Par Le Barde et Bardibulle
Putain de pluie marmonnait Peyo comme il gagnait Musard sur son âne. Il avait longuement hésité, mais il éprouvait le besoin de prendre l’air. Et puis c’était bon pour son tendre Cadichon. Un cadeau de Gwen au temps du confinement.
En chemin, il croisa Perdigue sur sa Rocinante. Et tous deux d’aller leur train. Son Altesse les doubla sur sa chaise à porteurs. À califourchon sur sa poule géante, Amélie les dépassa tous, l’index levé, tutoyant le ciel. Pioupiou était à pinces. Le pas lent et grave, il arpentait le pavé mouillé. JB volait, muni de ses ailes ; Mozart est un oiseau.
Jeff fut le premier sur le pré. Il avait pris le vieil omnibus en bois qui dessert les boulevards. Il humait l’air printanier. Le doc l’avait rejoint, le chef ceint d’un bandeau parsemé de plumes d’autruches, histoire de souligner qu’il serait difficilement saisissable. Croucrou s’était paré de ses ors zoulous, prêt au combat. Le toucher serait âpre.
Jean-Phi nous attendait. Quelques feuilles de vigne en guise de vêture, le front bandé de lauriers. Le menu fut giboyeux. Comme pour mieux rappeler notre petit côté village gaulois. Jacouille était au comptoir et buvait sagement son hydromel. Le vieux quatre sirotait sa grenadine. Le prof ruminait contre ces virus qui ont raison de la raison et en appelait à Descartes. Il méditait.
A 22:21, Pépé sonna le rappel. Coco nous demanda une minute d’attention et nous délivra un message de salut et de redemption. Le Tcho et Poulet étaient émus aux larmes. Perdigue roucoulait. « Ferme ton bec » lui demanda notre Pinson, « je suis tout ouïe ».
Le pâté était de sanglier. Le barde tenta quelques alexandrins. Les suidés le valent bien. Et de chanter : « C’est sur mon trou perché que ma lyre prend source,/Je déclame ma muse comme d’autres livrent leurs bourses,/Et chacun de mes vers offrent à mes chers castors/De vastes horizons où les mots sont de l’or. »
- « Arrête, arrête » maugréa Pioupiou, je ne pipe mots. Laisse mes bourses tranquilles, elles ont d’autres chats à fouetter. »
-« Tu es SM ? » l’interrogea Seb.
-« J’essaime que dalle » lui répondit-il.
Jean Phi quand il tient la bête, il ne la lâche pas. Le sanglier est son cru poilu. L’animal sera cuit à la broche à l’ancienne. Jeff proposa que l’on attache le Barde à une branche. Une idée fixe comme une autre. Le monument s’y prête du coup l’obélisque se dresse. L’animal mérite bien un monument. Le Prez ne se ballade plus sans son bouclier. Les temps moderne se comptent en bataille. Pire l’ennemi ne porte de maillot et se complait dans l’invisible. Pour le Prez, voir son barde suspendu et bâillonné est impensable. Principe d’artillerie quand l’ennemi est invisible ou trop à distance pour traiter l’affaire rien de tel que son bon barde. Ce serait comme imaginer un Amiral au trou sans son biniou, un Dudu arbitré sans sa perruque, un Vieux 4 sans patate, un Pépé sans béret, un Tautau sans Zinzin , un Coco sans Lala, bref un monde sans castor.
Prof se référant à Darwin dans une pensée évolutive, ne limite pas les forces en présence uniquement pour expliquer que la queue du castor mérite sa plate attitude parce qu’il s’est fait sucer par un canard un soir déconfiné. Un nouveau délire scientifique et voilà la nouvelle société. Une mise sur le Chaban de touche. L’amour a du bon mais le lien sans contact putain quel dit l’aime ! « Autant remettre un ballon ovale rond » suggéra Pépé sans s’étendre. Une régression évolutive, un progrès malgré nous. Freud sur son divan a troqué dans l’attente sa pipe pour une cigarette électronique. A chaque bouffée, il pleure. Dans un monde sans contact, son inconscient perd la tête. Bref Coco crie l’amour et l’animal reprend le trou. Con se le dise.
