14 décembre 2023

Archiballs vs Graves Agés

Par Le Barde et Bardibulle


Il tombait des hallebardes sur Musard, où, si vous préférez, il tombait des cordes. Une pluie froide de novembre, pernicieuse, garce, s’abattait sur le pré.

Face aux Castors : Les Graves âgés, un club de La Brède, la commune où vécut Montesquieu, l’auteur de L’esprit des lois, lois dont la responsabilité, en ce dernier mercredi de novembre, pluvieux et frisquet, revenait à Dudu et au barde, répartis chacun sur une longueur de terrain. Ils avaient tous deux en tête la fameuse phrase du Baron de Secondat : « Les lois inutiles affaiblissent les nécessaires. » ; ainsi exercèrent-ils leur libre arbitre.


Devant un parterre de supporters clairsemé, avec Louis, le bras en écharpe, la rencontre, cela va de soi, fut hachée par moult en-avants. En sorte que le sifflet de Dudu ou celui du barde ne cessèrent de retentir comme autant de trilles.

L’en-avant est un appel au gros. Le jeu se prêtait à un jeu auprès. A ne pas confondre avec le jeu au pré qui, lui, vise bien la passe à l’aile. L’auprès sans jeter l’opprobre est en effet un jeu cellulaire qui avance pas à pas. La passe omniprésente se prête à son auprès. La longueur du lancer est inversement proportionnelle à la largeur du lanceur. Un régressif progressif en somme ! L’adverbe compte au gros ce que le verbe est à l’annonce pour les gazelles. La base vise son édifice. Pourtant c’est bien à l’aile que nous trouvâmes côte Archi la faille qui ira à l’aplati. L'exception confirme la règle. Mais l’averse sera reine et la délivrance qu’aux possesseurs du ballon. Règle de base fondamentale, « si tu veux marquer il faut d’abord que tu aies le ballon. » Dudu l’aurait répété s’il n’avait pas eu son sifflet. Christophe le rappela à sa manière dans la trêve arrosée. « Les gars si vous voulez avancer il va falloir fixer ! » Le rugby a le don de pousser à la controverse même si sur le coup se sera plus à la contre-averse. Notre charnière humide se fixait dans l’ouverture. Une traduction comme une autre. Maxence eu aussi du nez sur la question, « Les gaaas il foooo ficcccsé », pas facile de se faire entendre la cloison nasale en moins. A défaut de fixer, les castors plaquaient! Patrice et le Tarbais ouvraient sans compter. Les Graves âgés tenaient les bons conseils d’en face en action. Et ils avançaient tout en fixant. Le score final leur donnera raison deux essais à un à la dernière action, de la dernière seconde, de la dernière séquence, du dernier temps de chien de jeu. Au pied du poteau avec que des gros. Le jeu des gros n’est pas si loin du jeu à l’ancienne, con se le dise ! « Depuiiii, le dééébuuu, je vouuuus le diii ». C’est fou comme la déviation nasale après la qu’on sonne fait voyelles.


Au trou, comme de bien entendu, Jacouille avait fait le nécessaire, un trou réaménagé : deux planches, sises sur quatre tonneaux (soit l’équivalent de deux tables) pour répartir verres, tapis de belotes.

Fayouze accueillit nos hôtes comme il se doigt. Un discours présidentiel pour préparer le match retour. Le Barde soufflait mots. Bardibulle lui séchait. Rien de tel que la réception pour remettre les gros en selles, et les gazelles en gros. Jacquouille parie sur le cochon. Il sait que les points de fixation à table sont efficaces pour ne pas dire qu’ils font bouches ! Un taboulé riche en parfums d’orient fera chemin et suivra le boudin. Le grrrgrrr des assiettes donnera de l’aile à ce jeu de gros. Du poulet et une piperade délicieuse fera plat principal. La recette tient son secret dans ses parfums de fumés. Peter ronfle, il ne dort pas beaucoup en ce moment. Le lancer d’assiette présidentiel pour amorcer la voie lactée. Peter nous a enfin rejoint. Il retrouve le plaisir de l’attrape. Gloire à Fayouze en lanceur d’exception. La casse est minime est appartient aux receveurs. Des desserts à souhaits. Tient une crème anglaise. Notre Jacquouille pense à tout !

Dans la nuit pluvieuse et fraîche, les belligérants regagnèrent leurs pénates, rêvant d’un ciel plus clément. La gonfle se prête à tous les temps certes, mais le beau jeu prospère au soleil.

27 novembre 2023

Joel de Bouffe: Elle est où La Dacquoise, elle est où?...

Par le Barde et Bardibulle


Le pré était comblé dans cette nuit d’Automne. Le mercredi est une journée pour les nostalgiques. Les visiteurs du mercredi n’auront qu’à bien se tenir. Bardibulle pour l’occasion retrouva son short. Le Tarbais ne quitte pas la prise du trou et Jean Phi l’art de la jongle en équilibre. Le jeu fut plaisant moins aérien que la semaine dernière mais bien en passes. Dudu pour l’occasion restera jusqu’au bout. C’est un signe de qualité de jeu. Guitou aurait eu du mal à choisir son camp. Maxime prêta au score un avantage à son camp. Bref la victoire se fera dans l’ultime.

Nous eûmes du bon dans l’art de la rattrape. Dans la prise du trou, il est de rigueur d’avoir un deuxième rideau. L’accélération se fait jeunesse et se fait sans prise de tête. Louis sur le sujet, joue sans stress. Louis pour les intimes est notre kiné. Comme notre Doc il prend soin de nous sur la toucher. Son art est dans la répare dans le restrappe et dans la rattrape. Sur le coup il révise pour des exams. L’exploit est dans le mental. Comme toute chose est psychologique. Le mouvement n’a de sens que l’équilibre qu’on lui donne. Le Corps sans esprit est une gonfle sans recours vidéo. Sur le coup l’anatomie est dans la physique du pré une constante bien mobile. Il partit à 206 os et à la fin d’une touche il se retrouva à 207 os. Un brin garcimore avec un os en plus. Abracadaplusdebra. Qui a dit que le synthétique, c’est de la nature en moins dure. Ulna, vous avez dit Ulna ? L’ulna est un radius moderne soupira El guano point avare en accélération.

La douche et direction le trou. Cette Joël qui est de bouffe.

L’Amiral et Joël, trompette à la main, répétaient la dacquoise et la version de la Peña Baiona de Roro. Hamilton corrigea une rime défaillante. L’arrivée de Jean-Phi permit de boucler la boucle. D’un doigt admirable, il corrigea les ultimes approximations de Joël qui, satisfait, se remit aux fourneaux lors que l’Amiral conversait avec Pépé.


L’entrée ne manquait pas d’originalité. La betterave soigneusement coupée en dés était parsemée de feta et de menthe. Pour tout assaisonnement, un filet de citron. Il n’en resta pas une miette. Seul Christophe délaissa l’offrande ; la betterave n’est pas de son goût. Un reste d’enfance sans doute. D’aucuns répugnent ainsi au céleri rave. Christophe, c’est la betterave. 

Le plat principal se cuisine en trompette. L’amiral hésita pour saupoudrer le tout d’un petit air de biniou. Point de rajout quand le lala est là. Les cuivres ont de la hauteur sur l’art d’une mijote réussie. Il ne manquait pour le sublime de la bête qu’un soupçon de la fameuse Dacquoise. C’est ce qui distingue apparemment le bœuf bourguignon de la daube de Toro. Olé ! En effet, la nuance est dans la note. Point de massage de la bête à la bière, mais bien l’enveloppe musicale pour adoucir sa chair. Malgré les bouquets de lauriers, de Thym et d’herbes du coin, tous les parfums donnent à ce bourguignon des saveurs présidentielles d’un autrefois si actuel.

