20 décembre 2018

Castors vs Dassault : 3 - 0 Le rafale a du plomb dans l’aile, les castors retrouvent les siennes!!!

Par Le Barde et Bardibulle



Petit a petit, ils arrivèrent, l’un après l’autre. Il pleuviotait. Ou, si vous préférez, il pleuvassait. D’aucuns avaient rompu avec leur engagement initial. Nous fûmes cependant assez pour affronter Dassault. 18 au total. Et deux arbitres de champ : Dudu et le Barde.

La pelouse restait synthétique et imperturbable face à la rigueur hivernale. La boue ou la gadoue ne sont plus faites pour le rugby moderne. « Alleluia » pour la propreté du jeu et « Amen » pour les articulations. Désormais l’art de l’amorti en synthèse ne fera plus de tâches ! Le coût ne se fait plus dans la lessive mais laisse bien des traces sur notre vernis. Le doc auteur à ses heures de deux essais ne sait que trop le lien entre le masochisme gardien de vie qui prête à certaines douleurs le sentiment irrépressible du vivant et le cuir qui s’aplatit sur une pelouse sans fioritures ni dentelles. Le psy sur le sujet n’y voit que divan ! L’hygiène sportive se doit d’être irréprochable. Impossible de savoir qui ne mouille pas son maillot, il pleut! Les marques de la gagne se mesurent seulement en manque de peau. Le comble… L’enveloppe est charnelle. Un miroir bien vivant qui s’égratigne lorsque le chagrin inonde les simplicités du mouvement. La vie c’est là où ça bouge ! Don sur le sujet tamponne son support. Gwen s’excuse et Poussou ne sera pas là !

L’équipe des queues plates, menée par le bardibule, avait fière allure. Elle tint ses promesses. L’équilibre générationnel était de rigueur. Même si un incontestable vent de jeunesse nimbait la bande à Régis, tout de 9 vêtu.

Après une minute de silence en hommage à Nicolas Chauvin et Jacques Verdier, nous commençâmes par un toucher avec Maxou au sifflet. Avec deux essais dans leur musette, les castors l’emportèrent. Leurs opposants manquaient d’expérience. La suite allait le confirmait.

La suite commença par un double coup de sifflet qui n’en fit qu’un. Sur le bord de la touche, l’amiral, JB, le vieux quatre et Alain nous supportaient. Qu’il est bon d’être entouré de la sorte.

Quel match ! Face à la fougue désordonnée de leurs adversaires, les castors opposèrent une défense de fer. Mais surtout, sous la baguette d’un Titi impérial, souverain, majestueux, grandiose, considérable, ils rappelèrent que le rugby est passes, prises d’intervalles, franchissement. Et par trois fois, ils allèrent à dam. Quelle ligne de trois-quarts ! Joss, Nicolas, le Doc s’en donnèrent à cœur joie.

Marco, Yann dans l’art de la découpe étaient inépuisables et solides. « Le ballon je ne peux pas le voir » se confia dans la troisième le sécateur. La conciliation se fera plus tard pour l’instant je déblaie, tu permets… Dassault-Aviation n’a pu trouver son envol fauché par une défense bien d’attaque. Le ballon à l’inverse s’est prêté à de sacrés envols. Les gros ont joué gros, et les gazelles ont joué gazelles, la charnière en bonne entente, la taille compte et le poids on s’en branle, le solide d’une transition qui accélère. Bref du plaisir de jouer au rugby !

C’est peu dire que les avants furent au diapason (normal avec Régis à la baguette !). Ils plaquèrent à tour de bras, comme des morts de faim, les Jeff, Marc, Perdigue et consorts.

Sur les rambardes, leurs supporters n’en pouvaient mais. Et JB versa une larme. Lors que le vieux quatre fredonnait la truite de Schubert. Pourquoi la truite de Schubert ? Peut-être pour la facilité avec laquelle Titi s’infiltrait dans la défense adverse.

Le quinze de Dassault mettait du cœur à l’ouvrage et témoignait d’un très bel esprit. Trop de précipitation, un manque d’altérité ne leur permirent pas de franchir la ligne. Ils connurent quelques blessures que le doc dompta.

Une belle fin d’année, une jolie victoire. Tous de se retrouver au trou. Avec un lancer d’assiettes de Ben et les bons offices de notre Jacouille. Une belle soirée.

A l’année prochaine. L’aube sera belle.

07 décembre 2018

Le Cuistot de bouffe: Campech nous aime à l’italienne

Par le Barde et le Bardibule

Le petit galopin de nos corps était en grâce pour cet ultime toucher de l’année. Était-ce la douceur du temps qui le ranimait de la sorte ? Bien sûr, il y eut quelques maladresses, mais c’était bon enfant et vif.

Nous étions une bonne quinzaine. Dudu n’était pas là. A la différence d’Amélie. Pas de Bardatruc non plus mais un bardibule frétillant. Nous passâmes très rapidement sur le grand terrain. L’équipe de Sergio fut plus régulière. Alban s’essaya dans les deux camps. Titi resta fidèle au sien. La Piballe affichait ses beaux restes et y alla de son essai. Du bord de la touche, JB buvait du petit lait.

Jeff se prêta aux joies de l’arbitrage. L’homme pour l’occasion faisait arlequins. Il s’entraine et entraine dans les plaisirs de la gonfle. Le ballon circula d’une aile à une autre sous un chagrin de saison. Les décisions se détournent de certaines évidences, tout ne fait pas union pour aller l’essai. Les castors virevoltaient dans ses allers et retours et ses va et vient qui nous ramènent à la source d’un nouveau qui se répète. Le cycle de l’ovale n’est qu’un rond aplati, se prête à croire les amoureux du pré en lune. A ce sujet le poulpe sort ses tentacules. L’animal capte la lumière. La touche colle et se respecte même dans l’effleure. Le céphalopode par définition se fout des mains et reste sur le sujet sensible, seul prendre son pied compte ! Même si c’est un contre-pied la source du malentendu. « Moignon, moignon calmez-vous monsieur le poulpe » tempéra le doc. L’offense était dans le non visible du tactile, et par conversion c’est l’oreille qui pleure. « Je vous dis que je l’ai poulché, l’essai ne compte pas, la preuve en est par l’image du ralenti. »

Poulcher :
      verbe transitif
           1. (Sans mouvement ) : Entrer en contact avec un poulpe en éprouvant les sensations du toucher.
         2. (Avec mouvement) : Atteindre le porteur de balle cf palper, envelopper, effleurer, ponctionner, aculer…

      verbe intransigeant indirect
             1. Porter la tentacule d’un poulpe, pour prendre, pour utiliser
             2. Se mettre dans la mêlée, ou taper en poulche…

L’Arbitre arlequin se branle de l’appel vidéo il croit en la parole du céphalopode. A propos de podes, les castors pour la saison viennent sur leur 31 pour ne pas dire leur 42, la Bigorre qui dans la Marine artille est de sortie et garde le chic pour le choc. Ce soir castors à défaut de panache suivez mes sandales…
Au trou, Jean-Pierre Campech officiait. Notre homme est toujours aussi élégant. Il avait opté pour une touche italienne. De la charcuterie fine, des tomates mozzarella, des aubergines suaves, etc,. Notre Cary Grant a la main délicate .
Pour le plat nous eûmes des strates. Humes l’Italie me poussa le Prez le genou à neuf. Et de rajouter la bouche comblée de lasagne «Tu vois mon genou ! Avec Tonyglandil c’est du béton ». 
Le Prez est bon comme le jambon de l’entrée.  Le genou n’est qu’un déplacement somatognosique et évite pour le prud’ la contemplation divine de la taille de ses paires. Dans l’homonculus de notre Prez ce n’est pas son genou qui est gros ! Le castor a du cœur avis à ceux qui ont imaginé autres choses… Gloire au Prez de retour sur le pré ! Poulpe, face à JB et Croucrou, se régalait. Et Poulet trouvait à ses offrandes de la botte un charme valant celles de l’Ain. Enfin presque. Pioupiou pioupioutait lors que Jeff faisait face à Cary Grant, sans le charme d’Audrey Hepburn. Plusieurs d’entre nous, dont le Prez, étaient de comptoir. La tablée était dense.

Un lancer d’assiettes de bon aloi. N’était le poulpe dont les tentacules étaient fébriles. Croucrou saisit sont assiette entre le pouce et l’index, comme si de rien n’était. Il n’y eut pas de fromages. Le fromage était en entrée. On ne prolonge pas l’entrée dans un club d’architectes. Fayou était admiratif. Mais c’est à JB qu’allait ses regards. Il lui voyait une destinée nationale.
Des petites parts de tiramisu pour nous tirer vers le haut de la nuit. Portions individuelles dans l’esprit du collectif. Nesquik pour la saupoudre.

Une belote de comptoir ample. Avec le petit de Sergio. Jeff conforta son art de la défaite. Alban pestait contre sa main. Hamilton triompha. Damien alterna le bon et le pire. C’est un équilibre qui en vaut d’autres. L’équilibre ne peut être mesquin. Il exige des extrêmes. Le juste milieu est à ce prix.

Une nuit de fin d’automne, douce, hospitalière. Il est si bon d’être l’hôte de la nuit, de se couvrir de son manteau. Jean-Pierre sifflotait Moonriver. Hamilton fendait la nuit, les bras ballants sur son cycle rouge. Les lumières de la ville étaient pâlottes. Et peu importe. Il y avait ce qu’il faut d’étoiles pour guider nos pas. La Jacouille crut à un sourire de la lune. Nul ne lui en tiendra rigueur.

30 novembre 2018

Régis à la mêlée des saveurs

Par le Barde et le Bardatruc

L'oeil averti du castor remarquera le Castor sculpté dans la pâte

La pluie jouait au chat et à la souris. Pas une goutte ne tomba. Tant pis pour la pluie et tant mieux pour nous. La garce n’allait pas ajouter son grain de sel à nos maladresses coutumières.

