19 octobre 2016

Le cuistot de bouffe : Patrick...avocat ce rôle de cuisinier...

 Par Le Barde et Bardatruc
 
 

Le monde moderne est difficilement franchissable. Il se dit open, avec sa manie d'angliciser tout ce qu'il touche : open source, open data, open office... Et pourtant, il abuse des barrières. Musard n'échappe plus à la règle et pour rejoindre terrains et vestiaires, il faut se garer à l'ancienne. Les barrières, peut-être, sont une invitation à recouvrer les chemins d'antan ! N'empêche, l'accessible demeure le plus sûr chemin pour aller à l'essentiel. Ainsi parlait Pioupiou comme nous regagnions les vestiaires pour glaner dans nos sacs nos habits de lumière.

Nous dûmes jouer sur le terrain annexe. Le synthétique était vierge de lumières. La modernité décidément nous jouait de mauvais tours. Valéry a raison : "Le moderne se contente de peu." Ces aléas ne furent pas pour rien dans l'approximatif de notre toucher. On connut des soirs plus alertes et moins revêches. Toutes choses qui ne nous dispensèrent pas de jouer à la baballe. Mais, ce fut couci couça. Le ballon chut plus que de raison. Une soirée d'automne sans panache qui eut le mérite de nous dégourdir les jambes. Il est vrai que sans le Tarbais, le toucher est veuf. Mais laissons la parole à notre Bardatruc puisque le Bardibule n'est pas de blog cette semaine.

Quel entraînement mes amis !
Au royaume des ballons tombés et des passes pour personne, le castor était roi ce mardi ! Un vrai spectacle, une école de jongleurs manchots colombiens sous cocaïne, les septs nains ayant eu les faveurs orales de Blanche Neige.
Comble du hasard, mon grand ami Serguei Ivanilitch, proctologue et conseiller en politique internationale de Vladimir Poutine, les deux spécialités étant finalement assez proches, m'avait prêté un système appelé HawkEyeForRugbyDummies, en français Œil d’aigle pour rugbyman en délicatesse… Derrière ce nom barbare se cache une technologie pointue qui permet de suivre la beuchigue au millimètre et d'en déduire s’il y a en avant, passe de maçon, etc. Et bien sûr, grâce à la reconnaissance faciale, l'application est capable d'associer la cagade au joueur et vous restitue à la fin de l’entrainement, d’un simple claquement de doigts, les statistiques tant appréciées des gens qui ont une calculatrice à la place du cœur. Cela n’existait pas du temps de Poitrenaud et Beauxis, ces deux joueurs étant arrivés les deux premiers d’un top 5 mondiale des cagades tout de même ! Oups, quelqu’un me dit que Lionel joue toujours et à l’UBB, nous permettant d’éviter avec talent les phases finales oh, enquie.

Bref les résultats d’hier sont stupéfiants, enfin auraient pu être stupéfiants. En effet, j’avais bêtement configuré le nombre max d’en-avant à 3 par personne ce qui représentait un potentiel conséquent de 60 en-avant(s). Vous me croirez ou pas, tout le monde ou presque a dépassé le seuil ! Aussi, nous n’avons que la certitude qu’il y a eu au moins 3 en-avant par personne mais le maximum ne sera jamais connu et heureusement d’ailleurs.

Cependant, tout n’a pas été noir. En effet, il restait une chasuble verte portée avec constance par notre maniaque vestimentaire de Titi. Que sont devenus les autres, probablement laissés dans la tente d’une hollandaise cet été au camping des flots bleus. Le gardien ayant laissé allumé l’annexe en herbe, nos genoux et dos ne furent pas mal traités. L’effectif de manchots était conséquent 10x10. La température encore douce.

Certains joueurs tirèrent malgré tout leur épingle du jeu. Notre Dudu enfuma les truffes en face de lui, Pioupiou affuta encore ses courses en se remémorant les consignes de quand il était à l’école…de rugby. Walid avait les cannes de Bolt. Hamilton, sous extasy, lacha une chistera croisée, comble de l’excentricité pour ce conservateur du beau jeu.

Cependant, tout cela aurait pu mal finir et n’oublions pas que le rugby est un sport à risques. Ainsi, Zeille, particulièrement volontaire, prit l’intervalle tête baissée et s’emplafonna l’épaule ou le coude de Jean-Phi : un choc de Titan. Pour vous donner une image de cette collision énorme et sans lien avec nos deux alcoolitres, on aurait dit un accrochage entre la suffisance de Juppé et à l’arrogance de Sarkozy. Enorme.

