15 novembre 2022

Tonton Toto ton ton Tonton Toto Tonton Toto ton! (Se lit sur un air de chevauchée des Walkyries)

Par le Barde et Bardibulle



Le bonheur est dans le pré. Plus précisément sur le pré. La relève tient de nouvelles règles et son Maxime de la cuisse. Il y a du monde en piste. Du jeune au moins jeune, du lourd au léger, une belle dynamique est en course. Le Tarbais a quitté sa montagne et Cédric sa Chalosse. L’infirmerie se décale du banc de touche pour se prêter à l’aile. Dur de ne pas rester à l’appel du trou. JB prend des notes à son habitude aux lueurs des nouvelles lunes. Le jeu vaut sa chandelle. Le groupe fait masse, solidaire à la limite du retournement du terrain. Le toucher à deux mains resserre les espaces et délient les langues. Heureux de revoir le jeu bien sur la longueur.

Le poulpe est aussi de retour. Il est beau notre mollusque. A vrai dire, le dur pour le poulpe n’a pas fait pas bon méninge. Il ne fallait pas grand-chose pour que notre céphalopote retrouve le chemin du pré. Une ventouse sur l’ovale, le poulpe ainsi ne lâche rien, il faut l’arroser pour que cela tienne, le mouiller fait l’accroche, un stade éclairé, une cure de sirop d’érable, un amour inavoué pour son pinson, un temps sans aléa, le rythme appuyé de crampons dans les vestiaires d’une patinoire Mc Gill. Que nenni sans dada, que voilà notre poulpe sur pattes. Il plantera son essai comme poulpe (pied) de nez à nos mauvais jeteurs de sors. Con se le dise.

Le score fut en équilibre. Bien penché d’un côté, je vous l’accorde.

C’était le tour de Tonton et Toto. Il n’y a guère qu’une petite pincée de n pour les séparer. L’on peut, cependant, donner à Toto son nouveau surnom : el Guano. Il le doit à notre périple au pays des érables. C’était le matin et il venait de quitter le snack où d’autres achevaient leur petit-déjeuner, lorsqu’il reçut sur son chef la fiente d’une mouette de passage.


Tonton était fidèle à lui-même. Il portait un teeshirt marin, rayé de bleu et de blanc. Un souvenir de la Sicile, un zest d’enfance. Il présida. Le trou avec Tonton a une autre gueule.

Ceux du pré étaient une quinzaine. En sorte que la chambrée était de taille. Certes, il manquait Pépé. On fit contre mauvaise fortune bon cœur. Il manquait aussi notre Jacouille, cloué au lit.

Une salade copieuse, de roquettes, de noix, de maïs, de tomates cerises fut servie avec sa sauce. Une salade entre été et automne. Une introduction juste.

Alors se dressa un « Tiens, voilà du boudin » dans la bouche de JB quand le plat éponyme fut déposé sur la table.

Un peu d’histoire. Le boudin noir a été inventé par un cuisinier de la Grèce antique dénommé Aphtonite. Il possède des références dans l’Odyssée. Au Moyen Âge, il était tenu pour un plat canaille. Canaille, c’est fait pour le trou.

Le boudin de Tonton et d’El Guano était mitonné aux petits oignons. Des frites l’accompagnaient. Elles n’étaient pas maison mais elles étaient bonnes. La proximité d’un KFC fit l’affaire.

Titi et el Poulpo étaient aux anges, serrés l’un contre l’autre, sous l’œil suspicieux d’Amélie. Il y avait incontestablement anguille sous roche. Alex et Peter nous rejoignirent comme nous jetions un sort aux derniers boudins.

Du gâteau chocolat en dessert. Tonton et Toto étaient dans le sombre. En hommage, peut-être, à Pierre Soulages. N’était la crème Chantilly. Seb appréciait ce geste d’enfance. Croucrou aussi.

Ils restèrent tard dans la nuit. La première de novembre. Une demi-lune trônait dans le ciel. De temps à autre, une étoile s’y agrippait. Coco taquinait la lune. JB esquissa un sourire sur sa route du retour, se remémorant ce vers de Dante : « La belle étoile qui d’aimer nous convie ».

03 novembre 2022

Le cuistot de bouffe : T'auras du lolo !

Par Le barde et Bardibulle


Lolo veillait. Sa muse, c’est Pioupiou. Enfin, pour ce qui est de la bonne chère. Pour ce qui est du délicat, sa muse, c’est Caro. Pas de Pioupiou dans la mythologie, pas de Caro. Encore que Thalie, la florissante, l’abondante en soit, peut-être, le synonyme. De Caro. Et puis, rien ne s’oppose à ce que nous ajoutions une muse.

Nous étions une bonne trentaine. Le doc était parmi nous. Il alterne entre Lille et Bordeaux. Il est désormais côté foot. Un retour aux sources. N’oublions jamais que les origines du foot et du rugby sont les mêmes. Il est en forme le doc, apaisé et serein. Et c’est bien.

Côte Pioupiou, Lolo joua son entame sur un pâté de campagne, poursuivi par du confit. Côté Caro, de délicieux petits pois avec de petits lardons, des lamelles d’oignons. Le mariage des contraires fut réussi. Et bien sûr du Sabit. Reindent et Hauchat. Rien que de très ordinaire mais de juste. L’ordinaire peut avoir de la grâce. Et de la graisse rajouterait Perdigue.

Le Prez accompagna Lolo pour le lancer d’assiettes. Il fut correct. N’était cette assiette que Lolo s’adressa à lui-même et qui se brisa sur sa place vide. Un moment d’absence. Un dédoublement imaginaire.

Il n’y eut qu’un seul fromage. Puis de la tarte aux pommes. L’une d’entre elle devait aux mains expertes de Caro. Lolo la dispensait avec amour. Là itou, de l’ordinaire baigné par la grâce.

Puis nous parlâmes longtemps autour du comptoir. Flo était en verve sous l’œil paternel du Prez. La transmission se prépare. Le Castor est démocrate. Mais il a ses souverains : les architectes. God save the Prez.

Pas de pluie au dehors. Une nuit de septembre tatillonne. Hamilton enfourcha son cycle rouge, Lolo ramena Poulet. Le barde héla une chaise à porteurs. Le pavé était mouillé. JB sifflotait Dancing un the Dark.

Le cuistot de bouffe : Gros Marco comme devant

Par le Barde et Bardibulle



Marco était de bouffe. Le trou fait dans le neuf. Du coup, ce sont les gros qui sont mis en avant. Le gros est un avant par définition qui s’ignore. Il se distingue par leur couronne de strap. Le pré comme de loin garde ses repères. Maxime et le Tarbais anime un jeu qui procrastine. La pression n’est pas loin quand le jeu se repousse à demain. Bref, il y a du monde, de l’intensité et un jeu qui se rapproche du plaqué. Les équipes en opposition trouvent équilibre à un ou deux essais prêts. Le jeu est alerte tous les ballons se jouent. Le bar est en hauteur autant mettre du costaud en cuisine. Tout était prêt à l’arrivée des joueurs. La machine à pression est en commande du coup les castors font union autour du bar. Notre cuistot chantonne du Nadau quand il se sent d’attaque. Un mélange de douceur dans un monde parfois dévastateur. Curieux que dans le dur se murmure toujours un petit air d’encantada. Le « a » dont les parpagnas ne sont pas avares se prononce « o ». Le cuistot pour sa première dans le nouveau trou complète son répertoire. « Mon dieu que j’en suis à mon aise,Quand mon Saby est auprès de moi… ». L’accueil fera l’entrée. Pourquoi se mettre à table alors que le sud nous maintient debout. Jacquouille dans la charcutaille trouve du bonheur. Du jamon del Païsse ! Du chorizo, tout est bon dans le cochon. Le pain fera un rappel en surface. Un plateau combinado des saveurs d’Espagne. Le rosé et un soupçon d’anisé arrosera le débat.

La mise à table se fera à l’écho d’un Pépé. Son « à table » est unique il sonne 22H. Pour le coup il nous fera mentir. La table est encore bien remplie. Les coureurs sont en appétit, la relève et les piliers s’apprivoisent le repère. Le plat sera somptueux et copieux. A croire que Marco est un gros qui s’ignore. Pas de demi-mesure, l’homme du pack envoie du bois. Le plat porte en nom dont la saveur en permet l’oubli. Preuve en photo en appui.



Le dessert se fera en deux temps. L’absence de fromage trouvera un réconfort dans les tapas. Un lancer à l’ancienne sans trop de fracas. Qui a dit que les gros ne savaient pas lancer. Le cuistot a tout misé sur la forme et le fond quel plaisir quand le genre se mélange. Le dessert se fera à l’emporte-pièce. Chacun son petit verre d’une mousse au chocolat, crème chantilly, framboise et sablé. La délicatesse à l’état brut. Un petit air d’encantado, car le a mérite son o.

Le bout de table s’installe en mode belote. Le nouveau trou assoit le jeu. Les gros se retrouvent à la hauteur du bar. Mondragon se prépare.

23 septembre 2022

Le Nouveau Trou du Mercredi

 Par Le Barde et Bardibulle


Un nouveau jour, un nouveau trou. Une rentrée pas comme les autres. Le castor est dans le mouvement; il s’adapte. Mais il reste lui-même.

Sur le pré d’abord.

Le pré pour un mardi se fait mercredi. A ce rythme nous deviendrons le meilleur ami de Robinson. Il y a de la solitude dans des décisions qui nous échappent. Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Le mardi était un phare dans notre planning rugbystique. Le rendez-vous était pris pourtant depuis de longues dates avec nos castors fondateurs et son damier de l’ovale. Les temps changent ainsi que l’art et la manière. L’histoire ne peut plus rien contre le temps. Les paroles s’envolent et seuls les cris restent. Les rencontres furent belles et de nombreux liens


se sont soudés le Mardi à Musard. L’histoire est pourtant un sacré ciment! Con se le dise. Nous voilà donc en visiteur du mercredi. « Voilà que tout à coup, le ciel est bleu… » Du coup la jeunesse est présente pour ce mardi… ce mercredi. Le Tarbais recrute et s’accompagne de Maxime en bourre. Il y avait du monde sur le pré. Christophe et mini Christophe. Des jeunes au moins jeunes. L’expérience a pris de l’aile. Nous sommes une bonne vingtaine. Notre Kiki sur la lancée de la pelote ne s’arrête plus. Il est sur le bord, hésite, tournicote, regarde pendant que l’ovale se ballade. Mais c’est quoi cette passe sautée. Dudu lui pleure lorsque le joueur s’oublie. Kiki fulmine. Ouvre le coffre de sa voiture. L’ouverture aveugle. Il en sort une mallette, dedans un short, son maillot d’antan repassé, des crampons moulés et affutés. « Mon nom est Bond, grognard Bond… », « Je ne peux pas rester au bord… Allez j’y vais ». Il est comme ça Kiki il parle avec son corps et pense à voix haute. Le Barde plus au centre, s’interroge moins dans ses partitions et retrouve son Do. Hamilton est là tambien que mal !

Le mélange entre jeunes et moins jeunes, entre gros et moins gros, entre rapides et moins rapides trouva un bel équilibre. Le score fut parfait jusqu’à ce que le Tarbais prenne le compte en main ou bien le jeu. Nul ne peut le dire. La charnière est rude. Elle sent bon la Bigorre. Lourdes est une ville sacrée. Il y eu un équilibre. Le jeu était alerte. Le toucher à deux mains et une manière comme une autre de procrastiner. Mardi à deux mains ça fait mercredi. L’entrainement porte déjà ses fruits. Les zygomatiques et la langue méritent un temps d’étirements pour éviter des claquages. Les règles sont comme un rien en physique appliquée. La règle ne se perd, la règle ne se crée, tout se discute !


Le nouveau trou ressemble à l’ancien. Pierres et voûtes sont de rigueur. Il est plus vaste. C’est vrai, l’escalier est plus étriqué, plus étroit. Mais qu’importe. L’étroit précède le grand large. Nos vieilles reliques sont disposées ça et là avec grâce. Et la photo de notre cher chairman trône en son sein. Beaucoup de petites mains se sont mises à l’ouvrage, sous la conduite de Flo. Le labeur estival a bien porté ses fruits.

Une bonne quarantaine de castors étaient présents pour le repas des Prez. La saison commence sous de bons auspices. Pioupiou et Jacouille étaient de mets ; les Prez pratiquent à merveille le principe de subsidiarité. Les filles de Coco ainsi que Pierrot étaient parmi nous. Nous avons passé notre dernier dîner dans l’ancien trou avec eux, nous inaugurions le nouveau en leur présence. Une douce continuité.

Pépé nous intima à 22:03 de nous mettre à table. Mais avant que nous n’honorions le repas , il entreprit un discours d’une rare tenue. Le mot juste, précis, il rappela notre histoire et nos devoirs. Une ovation se dressa. Pépé est grand. Puis le Prez lança la saison et détailla ce que nous devions à certains pour pouvoir poser nos fesses dans notre nouvel antre. Et tout particulièrement notre Flo, le maître d’oeuvre de ce chantier.

Avant d’entamer nos ripailles, les sonneurs, sous la baguette de la fée, jouèrent du cor, tapis à flanc de comptoir. Nous eûmes droit à trois morceaux. Un moment de grâce. Ah, la beauté du cor dans le trou ! Pouvait-on imaginer meilleure intronisation ?

Bien sûr il y eut du gratton et toutes sortes de charcutaille. On ne refait pas Pioupiou. Et c’est très bien ainsi. Puis du magret et une purée à l’ancienne. Bien sûr il y eut des chants, le doigt, Michel et sa grand-mère. Et du Sabit, même si d’autres crus s’étaient invités. Comme les Allées de Cantemerle. Bien sûr il y eut un lancer d’assiettes. Comme si la vie se perpétuait, immuable. Nous sommes d’une lignée. Et, enfin, du baba au rhum et du champagne.

La vraie vie est dans le trou, qu’il soit rue de Bègles ou cours de la Marne. Le trou est un art de vivre. La soirée s’étirait. La nuit nous accueillit au sortir de notre antre. Une nuit de septembre. Le Prez était heureux. JB chantonnait. Le bardibulle souriait aux étoiles. Et Coco, de là-haut nous adressait des clins d’œil complices et tendres.

04 juillet 2022

La der des ders. Un pour Trou...Trou pour Un !

Par le barde et Bardibulle


C’était la der. Et ce fut une belle der. Le maître es trou, sa majesté Jacouille, était aux commandes. Nous étions très nombreux. Les Prez étaient là. Et Coco aussi par la grâce de ses trois filles et trois de ses petits enfants. Sans oublier, bien sûr, notre Pierrot. Ils nous remirent une superbe photo de notre chairman. Ainsi nous suivra-t-il dans notre nouvel antre.


La table était garnie à souhait. Et le comptoir itou. Oui, ce fut un ultime repas copieux, abondant. Le trou chantait, vivait. Et notre Prez, le premier des nôtres, lui rendit hommage. Un hommage vibrant. Il s’adressa à lui comme s’il était un être, un membre à part entière de notre communauté. C’était sa lettre au trou. Un silence ému entoura ses mots. Et lorsqu’il acheva son hommage par un Que le trou vous pelle, tous de verser une petite larme. Le barde acheva la besogne, dans la continuité de son Prez aimé. Les mots du trou avaient de la gueule. Et trou s’acheva par un doigt, comme il se doit. Plus de cul devant, mais le trou, par la force des choses.

Le Trou est une affaire de trou. Trou es-tu ? Trou y étais-tu ? Trou y seras-tu ? Les étoiles ne sont-t-elles pas attachées au festin d’un trou noir. Le temps devient relatif sur la question. Le castor dans la physique des choses ne peut se passer de son histoire et de toutes ses émotions partagées. La constellation des castors joue ainsi et toujours, une belle attraction. La course se veut elliptique, les saisons se suivent et le ballon se dessine. La nostalgie est si proche d’une mélancolie heureuse. Dans la prise du trou, il y a toujours la crainte d’une défense glissée à l’intérieur, mais quel bonheur quand ça passe. Là c’est passé et l’essai est bel et bien transformé ! Le trou dans la der propose en nourriture affective de la véritable contristesse. La langue se perd parfois dans le trou. Gloire au Trez qui a proposé l’addition en jeu de mots. Une condensation de content et de tristesse. Content d’en être et triste de ne plus pouvoir vivre dans le pareil. Du pareil, on aime ! La nostalgie est dans un sol ou dans un plafond au couleurs damiers. L’échappe dans les chopes. PiouPiou aboie l’amour, tandis que Fayou joue « Le chasseur » à la Delpech tu temps qui passe. Dur de s’enlever l’air de la tête… 🎶Il était 22 heures chagrin, on avançait dans la soirée, couverts de brume… Perdigue avait sa chope dans la main, Zinzin buvait du bon vin par habitude… Les castors serrés, trinquaient ensemble. On était bien. Un poulpe en perdreaux, par-dessus les chants virait dans les grammages. Le douanier chantait, Cary Grant riait. Au trou on est pas sage. Avec un demi dans les mains, Au fond de moi je me sentais imperméable, Alors Kiki sans qu’on le veuille, nous raconta quelques écueils Quelle rigolade ! Je regardais le bleu du trou ! Et j’étais bien. Par-dessus les temps, soudain j’ai vu chanter le doigt sauvage. Il se pointait, tous réunis sur toutes ces années. Fayou a la sono, animait les chants, Domi son gros cigare. Garcimore chantait JB pilotait le rythme de nos ballades. Et tous ces castors qui étaient si bien. Au trou dans les nuages. Coco aurait bien aimé nous accompagner au bout de ce voyage. Oui tous ces castors, qui étaient si bien au trou dans les nuages. 🎶

Michel chanta la gitane. Pioupiou le père Abraham. Trou allait pour le mieux dans le meilleur des trous.


Le lancer d’assiettes fut assuré par les Prez. Il y eut un peu de casse. L’imperfection est la cime dit JB. Vint le Tiens voilà du bon fromage. De petites gouttes de pluie perlaient sur le visage du Tcho. Et de tendres oiseaux venaient s’y désaltérer. Il est tchou ce Tcho. Pépé demeurait de marbre mais l’on devinait son émotion feinte. Il est notre pilier dorénavant. Un comble pour un talonneur.

Amélie nous avait offert un gâteau en forme de pré. Quelle classe. Un fraisier superbe et onctueux. Des œufs à la neige concoctés par Minou le complétaient. Le trou était aux anges.

La soirée s’étirait doucement. Jusqu’à ce que la porte se ferme. Le trou est promis désormais à son déshabillage. Un autre trou se profile à l’horizon. Trou continue.

Nous sortîmes dans la nuit de juin. Heureux. Nostalgiques mais heureux. C’est l’été, mardi prochain pelote et pétanque reprennent vie. Le cycle du temps.

Sur le chemin du retour, JB chantonnait The sun is sinking in the west. Et le Prez cinéma Paradisio. Hamilton pédalait le coeur lourd et léger à la fois. Mardi prochain, il astiquera ses boules du côté des Quinconces.

29 juin 2022

Les vendanges printanières des castors

Par Le Barde

C’était l’ultime rencontre de la saison.
Pour adversaires, les vendangeurs, une équipe de nomades attachés au BEC.


C’était un soir de juin à la chaleur étouffante. Il y avait une bonne trentaine de joueurs. Les castors s’étaient renforcés. Il y eut d’abord un toucher. Avec une première mi-temps à 12 contre 12, puis une seconde à 10 contre 10. Il y eut ensuite deux mi-temps de 10 minutes à plaquer. Il y eut une minute de silence pour notre chairman puis un doigt accompli mené par le Prez.


L’esprit fut bon enfant. La canicule ne semblait pas trop peser sur les jambes. En sorte que les parties furent alertes. Le barde arbitrait, le Prez jouait entouré du bardibule, de Nico, Peyo, Christophe et de bien d’autres.


A quoi bon s’attarder sur le résultat. Sans doute fut-il de parité, tant au toucher qu’à plaquer. Le public qui entourait les joueurs était ravi : JB, Hamilton, Palanquès… Hamilton était ému par les petits brins de plantes naturelles qui émergeaient du gazon synthétique. La nature reprenait ses droits. Il jetait un regard enamouré sur ces redresseuses de tort.

A 21:30 pétante, le barde siffla la fin des hostilités. Tous de se retrouver au trou où Jacouille, comme d’ordinaire, avait bien fait les choses. Jacouille, il taquine la béatification. Nous nous mélangeâmes. Après un peu de charcuterie et du taboulé, nous poursuivîmes avec des araignées de porc avant de conclure par une salade de fruits.

Le Prez y alla de son lancer d’assiettes. Une nuit chaude nous accueillit après nos agapes. Le cœur léger, le ventre repu, nous prîmes le chemin de nos pénates. Encore deux soirées au trou, avant que de changer d’antre. Profitons-en. A mardi prochain !




Le cuistot de bouffe : un pinson nommé zinzin

Par Le Barde et Bardibulle


Le pré pour la der de saison sera festival et musical. Le prez et mini prez, le trez et mini trez, Christophe et mini Christophe et j’en passe… Les castors seront en nombre. JB et le vieux 4 viendront prendre les notes. Il est bon d’apprendre et de préparer les troupes pour une rentrée en fanfare au Pays Basque et au Canada pour la saison prochaine.

Le bouclier et la boucle y est ! L’été nous voilà ! La relève en fin de saison prépare la prochaine. Le cycle du temps n’a pas trouvé les freins pour remettre certaines pendules à l’heure. L’apnée sportive fut bien à l’image de notre époque. Une farandole de manie et de dépression. La folie est dans le moderne civilisé à deux trois virus près ! Quel virus t’a piqué pour te retrouver sur le pré ? Certains sont tombés dedans quand ils étaient petits, d’autre à la suite d’un shoot deviendront dépendants, certains resteront dans une consommation modérée flirtant aux délices de l’instant sans penser au toucher à deux mains. 

La grêle alimente une fin de dépression et des sursauts épileptiques, électriques et orageux aménagent aux castors en herbe un répit salvateur. L’hiver n’est plus, l’été sera chaud ! Con se le dise ! Julien, Olive, Alex comblent nos lignes d’une fraicheur et d’une énergie certaine. Leur jeu se prêtera à l’excellence et à l’esprit en relève des castors. Gloire aux jeunes castors. Cependant Guitou aurait choisi le camp du Prez. Allez savoir pourquoi ?... Il ne parie par expérience que dans l’équipe qui gagne. C’est une constante dans la transmission de l’excellence. L’aviation civile garde les secrets de ses pieds d’escale. L’ovalie tient de là, muse qui s’y frotte. La ligne d’essai sera franchie à multiples reprises. Le jeu était dans la passe. Un mélange certain d’un jeu libéré versus Harlem Globe Trotter et d’une technicité à la Tarlousaine. Cet ensemble fera naitre le plus bel essai de l’année. Preuve en vidéo. Toulouse pousse le bon jeu à l’aile et se décarcasse dans l’art de la cuisson de la saucisse du même pays. Point de saucisse dans la beauté. Le gout du bon suffit à prêcher ce qui est beau du bon. Mais bien le délice d’entendre, notre Tarlouze aborder la préparation de sa saucisse qui ne peut s’imaginer sans une bonne braise. Le souffle tient dans l’air du savoir. Et la transmission par le récit a du beau. Le second souffle dans le savoir qui erre. Ce soir, le jeu était vraiment dans l’excellence. Le Tarbais au pied de ses montagnes ne pourra rien contre les marées successives d’un bureau déchainé. « Audaces fortuna juvat con ! » le latin de la Bigorre préserve sa ponctuation !