Sitôt le bœuf bourguignon achevé, les chants retentirent. Joël tenait ferme sa trompette. Le trou était à l’unisson. Et Roro comblé, presque au bord des larmes. Une Peña Archiball de tous les diables, juste, onctueuse. 


Le lancer d’assiettes fut net et sans bavures. Tranchant. Le bardibulle, seul, laissa s’échapper l’obole. Quant à Pioupiou, il rendit grâce à Guitou en l’auréolant à jamais. Et c’était beau, émouvant de voir l’enfant de la Pimpine couronner le résident des beaux quartiers.


Rien que de très ordinaire en dessert : des tartes. Craquantes et douces. L’ordinaire, c’est le must, le nec plus ultra. La belle vie tient dans de petits riens qui sont tout.

Pas une goutte de pluie. Mais le froid, un froid hivernal. Hamilton et le barde enfourchèrent leur cycle. Quelques étoiles pointaient le bout du nez. La nuit était belle, nette. Flo roulait des pensées fécondes sur la prochaine AG. Et Joël chantonnait des standards de Chet Baker.

21 novembre 2023

Le cuistot de bouffe: Titi nous rend zinzin

Par le Barde et Bardibulle

                                            


Le pré est une aire de jeu. Ce soir le jeu se fera en nombre. Il y aura du beau monde pour taquiner la gonfle. Dudu éternel s’éprouve dans des règles suprêmes, son décalogue compte en effet un  fameux « Tu ne feras point de sautée si tu ne veux pas être chaussé. » Il est bon de l’entendre rappeler les lois du toucher salvateur. Le jeu du soir ne se fera pas sur la ligne mais bien dans le ciel. J’annonce une Pedro. Pedro pour les intimes est un arrière. Un castor dont le jeu se propose en trois dimensions. Les avants ont une fâcheuse à négliger ce jeu en 3D. La perspective a des limites le nez dans le chagrin ! Refoulement ou abnégation. Freud sur le sujet est encore sur les vidéos de la coupe du monde. Sa pipe ne lâche pas la rewind. Tout inconscient a ses codes cachés. Pour l’aire c’est de la géométrie appliquée. La surface prend dans l’aire lorsque la hauteur s’en mêle. Du coup, à chaque essai suffit son renvoi. C’est là que le hic fait ad hoc. Repassons la scène au ralenti. Le poulpe lui, ne perd pas la balle sur les coups d’envoi… Il est d’usage que le receveur s’annonce à la suite du coup du pied adverse. Nul ne sait où le ballon part. A ce moment précis, le 10 fait X comme cible. L’idée est de trouver la faille adverse. Celle qui pourrait donner un avantage ou bien donner un avantage. La technique est reine et le hasard son roi. Bref le ballon haut fait débat ! Les annonces se font au gré des placements. Et ce soir le mieux placé c’est notre Pedro. Son jeu de 15 se ressent. Le castor a du recul. L’annonce vient à point. Un « J’ai » prend place qui donne du doute aux doutes. Il est sûr qu’il aura. Cela mérite un second ralenti vidéo qui sur le feu de l’action fait presque un arrêt sur image. L’ensemble est magique. La réception certaine, sure, engagée, anticipant la course d’une remontada si chère à tout rêveur d’excellence. Le beau est bien dans l’action. Dommage qu’il ne manquât l’ovale pour se vivre dans l’extase. Cela put être un simple détail comme un autre. Mais notre Pedro n’est point avare dans cet art de la réception manquée. Pour ceux qui auront raté la scène, l’ouvreur d’en face fait quine pour ne pas dire carton plein à chaque renvoi. Une réception manquée est un renvoi réussi. Con se le dise !

Pedro fut pris pour cible et ne put trouver grâce à de tels engagements. Le jeu se prêta aux essais au grand dam du receveur. Un avantage certain si vous suivez bien ! Le Prez prend des notes à défaut de JB sur la touche. « Pensez à prendre des moufles pour Pedro, l’hiver est proche ! ». Fayouze a donné ses directives, la relève se travaille tous les mardis. Le tarbais dans sa constance. Le jeu fut dans l’équilibre. Musard a réparé sa chaufferie. La douche en douceur de saison. Direction le trou c’est un pinson en cuisine !

C’est vrai que Titi est un gamin déluré et malicieux. Il porte merveilleusement bien son surnom. Il n’a rien d’un petit canari jaune vivant dans une cage dorée. Ses racines en Côte d’Or ont-elles joué pour le nantir de son sobriquet ? Non, ce serait incongru, déplacé. S’il relève d’une comparaison ornithologique, le pinson est de mise. Notre Titi est gai, son sourire en témoigne. Le barde a opté pour ce passereau au chant incomparable. Foin des canaris et vive les pinsons.

Notre Titi ne déroge jamais à la tradition. Son tour de bouffe respecte quelques fondamentaux. Ainsi, le Lou Gascoun est-il toujours de mise en entrée, de même que le cancoyotte tient lieu de fromage. Bien entendu, la patte de Mamie Zinzin transparaît dans ses autres offrandes. 

Le velouté de potimarron étrennait la partition de notre pinson. Il y avait incontestablement du Mamie Zinzin dans ce breuvage suave. La petite pointe de gingembre, dont la rime avec membre sauta aux yeux d’Amélie, était la bienvenue. Titi apportait sa touche avec son Lou Gascoun.

Titi est un pinson. Le poids est un don et ses lasagnes un délicat supplice aux intentions de tenir la ligne. Confondre son jeu mérite bien son oxymore d’une lourde légèreté. Notre centre est en effet au milieu de toutes choses. Pour le pinson son art se prête toujours au solide. La cuisson dans le lourd fut légère. Piou en mode adorateur de la fameuse cuillère, l’énonce à tous juges discrets. Les lasagnes sont pourtant un éloge aux mélanges. L’amour du fait maison se branle de la température glisse Louis en relève de médecine douce. Rajoutant que la réchauffe du cœur ne se mesure pas en Celsius mais juste en calorie. Le kiné est poète quand le muscle se veut estomac. Platon lui tombe tant le piège d’une nouvelle assiette. Les saveurs elles naviguent entre une romance italienne et une solidité bourguignonne. 

Le lancer d’assiettes ne souffrit d’aucunes tares. Pas un débris ne joncha le carreau du trou. Le fromage vint en cancoillotte. Il est à Titi, ce que la confiture est à tant d’autres enfants. Notre petit dijonnais se délectait, chaque matin, de ce fromage crémeux à souhait. Les jeunes castors le découvraient. Les plus anciens se repaissaient de cette vieille coutume.


Le dessert devait beaucoup à la tendre Isa. Un crumble de poires et de pommes , parfumé à la cannelle. Un délice dont nos deux Prez, l’ancien et le le nouveau, se délectaient. Titi souriait d’aise.


 Notre pinson rentra à Quinsac tout sourire. Il jetait de temps à autre un regard à la lune si blanche, répétant sans se lasser le poème éponyme de Verlaine :
 « La lune blanche
 Luit dans les bois ;
 De chaque branche
 Part une voix
 Sous la ramée… 

 Ô bien-aimée. 

