12 octobre 2018

D'hospi.R² = l'ère du rôti


Par le Barde, le Bardibule et le Bardatruc
Un nième entraînement sous des cieux désormais invariablement doux et secs et ce en plein mois d'octobre ! Quoi d’anormal le lendemain où le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) annonce que l'humanité, définitivement sourde et aveugle aux prédictions scientifiques, a décidé de continuer de vivre à crédit sur ses ressources naturelles quitte à mijoter à feux doux.

La vingtaine sied aux castors, la vingtaine sur le pré. Et le mélange des âges. Encore qu’une pointe de jeunesse se prononce toujours plus. Le printemps en automne en somme. Quelques gardiens du temple sont toujours là. Leur sensibilité au temps qui passe nous prive de leurs sobriquets.

Tout avait bien commencé pour l’équipe de Sergio. Elle rayonna sur la surface étroite, celle confinée entre la ligne des quarante et celle de l’en-but. Mais dès que nous prîmes le large, ce fut un raz de marée de l’équipe adverse. Une opposition entre le vaste et l’étroit. L’étroit, peut-être, sied mieux à la technique quand le vaste est plus sensible aux cannes. Cette affirmation péremptoire est, sans doute, sujette à caution. Toujours est-il que côté Bardibule, Bardatruc, Pinson et consorts, l’allégresse fut de circonstance. Au grand dam du Tarbais.

En effet, d’un côté les noirs, constitués de joueurs réputés avoir du ballon Le Barde, Serge, Seb, Alban, Pioupiou ...

De l’autre les bigarrés, constitués de joueurs humbles Le Bardibulle, Joss, Titi, Zeille, Dudu...

Etait-ce la noirceur de leurs maillots qui déteignait sur leurs humeurs, toujours est-il que les sombres, les ombrageux, n’hésitèrent pas une seule seconde à marquer des essais à une passe sur un changement de main grâce au véloce Jeff, qui n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’il n’a pas de passes à faire !

Triste spectacle offert donc par une équipe qui, se sentant plus forte sur le papier, sentait finalement l’aigreur sur le terrain. Un peu plus de magnanimité sur le pré ne ferait pas de mal. Jeff, au grand coeur, sentit qu’il fallait se faire excuser et nous gratifia d’un magnifique cadrage-débordement cassant les chevilles d’un bigarré aux abois.

Côté bigarré, même si ce ne fût pas flamboyant, le niveau fut correcte et la balle voyagea entre des mains alertes.

Le fait de match fut incontestablement cette course folle de Dudu à l’aile. Mis sur orbite par Régis et coursé par un Fayou accrocheur, il se lança dans une chevauchée mde 40m laissant pantois l’assemblée. Fontaine de jouvence, produits dopants, vie saine et équilibrée, nombreux sont les Archiballs admiratifs qui souhaiteraient avoir son secret.

Dospi était de trou. Placide, calme. Coco was there. Entouré de Pépé, du prof, d’Hamilton et de notre Jacouille. Peu à peu la chambrée gagna en nombre. Ils descendaient l’escalier, un à un. Cambot, le vieux quatre, ceux du pré. Et la tablée se suffit à elle-même. Un tout parfait. Il est rare que le tout soit parfait. Il l’était. Nous avions fait nôtre la devise de la Comédie française : « Être ensemble et soi-même. » L’art du vivre ensemble.

L’art du recevoir est une adresse accusée à la passe. L’entrée se fait par tradition au début. Pépé a sonné depuis un moment l’appel de l’estomac. Le béret est notre horloge. Le bout est son siège et en celui-ci nous chérissons notre bout. Gloire au trou! Le vieux sans quatre derrière est un gardien du temple. Le vieux avec un quatre lui garde la patate. Son aiguille pointe la règle dans l’éducation du castor: « A partir de 22h le castor tu nourriras … » Pour le bar, c’est du conditionnel à queue plate dans l’imparfait du suggestif qui se branle de la salade en attente. Les gars ont soif! Les cacahuètes et les chips n’ont pas besoin de vinaigrette. La plaidoirie n’est pas recevable même si l’avocat se délecte de ne pas être coupé en deux et garde son noyau dur au chaud. A force de nous casser les noix autant les mettre dans la salade. Dospi est dispo et cite Pascal. « Rien ne donne plus de sérénité que la sincère recherche de la vérité. » Une belle entrée en matière pour notre hôte qui assure. Les histoires sont des salades pour certains et des vérités pour d’autres. Il y a du jambon dedans. Coco du haut de ses 90 ans contemple la verdure. Tiens il y a aussi du fromage dans la salade. La découverte sublime et ouvre les écoutilles. Le tarbais en bon haricot prêche le grain et distribue ses offrandes. Avis aux amateurs! Le haricot n’est pas salade, il est Tarbais. Et son goût vaut la chandelle. Quelle claque mes amis, le cul m’en tombe. Hervé prend des notes sur le sujet et se souvient. Ses cheveux repoussent souligne CrouCrou. Le temps des Dalilas est fini pleure le Samson. Croucrou sur le sujet reste muet en cheveux. Les deux sont branchés et se souviennent…

Nous profitons de cette photo pour te souhaiter un joyeux anniversaire Zeille. Nul doute qu'Hervé a dû bien souffler sur ta bougie...
*Accord oral de nos castors "différents" pour diffusion

Le rôti est un art simple. Une danse avec le hasard du contrôle. À la fois tendre et dure, à la fois rouge et sombre, l’ouverture dans son demi cimente la bonne surprise. Le cœur est tendre et son centre est rouge. Dospi est divin. La cuisson chante son pinson. Titi pleure. L’éloge le rôtit sur place. Patates d’automne et haricots dits verts et l’assiette est parfaite. Dospi réalise un parcours sans faute.Gloire à Dospi! La chanson sera monotone.

Pour la joie de Coco, le lancer fut parfait. Pas l’ombre d’une casse. Il y a des soirs avec. Au désespoir de certains, pas le moindre fromage mais une profusion de desserts. Dospi a l’âme enfantine : cornets, tartes, cannelés. Pioupiou entonna sa chanson monotone. Elle fut reprise sans enthousiasme. Le monotone n’est guère emballant. Nous préférons la diversité.

Une belote de comptoir condamna Jeff à une défaite sans bavures. Son audace n’est pas à la hauteur de sa main étique. Il a beau tenter le diable, il se retrouve gros Jean comme devant. N’importe, il a du panache.

La nuit nous tendait ses bras. Une nuit d’automne. Fraîche et douce. Le monde pouvait fuir sa démesure, nous étions bien, épuisés, repus. Le vieux quatre sifflotait une bohème arménienne lors que le Bardibule scandait Rimbe, l’homme aux semelles de vent, songeant à Bardatruc et à ses petits crampons roses.





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