29 novembre 2006

Le cuistot de la semaine sans four et sans moulin


Si notre cuistot d'hier est à moitié souriant, c'est parce qu'il était à moitié content. Il a pourtant prévu de soulager son employé de maison pour ce qui du plat principal, ne lui laissant que l'entrée à faire. Il a eu raison, l'entrée était délicieuse !
Mais ce que Thom ne savait pas, c'est que le four allait lui jouer un tour… Et quand on a pas une cuisine Mobalpa, on prend une gamelle ! Donc le four n'a pas fait son boulot et le rôti n'a pas complètement rôti. Il est cependant difficile de lui en vouloir à Thom, d'abord parce qu'il a essayé et c'est ça l'essentiel, ensuite parce qu'il est grand et costaud et qu'il vaut mieux bouffer son rôti avec des gloussements de satisfaction plutôt que son poing dans la gueule avec les dents dans le gosier. Alors moi je dis miam miam le rôti. Et n'allez pas croire qu'il est simplement question de faire plaisir à Thom et éviter deux beignes, pas du tout.
Dites désormais adieu au porc bien cuit. Cette cuisson était bonne du temps de nos grands-mères. L'évolution des techniques d'élevage et de la médecine vétérinaire ne nous oblige plus à massacrer une viande aussi tendre…
1- D'abord parce que le porc ne contient plus de trichine, le fameux petit vers qui a fait que ni les musulmans, ni les juifs en mangent (tiens, pour une fois qu'il sont d'accord sur quelque chose !)
2- Parce que le porc est de moins en moins gras. Question de plaire à une alimentation qui tire vers le diététique, il a perdu en 20 ans, 42 % de son gras !
3- Parce qu'on mange les porcs de plus en plus jeunes avant même qu'ils n'atteignent leur maturité sexuelle.
Voilà de quoi vous vendre un rôti de porc pas cuit, mais pour les pommes dauphines servies à peine sorties du congélateur pour cause de four qui ne chauffe pas, j'ai rien, mais vraiment rien ! Si, lancer un jour la mode du sorbet à la purée de patate.
Le jury, Dudu, Kiki, Jacques D., Titi, Guy T. et Jean-Pierre C. s'accordent pour attribuer à notre porcophile un 12 se demandant finalement comment un porc qui n'a jamais niqué peut-il être cochon !

Et sans (aucune) transition, la photo d'un panier garni…

26 novembre 2006

Archiball à Sare

Proposé par notre Peter Pan, Thomas, dans le cadre d’une visite à son club de jeunesse, le déplacement des Archiballs à Sare s'annonçait plutôt bien : une région accueillante et appréciée par tous, une météo d’un interminable été indien avec température douce et dimanche ensoleillé, une équipe de jeunots de première série actuellement septième et probablement à notre portée, quelques repas à la frugalité assurée et un Saturday Night Basque Fever dans une discothèque où le berger retrouve quelques chèvres esseulées, le chasseur quelques biches perdues et le rugbyman quelques godets à tirer… dans le désordre. Sans oublier la sortie golf où la délicatesse des trous rivalise avec la sublime douceur du gazon qui l’entoure.

Étape numéro 1 : Le Keinu. Dudu, Kiki, Christian I., Loulou, La piballe, Le douanier, Arnaud, Gwen la Mogette, La saucisse de Toulouse, Hamilton, le Blogger, l’Amiral, Toto et trois de ses recrues répondaient présent au repas de midi. En effet, sans aucune crainte et sans le moindre soupçon, nous nous remîmes à l’aubergiste local pour un gavage dans la tradition qui ne réussit pas forcément à tout le monde à quelques minutes d’une partie de rugby. Normal, valeur énergétique : 3200 calories. Si on ajoute le vin et la bière : 4800. Sucres lents : 0.

Étape numéro 2 : Le Sarako Izarra. On arrive à l’heure pour France-Argentine. Nous nous sommes réjouis à l’idée de passer une heure et demie à digérer notre repas, affalés sur des chaises placées en demi-cercle et installés comme des vieux devant le poste télé d’une maison de retraite. On ne fera pas ici de commentaires sur le match pour ne pas faire de l’ombre aux déclarations de notre sélectionneur national, qui pour sa dernière laportade a cité (sans le vouloir !) Paul Morand : gagner, c’est manquer de perdre. Oh que oui ! La qualité de cette rencontre nous a donné donc l’occasion de piquer du nez à plusieurs reprises. On s’est endormi avec 18 points d’écart pour la France et on s’est réveillé pour n’en découvrir qu’un seul, pire que le permis à points !

