27 juin 2016

Le cuistot de bouffe : Tout … tout… tout… vous saurez tout sur le kiki

Par Le Barde, Bardibule et Barbatruc


Quel entraînement mes amis.

Le changement de temps c'était mardi comme le changement de saison. La chaleur du soleil se fit pesante, tout comme l'humeur générale. Les humeurs corporelles quant à elles, suintaient en conséquence. La sueur salée des corps luttant contre la chaleur irritait les yeux. Bref, le papier collait aux bonbons ! Pascal, en doc averti, avait pris soin de ne pas maltraiter ses pieds en les laissant nus. Lorsqu'il marchait, la sueur de ses pieds s'évaporait telle une naïade en maillot de bain jaune. Titi, homme informé mais branché sur la chaîne "Groenland TV" était équipé du dernier t-shirt manches longues spécial grand froid et vent polaire !

Dans ces conditions extrêmes, difficile d'exprimer son potentiel. Rapidement, la fatigue fut à son maximum et l'agilité à son minimum. La démotivation puis la désolation envahirent le terrain.

Poulpo, si aérien en temps normal éprouvait les pires difficultés à prendre son envol. A peine si il arrivait à dépasser son copain Bob l'éponge. Perdigues essaya bien ses techniques circassiennes mais échouait tel un jongleur manchot. Régis, d'habitude si félin, se déplaçait tel Bambi sur la glace. Le duo Fred Aster et Ginger Rogers (comprenez Serge et Sébastien) malgré une gestuelle toujours un peu sur-joué, n'arrivaient pas à trouver le bon tempo. Les conseils de certains devinrent surréalistes : "au touché, faut pas se faire toucher..."

Bref, lorsque l'esprit lâche, le corps ne tarde pas à le suivre. Ainsi en milieu de partie le Barde et Marc se claquèrent. Alain et Dudu, à voir leurs hures, en eurent leurs claques et tirèrent leurs révérences comme des adolescents "qui s'en battent les couilles" comme ils disent maintenant… les jeunes.

Une pause s'imposa. Les grands castors fauves allèrent s'abreuver et reprirent la partie. Et les dernières dix minutes furent de meilleures factures comme on dit à Biga… (non j’l’a fait pas).

Preuve que la chaleur et le soleil avait tapé fort, en arrivant au trou, le dj du bar d'en face s'était évanoui sur sa platine poussant du bout de son nez le volume de ces enceintes au max sans que cela n’effarouche le moins du monde les gazelles alanguies à ses côtés !

Quel temps ! Cette fois-ci, le bel été est là. Comme un salut à la fin de saison. Et oui, le premier jour de l'été conclut le pré. Une ponctuation familière, une sorte de point virgule - qui n'est plus si familier que ça, j'en conviens ; raison de plus pour lui redonner un peu de vigueur.

Le cuir chanta. Fête de la musique oblige. Je ne pus être du concert jusqu'à son terme. La faute à de vieux muscles. L'on m'a dit, au comptoir, que les langues se délièrent et que la chaleur y était, sans doute, pour beaucoup. Le pré a des allures de parlement qu'elle que soit la température. Été comme hiver, il rouspète, demande le respect de la loi, vocifère, exagère, maugrée, cligne, clabaude. Qu'il soit synthétique ou pas.

Moi, je regagnais le trou où Kiki était de circonstance. Les capucins bruissaient. La musique est un bruit ; elle est parfois un art. Nous avions fêté la sainte Cécile, mardi dernier. Avec JB à la guitare : une assonance avec Mozart.

Au trou, JB fredonnait encore Rio Bravo. Le Préside itou. Kiki avait disposé ses plateaux d'huîtres comme de bien entendu. L'huître est laiteuse en été. Le citron adoucit les mœurs dit le vieux quatre. Le château Respide était le bienvenu. Un Grave comme on l'aime. Amélie aime le grave et se moque de l'aigu. Il laisse ça aux besogneux de la zizique. Entre deux mollusques, le Préside ne se lassait pas de siffloter Rio Bravo.

Il y avait du rhume dans l'air à défaut de rumba. Les victimes étaient nombreuses. Pépé en tête qui pestait contre les flonflons trop appuyés à son goût du dehors. La porte refermée ne nous épargnait pas des flonflons de la fête." Il faut vivre avec son temps mais savoir fermer la porte" s'exclama le Tcho. La Jacouille opina du chef et chanta un air de la Tosca d'une voix fluette mais juste.

Kiki sans ses huîtres c’est comme un couvent sans ses sœurs. Cela pose question. La mer nature est faite pour écrire de nouvelles histoires. L’ami râle en son absence ! Les huîtres en plateau font montagne tellement la marée est haute. Les huîtres sont bonnes et charnues, point de laitance. Le seul blanc présent est un grave. Le Sabite n’en tiendra pas rigueur, puisque son terroir est tout autre. La confusion est impossible hors mis celle des sens. Le blanc sec des Graves accompagne à merveille les fruits conchylicoles de notre bassin. La technique est individuelle dans l’ouverture. Il y a ceux qui passent par les côtés d’autres sans préliminaires par le derrière. Le tout est d’éviter les coquilles dans la chair. La croustille pour nos palais est risquée. Certains combattent la déguste au couteau, d’autres à la fourchette qui se fait naine pour l’occasion. L’ambiance marine est ainsi, elle se sépare des coquilles pour mieux profiter des douceurs de la vie. Titi s’y connait en huitre, il les mange les fesses mouillées, chaleur et ambiance oblige. La bête garde son élément et s’oppose moins à son destin. Le castor fait dans la communication. Comment faire parler l’huitre qui n’est pas claire. La logique de Pascal à table est de se servir 4 huitres plusieurs fois. Jacquot curieux trouva ce remplissage différent du sien. Le castor traiteur les mange par six avec une tartine de pâté. La mathématique se rapproche de la logique de Pascal qui reste cartésienne. « Quatre plus quatre font huitre ! », un point c’est trou.

