09 novembre 2020

Le trou co(n)vid: ma queue plate tourne en rond

 Par le Barde

Pioupiou regardait les canards barboter. Il mettait à profit l’heure réglementaire que nous accorde l’Etat. Faute de castors, il s’était rabattu sur des canards. La petite mare, sise près de sa demeure, le comblait. Il admirait la nonchalance de ces anatidés, leur parfaite indifférence aux maux des humains. Et il leur parlait, cancanait avec eux. « Peut-être vais-je devenir vegan » se disait-il ? « Les magrets, les foies gras sont une atteinte à l’intégrité animale, je n’en consommerait plus. » Et il se sentit humain, frère des espèces qui peuplent la terre.

Pépé avait décidé d’élever des lapins. « Il me gonfle avec ses poules Amélie, il n’y en a plus que pour elles. J’aime les animaux lagomorphes à larges oreilles ; ils sont un peu mes frères. Les poules me sont devenues parfaitement étrangères avec l’âge. » et de penser à son Tcho bien aimé, à ses oiseaux. « C’est un franciscain dans l’âme le Tcho » pensa-t-il, et de verser une petite larme. « Mais pas question de devenir vegan. »

« On ne s’arrête jamais assez sur la gente animale. Un comble pour des castors. Faute de trou, on pourrait le transformer en poulailler. Après tout, cela ne changerait pas beaucoup. » Fort de cette idée géniale, le Prez voulut lui donner vie et confia cette métamorphose à Croucrou. Seul un plâtrier lui paraissait susceptible de combler le trou béant laissé par la Covid. »Je lui dresserai des plans dont la splendeur le disputera à l’efficace

Jacouille maugréait. Il en a plein le cul Jacouille du confinement. Le grand air lui manque. Il aime tant balader sa silhouette gracile et s’éterniser sur les beautés du monde. Sur la plage notamment. Il ne goute rien tant qu’observer les mouettes, les goélands. A son fils les canards, à lui les oiseaux de mer. Et au Tcho les passereaux chantonnant sur ses mèches éparses.

Et pendant ce temps-là, Seb comptait ses haricots. « Toute la richesse du monde se tient dans le haricot » se disait-il. Et de les égrener de sa main gracile. « Le haricot a je ne sais quoi d’ovale qui le rapproche de la gonfle » méditait-il. « Nous étions faits l’un pour l’autre, il n’y a pas de hasard. » Et il récitait son chapelet de haricots.

Flo se moquait du confinement. Après tout, la vie continue. Il enfourchait son scooter et narguait le temps. Bien sûr que le trou lui manquait, mais il se faisait une raison. « L’avenir, c’est demain », et fort de cette tautologie, il arpentait sa ville bien aimée.

Dudu, lui, n’était qu’à ses rouspétances. Contraint de vivre à demeure, il étouffait un peu. Il lisait, mais son corps piaffait d’impatience. Il pensait au pré. « Je ne puis être que par mon corps, par mes ébats au grand air. La vie intérieure, ce n’est pas pour moi. Enfin, à petites doses. Tout est dans la nuance. »

Compter les minutes, les heures, les jours. Un mois. Rien de tel pour s’occuper de son petit moi. Après tout, il est notre premier chez soi. Lire, rêver, attendre, désirer. Et ne pas succomber à l’écume des jours. Soyons philosophes mes castors.

26 octobre 2020

Le trou co(n)vid: Pas de bougie-woogie avant nos prières du soir

 Par Le Barde et Bardibulle

Lolo était aux anges en ce matin d’anniversaire. « C’est le temps des balances et de l’aventure murmurait-il. Le 19 octobre est le 292e jour de l’année du calendrier grégorien, le 293e en cas d’année bissextile et il reste 73 jours avant la fin de l'année. C'était aussi le vingt-huitième jour du mois de vendémiaire dans le calendrier républicain, dénommé jour de la tomate. Je suis né le même jour qu’Auguste Lumière, et ça me va bien. Ne suis-je pas une lumière auguste ? »

Le soleil était de mise. Après avoir tendrement embrassé sa Caro, il prit sa trottinette électrique et s’en alla, chantant, vers son bureau. En chemin, il croisa Croucrou, l’autre natif de la balance. « Que le cul te pelle mon tendre plâtrier, va vers tes chantiers l’âme sereine, nous allons accomplir la destinée des balances. Et sur le fléau de la balance nous pèserons le pour et le contre. Le pour hait le contre sauf lorsqu’il s’agit d’être tout contre les bras de la beauté. Ah ! Que la beauté m’enlace et que les jours ne soient plus que des pétales de rose. »

Le pré est loin. Le temps passe et l’ovale ne tourne plus rond. Dehors il pleut. Le castor en déprime regarde sa queue. Elle est plate ! Rassurant de voir enfin une constante. Un grain microscopique et un monde se renverse. Même la pala n’est plus là. Le trou est en quarantaine.  Les idées fusent et le bureau a validé le télé-rugby. Le principe est simple il suffit de télécharger l’appli cramponsmasqués#69loindutrou pour savoir si à proximité un castor est en complainte. Le tarbais tape sur le bon bout et met le doigt sur le haricot de providence. Saura-t-il garder sa feinte des Pyrénées ? Sergio pleure devant son écran. Flo a jeté ses doodle. PiouPiou cuisine dans son appartement. Ses gratons joignent l’avale à l’ovale. C’est une manière dyslexique de lutter contre la déprime. Le castor s’occupe comme il pleut. Certains montent d’un cran et toujours personne pour souffler sur la bougie. L’appli est là pour nous dire où nous en sommes. Devant notre portable. Jean Phi accélère entre ses rangées de vignes libérées, elles de tout pépin et de ses feuilles d’hiver. Ces allers-retours font tranchées. Perdigue en bon poilu annonce que la douche on s’en branle et pour courir il est partant. Un stagiaire qui ne court pas c’est un comme un Coco sans Lala. Le meilleur reste avenir, con se le dise.

Et pendant ce temps-là, Pépé regardait son potager, Amélie caquetait, Titi pinsonait Toto, chaque matin faisait la danse du COVID en susurrant « Non, tu ne m’auras pas ». Quant à Coco, il astiquait ses boules. Le cochonnet est éternel. Il lui suffit d’un peu de terre. 

07 octobre 2020

Le trou co(n)vid: Cogito ergo atchoum…

Par Le Barde et Bardibulle




Jacouille vitupérait contre ce maudit virus. Le trou lui manquait. Il confiait aux livres sa solitude. Jusqu’à ce vieux missel qui trainait dans sa cuisine. « Tout est dans l’Apocalypse se disait-il, mais à tout prendre, rien ne vaut les pages des évangiles consacrées à la résurrection. » Alors, Jacouille espérait. Il rêvait des charcuteries inouïes, le vieux quatre chantant un lieder de Schubert, et le Tcho mimant les oiseaux dans les branches. Le retour sur terre était un peu rude, mais l’espoir demeurait. « Je vais aller faire, dès demain, mes dévotions à notre dame du trou se promit-il. » 

L’ère ne se prête pas aux prières mais bien aux statistiques. La courbe des gosses bien alimentée par le ballon aplati ne peut faire face aux chiffres qui en mal traduits nous isolent. Le détail pour certains promet un salut. Loin d’être en vin publicité son Sabite. Du coup, le chiffre comme les autres font l’enfer.
Oups, comment trouver l’algorithme le plus proche d’une diversité non masquée? L’universel est bousculé par le minuscule du détail et se réplique vers de nouveau sans avenir. Prof et l’équipe des castors scientifiques travaillent sans pression. Le bar est fermé car Peter ne déconne pas avec les gestes bar d’hier. La recherche pourtant ne compte plus ses heures pour trouver la fameuse formule du bonheur. Prof sans atchoums se lasse de ne pouvoir vider un punch dans l’évier de son sein trou. Ils sont où mes castors chéris qui ont su me pardonner de cet acte sans pensée ? L’automatisme n’a de raison que lorsqu’il se répète. Et l’unique ne fait plus croyance. L’ellipse n’a pas de secret pour une mathématique empirique, ainsi que la vache sacrée qui tire aussi tout son jus de son pi. L'érudit se tarde à retrouver le festin d’un cuistot de bouffe. Pourquoi j’ai pris option mathématique et pas philosophie ? L’antidote n’est-il pas le trou en soi ? L’unicité universelle dans cette période de solitude collective mérite bien un cogito de plus. « Je me teste donc je suis ». Et la folie donne au négatif un semblant de positif. Piou Piou de sonner « Je rêve du trou donc je suis ! ». Son rêve le soutient et le nourrit sans binaire. En effet, l’imaginaire sublime son réel. Il troque son couvre-chef de l’entonnoir inversé pour la connaissance.
Qui croire en ce monde sans contact ? En se rapprochant certains cas le deviennent et alimentent le trou sans castor. Le maudit se retrouve sans mot. Et pour parler il faut respirer. « Un air sans partage » pleure Jacouille qui s’emmitoufla de son parka aux couleurs du trou. Le blason est sur le cœur. D’autres le portent à l’épaule. Tout est affaire de boutique. Le vieux est triste. Il remonte la fermeture pour couvrir comme il se doit son menton. Nous devinons une barbe naissante. La déprime à parfois le poil long. Le masque est une excuse de plus pour cacher une tristesse d’époque. Le masque couvre son nez. Le béret sur la tête. Seul son regard du coup fait face au déluge. L'automne est dehors du coup il pleut, il s’en fout sa queue plate est fait pour ça ! Il ferme la porte du trou. Pour garder les pieds sur terre, autant marcher la tête en bas, soupira-t-il. Et le voilà en direction des capus rejoindre le chemin de ses pas. 

Guitou s’accoutumait au temps qui passe. Le Tao en poche, il était zen. « Il ne sert de rien de vitupérer se disait-il, ce qui est est ». Nourri de ses profondeurs, il arpentait, souriant et à bicyclette, la ville verte désormais, sans omettre de saluer les passantes. Certes, le trou lui manquait aussi, mais il savait que, tôt ou tard, la vie reprendrait son cours. Et de siffloter la belle vie de Sacha Distel, comme l’on sifflote un Saint-Estèphe. 

