28 avril 2022

Le Cuistot de bouffe : Choukran Bardibulle

Par Le Barde et Bardibulle

Jeff n’est pas le bardibulle mais le bardibulle peut-être Jeff. C’est ainsi qu’il (le bardibulle) se substitua à Jeff. En somme, Jeff n’étant pas là, ne pouvant être là, le bardibulle prit sa place et s’activa en cuisine. Le barde l’accompagna un petit peu. En sorte qu’aucune plume n’était disponible pour retracer les aventures du pré. De toute manière, de pré il n’y eut point, faute de ballon. Et nul ne peut se substituer à la gonfle, lors que le bardibulle peut suppléer Jeff.
Donc le bardibulle s’activait. Comme il est familier du Maroc, il nous concocta un dîner marocain. Et ce fut bon. La chambrée était modique mais respectable. Le doc était de retour. C’était bon de le revoir. Il nous manquait. On l’aime notre doc.

2022 étant une année à soupe, nous eûmes donc droit à une soupe marocaine dite du Ramadan. Épices, pois chiches, œufs, etc. Elle mijota longtemps. Ainsi fut-elle d’une douceur exquise. Le must étant ces feuilles de coriandre dispersées sur l’épais breuvage. Cette petite touche avait des relents de Matisse. Avant d’être une affaire de palais, la cuisine est une affaire de parure, de couleurs. Et quel délice, quelle évidence. Le rosé de Jean-Phi accompagnait cette offrande. JB toussotant ne pouvait parfaire ce tableau de famille.

Un tajine (طاجين) suivit, un merveilleux tajine aux citrons confits. Avec ce qu’il faut de safran, curcuma, cumin, oignons et son tapis de semoule. Nous étions comblés. Pépé appréciait. Amélie espérait d’improbables restes pour ses poules. Le Prez goûtait cet esprit d’ouverture vers un pays ami. Peut-être devrions nous davantage nous frotter aux cuisines du monde ? Le castor est un être mêlé.

Le lancer d’assiettes fut homérique, et relevait plus de l’Iliade que de l’Odyssée. Seul le barbe ne parvint pas à attraper l’obole après avoir tenté en vain de la saisir. Il fut à deux doigts d’y parvenir. Vinrent trois fromages dont un munster qui inspira à certains des commentaires que la moralité réprouve. Rien à redire sur le camembert et le gruyère.

Nous achevâmes le repas par un pastis landais moelleux à souhait. Pas de pâtisseries marocaines. Le mélange vous dis-je, tout le secours du monde est dans le mélange. Faut-il être sot pour croire à une identité vierge de croisements !

A la belote, Jacouille, Hamilton, Julien - le petit nouveau de grande taille -, le Prez tirèrent leur épingle du jeu. Pas le barde. Ni Titi. La vie ordinaire en somme. Un thé à la menthe boucla la soirée.

La nuit était infiniment douce. Le printemps file à l’anglaise. La rue n’était guère agitée. Le bardibule rentra dans ses pénates le devoir accompli. Et de méditer ce proverbe marocain : « Une pierre donnée par un ami est une pomme. »

Cuistot de bouffe : Les secrets Marmiton de la Piballe

Par Le Barde et Bardibulle






Le pré est en jachère. Pour ce mardi en vacances C’est notre Pibale qui gère la permanence ! Gloire à Bruno ! La recette nous a été transmise sans droit d’hauteur. La version instrumentale se prête à notre chorale. La base a du nez. Des indices pointent le clafoutis…

- Oranges assaisonnées ; fraises et chantilly
- moui
- soupe de poisson
- pas mal mais déjà fait
- Pieds de veaux
- classique
- clafoutis aux abricots
- boof
- Haaa Le rôti de porc à l’ananas
-Oh Ouiii (rire et applaudissement)

Dans une caraille et un fond d’huile
Faites revenir le beau rôti
Faites dorer la bestiole
Et buvez un verre de gnole...

- Ho Ho, je vais en boire deux.

Quelques poivrons rouges
deux oignons et de l’ail
du manioc coupé très fin

- Et un peu de poivre en grains !
- Nooon !
- Ah? Bon...

Rajouttez votre tomate
Dans un verre de pastis
Deux cuillères de sauce hoisin
Qu'on fait rougir à feu vif...

- Ho Ho, je vais en mettre trois.