L’étang reflète,
Profond miroir, 
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…

Rêvons, c’est l’heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise… 

C’est l’heure exquise. »



13 novembre 2023

Peyo de Bouffe: Le vice dans sa vertu

Par Bardibulle


Le pré est béni. Dudu est un saint et ses paroles font évangile. La météo est triste, sombre, un brin automnal accompagnée d’une gabegie où l’horloge solaire s’écarte sans raison de sa nature d’été. L’été fut, l’automne gronde. Dehors il pleut. Quand il pleut dehors, il pleut aussi à l’intérieur. La redoute fait doute. Rien de tel pour noyer les bonnes résolutions et les motivations renaissantes de nos castors. Du coup sur le pré nous sommes une petite douzaine. L’ovale est un sacré qui mérite ses disciples. Le jeu se prête aux partages de bons pains, le toucher guérisseur fera foi. Les croyants sont là. Le miracle dans l’accalmie, point de goutte sur le pré. Un jurat fera fonction de prêtre et remercie le ciel par de nombreuses passes vendangées. Bénit le ballon qu’il porte. La messe se fera sans baptême. Jean Philippe côté météo a du Saint Dudu. Ce soir sur le pré il ne pleuvra pas.


Le Tarbais bénéficie d’une auréole de gloire. Son jeu trouve toute une grâce divine. Et nous guide à chaque prise du trou dans l’exauce de notre prière de l’aplati. Le Piou Piou ou le Saint Piou se distingue dans le port du ballon. Sa posture fait possession. La transe fait chemin pour ne pas dire que la pythie vient en mangeant. « Ce qui est pris hier est bon à prendre aujourd’hui ». Bref il y a de l’éternel dans ses paroles. Ce soir notre Tarbais ne multipliera pas les pains, mais biens les essais. Lourdes dans sa retraite pyrénéenne le contemple. Le flambeau tient encore dans la Bigorre. Un Stadozeste de nostalgie, Sergio se fait attendre comme le messie. Christophe culmine les débats, un brin Goliath avec David sur son aile. Dudu se mettra à genou, le beau garde son saint dans la protection des seins. Le score sera lui à son équilibre. Point d’injustice chez les justes. JB en Mozart alimente nos partitions. Ses notes sur la touche, feront évangiles.

Au trou c’est un autre Saint pour les castors qui régale. Peyo résonne dans l’universel du Pays-Basque et sonne présent dans le trou. Ses frappes se font chirurgicales. L’originalité et l’efficacité tient dans la simplicité de son plaisir du don. Ce soir point de Patxaran mais bien de la bête en sacrifice. Une façon familière d’alimenter le trou en fameux porc d’attache.

Jacquouille est là. Son don est dans l’ubiquité. Notre ancien est un divin terrien, il ne disparait que lorsqu’il prend le bateau. Le Barde aussi culmine dans une retraite active. Le poème tient dans une autre grâce celles de ses mots. L’ambiance sera intime. Une cène qui donne du XV au paradis. Des places libres nous rappelle la part sacrée des anges. L’entrée sans son de cloches se fera dans une fanfare bien porcine. Pâté bullaire mais presque… Le sacrifice de l’animal trouve matière de partage pour notre assemblée. Le cochon se transforme, Peyo le sublime à toutes ses formes. Point de sacré sans bonne fontaine. Con se le dise.

Le plat principal ramènera les débats à la verdure. Même s’il devient rare de raconter des salades à table. Notre Peyo a le souci des détails. Des douceurs légumières cuites au four feront office d’accompagnants. La croyance prête à la chair un pécher, mais c’est bien à partir d’une pomme que l’amour fut rôti. Néanmoins c’est bien dans l’animal que la fève trouvera roi. Un rouler d’exception fera bonne chair et ne prêtera de nom à son sublime. Le bon ne prête mot à tous ses sens pris en extase. L’art est dans la baffe d’un plaisir si familier à un plaisir d’exception, heureusement qu’il y a Peyo, Peyo !

Le lancer un brin sécure, avec sa farandole de lacté. Le dessert du fait maison pour retomber dans les pommes.


Le Patxaran sera local et le get bercera le coin des beloteurs sans belote. Notre Barde est un saint, assit, les jambes croisées, il est songeur. Sa retraite est dans son présent. Son cigarillo échappe son incandescence à chaque aspire. C’est une pause méritée et une manière familière de se prêter à un nouveau souffle. Sa fumée se dissipe, les castors aussi dans la douceur du soir. Le poète se confie à du René Char. « Il faut être l’homme de la pluie et l’enfant du beau temps. ». Demain il fera beau.

09 novembre 2023

Les Archiballs sont des Saints....Con se le dise !

Par Le Barde

Contrairement aux idées reçues, le 1er novembre est, comme son nom l’indique, la fête de tous les saints, connus ou inconnus. Nous ne commémorons nos morts que le 2 novembre. Ainsi, ce 1er novembre, faute de trou, nous pouvons célébrer Saint Archiball et souhaiter bonne fête à tous les castors.

Saint Archiball est né en 1969. On ignore la date précise de sa venue au monde. Il n’avait pas de mère mais des pères. Il se distinguait par l’ovale prononcé de son visage. On dit qu’il fréquenta longtemps une certaine Béchigue, qu’il lui voua un culte et qu’il constitua une petite communauté de fidèles pour la célébrer.
S’il goûtait les célébrations en plein air, en l’occurrence un pré aux dimensions précises, où ses complices s’adonnaient à leur culte en respectant les tables de la loi, il se mit en quête d’une grotte vulgairement appelée trou pour s’adonner à des libations sacrées et partager le pain.

D’abord sise rue de Bègles, elle se se déporta cours de la Marne. Son autel est un comptoir où le houblon tient lieu de vin de messe. Puis les fidèles se mettent en cène (« repas du soir, souper ») pour partager, autour d’un sabite, leur saint breuvage, des mets qui sont autant d’offrandes à leur divinité. La liturgie du repas est ponctuée de chants sacrés aux paroles immuables. Juste avant le fromage, salué par un hymne aux paroles onctueuses, ils lancent leurs assiettes à dessert comme autant d’auréoles, sous l’œil complice de l’un des leurs, dont le visage est ceint dans un cadre qui est un peu leur retable.

Saint Archiball a ses évangiles. En effet, deux de ses acolytes, rédigent chaque semaine des actes et transcrivent les faits et gestes de la cène hebdomadaire. Les deux apôtres en charge de cette tâche sont surnommés le barde et le bardibulle.

Ensuite, la nuit les accueille, repus par leur dévotion. Ils lorgnent alors vers le ciel où la constellation des castors, proche de la grande ourse, leur tient lieu d’étoile du berger. Il n’était que justice de rendre hommage au saint des saints. Bonne fête à tous et en guise d’Amen, permettons-nous un que le cul vous pèle. Ita missa est.

Le Cuistot de bouffe : Le Globe-trotter Régis est un continent

Par le Barde

Réglisse, c’est notre Platon.

Le voilà nanti désormais d’un master de philosophie. Le Bardibulle sait les chemins de la pensée ; il les emprunte avec sa grâce coutumière.
Comme sur le pré, il saisit les bons intervalles pour aller vers la lumière. Le ballon est une idée en mouvement qu’il transforme en or. Platon rime avec bâton, n’est-ce pas. En sorte qu’il était tout naturel que notre Réglisse devienne notre sage. “Le raisonnement n'est bon que dans les matières où nous n'y voyons goutte. C'est le vrai bâton de l'aveugle.” écrivait Joseph Joubert. Réglisse nous guide par sa raison souveraine.