Il y avait encore beaucoup de jeunes pousses. Ça gambadait. Les vieux faisaient contre mauvaise fortune bon cœur. Et tirèrent leur épingle du jeu. A l’exception de Dudu. Il n’avait pas choisi le bon camp.

JB observait du bord de la touche. Encore quelques mardis, et il rejoindra le centre de l’attaque. Hamilton aussi. Un rééquilibrage générationnel en somme. La bande à Sergio l’emporta. Sans tarbais. Mais avec le Poulpe. Et le fruits des amours de Lolo et Caro : Thibaut, entiché du fils de Pinpin. Ce petit côté famille avait bien du charme.

Nous avons enfin l'explication à la présence de JB sur les bords du terrain le mardi soir. La raison est malheureusement médicale, il souffre de sécheresse oculaire. Son ophtalmologiste lui a donc prescrit une hydratation hebdomadaire. Plutôt que de prendre un rdv contraignant, il a trouvé cette solution qui joint l'utile à... l'utile, à savoir nous regarder jouer. Vu le niveau d'hier soir, il a dû écourter la séance !

Au trou nous attendait Régis, expert en mots mêlés, il emmêla s’en s'emmêler les mets à se pamoiser. A commencer par une soupe marocaine qui lui rappela son adolescence aux émois censurés. Si celle-ci fit le bonheur de Pépé qui en mange midi et soir, elle fila également la banane à tout le monde car l'harira bien qui rira le dernier.

Une soupe de pois chiches et de lentilles avec sa touffe de coriandre. A la vue de la touffe de coriandre, le regard de Peter s’illumina. Pour le coriandre bien sûr. Il n’aime rien tant que ces pincées de tendre qui épicent la vie. Mais pour en revenir aux pois chiches et aux lentilles, leur mise en soupe était parfaite. Chacun de savourer. Lentement. Il y avait du velouté dans cette entame. Regis, tout de noir vêtu, le crâne ceint d’une toque noire, souriait.
Puis vint le plat de résistance. La tablée entonnat donc le tube du mois "Rougail, le mardi..." mais ce fût un plat québécois qui arriva copieusement sur la table : une tourtière du Lac St Jean.

D’un continent l’autre. On sait l’amour de Régis pour le hockey sur glace. Il rend à César ce qu’il lui a donné. Ce César-là est fils de l’érable. Pas de la coriandre, de l’érable.

La tourtière est un met folklorique québécois de la famille des tourtes, associé à la région historique et culturelle du Lac-St-Jean. Plat roboratif à base de viande cuite dans de la pâte, la tourtière dite du Lac-St-Jean se diffère au moins par sa pâte plus épaisse, la présence de cubes de pomme de terre et de viandes et de bouillon. Cette tourtière se distingue également du cipaille de la Gaspésie par le fait que ce dernier possède plusieurs couches de pâte à l'intérieur du plat. Cette parenthèse culturelle a été rédigée par mon fils qui me jure qu’il n’a pas plagié wikipédia, p’tit con !

Assez peu de commentaires sur la dernière prestation de l’équipe de France finalement très mal nommée puisque d’équipe il ne peut être question.

Jeff nous parla de carrosserie et déclara sa flamme pour Pininfarina, celui qui sut donner de l’élégance à tant de cabriolets et de coupés. JB opinait. Il y avait de la nostalgie dans les propos de Jeff. Les courbes d’alors avaient une autre gueule. Une affaire de ligne. La ligne est tout. Il s’y connaît en ligne Jeff. Qu’elle soit carrossière ou rugbystique. Ah ! Si j’étais carrossier chanta-t-il sur l’air de Ah ! Si vous connaissiez ma poule. Et d’imaginer des véhicules recouvrant les formes d’antan. JB versa une larme.

Poulet, lui, papotait avec Hamilton. Amélie déclarait sa flamme au jeu des fidjiens. La Jacouille allait son coup de fourchette et trempait ses lèvres dans un Saby rosé. « Tu devrais remplacer Brunel » dit-il à Amélie. « Avec Cambot, le renouveau !» ajouta-t-il. Mais Amélie n’a pas l’âme au coq ; il est tout à ses six poules. Demain, il ramassera ses œufs. L’avenir se tient là.

Régis a le cœur sur la main. En sorte que son lancer ne fut qu’altérité. Les assiettes traversaient le trou avec une grâce indescriptible. Les mains se tendaient avec volupté. Point de casse. JB versa encore quelques larmes. Le Bardatruc aussi, sis en face de Pépé, à la place du Tcho.

Trois fromages. Un trio de fromage. Tous à point. Munster, camembert et consorts.

La culture basque conclut nos agapes. Deux gâteaux éponymes. Qui a la cerise, qui a la crème pâtissière. Trois continents en une seule soirée. Ce goût du mélange honore notre bardibule. Un hommage à Montaigne : « On dit bien vrai qu’un honnête homme est un homme mêlé. »

La belote de comptoir vit une victoire sans bavures d’Hamilton. Sa main fut heureuse. Celle de Dudu itou. Le Tarbais eut des audaces à succès. Sergio et Jeff ramaient. Ils s’affrontèrent pour la dernière place. Peu nous chaut le vaincu.

La nuit était paisible. La pluie était toujours réticente. Le bardibule sourit à la nuit. Le vieux quatre grommelait contre les nuages. Peter arborait une touffe de coriandre.

23 novembre 2018

La réunion du Prez est une île


Par le Barde et le Bardatruc

L’hiver pointe le bout de son nez. Un froid sec. Nous étions un peu plus de vingt. Sergio et le Tarbais faisaient la paire. Cela ne fut pas suffisant pour l’emporter. En face, le vif et l’adresse étaient de rigueur. De jeunes pousses parsemaient avec bonheur le pré. La maturité ne fut donc pas suffisante pour dompter leurs ardeurs. Pourtant, Amélie faisait son retour. Il a de beaux restes Amélie.

Je crois que les crampons roses de notre Bardatruc, en ces temps de jaune, jouèrent beaucoup dans l’inspiration et la célérité des siens. Il y a des soirs avec talent. Cette petite pincée de rose ne saurait y être étrangère.

C’est donc sur grand terrain que le talent des Castors s’exprima malgré l’absence du Bardibule. La feuille de match ne fut pas une fatalité. Ainsi l’équipe la moins étincelante sur le papier mais probablement la plus homogène surclassa une équipe peut-être trop en attente de ses individualités. Ne pas se méprendre tout de même sur l’adjectif “moins étincelant” car les magiciens Dudu et Titi y étaient présents permettant ainsi à la citrouille de devenir un carrosse. Le Barde, du mauvais côté ou plutôt du côté mauvais, compta ainsi les essais encaissés comme il conta l’histoire de Cendrillon à ses enfants : des dizaines de fois. 

Si l’humilité et les courses félines d’un invité, malgré ses 40 ans, fit perdre le sens de l’hospitalité à certains, le fait de match fut sans conteste le dernier essai d'Alexandre qui cassa les chevilles de ... dans un périmètre pas plus grand que le mouchoir brodé d’Hamilton. Pour la petite histoire, Alexandre travaillait auparavant dans un parc aquatique où il présentait quotidiennement un numéro connu mondialement. Ainsi, déguisé en saucisse rougail recouvert de sauce tomate au sang de cochon, il devait traverser un bassin de 5 mètres de large dans lequel barbotait un requin bouldogue “réunionnais” de 7 mètres de long. C’est durant ce spectacle que Fayou l’a découvert il y a peu. Il s’est alors dit qu’après plusieurs centaines de requins humiliés, Alaexandre pourrait facilement se reconvertir à l’aile...de raie.

21h20, grand terrain oblige, la troupe s’en alla prendre une douche bien chaude.

Le Prez était en cuisine. Un Prez plus barbu que jamais. De vastes saladiers, gorgés d’endives, de noix et de bleu, attendaient nos mains gourmandes. Après une bière salvatrice, nous entourâmes la table. Pas une place vide.

Un président se doit d’agir dans la continuité, enfin c’est la vision qu’ont toutes les démocraties occidentales en panne de vision et/ou de nouvelles utopies. Notre Prez pouvait-il échapper à ce mouvement de fond ou bien succomba t’il au buzz actuel des réseaux sociaux à savoir la rougail-mania ! Et bien non, notre Prez souhaite simplement lancer le trophé du meilleur rougail Archiball. Le comité de la cuillère de bois, instance indépendante et seule légitime, est en train d'étudier cette fake news (fèque-niouze).

Deux semaines après l’excellent rougail saucisses de Montbéliard de notre Poulpo, le Prez avait donc décider de nous présenter son rougail saucisse à la Nansoutaise. Et bien ne vous déplaise, en mangeant la Nansoutaise, nous nous aimions le temps d'une chanson.

Les victoires des clowns face à l’argentine n’impressionna personne contrairement à celle des Bleues. Le Barde a bien raison, les “filles” seront championnes du monde avant les “garçons”.

Avant que le Prez ne lançât les assiettes, Amélie nous parla de ses six poules. Il s’est pris d’affection pour ces volatiles. Même si son jardin souffre de leurs becs voraces. Chaque matin, notre plâtrier céleste va cueillir avec dévotion deux ou trois œufs. Il se plaît à ce rituel généreux. Il se substitue à celui de ses poussins du CABBG. L’art de tourner la page en quelque sorte.

Le lancer fut vigoureux et précis. Quelques mains inattentives laissèrent choir ce don présidentiel. Pas la Jacouille. Elle sait donner et recevoir notre Jacouille.

Il y avait quelque chose de Laurie dans le gâteau au chocolat. Cette petite touche si délicate qui rend la vie plus douce. Titi appréciait.

La nuit recouvrait de son manteau les Capus. De pauvres hères se chamaillaient sur le pavé. Hamilton n’avait d’yeux que pour les pléiades sur son cycle rouge. Le Bardatruc se disait qu’il lancerait bien la mode des gilets roses pour ne pas laisser ses crampons orphelins. Et le Prez arborait un large sourire en songeant à ses petits.

