23 mai 2019

50 ans de bouffe : Vieux Jacquatrouille

Par Le Barde et Bardibulle.



C’est l’été. Un zest de vent printanier subsiste, mais c’est l’été. Les seins de glace sont passés. Il y avait donc du monde sur le pré. Même Gwen était là ; il fut sublime, lumineux, tranchant.





Le bardibule et Sergio ne furent pas en reste. JB appréciait depuis la touche.

Une belle fin de journée d’été. Certes Dudu n’est toujours pas rétabli. Mais il y avait Hamilton. Titi, était tout de rouge vêtu. Un pinson rouge, ça n’existe pas. Et pourtant !






C’était la soirée des Prez. Ils étaient tous là sauf Joël que l’on dit sur une île éponyme. Le vieux quatre et la Jacouille officiaient. La Jacouille resta en cuisine. Le vieux quatre servit. Un duo parfait. La tête et les bras. La tablée était pleine.



Les asperges étaient landaises, suaves, douces. Accompagnées d’un peu de jambon. Les asperges plurent. Guitou en redemanda. Il aime les délicatesses maraîchères Guitou. Michel Moga itou. C’est la saison des asperges. Elles étaient si parfaitement préparées, avec une sauce à damner tous les saints. Perdigue, en bout de table, les suçotait sans cesse. Il éprouve une passion pour l’asperge depuis sa plus tendre enfance. « L’asperge, c’est ma madeleine à moi » chuchota-t-il au Tarbais qui lui répondit : « Moi, c’est le haricot ».

Les feuilles de salades se faisaient jambon. Et le jambon se faisait salade. La tige blanche pour parfaire les couleurs de l’association et nous voilà bien repus pour le début. Jacquouille a une drôle de manière pour présenter le jambon en salade. Nul ne peut dire si la verdure l’emporte sur le cochon. Hervé entre les salades et son asperge, il a choisi son camp. La sauce pour épaissir la verdure. Le duo a pensé à tout.
La suite se fera dans l’attente. Les Prez sont talonneurs et Coco se propose à haranguer les caractères en désertion. Coco est éternel pour donner son La dans l’accordage de nos institutions. Le pro du Lala ! Le cuistot osa enfin sortir la carne. La gitane attendra… Du sanglier je vous prie. Pour l’occasion le gibier est sacrifié. L’animal est par essence un totem aux patriarches. La poule ne peut convenir pour un repas présidentiel. Trop pépère pour la chimère. Quelle bonne idée de sortir la bête de sa forêt. Les légumes en surprise pour notre vieux 4,se suffiront en patatas forestières tambien.

Les quatre Prez présents y allèrent de leur lancer d’assiettes. Leurs trajectoires se croisaient comme autant de soucoupes dans le ciel. Pas une ne joncha le sol. Coco jubilait sous l’œil attendri de Lolo. Loulou et Arnaud conversaient.


Le fromage, des tranches de brebis finement découpées, avec leur confiture de cerise noire et une lame de pâte de fruits toute en coing furent servies par le vieux quatre toujours aussi avenant. Vint ce vers de Baudelaire sur les lèvres du prof : « La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse. » Puis, l’antienne du bon fromage recouvrit le trou.

Le repas s’acheva par une anthologie de nos chants. La grand-mère de Michel, la fin de l’été de Guitou, la gitane d’Alfred, le père Abraham de Pioupiou, et, en conclusion, cela va de soi, le doigt. Il y avait aussi les oiseaux dans les branches si chères à notre Tcho. Et pour le trille, c’est Pépé, le frangin, qui s’y colla. Pépé, c’est une hirondelle qui fait le printemps.

La belote fut étique en nombre. Cinq joueurs. Le barde perdit. Les quatre autres en sortirent vainqueurs. C’est l’altérité poussait à son comble. Il faut dire que la baraque du barde ne reposait que sur de frêles étais.

Le trou se vida sur le tard. La nuit invitait aux songes. Coco sifflota une romance sans paroles de Mendelssohn. Michel lorgna les Capus avec tendresse. Loulou chevaucha sa moto, avec un indéniable petit côté Marlon Brando et rejoignit les quais. JB resta fidèle à Mozart et à ses sérénades. La vie est un art. 

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