11 octobre 2016

Le cuistot de Bouffe : Zinzin au pays des boulettes…

Par Badibulle et Bardatruc

Un troisième entraînement comme le deuxième...

Le hasard dans la distribution des équipes évoqué la semaine dernière était une grossière erreur. En effet, "bis repetita placent" comme disent les universitaires latinistes et pédants mais non anglophones, le même déséquilibre des équipes opéra toute la soirée.

Passé le désarroi d'une très mauvaise soirée rugbystique, étant encore dans "l'équipe", le gout inégalable de la première gorgée de bière, le plaisir de partager un excellent repas, l'agacement d'avoir à répéter systématiquement à Perdigue le niveau d'enchère à la belote, ce fut lors du retour, la truffe au vent, que m'apparut la raison de ce déséquilibre devenu difficilement supportable. Point de malédiction ni de complot, l'origine rationnelle de cette situation n'est autre que la chasuble verte !

Données gracieusement par Alban en fin de saison dernière, ces dernières avaient pour objectifs 1) qu'Alban, jouant sans lunettes et doué d'un engagement certains, ne vienne emplafonner l'un des siens, 2) de distinguer les équipes une fois formées. Cependant, les joueurs équipés gardant cette fameuse chasuble d'une semaine sur l'autre, c'est la même équipe qui se reforme immanquablement sur le tapis vert chaque mardi !
Au vu de l'abattement de certains et de quelques désertions précoces bien compréhensibles, il paraît évident, me semble t'il, que ce fonctionnement n'est pas durable. Aussi et en toute humilité, n'étant que stagiaire première année, je me permets de soumettre à votre sagacité la solution suivante : que ces chasubles ne soient passées qu'une fois les équipes constituées équitablement et ce grâce à l'intelligence collective...

Guitou sur le pré aurait pris une chasuble. C’est certain ! L’homme, héritier de D’artagnan a du flair côté jeu de mains. « Un doigté nasal » me susurre Piou Piou qui pour ce soir privilégia la mise en satellite de ses prérogatives sportives. La chasuble, lui il s’en fout, l’homme fait détours. Crou Crou aussi nous a fait une apparition, Titi en bon Soubirou l’aperçut dans la ligne. Il ne portait pas de chasuble ni de B.A.B. Bouchon Anti Bruit apparemment. Il libéra sa pression dans la course, le castor est ainsi il n’aime pas les râleurs et aurait bien voulu se mettre au vert pour la soirée. Port de la chasuble exige.

Stéphane est stagiaire et n’est pas Guitou. Il ne choisit pas l’équipe qui gagne. Il faut un nez pour ça. Sa technique est particulière pour le jeu du toucher. La règle, pour le défenseur est subtile. Il suffit de réaliser avec son corps un contact sur la surface proposé par le porteur de balle. L’idée est simple tout le corps est potentiellement touchable. Même le fil d’une couture d’un short fait lien au porteur et l’effleurer compte pour un toucher. Il faut que le castor sache créer son espace ou le décalage et permettre à son collègue de jouer dans un fauteuil. Jean Phi est technique il joue en défense uniquement la ficelle. Le corps du Bernachatte ne proposant en effet que peu de surface de contact. Jean Phi haranguait ses troupes pour motiver les siens, en vin. Sa voix, en véritable trompette de Jéricho effondrait les défenses malheureusement de son propre camp. Vous l’avez deviné les vendangeurs ne portent pas la fameuse chasuble verte. Ils sont dans le rouge ne l’oublions pas ! Pour en revenir à Bardatruc, sa technique du toucher témoigne d’une culture peu orthodoxe. Il joue en bleu et ça se voit. Il vise la chasuble mais en vin lui aussi. C’est le seul joueur qui au toucher raffûte… je vous laisse méditer là-dessus. Le temps que je sèche mes larmes … Nous proposons un stage de rattrapage pour améliorer nos techniques de pénétrations et de toucher gagnant. L’affiche est prometteuse !


Nous ne nous étalerons pas sur le côté sportif de cette soirée. Ce fut plaisant côté vert, indigeste côté blurp ! Nous noterons l'agréable retour de blessures de Don et Joss.

Côté logistique, heureusement que nous avions une Audi de James Bond avec gonfleur et embout pour gonfler un ballon trainant dans une Citroën de Bourvil. Ah le couple franco-allemand !

21h30 l'heure de la douche et du départ pour le trou.

21h47, arrivée des deux cyclistes, 21h55 arrivée des gars qui ont sûrement plein de bonnes raisons de ne pas circuler en vélo mais qui devraient tout de même essayer au moins le mardi, cela pourrait détendre Pépé...

