Par Le Barde et Bardibulle.
C’est l’été. Un zest de vent printanier subsiste,
mais c’est l’été. Les seins de glace sont passés. Il y avait donc du
monde sur le pré. Même Gwen était là ; il fut sublime, lumineux,
tranchant.
Le bardibule et Sergio ne furent pas en reste. JB appréciait depuis la touche.
Une
belle fin de journée d’été. Certes Dudu n’est toujours pas rétabli.
Mais il y avait Hamilton. Titi, était tout de rouge vêtu. Un pinson
rouge, ça n’existe pas. Et pourtant !
C’était
la soirée des Prez. Ils étaient tous là sauf Joël que l’on dit sur une
île éponyme. Le vieux quatre et la Jacouille officiaient. La Jacouille
resta en cuisine. Le vieux quatre servit. Un duo parfait. La tête et les
bras. La tablée était pleine.
Les
asperges étaient landaises, suaves, douces. Accompagnées d’un peu de
jambon. Les asperges plurent. Guitou en redemanda. Il aime les
délicatesses maraîchères Guitou. Michel Moga itou. C’est la saison des
asperges. Elles étaient si parfaitement préparées, avec une sauce à
damner tous les saints. Perdigue, en bout de table, les suçotait sans
cesse. Il éprouve une passion pour l’asperge depuis sa plus tendre
enfance. « L’asperge, c’est ma madeleine à moi » chuchota-t-il au
Tarbais qui lui répondit : « Moi, c’est le haricot ».
Les
feuilles de salades se faisaient jambon. Et le jambon se faisait
salade. La tige blanche pour parfaire les couleurs de l’association et
nous voilà bien repus pour le début. Jacquouille a une drôle de manière
pour présenter le jambon en salade. Nul ne peut dire si la verdure
l’emporte sur le cochon. Hervé entre les salades et son asperge, il a
choisi son camp. La sauce pour épaissir la verdure. Le duo a pensé à
tout.
La suite se fera dans
l’attente. Les Prez sont talonneurs et Coco se propose à haranguer les
caractères en désertion. Coco est éternel pour donner son La dans
l’accordage de nos institutions. Le pro du Lala ! Le cuistot osa enfin
sortir la carne. La gitane attendra… Du sanglier je vous prie. Pour
l’occasion le gibier est sacrifié. L’animal est par essence un totem aux
patriarches. La poule ne peut convenir pour un repas présidentiel. Trop
pépère pour la chimère. Quelle bonne idée de sortir la bête de sa
forêt. Les légumes en surprise pour notre vieux 4,se suffiront en
patatas forestières tambien.
Les
quatre Prez présents y allèrent de leur lancer d’assiettes. Leurs
trajectoires se croisaient comme autant de soucoupes dans le ciel. Pas
une ne joncha le sol. Coco jubilait sous l’œil attendri de Lolo. Loulou
et Arnaud conversaient.
Le
fromage, des tranches de brebis finement découpées, avec leur confiture
de cerise noire et une lame de pâte de fruits toute en coing furent
servies par le vieux quatre toujours aussi avenant. Vint ce vers de
Baudelaire sur les lèvres du prof : « La servante au grand cœur dont
vous étiez jalouse. » Puis, l’antienne du bon fromage recouvrit le trou.
Le
repas s’acheva par une anthologie de nos chants. La grand-mère de
Michel, la fin de l’été de Guitou, la gitane d’Alfred, le père Abraham
de Pioupiou, et, en conclusion, cela va de soi, le doigt. Il y avait
aussi les oiseaux dans les branches si chères à notre Tcho. Et pour le
trille, c’est Pépé, le frangin, qui s’y colla. Pépé, c’est une
hirondelle qui fait le printemps.
La
belote fut étique en nombre. Cinq joueurs. Le barde perdit. Les quatre
autres en sortirent vainqueurs. C’est l’altérité poussait à son comble.
Il faut dire que la baraque du barde ne reposait que sur de frêles
étais.
Le
trou se vida sur le tard. La nuit invitait aux songes. Coco sifflota
une romance sans paroles de Mendelssohn. Michel lorgna les Capus avec
tendresse. Loulou chevaucha sa moto, avec un indéniable petit côté
Marlon Brando et rejoignit les quais. JB resta fidèle à Mozart et à ses
sérénades. La vie est un art.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire