29 octobre 2018

Open de golf Archiball 2018

Par le Bardibule
 

L’open fait son trou en cette saison d’Automne. Il est en effet devenu un rendez-vous que les amateurs de petites balles à queues plates retrouvent avec beaucoup de plaisir. Guitou souffle sourire en prime : « C’est tout simplement une histoire de clubs » . Les novices n’y voient qu’un simple billard versus pétanque et bilboquet, pour les convertis du fer 7 le sport est bien tout autre et relève du challenge. Une question d’équilibre entre du statique et du dynamique, de la concentration en mouvement, une cinétique synergique, quand la conscience dépasse les limites de l’enveloppe charnelle, ça s’est envoyé pour les archis en quête de seconde peau. Don écrit un chapitre sur le sujet. Il est vrai que le noyau du golf est une affaire de concentration et par dérivation de conscience. La conscience humaine s’étend aux limites du club. Tout au bout là où la balle trouve son énergie d’envol. « L’extase tient à peu » grogne Hamilton. « Tout ce matériel pour un petit point qui mène au trou. Là Freud chapeau… » L’art de l’approche en plusieurs coup, il y a de la séduction sur la pelouse en découpe fragile, de l’évitement pour les pièges de part en part. Point de sable pour préserver les engrenages bien huilés de toutes ses articulations en souffrance. Une seconde vie pour certains une première pour d’autres. Le plaisir est dans le mouvement chante le Barde. Le poète est absent pour l’occasion, il préserve ses plumes pour d’autres histoires. Le principe est sacré, une balle, un trou et du club à foison, le tout est de la mettre au fond. Freud sur le sujet tire une nouvelle fois sur sa pipe. Putain même au golf, l’allusion fait illusion. Bref, le golf est une histoire de castor en retraite. Il est vrai que l’art de la passe du neuf rejoint le vieux dans le maniement du club. Loin de moi de penser que le golf est une seconde vie. Elle est en revanche pour notre organisateur d’excellence qui d’habitude fait son trou à grand coup de tractopelle. Là, il monte fin. Le castor une sacré barraque joue avec des gants de velours. La valeur est là. Un métronome dans les courbes. Un aparté pour rappeler que le golf aime les courbes, les contraintes dans le rectiligne cassé. La preuve en image. Domi en tout cas a trouvé sa voie et commence son « par » comme « d’hab » en envoyant du bois. L’open fait son ouverture en l’an 2000 et le décompte suit son cours. 2018 sera le XVIIIème de ce nom. C’est facile à retenir il faut enlever les 2 millénaires, les centaines puis rajouter les dizaines et les unités l’écrire en lettre et les romains nous éloignent d’une mathématique arabe. Vous l’avez compris nous sommes partis de 2000 qui est notre zéro absolu ou notre AVOG (Avant open de Golf). Gare au prochain qui sort son double X, l’ère du féminin sacrée en approche. Domi a du nez sur le sujet et a opté pour un saillant polo rose. Le féminin sacré à faire pâlir le Da Vinci Dress code. L’air de Gary a fait son chemin pour faire place à celle de Domi. Domi pour les intimes est une gamme sans raie. La partition est menée d’une main solide comme son jeu à l’aile. Grosses paluches en prime. Pour ma part je ne comprends toujours pas l’usage du club pour envoyer la balle dans le trou. Les parties seraient plus longues et tellement régressives en témoignage de nos jeux de billes de cours d’école. L’adulte est en enfant avec des règles plus compliquées. L’homme le club il ne le tient que d’une main. L’organisation est huilée, la carrure prend de la hauteur sans économie d’énergie pour vérifier la taille de ses herbes. Les pièges en sable, et l’eau a bonne température même le soleil sera de la partie. Domi est un prêtre. Saint Domi priez pour nous !
L’équipe en soutien se fait en plusieurs générations. La famille Escassut au grand complet en sévèrement burnés. Rien de misogyne dans la description de ses paires. Comme l’auréole ils le valent bien. Le trou est sacré. Jacquouille, PiouPiou et Pti Paul sont à la découpe ce que Peyo est à la ligue de protection des acromions, c’est-à-dire inséparables. Ce n’est pas le nom de petits oiseaux… Indispensables et irremplaçables… Les califes Ibn Katifs sont pauvres pour le vizir Issogoud en manque de reconnaissance. Leurs valeurs se conjuguent surtout à la taille de leur saucisson.
La victoire fut promise. L’excellence centrée sur l’approche qui revint à notre Grognard. L’approche au golf est une technique pour conclure. Jean claude Duss sur le sujet cite : « Ecoute Bernard, je crois que toi et moi, on a un peu le même problème, c'est-à-dire qu'on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c'est : « oublie que t'as aucune chance, vas-y, fonce. On ne sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher ». » . L’approche est une drague solitaire. Nous rappelons que le golf mérite une concentration sans faille. Les Bernard sont en nombre et évite tout rappel à l’ordre des Bronzés dans les moments cruciaux. Aucune pensée parasite dans les moments de symbiose. Silence les moineaux. Putain, je me concentre… Quand le castor se fait club, et que le club se fait balle, et que la balle devient trou. Un résumé du mardi en Open. Le jeu est un challenge entre soi et le trou, nous le rappelons ! Mozart garde sa baguette pour l’occasion et applique une partition de rêve pour sa douce qui voit la vie en polo rose. Ils échoueront au pied du podium. Véro a géré son homme pour conquérir elle la première marche. Cary Grant l’open c’est son dada comme Coco a son lala. Maxime en castors s’offrira la meilleure place des golfeurs castors, il a le cœur en nounours et ses frappes témoignent de son esprit en étoile. Il a le cœur castor pour ne pas dire grenadine sur le pré comme de loin nous sommes heureux de l’avoir dans notre constellation coup de gueule en prime ! Guitou est une grâce, il garda la meilleure place, histoire et beauté oblige. Il gagne le prix fair-play, je crois qu’il se situe entre le fer 7 et le fer 9 en tout cas sans club de bois. Le Guitou danse, chante et se rapproche de notre Pinson pour l’occasion. Tient un Z qui veut dire Zaza. L’open a ses saintes. L’accueil et le plaisir font lois.

La soirée fut animée à souhait. Le prez a l’honneur mène la danse et le doigt à l’œil. De victuailles qui relient la mer à la terre. Le messie est présent et a transformé l’eau en Sabite. Du rosé au Rozier, et Higgins libère son magnum. Zeus et Appolon au pied !Soirée dansante pour clôturer la journée. La Terre des castors tourne, les balles se satellisent, les ballons vrillent nos cinquante ans arrivent.

Extra balle : le swing du Jacquouille :

26 octobre 2018

Kid Walid a bon porc

Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc
 
L’automne a pris ses quartiers à Musard. La fraîcheur de l’air ne trompe pas. Le ciel était pur, la lune belle. Dudu trottinait déjà comme nous arrivions en désordre. Petit a petit, le pré accueillit tout son monde. La Piballe faisait son retour. Pas de tarbais. Pas de Jean-Phi. Pas de pinson. Pas de grand terrain. Nous n’étions qu’une quinzaine. La partie fut vive. Emmenée par Sergio.

JB nous regardait du bord de la touche en sifflotant une sérénade de Mozart qui allait comme un gant à notre chorégraphie. Dans peu de temps, il sera des nôtres. Les jeunes gambadaient. Les vieux tempéraient leur ardeur par des gestes justes. La balle circulait. Parfois, elle tirait la langue et s’affalait sur le pré. Régis interceptait moult béchigues comme d’ordinaire, sauf que cet ordinaire tient de la grâce. Jeff guettait le geste juste et aspirait à l’intervalle. La capacité à passer entre est l’acmé du toucher. Flo batifolait sur son aile gauche. Et le doc était plus saillant que jamais.

Serti dans son tablier « Bordeaux débat », il était là. Le cheveu poivre et sel et le sourire aux lèvres. Lui, le bloger, le Libanais, waaaaaaaaaaaaaaaaaalid. C’est peu dire que le trou était aux anges. Le Prez, la barbe taillés à l’anglaise, du côté de Manchester, rayonnait. Et quand le Prez est heureux, les castors dansent.

Walou nous concocta un repas à damner tous les saints. Il pourrait presque tenir dans la formule : Il était un foie, un cœur et une longe. Le foie et le cœur parce qu’il nous servit en entrée lesdits abats, nappés de mâche et d’oignons. Un pur régal. Hamilton et Pépé, sis l’un à côté de l’autre, savouraient. Le vieux quatre itou. Il ne resta que quelques pétales de mâche et plus l’ombre d’un abat.