Étape numéro 3 : Du statut de vieux dans une maison de retraite, on passe au statut de nains de jardin pour décorer la magnifique pelouse du plus beau stade de la région, délicatement posé dans le nid de verdure qui colore les pieds de la Rhune et de l'Axuria. On peut dire que là, une des plus belles communes de France mérite son stade et on aurait presque espéré que le local soit à vendre !
Il est 17h. On a donc récupéré un peu d’énergie pour affronter cette bande de jeunes. Le beau temps et le décor participent à notre motivation quand soudain, notre enthousiasme retombe comme un flan car pour nous habiller, on a prévu les anciens maillots !
Vexés, les joueurs déclareront une grève générale dont les effets se feront sentir même sur le terrain. Pas de plaquages, pas d’engagements, rien, le service minimum : la 888 (fameuse combinaison qui consiste, même si l’annonce est une 89 ou une 897, à sortir le ballon de la mêlée par le 8 – Gwen en général – qui va péter, garde le ballon, continue à péter, fait semblant de donner le ballon, mais repète encore et une fois au sol perd le ballon…).
Voici l’équipe des Archiballs : 1-Loulou, 2-Le douanier, 3-La piballe, 4-Romain, frère de Toto, 5-Philippe, 6 et 7-Walid, 8-Gwen, 9-Kiki, 10-Dudu, 11-Arnaud, 12-Un vieux mercenaire, 13 et 14-deux copains à Toto, 15-Toto. Quatorze joueurs en tout, 0 remplaçants, moyenne d’âge : 40 ans grâce à la jeunesse de Thomas et ses amis. Supporters : Hamilton, Christian I. et l’Amiral.
En face : ils étaient 17-18 ou même 20. Avec leurs maillots verts sur fond de pelouse verte, impossible de les compter. Moyenne d’âge : 20 ans. Sans oublier qu’ils étaient tous Basques et qu’ils parlaient basque entre eux.



A la nuit tombante et à la lueur de 4 spots de 500 watts, le coup d’envoi est donné par un arbitre local irréprochable. On était 14 contre 14. Dès le coup d’envoi, le match a très vite trouvé sa définition : vélocité, rapidité et jeu derrière. Autant dire que ce n’est pas nous qui l’avons défini. On a bien tenu le coup devant, mais derrière le jeu n’était pas fait pour nous. On aurait du mal à leur reprocher quoique ce soit si ce n’est leur âge ! Ils ont joué dans un très bon esprit, ils plaquaient bien et sans casse. Nous n’avons pas été mauvais en touche et nous n’avons pas commis beaucoup de fautes, la preuve, presque toutes les introductions de mêlées étaient pour nous. On les a regardé courir pendant une heure, le temps pour eux de marquer sept essais. Celui qui a réussi à marquer le nôtre, c’est un ancien de chez eux, Thomas ! Celui-là a même réussi à les empêcher de marquer un huitième essai en obligeant un joueur de chez eux à faire un en-avant dans notre en-but. Inutile alors de décrire les phases de jeu, ils ouvraient vers leurs arrières et le reste c’est leurs jambes qui ont fait la différence, pendant que nous nous demandions ce que nous sommes venus faire dans cette galère. Nous étions presque à deux doigts de marquer deux essais de plus. Le premier, après une belle percée de Philippe, il donne à La piballe qui se fait bloquer à 50 cm de la ligne malgré l’appui des avants. Le deuxième, un départ côté fermé de Walid derrière un maul qui se fait dévier son plongeon en touche à un mètre de la ligne. Vraiment, y avait rien à faire ! Surtout qu’après la sortie de Dudu sur une élongation, on a terminé à 13 contre 15…

Étape numéro 4 : On s’était alors promis de faire mieux en troisième mi-temps, mais là aussi, l’âge a fait la différence. Un apéro entamé à 7 h du soir, se termine à 10 h. On passe à table, charcuteries, axoa, fromage et gâteau basques. Le discours des présidents nous emmène à chanter l’intégral du doigt. La jeune assemblée nous scrutait des yeux se demandant pourquoi tant de singeries. Décidemment, y a des jours où on ferait mieux de rester au lit.
Moralité : qui se branle dans un moulin, sort la bite enfarinée !
Dans la foulée, beaucoup ont préféré rentrer chez eux, impatients de retrouver leurs femmes après que la "Journée contre les violences faites aux femmes" soit terminée. Le lendemain, des bleus pour certains et casque pour tout le monde...