Dans le même plat à part
mélanger le piment, le sel
La valeur d'un dé à coudre

- Et un peu de sucre en poudre !
- NON !
- Ah? Bon.

Vous rajoutez le porc et l’ananas
Et le poivron dans la poudre de manioc Le mélange avec de l’eau
Tourner et faites sauter et voilàa que c’est prêt !...

- Ho Ho, je vais en mettre un seul.

Décorez de fruits confits
Dudu aura quelques olives
Zinzin prendra la bête en photo

- Et un autre verre de gnole !
- NON... OUIIIIIIIII !!!
- Aaah... Je savais bien qu'ça serait bon.

(instrumental)

Le mardi sans courir
Nous permet ce pronostic
Ce soir au fond du trou
Que mangeront les castors ?
UN TRES BON ROTI

Cuistot de bouffe : Gloire à Jacouille !

Par Le Barde et Bardibulle


Lorsqu’il n’y a personne, il y a Jacouille. Le trou a horreur du vide ; il sait que Jacouille le comblera, c’est dans sa nature et la nature fait bien les choses. Mesure-t-on notre aubaine d’avoir parmi nous cette seconde fée ? Nous sommes bénis des dieux.

Jacouille a l’âme maritime. Il n’est pas que cochonnaille. Ce serait être bien restrictif que de le cantonner dans le porc. La soupe de poisson qu’il nous servit en entrée témoignait de son ouverture d’esprit. Rien ne manquait de ce qui la constitue. Ni la rouille, ni les petits croûtons, ni le fromage.

Puis, afin de ne pas rompre avec son être-même, Jacouille y alla de son andouillette, sise dans une sauce à damner tous les saints. Des pâtes en torsades l’accompagnaient. Et c’est là que Jacouille est grand. Pour rendre un hommage à Titi, il osa la cancoillotte en lieu et place du râpé. Titi fondit en larmes et dégusta l’heureuse invention avec componction.

Le Prez et son vice, Flo, étaient heureux. Julien, un petit nouveau, aussi. L’andouillette est pleine de charmes ; elle réunit les hommes, les assemble en une communion charnelle. Un trait d’union en quelque sorte. L’acmé de l’altérité.

Les sots ne verront dans l’andouille qui porte l’andouillette que son côté figuré et injurieux. Les amoureux de la langue française pencheront pour son caractère affectueux. D’injure, point. L’étymologie de l’andouillette est formelle. Elle dérive du latin populaire inductile, « ce que l'on introduit » (dans le boyau), de inducere, introduire. Jacouille introduisait dans le trou un peu de la grâce qui manque à la vie ordinaire.

C’est le Prez qui se proposa pour le lancer d’assiettes. Un lancer vif et cinglant. Seul Pioupiou laissa échapper l’obole. Vint un camenbert. Puis le dessert. Des fraises. Avec de la Chantilly. Amélie s’est assagi et répugna à la disperser sur ses semblables, ses frères.

Une belote. Et comme d’ordinaire Jacouille en héros. Et le barde à la traîne. Une suite familière. Rien que de très banal.

La nuit était si douce. Sans prises sur l’air du temps. Repus, nous prenions le chemin de nos antres. Sur son vélo rouge, Hamilton sifflotait une romance sans paroles de Mendelssohn.

Cuistots de bouffe : La première des stagiaires

Par Le Barde et Bardibulle


Le pré comme de loin se désespère. Les allers retours se font dans le sens d’un tactile qui se voudrait en herbe. Les limites s’orientent de mardi en mardi entre un quatre quatre débordement, un cinq contre cing qui ouvrent d’autres probabilités. Jean Phi est toujours en mode actif. Les vignerons comme les routiers sont sympas. C’est vite dit lorsqu’il se met en tête de chasser le preneur du trou. Le concept vaut son détour. Dans la prise du trou pensez à lever les chevilles pour éviter la trébuche. Son art est dans la cuillère. L’herbe est synthétique mais l’art se veut dans l’intercept’. Le sacrifice est dans l’ultime. La ligne se mérite. Le toucher a une main élimine les passes en douce. Le décalage doit se créer. Elles sont loin les montagnes Pyrénées, Lourdes et Tarbes récoltent apparemment des haricots à défaut de pointer leur nez. Leur art est bien dans la feinte. Je pourrai être là mais je ne suis pas là. Le jeu d’ouverture qui fait briller. Leur labeur est dans la création de l’intervalle. Perdigue pour ne pas le citer est dans l’extinction de celle-ci. Gare au troisième ligne en chasse. Le Barde soigne son dos. Christophe sa relève. Un petit geste de tendresse en désespère. Le toucher se fera dans le sacrifice con se le dise. Dudu prend son pied. La douche est libre. Direction le trou

