29 juin 2022

Le cuistot de bouffe : un pinson nommé zinzin

Par Le Barde et Bardibulle


Le pré pour la der de saison sera festival et musical. Le prez et mini prez, le trez et mini trez, Christophe et mini Christophe et j’en passe… Les castors seront en nombre. JB et le vieux 4 viendront prendre les notes. Il est bon d’apprendre et de préparer les troupes pour une rentrée en fanfare au Pays Basque et au Canada pour la saison prochaine.

Le bouclier et la boucle y est ! L’été nous voilà ! La relève en fin de saison prépare la prochaine. Le cycle du temps n’a pas trouvé les freins pour remettre certaines pendules à l’heure. L’apnée sportive fut bien à l’image de notre époque. Une farandole de manie et de dépression. La folie est dans le moderne civilisé à deux trois virus près ! Quel virus t’a piqué pour te retrouver sur le pré ? Certains sont tombés dedans quand ils étaient petits, d’autre à la suite d’un shoot deviendront dépendants, certains resteront dans une consommation modérée flirtant aux délices de l’instant sans penser au toucher à deux mains. 

La grêle alimente une fin de dépression et des sursauts épileptiques, électriques et orageux aménagent aux castors en herbe un répit salvateur. L’hiver n’est plus, l’été sera chaud ! Con se le dise ! Julien, Olive, Alex comblent nos lignes d’une fraicheur et d’une énergie certaine. Leur jeu se prêtera à l’excellence et à l’esprit en relève des castors. Gloire aux jeunes castors. Cependant Guitou aurait choisi le camp du Prez. Allez savoir pourquoi ?... Il ne parie par expérience que dans l’équipe qui gagne. C’est une constante dans la transmission de l’excellence. L’aviation civile garde les secrets de ses pieds d’escale. L’ovalie tient de là, muse qui s’y frotte. La ligne d’essai sera franchie à multiples reprises. Le jeu était dans la passe. Un mélange certain d’un jeu libéré versus Harlem Globe Trotter et d’une technicité à la Tarlousaine. Cet ensemble fera naitre le plus bel essai de l’année. Preuve en vidéo. Toulouse pousse le bon jeu à l’aile et se décarcasse dans l’art de la cuisson de la saucisse du même pays. Point de saucisse dans la beauté. Le gout du bon suffit à prêcher ce qui est beau du bon. Mais bien le délice d’entendre, notre Tarlouze aborder la préparation de sa saucisse qui ne peut s’imaginer sans une bonne braise. Le souffle tient dans l’air du savoir. Et la transmission par le récit a du beau. Le second souffle dans le savoir qui erre. Ce soir, le jeu était vraiment dans l’excellence. Le Tarbais au pied de ses montagnes ne pourra rien contre les marées successives d’un bureau déchainé. « Audaces fortuna juvat con ! » le latin de la Bigorre préserve sa ponctuation !

Le solstice d’été pousse à la chanson et ce soir c’est l’équipe du Prez qui chante ! Une nouvelle fois, gloire au Prez pour l’Ultime essai de cette année. Pour preuve, Piou Piou s’est proposé de repeindre le plafond de la chapelle Sixtine. La beauté ne peut se tenir sur la rencontre de deux doigts aussi divins soient-ils après avoir profité d’un tel instant. Hamilton aurait bien filmé l’action mais c’est un art de photographier et c’est un sublime de jouer. Sur le coup notre artiste sublimait aussi. Le divin dans la rencontre à trouver de nouveaux maitres. Une succession de passes et de soutien éprouvera la résistance d’en face dans ses derniers retranchements. Toujours un Prez en soutien, un Bardibule en réussite, un Cédric à la rescousse, un Hamilton en canne. Le ballon trouvera toujours un receveur. Le Trez en décarcasse. L’art de la passe ne prêtant que seule alternative à la réception qu’une bonne prise d’intervalle. La prise du trou qui fait reculer l’adversité. La défense dans l’Alamo du lâcher rien n’eut en contact que des passeurs sans ballon. La magie est là. Les passes se feront en chistera, à l’aveugle, en suspens, bref la défense a vu double. Piou Piou annonce triple. Qui dit mieux ? Les efforts paient. Toute le travail d’une saison qui se révèle dans l’instant. Le barde en aurait fait une chanson. D’ailleurs il a fait une chanson ! La réussite est là. Le Prez brillera au début de l’action ainsi qu’à la finalité de celle-ci offrant la dernière offrande à Cédric qui marquera le dernier essai de cette saison. La perspective crée un décalage celui d’un jeu au ralenti tellement la maitrise est parfaite et une défense en accéléré qui gardera un train de retard. L’aplati sifflera la fin du match et la fin de saison.

Les étirements pour nos muscles, pour le temps d’être ensemble sur le pré. Il est l'heure. La douche et direction le trou.

Titi, notre pinson, sera donc le dernier, le dernier à faire sa bouffe au trou, dans le respect de nos règles. La semaine prochaine, ce sera l’ultime repas, celui des présidents, pour boucler la boucle.

Ceint d’un tablier bleu paraphé par Mamie Zinzin, il fut parfait de bout en bout. Bien sûr, il y eut du Lou Gascoun en entrée mais aussi des tomates coeur de bœuf, parsemées de burrata, de basilic et nappées d’huile d’olive et de vinaigre balsamique. C’était bon. Un certain mélange des genres, des traditions. Comme la vraie vie.






Puis vint l’excellence. L’excellence, c’est la simplicité, le raffinement. En l’occurrence, des morceaux de poulet revenus dans de l’huile d’olive, nimbés de citron, voisinant avec de tendres et menues pommes de terre, des olives. Un régal. La patte de Titi se mariait merveilleusement à celle de Mamie Zinzin. Quelle offrande ! Le castor est fin ; on l’oublie parfois. Et Titi traduisait ce trait de son caractère. Bien sûr, le vieux quatre entonna ses patatas mais rien n’y faisait, tout n’était que calme et volupté. Bien sûr, Léo cherchait des rimes en ette sous le regard complice de Croucrou et d’Amélie, mais la distinction l’emportait.

Le Tcho était là. Pourquoi ne pas rajouter un u à son o pour l’appeler le Tchou ? Il est chou le Tcho lorsqu’il s’adresse à ses oiseaux. Ce n’est pas notre pinson qui nous contredira. D’ailleurs, ils improvisèrent un duo sous l’œil enamouré de JB.

Lolo ne cessait de saucer, le petit doigt relevé, comme dans ces familles que l’on dit grandes. Le vieux quatre astiquait ses cuisses avec ses mandibules. Le Tchou picorait dans le plat de son bec pour en saisir les olives. Pépé demeurait digne, superbe.

Le lancer d’assiettes ne fut qu’une formalité pour Titi. Les oboles cinglaient et trouvaient toujours leur récipiendaire. Du grand art. « Je suis ton gros minet » lui glissa Pioupiou et notre pinson de seriner, rejoint par le Tchou, fête de la musique oblige.

Nous eûmes du cancoillotte, cela va de soi. Et du camembert. Au bout de la table, Titi rayonnait et déposer des baisers sur le chef du Tchou qui roucoulait. La fable du pinson et de la tourterelle.

Pour clore nos ébats, des brugnons. De simples fruits que Titi nous adressa par un nouveau lancer. Et de réciter son Verlaine :
« Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. »

Tous d’être émus. Nous sentions la tendre présence de Coco. Son sourire se glissait dans le trou.

La rue était agitée. La première de l’été. JB sifflotait la barcarolle de Tchaikovsky dédiée à juin. Hamilton l’été de Vivaldi. Et Léo cherchait encore des rimes en ette.

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