Jean-Phi, lui, se désespérait. Faute de Musard, il zigzaguait parmi les règes. Serpenter est un art qui ne souffre pas la moindre interruption. Jean-Phi préparait son retour. Titi, à Quinsac, s’abandonnait à ses langueurs amoureuses, bercé par les tendres remous de la Garonne. Et lorsqu’il quittait le nid nuptial, il faisait vrombir sa moto. 

Régis rongeait son frein. En bon Bardibule, il rimait. Il rimait les mardis défunts, le trou garni, les belotes de comptoir, les viandes de Jacouille, les cancoillottes de Titi. « Rien ne dure. Ce qui est ne sera plus. Viendra l’aurore. » Et fort de ses pensées gigantesques, il composait. 

« Je vais aller à confesse » se suggérait Perdigue. « Le rationnel, je m’en branle ». Hegel a beau dire que tout ce qui est rationnel est réel et tout ce qui est réel et rationnel », il se fout les doigts dans le nez. Et Perdigue débutait ses patenôtres en implorant le Très-Haut. 


Pendant ce temps-là, le Prez scrutait l’avenir. La nuit surtout. Et, souvent, il jetait un regard implorant vers la constellation des castors. Raymond, le bon docteur et consorts le rassuraient. Bientôt, semblaient-ils dire, c’est affaire de patience mon Prez.

30 septembre 2020

Le trou co(n)vid: un pour tousse et tousse pour un

Par le Barde

Pépé bougonnait. Toujours pas de trou. Seul son potager soulageait son âme en peine. Le potager, c’est un art de vivre. Comme l’élevage de poules. « Quel bordel ! » se disait-il souvent. Et d’en rajouter sur ces maudites chauve-souris à l’origine de tous nos maux. « Il a bonne mine Batman ! ».

Pas très loin, dans un coin de Nansouty, Coco chantait. Des chansons de rien du tout, des chansons de tous les jours. « La chanson est un art de vivre et la vie est un art si l’on veut bien s’en donner la peine » se disait-il. « COVID ou pas, il ne faut pas céder mais s’aider ». Bien sûr, lorsqu’il pense à son cher trou, il a l’âme chagrine. Au moins goûte-t-il aux joies du cochonnet. « C’est toujours mieux que rien ». Rien est un mot que n’aime pas Coco.

JB, lui, était dans ses hauteurs en sifflotant un air de Cosi fan tutte. Il n’est rien de tel pour surmonter l’air du temps. Le monde vu d’en haut a une sacrée gueule. Surtout lorsque la terre ferme a la gueule de bois. Son bimoteur taquinait l’espace, effleurait les nuages. Il piqua vers Musard, et eut sa petite larme. Puis, il redressa son appareil pour toréer les cumulonimbus qui se rapprochaient. « Ils n’ont qu’à bien se tenir » se disait-il.

Quant au Prez, arpentant les rues sur sa trottinette électrique, il avait la tête à son nid. « Quand retrouverons-nous notre trou ? » se lamentait-il, impuissant à pouvoir apporter une réponse. Il ne s’attardait pas en vain sur les conjectures des experts, les approximations du politique, laissant cela aux amoureux de la parlotte. « Par définition pensait-t-il, l’insaisissable fait la nique à ceux qui croient savoir. Moi, je n’aspire qu’à notre retour au bercail. » Et de fomenter des plans pour que la transition soit plus douce.

Pendant ce temps-là, Raymond s’était fait la malle, rejoignant la constellation des castors. C’était un bon castor Raymond. Il avait l’âme droite et le sourire malicieux. C’était toujours bon de l’entendre ; sa parole n’était jamais vaine. Il exerçait ses taches avec rigueur et humanité. Et ne se laissait jamais aller à la résignation. La faucheuse poursuit sa besogne. Mais la faucheuse jamais n’effacera un sourire.

24 septembre 2020

Un seul Archiball vous manque, et le Trou vous semble dépeuplé...

Par Le Barde


Pioupiou se désespérait. Plus de Musard, plus de trou. Bien sûr il y avait la pétanque ; bien sûr il y avait la pala. Mais il avait fait son deuil des rondeurs depuis belle lurette. Son corps aspirait au pré. La quancha, les Quinconces, ce n’était pas le pré. L’automne ajoutait à sa nostalgie. Il pensait aux courses de Jean-Phi, à sa manière d’emprunter des chemins de traverse. Aux saillies du Bardibule, et au maintien de Dudu.


La veille, il avait été interrompu dans son sommeil par un tonitruant A table de Pépé. Il regarda les murs de sa chambre. Ce n’était qu’un rêve. Et de grosses larmes roulèrent sur ses joues.

« La vie sans vous » ce n’est plus la vie se disait-il. « Je veux bien faire contre mauvaise fortune bon coeur, mais le cœur n’y est pas. » La résilience, ce n’est pas son truc. Il laisse ça à d’autres, à ceux qui pensent qu’un mot suffit à dissiper les ombres de la réalité. La vie, rien que la vie. Le pré, le trou.

Pioupiou se réfugia dans l’œuvre de Rimbaud. Il se délecta du Bateau ivre. « Vrai, j’ai trop rêvé, les aubes sont navrantes. » répétait-il en boucle. « Moi, mon panthéon, c’est le trou ». Et j’y suis entré par la grande porte. Ah ! Ouvrir la lourde porte métallique, entendre la douce voix du vieux quatre, boire une petite mousse ! Et de verser encore des larmes.



Une petite pluie tombait sur la ville. Pioupiou regardait les nuages. Il longeait les quais. Il poussa vers Bègles. S’arrêta à Musard et prit le chemin du trou. Il ouvrit la porte, descendit l’escalier et s’assit un long moment près du comptoir. Il pensa à son Arthur. « Et j’ai vu quelque fois ce que l’homme a cru voir ». Et il vit. Il vit Titi s’engouffrait dans des intervalles, le Prez allait ses longues chevauchées.

Il sortit. La vie alentour lui était indifférente. Il regarda de nouveau les nuages. Ils s’effaceront bien tôt ou tard se soupira-t-il. Après tout, l’actualité n’est qu’un masque et comme le dit Arthur, « la vraie vie est ailleurs. »


23 juin 2020

Archiballs en déconfinement...JB, c'est de l'art, gros lard !

Par Le Barde

Pépé avait décidé de se passer de sa soupe ; il avait des envies de pré. Il prit le chemin de Musard. Le ciel était bleu. Il avait vissé son béret sur son chef. Le Tcho l’accompagnait. Ils prirent Coco en chemin. Les hirondelles paraphaient le ciel de leurs vols. « Quel est le con qui a dit qu’une hirondelle ne fait pas le printemps » se dit le Tcho ; on sait son amour pour les oiseaux. Surtout lorsqu’ils sont dans les branches.




Arrivés à Musard, ils firent quelques pas sur ce drôle de gazon. L’herbe d’antan n’est plus de mise ; le synthétique supplée le naturel. C’est comme ça. Pépé esquissa une moue dubitative : « Quitte à brouter, autant que ce soit dans le jus. »

Dudu ceignait le terrain d’une course lente et méticuleuse. Jean-Phi trottinait. Le Doc paraissait impatient de taquiner la gonfle. Il trépignait. Pioupiou, sur le dos, moulinait avec ses pattes. Il y avait comme un air d’été. Pépé se rappelait son passé.

A 20:13, il siffla le début de la partie. Le Tcho passait sa main droite sur ses cheveux en bataille. Coco regardait ses petits s’ébattre. Chaque envolée du Bardibule les émerveillait. « Il y a que les talons pour faire des choses pareilles » se disait Pépé nostalgique. « Moi, j’adorais les taches obscures, mais souvent l’envie du grand large me prenait. » « Tu me les brises avec ton grand large, quand on est un petit gros, on reste dans sa catégorie. » Pépé ne moufta pas ; il était dans sa légende. Il souriait, heureux.

JB était de mets. Sa contribution serait aérienne et musicale. Pas de pangolin, non du volatile, de l’ailé. Il fit une entorse à ses désirs en entrée et avait opté pour un tabouret oriental. Des miettes de menthe le parfumait. Sans doute voulait-il rendre hommage à Walid. Pour le reste, il s’en remit à des limicoles de diverses sortes. Bien sûr, Pioupiou troqua ses bêlements pour de délicats coin-coins.


La suite était un appel aux sens plus terrien. JB revanchard se confronta de nouveau aux délices de la daube de toro. Il a quelques sources dans le pays qui garantissent le sacré du plaisir. Piou Piou troqua ses coin coins pour des olés de circonstances. Il se connait lui aussi en tauromagie.  Le plat en sauce à chaque réchauffe mérite une étoile supplémentaire. Et cette fois-ci le maestro a trouvé le bon timing. «Finalement l’équilibre tient dans la bête » philosopha Prof proposant son assiette pour une resserve. JB avait pensé à tout le monde même à son vieux 4 en le comblant de patates vapeurs. Lolo poussa le lala des patates tambien repris par la tablée bien heureuse. L’émotion est là du coup Gwen pleure. Il se restaura en tendant son assiette vide. Titi connaissant l’animal le réconforta après plusieurs louches. Il en faut de la daube pour cicatriser un castor.  

Un lancer d’assiette de JB, c’est comme le deuxième mouvement du quintette pour clarinette de Mozart. Divin ! Comment ne pas être janséniste avec JB ? Certains sont prédestinés. Avant d’atteindre les mains tendues, les assiettes laissaient échapper un doux murmure. Pas un mot ne s’échappa de nos gorges. Coco applaudit. Le vieux quatre était sans voix, touché. Une toute petite larme coula sur sa joue gauche. C’est un tendre.

Des cerises à profusion conclurent le dîner. Les cerises, c’est l’enfance. Seb apprécia. « Un haricot jamais n’égalera une cerise » soupira-t-il. Sergio le réconforta. Le vieux quatre chantonna le temps des cerises. Il était à deux doigts de poursuivre par l’Internationale. Mais son libéralisme prit le dessus.

