31 mai 2019

50 ans de bouffes : La Djelabasque selon Domi

Par Le Barde



Nous arrivâmes dispersés à Musard. Le ciel était au beau. Pas de bardibule. Pas de doc. La faute à leurs corps empêchés. Le Tarbais se fit attendre ; il goûtait au trou les vins promis à notre cinquantenaire. Ses courses s’en ressentirent. Mais les devoirs de la cinquantaine priment sur le pré. Notre haricot a la gousse associative. 

Sous les commentaires des espoirs de l’UBB perchés sur un balcon, nous allions nos courses. Joss était particulièrement en cannes. Mais c’est surtout Yann qui domina les débats. Il fut renversant. Au point que le barde, sidéré par tant de grâce, chut lourdement sur le pré. Toto, encore tout à ses joies bayonnaises se faufilaient dans les intervalles, lors que Sergio préparait ceux des siens pour un ciel merveilleusement terrestre. Le paradis est bel et bien sur terre.

Nicolas et Alban se tapaient une petite bourre. Comme mardi dernier, le toucher relatif de certains étaient vécus comme une pure hypothèse par d’autres. Le problème est, au bout du compte, assez simple. Il y a le toucher franc et massif : la main s’imprime sur le corps. Et il y a le toucher du tissu : la main effleure le maillot sans que le corps ne la ressente. Et bien, le toucher du tissu vaut toucher ; c’est comme ça, c’est dans la table de nos lois, tissu et corps ne font qu’un. 

Au trou, dans sa djellaba au teint marron clair, le chef coiffé d’un bob retourné en guise de chéchia, Coco rayonnait. Il s’était paré de la sorte pour chanter la fille du bédouin. Faute de cameraman, il garda ses apprêts tout au long de la soirée. Sans caméra, pas de chant. Mais quel port altier, quelle évidence dans la métamorphose.


Dom, d’astreinte, donna une touche basque à ses devoirs culinaires. Par une simple tortilla d’abord, plus ibérique que basque, sous le regard frondeur de Christian Ithurbide. Une salade l’accompagnait. Guitou appréciait. Il devisait encore sur l’Union, regrettant que le damier l’emporte sur l’autre moitié de ladite Union pour célébrer un titre. Il est vrai que par sept fois, le Brennus fut stadiste. L’union est affaire d’équilibre ; c’est entendu ; elle ne saurait diviser. Christian affirmait que celle tant espérée par certains entre biarrots et bayonnais est une pure chimère.

Vint l’axoa, une axoa douce, avec de plantureuses pommes de terre qui ravirent le vieux quatre si heureux de pouvoir entonner sa chanson favorite : lundi des patates, mardi de patates, etc,. Une déclinaison légumineuse de notre chanson monotone. Les uns buvaient du rouge, les autres du rosé. Poulet jetait un œil vif sur l’assemblée. Amélie et Croucou allaient leur gémellité, le sourire aux lèvres. Et Pépé trônait. 

Le lancer d’assiettes fut une formalité. Jacouille ne trembla pas, d’une main ferme il saisit l’ustensile, le déposa sur la table et adressa un clin d’œil complice à Perdigue. Le Prez ne regarda même pas l’obole, tendit sa main gauche, fit comme si de rien n’était et poursuivit sa conversation. 

Du brebis et du brie. De la pâte de coing. JB raffole de la pâte de coing. Une affaire d’enfance. JB, c’est un enfant ; il en possède la grâce. N’est pas Mozart qui veut. Mozart, c’est la fidélité à l’enfance, un certain goût du monde. 

Comme de bien entendu, un gâteau basque (etxeko biskotxa) qui fourré aux cerises noires, qui fourré à la crème pâtissière conclut nos ébats. Il en resta quelques miettes pour les poules d’Amélie. Toto était aux anges. 

Il y eut une belote. La folie de quelques-uns fit que des mains pauvres connurent le succès. La belote est audace et mesure. Le juste équilibre, seul, permet d’assurer ses arrières. Sergio domina les débats. Jeff un peu moins, enfin, pas du tout. Les mardis se suivent et ne se ressemblent pas. 