21h30 sonnait, il était temps de tracer car pire que la police, c’est l’avocat qui nous attendait. Et quand un avocat vous attend au trou …

L'avocat était de cuisine. Et fit un pied de nez à l'automne en nous servant une salade de tomates estivale en entrée. Une manière comme une autre de dire que la vie est belle. Hamilton avait pris la place du Tcho. Rien à voir avec la beauté de la vie. Encore que ! La beauté sans savoir-vivre est orpheline. Toujours est-il que les tomates filaient bon train dans nos palais. Avec cette pointe de persil qui ajoute le nécessaire pour que le goût soit d'abord mélange. Les conversations aussi allaient leur train. Diverses, variées. Guitou, assis à la droite du Prez, était aux anges. Ce qui, somme toute, n'est qu'évidence. "Tout ange est terrible" écrivait Rilke. Et bien, il se trompait. Il suffit de voir Guitou pour tordre le cou à ce vers. Mais Rilke ignorait tout du trou. Ses muses étaient plus pâles.

Le lancer d'assiettes fut audacieux. L'avocat n'y alla pas de mains mortes. Il ajusta les oboles en prenant une distance périlleuse. En sorte que le fracas fut de circonstance. Il n'y eut pas de fromage. Superflu après le couscous ! Un "Tiens voilà du bon fromage" sans vigueur sortit péniblement de nos gorges. Comme pour sacrifier à un rite. Quand le ventre est plein, le cœur n'y est pas. C'est un vieux proverbe de la renaissance paraît-il.

Jean-Phi enfilait les bons mots comme des perles. On aurait pu en faire une guirlande pour le blog. Ou un collier. Les bons mots de Jean-Phi mériteraient d'être conservés. Mais ma mémoire matinale est rétive et Jean-Phi ne voulut point du blog, de ces traces écrites qui contribuent à notre mémoire. Il n'est qu'à l'instant. Le trou est sa page. L'instantané son royaume. De l'art vivant et bien vivant.

Une délicieuse salade d'oranges conclut nos ébats. Il ne manquait que la corne de gazelle que Serge appelait de ses vœux, et c'est vrai qu'elle n'aurait pas dépareillé. Serge a l'âme orientale. Et son Tarbais lui manque. Son désir de corne était l'expression d'un manque. Walid, lui, goûtait l'orange comme l'on goûte un sonnet de Pétrarque. L'orange est son or. C'est alors que la Jacouille cita son Eluard : "La terre est bleue comme une orange." Pioupiou, la larme à l'œil, lui jeta un regard admiratif et ajouta que, oui, sa chanson était bel et bien monotone.

Une belote de comptoir clôtura la soirée. Et le Prez l'emporta. Les mardis se suivent et se ressemblent. Il y aurait une chanson à écrire pour bouter hors l'antienne pioupioutienne de manière définitive. La partie s'acheva sur un ultime duel entre Titi et moi-même. Et Titi l'emporta. Gros Jean comme devant, je sortais du trou, l'âme en peine, et, consultant les étoiles, je cherchais la promesse d'un sort meilleur. Jacky me fit un clin d'œil. Je regagnais mes pénates le cœur léger. Nous sommes d'une lignée, l'avenir nous appartient.

12 octobre 2016

Le cuistot de bouffe: si on se donnait rendez-vous à la table du grand Thom...

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Il faisait frisquet. L'automne est là et l'hiver pointe le bout de son nez. Nous étions une quinzaine. Les jeunes étaient de retour. Les vieux un peu plus rares, exceptés Dudu et moi-m'aime. Walid était présent, désertant l'espace d'une soirée sa salle de rédaction. Dans le milieu, on l'appelle Citizen Walid. Même s'il se tient aux marges du milieu pour mieux faire entendre sa petite musique.