Donc, Platon était de banquet au sein de notre caverne. Un repas est un traité de philosophie à sa manière. L’entrée en est l’introduction. Le plat principal le développement. Le fromage une digression et le dessert sa conclusion. Quant aux verres bus au comptoir, ils constituent les commentaires.

Nous eûmes droit en entrée à une soupe marocaine. Un doux mélange de pois chiches, oignons, œufs et lentilles, saupoudré de coriandre. Foin de la seule Europe ; il faut savoir franchir les mers et glaner de nouveaux parfums, de nouvelles saveurs.
Les frontières n’ont aucun sens et toute identité est mêlée. Puis ce fut un pulled pork offert à nos papilles. C’est un plat d’Amérique du Nord, familier au Canada. Le porc est mitonné avec ketchup, ail et épices… Tout est dans la patience ; lentement le porc mitonne. Les tendres miettes qui nous étaient ainsi promises recouvraient des pommes de terres coupées en quartiers et revenues au four, croquantes à souhait.
Un nouveau continent après l’Afrique. Ni plus ni moins civilisé que le précédent mais tout simplement autre. Cet autre qui porte la philosophie de Réglisse.

Le lancer d’assiettes fut impeccable, sans failles.




Le fromage se déclinait en camembert, gruyère et munster. Le tout accompagné de Hauchat dans son millésime 2019. Enfin, un pastis landais nous rappela à notre chère Aquitaine. Il faut aussi savoir taquiner ses racines, mais sans exclusive. Se mêler est source de vie. Telle était la conclusion de notre Platon.

La nuit était aux anges. Elle accueillit avec joie Réglisse lorsqu’il ferma ses paupières. Il rêva de Spinoza, Bachelard, Héraclite, celui qui écrivait si justement que « Les hommes éveillés n’ont qu’un monde, mais les hommes endormis ont chacun leur monde.” Les étoiles au ciel faisaient un doux froufrou. JB dialoguait avec le divin salzbourgeois comme s’ils se connaissaient de toute éternité. Quant à Hamilton, il chantait sous la pluie, à bicyclette, tenant un parapluie dans sa main droite.



23 octobre 2023

Archiballs vs Dassault ...Le Keefe d'un match de reprise !

Par le Barde


C’était un soir d’octobre, sans pluie, d’une grande douceur.
Nous étions accueillis par l’équipe de Dassault, à Mérignac, allée des acacias, pour le premier match de la saison. De petits jeunes suppléèrent les nombreux absents ; c’est la reprise.

Comme en juin, la partie fut âpre, engagée et vive. D’abord sous le sifflet d’un joueur du cru puis, en seconde mi-temps sous celui du barde. L’ombre d’O’Keeffe planait. Ô kiffe dirait le Bardibulle qui ne pouvait être des nôtres par la faute d’une trottinette.

Ça galopait. Les Castors ouvrirent le bal avant que ceux de Dassault ne creusent un léger écart par deux essais. Des plaquages oubliés. N’importe la répartie était belle. Pioupiou, Louis, Olivier, Christophe, Bouscaye, Cédric se démenaient comme de beaux diables, sous l’œil de leur Fayou de Prez.

Dès la reprise, les castors subissaient un nouvel essai avant de réagir. La partie s’équilibrait. On se chamaillait un peu. Rien de bien méchant. Un essai encore et la partie s’acheva sur un respectable 5 à 2. 

Pas de gros bobos à déplorer. Pas de douches. La faute à une saloperie dans la tuyauterie. Quelques bières, de la charcutaille et du fromage sur une table, du vin. Ça papotait sous la nuit d’octobre dans une ambiance bon enfant. Puis, chacun, petit à petit, de regagner son home.

 A mercredi mes petits.

13 octobre 2023

Le cuistot de bouffe: Larroume au départ!

Par Bardibulle


Enfin Musard se libère. Quel bonheur de se retrouver sur le pré !
Nous ne l’avions revu depuis nos dernières courses folles de juin. Coupe du monde oblige. Pour cette rentrée, nous partîmes 7 et nous nous retrouvâmes 7 en arrivant au port. C’est malgré tout une belle retrouvaille cette fois ci sans club. En effet, Maxime a œuvré pour la gloire d’autres trous. L’open de Golf 2020 des Archiballs fut une belle entrée en matière.

Le 7 en revanche est un chiffre qui vaut son quinze, pour preuve le fameux jeu à 7. Il se prête à des espaces, un jeu de plaquage technique et aux coureurs à 4 poumons. Croucrou sur la question est un pilier, il compte pour 1, le castor est solide et dans ce jeu à 7 fait famille. En comptant bien, nous étions 8 avec JB, notre Mozart, notre 9 éternel. Il est présent sur le bord et contemple les vaillants. Tout cela est bien beau, avoir de tels chiffres porte-bonheurs ne permet pas d’établir un minimum pour un face à face.
Le hic dans le jeu à 7 c’est que c’est bien d’en avoir 7 en face autrement il faut à défaut d’addition se soustraire à la division. Le 3 prendra place contre 4 en face. Les chiffres comme la statistique sont redoutables sur l’alchimie de la physique. Jean Phi côté poumons se rapproche d’un Croucrou, sa légèreté et son jonglage en plus. Christophe se rapproche plus du pilier côté physique les poumons en moins. Le trois contre quatre est vraiment redoutable. Bardibulle sera en apérobie tout le long sans parler, il taquinera la balle. L’air coute cher quand les intervalles se réduisent à deux trous. Le trois sur la question ne ressert que trop les probabilités. Dudu, 3 ou 4, il s’en branle son delta frise avec l’infini. Le jeu sera animé, dynamique, actif, le retour des 7 fera son chef d’œuvre. Le nombre d’aplati en compte rond, il fut temps de prendre la direction du trou. Rien de tel que le trou.

Au trou, C’est Larroume qui régale. En somme, ce mercredi hume bon les retours. Le trou pour l’occasion s’est mis sur son 31. Gloire à Maria. Le jeu à 13 évitera une sacrée cène pour se prêter à la gloire du 15. C’est fou comme ce chiffre sonne bon. Un impair à toutes épreuves me glisse Jacquouille toujours présent. Gloire à Jacquouille.

Larroume est là pour ouvrir le bal. Au Bar, une grosse machine et une petite machine pour gérer la pression. Le langage a bon train et sur la pression nous questionnerons la micheline avec le guide michelin. Une tire l’autre pousse. En véritable chef de gare, notre castor donnera le top à l’heure. Pépé sur le sujet est ponctuel. L’entrée se fera en fanfare de charcutaille. Léger pour la ligne. Qu’est-ce qu’il se trame derrière autant de cochonaille. La verdure se fondra en décor où le cornichon sera roi. Louis sur le coup pleure. La soustraction du pré et l’addition du trou donne un coup à ses calories.

