchat et à son coquelicot salémien. Du grand art ! Walid, il nous manque. Mais il est présent par la grâce d'un coquelicot sur une étiquette. Du grand art !


Le lancer d'assiettes commença sous de bons auspices et s'acheva dans le chaos. Ce n'était pas tant la faute de Régis que des récipiendaires. Le sol était jonché de débris. Un soupçon de mesure eut été de rigueur. Il faut que jeunesse se passe certes mais un tantinet de mesure s'impose. Nul doute que la sagesse viendra. Le fromage était parfait. Surtout le camembert. Quant au dessert, une galette sans couronnes. On attend les mages. Après le passage de la crèche. Encore quelques jours.

Les quatre jeunes membres fêtèrent leur nomination. On eut droit au champagne, à des flots de champagne, comme après une victoire. Le chaos perdurait. Un chaos liquide. Un tsunami de bulles éclatant comme autant de flocons sur la table, sur le sol carrelé.

La soirée s'étirait. Dehors, le crachin faisait encore des siennes. Et je rêvais à Raouché.

08 décembre 2014

Le cuistot de la semaine, yo la Tex Mex Peyo

Par Le Barde


Cette fois-ci, c'est l'hiver. Pas encore le grand froid, mais l'hiver. Quelques foulées et le corps prend la mesure de ces vicissitudes de pacotille. Rien que de très ordinaire pour un joueur de rugby. L'hiver est rugby. 

Il y avait beaucoup de jeunes. Ça galopait. Force est de constater que l'effort demandé aux plus que cinquantenaire est terrible. Ils s'en sortent techniquement. Mais la technique ne compense pas toujours le poids des ans. Surtout quand les jeunes sont en majorité dans un camp. Pas de chance, j'étais de l'autre côté et j'en ai chié. Au point de râler plus que de raison. Mea culpa. N'importe, on s'est bien amusé. Et c'est là l'essentiel. Ces petits jeunes, ils sont nickel. Du castor en herbe et du bon. Pas des cadors, des castors. 

En cuisine, prenant le contrepied de Gwen, Peyo opta pour le sud. Un Gaspacho en entrée. Une soupe froide en hiver, l'idée n'est pas banale. Pépé était circonspect. Une fois la première cuillère avalée, il ne l'était plus. Son cœur, cependant, sera toujours garbure ou bouillon. Nous étions quelques uns à fermer le ban autour de lui. Cary Grant, le Tcho, JB et moi-même. Jean-phi s'était invité. 

Être à côté de Pépé, c'est un privilège. Une invitation au roman. La vie de Pépé est un roman. Le roman de pépé est constitué de plusieurs chapitres où le rugby tient une place considérable. Et la bouffe. « J'ai toujours baisé pour bien bouffer », me dit-il comme notre conversation commençait. Un bel incipit. Chez Pépé, la chaire et la chère ne font qu'un. Peu de rapport avec le gaspacho étique de Peyo. La gaspacho étique de Peyo doit convenir aux mannequins modernes aux chairs rares. Une entrée n’a pas besoin d’être abondante, il est vrai. C’est une promesse, une invitation, un préliminaire. 

Pépé évoqua les qualités sportives du Tcho. Il était doué mais cool. Trop cool. Ainsi, s'il perçait sur plusieurs mètres, il s'arrêtait pour quêter un soutien improbable. Tcho, c'est un altruiste. Puis de nous parler de Trompesauce de Langon. De Guitou la godasse qui ne s'échappait jamais. Y compris face aux Biterrois d'alors : Palmier and co. Oui, il s'agit bel et bien du dandy poivre et sel, au charme redoutable, qui nous gratifie de sa présence si souvent ! Ou de Dédé Carrère, l’admirable demi d’ouverture qui fit le bonheur de ce rugby que l’on dit à treize. De Braco, le talonneur qui reçut un coup de godasse destiné à un adversaire lors d'une mêlée destinée à être relevée. Le rugby d'antan en somme. Un rugby de légende, de bouffes, d'escarmouches, de poires, de carambouilles. Qui se terminait en allant voir des spectacles de catch : « Le dimanche, c'était catch ou sexshop. On préférait le catch. » Un roman vous dis-je.

Il nous confia aussi son abonnement aux girondins de Bordeaux de la grande époque. De la manière élégante avec laquelle il bouta hors de sa place l’intrus qui avait osé la lui prendre. Après quelques avertissements, le coupable fut promptement propulsé plus bas. Pépé au pays des pousseurs de citrouilles ! Jamais, je ne l’aurai imaginé. 

JeanPhi buvait ses paroles portant à ses lèvres, de temps à autre, un Pic Saint-Loup, un vin du Languedoc. Il est magnanime Jean-Phi. Il n'est pas que de son terroir. Il sait l'universalité du vin. Il fait sienne la phrase célèbre de Miguel Torga : « L'universel, c'est le local moins les murs. »

Après le gaspacho, les fajitas. Les jeunes, ils aiment les ailleurs culinaires. Peyo ne déroge pas à la règle. La tradition, chez eux, ne se limite pas à nos géographies originelles. Donc, nous roulâmes dés de tomates, dés de poulets, poivrons en fines lamelles, le tout recouvert de crème fraîche et de fromage râpé, dans des tortillas de farine de blé que nous pliâmes. Si, d’ordinaire, l’on déguste les fajitas à la main, Pépé, lui, n’opère qu’avec couteau et fourchette. Va pour la cuisine latinos, mais avec la manière. Il y a un côté baron chez Pépé. C’est aussi pour ça qu’on l’aime. 

Le lancer d’assiettes de Peyo fut épars et improbable. Le lancer de disque ne devait pas être sa discipline sportive préférée. Ni le freesby son loisir fétiche. L’assiette était loin de partir sous de bons auspices et n’atteignaient que très approximativement sa cible. Bref, il y eut de la casse. Mais la somptueuse tomme de Savoie qui suivit lui valut rédemption. Peyo revenait à des traditions françaises. Si alpines soient-elles pour un basque. Confirmant ainsi sa conception universelle du local. La tomme de Peyo, au lait de vache des races Tarine (Tarentaise) et Abondance, incluait-elle la race Montbéliarde et la race Prim'Holstein ? je l’ignore. Mais comme dirait Arnaud, on s’en branle. L’essentiel, chez la tomme, est de fondre dans la bouche où elle développe un goût de noisette. C’est pour cela que Perdigue il aime la tomme de Savoie. 

Tartes au chocolat en dessert. Au lait ou noir. Et Patxaran. Bon basque ne saurait mentir. Nous pouvions aborder la nuit froide, la narguer. Jean-Phi, lui, il s’est glissé dans son lit, a remonté ses couvertures, mis son pouce dans sa bouche et rêvé à Trompesauce, Guitou la godasse et autres légendes de Pépé.

26 novembre 2014

Le cuistot de la semaine : avec la poule au pot, l'étron pète

Par Le Barde


C'est l'automne. Il pleut ; le brouillard taquine le pré. Un doux automne où il fait bon se passer la balle. Louons Williams Gilbert, le cordonnier de rugby ! D'une vessie de porc, il fit notre monde.

Miguel était sur le pré. Quand Miguel est sur le pré, le pré n'est plus tout à fait le même. Il était tout de blanc vêtu Miguel : un ange ! Je sais qui fait l'ange fait la bête. Chez Miguel, c'est l'ange qui l'emporte.

Il y avait Luc aussi et de jeunes blancs becs pleins d'appétit. La Piballe promenait sa sérénité, comptabilisant des essais imaginaires au profit des siens. JB assurait. Vif, lumineux, parfait. JCary Grant promenait son élégance sur l'aile de Dominique qui n'en demandait pas tant. Bien sûr, en ce temps de feuilles mortes, le ballon ne laissa pas sa part aux chiens. Qu'importe, nous nous amusions. Des enfants de la balle, encore, pour l'éternité.

- Je voulais t'appeler, je me suis fait engueuler par ma femme dit Pépé à Luc comme il descendait de l'escalier. Je décidais d'en savoir plus. En vain. Pépé demeura confiné dans ses mystères.

Joël, lui, était de pot au feu. Digne, svelte, élégant. Qui dit pot au feu dit Bouillon. Las, les plaques de la cuisinière lambinaient. Alors Joël se transforma en Miles D'avis pour nous faire attendre. Il rejoignit son
lutrin, saisit une trompette et, à défaut de Kind of blue, nous proposa un autre standard : l'hymne bayonńais à la sauce castor. Le trou chanta. Joël, les joues rouges et gonflées, poursuivait sa besogne. Une clameur s'éleva du trou. L'air indifférent, seigneurial, Joël s'enquit du bouillon, le déposa sur la table et regagna sa place.

Que dire d'un tel bouillon ? Comment traduire une telle perfection et la splendeur du vermicelle ? Oui, comme il est écrit dans l'Ecclesiaste : "Les mots sont trop usés, on ne peut plus les dire." Seul Roland Manoury, musicologue et poète auvergnat contemporain, a su franchir le pas. Il a créé une marche à la gloire du chabrot et du pot-au-feu. Elle est traditionnellement accompagnée à l'accordéon. Joël a pris le parti de la trompette. Je ne résiste pas au plaisir de citer son refrain :

À la soupe ! À la soupe !
Ah ! le joli pot-au-feu.
Cet instant si merveilleux
Tout au fond de nos assiettes.
Parmi les yeux du bouillon
C'est le chabrot que l'on guette
Pour le boir' à pleins gorgeons.