Le solstice d’été pousse à la chanson et ce soir c’est l’équipe du Prez qui chante ! Une nouvelle fois, gloire au Prez pour l’Ultime essai de cette année. Pour preuve, Piou Piou s’est proposé de repeindre le plafond de la chapelle Sixtine. La beauté ne peut se tenir sur la rencontre de deux doigts aussi divins soient-ils après avoir profité d’un tel instant. Hamilton aurait bien filmé l’action mais c’est un art de photographier et c’est un sublime de jouer. Sur le coup notre artiste sublimait aussi. Le divin dans la rencontre à trouver de nouveaux maitres. Une succession de passes et de soutien éprouvera la résistance d’en face dans ses derniers retranchements. Toujours un Prez en soutien, un Bardibule en réussite, un Cédric à la rescousse, un Hamilton en canne. Le ballon trouvera toujours un receveur. Le Trez en décarcasse. L’art de la passe ne prêtant que seule alternative à la réception qu’une bonne prise d’intervalle. La prise du trou qui fait reculer l’adversité. La défense dans l’Alamo du lâcher rien n’eut en contact que des passeurs sans ballon. La magie est là. Les passes se feront en chistera, à l’aveugle, en suspens, bref la défense a vu double. Piou Piou annonce triple. Qui dit mieux ? Les efforts paient. Toute le travail d’une saison qui se révèle dans l’instant. Le barde en aurait fait une chanson. D’ailleurs il a fait une chanson ! La réussite est là. Le Prez brillera au début de l’action ainsi qu’à la finalité de celle-ci offrant la dernière offrande à Cédric qui marquera le dernier essai de cette saison. La perspective crée un décalage celui d’un jeu au ralenti tellement la maitrise est parfaite et une défense en accéléré qui gardera un train de retard. L’aplati sifflera la fin du match et la fin de saison.

Les étirements pour nos muscles, pour le temps d’être ensemble sur le pré. Il est l'heure. La douche et direction le trou.

Titi, notre pinson, sera donc le dernier, le dernier à faire sa bouffe au trou, dans le respect de nos règles. La semaine prochaine, ce sera l’ultime repas, celui des présidents, pour boucler la boucle.

Ceint d’un tablier bleu paraphé par Mamie Zinzin, il fut parfait de bout en bout. Bien sûr, il y eut du Lou Gascoun en entrée mais aussi des tomates coeur de bœuf, parsemées de burrata, de basilic et nappées d’huile d’olive et de vinaigre balsamique. C’était bon. Un certain mélange des genres, des traditions. Comme la vraie vie.






Puis vint l’excellence. L’excellence, c’est la simplicité, le raffinement. En l’occurrence, des morceaux de poulet revenus dans de l’huile d’olive, nimbés de citron, voisinant avec de tendres et menues pommes de terre, des olives. Un régal. La patte de Titi se mariait merveilleusement à celle de Mamie Zinzin. Quelle offrande ! Le castor est fin ; on l’oublie parfois. Et Titi traduisait ce trait de son caractère. Bien sûr, le vieux quatre entonna ses patatas mais rien n’y faisait, tout n’était que calme et volupté. Bien sûr, Léo cherchait des rimes en ette sous le regard complice de Croucrou et d’Amélie, mais la distinction l’emportait.

Le Tcho était là. Pourquoi ne pas rajouter un u à son o pour l’appeler le Tchou ? Il est chou le Tcho lorsqu’il s’adresse à ses oiseaux. Ce n’est pas notre pinson qui nous contredira. D’ailleurs, ils improvisèrent un duo sous l’œil enamouré de JB.

Lolo ne cessait de saucer, le petit doigt relevé, comme dans ces familles que l’on dit grandes. Le vieux quatre astiquait ses cuisses avec ses mandibules. Le Tchou picorait dans le plat de son bec pour en saisir les olives. Pépé demeurait digne, superbe.

Le lancer d’assiettes ne fut qu’une formalité pour Titi. Les oboles cinglaient et trouvaient toujours leur récipiendaire. Du grand art. « Je suis ton gros minet » lui glissa Pioupiou et notre pinson de seriner, rejoint par le Tchou, fête de la musique oblige.

Nous eûmes du cancoillotte, cela va de soi. Et du camembert. Au bout de la table, Titi rayonnait et déposer des baisers sur le chef du Tchou qui roucoulait. La fable du pinson et de la tourterelle.

Pour clore nos ébats, des brugnons. De simples fruits que Titi nous adressa par un nouveau lancer. Et de réciter son Verlaine :
« Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. »

Tous d’être émus. Nous sentions la tendre présence de Coco. Son sourire se glissait dans le trou.

La rue était agitée. La première de l’été. JB sifflotait la barcarolle de Tchaikovsky dédiée à juin. Hamilton l’été de Vivaldi. Et Léo cherchait encore des rimes en ette.

13 juin 2022

Le cuistot de bouffe : Cocorico pour le Doc

 Par Bardibulle


Sur le pré il fait toujours beau. La place est bien réservée pour nos rencontres sur pattes. Une bulle dans le quotidien de nos « à faire ». La gonfle est un don quand tout gonfle. Coco est un don. Il nous a quitté. Un sacré gonfle ! Son rappel se fera dans tous ses lalas de nos tralalas! Ce quelque chose qui nous ressemble et nous assemble pour bien se jouer dans les plaisirs de la vie. Le pré se prête à l’occasion pour ça. Son lala résonne dans chaque castor comme tous seins créateur. Il nourrit comme il nous grandit. Le pré, le trou, les rencontres en périple sont pensés pour continuer à écrire de belles lettres. A ce propos notre Barde en convalescence se prépare à revenir avec un nouveau dos. Notre actuel remanie trop de nos repères. La prophétie d’une nouvelle nouvelle société. Point de bègue sur la question, la mémoire est une histoire évolutive. Chaban à son stade annonce une belle en devenir. La répétition n’a du bon que pour préserver un identique différent ! Elle se doit d’être transformée au gré du temps. Elle se raconte, se transforme, se mue au gré de nos plaisirs à partager. Un nouveau trou pour combler un vide d’une époque. L’ovale ne se maitrise que dans nos mains me dit un gros avare de ses passes. Gwen qui n’est pas gros, sur le sujet annonce huit huit les petits castors. Le neuf en ancien sur ses épaules se repose. La béchigue par son rebond hasardeux laisse toujours une place à un prévisible contrariant. Un gros contrarié devient contrariant ! Certains diront que le rebond se provoque. L’intention et la motivation ramènent le jeu à soi. Le huit huit de Gwen ne laisse pas d’alternatives sur la question ! "Pas de doute Coco. Coco t’as le look." L'amiral a le chic pour mettre des chansons dans la tête! La vista d’une aventure en herbe. Un mélange d’anciens qui se veut jeunes. La relève est bien présente sur le pré. C’est la beauté de ces mardis qui se prêtent encore et en corps à la transmission d’une gonfle qui nous tient. Les humeurs sont ainsi elles bougent. La gonfle du quotidien à notre quotidien de la gonfle. Thomas a pour principe de mettre un vent à la gonfle. Il faut bien plusieurs vignerons pour se prêter à ce jeu. Jean phi et notre Trez préfèrent le jeu à cep mais s’adaptent à nos lignes qui grandissent. Une écharpe pour mini Trez pour un coup de vent paternel. Les kleenex porteront le tarin à bon port. Il fait bon de courir en ce mois de juin. Alex t’es rieur ! Son talon d’Achille n’est pas le talon d’Alex. Il rappelle le tourniquet ravageur d’un Walid, la vitesse en prime. Notre Trez le chasse mais en vin. Même si en mémoire la vitesse de lecture se contrôle. Place au ralenti. Grâce à lui la gonfle se transforme en essai. A l’aile la vie est belle ; Christophe pour sa part annonce aussi sa relève. Il se joue de la gonfle des autres par un jeu de propositions et de soutiens solides. Titi en pinson averti n’est jamais loin de ses coups fourrés. Hamilton est là en maitre du temps. Il sifflera la fin des hostilités sur un score en équilibre pour l’équipe qui gagne. Guitou aurait choisi l’équipe qui gagne. Le beau est si près du bon. La douche et direction le trou c’est le doc qui nous soigne.