L’ambiance est heureuse. Les anciens sans bout se mélangent aux convives du trou. Fayouze dans son jeune à 15 brille. Il connait ses castors et imagine bien que le périple d’un 18 trous ne peut se prêter au retour à un seul trou. Le golf est un sport dont la récupération reste fondamentale. Gloire à Guitou qui joue sans compter ! Fayouze inaugurera et clamera la gloire des castors présents, et prêtera la chansonnette à une autre gloire plus singulière celles de nos absents si présents. C’est à ce moment que Jean Phi retrouva ses poumons. Il ne manque jamais d’air pour la chansonnette. La suite se fera poulet. Larroume est un amoureux du trou, ses castors du pré ont couru et l’art de la récup’ tient dans une hygiène alimentaire qui se sublime du miracle. Le poulet des moines fera donc l’affaire. L’abbaye est une gare pour les croyants, un lieu de partage et de sens en émoi. Une subtile cuisine qui donne une voie sacrée à l’art d’un commun bien festif. Le vin en rosé, en Sabyte se prête en verre et contre tous. La sauce est un subtil mélange de vin blanc, de crème et d’épices, véritable signal d’une gare au départ. Le riz fera office de lit. Ce n’était pas plus mal d’être uniquement 7 sur le pré, au trou le physique compte double pour ne pas dire rond.




Une voix lactée fera suite à un lancer sans casse. Les chiffres se nuancent après un tel met. Jacquouille a compté une casse. Le compte est rond. Le dessert est un éloge au caractère de l’être. Un frisson de caractère avec la légèreté de la chouquette sucrée. La solidité associée à la tendresse. La réception est belle, précise, solide. L’arrivée est toujours une fin en soi, elle est une cerise sur le gateau, elle fait sublime et ne peut que définir son castor qui cuisine.

12 octobre 2023

Le cuistot de bouffe : La magie Grucimore des retrouvailles archiballesques

Par le Barde

Ils étaient une vingtaine sur le pré.
L’on dit que Poulpo fut sublime. N’étant pas des leurs, je ne puis confirmer, mais j’obtempère ; c’est ainsi que naissent les légendes.
L’on dit aussi que les deux Prez furent égaux à eux-mêmes, que le synthétique devenaient un tapis de danse lorsqu’ils saisissaient la gonfle et la portaient comme une mère porte ses petits.

Au trou, Garcimore, accompagné du petit de Cambot, accomplissait ses devoirs. Quelques sages étaient là. Pépé et l’Amiral, l’Amiral qui est devenu l’heureux possesseur d’une traction de 1955. Non, il n’est pas que de l’eau. Ses désirs sont aussi automobiles. JB également était de nos agapes ainsi que Guitou. En somme, nous étions une petite trentaine.

Une entrée, entre été et automne, entre tomates et jambon cru, entre pâté et concombres. Et du Guillou de chez Jean-Phi que Guitou, ignorant ses l, transforma en t. Le monde lui appartient.
La suite fut plus de saison avec un boudin onctueux et des pommes de terre coupées en deux, cuites au four, accompagnées de gousses d’ail. Une simplicité de bon aloi.

Les conversations roulaient sur la coupe du monde, l’excellence des petits de l’UBB et le ridicule d’une répartition qui offre aux anglais un parcours que leur jeu ne mérite pas.

Le lancer d’assiettes fut vif et terriblement précis. On n’en attendait pas moins de la main d’un magicien. Même Jacouille accueillit l’obole sans fautes.
Vint le temps du fromage, sans poulet hélas. Un brie coulant à soi, des lamelles de Comté. Connaissez-vous cette autre définition du fromage : « Rondelle réfractaire sur laquelle on pose les creusets dans les fours à creusets. » Deux tartes conclurent le dîner. Chaudes. Et c’était bon.

Puis la soirée s’éternisa un peu. Avec du patxaran, du pastille-menthe. Puis nous regagnâmes nos pénates. Une nuit très douce nous reçut lorsque nous sortîmes du trou. La constellation des castors brillait comme jamais. Croucrou souriait au volant, heureux. Et Hamilton pensait à nous dans les bras de Morphée.

21 septembre 2023

Reprise chez la fée

Par Bardibulle

Le rendez-vous est bien pris. La saison estivale avec son trinquet et sa pétanque se termine. Grognard a géré et animé une nouvelle fois ce jeu riche en rebond. Notre refuge d’été est à la fameuse Cantcha de Pessac.


Thérèse est la gardienne de ce temple. Comme Maria elle aime et supporte ses castors. Les pétanqueurs eux, se retrouvent de leur côté sur la place des quinconces. Le Barde gère ses troupes en vers et en prose. Une poésie à 12 pieds et en treize points le domine. Il se rapproche lui aussi vers d’autres horizons moins régionales apparemment. Les arbres en parfait égides recouvrent les débats contre les assauts démesurés du soleil qui ne change rien à son actuel caniculaire. Les castors pétanqueurs se différencient des autres castors peur leurs bras plus longs. C’est le poids des boules… Piou Piou n’a pas les bras longs l’été, lui il mijote et gratonne son laïus est « J’en ai plein le canicule de cette chaleur... ». Il est bon parfois de revenir à ses fondamentaux.


Le bar de la marine a été une belle mise en bouche pour se préparer à une autre magie, celle de la fée. La fée profite en effet d’un savoir-faire dans l’éphémère dont l’effort s’effrite que par une retraite bien méritée. Son dada n’est plus dans le placo et se destine bien à toutes les occasions de plaisirs en bouches. L’amitié est un art qui se nourrit. L’art du bon vivre est devenu son flan beau. Du coup sur le bord de la Garonne, les castors ont pour habitude de tâter les boules et de chanter la faim de l’été. Souplesse et grandeurs d’âmes dans ses tiapes gourmandes. Gloire à notre fée.

Le terrain est dur, caillouteux, imprévisibles. Les archis sont désarçonnés quand les platriball réceptionnent. Quid de la mesure quand le décimètre remplace le millimètre. Les équipes sont faites. Alex pense manger à 20 heures. Piou de lui rappeler qu’une cuisson n’est bleue comme une orange que lorsque le bib est au repos. A ce propos le Tarbais connait les règles par cœur du jeu à 13. Celui qui se regarde sur la chaine cryptée, seule avant-gardiste qui a su prêter aux boules un temps de gloire. Si le cochonnet ou bib pour les intimes est tiré avec sa dernière boule. L’équipe compte ses points par le nombre de bille d’acier qu’ils ont en main. Sur le sujet, Julien préfère traiter directement avec les blacks. Le rugby à XV semble plus simple pour compter les points.

Fayouze est proche d’un vieillir de quelques heures pour un coup de vieux. Le jour d’après lui donnera une décennie de plus. L’expérience ne se paie qu’en temps. Notre président prend de l’âge à défaut de trophée qui reviendra à l’équipe du Prez. Avec son Bardibulle et Alex ils resteront invaincus. Hamilton, le Barde bien que solide par une technique sans faille ne pourront rien faire face à l’excellence de leur lecture du terrain et du hasard qui fait si bien les choses. Le Prez préserve sont titres, celui de former une logique aux lois du hasard.


Melon et jamon pour nous rappeler que l’été n’est pas loin. Rigole à la renverse pour nous rapprocher du trou.

Araignée et gratins de circonstances. Qui a dit que les Escassut ne savaient pas cuisiner ? Tout est bon. Pas de lancer d’assiette. Trop légères pour l’exercice. Joel invente la technique du lancer de camembert. Les castors semblent adroits.

Tartes et digestifs. Les vieux castors chantent la nouvelle saison. La semaine prochaine nous recevons l’Irlande !