Le pot au feu était parfait, la viande tendre, les légumes tendres à souhait. Cela valait bien un petit coup de trompette. Racines obligent, nous eûmes droit à la dacquoise. Rouge encore, ému aux larmes, Joël était en état d'apoplexie. N'importe, le trou communiait, lors que des vols de grues striaient la nuit grise de leur chant incomparable. Hamilton et Guitou savouraient. Le pot au feu. Pas les grues. Un Lussac-Saint-Emilion 2006 accompagnait le tout. Du Saby, bien sûr, et du bon. Sans coquelicot.

Joël fut parfait aux assiettes. Le fromage également fut parfait. Un Salers sublime et un calendos à faire frémir les narines les plus éprouvées. Un antidote au baiser, une répudiation des jeux labiaux, l'antonyme d'Eau sauvage. La Piballe exultait. Pioupiou ne nous épargna pas sa chanson monotone (elle l'est) ni d'autres morceaux de son répertoire. Guitou ne nous confia pas sa plage. Franck nous manquait. Et les petits jeunes se plaisaient à leur apprentissage.

Pour rafraichir nos palais, nous eûmes droit à des clémentines bienvenues et à des tartes aux pommes. Une conclusion douce et heureuse. Il manquait un ultime coup de trompette. Joël joua la berceuse du castor. Paroles et musique. Un artiste, un vrai.

En quittant le trou, Joël murmura ces vers de T.S. Eliot :

"Dérisoire le triste temps vain
Qui s'étend avant et après."

Il se roula une dernière cigarette, regarda les étoiles et regagna ses pénates. Il était gai. "Pour l'après, mon cher T.S, tu reviendras chuchota-t-il. Il faut aimer la vie, avec trompette, pot au feu et castors. Tout le reste est littérature."

À la semaine prochaine.

20 novembre 2014

Le cuistot de la semaine fait joue joue

Par le Barde


De ce qui se passa à Victor Louis, je ne sais rien ; je n'étais pas à Victor Louis mais au trou, disputant une belote de comptoir avec Jacouille, Tcho et le Général. Perdigue, habillé d'un vieux maillot Archiball vert, un foulard arc-en-ciel autour du cou et des lunettes à la Marcel Achard, mutinait en cuisine ou si vous préférez mitonnait. Il a une putain de gueule d'intello Perdigue lorsqu'il est accoutré de la sorte.

- Elles avancent tes joues mes couilles lui demandais-je ?
- Non elles fondent.

On reconnaîtra ici la marque indélébile de Perdigue répondant à une question somme toute banale que je lui posais comme je le voyais s'activer en cuisine par la délicate embrasure qui la sépare du bar. Car, effectivement, les joues de Perdigue fondent. Disons plutôt que les joues de porc de Perdigue sont fondantes. Non pas que Perdigue soit un porc mais, mardi, après la trêve de l'armistice de cette guerre que l'on dit grande, il mitonna des joues de porc.

Ce fut par une soupe aux brocolis que les hostilités commencèrent, une soupe aux brocolis avec un rien de courgette, un zest de carotte. Le tout étroitement mêlé, sans doute, par l'un de ces mixeurs mécaniques qui, sans avoir le charme des outils d'antan, accomplissent leur besogne avec perfection sans que la main de l'homme n'intervienne. Amen.

C'est peu dire que l'assemblée se régala. Elle recouvrait les habitudes d'antan lorsque l'automne tourne à l'hiver. Une soupe peut suffire à revigorer nos corps, à enchanter nos carcasses rafraîchies. Perdigue, il sait cela. Et c'est pour cela qu'on l'aime ; il met du brocoli dans nos cœurs. Ce qui n'est pas donné à tout le monde. D'ailleurs, Perdigue, il est unique.

« Il me semble, chuchota Hamilton, qu'il y a dans cette soupe un soupçon de dé de cube de poule qui lui donne un fumet incomparable. » Perdigue se dispensa de lui répondre et haussa les épaules. « Saperlipopette, un dé de cube de poule, et puis quoi encore ! Quel astronaute d'eau douce cet Hamilton, quel scolopendre. Je t'en foutrais des dés de cube de poule maugréait-il ». Oui, il y a du capitaine Haddock dans Perdigue, cela saute aux yeux, c'est le général qui me l'a susurré. A juste titre.

« Changement d'herbage réjouit les veaux », murmura Perdigue comme il regagnait la cuisine pour donner suite à sa soupe. Peut-être eût-il été plus judicieux d'évoquer les porcs puisque Perdigue s'était attaché à commettre une daube de joues de porc aux carottes.

Est-il nécessaire de préciser que la daube ne se réduit pas au bœuf ni les herbages aux veaux ? Non. Par contre, il est opportun de rappeler que la daube désigne également ce qui n'est pas bon. Tel n'était pas le cas, loin s'en faut, de la daube aux joues de porc de Perdigue. Il importe d'ajouter, en outre, qu'il y a une confusion phonétique (paronyme) entre la daube et l'adobe dans l'origine du terme argotique : « cette maison est de la daube » pour « c'est de l'adobe ». L'adobe est un mot arabe et berbère, assimilé en espagnol, désignant des briques de terre crue séchée au soleil. Une construction en adobe est de mauvaise qualité. L'expression est déformée pour être employé à d'autres secteurs que la construction. Comme la cuisine. À bon architecte salut.

Pour conclure cette trop longue digression, j'ajoute que à daub en anglais signifie une peinture de mauvaise qualité, faite grossièrement et to daub barbouiller. Ce mot vient en fait du vieux français dauber (latin dealbare) qui signifie « enduire de chaux ». L'origine de l'expression « c'est de la
daube » est peut-être là...

Reste que la daube de Perdigue, c'est pas de la daube. Une putain de daube aux carottes. Une action de grâce. Le tout accompagné par un château de Carles 2005. Et oui, Jean-Phi s'effaça le temps d'un repas. Il tint, cependant, à nous montrer la nouvelle étiquette du Château Hauchat concoctée par Walid. Elle a pour emblème un coquelicot. Allez savoir pourquoi ? L'effet est surprenant. Un clin d'œil aux paradis artificiels ? Du cep au coquelicot, il n'y a qu'un pas. Désormais, il est franchi.

Bernard Palanquès était aux anges. Il ne pût s'empêcher de râler un peu. « La philosophie c'est bien, mais le poivre c'est mieux. » J'ignore les raisons de cette petite ire. Ni ce que venez foutre la philosophie à cet instant de nos échanges. Il est comme ça Bernard. Puis, il passa du coq à l'âne lorsqu'il rompit le pain en s'emparant de son coin : « Mange des coins tu auras des seins. »

- JB tu prends le manche un peu demanda le général qui s'y connaît en manche.
- Oui Général, je n'arrête pas. Les cimes me deviennent familières. Et, comme tu le sais, on ne les atteint que par le manche."

Donation conversait avec Toto. Toto qui est l'heureux papa d'une petite fille. Un Toto radieux que le préside couvait du regard.

Vint le chant des grillons. Le frottement des couteaux à scie sur le rebord des assiettes blanches pour quémander du fromage ressemble, en effet, à s'y méprendre au grésillement de cet insecte si sympathique.

Avant que le fromage n'advienne, il faut lancer les assiettes. Perdigue se mit derrière le comptoir. Son lancer fut très approximatif et enjoué.

Le fromage était abondant et parfait. Pas de cancoillotte, le fromage qui rime avec coyote. Mais quel reblochon., le fromage qui assonne avec Perdigon. Un délice ! Perdigue entretient une relation toute particulière avec le fromage. Et il sait la partager. Louons-le Donatien. Pourquoi Donatien ? Lisez MatcH pour ceux qui ne l'ont pas fait. Ou demandez un résumé à Pioupiou, c'est son livre de chevet.

Quant au dessert, on hésita longtemps avant de lui donner un nom. Paris-Brest ou succès ? En fait c'était un russe. Du moins pour Gwen dont l'âme slave n'est plus à prouver. Il n'en resta pas une miette. Une coupe de champagne accompagnait le russe pour célébrer la paternité de Toto.

Perdigue si prodigue en bontés culinaires entreprit de se détendre et se joignit à une belote de comptoir. Il m'expliqua alors le principe du positionnement des chiffres sur les dés. Il tourne autour du chiffre 7. Si l'on additionne les chiffres situés de part et d'autre du dé : on aboutit toujours au chiffre 7 : 1/6 2/5 3/4. J'étais émerveillé. Et le vireux quatre itou. Pas la Jacouille.

Je quittais le trou l'âme légère. Pas de pluie. Pas de claquette. Il était pourtant minuit.

05 novembre 2014

Le cuistot de la semaine, avant le bing bang

Par Miguel


Avec Gwen aux fourneaux biélorusses, on en attendait pas moins:
- uniforme de cuisine avec un tablier C.C.C.P. (Cou Courou Coucou Paloma ?)
- T-Shirt des marins du cuirassé Potemkine à la Jean-Paul Gautier. Ça sent le coming-out sur la photo avec Guitou, mais chut...