Les castors au trou sont au rendez-vous ! L’union se fait bien en plusieurs générations. Les vieux reviennent et des jeunes arrivent. Il y a du solide dans l’assemblée, tous apparemment élevés à l’agur ! La table devenu si grande est petite. JB retrouve son pack. Les liens se resserrent. Pépé siège au bout à son habitude sort son « à table ! » en faisant tourner son béret sur la tête. La technique mérite discussion. Il a d’ailleurs une histoire sur le sujet. Il est 22h00. Doc en bon orthophoniste coupent court à la discussion en sortant son asperge. Rien de tel pour faire taire les bons hâbleurs. Son histoire comme le sabite qui coule à flot, laissera sur la question la part qui revient aux anges. L’asperge est verte et en nombre dans le plat. Du coup, le béret de Pépé a cessé de tourner. La surprise est ainsi. Une mise au vert comme entrée. Le diet n’est jamais loin de l’équipe médicale. Coté asperges Croucrou est solide. C’est bien bon mais l’appel du chaud fera gratter les assiettes. La légende parle d’une charcut’ en ballade, il parait…

Le doc dans son programme préparatif de fin de saison. Il n'y a pas de période pour assumer un bon programme, propose une semoule à la lyonnaise. Ces origines placent des ballades dans plusieurs hémisphères. La fameuse semoule et sa tajine de poulets au citron. C’est plus fort que lui, la carotte a fait place à l’asperge. Freud tire sur sa pipe, libérant un brouillard d’association libérée. « Phallus-t-il y penser ? ». Rien de plus pour pousser une chansonnette pour remplacer le silence de la déguste pour mettre à l’honneur notre traitement culinaire. Notre doc a du psy en lui. Une ballade en 3 fromages. Et pour la mémoire rien de tel que la madeleine de Proust. L’origine de la madeleine annonce du féminin sacré ou du fait maison pour sûr. Les effets sont immédiats le béret de Pépé se remet à tourner ! Des glaces en soutien. La cryothérapie est l’avenir d’une préparation d’élite.

La table se lève et se prête au bar. La nuit est là. Les castors se rassemblent pour s’enfoncer dans la nuit. Les annonces se font dures. Le temps a cette manie de les rendre douces à raconter. Le comptoir devient contoir. Des anciennes et des nouvelles histoires se rencontrent et se parlent en partage. Les souvenirs sont des bases à tous projet, ils se prêtent pour en écrire d’autres ! Place à nos castors pour transmettre ce qu’ils ont reçu… Nous sommes bien tous détenteurs d’un savoir et d’un jeu partagés. Les archi(ve)ball alimentent une mémoire bien vivantes. Ces petits détails d’un quotidien à venir font que le temps nous amènera à garder notre Coco bien avec nous. Proust a gouté sa madeleine, nous avons pour notre part goûté à un sacré Coco !


« Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin, à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes – et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot – s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. »

06 juin 2022

Le cuistot de bouffe : nouveau colle au riz pour notre Jef cuistot!

Par Le Barde et Bardibulle


Ce mardi clôture un mois de Mai qui a poussé jusqu’au bout de son 31. C’est ainsi les mois suivent leur logique sans compter avec les années bissextiles. Il est si bon ce pré de Musard. L’aire du pré est faite de belles rencontres où les lignes s’organisent dans un espace fermé et pourtant de nouveau s’étirent. Point d’horloge sans horloger. Le mouvement se vise dans le perpétuel. Le jeu vaut la chandelle par un fameux contour elliptique. Malgré son synthétique, il se prête à une néglige éphémère du temps qui passe. N’est-il pas un chemin de traverse remarquable pour renouer avec une éternelle jeunesse en soi. Pourtant le poids est là et la défile des saisons piquent les genoux et les articulations. La nature a ses cycles et ses lois pour préserver l’équilibre. Demain se fera Juin. La relève est encore au rendez-vous, les stagiaires en cumul d’Olive, et les anciens dans l’art d’une transmission sans limite. Christophe au sommet de sa constance. Il y a du mousquetaire en lui ! JB lui oscille sur le bord au gré des mouvements en étude. Ils se feront dans un jeu alerte et de passes qui aboutissent au décalage. Mozart est aux anges. Il se branche en mode avatar. Effet miroirs de ses neurones. La lecture se fera dans l’implicite cérébrale. Le sensoriel est dans leurre d’une anticipation perceptive. Pour résumé un mélange d’une mémoire bien acquise et d’un programmé en devenir. Le jeu est inné. Les muscles se mettent dans la tension d’une paralysie trop active. Effet avatar garanti ! L’influx est là et le jeu devant ! Quelle délicate intention de penser à avancer avec des passes en recule. L’intelligence est soumise à l’adaptation d’un collectif uni. L’entre deux se fait dans l’anticipation, ce temps dans lequel le mouvement est pensé, préparé et à la limite de l’enclenché. A la différence du gros qui enclenche avec une poire en alerte, le neuf enclenche dans sa prise d’intervalle. Le trou est à prendre et il se comble. Le plaisir bien aux rendez-vous. Pour preuve 3 générations seront en partage. Part âge, Lacan n’a plus son mot à dire. Freud caresse sa barbe. Du coup, le contrôle est tel qu’il se prêtera à l’art qui prend place. JB couvrira l’aile. C’est vrai qu’on est bien sur le pré ! L’ancien est dans le neuf et le neuf dans l’ancien. Con se le dise.

Point d’avancée pour lutter contre le rouage du temps. A 21H30 les lumières s’éteignent et laissent place à un soleil qui repoussera encore la nuit.

La douche et direction le trou. C’est une affaire qui roule !

Jeff et le doc avaient bien fait les choses. Jeff suppléait le doc en ce dernier mardi de mai et le doc suppléera Jeff lors du premier mardi de juin. Une suite heureuse, saisonnière pour la dernière saison du trou. Quelques mardi encore, à peine, qu’il faut savourer. Il y avait nombre de jeunes pousses. L’hommage de l’avenir à ce qui, bientôt, ne sera plus. Rien ne s’efface, les souvenirs sont les gardiens du temple. Le trou est un temple à sa manière, n’est-ce pas.

Une salade mêlée, mêlée de tomates, poivrons, oignons, de feuilles éponymes. Une entrée en matière légère. La vie est légère au trou. Jeanphi avait enfin regarni la cave. Des bouteilles de Hauchat se dressaient sur la table. Nous retrouvions nos rouges habitudes.

Du riz. Du riz compact. Dense. Du poulet au curry, nappé d’une sauce où il faisait si bon saucer. Les conversations allaient bon train entre deux bouchées. Notre pinson parlait de ses montagnes avec Amélie puisque les deux font la paire à Lescun.

Le lancer fut vif. La main leste de Jeff, inspirée par le tir aux pigeons, ou, si vous préférez, par le ball trap, était cinglante. Une musique endiablée l’accompagnait. Elle s’acheva sous des relents de samba comme la pression s’atténuait.

Le fromage donna lieu à une quête d’identité. Un Coulommiers osa Perdigue qui fit un flop auprès de poulet. « Il faut appeler un chat un chat, dit-il, ce n’est qu’un camembert et c’est déjà beaucoup. » Le débat était clos. Perdigue prit un air benêt.

Une tarte aux pommes en guise de conclusion. Simplement une tarte aux pommes.

Une ample belote se constitua. Jacouille et Hamilton flambèrent comme à l’accoutumée. Le barde était à la traîne avec Poulet. Ils se disputèrent la dernière place, les deux de l’Ain. Et c’est Poulet qui s’effaça.