Douce nuit, nuit de mai. Le Prez se rappelait ses récitations d’antan. Il murmura son Musset :

« Le printemps naît ce soir ; les vents vont s’embraser ;
Et la bergeronnette, en attendant l’aurore,
Aux premiers buissons verts commence à se poser. ». 

En écho, Perdigue, ajouta :

« La bouche garde le silence
Pour écouter parler le cœur. »

Et d’aller l’un et l’autre, bras dessus, bras dessous.

26 mai 2019

50 ans de Bouffes: Trez pour la cène

Par Le Barde et Bardibulle


Il y avait comme un soupçon d’été. Les saints de glace ont abusé des prolongations. Le temps redevient de saison et on l’aime bien comme ça.

Petit a petit, pas à pas, peu à peu, une quinzaine de castors investirent le pré. Perdigue, de bouffe, poussa l’hybride à son comble en débutant la partie, partie champêtre s’il en fut. Le ballon voletait, les courses étaient vives. Une ardeur printanière en somme, l’équivalent d’un soupçon d’été si vous préférez.

Le toucher fut parfois acariâtre ; le toucher au sens strict, c’est-à-dire le fait d’employer une main, qu’elle soit droite ou gauche, à effleurer le corps de l’adversaire. Ainsi le Tarbais et Dom réfutèrent l’évidence. Ils prirent pour une pure hypothèse, le frôlement qui les avait bel et bien affecté. Et ce fut l’objet de longues palabres.

Sergio nous quitta avant la fin. L’un de ses doigts subit les foudres de Régis. Un artiste sans doigts n’est plus un artiste. Perdigue aussi, mais pour d’autres raisons. La partie alla son train au-delà de l’extinction des feux. L’envie se gausse de la lumière.

Il y eut des essais, des en-avants, des passes approximatives. Mais c’était gai, virevoltant, agréable. Dom avait prit son petit bout d’aile., doc filait, Régis interceptait, Christophe rugissait, Joss transperçait...

Il était donc au trou, Perdigue, comme nous le regagnions. L’assemblée était légèrement garnie. Tautau et le vieux quatre préparaient un karaoké à base de fille du bédouin. Accompagnés par un accordéoniste et un caméraman. Les cinquante ans approchent !

Perdigue aime le fraternel. La fraternité, chez lui, conjuguent grattons et boudin. Avec cornichons, cela va de soi. Yan qui sait ce que rive droite veut dire apprécia. Guitou itou. Avec de la moutarde en sus. C’est fou ce qu’il aime la moutarde Guitou. Il fallait le voir tremper son petit bout de boudin dans le condiment si cher à notre Pinson.

Frère Perdigue nous pardonne, la ripaille s’accompagne du mise au vert. Les mœurs l’exigent et sa société moderne vise dans la couleur un espoir salutaire. Sauce en prime, le cochon et la salade n’eurent raison de la volonté des castors à consister en chœur. Les plats vides nous appelâmes comme il se doit la suite. Le vieux 4 entre deux prises de vues se chauffait la voix pour les patates à venir. Le vieux et ses compères imagent nos 50 ans en chanson. Ils ont du Sardou en eux, quand ils étaient petits castors, ils attrapaient le ballon en chantant, et quelques années plus tard, ils gagnaient les radis noirs, en chantant, c’est beaucoup moins inquiétant de préparer nos cinquante ans, en chantant, et c’est tellement plus mignon de se faire mouiller le fion en chantant, le trou c’est plus marrant, c’est moins désespérant en chantant !