Et cette fois la théorie du Big Bang fut revisitée et enfin éclaircie: c'est donc une goûte d'eau qui a déclenché le flash du Big Bang. La photo fait foi, avec les sourires béats de Guitou et Gwen, moins d'une seconde avant le Big Bang, puisque l'eau commence à peine à couler au dessus de la tête de Guitou. Regardez bien le regard malicieux et concentré du Vieux 4, comme sur un tableau du Caravage. Mais ça, c'étais avant, avant le Big Bang...

Cette soirée s'était pourtant vraiment très bien passé jusque-là. Mais ça c'était avant. Avant le Big Bang, cette colère de Guitou que tout le monde a ressenti comme éclair, comme un nouveau Tchernobyl. Cela mit fin à la fête, aux chants russes et non russes, car les Frères Karramazov se sont encore disputés. La mélancolie des plaines d'Asie centrale a envahi les coeurs. Les choeurs de l'Armée Rouge se sont tus. Et nos Tarras Boulba ont tourné kazahk, et ils sont allés se coucher. 

Ce diner digne de Tsars fut une grande première dans le trou à rat:
- Antipasti - Antigel
- Entrée froide - pour bien préparer l'hivers
- Entrée chaude - des forêt boréales
- Plat de résistance (chaud) - au Chameau Ouzbek des déserts froids
- Pas de fromage au bar (sauf si vous l'avez eu, mais comme on discutait alors on ne l'a pas vu)
- Farandole des desserts avec LA tartes aux P...

Tout d'abord la vodka haut de gamme a réchaufé les coeurs, accompagnée d'anti-pasti russes. Cette vodka glacée fut servie à la russe : bien glacée. "Vodka nature" ou "vodka au miel". Elle fut ramenée de Minsk le mois dernier avec du caviar orange à grosses boules, servi en tartines sur du pain au beurre. Le fameux caviar de saumon d'Arkangelsk, sur la mer Blanche. Un régal avant d'attaquer la suite.

Ensuite il y eu l'entrée froide, avec le tartare de hareng frais en sauce au vin blanc et aux oignons. Un régal pour les affamés qui arrivaient du pré. La belle tradition des poissons gras de la Volga qui nous permettront d'affronter l'hiver qui arrive. Les croisières fluviales russes de Gwen ne furent pas seulement consacrées à la sieste cette été, il a aussi été à la pêche.

Après ce fut l'entrée chaude, avec la célèbre soupe aux ceps des chasseurs-cueilleurs de la forêt Sverdlosk. C'est une forêt connue pour avoir les plus beaux champignons à l'ouest de l'Oural. On sait que les champignons sont une cause de mortalité importante en Russie, mais pas forcément par empoisonnement: les forêts sont tellement grandes que les cueilleurs s'y perdent et le froid les tue. Et quand c'est pas le froid, c'est les ours. Merci de ton courage Gwen, et surtout de partager tes champignons avec nous.

Le plat principal fut chaud d'emblée, car il n'y a pas de plat de résistance froid en Russie. Il fait déjà assez froid comme cela. Ce risoto ouzbèque fut très dépaysan, car il fut cuit avec de la viande de chameau de Bactriane (province où furent domestiqué les premiers.chameaux 2.500 av. J.C.) et aux carrotes, assaisoné aux épices (cumin, coriandre, ail, etc.). L'Ouzbekistan c'est comme un émirat pétrolier froid au pays des Soviets, et l'émir a une fille qui est connue pour son extravagance. C'est très dépaysan l'Ouzbekistan, 6 fois plus grand que la France, et ausi peuplé que la Belgique.

Ensuite, ce fut la farandole des tartes aux Pommes sibériennes aux Poils de Mamouths (LA tarte aux P...) :
- tartes aux Pommes de Novosibirsk,
- tartes aux Pommes du Kamtchaka
- tartes aux Pommes du lac Baïkahl.
Elles venaient de loin les pommes de Sibérie, et le degel n'avait pas encore saisi le coeur des tartes, si bien que Bernachatte a été refroidi et surpris d'y trouver d'une part de la glace et d'autre part des poils de Mamouth concervé dans la glace de Sibérie. Mais cela a le mérite de la fraicheur.

Merci de ce premier festin de Tsar, qui nous a fait voyager depuis le trou à rat vers la Russie et l'origine du Big Bang. Le Big Bang est une image, une photo, une idée qui me vient de "Hamilton", qui a su voir le trouble, l'ingénuité et l'ambiguité de cet instant capturé sur la photo. Hamilton est un surnom mérité.

31 octobre 2014

Le cuistot de la semaine, pour une poignée de castors

Par Le Barde


Ils n'étaient qu'une petite poignée à Victor Louis, une dizaine à peine. Soit deux poignées en réalité et non pas une petite. Un incipit bancal en somme. Pouvais-je commencer par ils n'étaient que deux petites poignées ? La réponse est oui. Encore qu'il faudrait s'entendre sur petite poignée. Qu'elle soit au singulier ou au pluriel, unique ou double. Reste que, de toute évidence, on pouvait les compter sur les doigts des deux mains, une dizaine vous dis-je. De toute manière, je ne peux pas en dire beaucoup plus. Car, je n'y étais pas. Tout ce que je sais, c'est qu'ils s'opposèrent à cinq contre cinq, donc qu'ils étaient dix. Poignée contre poignée. Ah ! Qui dira les charmes de la polysémie, cette manière élégante de ne pas y être et de la ramener quand même, de n'être pas le bec dans l'eau. Car, à vrai dire, ou à bien écrire en réalité,une petite poignée, une dizaine à peine, n'est tien moins que juste. Et nul ne me tiendra rigueur de cette entrée en matière. Enfin peut-être. Elle est un peu tirée par les cheveux, je l'admets. 

Lorsque je suis arrivé au trou, vers les 21:30, ils n'étaient qu'une petite poignée : Gilbert, Pépé, Alain-Charles, Jacouille, et Léo qui était commis à la bouffe. J'étais accompagné par Jesus, et oui, et Gaël. Un accordéoniste et un danseur. Résidence d'artistes oblige. Nous préparons un spectacle, MatcH, pour le 6 novembre à 20:30 au Molière scène d'aquitaine avec Don. À bon entendeur salut. Sur le comptoir, des bourriches d'huîtres. De chez Gillardeau. 

Sans attendre la petite poignée qui était à Victor Louis, nous entamâmes de douces hostilités. Un régal ces Marennes et ces bretonnes. Et c'était assez insolite cette entrée en matière au comptoir. Un incipit de première main. Pourquoi, en effet, réserver un incipit à la seule littérature. De bonnes huîtres valent mieux qu'un mauvais texte. Le comptoir grossit lorsque la petite poignée de Victor Louis nous eut rejoint. Bernarchot, Hamilton, Dudu, Croucrou, Jean-Phi, Toto, le Préside, Don, le douanier et, cerise sur le gâteau, Yannick, notre cinquantenaire. Tous de laper les huîtres de Léo. Et de boire un petit Sauvignon. Pourquoi diable seules les poignées seraient petites. Un pur moment de grâce. Avec Léo, tout est grâce. Un plâtrier céleste. Léo est enfant de la Bible.

Alors nous nous mimes à table. Un cuisseau de jambon de derrière les fagots nous fut servi avec de putains de haricots. Avec Léo, ce qui est lourd devient léger. Tous de déguster. Avec un Hauchat en prime. Le Hauchat de Jean-phi sied au cuisseau de jambonneau avec ses fayote. N'en tirons pas de vaines conclusions. Jésus, l'accordéoniste conversait à la française avec Alain-Charles qui prenait des airs de Marie-Chantal sous l'œil bouleversé de Don. Hamilton évoquait le semblant de peuplier qui se dresse dans le parc du château de la Ligne. Léo trônait comme trônent les dieux. Il y a chez lui je ne sais quoi d'homérique. C'est une épopée à lui tout seul ; comme si le monde tenait tout entier dans sa seule présence, comme s'il en était le suc. Cela n'est pas donné à tout un chacun. Le jansénisme est juste au bout du compte. La prédestination n'est pas qu'une vue de l'esprit. 

Et les assiettes fusèrent comme les grecs à Troie. Pas une main récalcitrante, rebelle. Léo exécutait sa partition comme Pavatotti chantant ma Toscane. Rien que de très juste, de très élégant. Je ne me souviens plus du fromage. Si, c'était du Comté, c'est-à-dire un gruyère sans trou. C'est de peu d'importance car la mousse au chocolat était à se damner tous les saints. Jésus chanta. Car Jésus à du coffre et n'aime rien tant que ceindre l'espace de sa voix puissante. Tout n'était que calme, luxe et volupté.

La soirée se termina en douceur. Un croissant de lune souriait. Le ciel était parsemé d'étoiles. La belle vie en somme, la seule qui vaille.

17 octobre 2014

Trophée Bruno Pagès : Quand vient la fin de l'été…


Par Réglisse


Les hautes clôtures de pins symboles des landes girondines et de l’Océan, retenaient par endroits les ultimes offrandes du soleil d’été. C’était un samedi de septembre. L’espace de jeu, dédié à l’esprit des vieux de l’ovalie, était prêt à accueillir 13 équipes de Gironde et de Navarre pour le trophée Bruno Pagès. Un nouveau rendez-vous sportif choisit par notre ami Peyo. Le point précis de rencontre était compris entre 8h30 et 10h00, à droite après le bateau du rond point de La Teste, devant le stade. 