La marée descendue nous partîmes sur terre pour savourer un rôti et ses légumes. Le choix est varié, c’est kiki à la régale. Les haricots sont de sortie pour nous mettre au vert. Les patates pour les plus gourmands trouvent place dans l’assiette. La table est remplie, le chef de tablée à son poste. Le gouvernail pointant la ripaille.

Le trou est rempli et les chansons sont cotons à l’intérieur et hors ouate à l’extérieur. Notre hôte mérita la chansonnette. Celle des grands cuistots ! Nous serions dans une arène il aurait reçu les deux oreilles et la queue, au trou c’est différent l’éloge se chante. Kiki est un pelotari il signe le rappel au mur à gauche. Le Prez de même se leva en grand minaret qu’il est lui aussi. Les plaisirs et les nostalgies de Casa méritent une pensée. Les castors sont revenus de leur pèlerinage et les bons contes font parait-il les bons amis. Le Prez a le sens des formules. Jean Phi prit de même la parole pressé par le père Escassut qui tient à ses boules. La partie champêtre sera ensoleillée, les invitations sont faites et quand Jean Phi joue à domicile, Jacquot sort ses boules.

Le lancer d'assiettes fut doux. Pas une fausse note. Kiki connaît la musique. Chaque lancer était pareil à un chuchotement. Le temps d'une salade et le fromage retrouvait son Sabite.

La conversation roula sur les élections à la FFR. "Les cartes sont jouées" dit Serge. Lors que Stéphane, étrangement, trouvait des charmes à Bernie. Il est vrai que ceux de Camou sont un peu frelatés. Moi, je vantais ceux de Simon, Lucien, pas Serge. Puis nous louâmes le petit serin, le protégé d'Amélie. Le vieux quatre ne put s'empêcher de faire l'amalgame entre son nom et l'adjectif homonyme qui caractérise son jeu. Le Tarbais en rajouta sur le nom de vannier et son goût pour filer les mots comme des fibres végétales. Perdigue roucoulait. Il aime le tissu des mots. Et leurs artisans. Le vieux quatre en est un.

Une tarte aux pommes, du café, une belote de comptoir et le trou mettait un terme à sa saison.

En quittant notre nid, le Tcho se remémora Les papillons de nuit, une chanson de 1925 de Charles-Albert Abadie. Et d'y aller de son refrain :


"Les papillons de nuit s'envolent vers la flamme
Comme aux feux de l'amour s'en vont toutes les âmes
Et l'on voit chaque soir sous le ciel de minuit
Se dérouler le même drame
Lorsqu'on entend vibrer le cœur ardent des femmes
Et que l'on voit voler les papillons de nuit."

17 juin 2016

Le cuistot de bouffe: Mozart a une étoile dans la constellation du torro

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc



Quel entraînement mes amis.

À notre arrivée, Musard se refaisait une beauté. Comme le dit la chanson de Mike Shannon (Derniers baisers) : "quand on a raté les barrages, il ne reste plus qu'à aller la plage...". Et refaire les terrains Mike, tu y as pensé ! Et bien le président Marty, oui. Bref, était garé ça et là deux semis-remorques avec tondeuse, scarificateuse, shampouineuse et effeuilleuse. Les plus sensibles disent qu'après le passage de l'effeuilleuse, l'enceinte devient Muse-hard.. .
Autre fait troublant, l'épandage d'engrais sur le synthétique ! Je demandais au charmant opérateur, au risque de passer pour un horrible activiste vert rétrograde si ce produit n'était pas trop toxique. Le brave homme m'assura que bien sûr que non. Cela fait quarante ans qu'il le fait et tous ces enfants sont à l'université. Coupable d'avoir encore pensé à mal entraîné dans cette mouvance délétère réfutant la suprématie de l'homme sur la nature et conscient d'avoir probablement froissé l'homme, je m'enquerrais de savoir où étaient ces enfants à l'université. Sa réponse fut laconique : dans un bocal ! No comment.