La partie fut, somme toute, assez moyenne. C'est le temps des vendanges il est vrai. Beaucoup de ballons tombés, de surnombres gâchés, de précipitation. N'importe, il y eut quelques beaux mouvements. Mais Dieu que cette manie du petit côté est agaçante ! La vie ne vaut que par les grands espaces ; l'étriqué est rachitique, étroit, étique. Seul Pioupiou, sur son aile, y prenait goût. Tom fit la nique à ses adversaires à moult reprises. Rien que de très ordinaire, mais du bel ordinaire, ce qui constitue un art de vivre, une éthique pas si fréquente. Titi était en cannes ; le poulpe aussi. Gwen un peu moins. Sa barbe a accentué son côté altruiste : il distribue la gonfle. Notre homme a changé. Quant à Pascal Apercé qui était enfin de retour, il n'a pas changé. Enfin si. Exit les kilos superflus. En sorte que la course est plus vive, plus ferme. Le Prez, lui, était égal à lui-même. Droit, précis, efficace. La grâce efficace à de beaux jours devant elle. Le jansénisme n'est pas mort, un ballon est là pour nous le rappeler

Quel entraînement mais amis.
Ma théorie de la chasuble s'est totalement vérifiée mais uniquement pour moi ! Mon tuteur Régis, incarnant pleinement son rôle, me prêta paternellement cette fameuse chasuble et tout se passa dans le meilleur des mondes. Il fallait que je me mette au vert.

Les équipes étaient garnies équitablement d'athlètes zaffuttés. Un bien beau 8 contre 8. Du jeu, il y en a eu, du beau et des deux côtés.
A vrai dire dès le début, nous comprîmes que cet entraînement serait différent de la mauvaise série des semaines passées. Toujours appliqué dans son échauffement, Dudu avait modifié bizarrement sa routine. Alors que tout le monde l’attendait, nous le surprîmes à quatre pattes au milieu du terrain faisant des incantations vers un lieu inconnu.
L’histoire aurait pu en rester là mais cela m'a intrigué et j’ai donc mené mon enquête sur Google. Merci de prendre le temps de regarder ce petit film éclairant.

 
 
Ce film vous montre l’endroit très précis vers lequel Dudu priait, à savoir Vopnafjarðarhreppur en Islande ! Si certains ont encore des doutes, j’attire leurs attentions sur la forme géographique de l’endroit. Je crois que cela se passe de commentaires…
Je décidais alors d'approfondir ma recherche dans l'internet profond et underground et découvrais choqué que cet endroit imprononçable était le QG d’une secte se focalisant uniquement sur les fondements puisque faisant exclusivement la promotion des salles à « fist ». Et je peux vous dire que leur discour est au poing (uhuhuh).
Espérons que Dudu trouvera, à notre contact mais sans pour autant élargir le cercle de ses amis, les ressources pour sortir de cet engrenage pervers et revenir à ses premières amours.

Enfin pour couronner cette belle soirée sportive, je retiens un fait de jeu ou plutôt un cri de...désespoir : "oh non !!!". Celui-ci n'a peut-être été entendu que sur une moitié de terrain. Je veux parler non pas de celle qui sépare les équipes mais de celle qui est perpendiculaire à celle qui sépare les équipes. Bon ok, je vous fais un dessin. Le prénom des joueurs a été volontairement anonymisé afin de ne pas froisser les susceptibilités.

Dans le vestiaire, l'ambiance était bon enfant. Citizen Walid conversait. Alban l'observait avec admiration. Walid conversait de tout et de rien, mais toujours avec l'art de bien faire saillir les points importants de sa pensée, fut-elle d'apparence anodine. On me chahutait sur mes Lionnes sans que je ne cède à des propos victimes de ces représentations à l'emporte-pièce qui voilent la vie, la belle vie. Le vestiaire des Archi n'en reste pas moins assez sage et boute hors les clichés de peu.Tous d'avoir une pensée pour le Tarbais. Son épaule est neuve désormais. Il ne rejoindra les siens que dans quelques mois. Nous sommes orphelins.
 
Oh putain, 21h38 sonnait, il était grand temps de prendre la douche. Dernière preuve que l'entraînement avait été bon, nous pouvions y entendre de nouveau la douce et forte voix de notre Jean Phi chantant.
22h05 selon les joueurs, 22h20 selon l'horloge de Pépé, arrivée au trou mais pas au bout de nos peines. Le grand Thom, l'œil malicieux, avait l'intention de nous offrir un repas roboratif...

Au trou, l'Aude se levait avec Tim aux fourneaux.

