Par Bardibulle
Le pré est béni. Dudu est un saint et ses paroles font évangile. La météo est triste, sombre, un brin automnal accompagnée d’une gabegie où l’horloge solaire s’écarte sans raison de sa nature d’été. L’été fut, l’automne gronde. Dehors il pleut. Quand il pleut dehors, il pleut aussi à l’intérieur. La redoute fait doute. Rien de tel pour noyer les bonnes résolutions et les motivations renaissantes de nos castors. Du coup sur le pré nous sommes une petite douzaine. L’ovale est un sacré qui mérite ses disciples. Le jeu se prête aux partages de bons pains, le toucher guérisseur fera foi. Les croyants sont là. Le miracle dans l’accalmie, point de goutte sur le pré. Un jurat fera fonction de prêtre et remercie le ciel par de nombreuses passes vendangées. Bénit le ballon qu’il porte. La messe se fera sans baptême. Jean Philippe côté météo a du Saint Dudu. Ce soir sur le pré il ne pleuvra pas.
Le Tarbais bénéficie d’une auréole de gloire. Son jeu trouve toute une grâce divine. Et nous guide à chaque prise du trou dans l’exauce de notre prière de l’aplati. Le Piou Piou ou le Saint Piou se distingue dans le port du ballon. Sa posture fait possession. La transe fait chemin pour ne pas dire que la pythie vient en mangeant. « Ce qui est pris hier est bon à prendre aujourd’hui ». Bref il y a de l’éternel dans ses paroles. Ce soir notre Tarbais ne multipliera pas les pains, mais biens les essais. Lourdes dans sa retraite pyrénéenne le contemple. Le flambeau tient encore dans la Bigorre. Un Stadozeste de nostalgie, Sergio se fait attendre comme le messie. Christophe culmine les débats, un brin Goliath avec David sur son aile. Dudu se mettra à genou, le beau garde son saint dans la protection des seins. Le score sera lui à son équilibre. Point d’injustice chez les justes. JB en Mozart alimente nos partitions. Ses notes sur la touche, feront évangiles.
Au trou c’est un autre Saint pour les castors qui régale. Peyo résonne dans l’universel du Pays-Basque et sonne présent dans le trou. Ses frappes se font chirurgicales. L’originalité et l’efficacité tient dans la simplicité de son plaisir du don. Ce soir point de Patxaran mais bien de la bête en sacrifice. Une façon familière d’alimenter le trou en fameux porc d’attache.
Jacquouille est là. Son don est dans l’ubiquité. Notre ancien est un divin terrien, il ne disparait que lorsqu’il prend le bateau. Le Barde aussi culmine dans une retraite active. Le poème tient dans une autre grâce celles de ses mots. L’ambiance sera intime. Une cène qui donne du XV au paradis. Des places libres nous rappelle la part sacrée des anges. L’entrée sans son de cloches se fera dans une fanfare bien porcine. Pâté bullaire mais presque… Le sacrifice de l’animal trouve matière de partage pour notre assemblée. Le cochon se transforme, Peyo le sublime à toutes ses formes. Point de sacré sans bonne fontaine. Con se le dise.
Le plat principal ramènera les débats à la verdure. Même s’il devient rare de raconter des salades à table. Notre Peyo a le souci des détails. Des douceurs légumières cuites au four feront office d’accompagnants. La croyance prête à la chair un pécher, mais c’est bien à partir d’une pomme que l’amour fut rôti. Néanmoins c’est bien dans l’animal que la fève trouvera roi. Un rouler d’exception fera bonne chair et ne prêtera de nom à son sublime. Le bon ne prête mot à tous ses sens pris en extase. L’art est dans la baffe d’un plaisir si familier à un plaisir d’exception, heureusement qu’il y a Peyo, Peyo !
Le lancer un brin sécure, avec sa farandole de lacté. Le dessert du fait maison pour retomber dans les pommes.
Le Patxaran sera local et le get bercera le coin des beloteurs sans belote. Notre Barde est un saint, assit, les jambes croisées, il est songeur. Sa retraite est dans son présent. Son cigarillo échappe son incandescence à chaque aspire. C’est une pause méritée et une manière familière de se prêter à un nouveau souffle. Sa fumée se dissipe, les castors aussi dans la douceur du soir. Le poète se confie à du René Char. « Il faut être l’homme de la pluie et l’enfant du beau temps. ». Demain il fera beau.
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