26 janvier 2011

Le cuistot de la semaine, la bonne pioche

Par Le Barde


Pascal, c'est une bonne pioche. D'ordinaire, on qualifie plutôt les avants de taiseux. Bien qu'il joue à l'aile (des trois-quarts), Pascal use du verbe avec parcimonie. Cela ne donne que plus de poids aux mots qu'il distille. Côté geste, c'est un seigneur. Les naufragés de l'Aconcagua en savent quelque chose. S'il fallait n'en béatifier qu'un, sans conteste, ce serait Pascal. Elle lui sied à merveille cette sentence de son éponyme janséniste : « La vertu d'un homme ne doit pas se mesurer par ses efforts mais par son ordinaire. »

Pascal œuvrant en cuisine, il n'était pas à Musard où tout fut « calme, luxe et volupté. » Pas d'arbitraire intempestif, mais des essais princiers et infiniment de grâce dans le toucher O mes frères, sublimes dans la rédemption par le geste. L'ombre de Pascal régnait sur le pré. Titi, plus vif que jamais, Donatien plus virevoltant qu'un kangourou, La Piballe dominant son sujet comme nul autre et franchissant la ligne après un coup d'éclat qui s'inscrira dans notre légende. Hier soir, Musard avait des allures de conte de fée.

Au trou l'assemblée était éparse. Rendre grâce à Pascal eût exigé plus de monde. Tant pis pour les absents. Car la soupe au potiron mâtinée de pommes de terres valait le détour. Douce, suave, sensuelle et délicate. Qui niera la grâce de la citrouille dans les mains étoilées de Pascal ? Un vrai conte de fée la soupe au potiron de Pascal. D’ailleurs, la Fée était là et en prit son comptant. Alors Donatien se leva, et servit un à un les castors attablés. Frère Donatien, merci pour tant d’altruisme. Dans l’assiette servie par Dom Donatien : de l’Axoa. Pas celle de Vannier qui fit hurler Hamilton, non, une Axoa alanguie dans sa sauce, bercée par de petites pommes de terre et des poivrons rouges, verts. Féerique l’Axoa de Pascal, s’acoquinant avec tant d’évidence au petit Lussac Saint-Emilion de Jean-Philippe Saby. Même quand il n’est pas là, il est là Jean-Philippe.

Vint le lancer d’assiettes. Parfait. Sauf pour Lolo. Une soucoupe volante rasa sa face gauche et s’écrasa sur le sol. Le deuxième essai fut le bon. Mis à part cette anicroche, la perfection qui, c’est bien connu, nécessite un tantinet d’imperfection fut parfaite. Le bon fromage était pyrénéen. Et sa confiture de cerise aussi. Le tout fut conclu par un gâteau basque d’une infinie délicatesse. D’ailleurs, Walid qui est rétif au gâteau basque (il n’aime pas le bourratif Walid), se laissa tenter et ne le regretta pas. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, Pascal a du sang basque. Contrairement aux idées reçues, le basque peut être taiseux, obligeant, probe, discret, subtil et tendre.

Puis, Donatien exprima ses fonctions de trésorier adjoint en collectant le dû de tout un chacun. Il fallait le voir, accompagné par Hamilton, recompter, vérifier le fruit de sa collecte. Avec quelle attention Donatien se donne à ses devoirs.

Enfin, les castors se dispersèrent dans la nuit d’hiver chère à Schubert en fredonnant une truite de circonstance.

20 janvier 2011

Le cuistot de la semaine, Saby or not Saby ?

Par Le Blogueur


William Shakespeare se posait de drôles de questions ! Le nôtre a reprit le flambeau et s'en pose tout autant. Au point que des fois notre Shakespeare se met en colère. Et voilà le résultat, pas de billet pour le repas de Jean-Phi. Vous êtes contents ?
Le Barde a piqué une crise sur le terrain. C'est assez rare pour le signaler. Il s'est fâché après tout le monde, sans exception. La raison est simple : ça jacasse trop. C'est pas nouveau, mais ce soir là, ça a énervé le Barde.
Pourtant, vu du bon côté, on a bien couru. Il faut juste faire abstraction de l'arbitrage collectif. 20 joueurs, 20 arbitres. On entendait crier : Reviens à la faute, En avant, Touché, Y a pas essai et... tout le contraire : La faute est là, Non y a pas en avant, C'est dans le mouvement, Si y a essai.
Si on met tout bout à bout, il y a de quoi faire un livre sur le langage fleuri des Archiball, un florilège. Le Barde revient ! Rien que pour l'édition d'un tel chef-d'œuvre.