La dernière nuit de mai. La dernière nuit du chairman. A l’aube, il s’est fait la malle.

Le cuistot de bouffe : Peyo...qui veut du Yu ?

Par Le Barde et Bardibulle

Le temps se prête à la relève. La relève en mêlée est un sublime des contraintes. Les poussées dont l’équilibre des forces ne suffit plus à maintenir un combat devenu trop à plat. La rupture est instantanée, immédiate, spontanée point de place à une psychologie rugbystique. Le moment est dans le brut d’un physique en masse. Le principe d’une tectonique qui plaque ! Néanmoins la rupture crée une avancée. Un topique dynamique propose Piou Piou entre deux divans. Elle se fera au gré pour un côté mais mènera le groupe bien sur un second souffle. Tout est affaire de temps ! Putain que c’est bon ce second souffle. Le nombre lève les masques. Les gros calent sur le premier et s’étonne de cette légèreté qui apparemment sourit uniquement aux cannes légères ! La relève côté castor, se fait dans les mini-pousses. Les mini Prez, mini Trez, mini Doc, mini Bardibulle, mini Lolo accompagnant les suce dits en force. La vitesse les poursuit tandis que le poids de l’expérience préserve la constance d’un art qui reste en passe. Le groupe fait masse et la balle navigue entre intervalles et générations. Nous retrouvons en chacun des postures paternelles. La machine aussi infernale soit-elle, pose son Œdipe dans un n’y comprend rien. La transmission tient-telle donc dans une génétique frénétique. Le sphinx dans son énigme garde son silence et observe. La chimère est pépère et la balle bien allèle ! Le Tarbais en animal mythique de ses montagnes s’évertue avec son voisin de Lourdes à transmettre des offrandes qui tiennent bien d’un miracle. L’immaculée n'est-elle pas dans la conception… euh… la transmission. Les jeunes y voient de la magie d’autres l’émergence d’une croyance. L’impie une simple feinte dont le chromosome des forces. L’ovale est un art qui se porte et qui se transmet. Gloire aux castors en herbe.

Les essais se prêteront aux anciens comme à la jeunesse. Le score compté est en équilibre. Hamilton gardien du temple, contemple et tient les comptes.

 

Qui l’eut cru, le radis noir fit son entrée au trou. Avec un soupçon d’huile d’olive et quelques grains de sel. Peyo innovait. Avec sobriété. Et le Prez sauça de petits bouts de bain dans la dive huile. Sergio, lui, croquait. Quant à Pépé, il laissait échapper un bof de dépit. Hors la soupe, point de salut ; le radis noir n’échappe pas à la règle. N’empêche, quelle belle idée ! Peyo, il est comme ça : il se glisse avec délicatesse dans l’étoffe commune. Il ne faut pas de bruit, mais il est là. Il a fait sienne la devise de la Comédie française : Être ensemble et soi-même. Tout un art. Quel rapport avec le radis noir ? Mais c’est une évidence, il est croquant, a du goût et supporte merveilleusement bien l’huile d’olive.


A quoi bon se compliquer la vie. Un rôti de porc, des frites, de la salade, et le tour est joué. Le Prez sauça encore. Dans le jus de la viande cette fois-ci. Il est comme ça le Prez. Le Poulpe aussi  sauça. Il rendait ses tentacules dans le plat et se convulsait d’aise. Titi lâchait de tendres trilles lors que grondait, au bout de la table, la voix de Pioupiou.

Une belle variété de fromages en hommage à Poulet : Saint-Nectaire, Morbier et brie. Sur son bout de pain, le Prez déposait le précieux aliment puis le portait à sa bouche et déposait un râle de bonheur. Le doc l’admirait. Cette manière d’être le comblait.

Peyo accomplit un parfait lancer d’assiettes. Sa main était vive. Pas un seul échec. La grande classe. Vint un biscuit nappé et fourré au Nugella. Le Tarbais était aux anges. Il n’aime rien tant que l’enfance qui se prolonge.

La belote vit, bien sûr, la victoire de Jacouille et, ce qui est plus rare,  celle du bardibulle. Les deux allaient l’amble. Hamilton était légèrement moins en mains, et Poulet pas du tout. Il y a des soirs comme ça.

La nuit était fraîche. Une nuit de mai. Peyo murmura à l’oreille des étoiles quelques vers de Musset :


 « Éveillons au hasard les échos de ta vie,
Parlons-nous de bonheur, de gloire et de folie,
Et que ce soit un rêve, et le premier venu.
Inventons quelque part des lieux où l'on oublie ».

01 juin 2022

Coco s'est fait la malle... nous pleurons... il veille désormais sur nous...





Mes chers petits,

C’est une bien triste nouvelle que j’ai à vous annoncer. Coco s’est fait la malle. Cette fois-ci, il ne pouvait lutter à armes égales contre la maladie. Il allait vers ses 94 ans. Coco est né le 11 septembre 1928.

Il s’était beaucoup affaibli ces derniers temps, mais il était lucide. Il savait sa fin proche et s’était opposé à tout acharnement sur son corps. Il voulait mourir près des siens, dignement. Coco était un homme digne. De temps à temps, par un mouvement des lèvres, une main faiblement tendue, il recouvrait un peu de vigueur et un sourire irradiait doucement son visage. Nous l’avons vu une dernière fois avec le barde pour l’embrasser, serrer sa main, au nom de nous tous. Nous avons chanté le doigt. Il était heureux et disait je vous aime, s’adressant à chacun d’entre nous.

C’est un coup dur pour notre petite communauté et pour tous ceux qui l’aimaient. Nous pensons à son épouse, à ses enfants, qui ont pris le juste parti de le laisser s’en aller, chez lui, et non dans l’atmosphère froide d’une chambre d’hôpital.

Il était notre chairman, notre trait d’union, le gardien de nos origines. Avec Pépé, notre Pépé.


Bien sûr, nous aurions voulu le garder encore un peu. Son corps en a décidé autrement. Mais, la meilleure façon de préserver sa mémoire, de lui être fidèle, c’est de poursuivre notre aventure, de prolonger ce qui nous lie, de continuer à chanter, à rire, à faire la nique a la morosité, à dépasser nos petits tracas pour goûter pleinement les bons moments qui sont autant de pépites.

Chance d’avoir croisé ce sacré bonhomme, ce grand monsieur débordant de vitalité, de chaleur, d’altérité et de tendresse. C’était un peu notre père à tous. Oui, quel bonhomme, quel merveilleux bonhomme.

Coco s’en est allé aux abords de l’été. Il aimait le soleil, la fête, la vie. Il ne se résignait jamais, préférant avancer vaille que vaille, préférant la lumière à la grisaille. Il nous a entouré de toute ses attentions et de son affection depuis tant d’années. Sa voix qui portait ne résonnera plus parmi nous.

Gardons-le au creux de nous-mêmes. Côté cœur. Ne nous laissons pas aller à la mélancolie. Prenons chaque instant avec intensité. Il veille sur nous. Faisons fructifier les belles traces qu’ils nous lèguent. Un bâtisseur notre Coco, un bâtisseur de la meilleure espèce. Un être rare que nous avons eu le bonheur de croiser, connaître et aimer.

QLCVP,

Votre Prez.


25 mai 2022

Le cuistot de bouffe : la plov par Gwen

Par Le Barde et Bardibulle



Sur le pré comme de loin, nous profitâmes d’un soleil et d’un ovale radieux. Les joies de la gonfle se sont mélangées entre des cannes en herbe et des poumons en suffoquent. Courir est un art est la prise du trou son sublime. Le tapis rouge propice aux jeunes cannes se sont prêtées à de nouveaux boulevards présidentiels. Prez and son of course. Le doc retrouve ses marques, lui aussi se prête à la relève. Impressionnant de constater que l’art de l’esquive s’engramme dans la génétique. Le jeu allèle vient sûrement de là !