Perdigue à force de gratter l’assiette daigna de nous servir la suite. Joue de porc en sauce et carottes pour apprécier la vue. Car le grand absent fut le légume ! Comment ça la carotte ne peut se suffire à l’appellation d’origine contrôlée ? Le légume fait bon nez sur son bonhomme de neige, mais deux patates comblent plus facilement les chœurs. Le vieux 4 pleure sa bonne mère et Sergio suce du coup son doigt enflé. Les petits oignons ne pourront aider à rivaliser cette ère de non patate. Le cri du vieux 4 résonne encore dans nos estomacs de tristesse. Le grand écart entre le sublime et l’absence dézingue l’entre en table ! Les joues, la sauce sont fabuleux ! Que le pain de pépé pour saucer le nectar du jus…  Perdigue sa carotte il la vénère. Le légume a bon dos. Dudu ne dit rien, son fromage il ne le sert qu’en entrée. Les facéties du cuistot s’acceptent et les castors se doivent de protéger toutes prises d’intervalle. Le propre du soutien, bordel. Entre celui qui annonce, celui qui ne comprend pas l’annonce, celui qui n’entend pas l’annonce, celui qui se fout de l’annonce, celui qui annonce à son tour, la réussite de la prise d’intervalle ne tient parfois qu’à un miracle… parfois à un JB, ou à un Sergio …  mais sûrement à des automatismes construits dans la constance du lien toutes générations confondues ! La carotte à défaut fait tabac. La fille du bédouin mouille elle sa banane!!! Castors mouiller votre maillot !  


Le lancer fut parfait à une exception près : Christophe. Il faut toujours que quelqu’un déroge à l’unisson ; c’est comme ça. Perdigue, c’est un calme. Enfin, lorsqu’il lance l’assiette.

Quel Brie mes aïeux ! Il y a Brie et brie. Perdigue sait ce que Brie veut dire. Poulet, en connaisseur, apprécia. Pour du bon fromage, c’était du bon fromage. Chanson et Brie allaient l’amble. Nous briâmes le seigneur de table et lui pardonnâmes son écart de jeunesse de ne voir en la seule carotte toutes les vertus d’une patate tambièn. Le vieux 4, sécha ses larmes et mouilla ses fesses. Le plaisir ne se contient ! Trou est question d’équilibre. Il s’agenouilla devant le sublime poivré et orangé du riz au lait. Il revisita à sa manière les anecdotes de Porto et s’évada dans la chanson de Roland. Les deux font la paire. Ils en ont vu des carottes, de l’arroz et de l’arrose. Bref, ils chantent sur les starting block pour les cinquante ans et gèrent l’international. Les anciens membrés ne comptent pas leurs heures en bon honoraire et amoureux du trou qu’ils sont ! Le temps n’a pas d’emprise sur le couple. Sacré exemple du solide ! En revanche l’absence de patates a bousculé le vieux 4 qui ne s’est plus que motivé pour le match des anciens castors des cinquante ans. Con se le dise. Le vieux 4 un coup de carotte et il repart ! Après une resserve du succulent riz au lait. N’exagérons pas !

Le compte à rebours en haut à droite suit son décompte comme il se doigt ! Le trou ne s’est pas fait en un jour, nos cinquante ans non plus. Il s’est construit en comptant sur de nombreuses générations de queues plates. « Plus on est au trou, moins on a de brie ! » s’exaspérait Perdigue heureux de satisfaire son petit comité à table. Il bria le Saint Castor, pour que l’assemblée soit plus grande la prochaine fois. C’est Domi qui régale !

Une large belote se dressa ; nous étions huit autour du tapis. Et par un singulier retournement des habitudes, Jeff et le barde l’emportèrent. Il faut savoir patienter. Le Tarbais eut une main bien pauvre. La Jacouille fut très déraisonnable. Une belote bien différente des autres en somme.

Dieu que la nuit était douce. Mai a la nuit heureuse. Mai ne nuit pas à la nuit ; il la mène par le bout du nez. Et ce n’est pas Poulet qui dira le contraire. Il humait la nuit, l’accueillant avec la béatitude.

23 mai 2019

50 ans de bouffe : Vieux Jacquatrouille

Par Le Barde et Bardibulle.



C’est l’été. Un zest de vent printanier subsiste, mais c’est l’été. Les seins de glace sont passés. Il y avait donc du monde sur le pré. Même Gwen était là ; il fut sublime, lumineux, tranchant.





Le bardibule et Sergio ne furent pas en reste. JB appréciait depuis la touche.