Le trou se veut de même dans la relève. Elle se fera double. Deux pour le prix d’un. Les chiffres ne mentent pas. La logique est là parfois en nombre, parfois en sous nombre. Prof où es-tu pour réfléchir sur de nouvelles remarquables. L’actuel perd sa tête. Le carré de la somme dénonce son inconnu. Les stagiaires répondront bien présents à notre rendez-vous. Un Polo et un Alex en drain. Le Barde sans son dos pleure l’hémistiche. Les deux se complètent. Un grand et un moins grand… Un rapide et un moins rapide. Un trois quart et un moins trois-quart qui fait un gros !

L’accueil est bon. Les coureurs après la pression levée s’installeront sur Cène. Tcho est là. IL vaccinera le Bardibule d’un éternuement à décoiffer le béret de Pépé. « Comme un Ouragan qui toussait en moi… le covid a tout emporté… » Fini la rigole pour arroser. La tousse se veut dans le jeu moderne. Du coup l’empreinte est faite. L’entrée se fera printanière est en douceur. Charcutaille dans un coin et verdure de l’autre. Nos stagiaires monteront en puissance et annoncent leur principal : poulets basquaises. Le silence se fit. Le bon mérite un tercio d’honneur. La resserve se fera plus que de raison. Le bouquet de laurier et des saveurs du Pays Basque sont bien réunis pour combler nos exigences épicuriennes. Le Sabite en arrose, nous sommes bien. La mijote garde son sublime dans son plaisir d’offrir. Les poulets assurent.

Le lancer se fera sans encombre. Bardibule n’ayant pu compter les assiettes voltigées. Ses yeux encore collés par la rafale de son Tcho. Le bruit annoncera une bombarde d'exception. Le lacté et les rites du bon vivre en son trou sont réunis ! Une chanson d’amour du trou pousse les castors à être bienheureux. Le dessert ne portera pas de nom mais se fera en cerise sur le gâteau. Le délice est fait maison. Il surprend dans son originalité comme son origine. Le secret restera trou ! Du léger en sucré

Le belote se fera au comptoir. Get et patxaran pour digestif. La porte en remontée toujours verte.

13 avril 2022

De la tête au pied, pioupiou le veau bien!

 Par Le Barde et Bardibulle


Ce Mardi est bien le premier d’un mois guerrier. La direction du pré se fait encore plus dans la pénombre du contemporain. L’époque fait toujours tousser et l’obscurité ne se limite plus du virus pour espérer un serein d’un simple mardi soir sur la Terre. La mégalomanie prend de nouveau le cap au pied de la lettre et inaugure de la folie d’un monde qui ne respecte pas ses frontières. La paix est mise à l’annexe au lieu d’être à l’index. Le symbole n'a plus de place. Et le réel, plus d'imaginaire! Le castor à son niveau est un constructeur. Il connait le rythme des saisons et celui d'un chaos duquel peut naître tout édifice. C'est compliqué de jouer dans l'attente... Face à l’adversité, il a pour habitude de pointer son doigt et de continuer à chérir son trou. Le lien est dans l'histoire.