A son habitude, Peyo lança un doodle pour informer comme il se doit ses troupes. Les castors connectés répondirent en doodeulisant. C’est sûrement un helvète, qui a créé le concept. Peuple fromager qui excelle dans l’art du secret de l’information et de la ponctualité. L’appel ne se fait plus au détour d’une discussion, d’une missive avec accusé de réception, ou d’un son de corne. Le rappel des troupes se fait maintenant pèle mail. Le castor s’adapte et troque sa plume pour le clic. 

L’organisation de Peyo ne faillit pas, elle est digne de l’homme qui gravit un jour le Stromboli sans mots. Il faut le savoir notre meneur du jour monte les volcans comme il travaille la descente. L’inutilité de ses mots dans l’effort symbolise toute la beauté de son acte. Napoléon aurait parlé au pied des pyramides pour lancer une réflexion conquérante des hommes sur le temps. Peyo en haut de la sienne, forgée non par les hommes mais par le feu de la terre, ne disait mot. La nature est belle. Le Stromboli est haut. Point de mots pour Peyo. L’écho de son silence le rendit plus digne et forgea à jamais son empreinte dans la grande histoire des conquérants castors. Sisyphe de son côté, dans ce qui monte et ce qui descend,  roule sa bille. Peyo préfère le silence et compose directement avec le temps.

Son nouveau combat n’en est pas moins aussi noble. En effet la conquête ne se fait pas uniquement dans les territoires, dans le temps et les mythes, elle se construit dans l’humain. Le trophée visé par notre ami, est organisé depuis quelques années par l’association Bruno Pagès. Cette association a pour ambition de récolter des fonds pour soutenir les jeunes atteints de maladies graves, en particulier d’insuffisance rénale ou d’un cancer. C’est tout naturellement que Peyo proposa d’impliquer une équipe de Castors à cette aventure. 


La sélection se fit dans l’esprit du volontariat du clic. Un déclic pour lui. La promo fruits de mers et crustacés représentée par ses 4 stagiaires, était au complet. El poulpo, Bernachat, Benoît et Régis trépignaient près de l’aire de jeu dans l’attente des règles à jouer et du gros des troupes. Peyo, Perdigue, le Tarbais et Titi représentaient la vieille garde ; sans oublier Esteban la relève. Les couleurs des castors reflétaient la nostalgie d’un ancien périple dans la conquête des Amériques. Le bleu ciel et le blanc seront les marques de cet esprit argentin si fidèle à un jeu puissant et aérien, bien ancré dans le monde des Castors. A ce propos, pour le gros des troupes, il s’est situé entre les quatre premiers et les quatre derniers. Le gros fut donc maigre. Le gros des troupes vous l’avez compris, nous ne l’avons pas vu. 

A défaut de gros, place au style, Titi profita en effet de l’occasion pour présenter la dernière collection été pour la boutique Archiball. Tous les responsables de la fameuse boutique en revanche étaient là. Défilé de mode oblige. Notre Tarbais est toujours de la partie, quand il s’agit de la balle. Curieux sur ce coup il ne s’est pas associé à son maître tailleur pour porter cette nouvelle tenue. Les dernières tendances du prêt-à-porter au masculin qui collent le short en jean à la peau doit appliquer quelques règles. 

Comment transformer un jean (pas le prénom mais le pantalon de cow-boy) en short (pas de rugby et loin du cow-boy aussi) ?
Tout d’abord le choix du jean est important. Il doit vous aller correctement aux hanches, au derrière et aux cuisses. Rappelez-vous qu’un jean baggy donnera un short baggy, et un jean serré donnera un short serré. Dans cette même logique, le jean de Titi devait être petit car le short était petit. Une étape importante dans la transformation d’un jean jamais porté ou jamais lavé, passez le à la machine ou au sèche linge avant de le transformer. Cela va en effet détendre le jean afin que le short ne soit pas trop court ensuite. Il faut détendre la matière, principe fondamental de toute transformation en profondeur. Sans détente, la matière rétrécit. Loi complexe du textile qui nous éloigne du masculin par excellence. 

Cette étape reste facultative pour cette nouvelle collection car le short de titi se porte petit. Nous comprenons mieux son surnom. Les shorts courts arrivent 4 à 5 cm sous les fesses et ont un ourlet de 2 à 3 centimètres. Ils sont parfaits pour la plage, surtout associés avec un haut de bikini. Point de haut de bikini pour titi, sexe-à-pile oblige. La mode flirte facilement avec l’androgynie. Et la société moderne ne peut qu’approuver l’évolution du féminin dans le masculin et inversement. Ou recto verso pour les puristes. Le bikini est encore exclusif au féminin ; ainsi que le slip kangourou au masculin. La théorie du genre n’a de sens que par son mélange. Le respect de toutes ces étapes permettra d’éviter toutes déconvenues. 

Une fois le jean coupé, le jean est coupé, il ne repousse pas. Les regards dubitatifs (en un seul mot) de tous castors dont la précision centimétrique voire millimétrique dans le jeu de balle ne pourra accorder devant la coupe que laïus.  L’idée qu’un castor puisse être « in » dans un short court, c’est nouveau. Donc point de photos sur le sujet, les autorités de l’hygiène sportive et morale auront confisqué les pellicules. Seuls les 8 castors présents garderont la primeur et le souvenir de titi dans son fameux short « in ».


Le spectacle sur le terrain était tout autre, les lignes étaient réduites ainsi que le temps. Le toucher se faisait à deux mains. Trop tardifs pour certains. Car il ne faut jamais repousser à deux mains ceux que l’on peut pousser aujourd’hui. Bernachat au toucher n’a pas de temps à perdre donc pas de demains ni de surlendemains pour toucher. Il joue donc avec les épaules. Le style est moins procrastiné donc plus immédiat. L’arbitrage en conviendra. Le geste est technique et dévastateur. La conquête du ballon nécessite parfois le sacrifice de certaines parties. Notre Bernachat sacrifia les mains pour la défense pour mieux les retrouver en attaque.

Nous étions dans une poule de 3, une défaite lors du premier match. Nous sommes loin du pré des écoliers et du toucher à une seule main. Nous espérâmes gagner le second match mais un essai de la dernière seconde de l’équipe adverse nous amena à récolter qu’un match nul. Bilan une défaite et un nul, pour une poule de 3 sur deux matchs nous placèrent troisième pour la suite.

Dans la famille Perdigue, nous nommerons le fils, fier comme un bar à tapas pour avoir conquis au prix de ce maigre score (le gros des troupes étant absent) la troisième place ! La poule n’est pas podium, quoique… il faut bien que jeunesse se fasse… C’est à ce moment que Peyo remobilisa les troupes. Il reprit d’anciennes aventures et ces leaders absents ce jour mais si présents à d’autres. Gwen a un secret, il a une potion magique. Non il n’est pas gros, lui…, moi non plus d’ailleurs… je rappelle que le gros de la troupe n’était pas là. La potion magique fut de rigueur et nous entamâmes des va-et-vient à la source. La pression fut lâchée ainsi que le jeu. 3 matchs et 3 victoires. Les absents étaient présents dans l’esprit et les castors renouèrent dans un jeu libéré et désaltéré.

Le tournoi au final fut remporté pour la deuxième année consécutive par les Hippocampes (ancien de La Teste). Ils connaissent les règles et ont le fameux « truc » magique de jouer à domicile. Les Ptis Pirelons d’Arcachon et le TUC de Toulouse complétèrent le podium. Mais le grand vainqueur de la journée fut l’élan de solidarité que les 13 équipes en présence ont partagé tant sur l’herbe que pour le repas. 

Titi renoua avec son short en jean et se rapprocha du bassin. Nous profitâmes un moment de l’ambiance, du discours, de la réception puis chacun repartit pour rejoindre le gros des troupes résidant à Bordeaux, le sourire du devoir accompli ainsi que d’avoir partagé le souvenir de Titi dans un short rétréci.

QLCVP

Le cuistot de la semaine : au Trou, la moule inspire

Par Le Barde


L'automne, le doux automne est là. Les bateleurs sont de retour. Foin des canaux et vive le pré. Don nous a rejoint. Alléluia ! Le seul bateau ivre, c'était Jean-Phi. Un brelan d'Eric, une pincée de Dudu, une touffe de Léo et le tour est joué. Peyo se prenait pour Toto et Titi pour lui-même. L'ambiance était bon enfant, avec un Régis au sommet de son art. Il y eut des essais, beaucoup d'en-avant, de passes tutoyant l'herbe plus que de raison. Mais après tout la raison, on s'en branle puisque l'on s'amuse. S'amuser : ce luxe, cette jolie manière de faire la nique au temps. Nous sommes enfants de la balle, ce qui, invariablement nous ramène au trou. Car nous sommes callipyges. Amen.