22 novembre 2006

Le cuistot de la semaine et le sein des seins


Voici deux mardis de suite que la tradition culinaire est au rendez-vous au trou à rats. Après le pot-au-feu, un autre fleuron de la cuisine française nous a été servi par des mains de maître. On peut dire que pour ce repas, Christian a mouillé la chemise, devenu digne des plus grands concours de t-shirts mouillés forts en tour de poitrine. Il s'est attaqué au plat, grâce auquel les Anglais furent chassé des terres lauragaises… et là, les yeux écarquillés, vous allez me dire : Ah bon ! Et moi, en bon maître Capello que je suis, je vais vous dire : Eh, oui.
Et comme toutes les histoires, celle-ci commence par il était une fois…
(Fermez les yeux, vous allez entendre la voix Alain Decaux !)
… la guerre de 100 ans. Tout commença au cours du siège de Castelnaudary. Les réserves s'épuisaient. Les soldats étaient affaiblis. Les villageois apportèrent alors tout ce qui leur restait : fèves, légumes, porcs, volailles… Avec tout cela, les cuisiniers préparèrent dans une grande «cassole» un plat copieux pour redonner des forces aux valeureux défenseurs de la cité. Le plat s'appelait «estofsat» à cette époque. Ragaillardis, les guerriers lancèrent leur assaut sur l'armée anglaise qui, prise de panique, leva le siège et se carapata jusqu'au rives de la Manche.
Et les haricots, Coco !
Et bien, les haricots ont remplacé les fèves beaucoup plus tard, au retour de Christophe Colomb des Amériques. Et on s'est aperçu alors, que l'un comme l'autre, faisait chanter le vent dès le lever du jour.
Les quelques valeureux guerriers archibeaux qui ont bravé la pluie sur le pré ont donc eu le droit à un menu qui réchauffe l'estomac et le cœur. Soupe de tomates, pâté de foie, cassoulet, fromton de chez fromton et dans les embruns d'un rhum/gingembre, un gâteau a traversé la salle.
Pour la note du repas, un audit par internet effectué le lendemain (normal pour un cassoulet) nous donne un 13,5. La consultation est toujours ouverte et d'autres appréciations pourraient changer la donne. A suivre…

20 novembre 2006

17 novembre 2006 : Archiball vs Old Lions



Après le tournoi de Pessac le 20 septembre, c’était le premier vrai match de la saison, contre une équipe amie et toujours difficile à jouer de par ses qualités physiques, techniques et son esprit combatif.
Il s’agissait de faire une revue d’effectif et comme d’habitude, sur 40 joueurs en activité dans le club, nous étions 20 sur le terrain (50% d’absentéisme ).
Certains étaient blessés tel Kiki La Fourche, d’autres en déplacement professionnel. Il manquait en particulier des éléments clés tels Crouzeille et Yann devant, Thomas et Jérôme Beaudet derrière.
Je souligne donc encore une fois l’importance du recrutement, tant en quantité qu’en qualité, et la motivation de certains pour venir jouer de vrais matchs, à remuer de la viande, au lieu de faire les keks le mardi soir à « toucher ».
Cela dit, les Old Lions étaient 12, et nous avons dû leur prêter des joueurs, en particulier Patrice Pons qui s’est révélé un deuxième ligne très actif.
Le match débute à 21h devant une assistance clairsemée, citons tout de même La Fourche, l’Amiral et Nanard en charmante compagnie, en pamoison devant des Castors inaugurant les nouveaux maillots. Qu’ils étaient beaux !
D’emblée on a compris que l’arbitre souhaitait contrôler les débats, coup de sifflet impératif, verbe haut et fort, pédagogue éclairé, c’était parfait. De plus, il était doté d’une vue perçante puisque, à 30m de distance, il a signalé un pied sur la ligne de touche d’Arnaud en débordement inattrapable.
On a aussi compris d’emblée que ce match n’atteindrait pas des sommets : trop d’erreurs de défense, des placages hauts et ratés, pas de rigueur en attaque, pas de profondeur, des surnombres vendangés par des courses latérales, pas de cadrage fixation et surtout absence de fraîcheur physique !!! Honnêtement nous pouvons mieux faire !
Nous avons laissé beaucoup de forces dans les maules pénétrants des Old Lions, très bien organisés. Ils marquent leur premier essai dans les 5 premières minutes, sur une 8-9 magnifique avec un départ au ras de la mêlée côté fermé à 30m de notre ligne de but, mauvais plaquage de Walid pris à froid, il sera irréprochable par ailleurs.
1-0