Pour éveiller notre intellect, JB avait préparé des quizz. Sur l’aviation, le rugby, Mozart. Hamilton fit montre de sa culture. Il eût aimé un quizz botanique, certes, mais sa panoplie est vaste. Il butine un peu partout Hamilton ; c’est un cueilleur.

JB regagna ses pénates satisfait. Il lui restait quelques cerises. Demain, il irait faire un tour dans le ciel en les croquant. Vu d’en haut, le monde a de l’allure et ses ridicules n’ont pas cours. Pépé dormit comme un ange en se blottissant contre ses souvenirs. Et le Prez savourait les étoiles.


30 mai 2020

Archiballs en déconfinement ...Poulpoupidou

Par Le Barde et Bardibulle


Le poulpisme est notre salut. Et c’est tout naturellement, El Poulpo qui l’incarnera. Il le sait, il est prêt. Il porta ainsi ses convictions auprès de ses chers castors. Le chef coiffé d’un poulpe blanc (Eledone cirrhosa), et le postérieur prolongé par une queue plate, il arriva à Musard, d’un pas apaisé et serein.

« Il ne te manque que les palmes, mes couilles, lui délivra Pioupiou. » « Mon Poulpiou, il est temps que je te convertisse » lui répondit-il, et d’un coup de tentacule magique, il lui garnit le chef d’un octopus vulgaris.

Puis, il se planta au milieu du terrain, et délivra sa bonne parole. Il y eut le sermon dans la montagne ; il y a désormais le sermon de Musard. Nous étions tout ouïe. Amélie opinait en caquetant, Titi en émettant des trilles délicats. Croucrou gloussait. Après avoir reçu la bonne parole, nous poulpâmes autour du poulpodrome.

L’objet de tous nos désirs nous attendait. Il convenait de respecter les préliminaires. Le doc proposa à chacun de prendre la température et vérifia la propreté des mimines en prenant le poulpe de chacun. Les recommandations sont formelles sur le sujet, les castors doivent montrer queues plates blanches. Les pulsations garantissent l’effort dans la durée. Dernière friction de gel hydro-alcoolique. Tout le monde se prête au jeu. Le moment est sacré. 


C’est à ce moment-là que notre Prez arriva, tenant un sac. Rouge pour ne pas le perdre des yeux. Peyo excité ne tenait pas en place. Le Prez s’agenouilla, posa le sac suce dit au centre de l’arène. Il contempla ses castors, soupira, et demanda au doc de se rapprocher pour le seconder. Alban prit la main du Tarbais, et leva la tête au ciel. Ses jambes s’agitaient d’un mouvement sans repos. Le Doc sortit une bassine qu’il posa délicatement sur l’herbe synthétique tout en préservant la distance de protection et non de bar d’hier. Puis, il ouvrit une bouteille d’Abatilles, l’eau plate du bassin, qu’il laissa couler. Marco en position de chevalier servant ne quitta pas la scène des yeux et pria l’encantada. 


Le Prez glissa ses mains sous la cascade d’eau et demanda au Doc de s’arrêter. Le moment n’est pas dans la gaspille du sacré. Le savon pour que sa mousse avec les 7 mouvements pour ne pas oublier la moindre partie de peau. Dudu, de son côté, était loin. Il entama sa quatrième série d’étirements des ischios. Le Doc chronomètre. « Mon Prez, le temps est venu de rincer ! ». Hamilton prit le second baptême en photo. 


Le rite est long mais si important pour préserver l’intégrité du groupe. Le Doc tendit les gants au Prez pour qu’il enfile la paire sans le moindre contact défendu. Perdigue en défendu ne vit que le fruit et murmura assez fort pour que tous les spectateurs l’entendent. « Les gars, j’ai aussi des pommes ! » Le Trez trop occupé dans la feuille de vignes, cajole à l’occasion les fraises et les cerises. A défaut de boules, il est d’humeur fruitière. Le Prez rappela la troupe à la concentration par un regard de démineur en action. Le clac du gant clôtura l’asepsie. Il se pencha vers le sac. Attrapa la languette de la fermeture éclair. Et interrogea le Doc : « Est-ce qu’il faut que je change de gants à chaque geste ? », Le Doc sortit le manuel, le lut en diagonale et le jeta par un drop magistral entre les perches. « Non » Répondit-il de manière sûre pour nous convaincre de ne pas lire le manuel perché. Gwen pleurait. Le Prez tira du coup la braguette. « Magique » pour Garcimore. Une lumière jaillit des entrailles pour laisser apparaitre une simple poche plastique hermétique non recyclable contenant le Graal. « Dieu que c’est beau. » chanta Poulpe Piou. Titi s’évanouit, l’émotion est trop forte pour notre solide pinson. Si longtemps que nous ne l’avions vu. 

Le Prez patienta pour que notre demi redevienne entier et sortit enfin l’ovale. « Mes castors, voici notre aimée, notre à-muse, notre joyau, nous ne pouvons la partager ni la toucher, seul l’un d’entre nous pourra la posséder ! ». 

Le silence se fit. Gwen pleure ! Le Prez de reprendre la gorge serrée. « Je demanderai à chacun de ne pas toucher le porteur, c’est dorénavant une règle fondamentale du jeu à non-toucher. »… « Je sais mes castors, faire avec des nouvelles règles alors que les anciennes ne sont toujours pas comprises est un challenge que nous devons dépasser ! » Le tarbais le sourire triste de susurrer à son voisin: « Alban, tu penses que si on ne peut pas le toucher on peut quand même tenter la fessée… », « Chut ! », lui répondit-il sèchement, le colosse n’espérant maintenant qu’une chose d’être l’élu. Le Prez se tut de nouveau. Il prit l’enveloppe dans la poche de son short d’antan. L’enveloppe s’ouvre et un nom prend place. Ce soir c’est Gwen qui aura la balle. Gwen surpris cessa de pleurer ! Marco se releva de l’affront, digne regarda les castors « Allez les gars, de toute façon il n’aurait pas fait de passe, suivez-moi à distance raisonnable et rejoignons Dudu pour étirez nos ischios… ». Gwen se rapprocha du Prez et du Doc, prit des mains le ballon, toucha le cuir, l’embrassa, et se mit de nouveau à pleurer ! Le confinement ça marque un homme. Il s’allongea et se recroquevilla sur le ballon, pour ne laisser aucune place à des mains voleuses. L’expérience du joueur au sol est là. 


Le doc rangea son matériel et accompagna le Prez pour le plaisir compensé de s’étirer. Gwen resta seul, heureux, complet. Vivement la semaine prochaine, le jeu d’équipe actuel laisse une place à chacun dans son coin.

Le prof était de cuisine. Il avait concocté des poulpes en entrée. A la vue de ses frères octopodes grillés, le sang d’El Poulpo ne fit qu’un tour. Il gémit, pleura toutes les encres de son corps et d’un coup de tentacule métamorphosa l’outrage en sardines. Le prof voyait son univers rationnel basculait dans l’improbable. Et il se convertit. « Je bats ma coulpe. Je poulperai désormais, et je consacrerai ma vie à réparer mes outrages. » « Tu seras mon poulprof et sur toi je bâtirai mon poulpisme » lui dit El Poulpo. Et ils s’enlacèrent.



Le vieux quatre restait coi. Pas un mot ne sortit de sa bouche, avant qu’il ne s’écrie « Poulpe-moi mon Poulpo». Et il fut poulpé. Pépé ronchonnait. « Poulpe toujours » marmonnait-il. Il ne croyait pas si bien dire, son béret vira au poulpe.

Nous mangeâmes des sardines poulpissimes, marinées dans un peu d’huile d’olive et de citron. La suite fut poulpeuse à souhait. Le poulpe se nourrit surtout de crustacés. Nous eûmes donc des crabes et des homards à profusion.
Avec quelques patates. Le vieux quatre était rassuré.


Le lancer d’assiettes alla de soi. Les tentacules d’El Poulpo trouvèrent leurs cibles sans l’ombre d’un problème. Pépé n’eut pas à dresser ses quenottes, ses tentacules firent l’affaire. Les doigts des uns et des autres s’allongeaient pour recevoir l’offrande de notre nouveau messie.

Une poulpote de comptoir se dressa. El Poulpo l’emporta. A chaque mise gagnée, il nous gratifiait d’un mince jet d’encre. Seul Jacouille lui offrit un brin de résistance. Le combat de la charcutaille contre le maritime en somme. Le porc n’était pas de taille face au céphalopode.

Lorsqu’il sortit du trou, le prof jeta un œil vers le ciel. La constellation des castors avait des airs de seiche. « Même le ciel s’y met » soupira-t-il. Jean-François, lui, pensait à sa destinée poulpéienne. Il se sentait prêt. Le monde lui paraissait plus poulpeux que jamais. Son heure était venue. Enfin.

18 mai 2020

Archiballs en déconfinement ...Zorionak Toto / Peyo

Par Le Barde et Bardibulle


Hamilton aime les beaux jours. Les promesses du printemps sont siennes. Il ne goûte rien tant que de regarder les coquelicots qui poussent au débotté des trottoirs. Il marchait, non, il déambulait, s’arrêtant, ça et là, pour saisir la nature sauvage sur le vif. Pendant ce temps-là, Pépé happait la soupe que Maryvone avait préparée. Une verdurette d’orties et d’oseille. Il ne rejoindrait le trou qu’après ces préambules coutumiers, avec son sac de pains. Entre Hamilton et Pépé, les affinités électives sont d’essence végétale.

Arrivé à Musard, Hamilton vit Amélie en larmes. Ses poules confinées ne pondaient plus. Et une poule sans œufs n’est plus une poule. Croucrou le réconforta : « Tu devrais varier les genres et élever quelques autruches ». Cela lui mit un peu de baume au cœur. Il se planta au milieu du terrain, siffla pour rameuter ses troupes et esquissa quelques pas de danse. La partie commença.

Sergio avait encore le cœur à ses nuages, ses merveilleux nuages ; il regardait le ciel. Les rappels à l’ordre d’Amélie n’y pouvaient rien. « Alors mes couilles, tu te réveilles » le tança Seb. Et Sergio de redevenir lui-même. Ou, tout au moins, de revenir à la part de lui-même concernée.