Une belle fin de journée d’été. Certes Dudu n’est toujours pas rétabli. Mais il y avait Hamilton. Titi, était tout de rouge vêtu. Un pinson rouge, ça n’existe pas. Et pourtant !






C’était la soirée des Prez. Ils étaient tous là sauf Joël que l’on dit sur une île éponyme. Le vieux quatre et la Jacouille officiaient. La Jacouille resta en cuisine. Le vieux quatre servit. Un duo parfait. La tête et les bras. La tablée était pleine.



Les asperges étaient landaises, suaves, douces. Accompagnées d’un peu de jambon. Les asperges plurent. Guitou en redemanda. Il aime les délicatesses maraîchères Guitou. Michel Moga itou. C’est la saison des asperges. Elles étaient si parfaitement préparées, avec une sauce à damner tous les saints. Perdigue, en bout de table, les suçotait sans cesse. Il éprouve une passion pour l’asperge depuis sa plus tendre enfance. « L’asperge, c’est ma madeleine à moi » chuchota-t-il au Tarbais qui lui répondit : « Moi, c’est le haricot ».

Les feuilles de salades se faisaient jambon. Et le jambon se faisait salade. La tige blanche pour parfaire les couleurs de l’association et nous voilà bien repus pour le début. Jacquouille a une drôle de manière pour présenter le jambon en salade. Nul ne peut dire si la verdure l’emporte sur le cochon. Hervé entre les salades et son asperge, il a choisi son camp. La sauce pour épaissir la verdure. Le duo a pensé à tout.
La suite se fera dans l’attente. Les Prez sont talonneurs et Coco se propose à haranguer les caractères en désertion. Coco est éternel pour donner son La dans l’accordage de nos institutions. Le pro du Lala ! Le cuistot osa enfin sortir la carne. La gitane attendra… Du sanglier je vous prie. Pour l’occasion le gibier est sacrifié. L’animal est par essence un totem aux patriarches. La poule ne peut convenir pour un repas présidentiel. Trop pépère pour la chimère. Quelle bonne idée de sortir la bête de sa forêt. Les légumes en surprise pour notre vieux 4,se suffiront en patatas forestières tambien.

Les quatre Prez présents y allèrent de leur lancer d’assiettes. Leurs trajectoires se croisaient comme autant de soucoupes dans le ciel. Pas une ne joncha le sol. Coco jubilait sous l’œil attendri de Lolo. Loulou et Arnaud conversaient.


Le fromage, des tranches de brebis finement découpées, avec leur confiture de cerise noire et une lame de pâte de fruits toute en coing furent servies par le vieux quatre toujours aussi avenant. Vint ce vers de Baudelaire sur les lèvres du prof : « La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse. » Puis, l’antienne du bon fromage recouvrit le trou.

Le repas s’acheva par une anthologie de nos chants. La grand-mère de Michel, la fin de l’été de Guitou, la gitane d’Alfred, le père Abraham de Pioupiou, et, en conclusion, cela va de soi, le doigt. Il y avait aussi les oiseaux dans les branches si chères à notre Tcho. Et pour le trille, c’est Pépé, le frangin, qui s’y colla. Pépé, c’est une hirondelle qui fait le printemps.

La belote fut étique en nombre. Cinq joueurs. Le barde perdit. Les quatre autres en sortirent vainqueurs. C’est l’altérité poussait à son comble. Il faut dire que la baraque du barde ne reposait que sur de frêles étais.

Le trou se vida sur le tard. La nuit invitait aux songes. Coco sifflota une romance sans paroles de Mendelssohn. Michel lorgna les Capus avec tendresse. Loulou chevaucha sa moto, avec un indéniable petit côté Marlon Brando et rejoignit les quais. JB resta fidèle à Mozart et à ses sérénades. La vie est un art. 

15 mai 2019

50 ans de bouffes : hip hip piperade de Bernard

Par Le Barde et Bardibulle



C’était son grand retour. Sans pompes ni ors. Simplement son retour, là, sur son aile. Hamilton recouvrait le pré, la veille d’une armistice. Comme si son corps pouvait enfin être en paix avec le pré.

