16 novembre 2018

Peter, le gastronome en culotte courte

Par le Bardatruc
Un entraînement honorable ce mardi, en tout cas sans commune mesure avec les entraînements calamiteux des deux dernières semaines. Etait-ce lié à plus d’équité dans les équipes, un placement de chacun plus adapté à son niveau ou tout simplement la volonté sincère et amicale de transmettre le ballon à son coéquipier. Le rugby est avant tout une histoire d’amour mais entre...hommes en fait.

Pour certains, cela n’est pas possible et pourtant. Ce mardi, même si ce ne fût pas la passion de "Casablanca" (1942), "Un homme et une femme" (1966), "In the mood for love" (2000), il y eut de nombreux gestes rappelant sans aucun doute "Brokeback mountain" (2006). Pour ceux qui ne l’ont pas vu, c’est une très belle histoire d’amitié virile entre deux cowboys chevauchants mais sans... cheval.
Bon bref, vous l’aurez compris ce mardi, ce n’était pas une quinzaine d’hétéros macho frustrés par le boulot, les emmerdes, la rocade, etc...mais plutôt une quinzaine d’individus plus complexes qu’il n’y paraît. Des individus altruistes, à l’écoute du désir de chacun de leurs coéquipiers afin de leur faire prendre le trou, élargir les espaces, jouer en profondeur. L’atmosphère était à la fois troublante et très gaie !

Jeff, habillé d’un short noir très ajusté, joua le maître de cérémonie. Une main de fer dans un gant de velours, il soumit, pour leurs plus grands plaisirs, les autres joueurs à toute ses décisions.
21H30 sonnait et tout le monde s'en alla trottiner vers les douches, mais chut.

Au trou nous attendait Peter. En cette période de commémoration de la fin de la grande mais surtout horrible guerre, Peter avait décidé de remettre l'amitié Franco-Allemande à l’honneur en s’habillant d’un splendide costume germanique. On ne le voit pas bien sur la photo mais Peter portait une salopette courte du plus bel effet d’où le titre. Comme le faisait finement remarquer Poulpo prenant son plus bel accent allemand : “Ce soir, nous sommes accueillis par le coussin Peter !”. 

A propos d'histoire, Coco rappela aux Castors présents la perte d'un personnage important ayant marqué la vie du club : Jean Pozzo di Borgo. Nos pensées vont à sa famille.

Les agapes teutones pouvaient alors démarrer. En entrée, des rillettes à base de joueurs brésiliens hachés par la Manshaft lors de la demie finale de la coupe du monde 2014 (score 7-1). La présence de cornichons confirmait définitivement l’origine footballistique.

Puis une “kolozale” choucroute aux saucisses de Francfort et Strasbourg. Ouvrons ici une parenthèse culturelle car si la saucisse de Strasbourg est au bœuf, la saucisse de Francfort est au porc. Pour les mémoires les moins plastiques, retenez ce moyen mnémotechnique : fort = porc, bourg = boueurf.

Jacquouille, en chef de rang rigoureux, insista pour qu'une saucisse de chaque, une patate et 500g de choux soit servie dans la trentaine d'assiettes implorantes. Accompagné de bière, offerte étrangement par un président rappelant que l’AG aura lieu le 11 décembre, les ventres se remplirent jusqu'à ce que les dents du fond baignent.

Évidemment, il y eut des conversations sur cette quinzaine de clown portant un maillot bleu avec un coq et jouant à la baballe au stade de France. Certains affirmaient le plus sérieusement du monde qu'il s'agissait de l'équipe de France de rugby, mais nombreux n'y croyaient pas ou plutôt plus.
Côté UBB, l'éviction de Rory Teague, alias "Strange smile", permettra, nous le souhaitons, à certains de jouer plus décontracté.

Le lancer d'assiettes fût légèrement anxiogène mais finalement assez réussi. Peter, dans sa grande générosité, mit probablement de sa personne dans le fromage qu’il nous servit puisque ces derniers sentaient fortement des pieds, à moins que ce ne fut du Livarot et du Munster.

Une tarte bavaroise "ossananas" et autres fruits de saison de l’autre bout de la terre cala les plus gourmands.

La belote fût intimiste,seulement 5 joueurs, et parfois spectaculaire 2 super baraques de Perdigue obligent. Elle fut remportée par Zinzin alors que Perdigue essayaient d'embrumer tout le monde sur la belote-rebelote, dix de der, un café et l’addition. Sa dernière super-baraque ratée permit aux trois avant-derniers de finir second et lui troisième et dernier.

A sortir du trou, la nuit était douce. Le Barde, resté chez lui, lisait ces vers de Baudelaire qui lui sont chers :
C’est une femme belle et de riche encolure,
Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure.
Les griffes de l’amour, les poisons du tripot,
Tout glisse et tout s’émousse au granit de sa peau.

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