Peyo était de bouffe avec Toto. La soirée serait basque. Il ne manquait qu’Ithurbide. Las, il se périgordise.
En entrée, ils eurent la bonne idée de nous servir des tapas, basques, cela va de soi. Nous eûmes des Indurain, des el velero, des pintxo au chorizo et sauce tomate salariale, et des tortillas de pommes de terre. Le vieux quatre faisait la moue. Il eût aimé apporter sa petite touche. Puis, il fit contre mauvaise fortune bon cœur et entonna des lied de Schubert, accompagné par le biniou de l’amiral. Coco picorait ; le lieder, c’est pas son truc. « C’est monotone ton bordel ! » pesta Pioupiou, « moi, les lied, je m’en bats les couilles ». Il faut bien battre quelque chose. Rien n’entamait la mélopée du vieux quatre. Alors Joël, d’un bref coup de trompette, interrompit le récital.


La mélodie sonnait une nostalgie. Les notes aiguës en profondeur se rapprochant des graves en longueur. Le marin connait trop l’éloignement qui n’est rien face à la distance d’un soi-même. La flûte condense l’air vers une évasion dirigée explique Prof en calculant le flux d’air en mouvement. « Voyez si je mesure la circonférence du ventre de notre enchanteur et que le rapporte au nombre de pieds sous la table, le tout divisé par la constance de D’Artagnan… », Guitou jubile… «Nous retrouvons le chiffre d’or. Pas mieux pour des oreilles philosophales. Simple car

tout est mathématique. ». Le discours sur la méthode a comme seul mérite de faire rentrer le ventre à notre binioleur (joueur de biniou). La constance du coup se planque.

« Le philosophe du trou est morfale » résume pour sa part Piou Piou qui pour lui tout est calorique. « Un mélange de Calypso et de Douro coule dans ses veines » résume Pépé à côté de l’enchanteur car tout est là !

La synchro est de mise. L’Amiral ne pouvant plus longtemps tenir son ventre, soulagea son expire par un inspire ventrale de circonstance. Le biniou se tut. La respiration ventrale se retrouve avec la dilatation abdominale houblonique en sacré geste bar d’hier ! Gwen pleure, tant de mesure de protection pour si peu de contact. Autant lire la presse ! Ce n’est pas la circonférence qui fait le mètre. Chez les papous le ventre est signe de sagesse. Et voilà les castors à pousser en exemple des respirations ventrales pour avoir le ventre qui gonfle. Titi ne pourra être sage. Malgré ses efforts, la ligne le tient et ne dépasse le poids. Peter proposa d’accélérer le processus en rouvrant la machine à pression. Gloire à Peter. Le confinement par cette marque ventrale semble être une raison valable pour niquer les bonnes résolutions d’antan pour mieux nous rapprocher par la distance qu’elle impose. Titi se proposa à la chansonnette, son « ventre-nous » version reconfinée de Chimène Badi anticipera la suite.

Les basques en tablier, dans le doute s’obstinent. La culture et là. Il ne faut pas qu’elle lâche. Le plat fut du coin. Une piperade, poulets rôtis et ses œufs aux plats. Poussou aurait fait une omelette avec tant d’œufs. Les couleurs sont le pays. Gwen pleure. Titi arrive enfin à gonfler son ventre. Narrant les témoins d'un tel rebond. Le vieux 4 chante Mondragon. Un détail pour vous mais qui veut dire beaucoup.

Brebis or not brebis. Là est la question! Le moment se veut solennel. Le lancer en duo multipliera par deux le bris. Jongles et casses feront rigolades. Peyo ne pourra rattraper les lancés de son compère et inversement. L’escalade méritera sa chanson et une prière pour notre Sainte Maria. Bilan Toto à la limite d’un stress post-traumatique, la répétition des points de suture n’est pas son truc. Il a eu chaud mais pas d’ouverture. Pépé à défaut de casque s’est enfoncé dans son béret. Le Doc rangea sa mallette. Il a la couture facile… Le terrain lui manque.

Gâteau basque et tout s’oublie. Car tout est relatif.
Toujours pas de belote. Cette fois-ci, nous jouâmes au mikado. Pioupiou avait apporté ce qu’il faut de jeux. Les fines petites baguettes de bois s’éparpillaient sur la table que nous avions desservie. Hamilton fut royal. Le mikado est un art qu’il maîtrise. Sa main fut ferme et précise. Pas celle du Poulpe. Le clavier est son affaire, pas la baguette. Le digital a ses limites. Le mikado fit des émules. L’ambiance était bon enfant. Et le vieux quatre avait repris ses lied. L’amiral avait troqué son biniou pour une flûte de bambou.

Nous sortîmes. Peyo chevaucha Cadichon jusqu’à dam et le Prez posa ses pieds délicats sur sa trottinette électrique. Le poulpe ramena Guitou dans ses beaux quartiers sur son scooter. Ils sont glamour ces deux perdreaux. De là à les comparer à Audrey Hepburn et Gregory Peck dans Vacances romaines ! Alain musardait encore sur sa bicyclette rouge. La lune était d’argent et de petites touffes d’herbes sauvages scintillaient sur le trottoir.

07 mai 2020

Archiballs en confinement...La Gaulle selon Jean-Phi


Par Le Barde et Bardibulle


Putain de pluie marmonnait Peyo comme il gagnait Musard sur son âne. Il avait longuement hésité, mais il éprouvait le besoin de prendre l’air. Et puis c’était bon pour son tendre Cadichon. Un cadeau de Gwen au temps du confinement. 

En chemin, il croisa Perdigue sur sa Rocinante. Et tous deux d’aller leur train. Son Altesse les doubla sur sa chaise à porteurs. À califourchon sur sa poule géante, Amélie les dépassa tous, l’index levé, tutoyant le ciel. Pioupiou était à pinces. Le pas lent et grave, il arpentait le pavé mouillé. JB volait, muni de ses ailes ; Mozart est un oiseau.

Jeff fut le premier sur le pré. Il avait pris le vieil omnibus en bois qui dessert les boulevards. Il humait l’air printanier. Le doc l’avait rejoint, le chef ceint d’un bandeau parsemé de plumes d’autruches, histoire de souligner qu’il serait difficilement saisissable. Croucrou s’était paré de ses ors zoulous, prêt au combat. Le toucher serait âpre. 

Jean-Phi nous attendait. Quelques feuilles de vigne en guise de vêture, le front bandé de lauriers. Le menu fut giboyeux. Comme pour mieux rappeler notre petit côté village gaulois. Jacouille était au comptoir et buvait sagement son hydromel. Le vieux quatre sirotait sa grenadine. Le prof ruminait contre ces virus qui ont raison de la raison et en appelait à Descartes. Il méditait. 

A 22:21, Pépé sonna le rappel. Coco nous demanda une minute d’attention et nous délivra un message de salut et de redemption. Le Tcho et Poulet étaient émus aux larmes. Perdigue roucoulait. « Ferme ton bec » lui demanda notre Pinson, « je suis tout ouïe ». 

Le pâté était de sanglier. Le barde tenta quelques alexandrins. Les suidés le valent bien. Et de chanter : « C’est sur mon trou perché que ma lyre prend source,/Je déclame ma muse comme d’autres livrent leurs bourses,/Et chacun de mes vers offrent à mes chers castors/De vastes horizons où les mots sont de l’or. »

- « Arrête, arrête » maugréa Pioupiou, je ne pipe mots. Laisse mes bourses tranquilles, elles ont d’autres chats à fouetter. » 

-« Tu es SM ? » l’interrogea Seb. 
-« J’essaime que dalle » lui répondit-il. 

Jean Phi quand il tient la bête, il ne la lâche pas. Le sanglier est son cru poilu. L’animal sera cuit à la broche à l’ancienne. Jeff proposa que l’on attache le Barde à une branche. Une idée fixe comme une autre. Le monument s’y prête du coup l’obélisque se dresse. L’animal mérite bien un monument. Le Prez ne se ballade plus sans son bouclier. Les temps moderne se comptent en bataille. Pire l’ennemi ne porte de maillot et se complait dans l’invisible. Pour le Prez, voir son barde suspendu et bâillonné est impensable. Principe d’artillerie quand l’ennemi est invisible ou trop à distance pour traiter l’affaire rien de tel que son bon barde. Ce serait comme imaginer un Amiral au trou sans son biniou, un Dudu arbitré sans sa perruque, un Vieux 4 sans patate, un Pépé sans béret, un Tautau sans Zinzin , un Coco sans Lala, bref un monde sans castor. 

Prof se référant à Darwin dans une pensée évolutive, ne limite pas les forces en présence uniquement pour expliquer que la queue du castor mérite sa plate attitude parce qu’il s’est fait sucer par un canard un soir déconfiné. Un nouveau délire scientifique et voilà la nouvelle société. Une mise sur le Chaban de touche. L’amour a du bon mais le lien sans contact putain quel dit l’aime ! « Autant remettre un ballon ovale rond » suggéra Pépé sans s’étendre. Une régression évolutive, un progrès malgré nous. Freud sur son divan a troqué dans l’attente sa pipe pour une cigarette électronique. A chaque bouffée, il pleure. Dans un monde sans contact, son inconscient perd la tête. Bref Coco crie l’amour et l’animal reprend le trou. Con se le dise.
En braie nu, la nature morte vaut bien un raccourci sur le naturisme habillé, car la fermeture pense à s’ouvrir. Principe du vivant c’est que ça bouge. Notre Prez est là… Avec son vous-vous… le fameux vouvouzela en guise de glaive. Pourtant c’est un lendemain d’un Brennus sans fête, nous avons la gaule de bois. Putain si près et si loin. Deux porteurs désignés sont nommés volontaires. Les stagiaires sont faits pour assurer la relève. Popeye d’un côté et Alex de l’autre. L’équilibre mérite sa tête. Coco à l’œil range son niveau à bulle. Dans le fond, l’important est dans le symbole. A partir de trois ça tient, à deux ça penche. Le poulpe sur le sujet sort ses deux oignons car l’oignon fait la force ! Bouclier en suspend. Piou Piou en marche-pied et voilà notre Prez qui se prête à l’escalade. Le Barde toujours muet, certains ont l’attache facile. Le Prez est beau en haut un peu penché mais beau ! La Cène n’a qu’à bien se tenir. La table fait silence devant tant de solennel. Une fois le chef sur son bouclier, les castors font corps. Un équilibre à tenir le temps qu’ Hamilton prenne la photo. En effet la tête ne dit mot et du coup parle bien. La présence au-delà des mots garde un véritable symbole.