Le jeu débuta avec très peu de joueurs. Il semble que la préparation de la prochaine saison n'intéresse pas et ce malgré un recrutement de choix. Je veux parler en particulier de Marc et Alban. Les" petits" commencent à intégrer le plan de jeu. Évidemment, ils ont parfois l'impression que la marche est peut-être trop haute en voyant la chistera cristalline de Jeff ou les feintes de passes d'une autre galaxie de Yodu. On sent bien qu'ils sont à l'aise au touché mais qu'en sera-t-il au plaqué. Ils semblent parfois timorés. Peut-être serait-il nécessaire de désinhiber leurs réticences aux contacts par quelques ateliers plus rugueux. Bon moi, je n’ai pas trop le temps en ce moment...
Les premières passes d'armes passées, Hamilton décida d’échanger sa place afin d'équilibrer les équipes. Je salue ce geste rare car autant le castor a, en dehors du terrain, une éthique, un savoir vivre qui le place dans la catégorie "haute valeur morale", autant à l'entraînement ce dernier est insensible à la notion d'équité. En effet, le castor se satisfait pleinement de la branlée qui l'administre ou bien qu'il se fait administrée. Bon OK, le terme de branlée n'est peut-être pas judicieux. Bref, une fois l'échange opéré, Saint Thomas taquin se fit un plaisir de cadrer puis déborder Alain lui indiquant par la même que peu importe le côté, le lapin Duracel fait toujours la différence. Loin de se conformer à l'image de tortue sous-entendue, notre photographe décida quelques minutes plus tard de déclencher en mode sport. Parfaitement lancé, il prit l'intervalle et fila vers l'en-but. Cependant le commissaire La bavure alias Sabitocho décida de le prendre en chasse tel Maverick dans le film d’art et essai «Meilleure arme». Je l’ai même entendu dire à son coéquipier : OK Goose, I want Hamilton. Alors, comme dans une série policière française avec Bruce Willis, il fit hurler sa 306 diesel et démarra en trombe. Pensant qu'Hamilton allait augmenter son temps d'exposition et donc réduire sa vitesse de déclenchement à moins que ce ne soit l'inverse, il dut tout de même batailler pour maintenir le contact (visuel, visuel, Maverick !). Puis, au moment de passer les menottes, sous-estimant la vitesse de sa proie, ce n'est pas les mains mais les pieds qu'il entrava envoyant par la même, le dangereux libre-penseur s'écraser au sol. Il aurait pu, comme tout bon CRS, le frapper à terre et aller boire une sixième bière, mais il n’en fit rien et s'enquit de la santé d'Alain gisant sur le sol. Alors, comme on disait en rigolant dans la redac de Charlie hebdo : attentat ou pas ? Moi, je n'ai vraiment pas vu l'intention de faire une cuillère, cependant certains m'ont rapporté qu'une enquête de la CIA avait trouvé le film suivant dans le portable de Jean-Phi. Puritanisme américain oblige, la CIA l'aurait également classé, à l'instar de Georges Brassens, dans la case pornographe pour avoir hébergé un recueil de poèmes dont le titre est :"Sous ma feuille de vigne, il y a une grappe...".
Heureusement, Alain est solide et se releva le coude plein d'engrais pour terrain synthétique…L’avenir nous dira si cela a aidé à la cicatrisation.

Le dernier essai marqué, allèrent les fesses se doucher.

Treize, c'est peu. Mais c'est assez pour s'amuser sur le pré. L'impair crée un déséquilibre mathématique. La réalité tord parfois le cou à la raison lorsqu'elle est affaire de nombres. En sorte que l'on peut être supérieur si l'on est inférieur. Ce fut le cas, par intermittence, en ce soir de juin où les nuages eurent la pudeur de se retenir.

Le pré fut vif. Sans Serge et le Tarbais. Toto lui donna des ailes. Et Jean-Phi usa de la cuillère sur Hamilton qui se retrouva les quatre fers en l'air. Jean-Phi pousse le goût du toucher jusqu'à la semelle. Et Hamilton, "l'homme aux semelles de vent", se retrouva gros Jean comme devant. Jeff est de plus en plus sobre, serin, sage. Pas un mot, il n'est qu'aux gestes qu'il doit accomplir. Il sait que la langue du rugby se joue dans la passe, l'altérité, qu'elle est muette et pourtant si évidente. Le bardibule se promenait. La gonfle est son abécédaire ; il le récite à la perfection.

Encore un mardi pour taquiner la béchigue. La saison touche à sa fin. L'été approche ; il sera au rendez-vous mardi en sept. Un ultime toucher. Comme un chant du signe.

Au trou, Mozart. Pas celui du Requiem. Non celui de la Flûte enchantée, avec ce petit côté cosy qui rend la vie plus légère et pleine de grâce. La mèche adolescente malgré son poivre et sel, ceint d'un tablier aux couleurs du Pays basque, JB rayonnait. Et nous avec.

Nous étions une bonne vingtaine. Pépé et le Tcho étaient là bien sûr. Et Lolo, Amélie, Bernard, Guitou, Stéphane (Baste). Une jolie chambrée. JB lui donnait le la.

Sur la table du melon, de fines tranches de jambon, du pâté. fraîcheur et charcutaille. Le mineur et le majeur. Une sonate.