Archiball 1- Clonakilty 1 – Ouverture de la coupe du monde au « Rat’s hole »

 Par Bardibulle


Quel plaisir d’accueillir nos amis de Clonakilty. Cela faisait quelques semaines que nos boites mails s’épaississaient. Il en est ainsi pour les grandes occasions. Le castor est un archi communiquant. L’amiral s’est prêté aux commandes pour mettre notre trou au vert. Un sacré vert, shamrock’n roll ! Chaque castor avait en main une préparation physique digne de son nom pour aborder une rentrée sportive sur des chapeaux de roux. L’Irlande est venue à nous. Le Biniou donnera le « Lala » dans l’accueil des troupes adverses de Clonakilty qui sera bien en nombre. Roro est voyageur et poète, il connait les facéties du vent et des courants et ne sait que trop qu’à chaque étape se mérite un phare. Sa lumière est bien pour lui une musique, celle qui unit et guide le cœur des hommes. L’aéroport de Mérignac se transformera en bon port. A quoi sert une tour de contrôle lorsqu’un Amiral sort son biniou ? L’accueil fera union et aussi bonne presse à en faire perdre les codes dans l’international de l’aéronautique. Le latin a ses origines que le celte ignore. L’honneur est de mise et l’alpha deviendra Amiral, et le Bravo, Bosniaque. Allo papa tango charly…



Une noria de castors seront sur le pont du Mercure pour récupérer les joueurs et se diriger pour le coup d’envoi au pied du stade Matmut Atlantique. Les castors ont répondu présents pour entrer dans la coupe du monde de Rugby 2023. Bordeaux a gardé et aménagé son stade pour l’occasion. Chasse gardée pour la promotion du plus beau des sports. Point de modestie quand les valeurs princeps prônent le collectif et une camaraderie sans frontière. Le Grand Thom sera du coup à l’accueil notre phare. Le castor culmine, auprès de lui des anciens neufs, Kiki et JB trépignent. Ils sont au rendez-vous leur cœur fait gros. Le pinson blessé au genou est au centre. C’est ainsi quand on aime la mêlée.


Le stade ne sera pas synthétique. Le soleil accusé à tort de canicule. Il fera sur le pré à la fois chaud et Leprechaun. L’agence Easy Gwen était sur le coup pour la disponibilité des vestiaires et l’accessibilité au stade. Des petits détails qui ne nous empêcheront pas de taper le coup d’envoi comme il se doit. « On sait où, mais on ne sait pas quand… » Le doigt chanté. Le Triiiiit balance la gonfle pour une retombe en action. Le barde sera notre referee. Dernier préparatif, au fait comment se dit « en avant » en irlandais. La langue de Molière possède bien des nuances, mais celle de l’en-avant laisse place à de multiples interprétations qu’une unique sanction se contentera par la fameuse et éternelle « En avant rouge, ballon au rouge.». Le jeu sera solide, Peyo venu pour se chauffer au toucher se morfond à rentrer. Le jeu se fera en deux mi-temps de 20 minutes avec plusieurs Water Breack. Clonakilty et les Archiballs proposeront un jeu dynamique avec des phases qui mettront à rude épreuve le jeu de défense. Un jeu puissant et d’attaque ne laissera que peu de répit aux plaqueurs. Sur cette partie les castors ont fait barrage. C’est sur un jeu opportuniste de notre ouverture de Tarbais qui poussera le ballon vers son aplati. Premier essai marqué avec les ailiers, la balle à l’aile, la vie est belle. Jean Phi en troisième ligne couvrira avec ses deux compères Louis, et Maxime un jeu de combat et de passes. Nos ailiers ont eu des ballons, le jeu Archi son esprit. Les anciens sur le bord préservent des bons mots à la mi-temps. Le vieux-4 pleure il n’a pas validé sa licence pour cette année. Le mode avatar est perceptible. Le cardio monte et descend au rythme de nos percutes. Poulpo sur la touche nous arrose, il y a du vice dans ce castor. Les castors sont concernés un brin maladroit dans des passes sans receveurs dans un souci de faire vivre la gonfle. Garcimore arrachera de nombreux ballons, et proposera de belles relances. Une mi-temps c’est court pour travailler une touche. L’annonce en revanche est en tête, nous la mettrons en place sous la douche. Dehors il fait trop chaud. La deuxième mi-temps sera du même gabarit que la première. Beaucoup de mouvements et un jeu de défense solide de part et d’autres. Il faudra attendre la dernière action du match pour donner l’avantage à nos adversaires qui égaliseront. Belle victoire de part et d’autres.

Score final, un essai à un.

La réception au rat’s hole avec diffusion de la cérémonie d’ouverture et du match France-Nouvelle Zélande. Fayouze avait donné ses directives à ses vices. Poulpo et Peyo seront les piliers autour de Pépé talonneur pour les mots de bienvenus. La transmission et le lien sont gages d’amitié et de pérennité pour nos clubs respectifs. Les mots mélangeront les langues. Le son est facultatif quand le chœur y est. Le derby surround est pour sa part accompli. « Allez les bleus » dans l’accent irlandais suffit à se connecter sans bluetooth.


Le Saby en arrose donne un peu de répit à la pression. Mieux que le traducteur google, à chaque rasade l’irlandais devient un peu plus français, et inversement. L’élixir est un traducteur hors d’âge. Olive du coup en stagiaire gère le bar. La Pression est fraiche mais les « one more » donnent chauds.

Piou Piou et Jacquouille sont rentrés dans le folklore irlandais. Entre la folie et le génie il n’y a souvent que peu de place. Leurs origines semblent divines et leurs confèrent de multiples avantages, comme celui de pouvoir transformer le porc en araignée, et le trèfle en quatre feuilles. Une cuisine sensible et solide. Un peu de celte et un peu de poivre. L’art est dans la douceur de vivre. Le mange debout permet de ne plus avoir l’estomac dans les talons. Mission accomplie pour nos cuistots. Gloire à eux !

L’irish spirit n’est pas un mythe, il est bien présent à chacune de nos rencontres. La joie, la ferveur et l’union sont de mise avec dans son cœur le même ovale qui nous presse !

Merci à nos très chers amis Irlandais de Conalkitry.

29 juin 2023

Le cuistot de bouffe : ABRACAPAELLA...Garcimore n'est paela

Par le Barde


C’était la dernière, sur le pré et sur le trou, un soir d’été comme on les aime.

A musard, Kiki et JB attendaient que nous nous livrions à l’ultime toucher de la saison. Sept contre sept. Deux soixantenaires et de jeunes pousses. Ce fut vif, alerte. L’étreinte de la gonfle nous enivrait. Il y eut une dizaine d’essais, un joli bouquet de saison.
Sur leurs ailes, Dudu et le barde achevaient en terre promise le travail des leurs, travail reposant parfois sur le leurre. Et à ce jeu, Nico tira son chapeau. Le ciel s’ombrageait peu à peu. Il fallut mettre un terme à nos agapes. Faute de douche, l’arrosoir du terrain annexe fit l’affaire. Et nous regagnâmes le trou.





Il y avait du monde dans notre antre. Une trentaine. L’Amiral, le Prez, Fayouz, Croucrou, Amélie….Le Prez arborait une chemise bleue pigmentée de piments rouges. Un cadeau de JB Dubié. La classe !

Une salade de tomates onctueuses, fraîche ouvrit nos tendres hostilités. Nous trempions de petits bouts de pain marocain dans la sauce. Le Sabit rosé s’imposait.


Puis vint une paella. En hommage à Dudu dont on honorait le rang. La clim ronronnait et mêlait sa sonorité rauque à celle d’une musique imperceptible. Une composition improvisée tirant vers les lubies de Boulez.