16 novembre 2018

Peter, le gastronome en culotte courte

Par le Bardatruc
Un entraînement honorable ce mardi, en tout cas sans commune mesure avec les entraînements calamiteux des deux dernières semaines. Etait-ce lié à plus d’équité dans les équipes, un placement de chacun plus adapté à son niveau ou tout simplement la volonté sincère et amicale de transmettre le ballon à son coéquipier. Le rugby est avant tout une histoire d’amour mais entre...hommes en fait.

Pour certains, cela n’est pas possible et pourtant. Ce mardi, même si ce ne fût pas la passion de "Casablanca" (1942), "Un homme et une femme" (1966), "In the mood for love" (2000), il y eut de nombreux gestes rappelant sans aucun doute "Brokeback mountain" (2006). Pour ceux qui ne l’ont pas vu, c’est une très belle histoire d’amitié virile entre deux cowboys chevauchants mais sans... cheval.
Bon bref, vous l’aurez compris ce mardi, ce n’était pas une quinzaine d’hétéros macho frustrés par le boulot, les emmerdes, la rocade, etc...mais plutôt une quinzaine d’individus plus complexes qu’il n’y paraît. Des individus altruistes, à l’écoute du désir de chacun de leurs coéquipiers afin de leur faire prendre le trou, élargir les espaces, jouer en profondeur. L’atmosphère était à la fois troublante et très gaie !

Jeff, habillé d’un short noir très ajusté, joua le maître de cérémonie. Une main de fer dans un gant de velours, il soumit, pour leurs plus grands plaisirs, les autres joueurs à toute ses décisions.
21H30 sonnait et tout le monde s'en alla trottiner vers les douches, mais chut.

Au trou nous attendait Peter. En cette période de commémoration de la fin de la grande mais surtout horrible guerre, Peter avait décidé de remettre l'amitié Franco-Allemande à l’honneur en s’habillant d’un splendide costume germanique. On ne le voit pas bien sur la photo mais Peter portait une salopette courte du plus bel effet d’où le titre. Comme le faisait finement remarquer Poulpo prenant son plus bel accent allemand : “Ce soir, nous sommes accueillis par le coussin Peter !”. 

A propos d'histoire, Coco rappela aux Castors présents la perte d'un personnage important ayant marqué la vie du club : Jean Pozzo di Borgo. Nos pensées vont à sa famille.

Les agapes teutones pouvaient alors démarrer. En entrée, des rillettes à base de joueurs brésiliens hachés par la Manshaft lors de la demie finale de la coupe du monde 2014 (score 7-1). La présence de cornichons confirmait définitivement l’origine footballistique.

Puis une “kolozale” choucroute aux saucisses de Francfort et Strasbourg. Ouvrons ici une parenthèse culturelle car si la saucisse de Strasbourg est au bœuf, la saucisse de Francfort est au porc. Pour les mémoires les moins plastiques, retenez ce moyen mnémotechnique : fort = porc, bourg = boueurf.

Jacquouille, en chef de rang rigoureux, insista pour qu'une saucisse de chaque, une patate et 500g de choux soit servie dans la trentaine d'assiettes implorantes. Accompagné de bière, offerte étrangement par un président rappelant que l’AG aura lieu le 11 décembre, les ventres se remplirent jusqu'à ce que les dents du fond baignent.

Évidemment, il y eut des conversations sur cette quinzaine de clown portant un maillot bleu avec un coq et jouant à la baballe au stade de France. Certains affirmaient le plus sérieusement du monde qu'il s'agissait de l'équipe de France de rugby, mais nombreux n'y croyaient pas ou plutôt plus.
Côté UBB, l'éviction de Rory Teague, alias "Strange smile", permettra, nous le souhaitons, à certains de jouer plus décontracté.

Le lancer d'assiettes fût légèrement anxiogène mais finalement assez réussi. Peter, dans sa grande générosité, mit probablement de sa personne dans le fromage qu’il nous servit puisque ces derniers sentaient fortement des pieds, à moins que ce ne fut du Livarot et du Munster.

Une tarte bavaroise "ossananas" et autres fruits de saison de l’autre bout de la terre cala les plus gourmands.

La belote fût intimiste,seulement 5 joueurs, et parfois spectaculaire 2 super baraques de Perdigue obligent. Elle fut remportée par Zinzin alors que Perdigue essayaient d'embrumer tout le monde sur la belote-rebelote, dix de der, un café et l’addition. Sa dernière super-baraque ratée permit aux trois avant-derniers de finir second et lui troisième et dernier.

A sortir du trou, la nuit était douce. Le Barde, resté chez lui, lisait ces vers de Baudelaire qui lui sont chers :
C’est une femme belle et de riche encolure,
Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure.
Les griffes de l’amour, les poisons du tripot,
Tout glisse et tout s’émousse au granit de sa peau.

09 novembre 2018

Un poulpe tous et tous poulpe un


Par le Barde et le Bardatruc
Par quel miracle la pluie nous épargna-t-elle ? Ceux qui avaient déserté Musard au motif du temps s’étaient fourvoyés. La gonfle, de toute éternité, se moque du temps qu’il fait. Le pré se foule avec ou sans pluie ; il est accommodant.

JB ne nous observait pas ; il était au trou. Par contre, le Poulpe commit quelques foulées alors qu’il était de bouffe, histoire de nous épater. Et le Prez poursuivait sa remise en forme en ceignant le pré de sa foulée superbe.

Comme la semaine dernière, le déséquilibre était de rigueur. En sorte qu’une équipe fit pâle figure. Ses ballons tombaient à gravelotte, ce qui, soit dit en passant, ne saurait être imputé à sa rivale d’un soir. Mais, celle-ci possédait ce mariage du geste et de la vitesse sans quoi le toucher est peu de choses. Le Barde gémissait un peu demandant à ce que justice soit rendue. Le Tarbais n’écoutant que son cœur changea de camp. Au grand dam de Dudu qui n’aime rien tant que le statu-quo.

Le rugby est affaire de passes ; l’affaire est entendue. Et de lucidité. La tête joue son rôle. Un bon regard supplée souvent à la célérité des cannes. Et une bonne gestuelle. Il faut laisser du temps au temps comme disait l’autre. Soyons patients. Tôt ou tard, ils dresseront leurs minois, iront droit, feront une passe sur un pas. Et la vie sera belle.

Faire traverser le terrain au ballon peut paraître peu ambitieux mais après tout c’est l’objectif principal de l’équipe de France et c’est bien plus gratifiant pour le groupe que de se débarrasser irrespectueusement du ballon ou prendre invariablement un trou qui n’existe pas !

Enfin, une dernière remarque ronchonne concernant l’appréciation des en-avants. En effet, ce n’est pas parce que le ballon avance par rapport au sol qu’il y a en-avant comme le démontre cette vidéo, certes anglophone.

Poulpo, le cuistot de bouffe nous accueillit avec ce sourire lumineux que tout le monde lui connaît. Son patronyme n’est définitivement pas usurpé.

L’assemblée était modérément garnie. Lolo était là et Guitou itou. Pas de Titi cependant. Reviens Titi, le Poulpe est orphelin. Pépé trônait et vers les 22:15, il sonna le rappel.

L’ambiance serait tropicale au vu de la bouteille de rhum arrangé posée sur le bar. Mais sous quels tropiques “l’amour se raconterait en musique” s’interrogèrent les plus prévoyants, ceux des îles caribéennes, indiennes ou pacifiques ?

L’entrée trancha, ce sera un repas réunionnais ou presque puisqu’un achard de légumes nous tendait les bras, accompagné … des tranches de boudin béarnais ! Ouvrons ici une parenthèse culturelle. La Réunion, île située dans l’océan indien, découverte par un Portugais en 1500, accaparée par les Français en 1642 et comptant 850.000 habitants soit 100.000 de plus que la métropole bordelaise, est connue et reconnue pour son multiculturalisme. De fait, notre Poulpo pouvait donc légitimement faire cette association étonnante. D’un autre côté, vu la moue de certains quand il n’y a pas de charcuterie...

Puis un rougail saucisses de Montbéliard accompagné d’un riz basmati Pontissalien associées à de lentilles Bisontines.

Guitou, ayant probablement rendez-vous avec la lune, en reprit deux fois sans oublier le piment.

Quel lancer ! Le Poulpe a la tentacule efficace. Pas l’ombre d’une chute. Coco aurait été content. Un chant crémier se leva. Pas de chanson monotone. Rien que cette ode au fromage, familière et mélodieuse. La chanson est bonne fille.

En fromage, un camembert du Piton des neiges et un brebis du Piton de la fournaise, nous permirent de terminer agréablement un dernier verre de vin.

En dessert, la glace à la vanille de Madagascar fût la seule entorse à ce repas Réuniono-Bearno-Franc-Comtois ! Heureusement pour les gastro-intégristes, celui-ci était servi avec un biscuit maison au raisin chocolaté, croquant mais moelleux. Beaucoup de douceur en somme. Pour la joie d’Amélie qui n’aime rien tant que la douceur des choses. Jean-Phi avait déjà pris la poudre d’escampette. La Jacouille était sage, attendant d’exercer ses superbes à la belote.

Il y eut donc une belote, comme d’ordinaire. Amélie s’en tira au mieux. Pour un petit point, Jacouille ne parvint pas à honorer une super baraque. Quel panache cependant. Qui l’emporta ? Peu importe.

Toujours pas de pluie comme nous franchissions le seuil du trou. Le pavé était humide. Pas d’étoiles. Un ciel sombre. . Dans les bras de Morphée, nous rêvions de percées fantastiques.


02 novembre 2018

Les Toulousains de bouffe: le trou en clé d’envoûte

Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc
Le blogger ayant oublié d'appuyer sur le bouton, une petite photo de Porto
La nuit nous attendait, la nuit de Musard. Le ciel était pur ; l’air vif. Pioupiou avait pris les devants et trottinait avant l’heure. Nous étions une quinzaine. Sur le bord de la pelouse synthétique, de vraies touffes d’herbes narguaient leurs hypothétiques semblables.