Des élucubrations scientifiques pour promouvoir la simple évidence. L’oxymore d’une dure simplicité quand la défense se perce, ne vaut rien face au pléonasme qui se veut d’appuyer deux fois où ça fait mal. Il n’y a pas à redire mais dans le jeu du toucher qui se voudrait à deux mains, rien ne vaut des gambètes en puissance. O vil jeunesse ! N’ai-je donc tant vécu pour t’observer maintenant de loin ! Gare au torticolis par le coup de vent en souffrance. Pour sûr, la technique compense le physique… Il parait ! Piou Piou pour sa gouverne lit le jeu. Pour se faire, rien de tel que de garder ses bernicles. La sagesse se prive d’une lecture de près pour mieux appréhender des prises d’intervalle de loin. Sa feinte est dans le lancer des monocles à droites pour partir à gauche. Sergio le fait sans lunette. Allez savoir pourquoi….

Notre pinson sera resplendissant. Le rouge sur le pré fait maintenant pilier.

Le score sera dans l’équilibre. La douche sera chaude comme de saison.

Gwen assurait. Il y a loin, parfois, du joueur au cuistot. Ce qui s’attendait à du lourd, du frontal en furent pour leur frais. Tout ne fut que mélanges. Le cuistot et le joueur sont bien un seul même être. Il ne faut pas nous rencogner dans nos pauvres certitudes. Nous sommes multiples et un à la fois.

Le gaspacho prend racine. L’Andalousie distille sa culture peu à peu. Encore que le gaspacho ne se restreigne pas aux seules frontières de cette région du sud de l’Espagne. Le Portugal a le sien. Donc, le gaspacho était de rigueur et il fut servi dans de petites coupelles blanches. Hamilton le dégusta avec componction, le petit doigt levé et la lippe accueillante. Il n’en resta pas une goutte.

Puis vint la part ouzbek de Gwen. En amoureux des Lettres persanes, il nous servit un plov. D’aucuns craignaient qu’il fit plouf. Il n’en fut rien. En vérité, et pour être précis, le plov se dit osh en ouzbek. Et peu importe. Plov fait plus slave. Et cela convient mieux à Gwen. Le plov est composé de riz sauté, de légumes, de viandes, d’épices. Une variante de la paella.

Le plov combla la tablée qui était garnie. Pas de plouf. Certains remirent le couvert. Nul doute que Coco eût apprécié ce met. Et peut-être en respira-t-il les effluves depuis la rue proche où il sommeille. Peut-être leva-t-il un doigt ? Allez savoir.

A défaut de rouge et nonobstant le rosé, la vodka était de circonstance. Gwen assume sa slavitude. Et ses relents ukrainiens. Un clin d’œil de circonstance pour nous rappeler que la Russie n’a pas le monopole de l’âme.

Le lancer d’assiettes fut d’une redoutable précision. Pas un bris sur le carrelage. Le geste de Gwen rappelait qu’il fut un passeur chiche mais un passeur quand même.

Vint une salade de fruits alternant la banane, la mangue et autres fraîcheurs. Lasooz vodka l’accompagnait à merveille. Toujours ce goût du mélange, de l’ouvert.

La belote confirma les difficultés du bardibulle et les petites mains du barde. Rien que de très banal. Le Prez, lui, était en verve. Seb itou. Et Hamilton royal.

Il ne nous restait et plus qu’à regagner la nuit. Une nuit de mai douce à souhait. La ville était déserte. N’était du côté de la Victoire. Sur son vélo électrique dense et puissant, le Prez descendit le cours de l’Yser pour regagner la rue Delpit.

17 mai 2022

Les Cuistots de bouffe : Alex et Paulo le couple tartare

Par Le Barde et Bardibulle


Sur le pré il fait beau et dehors il fait jour. Deux constantes qui se suffisent à elles-mêmes. L’art de la gonfle se veut pragmatique même si parfois c’est le pragmatisme qui gonfle. Le castor a ses habitudes. Il se compte pour ce mardi sur les dix doigts des demains. 10 divisé par 2 cela fera 5 de chaque côté. Simple comme le bon jour! Il y avait notre Tarbais, du Peyo, du Titi sur 3 générations au moins.
La constante fait ses va-et-vient pour réconcilier l’esthète d’une perfection à l'évasion d'un ludique. Le nombre d’or somnole. Hamilton sera sur tous les coups en défense comme dans l’attaque. Son soupir « Ah si Lourdes était là, un miracle sans la preuve en image n’est plus un miracle. Prochaine fois je prends mon appareil! ». Touche tâte gardée, tout est affaire de proportion. La contrepèterie est un jeu dont l’âme vise en soi la simple transformation dans l’essai. Tient un essai. Il y en aura plusieurs ce soir pour les amateurs de la balle. Le jeu est alerte mettant les organismes à bout de souffle. Fayou respire à l’aile et en hauteur. L’air semble plus frais au-dessus d1m80. Le jeu du soir se fera dans l’équilibre. Pour rappel la divine proportion taquine l’éphémère sur herbe et se prête dans le beau d’une nature en mouvement. En résumé, des trous, des cad-deb et des courses droites pour filer à l'en-but! Le figé qui se contemple n’est-il pas un pied de nez à la vie qui suit ses saisons. Le terrain nous rappelle que les limites sont là et que courir ça a du bon ! Le temps file en toute relativité quand on tient la gonfle d’une main. Julien en jeune en cane se propose dans cet intervalle. Le Tarbais une cuisse en moins n’en est pas moins aussi taquin. La passe compense le défaut de son accélération. Il fait moins le malin sans son scooter ! Les poumons toussent en fin de saison. A moins que cela soit le nombre. Christophe de son côté joue de la cornemuse. Jacquouille lui se baladera sur le bord du pré. Une partie de sa relève joue sans mêlée.

La douche sera chaude et nous rappelle aux souvenirs que la saison fait transpirer plus que de raisons.

Être deux en un est une philosophie de la vie. Et de la bouffe. La bouffe est un art de vivre et donc une philosophie. En cuisine comme sur le pré. Bref, Alex et Paul s’y collaient. Et, dans le sillage du barde et d’Hamilton, prenaient le parti du couple. Une suite, une dialectique fructueuse. C’était miracle que cet assemblage qui rompait les différences pour que l’un se confonde dans l’autre.

Nous étions une vingtaine. Le beau temps ranime le trou. Le vieux quatre avait fait le voyage. Encore quelques mardis dans notre antre. Profitons-en.


En entrée, un gaspacho. L’été est bel et bien là, malgré le printemps. L’été,
C’est un état d’esprit ; il peut avoir des relents andalous. Ce n’est pas Machado, dormant à Collioure, qui dira le contraire. Nos deux loustics servirent chacun des attablés témoignant d’une délicatesse de bon aloi. Le gaspacho s’était substitué à l’eau dans les carafes en verre. Quelle distinction. Si Pépé préfère les assiettes classiques, il ne fulmina pas contre les petites coupelles qui accueillaient notre breuvage d’un soir.

Vint un tartare. Le tartare est rare au trou. Et ce qui est rare est toujours bienvenu. Peut-être était-ce un hommage à l’Ukraine ? Les tartares ou tatares y séjournaient. Chaque portion sise dans une coupelle fut extraite et déposée dans nos assiettes. Pas de frites mais de la salade. Nous étions dans l’épure, le sobre. Et chacun d’accommoder son bœuf cru à sa sauce : worcestershire, ketchup, etc,.

Le lancer d’assiettes fut parfait. Nos deux petits ont la main sûre. Seul Flo leur fit faux bond. Mais l’obole ne se fracassa pas. Il y a du Prez en Flo. Coco aurait été heureux, notre cher chairman auquel nous pensons.

Un merveilleux dessert au chocolat avec sa glace à la famille achevait le repas. Oui, nos deux petits ont du talent. La semai son sera fructueuse.

La belote se mit en branle. Paul domina les débats avec Hamilton et Dudu. Le barde était toujours aussi peu en mains. Maxime assurait et le Jet rafraîchissait nos palais.