Le grand Thom sait recevoir. L’homme ne rate pas ses rendez-vous culinaires et nous propose à chaque fois de belles découvertes. L’invention est dans la découverte. Rien de nouveau, l’Amérique a toujours existée, Christophe Colomb ne l’a pas inventée en revanche en la découvrant il l’a transformée. C’est la différence qui peut exister entre tout ce que peut faire un architecte ou un psychologue avec un parpaing. Autant faire parler un caillou… L’art de la transformation compte. Le grand Thom pourtant n’a jamais joué ouverture. Ses oreilles le trahissent. En revanche la décalque des papilles, il connait !!! Déformation de seconde ligne je suppose. Bref, l’homme joue dans l’ancien et pour ce soir donne un coup de botte à la soupe. Pépé chanta du Ramazotti. « Una Minestrone importante », et son apport fromagé et pistounesque. Le mélange nous plongea directement pour la resserve. La saveur tient dans le mélange. Rien de bon sans surprise ! L’amalgame le fait. Carottes, haricots, haricots, oignon courgette, céleri verts, pomme de terre à vrai dire il y avait plus de variétés végétales et animales dans la soupe que de convives à table. Le grand Thom à vrai dire proportionne en fonction de ses valeurs. La mesure tient du maître. L’étalon est roi. Pour résumer, l’homme compte double et mange pour quatre, la présence de Gwen délie les langues et multiplie les cuillères il se rapproche de Jésus, Piou Piou actuellement se contente de soustraction, et le jeu à 15 se suffit en 8 contre 8. L’homme cuisine pour les 40 valeurs. Peu malheureusement auront noté le rendez-vous. Les mathématiques n’y sont pour rien et nous serons bien peu à partager la soupe. Dommage pour le calcul. Mais la soupe aura raison de nous. Le Tcho face à la quantité garda ses palmes et son tuba. Le silence accompagna la déguste signe du plaisir partagé : le fameux taisez et le Minestrone…

Nous chantâmes pour le fromage. Les castors étaient bien repus. Piou Piou s’est engagé à la boutique. Il y a en effet du détective dans cet homme. Un mélange savant entre l’inspecteur gadget et le colombo de poulet… L’homme est un sacré poulet « dans l’acquis poila l’inspecteur gadget, c’est un gars sympa Piou Piou. » Pour les absents sortez vos partitions et revisitez vos classiques. L’homme mange en impair.
La suite se fit dans le cassoulet. Léger mais le cuistot pèse pour les castors. Son cœur est gros et notre estomac lourd. Une saucisse et deux cuisses par personnes, l’homme est imaginatif. Piou Piou sortit son gogo gadget au ventre. Il faut à tout prix trouver une place à la saucisse entre ses deux cuisses. Les haricots et la couenne feront tapis. Les castors suite à ce repas joueront tous à la mêlée. La masse fait loi. Gwen joue à domicile survole le débat. Walid réfléchit à son prochain tourniquet qui risque de faire arrosage. Les castors sont satisfaits et heureux. Le ventre en avant, la gonfle trouva son organe.
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le lancer d'assiettes fut catastrophique sous l'œil désabusé de Pépé. La faute était également répartie entre le lanceur et le récipiendaire. Et côté Tcho ! Pauvre Maria. Quel cataclysme ! Un seul fromage aux allures de Roquefort. Aux allures seulement et qui avait peu à lui envier.

Une mousse au chocolat en dessert. Le grand Thom suit sa gamme. Aucune fausse note ! Le digestif est dans le chocolat, nous en trouvons la trace entre le grand marnier et le Sabite. Aucune éclaboussure, les fourberies de Walid sont connues de tous. Seul le Barde trempa ses doigts. L’homme est joueur et gourmand.

La belote de comptoir rassemblait huit joueurs. Très vite le Prez prit la mesure de ses adversaires avec deux baraques. Puis, ce fut à moi-m'aime de m'extraire, triomphal. Tout ensuite ne fut que chacaille .

La nuit s'étirait langoureusement. Une nuit d'octobre fraîche et claire, ponctuée d'étoiles. Alban trouvait à la grande ourse de allures de castor. Un archiball pur jus en somme. Un converti des étoiles ; il n'est pas meilleur ami.

11 octobre 2016

Le cuistot de Bouffe : Zinzin au pays des boulettes…

Par Badibulle et Bardatruc

Un troisième entraînement comme le deuxième...

Le hasard dans la distribution des équipes évoqué la semaine dernière était une grossière erreur. En effet, "bis repetita placent" comme disent les universitaires latinistes et pédants mais non anglophones, le même déséquilibre des équipes opéra toute la soirée.