Si le Barde met beaucoup d'amour dans ce qu'il fait au point de se sentir très vite lésé par la moindre contrariété. Jean-Philippe lui met de l'amour et rigole de tout. Il a bien raison.
Saby or not Saby ? Saby bien sûr. Rien que pour l'amour qu'il met dans son vin qu'on met ensuite dans nos verres et qu'on met ensuite dans le gosier. Et qu'est ce qu'on s'est mis ?
Il y avait pas loin d'une dizaine de magnum de château Rozier. Vinexpo peut être jaloux. Il y avait aussi Pascal Apercé. Vinexpo peut être encore plus jaloux !
De l'amour, Saby, en a aussi ailleurs. Il en met partout, dans la lamproie, dans le sanglier... partout. Et soyons lucides, voilà des choses qu'on ne mange pas ailleurs, autant apprécier le privilège. Un privilège qui ne va pas durer, voilà la preuve : Accrochez-vous.
Donc tout commence comme commence un repas de Jean-Philippe. Si vous aviez été là les fois d'avant, vous auriez remarqué qu'il sert toujours de la lamproie à la bordelaise en guise d'entrée. Si certains vous parlent d'un pâté maison, c'est possible qu'il y en ait eu. Ceux qui sont arrivés 10h passé en ont juste entendu parler.
Viendront ensuite quelques cuisses de sangliers. C'est presque normal. Si vous aviez été là les fois d'avant, vous auriez remarqué aussi qu'il nous a déjà servi du sanglier. Les rumeurs courent que Jean-Phi possède un élevage, et pour son tour de bouffe, il rentre dans l'enclot, en tire un à bout portant avec des cartouches à croisillon pour être sûr de ne pas le louper, et le ramène au trou avec un air moitié Orion, moitié Obélix.
Je pensais que le sanglier était plus résistant que ça, mais il n'a fait qu'un tour. Les petits morceaux des cuisses rôties sont parties comme des petits pains, avec des légumes de la campagne qui ne sont jamais sortis en boîte. Les rongeurs encore affamés se sont jetés sur les os. La curée terminée, place à la chanson aux célèbres paroles : Laaaalalalaaaaalalalaaaa...
Jean-Phi est au lancer d'assiettes.
Là, tu comprends le sort d'un sanglier dans son enclot ! Lancer d'assiettes à bout portant et à croisillon.
Viendra ensuite le fromage, varié et odorant, dans une assemblée un peu sous le choc. Le nouveau président a voulu détendre l'ambiance avec la chanson « Voilà du bon fromage ». Il est parti tout seul et il n'en est jamais revenu.
Pour clore les débats, une délicieuse mousse au chocolat meringuée dans son lac de crème anglaise a rendu hommage au petit Grégory. Un délice.
A l'heure de payer, la prise en main de la caisse par le jeune Donatien, adjoint à la comptabilité, fut remarquée. Même le Prof, ému, a donné 10 euros avec le sourire...

12 janvier 2011

Le cuistot de la semaine, tant va l'abeille à la ruche et la cruche... Allô ! qui est à l'abeille ?

Par Le Barde


Sur un pré lourd et gras : des castors infiniment déployés comme autant de perdreaux. Ils sont venus, ils sont presque tous là, et n’en finissent pas de lacérer la terre de leurs courses fulgurantes. Pas le moindre croassement ou si peu. Car le perdreau croasse ne vous déplaise. C’est Donatien qui me l’a dit. Et moi Donatien, je l’écoute, je bois ses paroles. Une grêle d’essais s’abattait sur Musard. Chaque équipe en eut son comptant. Les castors ne faisaient qu’un seul corps malgré la nécessité si factice de s’opposer. Leur état de grâce fut interrompu bien avant l’heure, faute de lumière. Alors, ils regagnèrent le trou où Léo les attendait.

Ah ! Léo, O toi ma grasse étique, mon crustacé considérable, mon abeille, mon Villazon de Caudéran. O la grâce des crevettes grosses, dites gambas ou bouquets, je ne sais, et peu importe, que tu nous proposas sur leur lit de glace avec cette délicate mayonnaise sise dans de petits pots ravissants comme sont ravissants les anges. Qu’un pot soit un ange est une usurpation poétique me susurre Perdigue. Moi, je m’en branle et vive la métaphore. Donc Léo, ma grasse troisième, et c’est pour ça qu’il est comme ça [et toi Bouana Croucrou, ma seconde (étant en ce qui me concerne, et cela va de soi, la première)], donc Léo nous offrit des Tarbais avec leur canard. Et quels Tarbais. Walid en prit tant et tant qu’il rompit, au matin, les digues de son corps. Pas les autres ! car les autres ne sont pas Walid et Walid ne saurait être les autres. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est comme ça Walid. Donc, comme je l’écrivais il donnait dans le tarbais Léo sous l’œil vétilleux de son père. Car il était là celui sans qui jamais Léo n’eût pu commettre ses bienfaits. Et les abeilles de Fieuzal aussi. Léo appliquant merveilleusement les propos de Marc Aurèle : « Ce qui n’est pas utile à la ruche n’est pas utile à l’abeille. » L’abeille de Fieuzal, elle est utile à l’abeille (Léo) et à la ruche (nous).