Le jeu se pose un peu mieux. Les réflexes reviennent doucement. On assiste à de belles prises de ballon en touche sur nos lancés. De leur côte, il jouent les touches à deux avec de belle combinaison : balle sur le premier sauteur qui prend ensuite le couloir des 5 mètres en bord de touche. Les Archis plaquent faute d’avoir le ballon.
En dernier rideau, notre demi de mêlée de poche Guillaume Bon se casse le 3ème métacarpe de la main droite sur un placage qui leurs permis d’inscrire le deuxième essai. Le diagnostic est fait par les trois médecins présents, un anesthésiste, un biologiste, un rééducateur, qui tour à tour manipulent la fracture, manipulation ponctuée par les aïe !aïe !aïe ! de Guillaume. La faculté se met d’accord sur le traitement : bandage, bras surélevé en écharpe, antalgiques, consultation le lendemain aux urgences et dans l’urgence 3 ou 4 bières fraîches. Les nouvelles du jour : pas d’opération, attelle 45 jours. Il a pu conduire son scoot jusqu’à la maison.
2-0

Le barde, Eric, remplace Guigui avec une classe naturelle. Vraiment il sait tout faire sur un terrain, bravo ! Il obtient le Castor d’Or.
Un peu plus tard, touche à cinq mètres de leur en but. Belle prise de balle en touche, immédiatement transmise au barde qui ouvre vers Dudu. Ce dernier remet inter à Arnaud qui marque entre les poteaux et de belle manière en slalomant à pleine vitesse dans la défense. C’est bien, car il s’agit d’une reprise, après arrêt d’un an sur blessure. Bravo Arnaud, sans oublier Pascal. Les deux ailiers n’ont pas beaucoup touché de ballons.
Le score à la mi-temps est de 2 à 1 pour les Old Lions.
A la reprise, les Archi commencent à s’organiser. Les ballons sont mieux protégés, les charges de Yannick, Gwen et Walid fixent les avants et les Old Lions faiblissent un peu aussi.
Une mention toute particulière à notre super vétéran, notre cher Dudu, qui est aussi un super joueur puisqu’il marque un essai tout personnel, mystifiant la défense par ses feintes de passe, tout en déhanchement et en roulement d’yeux. Donc le score passe à parité à 20mn de la fin.
2-2
Les Vieux Lions marquent en force après plusieurs départs au ras et percussion, assez rude, il faut dire. Nos boys défendent bien et se piquent au jeu : la révolte gronde et aussi l’envie et la joie de se battre.
2-3
Juste avant, un plaquage « rattrapé-retourné » dans le style de notre troisième ligne les empêchent de marquer un essai à 50 cm de la ligne. Cette même troisième ligne se fera sanctionner pour des plaquages-crèpes que l’arbitre ne trouve pas dans l’esprit, tout comme nos percussions épaule en avant. Bizarrement, il ne réagira pas à leurs charges de sangliers pratiquées par leurs avants.
A la dernière minute, nous arrachons le nul, par Walid porté en terre promise par l’ensemble du pack, et nous partons à la douche heureux !
3-3. Coup de sifflet final d’une partie de 2x30 minutes.
Nous nous retrouvons chez Alex, aux « Deux chênes », pour faire une fête bien méritée.

16 novembre 2006

Te rauparaha haka

A la veille du 2e test match contre les All Blacks, nous jouons un match redoutable contre les Old Lions. Les Castors contre les vieux lions, il ne devrait pas y avoir photo. Mais trop de certitude peut conduire au pire. Pour vous motiver ô mes frères biens aimés, mes castors impitoyables, mes guerriers du trou, je vous retranscris ce chant de guerre maori. Que ce chant pénètre au plus profond de vous-même pour anéantir les ardeurs rugissantes des vieux lions, que s’élève notre puissance incomprable dans le ciel pluvieux de novembre !

