Par Le Barde et Bardibulle
Jeff n’est pas le bardibulle mais le bardibulle peut-être Jeff. C’est ainsi qu’il (le bardibulle) se substitua à Jeff. En somme, Jeff n’étant pas là, ne pouvant être là, le bardibulle prit sa place et s’activa en cuisine. Le barde l’accompagna un petit peu. En sorte qu’aucune plume n’était disponible pour retracer les aventures du pré. De toute manière, de pré il n’y eut point, faute de ballon. Et nul ne peut se substituer à la gonfle, lors que le bardibulle peut suppléer Jeff.
Donc le bardibulle s’activait. Comme il est familier du Maroc, il nous concocta un dîner marocain. Et ce fut bon. La chambrée était modique mais respectable. Le doc était de retour. C’était bon de le revoir. Il nous manquait. On l’aime notre doc.
2022 étant une année à soupe, nous eûmes donc droit à une soupe marocaine dite du Ramadan. Épices, pois chiches, œufs, etc. Elle mijota longtemps. Ainsi fut-elle d’une douceur exquise. Le must étant ces feuilles de coriandre dispersées sur l’épais breuvage. Cette petite touche avait des relents de Matisse. Avant d’être une affaire de palais, la cuisine est une affaire de parure, de couleurs. Et quel délice, quelle évidence. Le rosé de Jean-Phi accompagnait cette offrande. JB toussotant ne pouvait parfaire ce tableau de famille.
Un tajine (طاجين) suivit, un merveilleux tajine aux citrons confits. Avec ce qu’il faut de safran, curcuma, cumin, oignons et son tapis de semoule. Nous étions comblés. Pépé appréciait. Amélie espérait d’improbables restes pour ses poules. Le Prez goûtait cet esprit d’ouverture vers un pays ami. Peut-être devrions nous davantage nous frotter aux cuisines du monde ? Le castor est un être mêlé.
Le lancer d’assiettes fut homérique, et relevait plus de l’Iliade que de l’Odyssée. Seul le barbe ne parvint pas à attraper l’obole après avoir tenté en vain de la saisir. Il fut à deux doigts d’y parvenir. Vinrent trois fromages dont un munster qui inspira à certains des commentaires que la moralité réprouve. Rien à redire sur le camembert et le gruyère.
Nous achevâmes le repas par un pastis landais moelleux à souhait. Pas de pâtisseries marocaines. Le mélange vous dis-je, tout le secours du monde est dans le mélange. Faut-il être sot pour croire à une identité vierge de croisements !
A la belote, Jacouille, Hamilton, Julien - le petit nouveau de grande taille -, le Prez tirèrent leur épingle du jeu. Pas le barde. Ni Titi. La vie ordinaire en somme. Un thé à la menthe boucla la soirée.
La nuit était infiniment douce. Le printemps file à l’anglaise. La rue n’était guère agitée. Le bardibule rentra dans ses pénates le devoir accompli. Et de méditer ce proverbe marocain : « Une pierre donnée par un ami est une pomme. »
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