Par le Barde et le Bardatruc
Par quel miracle la pluie nous épargna-t-elle ? Ceux qui avaient déserté Musard au motif du temps s’étaient fourvoyés. La gonfle, de toute éternité, se moque du temps qu’il fait. Le pré se foule avec ou sans pluie ; il est accommodant.
JB ne nous observait pas ; il était au trou. Par contre, le Poulpe commit quelques foulées alors qu’il était de bouffe, histoire de nous épater. Et le Prez poursuivait sa remise en forme en ceignant le pré de sa foulée superbe.
Comme la semaine dernière, le déséquilibre était de rigueur. En sorte qu’une équipe fit pâle figure. Ses ballons tombaient à gravelotte, ce qui, soit dit en passant, ne saurait être imputé à sa rivale d’un soir. Mais, celle-ci possédait ce mariage du geste et de la vitesse sans quoi le toucher est peu de choses. Le Barde gémissait un peu demandant à ce que justice soit rendue. Le Tarbais n’écoutant que son cœur changea de camp. Au grand dam de Dudu qui n’aime rien tant que le statu-quo.
Le rugby est affaire de passes ; l’affaire est entendue. Et de lucidité. La tête joue son rôle. Un bon regard supplée souvent à la célérité des cannes. Et une bonne gestuelle. Il faut laisser du temps au temps comme disait l’autre. Soyons patients. Tôt ou tard, ils dresseront leurs minois, iront droit, feront une passe sur un pas. Et la vie sera belle.
Faire traverser le terrain au ballon peut paraître peu ambitieux mais après tout c’est l’objectif principal de l’équipe de France et c’est bien plus gratifiant pour le groupe que de se débarrasser irrespectueusement du ballon ou prendre invariablement un trou qui n’existe pas !
Enfin, une dernière remarque ronchonne concernant l’appréciation des en-avants. En effet, ce n’est pas parce que le ballon avance par rapport au sol qu’il y a en-avant comme le démontre cette vidéo, certes anglophone.
Poulpo, le cuistot de bouffe nous accueillit avec ce sourire lumineux que tout le monde lui connaît. Son patronyme n’est définitivement pas usurpé.
L’assemblée était modérément garnie. Lolo était là et Guitou itou. Pas de Titi cependant. Reviens Titi, le Poulpe est orphelin. Pépé trônait et vers les 22:15, il sonna le rappel.
L’ambiance serait tropicale au vu de la bouteille de rhum arrangé posée sur le bar. Mais sous quels tropiques “l’amour se raconterait en musique” s’interrogèrent les plus prévoyants, ceux des îles caribéennes, indiennes ou pacifiques ?
L’entrée trancha, ce sera un repas réunionnais ou presque puisqu’un achard de légumes nous tendait les bras, accompagné … des tranches de boudin béarnais ! Ouvrons ici une parenthèse culturelle. La Réunion, île située dans l’océan indien, découverte par un Portugais en 1500, accaparée par les Français en 1642 et comptant 850.000 habitants soit 100.000 de plus que la métropole bordelaise, est connue et reconnue pour son multiculturalisme. De fait, notre Poulpo pouvait donc légitimement faire cette association étonnante. D’un autre côté, vu la moue de certains quand il n’y a pas de charcuterie...
Puis un rougail saucisses de Montbéliard accompagné d’un riz basmati Pontissalien associées à de lentilles Bisontines.
Guitou, ayant probablement rendez-vous avec la lune, en reprit deux fois sans oublier le piment.
Quel lancer ! Le Poulpe a la tentacule efficace. Pas l’ombre d’une chute. Coco aurait été content. Un chant crémier se leva. Pas de chanson monotone. Rien que cette ode au fromage, familière et mélodieuse. La chanson est bonne fille.
En fromage, un camembert du Piton des neiges et un brebis du Piton de la fournaise, nous permirent de terminer agréablement un dernier verre de vin.
En dessert, la glace à la vanille de Madagascar fût la seule entorse à ce repas Réuniono-Bearno-Franc-Comtois ! Heureusement pour les gastro-intégristes, celui-ci était servi avec un biscuit maison au raisin chocolaté, croquant mais moelleux. Beaucoup de douceur en somme. Pour la joie d’Amélie qui n’aime rien tant que la douceur des choses. Jean-Phi avait déjà pris la poudre d’escampette. La Jacouille était sage, attendant d’exercer ses superbes à la belote.
Il y eut donc une belote, comme d’ordinaire. Amélie s’en tira au mieux. Pour un petit point, Jacouille ne parvint pas à honorer une super baraque. Quel panache cependant. Qui l’emporta ? Peu importe.
Toujours pas de pluie comme nous franchissions le seuil du trou. Le pavé était humide. Pas d’étoiles. Un ciel sombre. . Dans les bras de Morphée, nous rêvions de percées fantastiques.
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