Au trou, Yann (Larroumecq) était de service. Lorsque Donatien descendit les marches, pointa son corps amaigri par trop de coups de rames, l'assemblée chanta :

« Rame, rame. Rameurs, ramez.
On avance à rien dans c'canoë.
Là-haut,
On t'mène en bateau :
Tu n'pourras jamais tout quitter, t'en aller...
Tais-toi et rame.
J'm'en vais 
Mais l'eau est lasse. »

Yann a quelque chose en lui de Titi. Le Lou Gascoun était, en effet, de rigueur avec sa mâche, ses gros cucurbitaceae, ou, si vous préférez, ses cucumis sativus. C'est bien connu, le cucumis sativus appelle la moule, et c'est tout naturellement que des moules au curry advinrent. Avec du riz pilouf. Il s'agit d'une nouvelle variété. Le riz pilouf, le riz qui étouffe, impuissant à séparer ses grains. Des touffes de riz si vous préférez. Des touffes de riz qui étouffent. D'où son nom qui tire ses origines du lointain Caucase. Force est de reconnaître que la moule est rare au trou. Grâce soit donc rendue à Yann d'avoir renoué avec la moule. D'autant qu'elle inspira la tablée. Une muse la moule. Un véritable florilège se propagea dans le trou.

C'est Croucrou qui entama les hostilités en lançant un « Faites la moule pas la guerre » qui trouva un écho chaleureux chez notre Jacouille. En grande forme, Croucrou interpella Dudu : « Tu as déjà fait des mammographies à des moules toi ? » Un rien dédaigneux, Dudu lui répondit : « les mytiloïdes ne sont pas de ma clientèle ». (Dudu qui évoqua le tournoi à toucher de Tarbes en précisant qu’il y eut cinq parties des dix minutes : soit cinquante minutes. Dudu a l’âme mathématique.) Et Léo d'entamer : « Ah ! Qu'elles sont jolies les moules de mon pays. » Léo, nanti d'une chevelure épaisse qui lui donnait un petit air de Ricky Nelson. Mais en brun, en poivre et sel. Je l'imagine chantant The sun is Sinking un the west. Avec le Tcho en Walter Brennan et Perdigue en Dean Martin. Perdigue en Dean Martin, ça se discute, j'en conviens. Walid, peut-être, serait plus à son aise.

Le trou s’était transformé en moulodrome. La muse moule n'en finissait pas de titiller notre imaginaire. « Jean-Philippe est habité par la moule » dit Lolo. Croucrou, décidément très en verve, d'ajouter : « J'ai la moule sur le bout de la langue » en jetant un regard énamouré vers Amélie. Et les deux Eric de conclure : « Ce n'est pas très élégland toutes ces moules au trou ». Oui, rarement le trou ne fut si inspiré. Il faut dire que Yann a la moule abondante. Tout ça sous l'œil attentif de Titi qui avait, selon Lolo, un petit air de Marcel Achard. La faute à ses lunettes. Pas l'ombre pourtant d'une moule dans l'œuvre d'Achard. C'est Pépé qui l'a dit.

De la moule, on passa à Saby. Allez savoir pourquoi ? Yannick : « Tous les mardis on boit du Saby Brahim ». Et le trou d'entonner : Lundi du Saby, mardi du Saby, mercredi du Saby aussi... On eut droit également au Saby broyeur et à la Sabynette de Noël. Oui, le trou était inspiré. Très inspiré. Moule ou Saby, peu lui chaut. 

Côté lancer d'assiettes : RAS, Yann à la main précise. Un zest de fromage et Jean-Phi de demander s'il y a des moules givrées au dessert. À défaut de moules givrées : des tartes aux pommes avec de la glace à la vanille. La tarte, cependant, n'est rien sans son moule : il lui donne forme. Ne confondons pas les moules cependant. Si l'étymologie du mollusque vient du latin musculus : petite souris, celle de la matrice qui accueille les tartes, charlottes et autres plats, vient du latin modulus.

Les castors regagnèrent leurs pénates. Et tous d’avoir à l’esprit cette pensée de Sengai que leur avait délivré la Fée avant de les quitter : « Ne soyez pas arrogants. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »

10 octobre 2014

Le cuistot de la semaine, désirs 2 rôti de porc

Par Réglisse


L’été s’enfuit pour faire place à l’automne. Les stigmates de ce perpétuel changement se dessinent maintenant sur le pré des écoliers. A la tombée du jour, il fait déjà nuit. Les feuilles jaunissantes des arbres recouvrent peu à peu le tapis terrien permettant alors à l’aire de jeu de briller par sa verdure. L’éclairage est maintenant artificiel et suppléera pour quelques mois le soleil. Certains diront que l’herbe est un peu haute ou que nos foulées sont plus lourdes. Que nenni, l’automne est bien là ! 

Les Archis pieds-nus maintenant se cramponneront, les tee-shirts s’épaissiront et deviendront maillots, et les socquettes grandiront pour être chaussettes de rugby. L’eau froide d’une douche d’été est une histoire ancienne. L’eau chaude est de retour. Tous ces petits détails préparent les jeunes et vieux castors à dépasser les aléas saisonniers et garder le plaisir du jeu dans l’ovalie. 

La météo fut cette fois-ci clémente et préserva l’aire du jeu de tout chagrin pluvieux. Les saisons sont cycliques et la gonfle n’est pas ronde ! Nous étions une bonne vingtaine pour jouer, rejouer et déjouer ces constantes de la Nature et celles de l’ovalie. Les essais furent de la partie, le ballon trouvait dans les mains de notre Tarbais des solutions pour traverser la ligne défensive adverse. Dudu ne marqua pas, l’abandon du tee-shirt de ses seins protégés nécessite apparemment un rodage. Il ne marqua pas, mais donna des occasions de marquer. JB imposa son rythme et y laissa un orteil, d’autres un muscle. Le jeu était de la partie, la défense aussi. La vieille garde sait se faire entendre et guider les jeunes jambes. Thomas sans le soleil court vite ainsi qu’avec le soleil d’ailleurs... Les saisons apparemment lui, il s’en moque. Nous eûmes droit à la feinte du bloggeur toujours aussi inattendue qu’elle est efficace. Tout ça pour aboutir sur un score nul, gage de tout un équilibre préservé. 

Nous retrouvâmes les vestiaires, la douche et la direction du trou à rat. 

C’est Lafourche qui est de tour de bouffe. On ne peut être de bouffe et sur le terrain en même temps. Cette constante garantie la bonne cuisine du castor de bouffe. « Et puis nos coutumes divergent, et divergent c’est énorme. ». Pour parler de Christian, citer Desproges n’est pas de trop. L’un n’est pas avare de mots fins, l’autre de mets fins. Christian pour les intimes du trou connait les plaisirs de la bouche et l’intérêt de croquer la vie à pleine dents, déformation professionnelle ou amateur simplement du vivant. Dans tous les cas, notre hôte d’un soir sait recevoir. La tablée était bien préparée. La première ligne des cuisines, assurée par ses deux solides piliers Pépé et Tcho et au talon notre cuistot, avait organisé le trou pour la bonne réception de leurs convives. Les assiettes proposaient une coquille Saint-Jacques remplies de délices de la mer et de petits légumes. Des associations appréciables de saveurs et de fraicheurs. 

Quelques réfractaires restèrent au bar pour apprécier cette entrée et libérer la pression. En même temps toutes les places étaient bien occupées. Des chansons émergèrent et des discussions permirent de faire la transition avec le plat principal. Un gratin dauphinois et rôti de porc. Dans la famille Escassut nous avons le fils qui actuellement a pour passion la photographie animalière. Certains partagent les vœux en hiver, Pioupiou partage les bœufs en Automne. Bref, l’animal du soir n’était pas à corne mais bien savoureux dans notre assiette. C’est le pied marin de PiouPiou qui arrive toujours à bon porc. 

Bernachat dévora même tous les morceaux d’ails du plat pour profiter des derniers restes de ce met d’exception. Je le citerai même pour promouvoir les bienfaits de ce répulsif à vampires. Il nous parla d’Homère, d’Hippocrate, d’Aristophane et d’Aristote qui ont longuement vanté les mérites de l’ail, symbole de force physique. En fait, l’ail est un véritable « alicament » combinant les vertus d’un aliment et d’un médicament. Il nous parla de Marseille et du « vinaigre des 4 voleurs », les férus d’histoire d’ails auront reconnu cet elixir à base d’ail censé protéger l’initié des ravages de la grande peste. Bernachat fit du coup un détour obligé par Toulouse. Pour revenir à Bordeaux et passer de l’ail à l’aïe. Le fin gourmet et le rugbyman qu’il est, associa à l’occasion l’ail à sa santé et l’aïe aux marrons. 

Les amateurs de plaisir des sens eurent l’occasion de se servir et de se resservir. Le Kiki est une répétition de Qui en veut ?. Tout était bon et il ne manquait de rien. Il y eut même du nouveau pour les liqueurs, la bouteille de Saby a trouvé une nouvelle robe, pas à l’intérieur mais à l’extérieur, c’est une question d’étiquette. 

Le lancer d’assiette, le fromage le dessert et même le café. Tout avait été pensé par notre chef cuistot. 

C’est à ce moment que JB amateur d’intervalle sur le pré, en trouva une à table pour rassembler les convives. Il partagea avec quelques bouteilles de champagne son plaisir d’être propriétaire d’un avion. Le cirrus SR20 est sa référence technique, Oscar son petit nom. Un oiseau mécanique qui a trouvé son nid et son nouveau maitre dans les Graves. Les Tigres Volants ne sont plus, l’ère des Castors Volants a commencé. Volontaires Castors engagez-vous ! 

