12 juin 2016

Le Cuistot de Bouffe: La philosophie de Pascal vu par Doc et défoule

Le mot du Barde

Je n'étais pas là. Sans doute avez-vous ronchonné un peu sur le pré lors que Pascal s'escrimait au trou. Sans doute avez-vous laissé choir le cuir qui n'est plus que l'ersatz de ses origines. Désormais le pré et la gonfle sont en synthétique. Ce qui n'enlève rien à la beauté d'une passe. En quoi le moderne sait accueillir le chant des origines.
Trainaient-ils encore des effluves de morue ? L'éducateur était-il sur le pré ? Notre pinson allait-il son vol sur le pré devenu ciel ? Jean-Phi paraphait-t-il la pelouse en trompe-l'œil de ses courses buissonnières ? Comment savoir ? Le ciel était bleu, le vent léger, c'est une certitude. Comme deux et deux font quatre. Encore que.
Comment s'est comporté Dudu ? A-t-il bougonné en bon gardien du temple qu'il est ? En bon pasteur devrais-je dire. Je l'imagine sermonnant le peu de rectitude des siens et les ramenant sur le droit chemin. Ce qui, soit dit en passant, avec Jean-Phi, est une sacrée paire de manches.
Je laisse à mon bardibule le soin de conter ce soir d'été qui n'était peut-être qu'un songe. Sa conclusion en forme de belote et de nuit.



Par Bardibulle et Bardatruc
 
 

Quel entraînement mes amis !

Enfin, entrainement n’est peut-être pas le bon mot car en effet un entrainement, sensu stricto, est constitué d’un entraineur et de membres s’activant. Afin de ne pas être taxé de sexisme cette définition peut être déclinée au féminin avec une entraineuse même si dans ce cas-là il est important de bien relever le fait qu’il y a confusion potentielle avec une pratique où les membres sont au sens « propre » comme figuré.

Peut-il y avoir entrainement sans entrai…coach ! Bref, fin de la digression, ce mardi, il n’y a pas eu entrainement faute d’entraineur mais bien parce que quelque chose d’autre s’est passé…

Mais avant de tout dire, tel Jérôme Cahuzac, posons le décor. Le temps est magnifique, cette première petite chaleur de Mai fait perler le front des castors. Deux profils d’équipes se forment au gré des arrivées.

Je qualifierais la première équipe de culture intensive, à savoir des gaillards d’un âge, poids et niveau de jeu homogène. La deuxième est typée culture associée, âge allant de 25 à 79 ans, niveau de jeu allant de l’équipe nationale féminine du Pakistan jusqu’au moins de 10 ans All black. Etant donné votre culture de la culture et votre forte sensibilité à l’environnement, je ne vous ferai pas l’affront de vous dire qui a gagné. Mais enfin bordel, tout le monde le sait qu’en associant une céréale et une légumineuse, on obtient un meilleur rendement et avec moins d’intrants qu’en cultivant la céréale et la légumineuse séparément. A quand les viti-rasta bio : un rang de vigne, un rang d’herbe le tout arrosé d’amour et d’eau fraiche !

Cependant, reprenant la métaphore du début, pour qu’il y ait un gagnant, il faut qu’il y ait un perdant or ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé non plus.

Avant de tout avouer, tel un banquier suisse préférant balancer à sa femme le nom de sa maitresse plutôt que la somme d’argent sale manipulée dans la journée, je tiens à relever un fait de jeux souvent reprocher mais rarement trancher. Je vous pose le décor. L’équipe A joue contre l’équipe B. L’équipe A attaque. Le ballon vole de main en main et pour choir dans les bras de Titi qui ne relaie pas la passe et s’arrête de jouer. Stupeur, Titi est pourtant bien dans l’équipe A… Un ange passe, et quelqu’un, prenant son courage à deux mains, annonce que Titi n’est pas dans l’équipe A mais dans l’équipe B. Titi lui jette alors un regard noir. D’habitude le jeu reprend, cependant hier soir il y eu une petite rébellion genre Rugby debout. Et nous fîmes collégialement appel à la vidéo. Remontant la timeline avec anxiété, les visages tendus comme dans une série américaine avec Denis Podalydes, les images paranormales de la caméra de surveillance de Musard défilaient au ralenti. Elles étaient légèrement floues et saccadées. Une minute avant l’action Titi est bien dans l’équipe B alors que celle d’après il est dans l’équipe A. Est-ce son ombre, son double zombie ? Tout d’un coup l’explication me saute aux yeux, ce pauvre Titi souffre du don d’ubiquité ? Cet avis ne semble pas partager par tous au vu des quelques salves assénées : « Titi enculé, t’es toujours hors-jeu ! » No comment.