Un vent de jeunesse flottait : Antonin, Joss, Maxou, Marc... JB était là et nous observait. Perdigue nous rejoignit sur le tard, tout de rouge vêtu.

La partie ne fut équilibrée qu’en ses débuts. Puis, l’équipe de Sergio affirma, sans conteste, sa suprématie. En face, les ballons tombaient comme des mouches. Doc tentait bien de faire parler ses cannes. En vain. Il n’était pas du bon côté. Et des cannes sans mains sont de peu d’effets au toucher. Jean-Phi non plus, de retour des îles, n’avait pas élu le bon camp. Joss, Le Poulpe, eux, franchissaient inlassablement la ligne promise. Lors que le Bardatruc alternait d’une équipe à l’autre.

Etait-ce l’arrivée imminente de la Toussaint, l’équipe du Barde ressemblait plus aux zombies de Thriller qu’à la Compagnie créole. Cela expliquerait d’ailleurs les grognements et vociférations de certains membres de son équipe... Jouer avec un bras, une jambe ou un œil en moins n’est certes pas satisfaisant mais jouer sans bienveillance est terriblement frustrant. 


Les zombies se passent facilement des bonnes volontés du doc. Un curé aurait bien fait l’affaire pour le miracle d’une ressuscite.  Halloween se branle de tous soins ou donneur de bon sang. Le doc criait à la lune sans compter le psy qui pleurait son corps. Le barde s’autorisa quelques envolées célestes mais bon le jeu vivant avait choisi son camp. Une clarté obscure dans une sombre lumière, l’aire est hémiplégique et sera partielle sur le sujet. L’âme se désespère dans l’impasse de la passe. Malgré la débâcle il y eut des sursauts. L’électroconvulsothérapie a du bon pour remettre des coup de jus. Sisyphe pleure ses putains d’aller retour en diagonale et l’absence de course dans l’axe en boulet du désespoir. La propose a du bon quand la tentative de prise du trou est faite.  L’onction sacrée ne fait plus jonction. La dame nation en gonfle pleure au désespoir. 

Ma seule explication à la débâcle du soir tient à la physique pure et non à l’ésotérisme des changements de lune. Ne serait-ce le cri du Loup Gascoun que j’entends au loin ou le désespoir d’un loup garou de mauvais poil? Quoi de neuf, docteur?... La lune se veut pleine pour une transformation mais pour cela la ligne doit être franchie. Le terrain n’est pas plat. La terre est ronde et du coup les bords ne sont sur le même plan a défaut d’inertie. La statique avec gravité fait le reste, les lourds se retrouvent au pied de la voûte donc sur les bords et les cannes au centre au sommet. Il est bien connu que pour les courses à l’aile rien de tel que l’impact des gros et pour fixer l’adversaire la vitesse des ailiers au centre promet systématiquement l’en-but. La recette a défaut de hurlevent prit un soufflet! Seul Fayou fait exception. L’homme fait pencher le bon jeu en supprimant la fameuse voûte et créant un plan de son côté et tel Moïse sépara les os d’en face pour s’offrir les fameux couloirs de l’aplati. Bref la machine devient infernale et Cocteau pleure la jeunesse. “Le vrai tombeau des morts, c’est le coeur des vivants.” Putain le jeu mérite du mouvement pour déjouer les dérives et le temps de sainte mère nature. Dudu en prêtre du damier a subi cette contrainte de la prise du globe et l’expérience se retrouva à l’aile sans aumone. Un comble pour le maigre qui se retrouve gros sur la patate!

En face Romain et Serge firent danser le cuir tel Fred Astaire et Ginger Rogers, “tel” au singulier car ces deux la ne faisaient qu’un. Fayou, à l’aile, fut servi royalement dans un couloir aérien malheureusement trop étroit pour cet A380 du rugby Archiball. De l’autre côté, le Poulpe malgré des jambes fourbues d’avoir arpenter les crottoirs Parisiens, ne se fit pas prier pour finaliser une envolée d’envergure. Joss et Perdigue ferraillèrent au centre et comme le dit Bourvil, le dire c’est bien mais le “faire” c’est mieux.

Le Tarlousain était de bouffe. Cécile à ses côtés. Une douce entorse à la tradition. Une sage décision du Prez. Le tarlousain ne change pas. De nombreux invités étaient là. Qui de Jacouille. Qui de Pépé. Nous étions une bonne trentaine. Avec les fidèles : le vieux quatre, Tauzin, le prof et, bien sûr, Jacouille. Le grand Tom nous retrouvait. Mais au fait, où est passé Toto ?

Et les poireaux vinaigrette de l’entrée déplorait Jean-Phi ? Pfouit, engloutis par les plus vorace. Pas grave, il n’y avait qu'à attendre le rôti de boeuf et sa poêlée de champignons (cèpes, girolles, boutons de guêtre) servi à l’assiette je vous prie. Accompagné d’un duo de purée carottes et céleris, le palais était dans tous les palais.

Un lancer d’assiettes confus en ses prémisses, puis de plus en plus affirmé. Trois variétés de chèvres dans l’assiette avec une pincée de miel. Et une chanson casse-couilles et monotone si peu au diapason de ce méli-mélo né de la famille des caprins.

Ce repas se termina en apothéose cacaotesque. Mais qu’est ce que le cacao sans amour, dirait Vincent Bolloré à un dictateur africain. En effet, étant passé fortuitement par le trou avant l'entraînement, le blogger surprit nos amoureux d’un soir pétrir avec passion la farine du moelleux au chocolat qui régalerait les Castors. Pressé par le temps, il repartit turlipiné par la façon dont Cécile monterait les oeufs en neige...au fouet peut-être, pour le plus grand plaisir de notre Tarlouzain!

Une belote se tint à l’extrémité du comptoir. Cécile damna le pion à la gent masculine. A l’exception du grand Tom. Le bardibule jouait la dernière place avec Perdigue qui d’un valet de pique lui fit la nique. Le jet et des bonbons acidulés à souhait agrémentaient les officiants.

La nuit dispensait son haleine sur les rares passants. La nuit ne ment pas. Elle nous rend à nous-mêmes. Amélie souriait. Le Tarlousain tentait quelques pas de danse avec Cécile sur le pavé. Hamilton pédalait. Le monde peut toujours battre sa démesure, lorsque le castor quitte son antre, le mardi soir, il renaît. Les queues plates appartiennent, à n’en pas douter, à l'espèce vespérale.

29 octobre 2018

Open de golf Archiball 2018

Par le Bardibule
 

L’open fait son trou en cette saison d’Automne. Il est en effet devenu un rendez-vous que les amateurs de petites balles à queues plates retrouvent avec beaucoup de plaisir. Guitou souffle sourire en prime : « C’est tout simplement une histoire de clubs » . Les novices n’y voient qu’un simple billard versus pétanque et bilboquet, pour les convertis du fer 7 le sport est bien tout autre et relève du challenge. Une question d’équilibre entre du statique et du dynamique, de la concentration en mouvement, une cinétique synergique, quand la conscience dépasse les limites de l’enveloppe charnelle, ça s’est envoyé pour les archis en quête de seconde peau. Don écrit un chapitre sur le sujet. Il est vrai que le noyau du golf est une affaire de concentration et par dérivation de conscience. La conscience humaine s’étend aux limites du club. Tout au bout là où la balle trouve son énergie d’envol. « L’extase tient à peu » grogne Hamilton. « Tout ce matériel pour un petit point qui mène au trou. Là Freud chapeau… » L’art de l’approche en plusieurs coup, il y a de la séduction sur la pelouse en découpe fragile, de l’évitement pour les pièges de part en part. Point de sable pour préserver les engrenages bien huilés de toutes ses articulations en souffrance. Une seconde vie pour certains une première pour d’autres. Le plaisir est dans le mouvement chante le Barde. Le poète est absent pour l’occasion, il préserve ses plumes pour d’autres histoires. Le principe est sacré, une balle, un trou et du club à foison, le tout est de la mettre au fond. Freud sur le sujet tire une nouvelle fois sur sa pipe. Putain même au golf, l’allusion fait illusion. Bref, le golf est une histoire de castor en retraite. Il est vrai que l’art de la passe du neuf rejoint le vieux dans le maniement du club. Loin de moi de penser que le golf est une seconde vie. Elle est en revanche pour notre organisateur d’excellence qui d’habitude fait son trou à grand coup de tractopelle. Là, il monte fin. Le castor une sacré barraque joue avec des gants de velours. La valeur est là. Un métronome dans les courbes. Un aparté pour rappeler que le golf aime les courbes, les contraintes dans le rectiligne cassé. La preuve en image. Domi en tout cas a trouvé sa voie et commence son « par » comme « d’hab » en envoyant du bois. L’open fait son ouverture en l’an 2000 et le décompte suit son cours. 2018 sera le XVIIIème de ce nom. C’est facile à retenir il faut enlever les 2 millénaires, les centaines puis rajouter les dizaines et les unités l’écrire en lettre et les romains nous éloignent d’une mathématique arabe. Vous l’avez compris nous sommes partis de 2000 qui est notre zéro absolu ou notre AVOG (Avant open de Golf). Gare au prochain qui sort son double X, l’ère du féminin sacrée en approche. Domi a du nez sur le sujet et a opté pour un saillant polo rose. Le féminin sacré à faire pâlir le Da Vinci Dress code. L’air de Gary a fait son chemin pour faire place à celle de Domi. Domi pour les intimes est une gamme sans raie. La partition est menée d’une main solide comme son jeu à l’aile. Grosses paluches en prime. Pour ma part je ne comprends toujours pas l’usage du club pour envoyer la balle dans le trou. Les parties seraient plus longues et tellement régressives en témoignage de nos jeux de billes de cours d’école. L’adulte est en enfant avec des règles plus compliquées. L’homme le club il ne le tient que d’une main. L’organisation est huilée, la carrure prend de la hauteur sans économie d’énergie pour vérifier la taille de ses herbes. Les pièges en sable, et l’eau a bonne température même le soleil sera de la partie. Domi est un prêtre. Saint Domi priez pour nous !
L’équipe en soutien se fait en plusieurs générations. La famille Escassut au grand complet en sévèrement burnés. Rien de misogyne dans la description de ses paires. Comme l’auréole ils le valent bien. Le trou est sacré. Jacquouille, PiouPiou et Pti Paul sont à la découpe ce que Peyo est à la ligue de protection des acromions, c’est-à-dire inséparables. Ce n’est pas le nom de petits oiseaux… Indispensables et irremplaçables… Les califes Ibn Katifs sont pauvres pour le vizir Issogoud en manque de reconnaissance. Leurs valeurs se conjuguent surtout à la taille de leur saucisson.
La victoire fut promise. L’excellence centrée sur l’approche qui revint à notre Grognard. L’approche au golf est une technique pour conclure. Jean claude Duss sur le sujet cite : « Ecoute Bernard, je crois que toi et moi, on a un peu le même problème, c'est-à-dire qu'on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c'est : « oublie que t'as aucune chance, vas-y, fonce. On ne sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher ». » . L’approche est une drague solitaire. Nous rappelons que le golf mérite une concentration sans faille. Les Bernard sont en nombre et évite tout rappel à l’ordre des Bronzés dans les moments cruciaux. Aucune pensée parasite dans les moments de symbiose. Silence les moineaux. Putain, je me concentre… Quand le castor se fait club, et que le club se fait balle, et que la balle devient trou. Un résumé du mardi en Open. Le jeu est un challenge entre soi et le trou, nous le rappelons ! Mozart garde sa baguette pour l’occasion et applique une partition de rêve pour sa douce qui voit la vie en polo rose. Ils échoueront au pied du podium. Véro a géré son homme pour conquérir elle la première marche. Cary Grant l’open c’est son dada comme Coco a son lala. Maxime en castors s’offrira la meilleure place des golfeurs castors, il a le cœur en nounours et ses frappes témoignent de son esprit en étoile. Il a le cœur castor pour ne pas dire grenadine sur le pré comme de loin nous sommes heureux de l’avoir dans notre constellation coup de gueule en prime ! Guitou est une grâce, il garda la meilleure place, histoire et beauté oblige. Il gagne le prix fair-play, je crois qu’il se situe entre le fer 7 et le fer 9 en tout cas sans club de bois. Le Guitou danse, chante et se rapproche de notre Pinson pour l’occasion. Tient un Z qui veut dire Zaza. L’open a ses saintes. L’accueil et le plaisir font lois.