Du haut du ciel à la plongée de la nuit, la mayonnaise est bien montée et nous passâmes de l’ail au lit.

03 octobre 2014

Le cuistot de la semaine, Piballe qui roule n'amasse pas mousse (au chocolat)

Par Le Barde
(Bien vu ! La photo est vieille, mais La Piballe est toujours aussi jeune!)


Mardi après mardi, le pré retrouve les siens. Ainsi, Walid était de retour. Comme Guitou et le toulousain toujours pas remis du Bayonne-Toulouse de vendredi et des aveuglements de M.Minery. M. Minery est une pipe et les pipes sont aveugles, c'est bien connu. Hervé Delage nous avait aussi rejoint, le temps d'un dernier jour de septembre. La jambe est toujours aussi vive. 

Guitou choisit les plus lestes. Walid se glissa sur son aile et Jean-Phi trépignait en dessinant des arabesques sur la page verte.

La partie fut équilibrée. Force est cependant d'admettre que les vieux furent particulièrement à leur aise. J'en veux pour preuve le splendide essai de Walid après un je t'aime moi non plus avec Hamilton, un côté je vais et je viens qui fit mouche. Les jeunots en furent pour leur frais.

En face, il y avait Thomas qui, entre deux odes à M.Minery, prenait la poudre d'escampette.Titi distillait des passes millimétrées. Régis filait l'intervalle comme Donatien les métaphores. Dudu décidait de la vanité ou non des passes sautées d'Hamilton. « Vanitas vanitatum omnia vanitas. » Quant au tarbais, il tentait, sans relâche, des cadrages débordements sur Dominique qui ne se laissait pas prendre. 

Du bon rugby en somme, certes entaché encore de quelques chamailleries. 

Dans l'antre, La Piballe était de service. En tenue BCBG, très alerte, il mitonnait. L'antre était bien garni. Trois compères de Victor Louis étaient parmi nous. Dont un Jérôme. 30 septembre oblige puisque c'est la fête du patron des traducteurs. Et celle du douanier. Le général était là. Toujours aussi sémillant. Et Juan Carlos, ou si vous préférez Gilbert. Quelle classe ! 

Tous de déguster les tomates de la Piballe avec leur mozzarella et leur basilic en feuilles. Rien que de très estival et de bienvenu. Puis un poulet au citron et aux olives avec sa semoule. On reste dans le méditerranéen. La Piballe a l'âme septentrionale. On pourra toujours chipoter sur sa semoule. N'importe, la sauce désassemblait son grain trop compact. Walid était aux anges et en redemanda. 

La Piballe se joua de la tradition et proposa un brie onctueux et odorant, ainsi que de l'époisse, sans passer par la case assiette. Puis, il exécuta un lancer d'assiettes de très haute tenue. Il a la main experte et juste la Piballe. Des mains bénies des dieux. La grâce efficace en quelque sorte. Ou l'adaptation par un rite de la position théologique défendue par saint Augustin, et dont les Jansénistes se sont servis dans leur polémique contre les Jésuites. "Les hommes n'accèdent au salut et ne peuvent gagner le Paradis que si Dieu leur a accordé la grâce. Seule cette grâce divine peut les soutenir dans la foi. Ce dogme, développé à l'origine par Augustin d'Hippone dans son débat des thèses du moine britannique Pélage, s'oppose à la thèse des Jésuites qui attribuaient au libre-arbitre et aux œuvres la prérogative du salut." Ainsi parla notre Jacouille pour expliquer les prédispositions de notre lanceur d'un soir. Jacouille qui avait un petit air à la Georges Clooney. Les grâces vénitiennes l'inspirent. 

Le dessert fut une bénédiction. Une mousse au chocolat à damner tous les saints. Exit la méditerranée et retour aux fondamentaux de la nation.

Une belote de comptoir s'improvisa. Walid, le cigare à la bouche, dominait son petit monde. Lolo bluffait et le préside tentait d'improbables paris. 

Peu à peu, le trou se vida. Et les étoiles au ciel faisaient un doux froufrou.

25 septembre 2014

Le cuistot de la semaine, hi hi hi hi

Par Le Barde


Le pré est intergénérationnel. Les âges s'y mêlent avec bienveillance. L'art de la passe se conjugue à la fougue des jeunes cannes. Et, parfois, les vestiges marquent les esprits en abusant de la naïveté de leurs cadets. La feinte de passe de Dudu en fut la parfaite illustration. Une pichenette à quelques mètres de la ligne, et hop, la balle arrivait à bon port. L'âge n'est qu'une bagatelle. Mais l'âge est est aussi verbe. Dudu ne cessa de conjecturer sur le superflu des passes sautées avec Alain, reconnaissant, parfois qu'elles étaient opportunes. Ce que ne supporte pas Dudu, c'est le principe de répétition. D'autant que certaines sautées faisaient flop. 

Il ne manquait que Don. Sa rentrée est imminente. Les canaux bientôt ne seront plus qu'un lointain souvenir. Notre Stevenson est arrivé à bon port. Quant à Walid, il nous promet son retour pour octobre. L'automne est sa saison. 

Fourbus, usés jusqu'à la corde, nous regagnâmes le trou par une grille dérobée, heureux d'avoir lavé nos corps dans l'enceinte du pré. 

Dans les entrailles du 1, rue de Bègles, Garcimore s'activait. L'assemblée était de moyenne facture. 

Garcimore a la baguette charcutière. Un méli-mélo de chorizo, grenier médocain, pâtés avec quelques touffes de salade. Garcimore aime la touffe éparse. Il le confirmera avec la saucisse et les haricots verts qui prolongèrent le méli-mélo. Sur les saucisses, de longues touffes de persil. Sur les haricots verts, encore du persil. Mais haché menu. Il n'est pas inutile de préciser que le persil en question était le petroselinum crispum var. neapolitanum ou persil plat, enfin, si vous préférez du persil de Naples.

« Et maintenant, Hi Hi dit Garcimore, je vais vous sortir une citation de mon chapeau, une citation, Hi Hi de Sacha Guitry : “Quand on dit d'une femme qu'elle est cultivée, je m'imagine qu'il lui pousse de la scarole entre les jambes et du persil dans les oreilles.” »

Est-ce en écho au persil que Pioupiou entonna : Mais non, mais non, ce n'est pas une chanson monotone ? Allez savoir. Reste qu'il nous les brisa un long moment et que l'on ne dût qu'à des chants religieux de l'arrêter. La Piballe concluant les débats par un Dieu est amour de toute beauté, sous l'œil énamouré de Jean-Phi. Tout cela, c'est la faute à Diderot que La Piballe connaît comme sa poche : « Il est très important de ne pas prendre de la ciguë pour du persil, mais nullement de croire ou de ne pas croire en Dieu. »

Le lancer d'assiettes ne fut qu'une formalité. Garcimore a la main sûre. Il y eut bien quelques râtés. Il n'y était pour rien. D'ailleurs, il s'en moqua. Puis vinrent un bon brebis nanti de sa confiture de cerise et un brie à point. Enfin, ce fut le temps de la tarte. Aux pommes. 

Peu à peu, l'assemblée des fidèles se dispersa. Une nuit d'automne, fraîche et hospitalière l'attendait.

22 septembre 2014

Le cuistot de la semaine 2 : Barbidule, Barde à truc !

Par Réglisse 


Il y avait du monde pour tâter de la balle sur le pré des écoliers. Des jeunes aux moins jeunes, tous les styles étaient de la partie. Il en fallait en effet, pour déjouer les défenses serrées qui limitaient l’empreinte de nos pas au-delà des lignes d’essai. Des nouveaux étaient de la partie et des jeunes qui courent, et oui… les jeunes courent. Nous ne savons les reprendre mais la nature est ainsi faite. Les anciens jouent et les jeunes courent. Pour ce faire, nul doute de l’intérêt de posséder la balle. Dudu nous prouva une nouvelle fois que les jambes cela ne sert pas uniquement pour courir mais pour prendre le trou avec la balle. Et parfois quand le trou est pris, le jeune reste sans jambes. Et marquer un essai, c’est le pied. Car tu peux courir mais sans la balle c’est comme un poète sans rames. Ou un rameur sans imaginaire. La muse n’y est pas ! 

Pour revenir au Dudu. C’est une joueur chasseur, rien de nouveau, il peut patienter, observer, nous leurrer en se camouflant en rose, rien de plus transparent qu’un tee shirt rose dédié à des seins protecteurs. Une véritable panthère rose. Il sait jaillir en mettant à profit ses feintes dans les failles de la jeune ignorance qui daigne s’opposer à lui. L’essai est au bout. Le trou reste sa cible même si le rose lui correspond à ravir. Les anciens applaudiront à chaque fois ces faits d’armes d’exception dans ses perforations ovalistiques. Notre Barde lui, aurait composé une ode, un sonnet, point de roman car même si le geste est beau, c’est l’éphémère qui compte pour graver sa trace dans les livres d’histoire. 