La cuisine de Jean Bernard nous rapproche de l’été. La météo lutte contre l’inéluctable. L’hiver a de mal à s’éloigner pour faire place à un notre ibère. La nature est faite pour être dépassée. L’homme au commande de son trou ne le sait que trop bien. Une saison en appelle une autre, un combat un autre, une daube une autre… Il en va ainsi des plaisirs du trou. L’aventurier garde le cap. Sa boussole néglige du coup son nord pour pointer le plein Sud-Ouest. Point d’objectif sans magnétisme. Nous ne sommes pas des oies migratrices mais des castors en somme. Le magnétisme animal nous gouverne et ce soir c’est un pilote confirmé aux commandes. La formation en V est annoncée. Au trou la migration se fait à table. Mozart est au commande, pilote avec ses instruments et nous guide à l’aiguille. JB ne tricote pas, ses aiguilles il les gravit. C’est son talon d’Achille. L’homme ne fait pas dans la couture. La mesure et le temps font sa précision et ce sont des paramètres à prendre en compte pour surfer sur le pré, les parcours troués et les nuages, en fait tous les terrains d’exception pour se découvrir et être en entente avec soi m’aime. Le melon chez JB se coupe en quatre, le jambon en lamelle et le pâté s’étale. Certains l’accompagnent de son petit bout de cornichon. Tout est là et tout est bon. A croire que notre hôte a pensé à tout. Son art de la voltige est ainsi ! Rien ne se perd et tout s’anticipe. L’entrée fit donc place aux plats de consistances ! L’ambiance est chaude, le Sud-Ouest a ses sommets incontournables pour des rencontres culinaires. Nos montagnes sont là aussi. Lolo donne le lala. Le vieux 4 aime l’Espagne. Guitou est bon partout. Notre cuistot sait leur parler en bon 9 d’antan et de toujours. JB est un métronome sur sa partition il flirte avec les gros comme avec les gazelles. Sa passe est légendaire et sa voix un phare. Ce soir, l’homme a choisi son camp, le menu est pour les gros, gazelle ne rime pas avec toro ! La daube est un hymne à l’ovalie par le taureau qui le sublime. Point d’Anthropologie rugbystique qui ne tienne mais le cou du taureau convient plus à un talonneur qu’à un joueur de pingpong. Le mélange de la force « brut » et de la danse « demi-sec » trouve son sublime dans la distribution de son demi de mêlée. L’animal est sombre mais reflète le soleil. Pour les autres c’est une question de proportion et de constitution. L’orthographe de l’animal est multiple comme le riche éventail des passions du Sud. Le féminin est dans l’Andalouse ce que le masculin est à la Sévillane. Une danse qui se joue des cycles de la vie. Celle-ci se joue parfois dans l’arène, se transpose quand l’ovale dépasse la ligne dans l’air ou sur terre, le tout pour se rapprocher du fondamental d’un mouvement en lumière. . Le plat est divin. Point de croyance en un dieu unique qui nie les « mais créants » à en oublier le sacre du vivant. Quoi de mieux que ces hommes qui s’opposent en créant. L’origine du monde s’est toujours nourrit en rendant les choses vivantes et non le contraire, innocence infantile, animisme salvateur, chimère compère. Freud soupire et apprécie la daube. « Putain qu’elle est bonne » aurait-il interprété en tirant sur sa pipe et de rajouter. « Tout plaisir trouve son oralité et le Castor est un homme comme les autres. ». Le torro avec deux « r » prend place, le vieux 4 retrouve la chaleur de ses patatas tambièn et se met à chanter la vache ! Pas la vache qui rit mais celle que l’on mène au torro ! Les amateurs des ferias sont assis, et bien sur le cul. Freud émerveillé posa sa pipe… Tant le torro est bon et ne manque plus d’air… et la chanson bien à propos. Elle est sublime (la daube), la sauce vinifiée et ses épices insoupçonnés réveillent des tiroirs remplies de paysages et de nostalgies réparatrices. Le Taureau est un symbole. L’animal s’accroche au mouvement. Le mouvement c’est la vie. Principe d’entropie deuxième dan ! JB de son côté zlatane ( verbe récemment introduit dans le dictionnaire franco-suédois, mélange d’efficacité, d’excellence, de modestie, et de modernité)sa daube. La daube est arrivée pour les rois et JB reste une légende… Certains l’ont vu en Argentine, d’autres sur les sommets himalayens, d’autres à la poursuite de Saint-Exupéry, d’autres ont cru le voir avec le ballon puis sans savoir comment l’ont retrouvé derrière la ligne l’illusion est réelle. Et ce soir il offre à la louche un festival tauromagique…

Le lancer fut parfait. Il ne pouvait en être autrement. La passe est dans la nature de JB. Il lui apporte cette petite touche qui distingue l'ordinaire de l'art. Tout est art chez JB. C'est comme ça. Oui, il y a une prédestination. Le jansénisme a de beaux jours devant lui. Seul Lolo fut en difficulté avec sa dilection pour la réception arrière. Ses deux mains, sises derrière son postérieur, s'y reprirent à trois fois avant que l'obole n'arrive à bon port.

Le fromage mêlait les Pyrénées à la Normandie. Brebis et Camembert. Et une délicieuse confiture de cerises. Pour le brebis. Pas pour le camembert. Et JB de conclure par une salade de fruits. Une sérénade d'agrumes, avec de délicieux biscuits. Le vieux quatre s'en délectait. Et, entre deux coups de cuillère, chantonnait un aria du salzbourgeois. C'est tout autre chose que les pénibles patates. JB transcendent nos habitudes.

Une belote de comptoir se dressa comme à l'accoutumée. Hamilton l'emporta haut la main. Le bardibule était à la peine. Une belote agrémentée par JB à la guitare, accompagné par la voix douce et suave du Vieux quatre. C'est alors que retentirent les deux chansons de Rio Bravo. Et ce fut un moment de pure grâce. JB avait des allures de Ricky Nelson et le Préside de Dean Martin .





The sun is sinking in the west
The cattle go down to the stream
The redwing settles in the nest
It's time for a cowboy to dream
Purple light in the canyons
That's where I long to be
With my three good companions
Just my rifle, pony and me
Gonna hang my sombrero
On the limb of a tree
Coming home sweetheart darling
Just my rifle, pony and me
(Whippoorwill in the willow
Sings a sweet melody)
Riding to (Riding to) Amarillo (Amarillo)
Just my rifle, pony and me
(No more cows) no more cows (to be roping) to be roping
(No more strays) No more strays (will I see)
Round the bend (round the bend) she'll be waiting (she'll be waiting)
For my rifle, pony and me
For my rifle, my pony and me 
 
 

 
La nuit nous appelait. Nous quittâmes le trou après avoir usé notre répertoire. JB était heureux. Il nous avait dispensé ses bonnes grâces. Un peu éméché, le vieux quatre, à peine sorti du trou, ne put s'empêcher de clamer un vers de Rimbaud qui lui est cher : " Et le poète soûl engueulait l'univers." Et de regarder les étoiles après leur avoir adressé un sourire complice. JB, lui, fredonnait sa petite musique de nuit.