Mais venons-en au fait. Ce qu’il s’est passé hier soir, ce n’est pas un entrainement de rugby mais une leçon de rugby. Et qui en était le professeur ? Eh bien le maitre Yoda du Rugby !
 

Eh, je peux vous dire qu’il nous a fait sentir la force.

Pour une raison qui nous a tous échappé enfin surtout à l’équipe Monsanto, « Yodu » écartait la défense d’un simple geste pour s’y frayer un chemin qui n’avait pour destination que la ligne d’en-but. Au début, respectueux de ses élèves, il décomposa doucement les mouvements dans un souci pédagogique touchant. Puis, percevant l’incompréhension des uns ou le renfrognement des autres tels des petits garçons frustrés de ne pouvoir jouer aux jeux des grands :

Il décida de faire ses prises d’intervalles et autres feintes de passes au ralenti. Rien n’y changeât et il colla ainsi 5 essais quasiment d’affilée sans qu’aucun JedArch’ ne réussisse à s’approcher de lui.
« La leçon donnée, allèrent les fesses se doucher ». Formulation Yodesque qui traduite en français donne à peu près : La leçon donnée, les fesses à l’air se douchèrent.

Dans les douches la lumière ne fonctionnait plus, Dudu avait dû mettre les doigts dans la prise !

Le trou se fait hospitalier pour l’occasion. Un Doc est en cuisine. Comme sur le pré, celui-ci mijote pieds nus. Le cuistot a son panache et porte un tablier. Sur son cœur deux piments, ce soir les papilles vont déguster. Le doc ne mash jamais ses mots et ses ambitions sont annoncées.
 
 
L’homme joue à domicile. Son trou sera notre trou. Son terrain notre terroir ! L’entrée du coup se fera marine. Le Tcho devant la marée lâcha en digne pascalien « La vertu d’un homme ne doit pas se mesurer par ses efforts, mais par ce qu’il fait d’ordinaire. » Pépé resta songeur et Jacquot dubite actif. (désolé pour la correction automatique) Jacquot prolongea la discussion « Pépé en cure tu bouffais à l’ordinaire à 22 heures, j’espère ! » . Pépé ne disait rien. Le Doc s’inquiéta pour l’écho du silence. Un Pépé qui ne dit rien c’est loin d’être ordinaire… Point de pensées pascaliennes qui ne tiennent… L’effort de son silence mérite une raison. Le Doc observa et posa son diagnostic. Rien de grave, Pépé ne parle pas la bouche pleine. L’homme apprécie la bonne chair, et la saucisse indispensables à la mer. Les huitres sont douces, charnues et douces, la pointe acide pour les rendre plus vivantes. L’extase se cristallise dans le silence du béret. Le Doc nous soigne vraiment bien et surveille en permanence le bon moral des troupes. Il sait parler à la queue plate des castors. Le silence fut du coup bref et notre Pépé répondit : « Mon Jacquot, j’ai une histoire à te raconter, la cure vise le repos et le bien être de mon corps qui comme à chacun est fait pour traverser le monde mais se confronte perpétuellement aux frontières du temps, et bien j’ai pris conscience en toute sagesse qu’il y a des cons qui viennent comme moi en cure et n’en ont cure du bien être des autres et s’évertue à chatoyer leur égoïsme trop démesuré. Tu me connais en voulant sauter mon tour, un peignoir habité a rencontré mon altruisme refoulé et s’est retrouvé dans un rapport physique menton à menton et nez à nez. L’homme en question s’en est pris à un vieux castor sans le savoir. Le con vie dans ses certitudes et ne doute pas. Un castor devient un vieux castor et crois mon Jacquot un con devient un vieux con. Il vit dans l’ordinaire des choses en somme. Le sens propre du figuré de la moutarde menton- nez s’est révélé en moi (légère inspiration)... voulant sauter mon tour, il ôta de la liste ma présence en tête et avec moi il a fait mauvaise pioche ! Tout ça sans effort, ma main au commande d’un instinct ordinaire croisa son destin…», le Tcho en frère consciencieux coupa la tirade et souffla « Certaines bouffes sont le prolongement d’une volonté divine, nuls doutes sur la raison qui les motivent, mais la main du pardon ne change pas la compréhension du con mais tout simplement la guide… ». Pépé en cure rajeunit et se fait philosophe!

