27 juin 2016

Le cuistot de bouffe : Tout … tout… tout… vous saurez tout sur le kiki

Par Le Barde, Bardibule et Barbatruc


Quel entraînement mes amis.

Le changement de temps c'était mardi comme le changement de saison. La chaleur du soleil se fit pesante, tout comme l'humeur générale. Les humeurs corporelles quant à elles, suintaient en conséquence. La sueur salée des corps luttant contre la chaleur irritait les yeux. Bref, le papier collait aux bonbons ! Pascal, en doc averti, avait pris soin de ne pas maltraiter ses pieds en les laissant nus. Lorsqu'il marchait, la sueur de ses pieds s'évaporait telle une naïade en maillot de bain jaune. Titi, homme informé mais branché sur la chaîne "Groenland TV" était équipé du dernier t-shirt manches longues spécial grand froid et vent polaire !

Dans ces conditions extrêmes, difficile d'exprimer son potentiel. Rapidement, la fatigue fut à son maximum et l'agilité à son minimum. La démotivation puis la désolation envahirent le terrain.

Poulpo, si aérien en temps normal éprouvait les pires difficultés à prendre son envol. A peine si il arrivait à dépasser son copain Bob l'éponge. Perdigues essaya bien ses techniques circassiennes mais échouait tel un jongleur manchot. Régis, d'habitude si félin, se déplaçait tel Bambi sur la glace. Le duo Fred Aster et Ginger Rogers (comprenez Serge et Sébastien) malgré une gestuelle toujours un peu sur-joué, n'arrivaient pas à trouver le bon tempo. Les conseils de certains devinrent surréalistes : "au touché, faut pas se faire toucher..."

Bref, lorsque l'esprit lâche, le corps ne tarde pas à le suivre. Ainsi en milieu de partie le Barde et Marc se claquèrent. Alain et Dudu, à voir leurs hures, en eurent leurs claques et tirèrent leurs révérences comme des adolescents "qui s'en battent les couilles" comme ils disent maintenant… les jeunes.

Une pause s'imposa. Les grands castors fauves allèrent s'abreuver et reprirent la partie. Et les dernières dix minutes furent de meilleures factures comme on dit à Biga… (non j’l’a fait pas).

Preuve que la chaleur et le soleil avait tapé fort, en arrivant au trou, le dj du bar d'en face s'était évanoui sur sa platine poussant du bout de son nez le volume de ces enceintes au max sans que cela n’effarouche le moins du monde les gazelles alanguies à ses côtés !

Quel temps ! Cette fois-ci, le bel été est là. Comme un salut à la fin de saison. Et oui, le premier jour de l'été conclut le pré. Une ponctuation familière, une sorte de point virgule - qui n'est plus si familier que ça, j'en conviens ; raison de plus pour lui redonner un peu de vigueur.

Le cuir chanta. Fête de la musique oblige. Je ne pus être du concert jusqu'à son terme. La faute à de vieux muscles. L'on m'a dit, au comptoir, que les langues se délièrent et que la chaleur y était, sans doute, pour beaucoup. Le pré a des allures de parlement qu'elle que soit la température. Été comme hiver, il rouspète, demande le respect de la loi, vocifère, exagère, maugrée, cligne, clabaude. Qu'il soit synthétique ou pas.

Moi, je regagnais le trou où Kiki était de circonstance. Les capucins bruissaient. La musique est un bruit ; elle est parfois un art. Nous avions fêté la sainte Cécile, mardi dernier. Avec JB à la guitare : une assonance avec Mozart.

Au trou, JB fredonnait encore Rio Bravo. Le Préside itou. Kiki avait disposé ses plateaux d'huîtres comme de bien entendu. L'huître est laiteuse en été. Le citron adoucit les mœurs dit le vieux quatre. Le château Respide était le bienvenu. Un Grave comme on l'aime. Amélie aime le grave et se moque de l'aigu. Il laisse ça aux besogneux de la zizique. Entre deux mollusques, le Préside ne se lassait pas de siffloter Rio Bravo.

Il y avait du rhume dans l'air à défaut de rumba. Les victimes étaient nombreuses. Pépé en tête qui pestait contre les flonflons trop appuyés à son goût du dehors. La porte refermée ne nous épargnait pas des flonflons de la fête." Il faut vivre avec son temps mais savoir fermer la porte" s'exclama le Tcho. La Jacouille opina du chef et chanta un air de la Tosca d'une voix fluette mais juste.

