05 mai 2019

Les castors vs le XV de la grappe

Par Le Barde et Bardibulle


Les vendanges tardives comptent parmi les meilleures. Les vieilles grappes n’échappent pas à la règle. Un assemblage qui vaut le détour, fût-il du bergeracois. Seuls les sots restent coi devant l’évidence ; ce ne sont que des aquabonistes à la petite semaine.

Les vieilles grappes arrivèrent donc sur le tard. Les castors cueillaient la béchigue depuis belle lurette par la grâce d’un toucher. Il y avait quelques invités. Nous aimons les mélanges.

Le bardibule était de rambarde ; la faute à un coude encore froissé. JB, la Jacouille, le vieux quatre, Perdigue un tantinet claudiquant et Hamilton l’accompagnaient. Le barde était de sifflet. Une lyre comme une autre.

La partie commença, cela va de soi, sur le tard. En sorte que si la première mi-temps fut lumineuse, la seconde fut plutôt éteinte faute d’ éclairage. Et pourtant, ils jouèrent. On devinait leurs ombres sur le pré. Toutes choses qui n’empêchèrent pas le ballon d’être alerte, le rythme soutenu, sous le sifflet de Sergio qui, tout de noir vêtu, suppléait le barde.

Les castors, fringants, prirent le dessus avec leur pinson à l’ouverture. Il se fit un peu Neymar en s’affalant sur le sol après une légère obstruction que le barde ne sanctionna pas.

Nous n’oublions pas l’annonce de bonne réception de notre Gwen en casque. Le coup d’envoi adverse était à souhait. L’homme aguerri, le nez en l’air,et les yeux en direction de l’arrivée des troupes en attaque propose de calmer le tout par un « Ouais » à faire trembler les murs du « J’ai Rico » trop long à dire tant la vitesse est situationnelle. Le temps s’arrêta sur le moment, le ballon hésita même à remonter sa chute tellement l’intention le privait de sa descente au hasard. L’instant est solennel comme la voix de notre Lolo d’antan. Son écho créa la certitude d’un doute, fatal pour notre receveur. La deuxième annonce se rapprocha plus de la vérité. Le cerveau ayant, je suppose fini son calcul. La volonté ne s’emmerde jamais avec des algorithmes en apesanteur. La balistique est impitoyable le cerveau bien motivé est nez en moins dépassé par la cinétique dirigée. Le ballon ne trouva les bras de l’appeleur, ni d’autres figés par le premier temps de l’annonce. Le non vint trop tard pour toute autre recours. La bechigue toucha le sol et repris ses droits au rebond. Gwen mis la tête pour récupérer le coup. Quand on a pas de jambes on met la tête… C’est bien connu !

Le trou fut particulièrement garni. Coco et Pépé nous attendaient. La Jacouille avait concocté, comme d’ordinaire, ce qu’il faut de mets pour nous rassasier.

Le trou est comblé, le nombre fait le trou. La table trouva le bar et le bar trouva la table. Le sacré du qu’on vive ! Un mélange certain où la grappe s’associa au cep de table. La pression trouva ses pichets et tous ses gosiers furent rassasiés jusqu’à la sentence de l’horloge. Le bar est open ! Coco est là sa voix en éternel vuvuzela. Pépé de son côté ne sonne pas il crie « à table ! » loin d’un « Ouais » à la oualeGwen je vous l’accorde. Les anciens sont nos gardiens ! Jacquouille lui, a comme aiguille une grosse cuillère et en couvre-chef une toque. Un samouraï de la distribution, son livre de cuisine est « L’art de la guerre » de Sun Tzu. « Mélange de sang barbare et de vin d’Italie » me souffle Perdigue en amoureux du bon vivant. Piou Piou en bourre poussa une Sun Tzu douce visant la légèreté bien enfantine d’Henri Salvador. Certains airs rendent les castors bien chameaux ! Père Abraham priez pour nous !

L’entrée se fit en macédoine et œufs, le printemps impose le légume. Il en faut 5 par jours selon les recommandations. Moïse avait la table des 10 commandements, notre père Abraham annonce pour ses parts une table avec les 10 recommandations. Le début se fait dans l’œuf. Au fait des légumes sans ramone du pays et rillettes du tiroir, les castors et grappistes peuvent déprimer. L’herbe est synthétique et le combat témoigne de l’animal. Que nenni, gloire à notre traiteur ! Une percute en charcute ! Nous appelâmes la suite, Jacquouille secondé de Peter supposent que le rôti se mérite. Le temps d’une chanson et quelques moutons d’appel et voilà le rôti et sa faim des haricots !

Jacquouille se décarcasse et se glorifie en chanson de Roland... comme on les aime. Cette chanson est une étoile au guide Michelin made in fond du trou. Et le vieux son trou il le bichonne. 

L’appel de la vache et les soucoupes volantes, le Barde en bonne entente avec Thom offrirent un spectacle d’émission et de bonne réception. Les deux font la paire ! Les grappistes se prêtèrent au rituel du lancé. C’est fou le nombre d’assiettes que le Barde peut recevoir, d’une main, deux mains, les dents, sa crinière, son corps dans une souplesse qui le distingue de tout autre et ne fit aucun bris. Le Barde est habile ! même sans plume l’homme est adroit ou agauche, sous l’alibi, dos de ses parties, son corps calleux se prête toujours à n’oublier personne. L’alliage joue du temps. La plume réfléchit sur l’évidence de l’être. Le langage se complète par opposition des sens et se fait trompeur dans certaines confusions. « La nature des hommes est gauche quand il n’est pas adroit ». L’équilibre est toujours instable. C’est la base de tout mouvement. Perdigue de me corriger « Tu es sur que tu ne confonds pas avec le corps caverneux pour combler les parties du trou ! Le castor a deux cerveaux… un petit et un gland. » Freud tire sur sa pipe. Le plaisir est simple. Peter augmente le tirage de la clim. Le trou n’a pas de côté, c’est un trou et bienheureux de l’être surtout dans la réception. Le jeu en vaut vraiment la chandelle. Et ce n’est pas pour rien que sous toute chandelle Gwen dira « Ouais ! » .

En dessert, le génie se fit en éclair. Chocolat ou café. 

Marco se mit en concert et se rapprocha en équipe du digestif. Il recrute dur le bougre. Une mise au vert pour certains, au patxaran pour d’autres. Il hésita pour pousser son encantada. L’amitié s’arrose ! Il chante quand il a le ballon et quand il est heureux. C’est sa Marco de fabrique…

Une nuit très douce nous tendait les bras. 1er mai oblige, nos ardeurs du soir étaient promises à un repos salutaire. Un peu d’histoire pour conclure. Le 1er mai est une histoire américaine datant de 1884. Les événements d’Haymarket Square, dans la ville de Chicago, commencèrent un 1er mai. Alors que c’est la police qui avait fomentait un attentat contre les siens pour mieux exercer sa répression, ce sont des manifestants qui furent condamnés. Qui à mort, qui à la prison à perpétuité. La IIe Internationale, en 1889, décida de célébrer ce jour.

Titi en chevauchant sa moto, pour se rendre au pays du clairet, se remémora les derniers vers de l’ode pour hâter la venue du printemps :

Ô camarade

On a comme une impatience de printemps...

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