Ringa pakia
Uma tiraha
Turi whatia
Hope whai ake
Waewae takahia kia kino

Ka Mate ! Ka Mate !
Ka Ora ! Ka Ora !
Tenei te ta ngata puhuru huru
Nana nei I tiki mai
Whakawhiti te ra
A upane ka upane !
A upane ka upane !
A upane kaupane whiti te ra !
Hi !!

En français

Frappez des mains sur les cuisses
Que vos poitrines soufflent
Pliez les genoux
Laissez vos hanches suivre le rythme
Frappez des pieds aussi fort que vous pouvez

C’est la mort ! C’est la mort !
C’est la vie ! C’est la vie !
Voici l’homme poilu
Qui est allé chercher le soleil et l’a fait briller

Faites face
Faites face, en rang
Soyez solides et rapides
Devant le soleil qui brille
Hi !

15 novembre 2006

Le cuistot de la semaine, on a eu du pot


Quand on sait qu'en France, le prénom de Bruno a été donné 210145 fois depuis 1946, 12740 fois en 1963, et bien quand on sait tout ça, on est bien content. Content pourquoi ? Pas forcément pour avoir de la discussion dans les dîners mondains, ni pour aller passer le bac, mais parce que nous les Archiballs, on a eu le meilleur et on a eu du pot. Encore hier, le Bruno nous l'a prouvé en s'attaquant au plat favori des Français* : le pot-au-feu.
Ce plat, l’héritier des traditions culinaires, était défini dans l’Encyclopédie Larousse de 1867 comme « la base de notre cuisine nationale... se distinguant avec lui de toutes les autres... ». Le grand mérite du pot-au-feu est de fournir tout à la fois, un potage, une viande et des légumes.
Au XIIe siècle, ce plat a hérité son nom de la marmite à « bouillir » la viande qui répondait au doux nom de « pot a fu » ou « pot a feu ».
Ce « pot » devait être impérativement suspendu à la crémaillère de la cheminée ou posé sur le fourneau. Une fois à même le sol, le pot changeait de fonction et dans ce cas, pour le tenir à l'abri des regards, valait mieux le mettre dans la chambre. A cet endroit, l'homme était gêné de faire ses besoins pour ne pas laisser cette atmosphère nauséabonde qui lui est propre. Il allait donc se soulager dans le pot de l'auberge d'à côté, ce qui donna l'expression « aller prendre un pot ».
Quant à la femme assise dessus, posture qui inspira la fameuse poule-au-pot, elle protégeait son intimité dans les plis de sa robe. L'homme, pour se rincer l'œil, cherchait désespérément le bon angle et tournait ainsi discrètement autour du pot ; une tradition séculaire toujours pratiquée de nos jours.
Thomas V., Yannick D., Lolo, Arnaud B., Gwen M. et Jean-Bernard S., forment pour l'occasion l'intraitable jury pour consacrer notre pote par un 13,5.

* Sondage 2005 : source SOFRES

Ce que le barde en dit :

Lapébie nous les brise, il a tous les talents
Qu’il touche une raquette, qu’il touche une pala
Qu’il taquine la casserole ou chante le haka
Qu’il lutine le club ou joue les indolents

Comment faire dès lors pour chanter ses louanges
On se sent si petit, on se sent si merdeux
Nos vers jamais n’auront la puissance des dieux
Qui seuls pourraient louer cet enfoiré, cet ange

Et pourtant que de fois en mon for intérieur
J’ai murmuré ce chant que vous reconnaîtrez
« Bruno, tu n’es qu’un enculé, enculé,
Tu branles rien… » ! Que de jalousie, de rancœur !

Non, Bruno, oh non, tu n’es pas un enculé
Même si tu branles rien de toute la semaine
Et revoilà la hargne et revoilà la haine
Car Bruno branle sans fin de toute éternité

Bon, pour en revenir sur le tard au dîner
Et pour reprendre le fil de mon introduction
Ce putain de Bruno nous fit sans concession
Montre de son brio, de ses vertus innées

La soupe au vermicelle, le divin pot au feu
Ne souffre ni reproches, ni tergiversation
Et jamais un repas ne fut plus de saison
Il sait tout faire, tout, même nous rendre heureux

Oui la vie est ingrate, injuste et vénéneuse
Pourquoi toujours aux mêmes accorder ces bienfaits
Je m’en vais maugréant, pestant à satiété
Oui la vie est ingrate, injuste et vénéneuse

13 novembre 2006

Le cuistot de la semaine et le compte est bon

Le 17 octobre, Eric Léo était aux fournaux. Un événement d'une telle importance est passé inaperçu, c'est vraiment donner de la confiture aux cochons ! Notre Guigui présent sur les lieux nous ramène un précieux témoignage : Miam Miam Miam que c'est bon ce qu'il a fait !
Scéance de rattrapage.