Passé le désarroi d'une très mauvaise soirée rugbystique, étant encore dans "l'équipe", le gout inégalable de la première gorgée de bière, le plaisir de partager un excellent repas, l'agacement d'avoir à répéter systématiquement à Perdigue le niveau d'enchère à la belote, ce fut lors du retour, la truffe au vent, que m'apparut la raison de ce déséquilibre devenu difficilement supportable. Point de malédiction ni de complot, l'origine rationnelle de cette situation n'est autre que la chasuble verte !

Données gracieusement par Alban en fin de saison dernière, ces dernières avaient pour objectifs 1) qu'Alban, jouant sans lunettes et doué d'un engagement certains, ne vienne emplafonner l'un des siens, 2) de distinguer les équipes une fois formées. Cependant, les joueurs équipés gardant cette fameuse chasuble d'une semaine sur l'autre, c'est la même équipe qui se reforme immanquablement sur le tapis vert chaque mardi !
Au vu de l'abattement de certains et de quelques désertions précoces bien compréhensibles, il paraît évident, me semble t'il, que ce fonctionnement n'est pas durable. Aussi et en toute humilité, n'étant que stagiaire première année, je me permets de soumettre à votre sagacité la solution suivante : que ces chasubles ne soient passées qu'une fois les équipes constituées équitablement et ce grâce à l'intelligence collective...

Guitou sur le pré aurait pris une chasuble. C’est certain ! L’homme, héritier de D’artagnan a du flair côté jeu de mains. « Un doigté nasal » me susurre Piou Piou qui pour ce soir privilégia la mise en satellite de ses prérogatives sportives. La chasuble, lui il s’en fout, l’homme fait détours. Crou Crou aussi nous a fait une apparition, Titi en bon Soubirou l’aperçut dans la ligne. Il ne portait pas de chasuble ni de B.A.B. Bouchon Anti Bruit apparemment. Il libéra sa pression dans la course, le castor est ainsi il n’aime pas les râleurs et aurait bien voulu se mettre au vert pour la soirée. Port de la chasuble exige.

Stéphane est stagiaire et n’est pas Guitou. Il ne choisit pas l’équipe qui gagne. Il faut un nez pour ça. Sa technique est particulière pour le jeu du toucher. La règle, pour le défenseur est subtile. Il suffit de réaliser avec son corps un contact sur la surface proposé par le porteur de balle. L’idée est simple tout le corps est potentiellement touchable. Même le fil d’une couture d’un short fait lien au porteur et l’effleurer compte pour un toucher. Il faut que le castor sache créer son espace ou le décalage et permettre à son collègue de jouer dans un fauteuil. Jean Phi est technique il joue en défense uniquement la ficelle. Le corps du Bernachatte ne proposant en effet que peu de surface de contact. Jean Phi haranguait ses troupes pour motiver les siens, en vin. Sa voix, en véritable trompette de Jéricho effondrait les défenses malheureusement de son propre camp. Vous l’avez deviné les vendangeurs ne portent pas la fameuse chasuble verte. Ils sont dans le rouge ne l’oublions pas ! Pour en revenir à Bardatruc, sa technique du toucher témoigne d’une culture peu orthodoxe. Il joue en bleu et ça se voit. Il vise la chasuble mais en vin lui aussi. C’est le seul joueur qui au toucher raffûte… je vous laisse méditer là-dessus. Le temps que je sèche mes larmes … Nous proposons un stage de rattrapage pour améliorer nos techniques de pénétrations et de toucher gagnant. L’affiche est prometteuse !


Nous ne nous étalerons pas sur le côté sportif de cette soirée. Ce fut plaisant côté vert, indigeste côté blurp ! Nous noterons l'agréable retour de blessures de Don et Joss.

Côté logistique, heureusement que nous avions une Audi de James Bond avec gonfleur et embout pour gonfler un ballon trainant dans une Citroën de Bourvil. Ah le couple franco-allemand !

21h30 l'heure de la douche et du départ pour le trou.

21h47, arrivée des deux cyclistes, 21h55 arrivée des gars qui ont sûrement plein de bonnes raisons de ne pas circuler en vélo mais qui devraient tout de même essayer au moins le mardi, cela pourrait détendre Pépé...