La soirée fut animée à souhait. Le prez a l’honneur mène la danse et le doigt à l’œil. De victuailles qui relient la mer à la terre. Le messie est présent et a transformé l’eau en Sabite. Du rosé au Rozier, et Higgins libère son magnum. Zeus et Appolon au pied !Soirée dansante pour clôturer la journée. La Terre des castors tourne, les balles se satellisent, les ballons vrillent nos cinquante ans arrivent.

Extra balle : le swing du Jacquouille :

26 octobre 2018

Kid Walid a bon porc

Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc
 
L’automne a pris ses quartiers à Musard. La fraîcheur de l’air ne trompe pas. Le ciel était pur, la lune belle. Dudu trottinait déjà comme nous arrivions en désordre. Petit a petit, le pré accueillit tout son monde. La Piballe faisait son retour. Pas de tarbais. Pas de Jean-Phi. Pas de pinson. Pas de grand terrain. Nous n’étions qu’une quinzaine. La partie fut vive. Emmenée par Sergio.

JB nous regardait du bord de la touche en sifflotant une sérénade de Mozart qui allait comme un gant à notre chorégraphie. Dans peu de temps, il sera des nôtres. Les jeunes gambadaient. Les vieux tempéraient leur ardeur par des gestes justes. La balle circulait. Parfois, elle tirait la langue et s’affalait sur le pré. Régis interceptait moult béchigues comme d’ordinaire, sauf que cet ordinaire tient de la grâce. Jeff guettait le geste juste et aspirait à l’intervalle. La capacité à passer entre est l’acmé du toucher. Flo batifolait sur son aile gauche. Et le doc était plus saillant que jamais.

Serti dans son tablier « Bordeaux débat », il était là. Le cheveu poivre et sel et le sourire aux lèvres. Lui, le bloger, le Libanais, waaaaaaaaaaaaaaaaaalid. C’est peu dire que le trou était aux anges. Le Prez, la barbe taillés à l’anglaise, du côté de Manchester, rayonnait. Et quand le Prez est heureux, les castors dansent.

Walou nous concocta un repas à damner tous les saints. Il pourrait presque tenir dans la formule : Il était un foie, un cœur et une longe. Le foie et le cœur parce qu’il nous servit en entrée lesdits abats, nappés de mâche et d’oignons. Un pur régal. Hamilton et Pépé, sis l’un à côté de l’autre, savouraient. Le vieux quatre itou. Il ne resta que quelques pétales de mâche et plus l’ombre d’un abat.

La suite vint. Une longe de porc, découpée à la côte par Jacouille. Avec ses tagliatelles, ses oignons, ses gousses d’ail et sa sauce aux champignons. La longe est un raccourci pour le bonheur de nos papilles. Pépé dans sa série papille fait de la résistance pleure. La vie est belle et le minaret a tapé dans le mille. L’oignon fait ses émules. L’ail élimine tout surplus sanguin et garde au loin tout esprit à dents crochus. Point de reflets dans le miroir pour tout vampire en approche. L’ail cache le laurier qui promet son sacré. Certains acceptaient une damnation pour une simple resserve. Le dit l’aime entre le plaisir éphémère et le paradis éternel. Il parait que l’éternité est long surtout vers la fin… Mais l’air n’est plus dans la carnasse, mais dans une amitié franche partagée.WAAAAAAAALID… pour le plaisir! Plus le sacrifice de l’animal est grand plus l’homme est sacré. Du coup Jacquouille sort son canif, léger pour l’esprit d’un mâteux qui résout des noeuds dans chaque dérives complexes de l’existant en nombre. Il parait que le canif de Jacquouille a une particularité qui unit le marin au charcutier. Avis aux amateurs. Pour ma part l’union est dans le minaret à bon porc!

Le premier lancé fut d’une intensité rare car l’objectif était ambitieux à savoir lancer l’assiette d’un bout à l’autre de la tablée. Figure rarement osée et souvent ratée, Walid tel un caïd du far west, les jambes légèrement écartées, opina du chef pour attirer l’effronté qui oserait se placer en face de lui. C’était sans compter sur Bad Barde venu lui du far medocain. Ils se jaugèrent longuement sachant que l’un comme l’autre n’avait le droit à l’erreur sous le regard aiguisé de chérif Jack'ouille et Sergent PP. Leurs regards complices en disaient long sur ces nombreuses années a vider les clubhouse et disserter sur la sonnette du serpent ou la plume du sion du fioux.
Peu à peu, le silence s’installa lourdement, un bout de tagliatelle tomba de la bouche de Peter, jamais avare pour faire tomber quelque chose. Un pêt contraint par l’émotion se fit entendre sans qu’il fût possible de distinguer son auteur. Kid Walid crachat sa paille alors que Bad Barde machouillait son cigare calmement. Une goutte de sueur perlait sur leurs fronts... Non pas une goutte pour deux fronts mais une sur chaque front. Je précise car sinon, on comprends rien bordel !

La main ferme de Kid Walid, aussi tranchante que celle d'un journaliste d'investigation, jeta le projectile à la vitesse de la lumière. Bad Barde, prit le temps de poser son cigare et d’un geste aussi rapide que l’éclair rattrapa l’assiette. Kid Walid et Bad Barde rièrent alors sardoniquement, ravis d’avoir prouver une nouvelle fois que si la lumière est blanche, l’éclair est au chocolat.

La petite touche exotique tint dans les tranches d’ananas servies en dessert. D’aucuns diraient un carpacio d’ananas. D’aucuns en font un peu trop. Amélie et Sergio, face à face, se goinfraient et révisaient leur rugby d’antan tout en jetant un regard avisé sur celui d’aujourd’hui. Rien à voir avec lés ananas. Justement. Justement quoi, dirait Perdigue ? Mais Perdigue, il n’était pas là.

La nuit nous attendait sous l’œil d’une lune douce et bienveillante. Le ciel était piqueté d’étoiles. Jeff et Sergio partirent bras dessus bras dessous. Et le Bardatruc trouva fort à propos ce vers d’Aragon : « C’est miracle que d’être ensemble ».

22 octobre 2018

Le cuistot de Bouffe: Vaut mieux Tarbes que jamais !



Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc

Quelques nuages gris, à peine, des pincées de nuages. Une température douce. Une vingtaine d’énergumènes. Beaucoup de jeunes. De rares ancêtres. Les ancêtres sont des nuages à Musard le soir.

Le pré se cantonna au début sur une petite moitié de terrain. Puis, il s’épanouit sur toute sa longueur. La balle était d’automne et se fit souvent feuille morte. De temps en temps, elle recouvrait la vigueur printanière.

Il y eut, peut-être, un vainqueur. Cela importe-t-il ? Oui, sans doute. Mais plus que le résultat, c’est la forme qui compte, la manière. Et à ce jeu-là, notre Pinson est une icône. Ainsi nous refit-t-il le coup d’Aguilera. Une percée tranchante, vive, superbe. Le temps n’est qu’une hypothèse.

Mais c’est surtout Pioupiou qui fit des siennes, déroulant toute la panoplie d’un rugbyman sûr de son art. Il y a des jours avec. Ou plutôt des soirs. Et c’était le soir de Pioupiou, le grand soir.

