08 novembre 2006

Le cuistot de la semaine, entre Palladio et Hulot


On a beau répéter que les océans vont être à sec d'ici 2050, rien à faire ! Les Archiballs ont décidé de bouffer tous les poissons et vider les océans de leurs habitants à eux tous seuls. Du poisson, il ne restera bientôt plus que l'odeur, et des crustacés, quelques moules défraîchies qu'il va falloir dénicher sur Meetic... Kiki, on t'embrasse.
Après la choucroute de la mer de l'Amiral, voilà que Fred s'y met lui aussi, délicieusement certes. L'entrée fut palladienne (amis architectes, on vous cause) : un alignement subtil de tranches de jambons délicatement enroulées autour d'un trio d'asperges nous rappelle celui des majestueuses colonnes des constructions monumentales du bâtisseur italien ; les petites tomates cerises lovées dans une mayonnaise sensuelle évoquent leurs chapiteaux ornés et les crevettes nous précisent enfin que le Palladio nous vient du pays marécageux vénitien qu'il n'a pas hésité à assécher. Grand merci à Gwen pour avoir amorcé cette analyse et avoir sorti son pack de bière faute de gaz dans la pression.
Pour rester chez les champions du monde (toujours aussi difficile à avaler !), Fredo enchaîne avec des spaghettis qu'une sauce aux fruits de mer – astucieusement mijotée avec quelques gouttes de Monbazillac et une giclée d'armagnac – vient enchanter comme un air de Traviata... On finira la sauce bien avant de finir les spaghettis. Il ne restera pas une miette de coquilles saint-jacques et encore moins de crevettes. Un vrai massacre écologique que le fromage et les éclairs au chocolat n'ont pas réussi à cacher.
Le jury, composé de Nicolas Hulot, Noël Mamère, Dominique Voynet, Roselyne Bachelot, Al Gore et le Général (que ce dernier y voit là le signe d'une grande reconnaissance) livre un 14 en attendant un certain réchauffement climatique.

Ce que le barde en dit Hymne à la sauçouse

C’est de bien bonne grâce que nous te pardonnons
D’avoir un soir d’hiver sur la pauvre saucisse
Jeté un anathème coupable et subreptice
Mais il te faut attendre pour ton absolution

En effet si les plats que tu servis mardi
Ne souffrent pas la moindre admonestation
Tu dois par la saucisse chercher une rémission
Afin que soit levé cet atroce discrédit

Car la saucisse vois-tu est le plus doux des mets
Lorsque le cuisinier sait en tirer le miel
Et ne pas déverser et ses râles et son fiel
Sur de maigres conserves vierges de tout fumet

Va donc pour le jambon et ses tomates en herbe
Va pour les spaghettis et leur sauce marine
Mais il faudra encore que tu flattes nos narines
En nous offrant la fleur de saucisses en gerbes

Ainsi gagneras-tu pour de bon cette fois
Ce qui te fut promis dans un supermarché
Quatre-vingt kilos de saucisses bien tassées
Qui levant tes péchés fortifieront ta foi

Car tu dois mon Fredo dans la charcuterie
Impétrer derechef une prolongation
Ta saucisse semblable au riz du bon Henri
Mérite une fois pour toute notre approbation

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ZIDANE EST REVENU !!!
Après le coup de boule de Loulou Metarazzi (ou Motoguzzi -je sais plus-), on craignait qu'il n'ait mis un terme définitif à sa carrière archiballesque, qu'il ne nous régalerait plus de sa prose si finement ciselée à l'issue de nos agapes hebdomadaires... bref que la flamme avec laquelle il anime le blog s'était définitivement éteinte.

Que nenni... notre Zidane du verbe est revenu !!!
Notre Zizou libanais nous a servi une de ses meilleures parties épistolaires enchaînant avec grâce les roulettes et autres passement de jambes, stigmatisant notre fibre écologique, enchantant nos lendemains désenchantés...
On attend le chant du barde qui, servi par une telle prose, ne devrait pas se prendre les pieds dans les vers...

Merci l'artiste.