Au trou c’est Zinzin qui régale. Savez- vous qu’il est né en Afrique. Pépé au bout a retrouvé son Tcho. Les deux vu la taille de leur béret ont dû connaitre le temps des colonies. Le bout de table espérait les saveurs d’Afrique concoctées par notre hôte. La Barde aurait chanté son temps des colonies, qu’il rattache pour sa part à une innocence infantile. « Moi, monsieur j’ai fait la colo à la clinique du Nord » lança un castor innocent. L’homme de table est nostalgique de son Afrique, berceau des hommes. Et sa cuisine nous a pour ambition la rencontre des mets sub-sahariens.

La pression libérée et le fût fut. Le plein du trou doit se faire. Avis aux amateurs. Nous passâmes à table, nous étions limités en nombre même en comptant les deux vélos. Perdigue vient avec sa relève. Les deux jouent sans chasubles au pré (comme de loin) mais à table ils ne se mettent pas aux verts. Le comble du viticulteur par excellence. Jean Phi garde sa voix cette fois ci en chanson. Son répertoire est hétéroclite. Le Sabite se boit comme il se chante. Un véritable bonheur en bouche.

L’entrée fut un cake salade et sa crème à la ciboulette. Un amuse-bouche pour nos palais aguerri. Le Tcho ne situe pas l’Afrique à ce niveau-là. Ils se font des messes basses au bout de table. Ils n’ont pas de sonotone cependant il se la joue secret. Ils préparent leur bouffe en grand notateur épicurien. Pépé redécouvre le tablier. « Depuis quand les vieux font la bouffe », Jacquot de lui rétorquer « ce n’est pas tous les jours que tous nos Prez sont au trou alors quand ils le sont ce sont les vieux qui s’y collent ! » , « Ah bon ! » termina le béret en rebrancha son sonotone. Certaines choses doivent rester sous silence, la surprise s’appréciera d’autant plus.

La suite sentit bon le curry. Les boulettes sont à la viande accompagnant une semoule. La quantité est suffisante pour la masse légère du soir. C’est du bon et le nombre permet du coup la resserve. Les boulettes ont eu chaud, la masse aurait pu avoir raison du cuistot. C’est ainsi quand le plat plait. L’Afrique est ainsi, ces saveurs sont épicées. Le Barde aurait apprécié cette rude douceur d’un met lointain. Les castors sont accrocheurs. Ils aiment la ballade et sont migrateurs à leurs heures. Zinzin quand il est de bouffe ne sort pas Sabite et propose uniquement le fruit de son labeur. Zinzin est un vendangeur de saison…

Nous poussâmes la chanson pour l’appel lacté. Zinzin se lança dans la manœuvre. Il jouait 3ème ligne à vrai dire. Placé derrière son comptoir il lança ses soucoupes au rythme des lalas. La manœuvre est rôdée cependant dévastatrice pour la relève. Un missile exocet a failli scalper le perdigue héritier. Le père l’aurait détourné d’un coup de tête salvateur. Le fils saint de sauf, s’imprègne du sacré. Le scalp n’est qu’une déformation indienne des inventions capillicoles modernes. Le tout sans gel, je vous remercie. Piou Piou de rajouter « vous me ferez aussi la raie… sur le côté ». Guitou est sensible à la beauté. Il pria le nouvel homme de bien l’entretenir. Le Tcho de rajouter « Moi la raie, ça me décoiffe… ». L’amiral a fait le détour pour apprécier la boulette, mais de son côté la raie n’est qu’un poisson. Du coup nous mangeâmes du brebis et du brie. Du brebrie de zinzin !

Un gâteau au chocolat, fondant et sa crème hors européenne.

Le Trez se mit aux comptes. Les castors posèrent leur queue plate au bout du comptoir. La queue en arrière le cigare en avant. Le minaret lança les mises, et nous partîmes dans l’aléa des cartes. La victoire ne revint pas à Bardatruc qui pourtant avait trouvé une chasuble de circonstance. Titi aussi nous la faisait country. Il trouva rapidement la cadence et la chorée pour faire pivoter son dé. Walid a compris que pour gagne il fallait laisser jouer les autres. Une constante quand on joue au vert !

Nous remontâmes par vague l’escalier. La logique des lumières épuisées, la dernière ferma la porte pour le grand repos du trou. La vie est ainsi elle taquine les opposés et profite de chaque instant. Sur ce Perdigue sifflotant rejoignait son futur et prit rendez-vous chez un vrai coiffeur. La vendange se fait le poil léger. C’est bien connu.

QLCVP