Ce soir la philosophie de guerre se rapproche de la médecine de combat point de vieux castors qui ne tiennent à son ordinaire. Jacquot pour sa part retrouva son silence dans la saucisse.

Domi est à table, son poulain Amélie à la resserve, Dudu aux anges. En l’absence du Barde, il bombarde. Défense oubliée, libéré de sa plume, l’homme marqua en beauté. Jeff est stagiaire, il respecte les Archis membrés en goutant leurs plats et se joue en mot du respect hiérarchique. Les castors ont leur code. Jeff est en grande forme, les retours à l’intérieur sont une de ses spécialités, la deuxième est le tâcle par devant, que Castors ne tiennent. Nous eûmes de la Daube, et des patates. Doc est un guérisseur des maux de l’âme. Il sait qu’un Castor qui mange bien, est un castor heureux. La vie est simple comme un bon coup de fourchette dans une daube délicieuse. Le sacrifice de l’animal à cornes valait la peine. La chanson des patates tambien. Tout est bon. Les hommes chantèrent en son honneur. Pépé libéré de son ascète retrouvait en silence la paix stomacale.

Nous changeâmes les assiettes, les grosses en petites. Et nous nous préparâmes aux lancers. Le doc joue à l’aile dans la réception il fait office et dans le lancer il répare nos vices. La perfection est atteinte si nous enlevons le bris d’une grande assiette. Le Champion cadet en matière est encore rêveur. Est-ce que cela compte pour le classement final. Le bris compte dans les petites, le reste est à la charge du receveur. Tirs parfaits pour notre Doc. Il excelle en frappe chirurgicale. Point de blessés au trou en présence du doc. Les castors ont vraiment le sens du complexe exacerbé.

Le fromage se fait dans les Pyrénées. Point de berger sans ses brebis. Nous discutâmes sur le Béarn. Question d’origine contrôlée. « Gratia Dei Sum Id Quod Sum » Dudu se mit à nous bara(la)tiner. Sa région est flamboyante comme il le fut sur le pré. Le Béarn porte des vaches en devise comme Dudu son ballon derrière la ligne. Tout ça pour nous faire une découpe digne de la révolution française sur différentes époques tranchées, raffinées, effleurées. Dudu mange sa croute sans confiture. Le Tcho en balaise Pascal qui se respecte de conclure « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. », Pépé lui nous raconta l' histoire de son pays.

Le dessert un délice du pays basque, Domi est aux anges. Jacquot commanda le café.

Ce soir les castors se sont bien soignés. La médecine fut admirablement douce, le Cuistot-entérologue en excellence, le Barde de son côté s’enrichissait en amour. Il en est ainsi des plaisirs de la vie pour ne pas dire des merveilles du trou. Mozart est là défendant ses roses. Les couleurs sont plaisantes et féminines sans confusion des genres car on s’en fout. La présence dépasse les couleurs. Chacun l'estomac rempli, toujours la queue plate et l'esprit bien coloré se dirigea dans les douces heures d’une nuit d' était….

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