Ce que le barde en dit :

Le remord qui m’étreint, en cette après-midi
Je le dois à l’oubli, je le dois à moi-même
Je suis un triste sire, pas l’ombre d’un poème
A l’endroit du castor qui nourrit ses petits

Je suis impardonnable, d’autant que le prénom
De celui qui fit front est en tout point semblable
A celui que je porte ; oui je suis un minable
Et j’espère la pitié et j’espère le pardon

O castor Léonard, ô mon tendre homonyme
Comme je comprends ton ire, et m’armant de courage
Je veux de ma paresse réparer les outrages
Et chanter tes louanges avec mes pauvres rimes

La chair est triste hélas écrivait Mallarmé
Que n’a-t-il goûté à celle que tu offris
A tes pairs d’un soir pour le moins esbaudis
Et qui hurlaient aux loups et qui n’en pouvaient mais

Car ce que tu proposas en ce soir d’octobre
Ma mémoire si frileuse en garde encore la trace
De quel bois es-tu fait pour donner tant de grâce
A de pauvres fayots qui méritaient l’opprobre

Pourtant le haricot n’est pas le plus digeste
Des légumineuses papilionées
Mais tu n’es pas homme à te laisser damner
Le pion par des clichés et des dires funestes

Chantas-tu en touillant des chansons de naguère
Toi dont le répertoire est un vrai dictionnaire
Et qui sait les secrets de tous ces petits airs
Qui rythment nos saisons et rendent la vie légère

Sur quel refrain coupable jetant ton dévolu
Nous as-tu mitonné ces plats de circonstance
As-tu du bon Brassens fredonné quelques stances
Préférant à tout prendre quelques vers dissolus

Sais-tu qu’un secrétaire que l’on surnomme Cruchot
Admire le répertoire que tu possèdes en maître
Je le revois versant des larmes que l’on dit traîtres
Révélant à nous tous son cœur d’artichaut

Je veux croire que mon chant dissipera ta peine
Et que tu reviendras taquiner la baballe
Toi qui mieux que quiconque sait titiller l’ovale
Et nous rend orphelins si tu n’es sur la scène.

08 novembre 2006

Le cuistot de la semaine, entre Palladio et Hulot


On a beau répéter que les océans vont être à sec d'ici 2050, rien à faire ! Les Archiballs ont décidé de bouffer tous les poissons et vider les océans de leurs habitants à eux tous seuls. Du poisson, il ne restera bientôt plus que l'odeur, et des crustacés, quelques moules défraîchies qu'il va falloir dénicher sur Meetic... Kiki, on t'embrasse.
Après la choucroute de la mer de l'Amiral, voilà que Fred s'y met lui aussi, délicieusement certes. L'entrée fut palladienne (amis architectes, on vous cause) : un alignement subtil de tranches de jambons délicatement enroulées autour d'un trio d'asperges nous rappelle celui des majestueuses colonnes des constructions monumentales du bâtisseur italien ; les petites tomates cerises lovées dans une mayonnaise sensuelle évoquent leurs chapiteaux ornés et les crevettes nous précisent enfin que le Palladio nous vient du pays marécageux vénitien qu'il n'a pas hésité à assécher. Grand merci à Gwen pour avoir amorcé cette analyse et avoir sorti son pack de bière faute de gaz dans la pression.
Pour rester chez les champions du monde (toujours aussi difficile à avaler !), Fredo enchaîne avec des spaghettis qu'une sauce aux fruits de mer – astucieusement mijotée avec quelques gouttes de Monbazillac et une giclée d'armagnac – vient enchanter comme un air de Traviata... On finira la sauce bien avant de finir les spaghettis. Il ne restera pas une miette de coquilles saint-jacques et encore moins de crevettes. Un vrai massacre écologique que le fromage et les éclairs au chocolat n'ont pas réussi à cacher.
Le jury, composé de Nicolas Hulot, Noël Mamère, Dominique Voynet, Roselyne Bachelot, Al Gore et le Général (que ce dernier y voit là le signe d'une grande reconnaissance) livre un 14 en attendant un certain réchauffement climatique.