Il pleuvait par intermittence. La douzaine de castors s’en donnait à cœur joie. Le bardibule paraissait réconcilié avec son coude. Le doc était vif. Le barde un peu moins. Christophe, lui, allait bon train.

Nous nous tenions sur l’espace exclusif des vingt-deux mètres. En sorte que le geste l’emportait sur les cannes. Disons que les cannes n’étaient que l’aboutissement du geste. Titi étincelait Musard. Il aime les prémices de l’été. Avec ou sans pluie. Maxime itou.

Nous arrêtâmes à 21:30 pétantes. Quelques-uns s’étiraient lors que d’autres gagnaient les vestiaires.

Bernard nous attendait. Encore qu’il arriva sur le tard. En sorte qu’il n’était pas là comme les premiers belligérants avaient rejoint le trou. Pas de Pépé non plus. Mais Guitou, le prof, Poulet, Amélie et notre Jacouille, cela va de soie.

Tout commença par des œufs mimosas. Le bardibule ne put s’empêcher de citer son Aragon : « Si le miroir mimer osa/

La rose et l’or des mimosas » sous l’œil envieux du vieux quatre. Amélie nous parla de ses poules, du souci de ses poules. Le Prez lui proposa de les inviter à notre soirée des cinquante ans pour les requinquer. Les poules d’Amélie sont en mal de ponte.

Les œufs dans les yeux, Bernard annonça le plat principal. Sacrifice de la poule aux œufs d’or, sous son coulis de piperade girondine, échine de porc rosée à la plancha et cuit à la sueur du golfeur. C’est un parcours en œuf trous pour l’entrée et une suite en dix-huit ! Les marmites sont à l’honneur. La triade se pose au centre de la tablée. Les chapeaux se soulèvent pour faire place aux vapeurs.


Le Prez l’échine, il l’aime bleu. Il siège au bout de la table. Il en voit de toute les couleurs notre Prez en ce moment. A croire qu’en un an il prend cinquante. Son genou a plié face à l’adversité et l’a éloigné du plaisir de jouer. Du coup, Il est dans le dur de l’organise. Le joug est sur ses épaules, cinquante ans c’est du lourd. « A chaque joug suffit sa peine » me glisse tautau à l’oreille. Et il est là aux commandes, le Prez. Putain 50 ans ! Il n’était pas nez le bougre quand l’idée à germer pour enfermer une bande de copains dans un trou et les faire sortir autour d’un ballon même par rond. Le temps a fait son œuvre et sa culotte courte a fait place à un short que l’on taille maintenant trop facilement. Les castors ont de sacrés caractères ce qui rend le trou si unique. Même si de mémoire, le short le plus raccourci a été porté par Titi, con se le dise ! Le président se doit d’être porté sur un bouclier même à bras raccourci. L’ambition bien commune de continuer à vivre de belles choses ensemble, photos à l’appui.

Bardibule reprit de la piperade. La diversité lui donne de l’appétit. Et il en profite pour rééduquer son coude à grands coups de fourchettes. TauTau ne sait plus où mettre la tête pour chanter et le vieux 4 donne un sacré cœur à la chorale. Il y a des monuments dans le trou. La semaine prochaine vise de réunir les cathédrales. De sacrés piliers sont sur les starting-blocks bien motivés eux aussi à faire de cette rencontre une fête à part entière. La réussite se doit d’être communicante et l’adversité de trouver sa cible unique sur l’événement. Ce qui fait union c’est notre amour du trou. Même si pour Piou Piou c’est l’oignon qui fait la force ! Qu’il est bon dans le vestiaire d’avant match, d’entendre des crampons qui battent la mesure sur le carrelage, ce ne sont pas des mots, c’est un son unique, celui de se sentir ensemble et de jouer bien ensemble. L’arbitre siffle les gars c’est maintenant ! Bernard profita de son jeu d’ouverture pour sortir les assiettes et envoyer les siennes. Gardons l’étiquette !