En braie nu, la nature morte vaut bien un raccourci sur le naturisme habillé, car la fermeture pense à s’ouvrir. Principe du vivant c’est que ça bouge. Notre Prez est là… Avec son vous-vous… le fameux vouvouzela en guise de glaive. Pourtant c’est un lendemain d’un Brennus sans fête, nous avons la gaule de bois. Putain si près et si loin. Deux porteurs désignés sont nommés volontaires. Les stagiaires sont faits pour assurer la relève. Popeye d’un côté et Alex de l’autre. L’équilibre mérite sa tête. Coco à l’œil range son niveau à bulle. Dans le fond, l’important est dans le symbole. A partir de trois ça tient, à deux ça penche. Le poulpe sur le sujet sort ses deux oignons car l’oignon fait la force ! Bouclier en suspend. Piou Piou en marche-pied et voilà notre Prez qui se prête à l’escalade. Le Barde toujours muet, certains ont l’attache facile. Le Prez est beau en haut un peu penché mais beau ! La Cène n’a qu’à bien se tenir. La table fait silence devant tant de solennel. Une fois le chef sur son bouclier, les castors font corps. Un équilibre à tenir le temps qu’ Hamilton prenne la photo. En effet la tête ne dit mot et du coup parle bien. La présence au-delà des mots garde un véritable symbole.
En braie nu, la nature morte vaut bien un raccourci sur le naturisme habillé, car la fermeture pense à s’ouvrir. Principe du vivant c’est que ça bouge. Notre Prez est là… Avec son vous-vous… le fameux vouvouzela en guise de glaive. Pourtant c’est un lendemain d’un Brennus sans fête, nous avons la gaule de bois. Putain si près et si loin. Deux porteurs désignés sont nommés volontaires. Les stagiaires sont faits pour assurer la relève. Popeye d’un côté et Alex de l’autre. L’équilibre mérite sa tête. Coco à l’œil range son niveau à bulle. Dans le fond, l’important est dans le symbole. A partir de trois ça tient, à deux ça penche. Le poulpe sur le sujet sort ses deux oignons car l’oignon fait la force ! Bouclier en suspend. Piou Piou en marche-pied et voilà notre Prez qui se prête à l’escalade. Le Barde toujours muet, certains ont l’attache facile. Le Prez est beau en haut un peu penché mais beau ! La Cène n’a qu’à bien se tenir. La table fait silence devant tant de solennel. Une fois le chef sur son bouclier, les castors font corps. Un équilibre à tenir le temps qu’ Hamilton prenne la photo. En effet la tête ne dit mot et du coup parle bien. La présence au-delà des mots garde un véritable symbole.
Du coup le Barde mangera assis et en bonne compagnie et profitera d’une cuisse à souhait. Certains tenteront de laver l’affront en se mouillant le cul mais bon, l’art de rigole gardera son secret dans le trou.
L’accompagnement se fera en vain. Le cuistot fait du raisin et non des patates.
Jean-Phi lança les assiettes à la manière d’un éphèbe. Avec infiniment de délicatesse. Il dévalait l’escalier puis prenait deux pas d’élans, et en appui appui sur sa jambe droite délivrait ses offrandes.
Le bêlement de Gwen fut minimaliste et solitaire. Amélie ne bêle plus depuis qu’il aime les poules et se tut. Le vieux quatre était grognon. Jean-Phi nous régala de fromages de brebis. Si infime fut-il, l’appel avait été entendu. « Le cancoillotte me manque » soupira Titi. « Moi j’aime La vache qui rit » regretta Seb. Le Poulpe ne put s’empêcher de vanter les mérites de ses Kiwi d’antan.
Et l’on joua aux dominos. Fini le monopole de la belote. Désormais, la diversité fait loi. Et c’est Peyo qui l’emporta malgré l’opposition farouche de Cary Grant. Jacouille chantonnait Domino en ajoutant « C’est le printemps ». « Le monde n’est qu’un jeu de dominos » lança le prof qui poursuivait ses méditations.
Sortant du trou, Coco repoussait les gouttes de pluie de ses mains et adressait de complices sourires à notre Préfet. La constellation des Castors compte une étoile de plus. Pépé s’abritait sous son ombrelle. Jean-Phi battait le bitume. Dans quelques heures, il serait chez lui, se blottirait contre ses barriques en écoutant leur doux murmure. Un bon cru s’écoute avant de s’écouler. In secula seculorum.
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