Ce que le barde en dit Hymne à la sauçouse

C’est de bien bonne grâce que nous te pardonnons
D’avoir un soir d’hiver sur la pauvre saucisse
Jeté un anathème coupable et subreptice
Mais il te faut attendre pour ton absolution

En effet si les plats que tu servis mardi
Ne souffrent pas la moindre admonestation
Tu dois par la saucisse chercher une rémission
Afin que soit levé cet atroce discrédit

Car la saucisse vois-tu est le plus doux des mets
Lorsque le cuisinier sait en tirer le miel
Et ne pas déverser et ses râles et son fiel
Sur de maigres conserves vierges de tout fumet

Va donc pour le jambon et ses tomates en herbe
Va pour les spaghettis et leur sauce marine
Mais il faudra encore que tu flattes nos narines
En nous offrant la fleur de saucisses en gerbes

Ainsi gagneras-tu pour de bon cette fois
Ce qui te fut promis dans un supermarché
Quatre-vingt kilos de saucisses bien tassées
Qui levant tes péchés fortifieront ta foi

Car tu dois mon Fredo dans la charcuterie
Impétrer derechef une prolongation
Ta saucisse semblable au riz du bon Henri
Mérite une fois pour toute notre approbation

01 novembre 2006

Le cuistot de la semaine et le chant des sirènes


De ceux qui ont une opinion précise sur les repas de mardi, l'Amiral a toujours été fidèle à ses idées : un bon repas, une idée originale et le tout fait maison. Son tour venu, l'Amiral a mis ceci en pratique en ce mardi post-soirée Golf – pour laquelle on attend un compte rendu et quelques photos. Et pour un homme venu de la mer, quoi de plus normal qu'un repas venu de la mer (et un tablier venu de la mer !). Les Archiballs, pourtant nombreux sur la pelouse, étaient moins nombreux pour le repas. Ceux qui ont eu la bonne idée de rester ont pu se régaler avec étonnement grâce à un menu d'une originalité indiscutable. Une terrine de fruits de mer pour commencer à taquiner le Txacouli et la choucroute qu'aucun chant de sirènes n'ose défier : la choucroute de la mer. C'était une première pour beaucoup : le fameux chou alsacien accompagné de langoustines, coquilles saint-jacques, queues de lottes et darnes de saumons. Pour être complet, signalons le bon fromage, le dessert qu'on n'a pas eu le temps de voir passer et le cap est joué.
Les moussaillons, Bernard P., Thomas V., Jérôme B., Eric C., Alain-Charles V. et Pascal R. ont gratifié leur Amiral par un 15.
Et pour le jour des morts, le vent de l'Amiral rend hommage.


Ce que le barde en dit : Ode à l’Amiral

Je dois à l’Amiral mes plus plates excuses
Pour n’avoir pas commis la semaine dernière
Les vers de mirliton que mon âme guerrière
Trousse au petit bonheur de sa muse éphémère

A quoi bon m’attarder sur ces technologies
Qui sans le moindre égard chasse le dur labeur
Du pauvre écrivaillon ayant passé des heures
A rimer une choucroute qui fut d’anthologie

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage
Ecrivait Despréaux ; cédant de bonne grâce
Aux conseils d’un maître, je poétise, j’embrasse,
Et confie à ce blog des vers de passage

Elles sont bien sages pourtant ces trouvailles matinales
Et ne retrouvent jamais la splendeur animale
Que les castors célestes réunis dans un trou
Célèbrent le mardi tous sens dessus dessous

Il faut toujours au fait en venir à propos
Et ne jamais tricher ni se mettre à dos
Les ardeurs culinaires du marin magnifique
Qui puisa dans la mer son menu prolifique

Que gloire soit rendue à celui qui osa
Au chou mêler les queues de lottes langoureuses
Accrochant ça et là fraîches et voluptueuses
D’impatientes langoustines s’obligeant à nos doigts

Tout l’Amiral tenait dans ce pari sublime
Qui loin de nous plonger dans la perplexité
Aviva en nos seins des désirs légitimes
Flattés par les parfums d’une chair magnifiée