Le poulpe fut commis au lancer d’assiettes. Un lancer disparate. Des mains lasses laissaient choir l’ustensile plus que de raison et provoquaient l’ire douce de notre Jacouille. Il n’y eu que du fromage. Pas de dessert. Du camembert et du gouda. Nous nous retrouvâmes au comptoir. L’Amiral et JB chantaient l’orage. Le Get était de rigueur. Pas de X. Une dernière nuit. Douce. Une nuit d’été. Un songe.

22 juin 2023

Le cuistot de bouffe : Tripote Domi avec le doigt

Par le Barde,



C’était le premier jour de l’été, et accessoirement, la fête de la musique. Autant dire que le pré était de mise et que la gonfle allait chanter au bout de nos doigts. Nous étions une dizaine sur le pré. De jeunes pousses de l’UBB étaient des nôtres. Les galopins font du bien.

La balle virevoltait et avait des allures d’hirondelle comme un dernier hommage au printemps. Pas d’orage. Un ciel gris, lourd, mais pas d’orage. Pas de douches non plus. En sorte que nous nous débrouillâmes comme nous pûmes avec deux robinets. A l’ancienne en quelque sorte, sauf qu’à défaut de brocs, ce sont des bouteilles en plastique qui laissait choir l’eau.

Pour mémoire, le premier terrain des Béglais était un champ au lieu-dit Campgrand. Une voisine, la mère Pambrun, prêtait une grande « baille » aux joueurs pour qu’ils se débarbouillent après leur joute. Un retour aux sources en quelque sorte.

Au trou, Domi était bel et bien là. Une grosse vingtaine de castors honoraient la fin de la saison. Domi fidèle à ses us avait composé une salade de tomates avec feta, oignons. Fraîche à souhait. Le Poulpe et le pinson étaient l’un à côté de l’autre, se jetant des regards énamourés. Face à eux le Prez et Cédric, dignes.


Flo nous rejoignit avant les saucisses et leurs lentilles. Domi ne déviait donc pas d’un pouce, comme si l’hiver était encore de mise. On ne refait pas Domi et les saisons, il s’en branle. Tripote moi la bite avec les doigts est un standard du trou. Il peut s’acclimater à tous les hymnes. Flower of Scotland, God save the king ou Forza Italia passèrent ainsi sous son tamis. Le Prez tenta même un haka et parvint à ses fins. C’était notre fête de la musique.


L’Amiral l’acheva avec son biniou, méticuleusement ceint dans ses langes avant que d’étreindre ses lèvres. Le lancer d’assiettes fut inégal. Jacouille ne parvint pas à récupérer celle qui lui était destinée. D’autres ne furent pas plus heureux. Un chèvre et un je ne sais plus quoi s’offraient à nos palais avant que des tartes aux pommes ne concluent le repas.

Au comptoir, Seb nous fit découvrir la version X du Get menthe. D’une couleur plus pâle, elle est, par contre, nettement plus relevée en alcool, puisqu’elle taquine les 37 degrés. D’où le X peut-être. Allez savoir comme dirait Léo qui était des nôtres.

Dehors, une petite pluie tombait. Ça et là, la musique battait son plein. Le café Pop accueillit les nostalgiques d’un temps pas si révolu qu’il n’y paraît. Les autres regagnèrent leur pénate. Encore un mercredi au trou avant que de laisser place à la pala et à la pétanque. Oui, c’est l’été.

19 juin 2023

Nouvelle formule pour la fée : osexibuoventribussupercalifragilisticexpialidocious!

Par Bardibulle,

Bègles a rangé ses habits de fête. La morue apparemment bien satisfaite s’en est allée. Elle pointera le bout de son nez l’année prochaine. Quel bonheur quand l’associatif tend sa perche.
Coté gonfle ce n’est pas le gadiforme qui fait la météo. La douche froide se fera de nouveau sans douche. Le castor sur la question se fait carpe. Piou piou est un sage et survole le sujet, son côté anguille peut-être. Le Piou est au Piou Piou ce que la philosophie est à la sagesse. Le cours d’eau n’est pas matière mais bien un concept. Sa relève du coup est dans Lapimpine. La finale a fait sanction, le coup de sifflet dans l’histoire fait enclume et exploit, con se le dise. Sacré bleu dans l’orange pour nos jeunes. Apparemment il y avait trop d’eau et pas assez de soleil. Les analyses de Piou sont formelles, la météo donne un certain fluide aux forces qui s’ignorent.

Bref pour le soir, le jeu sera Tarbais, celui-ci a le sens de la prise du trou. Plus les montagnes sont hautes, plus la feinte est innée . A partir de 3 essais il ne compte plus pour lui et fait compter les autres. Ses appels prêtent aux inters. L’interprétation dans l’instantanée fait exter, voire sautée au grand dam’ de Dudu. Le toucher deux mains est une expérience à part pour l’ancien. Il est nostalgique de la main qui caresse, qui effleure, qui taquine le porteur de la gonfle. Différemment de Christophe, solide qui dans le toucher à deux mains compte uniquement sur ses dix doigts. 9 Doigt c’est pas touché, 10 c’est touché.

Solide et simple comme règle. Le jeu garde ses fondamentaux. Jean phi pointera de son joli essai en philobatie appliquée. Le ballon est à Jean Phi ce que l’eau est à Piou, l’esprit dans la jongle. Une glue qui savonne. Plusieurs essais de part et d’autre, même si c’est de l’autre que se fera la victoire. Pas de douche. Direction le trou c’est la fée qui régale.

Les plaquistes plaqueurs tiennent le bon bout. Fayouze essuie les plâtres pour l’occasion. Croucrou amateur du bon jeu dans l’architecture des mots fait quelques mouches. La fée s’adapte, la fée cuisine, la fée est magique. Son surnom vient de l’art de sa transforme pour preuve le sens à toute chose prend pour lui naissance dans un melon. Point de carrosse en citrouille, mais bien du melon en carabosse. Melon et sa fine tranche de cochon car la fée régale. Sa baguette fera office avec du pâté. Sa campagne est lancée. «Ceci est mon cor, livré pour vous ! », il y a du sacré dans le castor. Point de tintamarre à l’horizon la meute rabat un somptueux pâté pour accompagner. La fée aime ses castors, il leva son verre dans le sacre du trou, et s’exclame « Ceci est mon Sabite, buvez en tous ! ». Zinzin perd la boule dans sa chasse au tire-bouchon. La suite sera toujours magique. « Les gars, j’espère que vous avez faim ». D’un tour de nez il multiplie le poulet. A défaut de multiplier les pains, notre castor dans le miracle sort les plumes. Les plats sont à foison. Poulets piperade, la magie est dans notre terroir. Tout est bon en Carabossie.

Le silence fait écho au bouche pleine. La ripaille fait joie. La fée sortie son tour ultime. « Comment ça ? Les gros ne savent pas lancer ! ». « Honni soit qui mal y pense », la jarretière est un ordre qui sur le coup cherche sa langue. Le castor siège sur son perchoir, celui du patron de table. La pile porté à gauche, et à droite la soucoupe au départ. Le castor fera face ou ne fera pas. Bref le « lala » interrompt le silence. Et ce fut le miracle. Les coupoles entourées d’une aura protectrice trouvaient à chaque lancé receveur. Quid de la distance entre le bout et l’autre bout, du pilier à l’ailier, de l’honoraire émérite au stagiaire qui hérite ? Rien, nacache, wallouh, aucune casse, aucun fracas. Jacouille s'agenouille et pleure de joie. C'est trop beau. Il en fallait peu pour que la fée marche sur l’eau. L'Alleluiah dans l'hallali supplée le lala! Un Messie pour les croyants du trou, un mais non pour ceux qui rêvait d'une cuillère en bois. L’effet de la fée fait foi. Fa fée fur !