12 juin 2016

Le Cuistot de Bouffe: La philosophie de Pascal vu par Doc et défoule

Le mot du Barde

Je n'étais pas là. Sans doute avez-vous ronchonné un peu sur le pré lors que Pascal s'escrimait au trou. Sans doute avez-vous laissé choir le cuir qui n'est plus que l'ersatz de ses origines. Désormais le pré et la gonfle sont en synthétique. Ce qui n'enlève rien à la beauté d'une passe. En quoi le moderne sait accueillir le chant des origines.
Trainaient-ils encore des effluves de morue ? L'éducateur était-il sur le pré ? Notre pinson allait-il son vol sur le pré devenu ciel ? Jean-Phi paraphait-t-il la pelouse en trompe-l'œil de ses courses buissonnières ? Comment savoir ? Le ciel était bleu, le vent léger, c'est une certitude. Comme deux et deux font quatre. Encore que.
Comment s'est comporté Dudu ? A-t-il bougonné en bon gardien du temple qu'il est ? En bon pasteur devrais-je dire. Je l'imagine sermonnant le peu de rectitude des siens et les ramenant sur le droit chemin. Ce qui, soit dit en passant, avec Jean-Phi, est une sacrée paire de manches.
Je laisse à mon bardibule le soin de conter ce soir d'été qui n'était peut-être qu'un songe. Sa conclusion en forme de belote et de nuit.



Par Bardibulle et Bardatruc
 
 

Quel entraînement mes amis !

Enfin, entrainement n’est peut-être pas le bon mot car en effet un entrainement, sensu stricto, est constitué d’un entraineur et de membres s’activant. Afin de ne pas être taxé de sexisme cette définition peut être déclinée au féminin avec une entraineuse même si dans ce cas-là il est important de bien relever le fait qu’il y a confusion potentielle avec une pratique où les membres sont au sens « propre » comme figuré.

Peut-il y avoir entrainement sans entrai…coach ! Bref, fin de la digression, ce mardi, il n’y a pas eu entrainement faute d’entraineur mais bien parce que quelque chose d’autre s’est passé…

Mais avant de tout dire, tel Jérôme Cahuzac, posons le décor. Le temps est magnifique, cette première petite chaleur de Mai fait perler le front des castors. Deux profils d’équipes se forment au gré des arrivées.

Je qualifierais la première équipe de culture intensive, à savoir des gaillards d’un âge, poids et niveau de jeu homogène. La deuxième est typée culture associée, âge allant de 25 à 79 ans, niveau de jeu allant de l’équipe nationale féminine du Pakistan jusqu’au moins de 10 ans All black. Etant donné votre culture de la culture et votre forte sensibilité à l’environnement, je ne vous ferai pas l’affront de vous dire qui a gagné. Mais enfin bordel, tout le monde le sait qu’en associant une céréale et une légumineuse, on obtient un meilleur rendement et avec moins d’intrants qu’en cultivant la céréale et la légumineuse séparément. A quand les viti-rasta bio : un rang de vigne, un rang d’herbe le tout arrosé d’amour et d’eau fraiche !

Cependant, reprenant la métaphore du début, pour qu’il y ait un gagnant, il faut qu’il y ait un perdant or ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé non plus.

Avant de tout avouer, tel un banquier suisse préférant balancer à sa femme le nom de sa maitresse plutôt que la somme d’argent sale manipulée dans la journée, je tiens à relever un fait de jeux souvent reprocher mais rarement trancher. Je vous pose le décor. L’équipe A joue contre l’équipe B. L’équipe A attaque. Le ballon vole de main en main et pour choir dans les bras de Titi qui ne relaie pas la passe et s’arrête de jouer. Stupeur, Titi est pourtant bien dans l’équipe A… Un ange passe, et quelqu’un, prenant son courage à deux mains, annonce que Titi n’est pas dans l’équipe A mais dans l’équipe B. Titi lui jette alors un regard noir. D’habitude le jeu reprend, cependant hier soir il y eu une petite rébellion genre Rugby debout. Et nous fîmes collégialement appel à la vidéo. Remontant la timeline avec anxiété, les visages tendus comme dans une série américaine avec Denis Podalydes, les images paranormales de la caméra de surveillance de Musard défilaient au ralenti. Elles étaient légèrement floues et saccadées. Une minute avant l’action Titi est bien dans l’équipe B alors que celle d’après il est dans l’équipe A. Est-ce son ombre, son double zombie ? Tout d’un coup l’explication me saute aux yeux, ce pauvre Titi souffre du don d’ubiquité ? Cet avis ne semble pas partager par tous au vu des quelques salves assénées : « Titi enculé, t’es toujours hors-jeu ! » No comment.

Mais venons-en au fait. Ce qu’il s’est passé hier soir, ce n’est pas un entrainement de rugby mais une leçon de rugby. Et qui en était le professeur ? Eh bien le maitre Yoda du Rugby !
 

Eh, je peux vous dire qu’il nous a fait sentir la force.

Pour une raison qui nous a tous échappé enfin surtout à l’équipe Monsanto, « Yodu » écartait la défense d’un simple geste pour s’y frayer un chemin qui n’avait pour destination que la ligne d’en-but. Au début, respectueux de ses élèves, il décomposa doucement les mouvements dans un souci pédagogique touchant. Puis, percevant l’incompréhension des uns ou le renfrognement des autres tels des petits garçons frustrés de ne pouvoir jouer aux jeux des grands :

Il décida de faire ses prises d’intervalles et autres feintes de passes au ralenti. Rien n’y changeât et il colla ainsi 5 essais quasiment d’affilée sans qu’aucun JedArch’ ne réussisse à s’approcher de lui.
« La leçon donnée, allèrent les fesses se doucher ». Formulation Yodesque qui traduite en français donne à peu près : La leçon donnée, les fesses à l’air se douchèrent.

