23 novembre 2018

La réunion du Prez est une île


Par le Barde et le Bardatruc

L’hiver pointe le bout de son nez. Un froid sec. Nous étions un peu plus de vingt. Sergio et le Tarbais faisaient la paire. Cela ne fut pas suffisant pour l’emporter. En face, le vif et l’adresse étaient de rigueur. De jeunes pousses parsemaient avec bonheur le pré. La maturité ne fut donc pas suffisante pour dompter leurs ardeurs. Pourtant, Amélie faisait son retour. Il a de beaux restes Amélie.

Je crois que les crampons roses de notre Bardatruc, en ces temps de jaune, jouèrent beaucoup dans l’inspiration et la célérité des siens. Il y a des soirs avec talent. Cette petite pincée de rose ne saurait y être étrangère.

C’est donc sur grand terrain que le talent des Castors s’exprima malgré l’absence du Bardibule. La feuille de match ne fut pas une fatalité. Ainsi l’équipe la moins étincelante sur le papier mais probablement la plus homogène surclassa une équipe peut-être trop en attente de ses individualités. Ne pas se méprendre tout de même sur l’adjectif “moins étincelant” car les magiciens Dudu et Titi y étaient présents permettant ainsi à la citrouille de devenir un carrosse. Le Barde, du mauvais côté ou plutôt du côté mauvais, compta ainsi les essais encaissés comme il conta l’histoire de Cendrillon à ses enfants : des dizaines de fois. 

Si l’humilité et les courses félines d’un invité, malgré ses 40 ans, fit perdre le sens de l’hospitalité à certains, le fait de match fut sans conteste le dernier essai d'Alexandre qui cassa les chevilles de ... dans un périmètre pas plus grand que le mouchoir brodé d’Hamilton. Pour la petite histoire, Alexandre travaillait auparavant dans un parc aquatique où il présentait quotidiennement un numéro connu mondialement. Ainsi, déguisé en saucisse rougail recouvert de sauce tomate au sang de cochon, il devait traverser un bassin de 5 mètres de large dans lequel barbotait un requin bouldogue “réunionnais” de 7 mètres de long. C’est durant ce spectacle que Fayou l’a découvert il y a peu. Il s’est alors dit qu’après plusieurs centaines de requins humiliés, Alaexandre pourrait facilement se reconvertir à l’aile...de raie.

21h20, grand terrain oblige, la troupe s’en alla prendre une douche bien chaude.

Le Prez était en cuisine. Un Prez plus barbu que jamais. De vastes saladiers, gorgés d’endives, de noix et de bleu, attendaient nos mains gourmandes. Après une bière salvatrice, nous entourâmes la table. Pas une place vide.

Un président se doit d’agir dans la continuité, enfin c’est la vision qu’ont toutes les démocraties occidentales en panne de vision et/ou de nouvelles utopies. Notre Prez pouvait-il échapper à ce mouvement de fond ou bien succomba t’il au buzz actuel des réseaux sociaux à savoir la rougail-mania ! Et bien non, notre Prez souhaite simplement lancer le trophé du meilleur rougail Archiball. Le comité de la cuillère de bois, instance indépendante et seule légitime, est en train d'étudier cette fake news (fèque-niouze).

Deux semaines après l’excellent rougail saucisses de Montbéliard de notre Poulpo, le Prez avait donc décider de nous présenter son rougail saucisse à la Nansoutaise. Et bien ne vous déplaise, en mangeant la Nansoutaise, nous nous aimions le temps d'une chanson.

Les victoires des clowns face à l’argentine n’impressionna personne contrairement à celle des Bleues. Le Barde a bien raison, les “filles” seront championnes du monde avant les “garçons”.

Avant que le Prez ne lançât les assiettes, Amélie nous parla de ses six poules. Il s’est pris d’affection pour ces volatiles. Même si son jardin souffre de leurs becs voraces. Chaque matin, notre plâtrier céleste va cueillir avec dévotion deux ou trois œufs. Il se plaît à ce rituel généreux. Il se substitue à celui de ses poussins du CABBG. L’art de tourner la page en quelque sorte.

Le lancer fut vigoureux et précis. Quelques mains inattentives laissèrent choir ce don présidentiel. Pas la Jacouille. Elle sait donner et recevoir notre Jacouille.

Il y avait quelque chose de Laurie dans le gâteau au chocolat. Cette petite touche si délicate qui rend la vie plus douce. Titi appréciait.

La nuit recouvrait de son manteau les Capus. De pauvres hères se chamaillaient sur le pavé. Hamilton n’avait d’yeux que pour les pléiades sur son cycle rouge. Le Bardatruc se disait qu’il lancerait bien la mode des gilets roses pour ne pas laisser ses crampons orphelins. Et le Prez arborait un large sourire en songeant à ses petits.

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