Le Prez fit quelques tours, ses premiers tours. Perdigue filait droit. Sergio distribuait ses caviars. Au grand dam de Dudu, adepte de l’autogestion. Le Bardibule et le Bardatruc traçaient des lignes sur la page verte. Sous l’œil du Barde. Jeff cherchait sa passe. Peter aussi, ils firent circuler le ballon comme la voiture de Lady Diana sous le pont de l’Alma. Il y a des soirs sans. Quant au doc, il était affûté et saillant.

Peyo sur son aile fut cette fois-ci bien servi. La qualité du joueur se retrouve dans la possession. Peyo sans ballon c’est comme un Barde sans muse, un Dudu sans feinte, un Piou piou sans piou, un pépé sans béret, un Coco sans lala, un Pintxe sans protège dent, un Titi sans gras minet, un Hamilton sans négatif, un Sergio sans feinte, un Tcho sans sifflet, un vieux4 sans champagne, un Prez sans genou, un Trez sans vigne, un Guitou sans victoire, un Kiki sans histoire, un Toto sans célérité, un trou sans célébration bref tout ça pour dire que c’est mieux quand il attrappe le ballon. Il a l’art du débordement cadré et de la passe insoumise. Qu’il est bon de le retrouver avec ses épaules toute neuves. La semaine dernière fut une tragédie pour l’homme qui fut criblé en passes de désespoir. La soirée lui fut plus heureuse et la ligne promise plus accessible.Rappel aplatir sans le ballon n’offre pas l’essai...

Il nous attendait, le corps serré dans un tablier noir. Lui, le tarbais, qui a pris racines dans le castillonais. Près des pommiers et de la Dordogne. Comme il est nostalgique, c’est tout naturellement à des haricots qu’il confia son entrée. En l’occurrence, des haricots coco plats, avec croûtons, ventrèche et fromage râpé. Pépé appréciait. Il aime la soupe. D’ailleurs, il ne vient jamais au trou sans avoir lapé, au préalable, quelques cuillerées chez lui, dans son antre talençais.

Encore un repas bio. Attention messieurs, cette heureuse exception va devenir la règle…

Quelle joie simple de manger des légumes produits avec du soleil, de l’eau et le génie humain, le vrai génie bien sûr pas celui qui consiste à piquer dans les poches de nos propres gamins !

Cependant bio ne peut être le seul qualificatif de ce délicieux repas. En effet, la soupe de haricots plats, servie en entrée, fit se pourlécher les babines de plus d’uns. Il n’en resta pas une louche car les plus gourmands en reprirent deux fois !

En plat de résistance, une généreuse plâtrée de riz accompagnée de saucisses à la sauce tomate mais pas n’importe quelle sauce tomate. Une sauce à faire rougir une italienne de désir, à lui faire se mordre les lèvres et s’agenouiller pour supplier, le seigneur, d’y goûter. Mais le seigneur n’est pas toujours prompt, alors que le maître queue… La bonne odeur à l’entrée du trou, c’était donc ça, Mama mia.

Un beau lancer d’assiettes. Seul Antonin laissa choir l’obole. Un moment d’inattention pour cette jeune pousse prometteuse. Pour le reste : RAS. Coco eût été ravi. Le tarbais à la main leste, précise. Comme sur le pré.

La décalque continua sur un brebis tranché fin et servi légèrement suintant afin que son parfum embaume autant le nez que le palais.

En dessert, une délicieuse compote avec une pincée de cannelle seulement car Seb n’aime pas trop et Cécile le sait bien ...

Jeff avait recouvré une main généreuse. Il remporta la belote. Suivi du Pinson. Une belote large que Perdigue ne suivit que par intermittence. Comme Max.

La nuit laissait échapper quelques miettes d’étoiles. On pressentait la pluie. Mais de pluie, il n’y eut point. Les nuages demeuraient cois. Peyo enfourcha sa moto, Hamilton sa bicyclette rouge. Ainsi va la vie, lorsque la porte du trou se referme, que les castors reprennent le fil de leur autre vie, le cœur léger.

12 octobre 2018

D'hospi.R² = l'ère du rôti


Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc
Un nième entraînement sous des cieux désormais invariablement doux et secs et ce en plein mois d'octobre ! Quoi d’anormal le lendemain où le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) annonce que l'humanité, définitivement sourde et aveugle aux prédictions scientifiques, a décidé de continuer de vivre à crédit sur ses ressources naturelles quitte à mijoter à feux doux.

La vingtaine sied aux castors, la vingtaine sur le pré. Et le mélange des âges. Encore qu’une pointe de jeunesse se prononce toujours plus. Le printemps en automne en somme. Quelques gardiens du temple sont toujours là. Leur sensibilité au temps qui passe nous prive de leurs sobriquets.

Tout avait bien commencé pour l’équipe de Sergio. Elle rayonna sur la surface étroite, celle confinée entre la ligne des quarante et celle de l’en-but. Mais dès que nous prîmes le large, ce fut un raz de marée de l’équipe adverse. Une opposition entre le vaste et l’étroit. L’étroit, peut-être, sied mieux à la technique quand le vaste est plus sensible aux cannes. Cette affirmation péremptoire est, sans doute, sujette à caution. Toujours est-il que côté Bardibule, Bardatruc, Pinson et consorts, l’allégresse fut de circonstance. Au grand dam du Tarbais.

En effet, d’un côté les noirs, constitués de joueurs réputés avoir du ballon Le Barde, Serge, Seb, Alban, Pioupiou ...

De l’autre les bigarrés, constitués de joueurs humbles Le Bardibulle, Joss, Titi, Zeille, Dudu...

Etait-ce la noirceur de leurs maillots qui déteignait sur leurs humeurs, toujours est-il que les sombres, les ombrageux, n’hésitèrent pas une seule seconde à marquer des essais à une passe sur un changement de main grâce au véloce Jeff, qui n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’il n’a pas de passes à faire !

Triste spectacle offert donc par une équipe qui, se sentant plus forte sur le papier, sentait finalement l’aigreur sur le terrain. Un peu plus de magnanimité sur le pré ne ferait pas de mal. Jeff, au grand coeur, sentit qu’il fallait se faire excuser et nous gratifia d’un magnifique cadrage-débordement cassant les chevilles d’un bigarré aux abois.

Côté bigarré, même si ce ne fût pas flamboyant, le niveau fut correcte et la balle voyagea entre des mains alertes.

Le fait de match fut incontestablement cette course folle de Dudu à l’aile. Mis sur orbite par Régis et coursé par un Fayou accrocheur, il se lança dans une chevauchée mde 40m laissant pantois l’assemblée. Fontaine de jouvence, produits dopants, vie saine et équilibrée, nombreux sont les Archiballs admiratifs qui souhaiteraient avoir son secret.

Dospi était de trou. Placide, calme. Coco was there. Entouré de Pépé, du prof, d’Hamilton et de notre Jacouille. Peu à peu la chambrée gagna en nombre. Ils descendaient l’escalier, un à un. Cambot, le vieux quatre, ceux du pré. Et la tablée se suffit à elle-même. Un tout parfait. Il est rare que le tout soit parfait. Il l’était. Nous avions fait nôtre la devise de la Comédie française : « Être ensemble et soi-même. » L’art du vivre ensemble.

L’art du recevoir est une adresse accusée à la passe. L’entrée se fait par tradition au début. Pépé a sonné depuis un moment l’appel de l’estomac. Le béret est notre horloge. Le bout est son siège et en celui-ci nous chérissons notre bout. Gloire au trou! Le vieux sans quatre derrière est un gardien du temple. Le vieux avec un quatre lui garde la patate. Son aiguille pointe la règle dans l’éducation du castor: « A partir de 22h le castor tu nourriras … » Pour le bar, c’est du conditionnel à queue plate dans l’imparfait du suggestif qui se branle de la salade en attente. Les gars ont soif! Les cacahuètes et les chips n’ont pas besoin de vinaigrette. La plaidoirie n’est pas recevable même si l’avocat se délecte de ne pas être coupé en deux et garde son noyau dur au chaud. A force de nous casser les noix autant les mettre dans la salade. Dospi est dispo et cite Pascal. « Rien ne donne plus de sérénité que la sincère recherche de la vérité. » Une belle entrée en matière pour notre hôte qui assure. Les histoires sont des salades pour certains et des vérités pour d’autres. Il y a du jambon dedans. Coco du haut de ses 90 ans contemple la verdure. Tiens il y a aussi du fromage dans la salade. La découverte sublime et ouvre les écoutilles. Le tarbais en bon haricot prêche le grain et distribue ses offrandes. Avis aux amateurs! Le haricot n’est pas salade, il est Tarbais. Et son goût vaut la chandelle. Quelle claque mes amis, le cul m’en tombe. Hervé prend des notes sur le sujet et se souvient. Ses cheveux repoussent souligne CrouCrou. Le temps des Dalilas est fini pleure le Samson. Croucrou sur le sujet reste muet en cheveux. Les deux sont branchés et se souviennent…

Nous profitons de cette photo pour te souhaiter un joyeux anniversaire Zeille. Nul doute qu'Hervé a dû bien souffler sur ta bougie...
*Accord oral de nos castors "différents" pour diffusion

Le rôti est un art simple. Une danse avec le hasard du contrôle. À la fois tendre et dure, à la fois rouge et sombre, l’ouverture dans son demi cimente la bonne surprise. Le cœur est tendre et son centre est rouge. Dospi est divin. La cuisson chante son pinson. Titi pleure. L’éloge le rôtit sur place. Patates d’automne et haricots dits verts et l’assiette est parfaite. Dospi réalise un parcours sans faute.Gloire à Dospi! La chanson sera monotone.

Pour la joie de Coco, le lancer fut parfait. Pas l’ombre d’une casse. Il y a des soirs avec. Au désespoir de certains, pas le moindre fromage mais une profusion de desserts. Dospi a l’âme enfantine : cornets, tartes, cannelés. Pioupiou entonna sa chanson monotone. Elle fut reprise sans enthousiasme. Le monotone n’est guère emballant. Nous préférons la diversité.