Au trou c’est Zinzin qui régale. Savez- vous qu’il est né en Afrique. Pépé au bout a retrouvé son Tcho. Les deux vu la taille de leur béret ont dû connaitre le temps des colonies. Le bout de table espérait les saveurs d’Afrique concoctées par notre hôte. La Barde aurait chanté son temps des colonies, qu’il rattache pour sa part à une innocence infantile. « Moi, monsieur j’ai fait la colo à la clinique du Nord » lança un castor innocent. L’homme de table est nostalgique de son Afrique, berceau des hommes. Et sa cuisine nous a pour ambition la rencontre des mets sub-sahariens.

La pression libérée et le fût fut. Le plein du trou doit se faire. Avis aux amateurs. Nous passâmes à table, nous étions limités en nombre même en comptant les deux vélos. Perdigue vient avec sa relève. Les deux jouent sans chasubles au pré (comme de loin) mais à table ils ne se mettent pas aux verts. Le comble du viticulteur par excellence. Jean Phi garde sa voix cette fois ci en chanson. Son répertoire est hétéroclite. Le Sabite se boit comme il se chante. Un véritable bonheur en bouche.

L’entrée fut un cake salade et sa crème à la ciboulette. Un amuse-bouche pour nos palais aguerri. Le Tcho ne situe pas l’Afrique à ce niveau-là. Ils se font des messes basses au bout de table. Ils n’ont pas de sonotone cependant il se la joue secret. Ils préparent leur bouffe en grand notateur épicurien. Pépé redécouvre le tablier. « Depuis quand les vieux font la bouffe », Jacquot de lui rétorquer « ce n’est pas tous les jours que tous nos Prez sont au trou alors quand ils le sont ce sont les vieux qui s’y collent ! » , « Ah bon ! » termina le béret en rebrancha son sonotone. Certaines choses doivent rester sous silence, la surprise s’appréciera d’autant plus.

La suite sentit bon le curry. Les boulettes sont à la viande accompagnant une semoule. La quantité est suffisante pour la masse légère du soir. C’est du bon et le nombre permet du coup la resserve. Les boulettes ont eu chaud, la masse aurait pu avoir raison du cuistot. C’est ainsi quand le plat plait. L’Afrique est ainsi, ces saveurs sont épicées. Le Barde aurait apprécié cette rude douceur d’un met lointain. Les castors sont accrocheurs. Ils aiment la ballade et sont migrateurs à leurs heures. Zinzin quand il est de bouffe ne sort pas Sabite et propose uniquement le fruit de son labeur. Zinzin est un vendangeur de saison…

Nous poussâmes la chanson pour l’appel lacté. Zinzin se lança dans la manœuvre. Il jouait 3ème ligne à vrai dire. Placé derrière son comptoir il lança ses soucoupes au rythme des lalas. La manœuvre est rôdée cependant dévastatrice pour la relève. Un missile exocet a failli scalper le perdigue héritier. Le père l’aurait détourné d’un coup de tête salvateur. Le fils saint de sauf, s’imprègne du sacré. Le scalp n’est qu’une déformation indienne des inventions capillicoles modernes. Le tout sans gel, je vous remercie. Piou Piou de rajouter « vous me ferez aussi la raie… sur le côté ». Guitou est sensible à la beauté. Il pria le nouvel homme de bien l’entretenir. Le Tcho de rajouter « Moi la raie, ça me décoiffe… ». L’amiral a fait le détour pour apprécier la boulette, mais de son côté la raie n’est qu’un poisson. Du coup nous mangeâmes du brebis et du brie. Du brebrie de zinzin !

Un gâteau au chocolat, fondant et sa crème hors européenne.

Le Trez se mit aux comptes. Les castors posèrent leur queue plate au bout du comptoir. La queue en arrière le cigare en avant. Le minaret lança les mises, et nous partîmes dans l’aléa des cartes. La victoire ne revint pas à Bardatruc qui pourtant avait trouvé une chasuble de circonstance. Titi aussi nous la faisait country. Il trouva rapidement la cadence et la chorée pour faire pivoter son dé. Walid a compris que pour gagne il fallait laisser jouer les autres. Une constante quand on joue au vert !

Nous remontâmes par vague l’escalier. La logique des lumières épuisées, la dernière ferma la porte pour le grand repos du trou. La vie est ainsi elle taquine les opposés et profite de chaque instant. Sur ce Perdigue sifflotant rejoignait son futur et prit rendez-vous chez un vrai coiffeur. La vendange se fait le poil léger. C’est bien connu.

QLCVP 

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