Le lancer fut sage, précis. Coco l’eut apprécié. Tautau le trouva un tantinet indolent. Pas un débris ne joncha le sol. Et nous pûmes déguster le traditionnel camembert de Bernard, que nous étalions sur de petits croûtons frottés à l’ail.

Une belote se dressa. Ils étaient sept. Le barde perdit face au doc. La Jacouille et Hamilton s’étaient faits la malle depuis belle lurette, la main heureuse.

La pluie s’était interrompue. Les Capus étaient calmes, paisibles. Alors le doc chantonna :

usez vos souliers
usez l'usurier
soyez ma muse
et que ne durent que les moments doux
durent que les moments doux
et que ne durent que les moments doux
osez, osez Joséphine
osez, osez Joséphine
plus rien ne s'oppose à la nuit
rien ne justifie

05 mai 2019

Les castors vs le XV de la grappe

Par Le Barde et Bardibulle


Les vendanges tardives comptent parmi les meilleures. Les vieilles grappes n’échappent pas à la règle. Un assemblage qui vaut le détour, fût-il du bergeracois. Seuls les sots restent coi devant l’évidence ; ce ne sont que des aquabonistes à la petite semaine.

Les vieilles grappes arrivèrent donc sur le tard. Les castors cueillaient la béchigue depuis belle lurette par la grâce d’un toucher. Il y avait quelques invités. Nous aimons les mélanges.

Le bardibule était de rambarde ; la faute à un coude encore froissé. JB, la Jacouille, le vieux quatre, Perdigue un tantinet claudiquant et Hamilton l’accompagnaient. Le barde était de sifflet. Une lyre comme une autre.

La partie commença, cela va de soi, sur le tard. En sorte que si la première mi-temps fut lumineuse, la seconde fut plutôt éteinte faute d’ éclairage. Et pourtant, ils jouèrent. On devinait leurs ombres sur le pré. Toutes choses qui n’empêchèrent pas le ballon d’être alerte, le rythme soutenu, sous le sifflet de Sergio qui, tout de noir vêtu, suppléait le barde.

Les castors, fringants, prirent le dessus avec leur pinson à l’ouverture. Il se fit un peu Neymar en s’affalant sur le sol après une légère obstruction que le barde ne sanctionna pas.

Nous n’oublions pas l’annonce de bonne réception de notre Gwen en casque. Le coup d’envoi adverse était à souhait. L’homme aguerri, le nez en l’air,et les yeux en direction de l’arrivée des troupes en attaque propose de calmer le tout par un « Ouais » à faire trembler les murs du « J’ai Rico » trop long à dire tant la vitesse est situationnelle. Le temps s’arrêta sur le moment, le ballon hésita même à remonter sa chute tellement l’intention le privait de sa descente au hasard. L’instant est solennel comme la voix de notre Lolo d’antan. Son écho créa la certitude d’un doute, fatal pour notre receveur. La deuxième annonce se rapprocha plus de la vérité. Le cerveau ayant, je suppose fini son calcul. La volonté ne s’emmerde jamais avec des algorithmes en apesanteur. La balistique est impitoyable le cerveau bien motivé est nez en moins dépassé par la cinétique dirigée. Le ballon ne trouva les bras de l’appeleur, ni d’autres figés par le premier temps de l’annonce. Le non vint trop tard pour toute autre recours. La bechigue toucha le sol et repris ses droits au rebond. Gwen mis la tête pour récupérer le coup. Quand on a pas de jambes on met la tête… C’est bien connu !

Le trou fut particulièrement garni. Coco et Pépé nous attendaient. La Jacouille avait concocté, comme d’ordinaire, ce qu’il faut de mets pour nous rassasier.