Du coup le Barde mangera assis et en bonne compagnie et profitera d’une cuisse à souhait. Certains tenteront de laver l’affront en se mouillant le cul mais bon, l’art de rigole gardera son secret dans le trou. 

L’accompagnement se fera en vain. Le cuistot fait du raisin et non des patates. 

Jean-Phi lança les assiettes à la manière d’un éphèbe. Avec infiniment de délicatesse. Il dévalait l’escalier puis prenait deux pas d’élans, et en appui appui sur sa jambe droite délivrait ses offrandes.


Le bêlement de Gwen fut minimaliste et solitaire. Amélie ne bêle plus depuis qu’il aime les poules et se tut. Le vieux quatre était grognon. Jean-Phi nous régala de fromages de brebis. Si infime fut-il, l’appel avait été entendu. « Le cancoillotte me manque » soupira Titi. « Moi j’aime La vache qui rit » regretta Seb. Le Poulpe ne put s’empêcher de vanter les mérites de ses Kiwi d’antan. 

Et l’on joua aux dominos. Fini le monopole de la belote. Désormais, la diversité fait loi. Et c’est Peyo qui l’emporta malgré l’opposition farouche de Cary Grant. Jacouille chantonnait Domino en ajoutant « C’est le printemps ». « Le monde n’est qu’un jeu de dominos » lança le prof qui poursuivait ses méditations.

Sortant du trou, Coco repoussait les gouttes de pluie de ses mains et adressait de complices sourires à notre Préfet. La constellation des Castors compte une étoile de plus. Pépé s’abritait sous son ombrelle. Jean-Phi battait le bitume. Dans quelques heures, il serait chez lui, se blottirait contre ses barriques en écoutant leur doux murmure. Un bon cru s’écoute avant de s’écouler. In secula seculorum.

30 avril 2020

archiballs en confinement... Assibonangalolo

Par le Barde et Bardibulle


Le Prez avait décidé d’aller à Musard en trottinette. Le ciel était dégagé. Il traversa les boulevards tout sourire. Le pré se rapprochait ; il était heureux de rejoindre ses petits. Sa trottinette filait bon train. Il entendit un coup de klaxon venu de l’arrière ; c’était Pioupiou dans sa petite voiture à damiers sans permis de la marque QLCVP, avec un petit castor au bout du capot. Il n’osa dépasser le premier des nôtres, et tous deux de gagner Bergonié.


En chemin, ils croisèrent Lolo sur son joli vélo rouge tout neuf. Lolo se glissa au cul de Pioupiou. Et notre petite bande arriva à Musard, à la queueleuleu. En chemin, ils avaient agrégé Perdigue qui s’était astreint à la marche, un peu comme s’il allait à Compostelle. Perdigue, c’est le pèlerin de Musard. 

Seb et Sergio s’échauffaient déjà. Le bardibule faisait des pompes en humant l’air printanier. Dudu avait commencé son ballet, et s’étirait, s’étirait. Titi, tout de rouge vêtu conversait avec JB, près des vestiaires. Le doc avait envie de croquer de la gonfle et effectuait de petites ruades avec ses pattes. Hamilton suspectait d’hypothétiques fleurs des champs.

Le toucher ne prit corps qu’à 20:33. 

Les castors en position, notre pinson tourna le dos à JB et se dirigea au centre de l’aire de jeu. Mozart impassible (un comble pour un passeur) ne l’abandonna pas des yeux. Les mains dans les poches, les bras collés au corps, il porte du regard l’ouverture qui s’échappe. Se retrouver sur la touche pour l’ancien-neuf est une drôle de vie. Pourtant seule une ligne blanche trace la frontière. Une ligne pas si imaginaire que ça tout compte fait. Dans la tête elle se franchit mille fois et pourtant dans le corps cela fait désaccord. Un simple pas pour franchir la limite et je cours avec les copains. Ses genoux le chatouillent mais sa tête le raisonne en espérant des jours meilleurs. L’interdit fait malheureusement loi. Lacan aurait mis un signifiant à l’articulation suce dite. Un mélange de « je » et de « nous ». Un égo altruiste en somme. L’articulation communicative du vivant. La lutte est interne, confinée, entre un « j’y suis avec eux » et un « j’y suis dans eux ». Piou Piou trouve que le sens propre a ses limites et qu’il se doit d’être uniquement figuré. Et le voilà mimant JB, en chef d’orchestre derrière ses gros, et poussant à l’occasion quelques directives que seuls les troisièmes lignes appliquent. Le kinesthésique ne se compense jamais entièrement en mode avatar. « Mieux avatars que jamais » jaspine de son côté Perdigue en serrant ses lacets et franchissant avec légèreté la ligne de raison. Pas de douane même en quarantaine. « Qui veut des fraises ? ». De Toute façon derrière la ligne, « il n’y a pas d’âge ! ». C’est à ce moment que Piou Piou réalisa un rase-motte devant notre tour de contrôle, terminant son jeu de mime. Il aura lui aussi un oscar. JB bienheureux sur le coup de ne l’avoir franchi, prit un temps pour regarder les troupes en course. Pris quelques notes et s’en retourna avec de bonnes raisons dans la direction du trou. 

Sur le pré le jeu fut en effet alerte. L’expérience nous contemple. Nous retrouvons Sergio retraité et confiné en pleine bourre. Les trous n’ont pas de secrets pour lui, c’est lui qui les crée. La technique est simple, un short qui arrive au niveau des genoux, des chaussettes de Bigorre, chaussures de ville, tout pour faire croire qu’il sort du boulot ou d’une partie de Hand-ball. En bref, le leurre est parfait, il embrouille Crou-Crou en lui rappelant quelques règles de savoir jouer, et vas-y que je feinte à droite pour partir à gauche tout en restant à droite et passant la balle à l’opportuniste de passage. Coucou Jeff, dans l’intérieur. Doc sur le moment soulage les cervicales de notre Jean Phi qui a la tête qui tourne. Le jeu en zigzag n’est pas son dada. Titi en réponse annoncera la fameuse Sabite à plus soif. Elle se décline en 1 ou 2 voire cœur croisé. Le rouge est son habit de lumière. Dès que le viticulteur a retrouvé ses marques, ça repart. L’action est sublime quand Jean Phi lancé, attrape la balle après l’avoir jonglé. Un éphémère qui dure. S’il attrape la balle l’essai est au bout de la ligne. Sinon Sergio réclamera un en-avant qui pour l’occasion ne pourra être discutable. Et Crou Crou rappellera que si on compte un en-avant pour Jean Phi nous devrions aussi les compter pour Sergio. Lolo se résonne dans cette mélodie du pré. Qu’il est bon le jeu cents paroles. C’est une réalité du terrain. Seuls les en-avant de Jean Phi font reculer la défense adverse de 3 mètres et chanter les écureuils. 

A la fin, Titi regarde à gauche en grand H. Il regarde à droite un petit H. Le moment est solennel ; Nous jouons entre l’en-but et les quarante. Regardons qui est le plus propre en face. La vaillance au rugby se reconnait à la tâche. Dur le rugby des temps modernes et son terrain synthétique. Dans sa tête c’est une mise en branle. Dernier coup d’œil sur la chevelure du Barde pour apprécier le sens du vent. 3 formules de physique appliquées pour la balistique. Le cerveau commande la jambe. Tout se fait dans l’instant. Celui qui marque le dernier essai a tout gagné. C’est notre Tarbais qui réceptionnera la balle. Rien de calculé mais il trouva juste un nouveau prétexte pour ramener le hasard à son jouer. Il lancera le Doc habillé en blanc qui marquera l’ultime. Ce dernier en premier célébrera l’essai en embrassant le cuir chevelu de Peyo. Avec encore du souffle pour courir trois tours. Puis il s’arrêta, une fois sa rage épuisée, s’agenouilla et pointa son doigt vers la lune. Ses yeux sont si fiers et si tristes. Piou Piou regarda le doigt. Le doc ne lâche pas les étoiles de sa cible. Le rêve est en satellite. Putain si près du bouclier ! Le cri du pourquoi ne put se contenir. La lune sur le coup prit un décan et le stade éteignit ses lumières. Et ce fut l’écho du silence. Seul le Prez trouva les mots pour que le soignant se relève. Ils s’en allèrent tous les deux avec un sacré besoin de se laver les esprits. Rien de tel qu’une douche chaude puis ce soir c’est Lolo qui est de bouffe !

Lolo était en cuisine, nu, le corps recouvert d’un tablier couleur UBB. En pleines formes. Deux vers de Racine ceignait son linge : « Depuis bientôt cinq ans, chaque jour je la vois/ Et crois toujours la voir pour la première fois. » 

Pépé arborait une tenue léopard. Alors que le plus simplement du monde, le Tcho s’était converti en queue plate. Coco avait mis les habits de Saint-François d’Assise, la faute au précédent repas, et laissait échapper de petits cuicuis harmonieux. 

A 22: 18, après un rugissement de Pépé, nous nous mîmes à table. Lolo ouvrit le bal avec des Pampoenkoekies (beignets de potiron). L’Afrique du Sud avait décidé de son choix. « Ce n’est pas parce que l’on n’y est pas que l’on ne doit pas y être » dit-il. Le vieux quatre avoua son aversion pour les pampoenkoekies. Lolo, d’un ton ferme et sec, lui asséna : « Tais-toi et mange ! » Alors le vieux quatre mangea. « Ça manque d’oseille » dit Pépé. 