Point de chants dédiés aux exploits de l’ovalie pour ce soir car notre Barde à défaut d’être au pré, était de bouffe. Notre Barde sacrifia sa plume pour remplacer, non pas à la rame mais au fourneau, Donatien qui en quête d’inspiration se rapproche de la philosophie cartésienne pour « ses passions de la rame ». Don pour les jeunes qui courent est un écrivain moderne. Son style est le canoë. Pour lui le sublime s’imprime dans l’écrit. La force et l’esprit se rencontre dans la solitude de l’effort. Il cherche à répondre à cette énigme sphinx-terrienne « Un homme qui pagaie, rame-t-il dans l’écriture ? ». 

Bref nous voilà au trou pour nous nourrir des plaisirs de la vie. L’équipe des anciens s’est étoffé d’un barbu, la muse aime le poil ce n’est pas le Barde qui me contredira. A trop d’esprit et à défaut de main, les poils poussent. C’est une preuve scientifique. Jacques se sublime dans le port de la barbe. 

Ca Barde au fourneau. Notre Barde est riche dans l’art de transformer le moche en beau, le lourd en léger, les mains en pieds. Cependant dans la transformation de la nourriture notre Barde préféra la muse du produit brut. Point de transformation même si les mélanges, les proportions et assaisonnements furent à souhait. La tomate devint tomate, la verdure resta verte, les poivrons ronds… Bref c’est la découpe qui fit la différence et nous proposa un mélange de primeurs pour l’entrée. A défaut de transformation, Pépé marqua l’essai. Notre Pépé tâte la miche (pas notre cousin d’Amérique) et sait en faire profiter ces amis. Entre de bonne main la miche se transforme. Et le pain au-delà du produit devient un symbole. Ce qui me laisse à penser que le boulanger de Pépé porte la barbe. En tout cas le pain devint Bite et le vin resta Sabite. 

Nous retrouvâmes dans le tempo, la cuisine du Barde, le poulet se transforma en poulet, et le riz en riz. Une constance dans son art ! Yannick qui ne porte pas la barbe, découvrit l’âme des plaisirs d’orients. A chaque bouchée, sa muse lui portait un souvenir épicé, un peu de curry, une pointe de cannelle, de la coriandre par là, du safran, et même du gingembre qui le ramena sans le vouloir à Pépé et son pain. Les muses le tâtent mais les associations inconscientes qui les animent ramenèrent vite notre homme de doigté à la réalité de Pépé et son réconfort dans Sabite. 

Pioupiou se lança dans la chansonnette. Pioupiou pour les nouveaux, ne porte pas la barbe, il s’en rapproche avec le bouc, mais dans la chansonnette il ne porte pas la barbe. Ses chansons animèrent les oreilles et permirent à notre barbu de Barbe de terminer son sonnet gustatif. 

Le lancer d’assiette, les tuyaux du pompier, les volées de cacahuètes rien ne perturba la dextérité et la précision de notre Barbe. Le poète joue des mots et sait jouer des mains. 

Pour le dessert, le Barde transforma des sorbets en sorbets. Original et sublime à la fois. 

L’essai se transforme. Les muses inspirent. Le Barde cuisine. Donatien rame. Et la nuit suit le jour.

17 septembre 2014

Le cuistot de la semaine a son nom de scène

Par Donatien


Je suis sur les canaux, dans les pas de Stevenson. Impossible de faire la bouffe. Mais rien ne m'empêchait de faire le blog. D'autant que j'avais confié au barde le soin de me suppléer. Il m'avait évoqué ses desseins culinaires afin que je les approuve. Sachant les bontés du ciel, j'ai abondé dans son sens. Ne manquait que le pré. Ni lui ni moi pour relater la trame du tuesday's touch. Moi, je taquine les eaux, je tutoie le clapotis, je caresse les ripisylves. Lui en cuisine. Oui, impossible de déclamer le pré.

Donc le barde m'enquit de sa volonté de se la jouer estival. Tomates, feta, poivrons rouges, jaunes et verts, le tout recouvert de touffes de roquette. Rien à dire, l'évidence. Avec une vinaigrette matinée d'huile d'olive. Les canaux du Nord sont si peu méditerranéens ! Que ma présence se fasse sous des auspices septentrionales m'allait bien. Je rêve souvent de Grèce et de Toscane. De Dante, de Cavafis. 

Le poulet au coriandre, avec un soupçon de curry, revenu dans son lit d'oignons : RAS. Idem pour le riz basmati. Là, on effleure l'Asie, Penjab et compagnie Je déteste les frontières, le local quand il se refuse à être universel. La proposition du barde allait de soi. L'été sied à de tels mets, l'été indien qui valait bien et ce riz et ses épices. J'espère que vous en avez profité, que vos corps las des sueurs du toucher trouvèrent dans la légèreté de tels mets un réconfort bienvenu Sans doute aurais-je opéré de même. Allez savoir. 

Mon petit doigt me dit que le lancer d'assiettes fut nickel. À l'exception de celle destinée à Dominique. Qu'il nous pardonne. Il faut vivre avec nos faiblesses. C'est ce que dit Emmanuel 
Carrère en bon lecteur du sermon sur la montagne, la lecture préférée de notre Jacouille. 

Un bon vieux camembert, rien de tel pour rappeler la rusticité joyeuse de ce monde et la grâce de son côté frenchy. Avec du Saby en prime. Quant aux sorbets citron, mangue et framboise, je ne doute pas qu'ils vous aient contenté. Je devine le Tcho ayant une pensée pour moi et déclarer : Tu me mangues. Tu me mangues aussi beaucoup mon Tcho. Mais nos retrouvailles sont proches. 

Mon petit doigt me dit encore que le Tcho, Pépé, Loulou, Alain et le barde étirèrent un peu la nuit avec des histoires d'eaux. Pépé a connu bien des amiraux. Et le Tcho initié tant de marins aux vicissitudes du fluvial. 

Peut-être y-avait-il un peu de pluie lorsque vous avez rejoint la nuit Moi, je regardais les étoiles. Et tout particulièrement la constellation du castor en fredonnant des vers de Li He. Ses lunes sont merveilleuses. Comme sont merveilleuses les eaux étroites de Julien Gracq qui aimait le rugby, découvert à Nantes, à travers des palissades médiocrement élevées. 

Allez mes castors, que la vie vous soit douce. Abrazos. Donatien

13 septembre 2014

Le cuistot de la semaine : « on est ici pour grossir »

Par Le Barde


Après les boules, retour aux fondamentaux. L'herbe remplace le gravier disparate des terrains de la fée, le ballon devient la mesure de toute chose. Et nous revoilà gamins, enfants d'un jeu qui ne nous a jamais fait faux bond.

Nous étions une bonne vingtaine à nous ébattre. Sans Donatien qui tutoie les méandres aquatiques chers à Stevenson. Mais avec Hamilton que les hasards du calendrier mettait à l'honneur. 

Si le ballon tomba, la fête fut de chaque instant. La passe retrouvait sa raison d'être. Et nous avec. Toto profitait des intervalles que lui offrait ce jeu de mains béni des dieux qui n'en finit pas de nous ravir. Sous le regard énamouré de Titi qui fredonnait, en hommage à Villon, Mais où sont les cannes d'antan, ou si vous préférez, la ballade des cannes du temps jadis.
Titi, il exagère. Il est encore affuté. Comme JB qui était là, plus aérien que jamais. Et Jean-Phi, toujours aussi zigzaguant, insaisissable sur la ligne. Quant à Bernard, il joua les pivots, l'œil vif. Lors que Croucrou, sur son aile, attendait la béchique.

Après la fée, tradition oblige, c'est Amélie qui régale. Le trou était garni. Coco était là. Il file vers ses quatre-vingt-six printemps. Jeudi, l'affaire sera dans le sac. Perdigue se permit une incursion rimbaldienne : « Je l'ai retrouvée,/Quoi, l'éternité,/C'est Coco mêlé aux archis. »

« On est ici pour grossir, la maigreur est une offense au savoir-vivre », déclama Lolo d'emblée. Et de poursuivre : « Quand les gros sont maigres. c'est que le monde tourne pas rond ». Et se tournant avec amour vers Alain-Charles, il conclut : « Un grand con s'il ne mange pas il devient con ».  

L'entrée était délicate. Tomates, échalote, fines asperges, petits dès de poivrons. Une rillette bienvenue rappelait les nécessités du gras. Puis, il y eut une longue attente, une très longue attente. Le trou n'en pouvait mais et entonna, las, Voilà du bon fromage. Amélie s'en moquait. Impassible, calme, il mitonnait l'excellence. Alain-Charles s'en prit à Garcimore qu'il doucha. Garcimore répliqua et couvrit le vieux quatre de mousse, sous l'œil désespéré de Coco.

Alors la viande vint. Un rôti de bœuf à damner tous les saints. Tendre, parfait. Tout vient à point à qui sait attendre disait ce bon vieux Rabelais. On pourrait ajouter du même auteur : « Le temps mûrit toute chose ; par temps toute chose vienne en évidence ; le temps est père de vérité ». (Le quart Livre, XL). Le trou était ravi. Avec du Saby en sus. Quelques haricots verts et frites accompagnaient ledit rôti. Ainsi qu'une salade tardive et bienvenue.