Dans les douches la lumière ne fonctionnait plus, Dudu avait dû mettre les doigts dans la prise !

Le trou se fait hospitalier pour l’occasion. Un Doc est en cuisine. Comme sur le pré, celui-ci mijote pieds nus. Le cuistot a son panache et porte un tablier. Sur son cœur deux piments, ce soir les papilles vont déguster. Le doc ne mash jamais ses mots et ses ambitions sont annoncées.
 
 
L’homme joue à domicile. Son trou sera notre trou. Son terrain notre terroir ! L’entrée du coup se fera marine. Le Tcho devant la marée lâcha en digne pascalien « La vertu d’un homme ne doit pas se mesurer par ses efforts, mais par ce qu’il fait d’ordinaire. » Pépé resta songeur et Jacquot dubite actif. (désolé pour la correction automatique) Jacquot prolongea la discussion « Pépé en cure tu bouffais à l’ordinaire à 22 heures, j’espère ! » . Pépé ne disait rien. Le Doc s’inquiéta pour l’écho du silence. Un Pépé qui ne dit rien c’est loin d’être ordinaire… Point de pensées pascaliennes qui ne tiennent… L’effort de son silence mérite une raison. Le Doc observa et posa son diagnostic. Rien de grave, Pépé ne parle pas la bouche pleine. L’homme apprécie la bonne chair, et la saucisse indispensables à la mer. Les huitres sont douces, charnues et douces, la pointe acide pour les rendre plus vivantes. L’extase se cristallise dans le silence du béret. Le Doc nous soigne vraiment bien et surveille en permanence le bon moral des troupes. Il sait parler à la queue plate des castors. Le silence fut du coup bref et notre Pépé répondit : « Mon Jacquot, j’ai une histoire à te raconter, la cure vise le repos et le bien être de mon corps qui comme à chacun est fait pour traverser le monde mais se confronte perpétuellement aux frontières du temps, et bien j’ai pris conscience en toute sagesse qu’il y a des cons qui viennent comme moi en cure et n’en ont cure du bien être des autres et s’évertue à chatoyer leur égoïsme trop démesuré. Tu me connais en voulant sauter mon tour, un peignoir habité a rencontré mon altruisme refoulé et s’est retrouvé dans un rapport physique menton à menton et nez à nez. L’homme en question s’en est pris à un vieux castor sans le savoir. Le con vie dans ses certitudes et ne doute pas. Un castor devient un vieux castor et crois mon Jacquot un con devient un vieux con. Il vit dans l’ordinaire des choses en somme. Le sens propre du figuré de la moutarde menton- nez s’est révélé en moi (légère inspiration)... voulant sauter mon tour, il ôta de la liste ma présence en tête et avec moi il a fait mauvaise pioche ! Tout ça sans effort, ma main au commande d’un instinct ordinaire croisa son destin…», le Tcho en frère consciencieux coupa la tirade et souffla « Certaines bouffes sont le prolongement d’une volonté divine, nuls doutes sur la raison qui les motivent, mais la main du pardon ne change pas la compréhension du con mais tout simplement la guide… ». Pépé en cure rajeunit et se fait philosophe!

Ce soir la philosophie de guerre se rapproche de la médecine de combat point de vieux castors qui ne tiennent à son ordinaire. Jacquot pour sa part retrouva son silence dans la saucisse.

Domi est à table, son poulain Amélie à la resserve, Dudu aux anges. En l’absence du Barde, il bombarde. Défense oubliée, libéré de sa plume, l’homme marqua en beauté. Jeff est stagiaire, il respecte les Archis membrés en goutant leurs plats et se joue en mot du respect hiérarchique. Les castors ont leur code. Jeff est en grande forme, les retours à l’intérieur sont une de ses spécialités, la deuxième est le tâcle par devant, que Castors ne tiennent. Nous eûmes de la Daube, et des patates. Doc est un guérisseur des maux de l’âme. Il sait qu’un Castor qui mange bien, est un castor heureux. La vie est simple comme un bon coup de fourchette dans une daube délicieuse. Le sacrifice de l’animal à cornes valait la peine. La chanson des patates tambien. Tout est bon. Les hommes chantèrent en son honneur. Pépé libéré de son ascète retrouvait en silence la paix stomacale.

Nous changeâmes les assiettes, les grosses en petites. Et nous nous préparâmes aux lancers. Le doc joue à l’aile dans la réception il fait office et dans le lancer il répare nos vices. La perfection est atteinte si nous enlevons le bris d’une grande assiette. Le Champion cadet en matière est encore rêveur. Est-ce que cela compte pour le classement final. Le bris compte dans les petites, le reste est à la charge du receveur. Tirs parfaits pour notre Doc. Il excelle en frappe chirurgicale. Point de blessés au trou en présence du doc. Les castors ont vraiment le sens du complexe exacerbé.

Le fromage se fait dans les Pyrénées. Point de berger sans ses brebis. Nous discutâmes sur le Béarn. Question d’origine contrôlée. « Gratia Dei Sum Id Quod Sum » Dudu se mit à nous bara(la)tiner. Sa région est flamboyante comme il le fut sur le pré. Le Béarn porte des vaches en devise comme Dudu son ballon derrière la ligne. Tout ça pour nous faire une découpe digne de la révolution française sur différentes époques tranchées, raffinées, effleurées. Dudu mange sa croute sans confiture. Le Tcho en balaise Pascal qui se respecte de conclure « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. », Pépé lui nous raconta l' histoire de son pays.