La suite vint. Une longe de porc, découpée à la côte par Jacouille. Avec ses tagliatelles, ses oignons, ses gousses d’ail et sa sauce aux champignons. La longe est un raccourci pour le bonheur de nos papilles. Pépé dans sa série papille fait de la résistance pleure. La vie est belle et le minaret a tapé dans le mille. L’oignon fait ses émules. L’ail élimine tout surplus sanguin et garde au loin tout esprit à dents crochus. Point de reflets dans le miroir pour tout vampire en approche. L’ail cache le laurier qui promet son sacré. Certains acceptaient une damnation pour une simple resserve. Le dit l’aime entre le plaisir éphémère et le paradis éternel. Il parait que l’éternité est long surtout vers la fin… Mais l’air n’est plus dans la carnasse, mais dans une amitié franche partagée.WAAAAAAAALID… pour le plaisir! Plus le sacrifice de l’animal est grand plus l’homme est sacré. Du coup Jacquouille sort son canif, léger pour l’esprit d’un mâteux qui résout des noeuds dans chaque dérives complexes de l’existant en nombre. Il parait que le canif de Jacquouille a une particularité qui unit le marin au charcutier. Avis aux amateurs. Pour ma part l’union est dans le minaret à bon porc!

Le premier lancé fut d’une intensité rare car l’objectif était ambitieux à savoir lancer l’assiette d’un bout à l’autre de la tablée. Figure rarement osée et souvent ratée, Walid tel un caïd du far west, les jambes légèrement écartées, opina du chef pour attirer l’effronté qui oserait se placer en face de lui. C’était sans compter sur Bad Barde venu lui du far medocain. Ils se jaugèrent longuement sachant que l’un comme l’autre n’avait le droit à l’erreur sous le regard aiguisé de chérif Jack'ouille et Sergent PP. Leurs regards complices en disaient long sur ces nombreuses années a vider les clubhouse et disserter sur la sonnette du serpent ou la plume du sion du fioux.
Peu à peu, le silence s’installa lourdement, un bout de tagliatelle tomba de la bouche de Peter, jamais avare pour faire tomber quelque chose. Un pêt contraint par l’émotion se fit entendre sans qu’il fût possible de distinguer son auteur. Kid Walid crachat sa paille alors que Bad Barde machouillait son cigare calmement. Une goutte de sueur perlait sur leurs fronts... Non pas une goutte pour deux fronts mais une sur chaque front. Je précise car sinon, on comprends rien bordel !

La main ferme de Kid Walid, aussi tranchante que celle d'un journaliste d'investigation, jeta le projectile à la vitesse de la lumière. Bad Barde, prit le temps de poser son cigare et d’un geste aussi rapide que l’éclair rattrapa l’assiette. Kid Walid et Bad Barde rièrent alors sardoniquement, ravis d’avoir prouver une nouvelle fois que si la lumière est blanche, l’éclair est au chocolat.

La petite touche exotique tint dans les tranches d’ananas servies en dessert. D’aucuns diraient un carpacio d’ananas. D’aucuns en font un peu trop. Amélie et Sergio, face à face, se goinfraient et révisaient leur rugby d’antan tout en jetant un regard avisé sur celui d’aujourd’hui. Rien à voir avec lés ananas. Justement. Justement quoi, dirait Perdigue ? Mais Perdigue, il n’était pas là.

La nuit nous attendait sous l’œil d’une lune douce et bienveillante. Le ciel était piqueté d’étoiles. Jeff et Sergio partirent bras dessus bras dessous. Et le Bardatruc trouva fort à propos ce vers d’Aragon : « C’est miracle que d’être ensemble ».

22 octobre 2018

Le cuistot de Bouffe: Vaut mieux Tarbes que jamais !



Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc

Quelques nuages gris, à peine, des pincées de nuages. Une température douce. Une vingtaine d’énergumènes. Beaucoup de jeunes. De rares ancêtres. Les ancêtres sont des nuages à Musard le soir.

Le pré se cantonna au début sur une petite moitié de terrain. Puis, il s’épanouit sur toute sa longueur. La balle était d’automne et se fit souvent feuille morte. De temps en temps, elle recouvrait la vigueur printanière.

