13 avril 2022

De la tête au pied, pioupiou le veau bien!

 Par Le Barde et Bardibulle


Ce Mardi est bien le premier d’un mois guerrier. La direction du pré se fait encore plus dans la pénombre du contemporain. L’époque fait toujours tousser et l’obscurité ne se limite plus du virus pour espérer un serein d’un simple mardi soir sur la Terre. La mégalomanie prend de nouveau le cap au pied de la lettre et inaugure de la folie d’un monde qui ne respecte pas ses frontières. La paix est mise à l’annexe au lieu d’être à l’index. Le symbole n'a plus de place. Et le réel, plus d'imaginaire! Le castor à son niveau est un constructeur. Il connait le rythme des saisons et celui d'un chaos duquel peut naître tout édifice. C'est compliqué de jouer dans l'attente... Face à l’adversité, il a pour habitude de pointer son doigt et de continuer à chérir son trou. Le lien est dans l'histoire.

La lumière prend son temps calendaire et se suffira d’une lumière artificielle. L’espoir des beaux jours fait courir. Un phare dans le sombre tempétueux, notre amiral veille et éclairera pour le soir notre trou. Le pied marin en pied de nez aux vicissitudes d’une nature en guerre. Le rêve a tant besoin de ses frontières. Freud n’aurait jamais inventé le pré… conscient autrement! Sinon le réel se fait délire et contagieux pour notre époque qui a force d’être trop connecté en oublie de l’être avec son histoire. Le poulpe sur le sujet n’y comprend plus rien. Il n’a jamais compris le chiffre en décimal et la nature humaine. Dieu seul sait (la science aussi mais dans les preuves qui poussent à croire…) que le céphalopode a des qualités d’adaptation du chainon manquant de notre évolution. C’est si simple sans vertèbre ! Nietszche en philosophe articulé de répondre « c’est si simple sans ténèbres ! ». Mais le mollusque en cérébral se branle du vertébral. Le comble pour l’aire du jeu qui se désespère. Le temps ne fait plus tic tac, mais tik tok à s’oublier de compter la vie qui passe. Piou Piou lui est au fourneau et pense à nourrir ses castors ! Oral ! O mon espoir ! O plaisir vieil ami ! Le fils Escassut passe après Dudu, l’alphabet garde sa colonne. Après Dudu c’est donc PiouPiou qui régale. Allez comprendre pour une fois que l’alphabet nourrit en toute logique, surtout il ne faut pas s’en priver ! Dudu sera sur le pré et prendra son pied. La relève se fait dans le générationnel. Les pères font courir les fils et restent sains d’esprit. La gonfle mérite sa transmission. JB du coup sortira de sa prise de notes. Le trou se comble, con se le dise. L’esprit prendra le dessus sur le corps. Et l’aile se prêtera à sa course. Prise de l’intervalle passage des bras, le jeu d’un neuf ancien, roublard à souhait, magique pour le coéquipier, tragique pour l’adversaire. La passe dans le timing du maestro. Les rôles sont inversés et du coup les jeunes prennent des notes. Christophe se délecte. A la larme à l’œil. C’est si bon l’ancien du neuf ! Jean Phi tousse encore, il accuse à tort un malaise de saison. Le Test PCR à l’issue de la rencontre sera positif au vent que lui a soufflé son fils sur un débord à l’aile. De nouveau un tousser qui fait rire ! Le diagnostic interroge un autre plus complexe celui d’un Œdipe devenu roi sur l’occasion. Blagues à part, le petit Perdigue se rapproche, pas à pas des talents du père.

Pioupiou était de menu pour ce premier jour de mars. Ceint d’un tablier blanc, il avait déjà disposé sur la table de petites assiettes de pâté. Mais les assiettes à soupe oblongues nous incitaient à la patience. Une garbure était de mise. Nous étions quatorze. Et le Tcho était parmi nous. Ainsi qu’Alain Fajolle.

Une garbure d’école que JB apprécia à sa juste valeur. « Tout est dans l’épure » dit-il. Amélie appréciait. La mèche rebelle, il avait un petit coté hollywoodien. Il nous parla de ses poules qui ont recouvré leur ardeur de pondeuse. « C’est la ponte qui fait la poule » poursuivit-il. Et JB de siffloter un air de Cosi fan tutte dont le livret fut écrit par da Ponte.

Nous nappâmes le pain de petits bouts de pâté, attendant la suite. Elle vint. Royale. De la tête de veau, ce plat que l’on sert, d’ordinaire le 21 janvier pour célébrer la mort de Louis XVI. Le barde manifesta un soupçon de réprobation mais se convertit à cette tête en pensant à la phrase du Général : « Les français sont des veaux. »
Il y avait aussi des pieds. Et surtout, une sublime sauce gribiche. Quelques pommes de terre, bien sûr, accompagnaient le tout. C’était bon ! Le petit de Léo appréciait. Celui de Perdigue un peu moins. Nous ne sommes pas égaux devant la tête ou le pied de veau.

Le lancer d’assiettes fut parfait. Pas une assiette ne joncha le sol. Un must. Coco aurait été satisfait. Mais le billard avait empêché sa venue. Il nous reviendra plus vert que jamais.

Enfin, une bûche de mars. Pourquoi diable la cantonner à la nativité. La bûche a affaire avec la résurrection. Une bûche légère et bienvenue. La promesse d’un printemps plus léger en ces temps bien lourds.

Le ciel était couvert au sortir du trou. La pluie n’avait pas encore jeté son dévolu sur le pavé. Hamilton enfourchait son cycle rouge et regagnait sa rue Sainte-Cécile en chantant, cela va de soi. Le barde le suivait. « Nous sommes deux frères jumeaux nés sous le signe du castor » fredonnaient-ils sous l’étoile de Gilbert qui avait percé les nuages.

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