Le dessert un délice du pays basque, Domi est aux anges. Jacquot commanda le café.

Ce soir les castors se sont bien soignés. La médecine fut admirablement douce, le Cuistot-entérologue en excellence, le Barde de son côté s’enrichissait en amour. Il en est ainsi des plaisirs de la vie pour ne pas dire des merveilles du trou. Mozart est là défendant ses roses. Les couleurs sont plaisantes et féminines sans confusion des genres car on s’en fout. La présence dépasse les couleurs. Chacun l'estomac rempli, toujours la queue plate et l'esprit bien coloré se dirigea dans les douces heures d’une nuit d' était….

02 juin 2016

Le Cuistot de Bouffe: Domi fait dans l'axoa et nous régale!

Par Le Barde, Bardibulle et Stefaninho


Un pré de printemps. Le ciel était dégagé, un merle chantait. Une fin de journée douce. Sur le pré, peu de mots. Rien que la langue de la béchigue, son chuchotement. A peine un murmure. Nous étions une douzaine, courûmes beaucoup. Serge était affûté et son équipe un ton au-dessus. Une affaire de passes. Rien à voir avec les radeurs. Il y eut bien quelques rappels à l'ordre, en l'occurrence à la règle, mais du bout des lèvres. Enfin presque.

Lorsque nous arrivâmes, Stéphane se perdait dans des explications sur l'impossible corrélation entre l'en-avant et l'en-arrière. Tout en démontrant que la frontière, si mince qu'elle fut, existait quand même. Il fit quelques exercices pratiques. Sans convaincre cependant. Un petit groupe circonspect l'entourait. Il est vrai qu'Amélie n'était pas là pour corroborer ses dires. Amélie, il a mené ses petits au bout ; ils sont champions de France.

Toto cherchait de nouveau cours. Roland Garros étant sous l’eau, notre coureur loin d’être agacé avait un petit air d’Agassi. Un bandeau rouge le couronnait. Point de goutte de sueur pour freiner ses accélérations. La vitesse est exigente! L’homme était au couleur de l’aviron. Jean Phi de son côté a traversé bien des mers ces derniers jours et se retrouve dans des décalages. Les siens semblent encore horaires. Une partie de lui est dans le tempo et l’autre encore en voyage. Il relativise, c’est le propre des voyageurs-coureurs. Les Archis sont ainsi, ils aiment le monde et prouvent à chaque instant que la « terre est ovale comme une orange »…Ce n’est pas Lafourche qui nous contredira, il en fait le tour et nous confirmera notre hypothèse. Le castor et sa castorette se baladent même s’ils sont partis à l’Est pour revenir de l’Ouest. Nous ne marchons pas sur les pas de ceux qui pensent que la terre est ronde comme une pastèque, non mais… Au dernières nouvelles ils sont proches d’une maison bleue comme une orange, elle aussi…

Cette dernière session de mai sentait les barrages … ou pas !

Dès l’arrivée le ton était donné. Sekope Kepu était là gisant le long de sa voiture garée le long du pré. Sa femme et ses enfants placés autour de lui le regardaient inquiets. L’homme semblait exténué mais surtout choqué. Je décidais alors d’engager la discussion :

Moi : Hey guy, what’s happened to your fuckin’ ass (Bonsoir Monsieur, mais que vous est-il donc arrivé ?)
Sekope (jetant un regard noir vers un homme au fond du terrain) : This fuckin’ old shit bothered me, mother fucker ! (Ce charmant monsieur à l’âge respectable m’a humilié, putain con !)
Moi : Who ? (Un groupe de rock anglais des zannées 70)
Sekope : There, the one with a black socket and a green socket. (Là-bas, l’enculé avec des chaussettes dépareillées)

Stupéfaction, l’homme qui se rapprochait d’une petite foulée alerte n’était autre que Dudu.

Moi : ah yes, DouDou, you met him ? (Ah oui Dudu, il a essayé de vous la mettre)
Sekope : Yeah man, he offered me to play the Bastareaud Game into the 5 meters (C’est cela monsieur, il m’a proposé un défi cadrage-débordement dans les 5 mètres )
Moi : And ? (Bien, mais pouvez-vous être plus précis ?)
Sekope : And what, wallabie’s fucker, he tricked me ! (Et quoi, enculeur de mouche, il m’a mis le doigt devant, puis le doigt der… !)

Sacré « Doudou », on ne reverra pas de sitôt Sekope !

Nous rejoignîmes alors « The beast », quand Jocelyn me fit part, du bout des lèvres, de son incompréhension, voire son étonnement quant à l’interprétation de l’en avant. Débat philosophique chez les Archiballs, je décidais pourtant de le ramener à un débat scientifique et me lançais dans une explication tellement incompréhensible que le petit groupe qui s’était joint entre temps me regardait avec un air de … :


Ma thèse était la suivante : le ballon, une fois lancé, peut avancer par rapport au sol sans que la passe soit considérée en avant, because of the relative velocity. La preuve en image et en anglais ici (n’hésitez pas à cliquer sur le lien sinon vous allez avoir du mal…)
Certains crieront au génie, d’autres à la diffamation, l’apostasie. Peu importe, cela n’empêchera jamais les passes de maçon !