Comme JB regagnait ses pénates, lui revenait en mémoire ces vers de Machado :

« Nuit de mai
bleue et sereine.
Sur le cyprès pointu
brillait la lune pleine. »

09 mai 2022

Le cuistot de bouffe : Quand Yann a plus, Yann a encore !

Par Le Barde et Bardibulle

Le soleil est de retour sur Musard, les lionnes en préparation et les castors sur le bord dans l’attente sont en nombre. Quel plaisir de retrouver toutes ces queues plates en manque d’ovale. Le principe de plaisir est pourtant une simple réalité que l'on s'accorde. L’aire se prête au jeu. Et pour ce premier Mardi de Mai, il n’y aura pas de mais… un dix contre dix c'est un dix sur dix dans l'échelle du plaisir. Principe de réalité...

Le Tarbais était le premier arrivé. Comme chanterait el julio qui se décarcasse, il n’a pas changé. Il a toujours cette feinte inespérée. Il n’a pas changé, il est toujours cette ouverture en décalé qui en dit long sans faire la passe à son partenaire dévoué. Non lui non plus il n'a pas changé.
Toujours la même feinte léger
Toujours le même petit sourire
Qui en dit long sans vraiment le dire
Non lui non plus il n'a pas changé
J'avais envie de le décaler, De le garder de l'appartenir, Mon ballon adoré !
Quel bonheur de retrouver un soupçon de malice à notre centre. Lourdes n’est pas loin quand le Tarbais s’emballe. Du geste au stadoceste, il n’y qu’une feinte de pas ! Maxime aussi il n’a pas changé. Et lui non plus il n’a pas changé. Une saison réalisée aux couleurs de Lacanau et le voilà en mode percutant sur Musard. Il brillera de même dans ses prises de trous éternels et des passes à faire pâlir un harlem globetrotteur. Sa passe ne passe pas à tous les coups. Mais bon l’intention est dans la percée. Le jeu fut alerte et des deux côtés. Jean Phi aussi il n’a pas changé. La victoire appartiendra à l’équipe du Prez pour ne pas changer. Un privilège comme un autre. La victoire est innée ou ne l’est pas !

Sur le bord le poulpe et ToTo sont de la partie. Ils travaillent le cardio à défaut de physique solide. Le cœur y est et se travaille en visio. Ils prennent des notes sur les courses à maintenir. Ce fut une belle soirée pour courir. Les castors sont en nombre.

La douche, direction le trou. C’est Larroume qui est de bouffe !

Yann s’était retiré sur la pointe des pieds. Au bout de la table son couvert était dressé mais il n’était pas là. Yann, c’est un humble, un adepte de l’effacement dans la présence. Il fait son devoir quitte à ce que les fruits de sa tâche puissent se dispenser de lui. Ainsi la table était mise, les plats prêts, de l’entrée au dessert. Tout l’art du bénévolat se résume dans cette attitude. Yann est grand.
Il y avait belle lurette que la table n’avait été aussi garnie. Comme un hommage à l’officiant. Il nous avait concocté une petite salade, toute de fraîcheur, en entrée. De minuscules crevettes, des miettes de pamplemousse, se mêlaient, liés en une sauce délicate. Un must en cet été frémissant.

La paella était exquise. Même Dudu opina de son chef éternel. Il sait l’art de la paella et adouba son semblable, son frère. Le rosé était de rigueur. Pépé non plus n’était pas là. Sans doute pour la rime, pour marquer son être-là malgré l’absence. Yann et Pépé font vraiment l’affaire. Et tous de dépiauter les langoustines et crevettes, les moules, les infimes calamars et tranches de chorizo. Ce parfum d’Espagne avait du bon. Léo rugit sa Carmen. Et Hamilton fredonnait son Albeniz.

Le barde suppléa Yann pour le lancer d’assiettes. Seul Lolo eut la main fébrile. Il est vrai qu’il se refuse à recevoir l’obole de ses deux mains. La prise de risque a ses revers. Puis vint un trio de fromages avec sa touche anglaise. Il y avait du cheddar. Beaucoup s’étonnèrent de ce cet étrange chose recouverte d’une pâte noire. Avant que d’en apprécier la chair. L’anglois sait son fromage, n’en déplaise à Pépé qui n’était pas là. Un morbier et un camembert complétait l’offrande de la perfide Albion.

La belote se dressa. Ils étaient huit. Paul faisait ses gammes. Peu importe qui l’emporta. De toute manière le barde n’en était pas. La lutte fut âpre. Le bardibulle réussit  sa baraque. Et le Prez était sans jeu. Hamilton maîtrisait sa main.

La nuit ne nuit pas à l’inuit se disait Toto comme il regagnait la rue. Pourquoi l’inuit ? Pourquoi pas ! Sans doute les relents de nos prémices canadiennes. Hamilton sifflotait une mélodie de de Falla. Tous d’avoir une pensée pour Yann et de louer ses vertus.

28 avril 2022

Le Cuistot de bouffe : Choukran Bardibulle

Par Le Barde et Bardibulle

Jeff n’est pas le bardibulle mais le bardibulle peut-être Jeff. C’est ainsi qu’il (le bardibulle) se substitua à Jeff. En somme, Jeff n’étant pas là, ne pouvant être là, le bardibulle prit sa place et s’activa en cuisine. Le barde l’accompagna un petit peu. En sorte qu’aucune plume n’était disponible pour retracer les aventures du pré. De toute manière, de pré il n’y eut point, faute de ballon. Et nul ne peut se substituer à la gonfle, lors que le bardibulle peut suppléer Jeff.
Donc le bardibulle s’activait. Comme il est familier du Maroc, il nous concocta un dîner marocain. Et ce fut bon. La chambrée était modique mais respectable. Le doc était de retour. C’était bon de le revoir. Il nous manquait. On l’aime notre doc.

2022 étant une année à soupe, nous eûmes donc droit à une soupe marocaine dite du Ramadan. Épices, pois chiches, œufs, etc. Elle mijota longtemps. Ainsi fut-elle d’une douceur exquise. Le must étant ces feuilles de coriandre dispersées sur l’épais breuvage. Cette petite touche avait des relents de Matisse. Avant d’être une affaire de palais, la cuisine est une affaire de parure, de couleurs. Et quel délice, quelle évidence. Le rosé de Jean-Phi accompagnait cette offrande. JB toussotant ne pouvait parfaire ce tableau de famille.

Un tajine (طاجين) suivit, un merveilleux tajine aux citrons confits. Avec ce qu’il faut de safran, curcuma, cumin, oignons et son tapis de semoule. Nous étions comblés. Pépé appréciait. Amélie espérait d’improbables restes pour ses poules. Le Prez goûtait cet esprit d’ouverture vers un pays ami. Peut-être devrions nous davantage nous frotter aux cuisines du monde ? Le castor est un être mêlé.

Le lancer d’assiettes fut homérique, et relevait plus de l’Iliade que de l’Odyssée. Seul le barbe ne parvint pas à attraper l’obole après avoir tenté en vain de la saisir. Il fut à deux doigts d’y parvenir. Vinrent trois fromages dont un munster qui inspira à certains des commentaires que la moralité réprouve. Rien à redire sur le camembert et le gruyère.

Nous achevâmes le repas par un pastis landais moelleux à souhait. Pas de pâtisseries marocaines. Le mélange vous dis-je, tout le secours du monde est dans le mélange. Faut-il être sot pour croire à une identité vierge de croisements !

A la belote, Jacouille, Hamilton, Julien - le petit nouveau de grande taille -, le Prez tirèrent leur épingle du jeu. Pas le barde. Ni Titi. La vie ordinaire en somme. Un thé à la menthe boucla la soirée.

La nuit était infiniment douce. Le printemps file à l’anglaise. La rue n’était guère agitée. Le bardibule rentra dans ses pénates le devoir accompli. Et de méditer ce proverbe marocain : « Une pierre donnée par un ami est une pomme. »