Jeff a sorti son vuvuzela, tandis que Perdigue bat la mesure cuillère à la main. Tout y passe, carafe, assiette, verre, baso. Les castors ont faim. Les verres à pied chaussent mal à son palais. Il préfère les verres de venta. La suite se fait toujours attendre. Nous ne voyons pas le plat. Il n’en faudra pas plus pour que Coco pousse son Assimbonanga de circonstance. « Nous ne l’avons pas vu » en zoulou. Le poulpe précautionneux « Je pense que nous le verrons bien un zoulou l’autre… ». Seul et le canon suit. La table répond en écho. Un Assimbonanga qui pousse le confiné en chacun à briser sa cage de la faim. Rien ne sort de la cuisine. Lolo ruisselle devant son four. La mijote mérite l’attente. Le plat est unique. Heureusement Coco est là. C’est notre vuvuzela du trou. Un lala sans pareil. Le silence n’existe en présence de Coco. Un instinct du vivant dans le sonore. Une sacrée bâtisse. L’hymne fait union. Le plat sortira en danse. Les vieux dans la confidence sortent de la cuisine en fanfare. Johnny Clegg n’avait qu’à bien se tenir, nos vieux lèvent la jambe plus haut qu’une jouvencelle sous ecstasy. Crou Crou en fond bat le rythme sur un tam tam improvisé. Ils sont bons, ils ouvrent la piste à Lolo qui tient son plat en triomphe. L’artiste sort son bobotie typique d’Afrique du Sud. Une sorte de pain de viande recouvert d’un appareil composé de crème et d’œufs. Le cuistot est fier de la structure. Délicieux, très parfumé et très nourrissant. Les parfums nous transportent en Afrique. L’accompagnement lui, se fera sans folklore, un riz épicé et une salade verte bien assaisonnée. Le cuistot pense à toute sensibilité. Dudu aurait appréciée une tapenade pour accompagnement mais nous quittons un continent pour un autre. 


Afin de montrer son postérieur, Lolo se plaça de dos, et balança les assiettes sans jamais se retourner. Une manière si callipyge de transmettre. Ce fut une hécatombe. Frénétique, Lolo accentuait son rythme. Coco tenta bien d’y remettre bon ordre ; rien n’y fit. Il fallut toute la diplomatie de Guitou pour recouvrer un peu de sérénité. Il demanda à Lolo de se tourner et lui chanta sa chère fin de l’été. Lolo obtempéra à la surprise générale. Et tout ne fut plus que paix et harmonie. Lolo, il lui suffit d’une plage. Qu’elle soit maritime ou musicale. La chanson de Guitou associe les deux, en sorte que Lolo redevint lui-même, un tendre.

Pas de fromage. Au pays des antilopes ; il n’est pas de rigueur. Mais en dessert, un malva pudding, un gâteau gourmand, moelleux, riche, et fondant, traditionnel. « J’eusse préféré des magwinya » dit le vieux quatre. « Tu me gonfles avec tes j’eusse, lui rétorqua, Lolo, tes magwinya, ne sussent jamais égaler un bon malva pudding. » Un diantre mutin s’échappa des lèvres de Perdigue. Le vieux quatre ne moufta pas et déglutit son pudding. Ce fut plus difficile pour Pépé, tant tout ce qui touche, de près ou de loin, à la perfide Albion l’irrite et l’agace. 

Toujours pas de belote. Pas de chants non plus, ni de Scrabble. Amélie voulut que l’on pratique le jeu de l’oie. Pour rester proche de ses poules. Le prof était ravi. Jacouille un peu moins. « Mon coup de dé jamais n’abolira le hasard » nous confia le bardibule, en bon aède qu’il est. Mal armé, Christophe n’y pipa mots malgré ses ascendances poétiques.

Lolo se fit arrêter par la maréchaussée en sortant du trou. « Monsieur, vous êtes nus, nous allons vous verbaliser. C’est une atteinte à l’ordre public. » « On ne verbalise pas une muse, on ne verbalise pas une esthétique » répondit-il. Sa répartie fit de l’effet, et il put rejoindre sa Caro en chuchotant des vers de Bérénice : « Je sens bien que sans vous je ne saurais plus vivre, / Que mon coeur de moi-même est prêt à s'éloigner; /Mais il ne s'agit plus de vivre, il faut régner. » Le barde, mélancolique, chantonnait les Paradis perdus.

22 avril 2020

Archiballs en confinement...Un coup de Tcho sur le poulailler d'Amélie

Par Le Barde et Bardibulle



Amélie pensait aux urnes en se rendant à Musard. C’est loin l’automne se disait-il. Rien de tel que de trotter pour me changer les idées. Et puis, ce soir, mes poules me réconforteront, mes petites poules, mes adorables petites poules qui ne se lassent pas de caqueter leur amour. En attendant, je vais profiter de mes petits castors.

Dans sa voiture, au son de la marseillaise, Seb faisait le coq. De temps en temps, il baissait sa vitre, et à la vue d’une jolie fille, il coqueriquait. Il était tout guilleret Seb. La faute au Printemps sans doute. Parfois, il s’arrêtait, et se tournant vers le ciel, il égrenait son chapelet en grains de haricots. La barrière se leva. Il n’y avait pas grand monde. Amélie attendait devant la porte du vestiaire. « Cocorico » chanta Seb en guise de bise. « Cot, cot, cot codet » lui repondit Amélie. Les doux trilles d’un pinson leur parvinrent à l’oreille ; c’était Titi.

Le pré se garnit peu à peu. Croucrou avait pris palmes, masque et tuba. Il tournait autour du pré, dodelinait de la tête. De temps à autre, il expulsait un mince jet d’eau. Pioupiou le suivait à la trace et Sergio arborait une superbe queue plate qui trainassait sur le gazon synthétique. Lolo avait sa raquette qu’il balançait, de-ci, delà, en remuant un peu d’air. Le Prez, impassible, la course droite, son petit Marcel collé au corps, ruisselant, rappelait qu’il était le fils spirituel de Jauzion.

Alors le chant du coq retentit et la partie put commencer.

Le pré reste synthétique. La nature ne se prête plus qu’au plastique. Quel manque de peau ! L’asepsie tape bien pour le coup le spirituel. Les mauvaises pensées s’évadent à chaque foulée. C’est bien là, la magie de notre pré. Amélie a raison de chanter. Les annonces du soir se feront pour ses cocottes. Le COC si loin du RUC pleure sa Casa ! « Ah Si Casa m’était contée… » pleurerait le Doigt. Ras le cul des passes à distance dans une période de confiné. Ce soir les castors retrouveront leur cocotte ou ne se retrouveront pas. Les ailes seront abandonnées. La faute au poulpe et au Doc qui préfèrent le front. Le ballon crée son manque et nécessite l’union.

La barrière est dans le sans contact et se doit d’aménager ses règles. Les gros du coup sont orphelins. Le lien dans leur nature est un combat permanent ! L’avenir est-il dans le verre sans contact. Un comble pour la nature humaine. A s’en mordre la queue de castor. Point de lancement de jeu tout part d’un plan à trois. Gwen est aux commandes et annonce au coup d’envoi un « J’ai » d’affamé, le fameux « j’ai » qui annonce qu’il n’y aura pas de passe, le fameux et irrésistible « J’ai » à la Gwen. « L’implicite est explicite ! » reconnait Piou Piou. Marco et Alban ont dans l’écho un sourire taquin, Yann est aux anges. Ni une, ni deux, tout le monde s’agglutine autour du ballon arrêté. Sur la touche le Vieux 4 et Didier pleurent et regrettent leurs genoux d’antan. Ca les chatouille aussi! L’attrape est en effet sereine, maîtrisée, implacable. L’homme n’a pas bougé, normal c’est Gwen. Il lirait le journal ce serait pareil. La dépêche n’est pour lui que littérature. Une statique bien solide en revanche. Le reste n’est qu’automatisme et quête de contrôle pour les novices. La réponse se résume sur le pré dans l’instantané d’une cocotte. Point de jeu sans une ponte propre. « C’est la poule qui pond l’œuf et non l’inverse » prêche sur le bord Amélie. Sa manière à lui de dire que c’est l’homme qui commande le ballon et non l’inverse. Doc et Poulpe découvrent la joie d’avoir des oreilles entourées d’un sein bandeau. La confusion est belle. L’intérieur du regroupement garde son secret. Point de mots que des onomatopées. Les linguistes trouvent son origine dans les frappes inavouables enfouies dans les méandres de la masse. « On m’a tapé » ne se traduit qu’en PAF, PIF , POUF. Le Barde dans la masse sublime ses vers. A la fin de l’hémistiche il touche. Son dictionnaire trouve dans le « ouille », une couille censée. Sa muse est son jeu. Dans le combat, il chante en bon barde. L’étoffe des hérauts.


Titi avait bien dosé son jeu au pied. L’attraction est reine. De chaque côté seuls les demis aboient les directives. Sergio d’un côté et Mozart en face. Le hic est que la masse fait filtre, ce qui se dit aux extrémités ne se capte pas au centre. « La balle au fond » extérieur devient en traversant la matière humaine un « place un gnon » au centre. Le Barde désespéré arrêta de compter les touchers. Yann supervise nos trois quarts emmêlés comme les autres. « Si le ballon bouge quand tu l’attrapes c’est que ce n’est pas le ballon, encore moins si il parle ! ». Un vrai aiguilleur de la ferraille. A contrario, Marco suce son pouce. Le mélange des packs est un berceau pour lui. Les retrouvailles ont joué une régression impressionnante. Le castor s’est endormi et rêve comme un bébé. Perdigue lui aussi a retrouvé son domaine, la tête dans le tas, et cantonne à capela du Mike Brant « Laisse-moi la mêlée, toute une nuit… », vas-y que je gratte à droite, et vas-y que je tire à gauche, un chai lui sans barrique. Le Tarbais est dans la masse bien amoureux, ça chahute d’un côté, ça penche de l’autre. Titi après sa frappe, sans savoir pourquoi se sent lui aussi bien attiré au milieu des gros. Notre pinson est un beau poulet apparemment. Le Prez s’est mis au-dessus du lot. Il garde de la hauteur. Bien sur son bouclier il se repose sur le tas de castor en lutte. Il s’évertue à garder le ballon dans l’invisible de la cohue. Il balance à l’occasion deux ou trois madeleines de part et d’autres. On ne sait jamais, ils pourraient faire des passes. Dans le combat rien de tel que de jouer groupé. Dès que le ballon trouve la sortie, il y en a toujours un pour sortir une maxime. « Les gars suivez-moi, je pars tout seul ! ». Autant garder le ballon bien au chaud.

