Par le Barde et Bardibulle
Le bonheur est dans le pré. Plus précisément sur le pré. La relève tient de nouvelles règles et son Maxime de la cuisse. Il y a du monde en piste. Du jeune au moins jeune, du lourd au léger, une belle dynamique est en course. Le Tarbais a quitté sa montagne et Cédric sa Chalosse. L’infirmerie se décale du banc de touche pour se prêter à l’aile. Dur de ne pas rester à l’appel du trou. JB prend des notes à son habitude aux lueurs des nouvelles lunes. Le jeu vaut sa chandelle. Le groupe fait masse, solidaire à la limite du retournement du terrain. Le toucher à deux mains resserre les espaces et délient les langues. Heureux de revoir le jeu bien sur la longueur.
Le poulpe est aussi de retour. Il est beau notre mollusque. A vrai dire, le dur pour le poulpe n’a pas fait pas bon méninge. Il ne fallait pas grand-chose pour que notre céphalopote retrouve le chemin du pré. Une ventouse sur l’ovale, le poulpe ainsi ne lâche rien, il faut l’arroser pour que cela tienne, le mouiller fait l’accroche, un stade éclairé, une cure de sirop d’érable, un amour inavoué pour son pinson, un temps sans aléa, le rythme appuyé de crampons dans les vestiaires d’une patinoire Mc Gill. Que nenni sans dada, que voilà notre poulpe sur pattes. Il plantera son essai comme poulpe (pied) de nez à nos mauvais jeteurs de sors. Con se le dise.
Le score fut en équilibre. Bien penché d’un côté, je vous l’accorde.
C’était le tour de Tonton et Toto. Il n’y a guère qu’une petite pincée de n pour les séparer. L’on peut, cependant, donner à Toto son nouveau surnom : el Guano. Il le doit à notre périple au pays des érables. C’était le matin et il venait de quitter le snack où d’autres achevaient leur petit-déjeuner, lorsqu’il reçut sur son chef la fiente d’une mouette de passage.
Tonton était fidèle à lui-même. Il portait un teeshirt marin, rayé de bleu et de blanc. Un souvenir de la Sicile, un zest d’enfance. Il présida. Le trou avec Tonton a une autre gueule.
Ceux du pré étaient une quinzaine. En sorte que la chambrée était de taille. Certes, il manquait Pépé. On fit contre mauvaise fortune bon cœur. Il manquait aussi notre Jacouille, cloué au lit.
Une salade copieuse, de roquettes, de noix, de maïs, de tomates cerises fut servie avec sa sauce. Une salade entre été et automne. Une introduction juste.
Alors se dressa un « Tiens, voilà du boudin » dans la bouche de JB quand le plat éponyme fut déposé sur la table.
Un peu d’histoire. Le boudin noir a été inventé par un cuisinier de la Grèce antique dénommé Aphtonite. Il possède des références dans l’Odyssée. Au Moyen Âge, il était tenu pour un plat canaille. Canaille, c’est fait pour le trou.
Le boudin de Tonton et d’El Guano était mitonné aux petits oignons. Des frites l’accompagnaient. Elles n’étaient pas maison mais elles étaient bonnes. La proximité d’un KFC fit l’affaire.
Titi et el Poulpo étaient aux anges, serrés l’un contre l’autre, sous l’œil suspicieux d’Amélie. Il y avait incontestablement anguille sous roche. Alex et Peter nous rejoignirent comme nous jetions un sort aux derniers boudins.
Du gâteau chocolat en dessert. Tonton et Toto étaient dans le sombre. En hommage, peut-être, à Pierre Soulages. N’était la crème Chantilly. Seb appréciait ce geste d’enfance. Croucrou aussi.
Ils restèrent tard dans la nuit. La première de novembre. Une demi-lune trônait dans le ciel. De temps à autre, une étoile s’y agrippait. Coco taquinait la lune. JB esquissa un sourire sur sa route du retour, se remémorant ce vers de Dante : « La belle étoile qui d’aimer nous convie ».
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