Le trou est comblé, le nombre fait le trou. La table trouva le bar et le bar trouva la table. Le sacré du qu’on vive ! Un mélange certain où la grappe s’associa au cep de table. La pression trouva ses pichets et tous ses gosiers furent rassasiés jusqu’à la sentence de l’horloge. Le bar est open ! Coco est là sa voix en éternel vuvuzela. Pépé de son côté ne sonne pas il crie « à table ! » loin d’un « Ouais » à la oualeGwen je vous l’accorde. Les anciens sont nos gardiens ! Jacquouille lui, a comme aiguille une grosse cuillère et en couvre-chef une toque. Un samouraï de la distribution, son livre de cuisine est « L’art de la guerre » de Sun Tzu. « Mélange de sang barbare et de vin d’Italie » me souffle Perdigue en amoureux du bon vivant. Piou Piou en bourre poussa une Sun Tzu douce visant la légèreté bien enfantine d’Henri Salvador. Certains airs rendent les castors bien chameaux ! Père Abraham priez pour nous !

L’entrée se fit en macédoine et œufs, le printemps impose le légume. Il en faut 5 par jours selon les recommandations. Moïse avait la table des 10 commandements, notre père Abraham annonce pour ses parts une table avec les 10 recommandations. Le début se fait dans l’œuf. Au fait des légumes sans ramone du pays et rillettes du tiroir, les castors et grappistes peuvent déprimer. L’herbe est synthétique et le combat témoigne de l’animal. Que nenni, gloire à notre traiteur ! Une percute en charcute ! Nous appelâmes la suite, Jacquouille secondé de Peter supposent que le rôti se mérite. Le temps d’une chanson et quelques moutons d’appel et voilà le rôti et sa faim des haricots !

Jacquouille se décarcasse et se glorifie en chanson de Roland... comme on les aime. Cette chanson est une étoile au guide Michelin made in fond du trou. Et le vieux son trou il le bichonne. 

L’appel de la vache et les soucoupes volantes, le Barde en bonne entente avec Thom offrirent un spectacle d’émission et de bonne réception. Les deux font la paire ! Les grappistes se prêtèrent au rituel du lancé. C’est fou le nombre d’assiettes que le Barde peut recevoir, d’une main, deux mains, les dents, sa crinière, son corps dans une souplesse qui le distingue de tout autre et ne fit aucun bris. Le Barde est habile ! même sans plume l’homme est adroit ou agauche, sous l’alibi, dos de ses parties, son corps calleux se prête toujours à n’oublier personne. L’alliage joue du temps. La plume réfléchit sur l’évidence de l’être. Le langage se complète par opposition des sens et se fait trompeur dans certaines confusions. « La nature des hommes est gauche quand il n’est pas adroit ». L’équilibre est toujours instable. C’est la base de tout mouvement. Perdigue de me corriger « Tu es sur que tu ne confonds pas avec le corps caverneux pour combler les parties du trou ! Le castor a deux cerveaux… un petit et un gland. » Freud tire sur sa pipe. Le plaisir est simple. Peter augmente le tirage de la clim. Le trou n’a pas de côté, c’est un trou et bienheureux de l’être surtout dans la réception. Le jeu en vaut vraiment la chandelle. Et ce n’est pas pour rien que sous toute chandelle Gwen dira « Ouais ! » .

En dessert, le génie se fit en éclair. Chocolat ou café. 

Marco se mit en concert et se rapprocha en équipe du digestif. Il recrute dur le bougre. Une mise au vert pour certains, au patxaran pour d’autres. Il hésita pour pousser son encantada. L’amitié s’arrose ! Il chante quand il a le ballon et quand il est heureux. C’est sa Marco de fabrique…

Une nuit très douce nous tendait les bras. 1er mai oblige, nos ardeurs du soir étaient promises à un repos salutaire. Un peu d’histoire pour conclure. Le 1er mai est une histoire américaine datant de 1884. Les événements d’Haymarket Square, dans la ville de Chicago, commencèrent un 1er mai. Alors que c’est la police qui avait fomentait un attentat contre les siens pour mieux exercer sa répression, ce sont des manifestants qui furent condamnés. Qui à mort, qui à la prison à perpétuité. La IIe Internationale, en 1889, décida de célébrer ce jour.

Titi en chevauchant sa moto, pour se rendre au pays du clairet, se remémora les derniers vers de l’ode pour hâter la venue du printemps :

Ô camarade

On a comme une impatience de printemps...