Il y eut, peut-être, un vainqueur. Cela importe-t-il ? Oui, sans doute. Mais plus que le résultat, c’est la forme qui compte, la manière. Et à ce jeu-là, notre Pinson est une icône. Ainsi nous refit-t-il le coup d’Aguilera. Une percée tranchante, vive, superbe. Le temps n’est qu’une hypothèse.

Mais c’est surtout Pioupiou qui fit des siennes, déroulant toute la panoplie d’un rugbyman sûr de son art. Il y a des jours avec. Ou plutôt des soirs. Et c’était le soir de Pioupiou, le grand soir.

Le Prez fit quelques tours, ses premiers tours. Perdigue filait droit. Sergio distribuait ses caviars. Au grand dam de Dudu, adepte de l’autogestion. Le Bardibule et le Bardatruc traçaient des lignes sur la page verte. Sous l’œil du Barde. Jeff cherchait sa passe. Peter aussi, ils firent circuler le ballon comme la voiture de Lady Diana sous le pont de l’Alma. Il y a des soirs sans. Quant au doc, il était affûté et saillant.

Peyo sur son aile fut cette fois-ci bien servi. La qualité du joueur se retrouve dans la possession. Peyo sans ballon c’est comme un Barde sans muse, un Dudu sans feinte, un Piou piou sans piou, un pépé sans béret, un Coco sans lala, un Pintxe sans protège dent, un Titi sans gras minet, un Hamilton sans négatif, un Sergio sans feinte, un Tcho sans sifflet, un vieux4 sans champagne, un Prez sans genou, un Trez sans vigne, un Guitou sans victoire, un Kiki sans histoire, un Toto sans célérité, un trou sans célébration bref tout ça pour dire que c’est mieux quand il attrappe le ballon. Il a l’art du débordement cadré et de la passe insoumise. Qu’il est bon de le retrouver avec ses épaules toute neuves. La semaine dernière fut une tragédie pour l’homme qui fut criblé en passes de désespoir. La soirée lui fut plus heureuse et la ligne promise plus accessible.Rappel aplatir sans le ballon n’offre pas l’essai...

Il nous attendait, le corps serré dans un tablier noir. Lui, le tarbais, qui a pris racines dans le castillonais. Près des pommiers et de la Dordogne. Comme il est nostalgique, c’est tout naturellement à des haricots qu’il confia son entrée. En l’occurrence, des haricots coco plats, avec croûtons, ventrèche et fromage râpé. Pépé appréciait. Il aime la soupe. D’ailleurs, il ne vient jamais au trou sans avoir lapé, au préalable, quelques cuillerées chez lui, dans son antre talençais.

Encore un repas bio. Attention messieurs, cette heureuse exception va devenir la règle…

Quelle joie simple de manger des légumes produits avec du soleil, de l’eau et le génie humain, le vrai génie bien sûr pas celui qui consiste à piquer dans les poches de nos propres gamins !

Cependant bio ne peut être le seul qualificatif de ce délicieux repas. En effet, la soupe de haricots plats, servie en entrée, fit se pourlécher les babines de plus d’uns. Il n’en resta pas une louche car les plus gourmands en reprirent deux fois !

En plat de résistance, une généreuse plâtrée de riz accompagnée de saucisses à la sauce tomate mais pas n’importe quelle sauce tomate. Une sauce à faire rougir une italienne de désir, à lui faire se mordre les lèvres et s’agenouiller pour supplier, le seigneur, d’y goûter. Mais le seigneur n’est pas toujours prompt, alors que le maître queue… La bonne odeur à l’entrée du trou, c’était donc ça, Mama mia.

Un beau lancer d’assiettes. Seul Antonin laissa choir l’obole. Un moment d’inattention pour cette jeune pousse prometteuse. Pour le reste : RAS. Coco eût été ravi. Le tarbais à la main leste, précise. Comme sur le pré.

La décalque continua sur un brebis tranché fin et servi légèrement suintant afin que son parfum embaume autant le nez que le palais.

En dessert, une délicieuse compote avec une pincée de cannelle seulement car Seb n’aime pas trop et Cécile le sait bien ...

Jeff avait recouvré une main généreuse. Il remporta la belote. Suivi du Pinson. Une belote large que Perdigue ne suivit que par intermittence. Comme Max.