Une belote de comptoir condamna Jeff à une défaite sans bavures. Son audace n’est pas à la hauteur de sa main étique. Il a beau tenter le diable, il se retrouve gros Jean comme devant. N’importe, il a du panache.

La nuit nous tendait ses bras. Une nuit d’automne. Fraîche et douce. Le monde pouvait fuir sa démesure, nous étions bien, épuisés, repus. Le vieux quatre sifflotait une bohème arménienne lors que le Bardibule scandait Rimbe, l’homme aux semelles de vent, songeant à Bardatruc et à ses petits crampons roses.





07 octobre 2018

Serge, de la lentille au pack

Par le Barde et le Bardatruc

Mais qu'avait donc fait Peyo pour mériter cela !

Avait-il refourgué des polos Archiball avec un logo de ragondin, une doudoune fourrée au poil de pubis de bouc, des chaussettes de Jean-Marie Messier, un costard Archi dessiné par Max Guazzini ? Toujours est-il qu'au vu des passes qui lui ont été envoyées à l'aile toute la soirée, son karma devait être cramé.
Le pauvre homme est forcément coupable puisque c'est bien toute son équipe qui lui envoya des passes au choix : de maçon priapique, de géomètre strabique ou encore de gynécologue parkinsonien.

Il n'est bien évidemment pas question de critiquer l'une ou l'autre de ses professions puisque constituant potentiellement un groupe humain, cela ouvrirait la porte à une stigmatisation, voir une ségrégation. L'Archiball doté par nature d'un humanisme universel ne pourrait s'y abaisser et puis n'importe quel maçon à la gaule, géomètre loucheur ou encore gynécologue à la tremblante, aurait mieux fait de toute façon. Quelle bande de bras cassés, rien d'étonnant donc qu'au trou, tous les coéquipiers de Peyo trouvèrent cet entraînement calamiteux ! Tu m’étonnes...

De l'autre côté, une équipe certes un peu juste physiquement et peu rigoureuse sur le placement défensif mais dotée d'une gestuelle alerte et créative en particulier celle des nouvelles recrues.
L'avocat en "maître" du jeu joua avec justesse un petit côté et fût à l'origine du plus bel essai de la soirée incontestablement. Dudu, comme à son habitude, sema la zizanie dans la défense, tandis que Zenfy nous régala de ses plongeons défensifs.
La partie s'allongea tard afin de laisser le temps à l'équipe de Peyo de lui offrir enfin une "offrande".

Lasse et choquée par ces défaillances rugbystiques, la troupe prit le chemin de la douche puis du trou.

Sergio s’était mis en quatre ; c’est la meilleure manière d’être soi en œuvrant pour les autres. Il assura. Tout fut méthodiquement préparé. En sorte qu’il pouvait se livrer à une belote avant que la troupe n’arrive. Flanqué d’Hamilton, Jacouille et du vieux quatre.

La vie du mardi, au trou, connaît d’indispensables préliminaires. On en parle peu afin de donner au pré la légitimité qui lui revient. Mais ces préalables sont essentiels. Les vieux mettent les assiettes, Stéphane débouche les bouteilles et, cela va de soi, l’officiant officie...

Donc, Sergio avait bien fait les choses. Il ménagea l’entre-deux en entrée. Il satisfit l’été et l’automne par une salade mêlée. Betteraves, endives, gouda, noix s’enlaçaient dans de vastes saladiers. Il n’en resta pas une miette. Quel art de la prévision ! Nous étions une bonne vingtaine ; la table était pleine. De petits jeunes ponctuaient la nappe de leur présence virginale.

Serge enchaîna par des saucisses lentilles. Pourquoi me direz-vous ? Et bien parce que Serge aime les saucisses et les lentilles. Ils les aiment tant que les rations servies furent gargantuesques mais agrémentées de moutarde « Fallot » si chère à notre Jacouille, cela glissa dans nos cous tel du maïs dans celui d’une oie au temps de nos grands parents. De cette époque ou le niveau de conscience du français moyen n’était pas assez élevé pour s’interdire de faire souffrir un être vivant. Alors qui mieux que Serge, toujours à la recherche de la pureté dans la passe pouvait mieux porter ce message de pureté végane. Alors merci Serge pour cette prise de conscience et ce de la part de tous les Archiballs ou presque !

Le lancer fut chirurgical. Autant dire que le doc l’apprécia. Le chirurgical n’exclut pas l’audace. Reste que pas une assiette ne se brisa. L’école lourdaise qui fit de la main l’essence du rugby a fait de beaux petits. On craignit le pire pour le vieux quatre. Après avoir rasé quelques verres, l’assiette s’arrêta devant lui. Coco aurait été heureux. Hamilton salua le maître.

Pépé et le vieux quatre conversaient sur les grandes heures du BEC, histoire de donner au bon vieux doc la présence qu’il ne peut plus nous offrir. Sergio évoquait les grandes heures d’Argelès, de la Seyne. Il y eut un débat sur l’année où l’on autorisa les remplacements. Il resta sans réponses. Le vieux quatre paraissait s’autoriser quelques fantaisies avec l’histoire. Mais c’est ainsi que naissent les légendes. Et le vieux quatre en est une.

La tarte aux pommes était tendre et croustillante. La grâce efficace en somme. Ou comment donner à l’ordinaire les vertus qui lui reviennent. Jacouille et le Prez appréciaient. Comme ils apprécièrent le rhum à damner tous les saints que Sergio déposa dans nos verres. Amélie roucoulait ; Croucrou cacardait ; Peyo jasait. Et Alban, tout au bout de la table, stridulait. La vie est cigale.

Il y eut une belote de comptoir. Perdigue en fut après avoir encaissé les recettes du soir. D’autres commerçaient. Rien que de très banal et de si agréable. La grâce ordinaire de la vie.

Une nuit d’octobre nous attendait. Douce et fraîche. Hamilton et le barde enfourchèrent leur cycle rouge. Il y avait de l’agitation à la Victoire. Sergio songeait à ses montagnes. Le vieux quatre remontait vers ses pénates en chuchotant des vers de Verlaine, épris par les langueurs monotones du temps qui passe. Mais j’ai de beaux restes se disait-il. Et de sourire à la lune.

29 septembre 2018

Jacouille a encore sauvé une...burne !


 Par le Barde et le Bardibulle
C’est l’automne. L’automne est une sensation. Peu importe les jours, les dates. Le temps réel est celui des saisons. Notre corps le sait et il se moque bien de l’arbitraire des calendriers. C’est l’automne. Le pré n’y échappe pas. Qu’il soit de Musard ou d’ailleurs.

L’automne, comme en hiver ou printemps, Dudu tourne autour du terrain. Une manière comme une autre de faire la nique au temps. Si Jean-Phi arriva sur le tard, c’est affaire de vendanges. Pour une raison assez obscure, il vint avec son chien, s’épargnant, cependant, de le lâcher sur le pré. Sergio, lui, songeait à ses montagnes et au temps qui passe. Titi allait ses mélopées de pinson. Le chant du pinson se moque des saisons.

La partie fut frétillante. Le maître était là, toujours de noir vêtu. La gonfle virevoltait comme les feuilles mortes au vent. Ce fut vif, indécis. Quelques maladresses parsemèrent le cours d’une joute bon enfant. Point trop de râles. L’équilibre était de rigueur comme dans un tableau de Léonard. Jeff fit des passes sur un pas ; le petit côté l’emportait trop souvent sur le grand. Et le doc taquinait les grands espaces.

Au trou, la Jacouille suppléait Bernachot. Il est un peu nous tous à lui tout seul Jacouille ; c’est notre trait d’union. Il mériterait d’être béatifié. Loué soit-il ! Grâce lui soit rendue ! Élevons notre être jusqu’à lui !

Tout commença par une soupe au potiron avec une touche de crème fraîche et des pincées d’herbes. Une action de grâce, onctueuse à souhait. Servie par le Bardibule et le Barde. 
Il se dégageait des cuisines un parfum qui ne trompait pas. La tripe serait de rigueur. Et quelle tripe.

Pas de Bernachate. Il fallait un lanceur. Le Barde s’y colla. Il y eut peu de casse. Pépé ne broncha point. Vint le fromage. Un camembert à souhait.

Pépé a abandonné son béret. Il soupire la nostalgie. A sa droite la chaise est vide. L’automne ne craint pas l’hiver ni les oreilles en chou fleur. La tête en a compté des poires et ne manque pas de pif pour nourrir l’histoire du trou. Le palimpseste souffre. L’indélébile s’efface et l’éphémère dure. La bible doit se relire. C’est quoi ce bordel. Ils sont devenus trous ! Rien à voir avec la gicle du citron mais l’histoire s’efface à défaut d’adhésion. Pour preuve les fouilles récentes ont mis au grand jour le fossile néanmoins bien conservés du suce dit béret datant de l’ère castéropaléozoïque dans une pierre qui hume bon la banane. Des poils de castor sont en analyse… La traçabilité au carbone 14 ferait chier des saucisses à un herbivore du début du vingt-unième siècle. « la temporalité du trou se mesure en béret recyclé » me souffle Pintxe en insoumis de la cause à essais. Présent et chapeau pointu, ovale en pointe ! La coiffe se dégarnit pour que les assiettes se remplissent. La tradition l’exige. Jacquouille le béret il s’en branle il garde la patate et ses bonnes recettes. Pépé garde le bout et astique le notre de belles histoires. Tcho astique le sien, son oiseau dans ses montagnes adoptives dans l’attente de nouvelles ouvertures. Pépé quitte sa coiffe comme certain laisse le trou à d’autre. Le relais mérite une bonne transmission. C’est le noyau du rugby, pour avancer il faut compter avec ses arrières.

Une belote de comptoir entre jeunes se dressa. Les plus vieux prirent la poudre d’escampette. La lune était belle. Hamilton enfourcha son cycle rouge en fredonnant des airs de Louis Couperin. Bardatruc récitait son Jean Ristat et le Bardibule son Shakespeare. La nuit était fraîche, une nuit de septembre. La Jacouille sifflotait les quatre saisons du défroqué de Venise. On aurait dit un ange.