La lumière prend son temps calendaire et se suffira d’une lumière artificielle. L’espoir des beaux jours fait courir. Un phare dans le sombre tempétueux, notre amiral veille et éclairera pour le soir notre trou. Le pied marin en pied de nez aux vicissitudes d’une nature en guerre. Le rêve a tant besoin de ses frontières. Freud n’aurait jamais inventé le pré… conscient autrement! Sinon le réel se fait délire et contagieux pour notre époque qui a force d’être trop connecté en oublie de l’être avec son histoire. Le poulpe sur le sujet n’y comprend plus rien. Il n’a jamais compris le chiffre en décimal et la nature humaine. Dieu seul sait (la science aussi mais dans les preuves qui poussent à croire…) que le céphalopode a des qualités d’adaptation du chainon manquant de notre évolution. C’est si simple sans vertèbre ! Nietszche en philosophe articulé de répondre « c’est si simple sans ténèbres ! ». Mais le mollusque en cérébral se branle du vertébral. Le comble pour l’aire du jeu qui se désespère. Le temps ne fait plus tic tac, mais tik tok à s’oublier de compter la vie qui passe. Piou Piou lui est au fourneau et pense à nourrir ses castors ! Oral ! O mon espoir ! O plaisir vieil ami ! Le fils Escassut passe après Dudu, l’alphabet garde sa colonne. Après Dudu c’est donc PiouPiou qui régale. Allez comprendre pour une fois que l’alphabet nourrit en toute logique, surtout il ne faut pas s’en priver ! Dudu sera sur le pré et prendra son pied. La relève se fait dans le générationnel. Les pères font courir les fils et restent sains d’esprit. La gonfle mérite sa transmission. JB du coup sortira de sa prise de notes. Le trou se comble, con se le dise. L’esprit prendra le dessus sur le corps. Et l’aile se prêtera à sa course. Prise de l’intervalle passage des bras, le jeu d’un neuf ancien, roublard à souhait, magique pour le coéquipier, tragique pour l’adversaire. La passe dans le timing du maestro. Les rôles sont inversés et du coup les jeunes prennent des notes. Christophe se délecte. A la larme à l’œil. C’est si bon l’ancien du neuf ! Jean Phi tousse encore, il accuse à tort un malaise de saison. Le Test PCR à l’issue de la rencontre sera positif au vent que lui a soufflé son fils sur un débord à l’aile. De nouveau un tousser qui fait rire ! Le diagnostic interroge un autre plus complexe celui d’un Œdipe devenu roi sur l’occasion. Blagues à part, le petit Perdigue se rapproche, pas à pas des talents du père.

Pioupiou était de menu pour ce premier jour de mars. Ceint d’un tablier blanc, il avait déjà disposé sur la table de petites assiettes de pâté. Mais les assiettes à soupe oblongues nous incitaient à la patience. Une garbure était de mise. Nous étions quatorze. Et le Tcho était parmi nous. Ainsi qu’Alain Fajolle.

Une garbure d’école que JB apprécia à sa juste valeur. « Tout est dans l’épure » dit-il. Amélie appréciait. La mèche rebelle, il avait un petit coté hollywoodien. Il nous parla de ses poules qui ont recouvré leur ardeur de pondeuse. « C’est la ponte qui fait la poule » poursuivit-il. Et JB de siffloter un air de Cosi fan tutte dont le livret fut écrit par da Ponte.

Nous nappâmes le pain de petits bouts de pâté, attendant la suite. Elle vint. Royale. De la tête de veau, ce plat que l’on sert, d’ordinaire le 21 janvier pour célébrer la mort de Louis XVI. Le barde manifesta un soupçon de réprobation mais se convertit à cette tête en pensant à la phrase du Général : « Les français sont des veaux. »
Il y avait aussi des pieds. Et surtout, une sublime sauce gribiche. Quelques pommes de terre, bien sûr, accompagnaient le tout. C’était bon ! Le petit de Léo appréciait. Celui de Perdigue un peu moins. Nous ne sommes pas égaux devant la tête ou le pied de veau.

Le lancer d’assiettes fut parfait. Pas une assiette ne joncha le sol. Un must. Coco aurait été satisfait. Mais le billard avait empêché sa venue. Il nous reviendra plus vert que jamais.

Enfin, une bûche de mars. Pourquoi diable la cantonner à la nativité. La bûche a affaire avec la résurrection. Une bûche légère et bienvenue. La promesse d’un printemps plus léger en ces temps bien lourds.

Le ciel était couvert au sortir du trou. La pluie n’avait pas encore jeté son dévolu sur le pavé. Hamilton enfourchait son cycle rouge et regagnait sa rue Sainte-Cécile en chantant, cela va de soi. Le barde le suivait. « Nous sommes deux frères jumeaux nés sous le signe du castor » fredonnaient-ils sous l’étoile de Gilbert qui avait percé les nuages.

Fayou de Bouffe: Huitres ça suffit!