La nuit laissait échapper quelques miettes d’étoiles. On pressentait la pluie. Mais de pluie, il n’y eut point. Les nuages demeuraient cois. Peyo enfourcha sa moto, Hamilton sa bicyclette rouge. Ainsi va la vie, lorsque la porte du trou se referme, que les castors reprennent le fil de leur autre vie, le cœur léger.

12 octobre 2018

D'hospi.R² = l'ère du rôti


Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc
Un nième entraînement sous des cieux désormais invariablement doux et secs et ce en plein mois d'octobre ! Quoi d’anormal le lendemain où le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) annonce que l'humanité, définitivement sourde et aveugle aux prédictions scientifiques, a décidé de continuer de vivre à crédit sur ses ressources naturelles quitte à mijoter à feux doux.

La vingtaine sied aux castors, la vingtaine sur le pré. Et le mélange des âges. Encore qu’une pointe de jeunesse se prononce toujours plus. Le printemps en automne en somme. Quelques gardiens du temple sont toujours là. Leur sensibilité au temps qui passe nous prive de leurs sobriquets.

Tout avait bien commencé pour l’équipe de Sergio. Elle rayonna sur la surface étroite, celle confinée entre la ligne des quarante et celle de l’en-but. Mais dès que nous prîmes le large, ce fut un raz de marée de l’équipe adverse. Une opposition entre le vaste et l’étroit. L’étroit, peut-être, sied mieux à la technique quand le vaste est plus sensible aux cannes. Cette affirmation péremptoire est, sans doute, sujette à caution. Toujours est-il que côté Bardibule, Bardatruc, Pinson et consorts, l’allégresse fut de circonstance. Au grand dam du Tarbais.

En effet, d’un côté les noirs, constitués de joueurs réputés avoir du ballon Le Barde, Serge, Seb, Alban, Pioupiou ...

De l’autre les bigarrés, constitués de joueurs humbles Le Bardibulle, Joss, Titi, Zeille, Dudu...

Etait-ce la noirceur de leurs maillots qui déteignait sur leurs humeurs, toujours est-il que les sombres, les ombrageux, n’hésitèrent pas une seule seconde à marquer des essais à une passe sur un changement de main grâce au véloce Jeff, qui n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’il n’a pas de passes à faire !

Triste spectacle offert donc par une équipe qui, se sentant plus forte sur le papier, sentait finalement l’aigreur sur le terrain. Un peu plus de magnanimité sur le pré ne ferait pas de mal. Jeff, au grand coeur, sentit qu’il fallait se faire excuser et nous gratifia d’un magnifique cadrage-débordement cassant les chevilles d’un bigarré aux abois.

Côté bigarré, même si ce ne fût pas flamboyant, le niveau fut correcte et la balle voyagea entre des mains alertes.

Le fait de match fut incontestablement cette course folle de Dudu à l’aile. Mis sur orbite par Régis et coursé par un Fayou accrocheur, il se lança dans une chevauchée mde 40m laissant pantois l’assemblée. Fontaine de jouvence, produits dopants, vie saine et équilibrée, nombreux sont les Archiballs admiratifs qui souhaiteraient avoir son secret.

Dospi était de trou. Placide, calme. Coco was there. Entouré de Pépé, du prof, d’Hamilton et de notre Jacouille. Peu à peu la chambrée gagna en nombre. Ils descendaient l’escalier, un à un. Cambot, le vieux quatre, ceux du pré. Et la tablée se suffit à elle-même. Un tout parfait. Il est rare que le tout soit parfait. Il l’était. Nous avions fait nôtre la devise de la Comédie française : « Être ensemble et soi-même. » L’art du vivre ensemble.