22 septembre 2018

Avec Jérôme au trou, jamais le servi cale


Par le Barde et le Bardatruc


Quel entraînement mes amis,

Après une première session un peu difficile physiquement, le rebond tant connu des sportifs de haut niveau arriva une semaine plus tard ! Oui, le métabolisme du castor est un peu particulier et non il n'est pas lent. En effet, étant donné les litres de bière engloutit la semaine dernière pour commémorations joyeuses et festives, il semble normal qu'une semaine soit conforme et surtout nécessaire à la survie d'un foie de castor.

Jamais la balle n'arriva autant à l'aile et de plus, ce qui ne gâche rien, pour filer à l'en-but.

Placé entre La Piballe et Titi, le narrateur eut la joie intense de vivre la justesse de passe d'une époque qui a leurs yeux ne s'effacera jamais.

Cependant, le fait de jeux fut incontestablement cette échappée en solitaire et plein champ de Gwen. S'il avait pu l'enfiler, c'est certainement le maillot de Toulouse qu'il méritait. Une fois le premier rideau percé, il chaloupa dans une défense totalement désorganisée dans l'attente de ses coéquipiers un peu surpris, il faut bien le reconnaître, que Gwen prît le trou sans coup de casque.
Soutenu par Seb, relayé par Zeille aussi rapide que son maxi scooter, l'équipe adverse fut proche de la syncope.

La saison commence donc sous de bons auspices ; le pré était garni. Les contraintes musculaires du maître s’étaient dissipées. Tout de noir vêtu, il fut montre de son savoir. Le geste juste, économe, élégant. La classe en somme. Gwen avait des fourmis dans les jambes lors que Titi nous la joua plutôt cigale. Une manière comme une autre d’être un pinson.

Le cœur était à la gambade. Le doc escomptait des boulevards, Perdigue filait droit et Jean-Phi recouvrait son goût pour les travers. Le Tarbais allait ses courses vives et tranchantes. Maxime assurait. Une belle soirée de fin d’été agrémentée par de jeunes pousses.

La joute se déploya rapidement sur le grand terrain. Cette soif d’espace est de bon augure. Si les ouailles de Seb prirent les devants, les petits de Titi parvinrent à remettre les pendules à l’heure. En sorte que l’équilibre fut de rigueur. Somme toute, c’était juste.

Au trou, Jérôme était bel et bien là. Guitou aussi. Pépé aussi, cela va de soi. Le Prez poursuit son rétablissement et se contente de trou, faute de pré. Amélie devisait derrière le comptoir. Calmement. S’attachant à rappeler les vertus humaine qui président à la vie d’un groupe. Le prof buvait de l’eau en songeant à d’hypothétiques ti punch. La Jacouille était au mieux ; comme d’ordinaire. Le mieux lui va bien. La tablée se répartit autour de la nappe. Lolo et le vieux quatre entouraient Guitou.

En entrée une salade printanière pleine créativité mais également de carottes, betteraves, maïs, champignons accompagnée d'un pâté à se damner. S'il est besoin d'une preuve, demander à La Piballe ...

Puis Jérôme, toujours assisté de Gwenn confortablement assis à l'autre bout de la table, nous servit un riz à l'espagnole épicé. Ce dernier était si bon qu'il n'y eut aucun débat sur l'origine catalane ou castillane du riz rond et petit patapon.

On craignit le lancer de Jérôme. Les premières assiettes nous donnèrent raison. Puis, la raison l’emporta ; Gwen surveillait son petit. Le fromage était abondant.

En dessert, une délicieuse tarte aux poires de la maison du pâtissier.

La soirée s’étirait. Une belote de comptoir se dressa. Jeff provoqua le hasard sans succès. Titi devisait avec le Barde et Hamilton. Quelques verres de jet, quelques galopins. Nous retrouvons nos us.

Le Bardatruc prit son vélo. Lui vinrent ces vers d’Aragon :

« C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent Ils ont le coeur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent des voix. »

Le Barde prit son vélo. Lui vinrent ces vers de Castille

"Cuando te guste el arroz español,
Lávate los dedos antes de la "pignole" !"

14 septembre 2018

Les bougies de bouffe: une nuit rocococambolesque!

 Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc
 

C’est la rentrée. Après la boule, la gonfle. Pas l’ombre d’un nuage. Un ciel pur. L’été traînait encore ses guêtres. Nous étions une bonne vingtaine. Avec de nouvelles têtes. Dudu et moi-m’aime incarnions le passé. Si les premières minutes furent incontestablement à l’avantage de Sergio et sa bande, le reste fut, sans conteste, l’expression de la domination adverse. Un certain équilibre en somme.

Un homme vêtu de noir faisait son grand retour : le maître. Il n’a rien perdu de sa vista. La passe est toujours aussi sûre et l’œil aussi vif. Le Tarbais virevoltait. Damien volait. Les jeunes pousses nous obligeaient à un rythme haletant dont Titi ne prenait pas ombrage. Les bardes allaient leurs courses variables.

Mystère de la nature et/ou de la technologie, il y avait plusieurs escadrons de moustiques au dessus du terrain synthétique. Ces petites bêtes dont l'utilité sociale reste à démontrer puisque bien que participant à la pollinisation, ils sont à l'origine de 750.000 décès par an faisant passer les automobilistes pour de petits enfants immatures ce qu'ils sont d'ailleurs, avaient décidé (les moustiques) de pourrir la séance d'étirements post- entraînement. Ceux qui portaient des shorts larges se firent alors sucer, sans grand plaisir toutefois.

La suce s’essouffle sur le sujet. L’art de la gonfle sur le pré comme de loin trouve sa gloire dans l’air du temps. L’insecte pique le castor. L’attaque des mosquitos efface nos mojitos estivaux. Cestui-là se morfond des mets locaux de là-bas. Vu d’ici tout nous semble maintenant bien loin sans une calypso en pointe. Et l’été porte bien son nom. Le jeu aime la brise de la bise, vent doux pour certains tornade pour d’autres. Bref le jeu suce cité en dit long sur la fin de l’été. Adios Porthos et Aramis il y a ceux qui ont leur cannes et ceux qui cherchent le second souffle. Calypso où est tu ? Il n’ y a pas que les moustiques qui ne manquent pas d’air. Le jeu fut brillant et bruyant à souhait comme un mardi que nous aimons. La première renverse de l’aire du jeu est de bonne augure pour nos 50 ans. Qu’il est bon de courir sur la longueur de retrouver les vueltas de Sergio, le jeu sans balle de notre pintxe qui s’emballe. L’avocat en diablotin… Nos viticulteurs imberbes d’un côté et barbus de l’autre prêts à vendanger. Ils s’entrainent pour la semaine prochaine. La table mérite un labeur. Bref nous eûmes des essais opportunistes et des essais de de génie… Thomas speedy des essais de génie…

Poulpo et Zeille, probablement conscients de leurs excès estivaux restèrent courir en bord de terrain. Ils savent combien cette nouvelle saison sera longue et exigeante pour leurs corps d'athlètes.

Au trou, deux anniversaires se conjuguaient. Cent cinquante années nous attendaient pour nous combler. Coco et Amélie étaient de mets, ceints d’un tablier blanc. L’expression de l’immaculée conception. Michel et Joël entouraient notre Prez.

Autour de quelques acras, de petits boudins, le ti punch caressa nos palais. Le prof ayant confondu l’eau et le rhum servis dans les pichets, posés sur la longue nappe blanche, et ayant versé le divin breuvage dans l’évier, au grand dam de Coco, de nouvelles bouteilles furent acquises auprès de l’épicier du coin par Fayou.

CocoCambo est le cri d’un temps en bouffe. Les deux sont bien nés. « L’âge on s’en fout tant que la cocotte fume. » s’exclame la masse. L’intemporel est dans le plaisir de l’instant. Le pays des extases unis vous salue. L’indépendant est signée et son siège agrandit le trou. La déclaration est faite Coco le rappelle « l’indépendance rend addict ». Lolo donne le Lala de notre hymne. Le prez dans ses prezzes mettent du mouvement dans la manœuvre. Gloire aux castors. La coiffe de chef est de rigueur. La concentration de chefs donne de la profondeur au trou. L’histoire se fait en repère. Pas de salades qui ne tiennent suite à la charcutaille en masse. Ils envoient de la tomate et mozarella. Du coup le trou fait printemps. Le tout est dans la trempouille de la vinaigrette issue de la paroisse Sabite. Les pichets d’eau se font petits et un dicton jaillit de cette tumulte hédonique « Tous les chemins du rhum mènent à l’eau… ». L’équation ne se calcule pas sans retenu. Le zeste n’est plus gloire au zeste.

La suite reste dans les idées. Rôti de veau à la Cambot en ritournelles du jardin carottes et petits pois. La patate pour le vieux 4 on s’en branle. Roro sort sa boussole, le sourire est en coin il aime quand son trou voyage.
 

Le lancer d’assiettes se fit à quatre mains. Il y eut de la casse. En aucune manière, elle n’était due aux lanceurs. Coco goûte peu le fracas de la vaisselle sur le carreau et rouspétait un peu. Pour la forme. Vint le fromage et son chant. Un camembert de haute tenue, un coulant.

Le repas se conclut par des chants. Le doigt, grand-mère, le père Abraham, tout y passa. Les confettis étaient de rigueur, Amélie agitait sa bombe serpentin, le champagne coulait à flot. Quelle belle soirée sous les auspices de nos deux natifs de septembre. Coco et Amélie font la paire. Les hasards du calendrier sont une chimère. Les vertus du signe de la vierge sont innombrables. Deux vierges valent mieux qu’une. C’est une évidence.

Une nuit de septembre étoilée nous prit sous son manteau. Hamilton serpentait sur le bitume capricieux des cours. La Jacouille chantonnait. Coco pensait avec affection à ses petits. Amélie souriait aux étoiles. La vraie vie reprend ses droits. Et c’est si bon.