Kiki sans ses huîtres c’est comme un couvent sans ses sœurs. Cela pose question. La mer nature est faite pour écrire de nouvelles histoires. L’ami râle en son absence ! Les huîtres en plateau font montagne tellement la marée est haute. Les huîtres sont bonnes et charnues, point de laitance. Le seul blanc présent est un grave. Le Sabite n’en tiendra pas rigueur, puisque son terroir est tout autre. La confusion est impossible hors mis celle des sens. Le blanc sec des Graves accompagne à merveille les fruits conchylicoles de notre bassin. La technique est individuelle dans l’ouverture. Il y a ceux qui passent par les côtés d’autres sans préliminaires par le derrière. Le tout est d’éviter les coquilles dans la chair. La croustille pour nos palais est risquée. Certains combattent la déguste au couteau, d’autres à la fourchette qui se fait naine pour l’occasion. L’ambiance marine est ainsi, elle se sépare des coquilles pour mieux profiter des douceurs de la vie. Titi s’y connait en huitre, il les mange les fesses mouillées, chaleur et ambiance oblige. La bête garde son élément et s’oppose moins à son destin. Le castor fait dans la communication. Comment faire parler l’huitre qui n’est pas claire. La logique de Pascal à table est de se servir 4 huitres plusieurs fois. Jacquot curieux trouva ce remplissage différent du sien. Le castor traiteur les mange par six avec une tartine de pâté. La mathématique se rapproche de la logique de Pascal qui reste cartésienne. « Quatre plus quatre font huitre ! », un point c’est trou.

La marée descendue nous partîmes sur terre pour savourer un rôti et ses légumes. Le choix est varié, c’est kiki à la régale. Les haricots sont de sortie pour nous mettre au vert. Les patates pour les plus gourmands trouvent place dans l’assiette. La table est remplie, le chef de tablée à son poste. Le gouvernail pointant la ripaille.

Le trou est rempli et les chansons sont cotons à l’intérieur et hors ouate à l’extérieur. Notre hôte mérita la chansonnette. Celle des grands cuistots ! Nous serions dans une arène il aurait reçu les deux oreilles et la queue, au trou c’est différent l’éloge se chante. Kiki est un pelotari il signe le rappel au mur à gauche. Le Prez de même se leva en grand minaret qu’il est lui aussi. Les plaisirs et les nostalgies de Casa méritent une pensée. Les castors sont revenus de leur pèlerinage et les bons contes font parait-il les bons amis. Le Prez a le sens des formules. Jean Phi prit de même la parole pressé par le père Escassut qui tient à ses boules. La partie champêtre sera ensoleillée, les invitations sont faites et quand Jean Phi joue à domicile, Jacquot sort ses boules.

Le lancer d'assiettes fut doux. Pas une fausse note. Kiki connaît la musique. Chaque lancer était pareil à un chuchotement. Le temps d'une salade et le fromage retrouvait son Sabite.

La conversation roula sur les élections à la FFR. "Les cartes sont jouées" dit Serge. Lors que Stéphane, étrangement, trouvait des charmes à Bernie. Il est vrai que ceux de Camou sont un peu frelatés. Moi, je vantais ceux de Simon, Lucien, pas Serge. Puis nous louâmes le petit serin, le protégé d'Amélie. Le vieux quatre ne put s'empêcher de faire l'amalgame entre son nom et l'adjectif homonyme qui caractérise son jeu. Le Tarbais en rajouta sur le nom de vannier et son goût pour filer les mots comme des fibres végétales. Perdigue roucoulait. Il aime le tissu des mots. Et leurs artisans. Le vieux quatre en est un.

Une tarte aux pommes, du café, une belote de comptoir et le trou mettait un terme à sa saison.

En quittant notre nid, le Tcho se remémora Les papillons de nuit, une chanson de 1925 de Charles-Albert Abadie. Et d'y aller de son refrain :


"Les papillons de nuit s'envolent vers la flamme
Comme aux feux de l'amour s'en vont toutes les âmes
Et l'on voit chaque soir sous le ciel de minuit
Se dérouler le même drame
Lorsqu'on entend vibrer le cœur ardent des femmes
Et que l'on voit voler les papillons de nuit."

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