Le premier lancer d'assiettes de la saison fut une réussite. Amélie à la main sûre. Un seul incident à signaler. Le crâne de Dudu fut tuméfié par une assiette hésitante et approximative. Oh! Pas grand chose, une égratignure, alors que l'on s'attendait au pire. Dudu resta penché un long moment, puis saisit une serviette en papier qu'il appliqua sur son chef. Un rien de sang l'imbibait. Un suaire en quelque sorte. Sauf que le le trou entonna ne m'appelez plus jamais... Toutes choses si étrangères au suaire.  

Guitou tenta d'imposer sa plage et sa fin de l'été. En vain. Le père Abraham prit le dessus. Pioupiou l'emportait sans que Guitou ne lui en tienne rigueur.

Amélie acheva son office par une salade de fruit de circonstance. Il y avait beaucoup de tact dans ce repas. De justesse. Tout Amélie en somme. 

La nuit accueillit les repus. Une nuit d'été comme on les aime. Oui, il faut aimer la vie.

04 septembre 2014

Boules et barbaque 2014


Par Le Barde


Rentrée ensoleillée chez la fée. Arrivées clairsemées. Puis parties de boules traînant jusque tard dans la nuit. Et quelles parties ! Bien sûr, l'équipe d'Hamilton l'emporta. Hamilton est aux boules ce que JB est à la passe, Grant à Cary, Coco à l'éternité. Hamilton est soixantenaire depuis le 3 août. Les ans n'ont pas de prises sur son geste. Mieux, ils l'affinent. Hamilton, il tire la quintessence de la boule, comme JB de la passe, Grant de Cary, Coco de l'éternité. Ses deux compères, Titi et la Piballe se régalèrent, se haussant parfois au niveau du maître. Seuls le préside, Kiki et Perdigue – ce gros enculé qui explosait les rares boules que je plaçais près du cochonnet –, les contrarièrent un peu, un tout petit peu.

On peut, à la lumière, de cet open de boules, diviser les archis en deux catégories. Il y a les tireurs : Hamilton, Lolo, cet enculé de Perdigue… Et les pointeurs, beaucoup plus nombreux. Certains verseraient bien volontiers dans un parfait hermaphrodisme. Hélas, l’implacable réalité est là. Ainsi Dudu pointe mieux qu’il ne tire, Lolo tire mieux qu’il ne pointe, Lafourche pointe mieux qu’il ne tire, Perdigue tire mieux qu’il ne pointe, etc. Seul Hamilton réussit la synthèse des deux. Et Walid. Mais Walid, il n’était pas là. Coco, lui, était bel et bien présent. Il a toujours la boule vive. Il maîtrise l’art des sinuosités. Sa boule serpente sur la caillasse et parvient souvent à taquiner le cochonnet. C’est très particulier, singulier et juste. Malheureusement, il avait dans son équipe la Jacouille qui n’était pas en veine.

Le repas fut précédé d’un mot d’Arnaud sur nos deux chers Archi disparus et d’une minute de silence.

Le petit de la Jacouille, aidé d’un assesseur, avait bien fait les choses. Tomates mozzarella. Bien sûr, des tomates cœur de bœuf. Et de la vraie. Attention, il faut prendre garde. La cœur de bœuf est  une tomate oubliée et mal retrouvée. « Les tomates cœur de bœuf vendues en grande distribution en ont usurpé le nom. Il s’agit en fait de variétés hybrides, récentes, totalement créées par le marketing agro-alimentaire pour soi-disant répondre aux goûts des consommateurs, curieux de découvrir les tomates anciennes, autres que celles en grappes. Elles n’ont donc d’anciennes que le nom. Ces variétés commercialisées s’appellent Arawak de Syngenta (hybride F1), Fourstar (hybride F1) ou encore DRK7015 (hybride F1) de De Ruiter. Cette tomate en plastique de supermarché, grandie sous serre, en toutes saisons, a une chair dure, lisse, avec peu de goût. Tout l’inverse de la bonne cœur de bœuf, en forme de cœur, très charnue (cela fait vraiment toute la différence), légèrement sucrée. Avis aux amateurs, vous la trouverez, outre sur les marchés paysans, en graines ou en plants sous l’appellation « cuor di bue » car elle est d’origine italienne. Goûtez une vraie et vous ne pourrez plus manger de tomates industrielles ».

Un clin d’œil à notre amateur des circuits courts, Donatien, qui n’est plus qu’à quelques jours de son périple stevensonien.


Pioupiou ayant de la suite dans les idées, c’est tout naturellement par une divine barbaque de bœuf, cuite aux sarments, qu’il prolongea son entrée. Elle était tendre, suave, câline. Un régal. Il y en avait à profusion. C’est sans dommage pour le poids. C’est du moins ce que m’expliqua un membre du cabinet BDM architectes qui m’expliqua longuement qu’il venait de perdre 20 kilos en ne mangeant que de la viande. Lolo l’écoutait avec une attention. Puis se lassa. Lolo, il n’aime pas les lentes et longues narrations diététiques. Et il a raison.

Vint le fromage et le dessert : une tarte aux pommes. Du classique. On distribua alors des billets de tombola, d’abord deux souches puis une seule. A chacun de rapporter a minima les 40€ qui grossiront nos caisses.

Reprise dès mardi prochain côté pré. Et c’est Amélie qui sera de bouffe. Tradition oblige. La saison commence toujours par les boules suivies d’Amélie. Merci à la fée et à ses comparses pour cette ouverture réussie. Et au petit de Jacouille !

11 juin 2014

Le cuistot de la semaine, un prince tartare

Par Le blogueur


Non, ne partez pas ! Je sais, on vous gave avec Pioupiou, mais on y est pour rien cette fois ci. C'est comme ça.

C'est lui le cuistot de la semaine... Non mais c'est vrai !

C'est lui la salade de crudités avec les carrés de feta (pffff, vous avez vraiment cru qu'il n'y aura pas de protéines ?! C'est Pioupiou on vous dit).

C'est lui les grattons de Lormont (que cela soit dit au passage : vivement que les grattons aient leur coupe du monde pour qu'on soit fier de notre piyoupiyou).

C'est lui aussi le... le... le...

Commençons par le commencement :

Piyoupiyou s'est tapé Écrevisse – permettez moi de forcer sur le "iyou", c'est le côté british de notre bête de compétition. Ou plutôt mamzelle Écrevisse. Une femelle de toute beauté. Blonde avec des gros nichons, qu'on appellera pis pour faire plus romantique. Une allure svelte d'une tonne et un duvet soyeux, si soyeux qu'il est inutile de se faire le maillot. Écrevisse vient de remporter le tournoi de miss Foire de Bordeaux. Une magnifique photo a tourné sur les réseaux sociaux où Écrevisse et son nouveau compagnon s'échangèrent des regards d'une toridité affolante.


Au même moment, trois chevaux de saut d'obstacle sont tués dans un accident de la route dans les Landes, à hauteur de Mées – mais oui ! ça ne s'invente pas. La valeur des bêtes était estimée à plusieurs millions d'euros (Écrevisse est à 1500 €). La nouvelle tombe sur les antennes et une mauvaise interprétation des lieux évoque un Meuuuh au lieu de Mées. Ce sera suffisant pour que Findus, Spanghero et Escassut tombe dans le panneau. Trois canassons en bouilli gisants dans le fossé de la route des Landes ressemblent à s'y méprendre à trois gros steaks hâchés Charal. Qu'à cela ne tienne...

Pendant ce temps, l'herbe était haute dans le champ de Victor-Louis. Pour la brouter, une vingtaine d'Archiball, tous spécialistes dans l'arbitrage de tout genre : le hors-jeu, l'en-avant et la passe dans le mouvement. On dira ce qu'on voudra, mais les stars ne sont pas là : Titi, Guitou, Le Barde et Campese.

Une pâle copie sera rendue, malgré la présence de notre animateur de jeu : Lolo. La voix du Barde venait du ciel récitant Victor Hugo : « N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe. » 

Au trou, c'est pas pareil. Un cheval qui imite une vache ça passe. Meuh oui.

Piyoupiyou annonce la provenance : ce n'est ni une limousine, ni une blonde d'Aquitaine, ni un arabe pur sang... c'est un mélange, un miste (comprendre mix pour ceux qui ne savent pas parler le Sadiracois).

Je vous comprends. Vous êtes déçus qu'un arabe pur sang ne soit pas haché saignant. Ça en aurait fait un de moins.

Donc, les deuxièmes jeux olympiques de viandards sont déclarés ouverts, sponsorisés par Dracula et le PMU. Feu !

A la lutte au démarrage, Lafourche bat tout le monde dans l'épreuve du tartare. Alors que Hamilton, dans le couloir numéro 6, prenait tout juste connaissance des sauces ketchup, moutard et barbecue. Lafourche est vite disqualifié pour le non respect des règles : capri, cornichons, oignons et fromage râpé. Un trait d'huile d'olive et Lafourche reprend son triple galop. 800 grammes plus tard, il est au finish. Y a pas photo.

On a beau porter des réclamations, rien n'y fait. Même sans le fromage personne ne bronche. Piyoupiyou dira qu'il y en avait dans la salade (voir plus haut, le terme Feta).

Gavés de chevaline, tous hennirent et bénirent un repas sans cholestérol.

Le dessert passe par là. Sans plus (en fait je ne sais plus ce que c'était).

A part ça, nous avons des nouvelles de Gwen en croisière sur la mer Caspienne, mieux que ça, une vidéo ! Wawaaaa :