Le fromage en douceurs lactées. Le dessert du melon en salade. La fée est aux anges. Les castors au comptoir pour d’autres tours plus mentholés. L’objectif dire d’une traite « supercalifragilisticexpialidocious », tout le monde n’est pas fée.

15 juin 2023

Les Archarballs d'assaut

Par le barde

Dernier match de la saison du côté de Mérignac, allées des acacias, contre les boys de Dassault.


 Le temps était au gris mais sans gouttes. Les castors s’étaient renforcés autour de Flo, Maxou et Christophe.
La première mi-temps vit une large domination des hommes à Marcel (Dassault). Quatre essais à rien. Quelques plaquages manqués et le tour était joué. Pourtant, ils se donnaient nos petits, ceints du maillot argentin.
Patience se disait la mince poignée de supporters, Toto et Tautau. Ils furent récompensés. La seconde mi-temps fut bien plus équilibrée. Les castors plantèrent trois essais contre deux à leurs adversaires, dont un de Pioupiou, placé à l’aile. L’aile lui va bien. Ses cuisses fières savent se jouer de la ligne. Et le barde de siffler la fin du match.



Un joli match de rugby joué dans un bon esprit, vif, alerte, avec très peu d’en-avants. Après, sur une table de bois disposée devant les vestiaires, merguez, chipolatas que nous glissions dans des bouts de pain. Pioupiou se contentait de mayonnaise, las, peut-être, de la charcutaille. Le must, le vrai rugby d’après, bon enfant.
Le ciel demeurait gris mais répugnait encore à tourner à l’orage. Ça papotait par petits groupes, ça sirotait qui sa bière, qui son rouge, qui son rosé. Et c’était bien. La nuit recouvrait le stade Daniel Colombier. Une nuit sans lune, venteuse. 
Chacun de retourner at home. Le dernier match de la saison.
La pala et la pétanque se rapprochent. C’est l’été.

02 juin 2023

Le cuistot de bouffe : l'oeuvre d'art-tare d'Alex

 Par Le Barde


Les propos de comptoir ont du charme.
Comme nous attendions ceux du pré, accoudés, avec Peyo, Flo et Poulet, nous nous prêtâmes au jeu. D’abord par une phrase définitive qui se suffit à elle-même parce qu’elle dit tout : « Il y a Poulet ». Elle est à l’image de cet incipit de Loin du regretté JB Pontalis : « Il y a les femmes. » La forme brève a du charme. Et Peyo d’ajouter : « Ça dit tout, mais ça Guitou » avant d’ajouter un « Touché Poulet ». Le castor a le goût des mots.

Alex était commis au dîner. La table était garnie jusqu’à ses extrêmes. L’été s’affirmant, il nous gratifia d’un gaspacho fort à propos que le Prez, plus Tom Cruise que jamais, savoura. Seb le taquina de son nez redressé avant que d’y mettre la langue et d’exprimer son contentement.


Il évoqua la possibilité d’un gaspacho à base de haricots. Alex demeura coi. Quoi de plus simple qu’un tartare ! Nous eûmes donc droit à un tartare préparé à souhait, accompagné de pommes dauphine. Christophe jugea bon de le poêler. Il n’aime guère le cru. C’est la vieille distinction de Levi-Straus entre le cru et le cuit chère à notre bardibulle. Il y alla de son explication : « Dans cet ouvrage fondamental, Le cru et le cuit, Lévi-Strauss tente de montrer que les qualités purement sensibles et empiriques comme le cru ou le cuit se laissent articuler en un réseau abstrait de relations, souvent binaires, et qui forment un système. » 
Pioupiou opina du chef et entonna sa chanson monotone. Elle fit un flop.
Le lancer d’assiettes de notre dacquois fut précis, vif et ferme. Las, Christophe laissa choir l’ustensile. En quoi, le cuit, qui l’eut cru, n’est guère propice à l’adresse. Et pourtant. Un camembert bien coulant vint napper nos bouts de pain.


La suite ? Un tourteau serti de glace à la famille et au chocolat. Pour mémoire : Le tourteau fromagé tient son nom de « tourterie » qui signifie « gâteau » en poitevin. Rien à voir avec le crabe éponyme cela va de soi. Amélie appréciait, espérant quelques miettes pour ses poules.

Alors, Dudu mit sous les yeux de l’enfant de notre tendre Jacouille sa carte d’identité. Il avait gagné son pari. Et Pioupiou de donner son dû que Dudu négligea en grand seigneur. Notre béarnais a du cœur. 

Nous restâmes un long moment au comptoir. Il est bon de papoter sous l’œil de notre cher Tayyip. Puis, nous nous glissâmes dans la nuit, la dernière nuit de mai. La saison touche à son terme. Tendre est la nuit de mai.

26 mai 2023

Les Cuistots de bouffe ...: Fayouze et ses stagiaires

Par Le Barde


Le trou s’était garni tôt. Les stagiaires étaient de bouffe, sous l’autorité de Tayyip qui l’avait concédée à Paulinho.
Régner, c’est déléguer, ou quand l’art de gouverner se conjugue à l’art de vivre. Les stagiaires avaient fait le plein. Pépé était là, un brin d’oseille en bandoulière. Quand Pépé est là, le trou est complet, c’est-à-dire, comme le propose le Petit Robert, qu’il possède un ensemble achevé de qualités, de caractères. 

D’ailleurs le vieux quatre était parmi nous, le visage tuméfié, non par quelque combat d’arrière-garde , mais par l’intervention d’un ophtalmologue. Guitou aussi était des nôtres, sis, comme d’ordinaire au centre de la table, royal.


La touche du repas fut italienne. Un classique tomates mozzarella en entrée, ruisselant d’huile d’olive. L’été pointe le bout de son nez. Puis ce furent des spaghettis carbonara. Délicieuses. Pas de Poulpe pour murmurer à l’oreille du pinson. Pas de Perdigue pour reprendre un air de Tina Turner. Heureusement que Maxou était à la baguette. A défaut de Tina, France Gall et son éternel Résiste que Maxou reprit en le transformant en Régis. Notre Bardibulle méritait bien cet hommage.

Le lancer d’assiettes de Paulhino fut inégal. Il y eut de la casse. Au grand désespoir de Jacouille qui tendait un regard meurtri vers la photo de notre chairman.

Du brebis en fromage. Une touche pyrénéenne. On ne dit pas assez l’attrait du castor pour cette contrée. Puis des tartes variées. Rien que de très classique. Mais du bon. D’ailleurs, le classique est souvent bon. Le moderne n’est qu’un moment volatil promis au passé avec plus ou moins de succès.

Le comptoir fut actif jusque tard. Proud Mary résonna. Et Volare de Domenico Modugno. Plusieurs variétés de Jet s’offraient à nos palais. Les stagiaires tinrent un conciliabule dont le contenu fut gardé secret. Flo les couvait de son regard. Une nuit de mai très douce. La lune émergeait à peine de son écharpe de nuages, la bien-aimée lune de Leopardi. Amélie caressa ses poules avant que de se glisser dans son lit.