Alors Léo, tel un Fratellini de l’Yser lança les assiettes. Bon, à vrai dire, Léo, il est pas tout à fait un Fratellini, mais il s’y emploie. Et ça c’est très bien. Par contre certaines assiettes indomptables faisant fit des mains destinées se fracassèrent lamentablement sur les carreaux du trou. On eût dit un carreau d’Hamilton. Heureusement Guitou veillait au grain. Mais le fromage à Léo, ça c’est du bon fromage au lait (de vache ou de brebis). Puis Léo honora les rois mages et nous offrit une galette parisienne. Et la galette était bonne, si bonne.

Enfin il entonna l’hymne des dieux. Les larmes perlaient sur les joues des castors. Pépé n’était plus que fontaine, pareille à celle du Vaucluse. O Pétrarque ! Tu es mon Pétrarque ma grasse et nous sommes ton or. Sois béni entre tous.

05 janvier 2011

Le cuistot de la semaine et le blog fête ses 5 ans !

Par Le Barde


Premières foulées de l’année à Musard. Et déjà Guitou étincelle. Il nous fait le coup du hat trick Guitou et marque d’emblée son territoire. Loulou, redevenu simple castor, y va aussi de son essai. Jean-Bernard, il aurait pu. Mais Jean-Bernard, c’est un passeur dans l’âme. Jean-Bernard, il fait marquer ; c’est sa manière à lui de faire des étincelles. Que les jeunes pousses se le disent, les « vieux » n’ont pas dit leur dernier mot.
Au trou : le blogueur est en cuisine. Et Peyo à la tireuse. Normal : les stagiaires s’y collent désormais ? Et Peyo , il s’y colle bien.
Au fait bande de fions, le blog il a cinq ans ! Donc Walid faisait sa bouffe pour fêter les cinq ans du blog. Et quelle bouffe ! Un peu à l’image du blog. Vous avez tous remarqué, à ce propos, que le blog il a changé de gueule. Et si vous ne l’avez pas remarqué, il faut le remarquer et surtout le dire à Walid en précisant qu’il est vraiment très bien le blog relooké. D’ailleurs, c’est vrai, il est très bien le blog relooké. Le blog relooké, il est comme Walid : très bien, sauf que Walid, il a pas besoin d’être relooké pour être très bien.
Le blogueur, il entame les hostilités par une salade de foie de volailles mâtiné d’une mêlasse à la grenadine du Liban avec, ça et là, des pépites de pin. Divin, sublime, admirable. Comme Guitou nous avait fait le coup du hat trick, il en prit trois fois (en fait, il en reprit bien davantage). Il ne fut pas le seul. Hamilton qui était assis à côté de moi m’aime se gava également. Et Lolo. Et Jean-Bernard. Et Yannick et toute la chambrée du trou.
Puis, nous eûmes droit à des côtes de porc mitonnées avec de la confiture de figue du Liban. Des côtes proposées en longe que la main alerte de Pioupiou découpa avec grâce. Le tout accompagné de petites pommes de terre cuites à point avec leurs champignons du Liban. On l’aura compris, l’identité de Walid est double : il est deux en un Walid. En somme Walid, c’est deux civilisations à lui tout seul. Il démontre ainsi que le choc des civilisations c’est une grosse connerie. Pas de choc mais de la douceur, de la saveur, de la délicatesse. Ah ! mon libanais.
Walid réussit un impeccable lancer d’assiettes. N’hésitant pas à se tenir loin du récipiendaire, il ne commit pas d’impair. Il a la main ferme et sûre Walid. Le fromage : coulant, odorant, pétulant, à point.
Et pour conclure, le blogueur y alla de son gâteau des rois, fêtant les mages avec un soupçon d’avance. Et ce soupçon fait la différence. Enfin pour fêter l’anniversaire du blog qui lui doit tant, le blogueur offrit le champagne. Il a mis la barre très très haut Walid !
Une longue conversation de comptoir fut alors entamée entre le Président, Yannick, le toulousain, le blogueur, Jean-Bernard, le général, Hamilton, Joël, Perdigue et moi m’aime. Elle porta sur le Mérou ? Et oui, le mérou ! Pourquoi le mérou. Parce que le mérou est homme lors de sa jeunesse et se transforme en femme à l’âge adulte. Longtemps Joël rêva d’être un mérou. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui. Elle porta aussi (la conversation) sur le Boudekistan. Pourquoi le Boudekistan ? Et bien parce que le général y a effectué plusieurs missions et tenait à apporter sa petite touche civilisationnelle après le repas de Walid. C’est bon le comptoir, et les soirées qui s’éternisent.