Quelle partie mes amis. Un seul toucher compté dans la soirée. Un jeu solide et propre comme on l’aime. Pas d’en avant visible.


En bon frère, le Tcho était de bouffe. Il portait une robe de bure. Si Pépé passa sa jeunesse dans les vapeurs de Woodstock, le Tcho était en cheville avec Dieu et courait les monastères. Frère Tcho avait de petits oiseaux qui becquetaient sur son crâne en bon franciscain. De temps à autre, il montait sur un tabouret pour qu’ils s’ébrouent un peu. Il nous accueillit l’un après l’autre en ouvrant ses bras. « Mes petits, mes chers petits venaient vous rassasier de mes offrandes. » Le vieux quatre traînait un peu la patte. Jacouille était tout de rose vêtu. Sur la table, à défaut de bouteilles, des calices. Et des pommes chips en apéritif comme autant d’hosties.

Coco était un peu hagard. Les monastères ne sont pas sa tasse de thé. Pour le chant passe encore, mais pour le reste. La mine déconfite, il s’assit en bout de table. Et entama un canon sur l’air de frère Tcho. Il lui fallait se mettre à la page. Et le trou ne fut plus qu’un immense et prodigieux chant. Exit les patates et autres chansons monotones. Poulet était aux anges.

Le temple est sacré. Le cuistot tient bien le bout. Pépé sonne la cloche de 22 Heures à table. Du coup, Tcho débute la prière du doigt et annonce le partage. Le croyant quand il est mal dans son ascète se doit de faire communion. Le Tcho ne partage aucune assiette sans l’avoir bénie. Du coup l’horloge tourne. Prof reste dubitatif sur le rite et cherche un vin l’algorithme universel. La formule se doit d’être divine pour rendre son prochain probable. L’entrée sera par conséquent issue du verger d’Eden. Une salade printanière, deux rondelles de tomate et une asperge en son centre. La croyance est si proche de la cuisine moderne. L’art de l’ascète dans son plus simple appareil. L’animisme se veut fleuri pour combler nos fantasmes archaïques. « Mes frères, gardez-vous de l’épectase et restons simplement dans le jouir. Se réunir est un don sacré … (le cuistot lève son assiette à l’horizontale pour ne pas en perdre le contenu). Ceci est mon asperge. Livrée pour vous, prenez et mangez-en tous. » . Lourdes est aux abois et n’ose lever ses yeux. Le moment est saint. Piou Piou à l’autre bout murmure plusieurs « Notre Père ». L’union crée le symbole. Le Tcho dispose la vinaigrette en magnum. L’asperge ne sera pas seule la saison est bien dans la cueillette. Un miracle de la tige. Dudu penche son assiette pour se faire une réserve de vinaigrette et se bat à terminer le plat en vin lui aussi. Comme son Frère, Tcho multiplie les pains, un vrai miracle et transforme l’eau en Sabite. N’est pas messie qui veut. L’homme si prêtre à le croire.


Le plat fut principal. Louanges à toi saint Tcho. Les deux frères sont réunis. Un béret pour deux. Du coup le partage est de mise. La voix du Grand Lolo couvre les débats et fait taire l’assistance pour la suite. Le brouhaha a du bon au trou, mais le silence est de mise quand il faut servir. Noix de Saint-Jacques à la crème et tagliatelles. Le plat est sacré. Le silence est d’or. Les castors ne parlent pas la bouche pleine mais se prêtèrent une fois l’assiette vide à une chanson qui n’existe dans aucun répertoire de tout ecclésiaste. « Mon Tcho tu n’es qu’un Enc… ». Le trou a sa mémoire. Le plat est sacré. Notre Tcho un ange.

Frère Tcho projeta les assiettes d’un geste langoureux. La main du seigneur. Toutes trouvèrent preneurs. Guitou la saisit entre pouce et index. Croucrou avec sa palme droite. Titi avec son bec. « C’est un miracle » dit Jacouille lors que l’obole se déposait sur son béret après avoir tournoyé sous les voûtes du trou.



Le fromage en voie lactée avec la part des anges.

Un dessert, une religieuse. Saint Tcho priez pour nous…

Point de belote. Mais des chants. Encore et toujours, sous la baguette de Coco converti, et avec la guitare de JB en contrepoint, la trompette de Joël et le biniou de l’amiral. Quel chœur superbe. Le vieux quatre tenta en vain une ultime célébration des patates. « Félon, traître, Paillard, impie » dit Tcho à Pioupiou qui s’apprêtait à entamer le père Abraham ». La mine basse, il se rétracta.

Tcho et Pépé franchirent ensemble la porte du trou. Les étoiles scintillaient. Frère Tcho souriait, heureux. Pépé bougonnait. « Tu trouves pas que tu en fais un peu trop » lâcha-t-il à son frère bienheureux. « Pas le moins du monde » lui rétorqua ce dernier.

« Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux comme le clament les Béatitudes mon Pépé ». Et, il regarda le ciel. « Non, trois fois non, l’apocalypse n’est pas pour demain » murmura-t-il. Quant au barde et Lolo, orphelins, ils fredonnaient des mots bleus.

15 avril 2020

Les Archiballs en confinement...Le coup d’œil de Pépé

Par le Barde et Bardibulle


Les gens sont curieux se disait Lolo comme il approchait de Musard. Et de poursuivre ses pensées en écoutant le concerto pour piano numéro 2 de Brahms. Les gens sont curieux parce qu’ils voient trop souvent la vie du mauvais œil. Moi, je suis bon pied bon œil, et jamais au fond du trou. Je préfère les chemins de traverse. Il y a toujours des imbéciles pour manquer la cible. Préférer la cuisse au croupion, c’est une terrible erreur de goût. Il était tout guilleret, prêt à dispenser le meilleur de lui-même sur le pré. 


Le tarbais l’attendait. On va faire comme à la pala dit-il à Lolo. Je t’ai apporté des lunettes de protection et une raquette. Quand tu verras la gonfle, tu armes ton bras et tu la caresses délicatement. Essaie de ne pas viser à côté. Il ne saurait y avoir de trous dans ta raquette.

Amélie avait pris les choses en mains. Las de nos imperfections, il entendait corriger nos approximations. « Vous n’êtes que des trous du cul » nous asséna-t-il, je vais vous apprendre le geste juste. « C’est un peu comme à la pétanque, quand tu tires, tu tires, tu fais pas dans la dentelle ». Perdigue ne comprenait pas. Julien (Genson) tenta une traduction sur l’air du trou et de la cuisse. Perdigue ne comprenait toujours pas. Et Lolo écoutait amoureusement les recommandations de l’élu de son cœur. Il pépiait au moindre mot d’ordre. Amélie ne put retenir une larme. 

Le doc combinait. Confiné sur son aile, Pioupiou sautillait. Jean-Phi lézardait l’herbe synthétique, dessinait des arabesques que le petit de Lolo suivait à la trace. Lolo balançait de grands coups de raquette dans le vide et dansait. 

Pépé avait décidé de suspendre les us et de se mettre en cuisine. La solidarité, il connaît. Il était donc ceint d’un tablier fuchsia, parsemé de fleurs jaunes. Avec Peace in the World en frontispice. Pépé, il était à Woodstock. Jimi Hendrix est son Dieu. En sorte qu’il délivra en entrée une salade mâtinée d’oseille et de canabis. Avec des œufs pochés. A 22:02, il appela son joli monde sur l’air de Hey joe. 


Pépé retrouve ses marques en touche. Le voici qu’il essuie le matériel trop mouillé. L’expérience ne lance jamais une beuchigue mouillée à son vieux 4 ou 5. La maladresse s’efface avec la sécheresse. Vas-y que je râle pour que le couloir soit respecté ! Et voilà qu’il est boudin pour l’occasion. Le talon a du caractère. La Jacquouille pour la saucisse n’est jamais trop loin. Un pilier solide comme on les aime. Dur à faire plier face à l’adversité. La moutarde de tradition délicatement ramenée via air-castor directement de Dijon. Une belle époque quand l’esprit se prêtait au voyage. Pépé se fait livrer dès que la sauce lui monte au nez. Quelques tranches de chorizo qui nous rapprochent de nos amis espagnols. En verdure des cornichons. Et surtout le fameux jambon du pays. L’entrée sera cochon ou ne sera pas. Pour son retour Pépé sacrifie l’animal. Pâques est talonneur comme notre hôte. Le sacre du fils comme de l’animal vise un espoir. Heureux que l’homme ait trouvé refuge dans le symbolique. Le lien est dans le don et son vivant. L’enfant du coup trouve son destin animé. Pour la bouffe c’est pareil, la quantité n’excédera pas les besoins. Les castors ont faim. Et Pépé compte juste. L’annonce en touche sera Bigorre. Jeff lisse son short, Alban s’exaspère il va falloir encore lever la bête, devant Christophe feint de ne rien comprendre et se prépare à stabiliser le sauteur. Devant Marco lève le bras comme leurre, un Z’amour dans l’art de la feinte lui aussi. Le Vieux 4 et le Grand Thom sont là. C’est fou comme la Bigorre leur redonne la patate. 

En charnière de table nous retrouvons Lourdes en mêlée et Tarbes en ouverture. Pépé ne dévoile jamais ses sources. Le béret garde ses secrets. Pas de miracle sans se rapprocher de Betharram. L’agneau viendra du coin. Le Tarbais a des astuces de contrebande dans cette période de confinement. L’agneau de Luz-Saint sauveur sonne la lumière du coin. Les cloches sonnent et traverse la vallée de Barèges. En face le mur des Pics. L’agneau a trouvé son maitre. Une fessée au palais qui nous laisse sur le cul. L’annonce ne se fera pas en touche mais en mêlée « Staaaaaaado ! ». Notre neuf en retraite surpris par ce qui lui sort de la bouche. Un autre miracle à inscrire dans l’histoire de notre trou. Pépé est aux anges. La montagne est sacrée. Sabite aussi!