L’art du recevoir est une adresse accusée à la passe. L’entrée se fait par tradition au début. Pépé a sonné depuis un moment l’appel de l’estomac. Le béret est notre horloge. Le bout est son siège et en celui-ci nous chérissons notre bout. Gloire au trou! Le vieux sans quatre derrière est un gardien du temple. Le vieux avec un quatre lui garde la patate. Son aiguille pointe la règle dans l’éducation du castor: « A partir de 22h le castor tu nourriras … » Pour le bar, c’est du conditionnel à queue plate dans l’imparfait du suggestif qui se branle de la salade en attente. Les gars ont soif! Les cacahuètes et les chips n’ont pas besoin de vinaigrette. La plaidoirie n’est pas recevable même si l’avocat se délecte de ne pas être coupé en deux et garde son noyau dur au chaud. A force de nous casser les noix autant les mettre dans la salade. Dospi est dispo et cite Pascal. « Rien ne donne plus de sérénité que la sincère recherche de la vérité. » Une belle entrée en matière pour notre hôte qui assure. Les histoires sont des salades pour certains et des vérités pour d’autres. Il y a du jambon dedans. Coco du haut de ses 90 ans contemple la verdure. Tiens il y a aussi du fromage dans la salade. La découverte sublime et ouvre les écoutilles. Le tarbais en bon haricot prêche le grain et distribue ses offrandes. Avis aux amateurs! Le haricot n’est pas salade, il est Tarbais. Et son goût vaut la chandelle. Quelle claque mes amis, le cul m’en tombe. Hervé prend des notes sur le sujet et se souvient. Ses cheveux repoussent souligne CrouCrou. Le temps des Dalilas est fini pleure le Samson. Croucrou sur le sujet reste muet en cheveux. Les deux sont branchés et se souviennent…

Nous profitons de cette photo pour te souhaiter un joyeux anniversaire Zeille. Nul doute qu'Hervé a dû bien souffler sur ta bougie...
*Accord oral de nos castors "différents" pour diffusion

Le rôti est un art simple. Une danse avec le hasard du contrôle. À la fois tendre et dure, à la fois rouge et sombre, l’ouverture dans son demi cimente la bonne surprise. Le cœur est tendre et son centre est rouge. Dospi est divin. La cuisson chante son pinson. Titi pleure. L’éloge le rôtit sur place. Patates d’automne et haricots dits verts et l’assiette est parfaite. Dospi réalise un parcours sans faute.Gloire à Dospi! La chanson sera monotone.

Pour la joie de Coco, le lancer fut parfait. Pas l’ombre d’une casse. Il y a des soirs avec. Au désespoir de certains, pas le moindre fromage mais une profusion de desserts. Dospi a l’âme enfantine : cornets, tartes, cannelés. Pioupiou entonna sa chanson monotone. Elle fut reprise sans enthousiasme. Le monotone n’est guère emballant. Nous préférons la diversité.

Une belote de comptoir condamna Jeff à une défaite sans bavures. Son audace n’est pas à la hauteur de sa main étique. Il a beau tenter le diable, il se retrouve gros Jean comme devant. N’importe, il a du panache.

La nuit nous tendait ses bras. Une nuit d’automne. Fraîche et douce. Le monde pouvait fuir sa démesure, nous étions bien, épuisés, repus. Le vieux quatre sifflotait une bohème arménienne lors que le Bardibule scandait Rimbe, l’homme aux semelles de vent, songeant à Bardatruc et à ses petits crampons roses.





07 octobre 2018

Serge, de la lentille au pack

Par le Barde et le Bardatruc

Mais qu'avait donc fait Peyo pour mériter cela !

Avait-il refourgué des polos Archiball avec un logo de ragondin, une doudoune fourrée au poil de pubis de bouc, des chaussettes de Jean-Marie Messier, un costard Archi dessiné par Max Guazzini ? Toujours est-il qu'au vu des passes qui lui ont été envoyées à l'aile toute la soirée, son karma devait être cramé.
Le pauvre homme est forcément coupable puisque c'est bien toute son équipe qui lui envoya des passes au choix : de maçon priapique, de géomètre strabique ou encore de gynécologue parkinsonien.

Il n'est bien évidemment pas question de critiquer l'une ou l'autre de ses professions puisque constituant potentiellement un groupe humain, cela ouvrirait la porte à une stigmatisation, voir une ségrégation. L'Archiball doté par nature d'un humanisme universel ne pourrait s'y abaisser et puis n'importe quel maçon à la gaule, géomètre loucheur ou encore gynécologue à la tremblante, aurait mieux fait de toute façon. Quelle bande de bras cassés, rien d'étonnant donc qu'au trou, tous les coéquipiers de Peyo trouvèrent cet entraînement calamiteux ! Tu m’étonnes...

