30 septembre 2020

Le trou co(n)vid: un pour tousse et tousse pour un

Par le Barde

Pépé bougonnait. Toujours pas de trou. Seul son potager soulageait son âme en peine. Le potager, c’est un art de vivre. Comme l’élevage de poules. « Quel bordel ! » se disait-il souvent. Et d’en rajouter sur ces maudites chauve-souris à l’origine de tous nos maux. « Il a bonne mine Batman ! ».

Pas très loin, dans un coin de Nansouty, Coco chantait. Des chansons de rien du tout, des chansons de tous les jours. « La chanson est un art de vivre et la vie est un art si l’on veut bien s’en donner la peine » se disait-il. « COVID ou pas, il ne faut pas céder mais s’aider ». Bien sûr, lorsqu’il pense à son cher trou, il a l’âme chagrine. Au moins goûte-t-il aux joies du cochonnet. « C’est toujours mieux que rien ». Rien est un mot que n’aime pas Coco.

JB, lui, était dans ses hauteurs en sifflotant un air de Cosi fan tutte. Il n’est rien de tel pour surmonter l’air du temps. Le monde vu d’en haut a une sacrée gueule. Surtout lorsque la terre ferme a la gueule de bois. Son bimoteur taquinait l’espace, effleurait les nuages. Il piqua vers Musard, et eut sa petite larme. Puis, il redressa son appareil pour toréer les cumulonimbus qui se rapprochaient. « Ils n’ont qu’à bien se tenir » se disait-il.

Quant au Prez, arpentant les rues sur sa trottinette électrique, il avait la tête à son nid. « Quand retrouverons-nous notre trou ? » se lamentait-il, impuissant à pouvoir apporter une réponse. Il ne s’attardait pas en vain sur les conjectures des experts, les approximations du politique, laissant cela aux amoureux de la parlotte. « Par définition pensait-t-il, l’insaisissable fait la nique à ceux qui croient savoir. Moi, je n’aspire qu’à notre retour au bercail. » Et de fomenter des plans pour que la transition soit plus douce.

Pendant ce temps-là, Raymond s’était fait la malle, rejoignant la constellation des castors. C’était un bon castor Raymond. Il avait l’âme droite et le sourire malicieux. C’était toujours bon de l’entendre ; sa parole n’était jamais vaine. Il exerçait ses taches avec rigueur et humanité. Et ne se laissait jamais aller à la résignation. La faucheuse poursuit sa besogne. Mais la faucheuse jamais n’effacera un sourire.

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