Un Seven (7 contre 7) ou Heigth (8 contre 8) débuta. Heureusement que nous n’étions pas au-delà de huit par équipes car nous aurions été chocolat ! (attention celle-là est fine, si tu l’as pas comprise, rajoute de la menthe au chocolat ! Hihihi).

La faiblesse de ma prose ne me permet pas d’écrire ici tous les mouvements magnifiques opérés ici et là sur le pré. Tout le monde sut élever son niveau de jeux et baisser son niveau sonore, cependant je me dois de relever quelques éléments statistiques indiscutables. Attention, l’ego et l’humour de certains vont être sollicités.

1.       La Jeffitude



 
2.       La Tototitude
 

 
 
3.       Chinitude


 

4.       L’altruitude

 

Sur le terrain annexe, quelques toiles annonçaient la proche fête de la morue. Sur le pré synthétique, les castors parlaient la langue du rugby. Le castor et la morue vont l'amble, en juin, à Musard.

Au trou, toujours pas de Pépé. Il tutoie encore les sommets et de sa cure nous couve d'un regard attendri. Domi respectait sa place calendaire, tout de noir vêtu. Le Tcho et Fayou nous attendaient. Le Tcho qui nous donna quelques nouvelles de Francky qui est un peu plus dans sa nuit, avec quelques éveils toutefois.

Domi trône au bout de table. Il est là confiant. Son trou il le câline lui aussi. Il débuta par du blanc et du rouge. Du simple et de l’excellent. Les couleurs nous rapprochent de l’été. La tomate et la mozzarella font toujours bon ménage. Jacquot cherche sa place. Il a perdu l’habitude de profiter de ses paires. Il est là dans la reserve. Il se met au légume même si la charcutaille lui confère sa taille ! Les plats reviennent vides. Domi fait le nécessaire pour qu’ils reviennent ainsi. Point de gaspillage au trou. Le castor a ses principes. La vinaigrette est maison. Sa saveur tient dans l’huile, la fameuse huile de coude. Dudu siège de même à table. Il est de même dans la resserve même si les olives lui manquent. Les hommes sont heureux, Lolo en famille donne le « La » pour honorer l’entrée. Le trou est comblé. Serge la larme à l’œil apprécie l’ambiance et se libère de son casque lourd. Les éclats sont devenus lointains et restent à table sur des belles paroles. Le Tcho associait la tomate au plus grand des Classiques. Il est oiseau et oreille à ses heures. Pour lui, l’homme à la baguette vise une symphonie. « Tomate et Mozart est là ! ». Le Barde donna le change sur ces mots « Mon Mozart a moi, ne taquine pas les clés enculé (virgule en phonétique), il pilote ! ». Il compense dans la tomate pour combler l’absence. Le manque est ainsi.

Domi sortit ses patates. Lolo donna le « La », celui des las patatas tambien. Le vieux 4 aurait continué à pousser la chansonnette. Mais bon nous eûmes des patates chaudes. Les patates étaient faites pour tenir compagnie. Le plat était en attente. Lolo poussa du coup le fameux « La » de La suite, toute bonne chose sait se faire attendre… Le « La » se transforma en « Ah la Tchoa », un plat divin et le Maroc pour les castors n’est pas loin. Un hommage au Tcho et son féminin sacré. Un délice du pays Basque. Point de doute, celle-ci vient bien du pays. Point d’extincteur nécessaire pour atténuer les vapeurs pimentées. Un délice en bouche, le veau, les piments, les poivrons, la découpe tout est bon. Domi culmine. Il vérifie que le plat s’évapore lui aussi. Il partage sans limite jusqu’à sa dernière patate. Point de patates qui trainent ! Le Tcho trouve son féminin excellent. Le Tcho et l’axoa, l’amour est là !

Le lancer fut plus qu'acceptable. Pas ou peu de mains maladroites. Domi dominait son sujet. Lorsque le sujet est un objet, il est vrai que c'est, parfois, plus facile. La dextérité de l'esprit ne se conjugue pas toujours avec celle de la main. Cet équilibre n'est accordé qu'à peu.

De la salade avant le fromage. Comme pour prolonger en douceur une axoa parfaite. Puis du brebis en hommage à Pépé, avec de la confiture de cerises et de la pâte de coing. Une touche délicate et bienvenue. Le temps des cerises est proche. Celui du coing attendra un peu. La brebis, elle, se moque des saisons.

Comme de bien entendu, nous eûmes des éclairs. Domi est fidèle à cet aphorisme de René Char : "L'éclair me dure." Les éclairs au chocolat se mêlaient aux éclairs au café. Des éclairs onctueux. Jeff dit que les éclairs sont sa Madeleine et qu'il comprit l'œuvre de Marcel, un jour, en goûtant un éclair au chocolat, qu'un souvenir d'enfance lui revint, et qu'il n'eut de cesse de le cultiver dans de petits carnets Moleskine. Le Préside le couvait d'un œil attendri et légèrement interrogatif.

Une belote de comptoir vint clôturer le repas. Stéphane prit des risques inconsidérés. Titi prit lorsqu'il fut opportun de le faire et l'emporta. Stephane déchu et dépité Jura qu'il reviendrait en triomphateur. Au bout de la table, Domi, l'éducateur et Nicolas devisaient sur le rugby. Serge les rejoignit. Une belle conversation comme on les aime.

La nuit était frisquette. Ce qui n'empêcha pas la conversation de se prolonger sur le trottoir. La rue était calme. Chacun de regagner son chez soi. Demain il pleut regretta Serge, mais je m'en moque. Le temps présent est le temps retrouvé poursuivit-il. Et Jeff d'acquiescer.