Par Le Barde et Bardibulle


Castors entends-tu le cri du trou qui t’appelle ! L’époque est dans l’hiver. L’ignominie en mode maxi poursuit son travail de sape. Il est bon de se retrouver et de renouer un moment avec un temps du jouer. Le réel est une ventouse sur l’âme à défaut de moment de partage et de cohérence collective. Aujourd’hui, le libre arbitre ne trouve sa place qu’entre deux équipes de XV joueurs. Le temps est triste quand l’individualisme oublie le respect du vivant. Le rugby est une famille. Le sublime est dans le réel métamorphosé. Le réel est trop dans la destruction et alimente la psychose d’une absence de mémoire. L’oubli en est le principal risque. Les gnons font la force... Mais la force ne fait pas l'intelligence. Desproges en veux tu en voilà... Du coup le pré est toujours sur le chemin qui mène au trou. Un refuge qui s’alimente et qui nourrit nos attaches affectives. Les jeunes vieillissent, les vieux vieillissent aussi. La constance comme la gravité sont des lois fondamentales de la physique du vivant. L’être humain reste un échantillon temporel de la nature humaine. (Elle n’est pas de moi mais de Winnicott…) Des nouvelles du pré, du coup rien ne bouge. Un rien est toujours un plus si on part de ce principe qu’un moins que rien peut exister. A partit de rien nous pouvons faire un tout pour ne pas dire un trou. Le castor pour ce mardi garde du bon sens. Fayou annonce une soirée huitres donc nous serons que huitres sur le pré. Le même noyau que d’habitude avec des Olives en plus. Les pépins ne sont pas brefs. Le plaisir était en revanche de la partie. Un quatre contre quatre qui envoie. Eric sans ses voisins joue toujours à domicile. Jean phi repartira sur ses deux cuisses. Bardibule pleurera ses poumons. Courir ça fait du bien. Il parait…


Fayou avait pris les choses en mains. Et, comme d’ordinaire, il était accompagné de son géniteur. Une douce tradition.
Sentant l’air marin se répandre dans le trou Jérôme Gorioux nous revenait. Un ex est toujours le bienvenu quand le cœur est intact.

Flo a l’âme maritime. Il entendait la traduire un peu. En sorte qu’il ouvrit nos ébats par une soupe de poisson qui n’ouït ni les croûtons, ni la rouille, ni le râpé. C’est peu dire que nous appréciâmes. La mer se révélait dans nos palais. Une mer luxuriante qui se répandait en nous comme autant d’embruns. Hamilton en reprit. Lors que le barde conversait avec l’auteur de Flo sur leurs années de collège chez les bons pères. Rien à voir avec les maritains.

Puis, ce furent des huîtres à profusion. Et pour donner quitus à des chairs plus terrestres, des crépinettes aux cèpes. Un régal. Sobre. JB avait découpé les citrons en lamelles. Rien ne manquait. D’aucuns y allaient de leur verre de rouge, d’autres de rosé. Du Sabite bien sûr. Il ne resta que quelques mollusques dont les poules d’Amélie ne profiteraient pas. Il n’était pas là Amélie, mais dans ses montagnes avec son pinson bien aimé.

Le lancer d’assiettes fut globalement satisfaisant. Flo prit soin de Pépé privé du cristallin de son œil gauche. Croucrou fut impeccable dans la réception. Tout comme Léo. Il y eut bien quelques débris. Mais l’imperfection est la cime comme l’écrit le poète.

Gâteau ou chocolat et gâteau au yaourt achevèrent le dîner. Le bardibule voulut renouer avec la tradition du café. Las, la machine ne répondit pas à son bon vouloir.

Une belote de comptoir se mit en place. Hamilton et Jacouille dominèrent leur sujet. Pas le barde ni le bardibule aux mains pauvres. L’histoire se répète.

La nuit était douce. La lune ronde. Nous nous glissâmes dans la nuit, repus et sereins. Dans l’impatience du printemps à venir.