En légume des haricots du coin. Rien de meilleur que les Tarbais. Perdigue lança à ses heures perdues et son trou à 22 heures, "Jack n'est qu'une foutaise, c'est Pépé qui a son haricot magique!". Gwen sur ses mots, se leva et présenta son verre "A Minsk, le Sabite se boit cul sec. Je vous conseille les rendez-vous dégustation et tradition. On lève son verre, on inspire, on vide ... on est bien!". L'art de la disent-ils, n'a pas son pareil! 

Les yeux bandés, le béret vissé sur son chef, Pépé en bon talonneur trouva facilement sa cible. Il conclut son lancer d’assiette par un V de sa main droite. Il n’avait pour seul fromage que du brebis. Mais quel brebis. Gwen bêla comme jamais. Perdigue avait encore des vapeurs et se pâmait. « Ça te réussit pas l’andropause » lui asséna Dudu, « moi les paradis artificiels, je m’en bats les couilles, et c’est pour ça que je tiens la route. » 


Le dessert un gâteau à la broche. Point positif du confinement c’est que Pépé et sa dulcinée ont toujours du temps. Il en faut de la patience pour subvenir à la superposition des couches. La chaleur du foyer pour maintenir la solidité de l’édifice. Gloire à Pépé

Le Scrabble fut de rigueur à l’initiative du Bardibule. La belote de comptoir n’est plus dans l’air du temps. Le Bardibule avait érigé une contrainte : n’employer que les mots des plaisirs que l’on dit charnels. Seb se frottait les mains. Le vieux quatre chercha désespérément à placer le mot queue, traînant son q comme une âme en peine. Dudu n’eut aucune peine, en revanche, à placer son x. Et c’est le Prez qui l’emporta, comme de bien entendu, avec un éjaculé majuscule. Et de préciser qu’il entendait ce mot au sens de proférer, exprimer avec force, avec passion, sans délicatesse. Titi était baba, regrettant, cependant, cette entorse à la règle. « Et la polysémie du gland, ça te dit quelque chose ? » lui rétorqua le Prez. Titi s’inclina. Le seul mot qui ne trouva pas sa place fut trou. En quoi, le fait d’être dedans annihile toutes perspectives de dehors.

Dehors, justement, il crachinait comme nous franchissions le seuil de notre porte verte. Hamilton enfourcha son cycle rouge, Guitou son cycle jaune. Perdigue naviguait à vue. Et Pépé battait le pavé en fredonnant un air de Janis Joplin.

10 avril 2020

Archiballs en confinement...Vol au dessus d'un nid de Piou Piou

Par Le Barde et Bardibulle


« Mais putain on est où ? » s’écria Pioupiou. « Sur le pré, à Musard » lui répondit Perdigue d’une voix très douce. « Ce n’était qu’un mauvais rêve, ne t’inquiète pas mon Pioupiou ». Pioupiou regardait à droite, à gauche. Ses mouvements de tête s’accélèrent. Il nous fit le père Abraham avant l’heure. Le doc s’inquiétait. L’heure du trou et l’heure du pré ne sauraient se confondre. Et c’est précisément ce qui l’inquiétait. Titi se rapprocha, poussa de tendres trilles pour adoucir le fils de Jacouille. Rien n’y fit. « Tu veux une goutte de Sabite ? » lui demanda Jean-Phi. Planté sous les poteaux, Pioupiou poursuivit sa danse. De guerre lasse, chacun se mit au jeu. Mais le cœur n’y était pas. 

La partie se traîna. Pioupiou était désormais sur le dos, battant l’air de ses quatre membres. Hamilton demanda une pause : « Il y a quand même un problème » et l’index posé sur son nez aquilin s’adressa au ciel. « Ce n’est rien, un vulgaire choc post-traumatique » lui confia Grozan. Tout rentra dans l’ordre. Pioupiou récitait son chapelet, Seb et Sergio leur rugby. 

On entendait assez distinctement les oiseaux. Quelques mouettes nous donnaient le goût du grand large. Gwen se sentit pousser des ailes. Et Dudu des cornes. Peu à peu, le jour déclina. Il fallait rentrer au bercail. Alors Pioupiou poussa d’amples mugissements. La vache au taureau suppléait le père Abraham. « Bientôt on sera au trou, et tout ira mieux » murmura Christophe à l’oreille de Pioupiou.

C’est Jean-Pierre qui régalait. Lorsque Pioupiou descendit l’escalier, il chanta mon truc en plumes en se dandinant du postérieur. « Tu te prends pour Zizi Jeanmaire ? « lui demanda Pépé. Pioupiou n’en avait cure et poursuivit sa danse. « C’est qui Zizi Jeanmaire ? » susurra Peyo. « Ignorant » lui répliqua Pépé.



Jean-Pierre avait un beau tablier noir. Avec Audrey Hepburn en son sein. Il roucoulait. Une manière comme une autre de répondre à Pioupiou. Le Tcho sifflotait debout sur son tabouret. Oui, il y avait comme un air de printemps. Et Lolo récitait son Britannicus en pensant à sa Caro. 

Pépé sonne l’horloge. L’effet est garanti. Les castors s’installent. L’art est individuel dans le principe de précaution. L’analyse est donc de rigueur. Nous pouvons catégoriser les castors en quatre catégories. La première et non des moindres et le castor « Met-y culeux ». Souvent emprunts d’expérience, repérables à la couleur de ses poils. A ce sujet je propose de lire le fabuleux article sur le sujet dans cerveaux et psycho de la semaine. Stress et poils blancs. Le béret est un leurre met reste un identifiant comme les autres sur la question. Il choisit son tabouret, observe le caractère sec de l’assise pour préserver la sienne. Agence ses couverts, attrape un couteau et découpe méticuleusement la nappe en papier de 10 cm de part et d’autres de sa largeur. Rassuré, confiant le voilà enfin disposé à se suce tenter. Le deuxième reste dans une lignée préventive, en brin frivole souvent repu de ses allers et retours sur le pré. Gwen l’envisage entre une dynamique statique et un mouvement immobile. Bref, un méticuleux sans précision. Il arrache une bande grosso modo à la largeur de sa queue plate, un regard si Jacquouille est dans le coin puis il s’assoit avec le tabouret qui traine. Le hasard fait bien les choses, il garde le cul sec. La logique les qualifierait de « pré-Met-y culeux ». La troisième catégorie des castors bien confiante pour l’occasion « Rooh, j’ai bon temps ». Le soleil ne préserve pas de la pluie. Mais L’insouciance est une préchambre de liberté. Les castors « roger-bontemps » se vivent le cul sec ou mouillé. L’anticipation, ils s’en branlent. L’art de la rigole est laissé au hasard des autres. Un bonheur pour les arroseurs. L’invité fait pigeon et la carpe son castor. Plus la rigole est longue et plus c’est bon. La formule se prête à tout. L’opportuniste gardera un pichet remplit d’eau. Il est rare de le remplir avec du punch. Sauf pour Prof. Un baptême en son trou. La quatrième génération restera au coin du bar. La nappe ne se découpe pas dans le coin. Chaque place ayant sa queue. Un mélange d’amour, de réflexion et de bar. Nous les classifierons en tant que « philobar ». 

La catégorisation est légère mais reflète d’une certaine manière les comportements de prévention pour garder le cul sec. 

Cary Grant sur le sujet ne craint hier il garde le bout. Son entrée une éloge au printemps. Les couleurs d’une salade qui prie le renouveau. La délicatesse est dans une découpe méticuleuse à ne pas confondre avec l’assise. Des tranches de tomates savoureuses, gigantesques pour la saison. Charnues à souhaits. Sel de guérande et vinaigre de Jacquouille en surface. Simplicité et l’art du bon vivre. Mozart est là. JB en aviateur est sur le tarmac et profite de la table. Mozzarella entre chaque tranche de tomate. Des feuilles de basilic du marché du capucin en découpe. Les papilles sont aux anges. Des petites tranches de pains grattés à l’ail et une trempette d’huile d’olive. Piou Piou garde le silence. Il ne parle pas la bouche pleine.

Le plat sera dans la continuité un poulet farci. La recette de la farce est sur le groupe Whats’app. Elle se joue à 8 centimètres près. Le gel hydro-alcoolique est fixé à l’entrée de la cuisine. Doc sort en tenue de chirurgien. L’actuel se veut désinfecte. Il fait des va et vient. Il participe au fourrage. Son sens de l’éthique lui interdit d’abandonner ses paires. C’est Peyo qui se chargera de l’annonce. La poule est farcie. Doc soulagé prend Jean Pierre dans les bras, « Tu vois l’union fait la force. » Combler la poule pour le doc est une thérapie « cul y nerf » pour combler le temps. L’important de ne pas penser au titre. L’équipe est si belle. « Jean Pierre je pense qu’on peut rajouter de la farce ; tant que cela rentre on met… scalpel ! » . Peyo visionnaire s’échappa de l’antre, voyant que la poule ne pourrait contenir toute la farce et l’énergie de notre doc en trance. « Les gars il faut servir ! »

Les légumes une purée. Quitte à broyer du noir autant que cela soit des patates. 

Le lancer d’assiettes ne fut que douceur. Perdigue avait enserré le corps de Pioupiou dans des cordes et clôt son bec, en ajoutant à son chef une plume d’autruche. Nos mains se tendaient graciles. Ce fut un instant de grâce. Même le vieux quatre n’était plus que langueur. Pioupiou se débattait sous l’œil courroucé de Jacouille. Pas un son ne sortit de sa bouche bandée. 

Point de belote. Nous chantâmes. JB avait apporté sa guitare, Joël sa trompette et l’Amiral son biniou. Le Tcho et Titi accordaient leurs trilles. Rien de monotone. Au désespoir de Pioupiou qui se débattait et gigotait en vain sur son tabouret. Le Prez était à la baguette, avec un je ne sais quoi d’Ennio Morricone. 

La nuit nous prit sous son aile comme nous sortions du trou. Une aile protectrice et tendre. JP regagna son Bassin l’âme tranquille et apaisée. Son Audrey l’attendait.