De l'autre côté, une équipe certes un peu juste physiquement et peu rigoureuse sur le placement défensif mais dotée d'une gestuelle alerte et créative en particulier celle des nouvelles recrues.
L'avocat en "maître" du jeu joua avec justesse un petit côté et fût à l'origine du plus bel essai de la soirée incontestablement. Dudu, comme à son habitude, sema la zizanie dans la défense, tandis que Zenfy nous régala de ses plongeons défensifs.
La partie s'allongea tard afin de laisser le temps à l'équipe de Peyo de lui offrir enfin une "offrande".

Lasse et choquée par ces défaillances rugbystiques, la troupe prit le chemin de la douche puis du trou.

Sergio s’était mis en quatre ; c’est la meilleure manière d’être soi en œuvrant pour les autres. Il assura. Tout fut méthodiquement préparé. En sorte qu’il pouvait se livrer à une belote avant que la troupe n’arrive. Flanqué d’Hamilton, Jacouille et du vieux quatre.

La vie du mardi, au trou, connaît d’indispensables préliminaires. On en parle peu afin de donner au pré la légitimité qui lui revient. Mais ces préalables sont essentiels. Les vieux mettent les assiettes, Stéphane débouche les bouteilles et, cela va de soi, l’officiant officie...

Donc, Sergio avait bien fait les choses. Il ménagea l’entre-deux en entrée. Il satisfit l’été et l’automne par une salade mêlée. Betteraves, endives, gouda, noix s’enlaçaient dans de vastes saladiers. Il n’en resta pas une miette. Quel art de la prévision ! Nous étions une bonne vingtaine ; la table était pleine. De petits jeunes ponctuaient la nappe de leur présence virginale.

Serge enchaîna par des saucisses lentilles. Pourquoi me direz-vous ? Et bien parce que Serge aime les saucisses et les lentilles. Ils les aiment tant que les rations servies furent gargantuesques mais agrémentées de moutarde « Fallot » si chère à notre Jacouille, cela glissa dans nos cous tel du maïs dans celui d’une oie au temps de nos grands parents. De cette époque ou le niveau de conscience du français moyen n’était pas assez élevé pour s’interdire de faire souffrir un être vivant. Alors qui mieux que Serge, toujours à la recherche de la pureté dans la passe pouvait mieux porter ce message de pureté végane. Alors merci Serge pour cette prise de conscience et ce de la part de tous les Archiballs ou presque !

Le lancer fut chirurgical. Autant dire que le doc l’apprécia. Le chirurgical n’exclut pas l’audace. Reste que pas une assiette ne se brisa. L’école lourdaise qui fit de la main l’essence du rugby a fait de beaux petits. On craignit le pire pour le vieux quatre. Après avoir rasé quelques verres, l’assiette s’arrêta devant lui. Coco aurait été heureux. Hamilton salua le maître.

Pépé et le vieux quatre conversaient sur les grandes heures du BEC, histoire de donner au bon vieux doc la présence qu’il ne peut plus nous offrir. Sergio évoquait les grandes heures d’Argelès, de la Seyne. Il y eut un débat sur l’année où l’on autorisa les remplacements. Il resta sans réponses. Le vieux quatre paraissait s’autoriser quelques fantaisies avec l’histoire. Mais c’est ainsi que naissent les légendes. Et le vieux quatre en est une.

La tarte aux pommes était tendre et croustillante. La grâce efficace en somme. Ou comment donner à l’ordinaire les vertus qui lui reviennent. Jacouille et le Prez appréciaient. Comme ils apprécièrent le rhum à damner tous les saints que Sergio déposa dans nos verres. Amélie roucoulait ; Croucrou cacardait ; Peyo jasait. Et Alban, tout au bout de la table, stridulait. La vie est cigale.

Il y eut une belote de comptoir. Perdigue en fut après avoir encaissé les recettes du soir. D’autres commerçaient. Rien que de très banal et de si agréable. La grâce ordinaire de la vie.

Une nuit d’octobre nous attendait. Douce et fraîche. Hamilton et le barde enfourchèrent leur cycle rouge. Il y avait de l’agitation à la Victoire. Sergio songeait à ses montagnes. Le vieux quatre remontait vers ses pénates en chuchotant des vers de Verlaine, épris par les langueurs monotones du temps qui passe. Mais j’ai de beaux restes se disait-il. Et de sourire à la lune.