Le cuistot de bouffe: Alain sort sa carotte magique

 Par Le Barde et Bardibulle


Le pré n’a pas bougé. L’éclairage et la pelouse synthétique gardent leur constance.
Chasser le naturiste il revient au bungalow. Pour les castors, le naturel lutte face à un chagrin de saison. Le grand galop est une course, trop dans l’innocence. L’hiver dure. Les dix doigts d’une main pour compter les présents ne sont pas de trop pour se compter dans ce monde sans queue ni tête. Dudu, lui est présent. La bête ne craint les péripéties du temps. Il ne sait que trop qu’avec deux tours de terrain, et trois étirements, la gonfle du quotidien se meut en un autre quotidien celui de la gonfle. Ça ne mange pas de pain. L’étymologie pour les nuls accorde les copains avec la gonfle. Con se le dise ! Hamilton est présent aussi. Chacune de ses actions est marqué par des soupirs. Nous l’entendons en tendant en bonne entente, l’oreille « A si Sergio était là, je serai bien reparti à l’intérieur… mieux j’aurai faut une sautée… » . Il joue juste à défaut d’une opposition à contrarier. Ses genoux sont solides et le cadrage à l’aile en arme secrète. Jean Philippe est là aussi. Ses courses se font en traverse. Il a ce côté Spitfire qui couvre les bombardiers quadrimoteurs trop lourds en carburants. Son moteur est léger. Il est partout à l’affût d’une passe. Gare à celui qui prend le trou. Pendant que certains bombardent, d’autres chassent. Le jeu est un intemporel. Piou Piou lui est présent dans sa tête. La cuisson lui prêtera un retard excusé. Il trouve que l’intemporel est un temps qui s’ignore. Christophe assure sa relève qui progresse le bougre. Eric sort de sa scène de ses voisins pour en trouver une autre. Trop de la balle. La nuit suit le jour. Nos courses sont ainsi faites de va et vient entre deux lignes. Le principe entre deux limites est de savoir ce que l’on fait entre. Le sens est dans l’action. Le mouvement ne se pense il s’éprouve. Les automatismes prennent ainsi forme. JB est sur le bord. Il a changé de cahier pour noter les absents. Le carnet « qui pue » est sa manière à lui de tenir des comptes avec des nœuds. Son côté conquistador peut être ou sherpa… allez savoir ? Sur le pré, le maestro ne se fait pas de nœuds dans la tête. C’est une lutte en vain, l’appel de la prise du trou le glisse inexorablement dans le jeu. La comptabilité du coach désabusé ne peut vraiment rien devant l’art d’un éternel joueur inavoué. Il fera la cabriole pour gérer cette inertie d’un passeur en mal d’essai. Il est un Spitfire qui envoie du lourd. Mozart est là ! toujours pas de crampons. Les chaussures de ville font bien l'affaire... Bruno aurait compté un score nul. La victoire était d’un côté comme de l’autre.

La douche sera chaude puis la direction du trou.

Nous étions très précisément vingt-et-un au trou. C’est le printemps. La petite pluie maussade n’avait pas entamé le désir d’être ensemble. Le Tcho suppléait notre Pépé absent pour cause de cataracte. Et tous d’avoir une pensée pour Coco.

La petite vingtaine était sous l’emprise culinaire d’Alain. Une douce emprise. Comme en témoignait cette salade de chou introductive mêlant ça et là quelques miettes de carottes et ce qu’il faut de fenouil. Il y avait du pâté pour ceux qui ne se résignent pas à l’exclusivité du végétal.Point trop n’en faut, n’est-ce pas.

Il faut louer le veau. Le veau mitonné avec des carottes. C’est bon le veau. Et d’un mardi l’autre, nous éprouvons cette certitude. « Entre l’enclume et le marteau, qui doigt y fourre est un vrai veau » (proverbe rimé du comte de Neufchâteau).

Dieu que c’était bon. Nous étions loin de l’axoa assassin du vieux quatre. Le veau est d’or s’il n’est point trop épicé. Amélie appréciait, le Prez dégustait et Hamilton trempait de petits bouts de pain dans la sauce.

Serti dans un tee-shirt moulant, Jean-Phi avait des allures de James Dean. Le chef d’Amelie lui donnait des allures de crooner. JB chantait un air de Rio Bravo. Lors que Léo rappelait les étreintes annoncées de Jane Manson et Julio Iglesias sous l’œil avide de Titi.

Le lancer d’assiettes fut globalement sans bavures. N’étaient de rares mains rétives. Alain a du doigté. Jacouille eut bien quelques frayeurs. En vain. Lolo fut impeccable. Fayou itou.

Un gigantesque reblochon fut déposé à l’extrémité de la table. Près de Pioupiou qui entama notre ode bien connue. A l’autre extrémité un vaste brie. Il fit le chemin inverse. Alain a le fromage généreux et gambadeur.

Enfin, de petites pommes au four fourrées à la confiture. Un dessert d’enfance. Que le petit de Christophe apprécia. De petites pommes rondes et ratatinées par la cuisson, de petites pommes couleur d’or.

Le ciel n’était plus aussi nuageux lorsque nous sortîmes. Et nous distinguions bien la constellation du castor avec ses airs de gitane. Léo fredonnait sa Carmen et Titi se prenait pour Julio sur le chemin de sa Jane. Je sais ce que je vais lui chanter ce soir se dit-il.

Le Cuistot de bouffe fée sauter ses crêpes

Par Le Barde et Bardibulle


Sur le pré comme de loin, nous nous perdîmes à ne savoir de quelle manière nous allions pouvoir courir. Plus l’habitude d’être en nombre. Les Prez et Trez sont là. Des Olives pointent leur nez ! Christophe et Jean Phi culminent dans l’art de la constance. L’ère du jeu se doit de s’élargir au grand dam’ des gros de devants. Dudu dans les gros de devant n’y voit que de l’amour. Le narcissisme pour le pilier se compense en tour de strap sur le front. L’épaisseur de la bande est une ode au solide. Les oreilles n’ont qu’à bien se tenir. O cartilage, O quelques poires, O vieillesse ennemie. N’ai-je donc trop de cul pour jouer avec mes amis ! En revanche côté mathématique vaut mieux confier les règles après le neuf. L’académie des neufs pour les nostalgiques d’une pensée carrée. Le physique se doit d’être réfléchi quand le nombre prend place. Pour le gros le jeu porte son essence entre l’en-but au 5 mètres. L’art de la gonfle culmine dans la probabilité exigu d’un contact uppercut. La poésie tient dans l’hémistiche des chiffres. De l’en-but au 22, des 5 au 40, du 22 au 50, des 5 au 50, la prochaine on joue sur le grand terrain. Ce soir on fera quine ! Les gros sont sensibles. Ils savent ce que cela annonce. Il faudra courir partout et soutenir partout. L’abnégation se paie en kilos. Derrières Dudu qui observe, la course est réfléchie c’est pour cela qu’il reste svelte le bougre. Il est soucieux de la prise d’un intervalle qui laissera croire qu’il ne fera pas de passe. Hamilton est de mèches. Les faux trous ne sont pas pour les vieux. Alex sur le sujet faux trou ou vrai trous, c’est pareil. Il est svelte lui aussi. Gloire aux cannes en bourre. L’avenir est ainsi. Les courses sont belles. Ce fut une belle soirée en toucher sur presque grand terrain.

La fée sait le goût du temps. Le plaisir d’un instant, l’évidence d’un paysage, la douceur des choses, la grâce de l’autre, il en connaît la saveur. Nous ne pouvions donc qu’être aux anges puisque la fée était aux baguettes. Que le trou se garnisse de nouveau n’était donc pas un hasard. Il lui fallait la fée pour recouvrer vie.

Une salade d’endives, mâtinée d’éclats d’œufs, de pétales de jambon, de noix, est le tour était joué. Une entame simple, dans le ton. JB apprécia à sa juste mesure. Muni de petits bouts de pain, il sauçait à même le plat, la mine gourmande.

Le veau est à la mode cette année. Nous eûmes droit à une blanquette en ce dernier mardi de mars. La blanquette est un art de vivre. Elle tient son nom de la couleur blanche de sa sauce. Les commissaires, qu’ils soient San Antonio ou Maigret en raffolent. Et les castors itou. Elle se doit au riz en accompagnement. Tout était parfait. Poulet gloussait, le Prez savourait. De longs moments de silence ponctuaient nos rares échanges. Même Pioupiou ne disait mots. La cuisine est langage comme aurait dit Saussure.

Pourquoi diable du fromage ! Faisant fi de bêlements intempestifs, après un lancer d’assiettes admirablement maîtrisé, la fée nous offrit des crêpes à profusion. Foin des produits laitiers. La simplicité est un art de vivre. La crêpe en témoigne. Pas de nutella ou de produits factices, non, des crêpes dans leur jus. Et c’était diablement bon.

Une belote se dressa sur le bout du comptoir. Jacouille l’emporta. Et Christophe perdit de peu face au barde. Rien que de très ordinaire ; les mardis se suivent et se ressemblent.

La nuit n’était que douceur. Une nuit de printemps avec son lot d’étoiles. Chacun de reprendre le chemin de son autre chez soi. En chantonnant la belle vie bien sûr.