29 septembre 2018

Jacouille a encore sauvé une...burne !


 Par le Barde et le Bardibulle
C’est l’automne. L’automne est une sensation. Peu importe les jours, les dates. Le temps réel est celui des saisons. Notre corps le sait et il se moque bien de l’arbitraire des calendriers. C’est l’automne. Le pré n’y échappe pas. Qu’il soit de Musard ou d’ailleurs.

L’automne, comme en hiver ou printemps, Dudu tourne autour du terrain. Une manière comme une autre de faire la nique au temps. Si Jean-Phi arriva sur le tard, c’est affaire de vendanges. Pour une raison assez obscure, il vint avec son chien, s’épargnant, cependant, de le lâcher sur le pré. Sergio, lui, songeait à ses montagnes et au temps qui passe. Titi allait ses mélopées de pinson. Le chant du pinson se moque des saisons.

La partie fut frétillante. Le maître était là, toujours de noir vêtu. La gonfle virevoltait comme les feuilles mortes au vent. Ce fut vif, indécis. Quelques maladresses parsemèrent le cours d’une joute bon enfant. Point trop de râles. L’équilibre était de rigueur comme dans un tableau de Léonard. Jeff fit des passes sur un pas ; le petit côté l’emportait trop souvent sur le grand. Et le doc taquinait les grands espaces.

Au trou, la Jacouille suppléait Bernachot. Il est un peu nous tous à lui tout seul Jacouille ; c’est notre trait d’union. Il mériterait d’être béatifié. Loué soit-il ! Grâce lui soit rendue ! Élevons notre être jusqu’à lui !

Tout commença par une soupe au potiron avec une touche de crème fraîche et des pincées d’herbes. Une action de grâce, onctueuse à souhait. Servie par le Bardibule et le Barde. 
Il se dégageait des cuisines un parfum qui ne trompait pas. La tripe serait de rigueur. Et quelle tripe.

Pas de Bernachate. Il fallait un lanceur. Le Barde s’y colla. Il y eut peu de casse. Pépé ne broncha point. Vint le fromage. Un camembert à souhait.

Pépé a abandonné son béret. Il soupire la nostalgie. A sa droite la chaise est vide. L’automne ne craint pas l’hiver ni les oreilles en chou fleur. La tête en a compté des poires et ne manque pas de pif pour nourrir l’histoire du trou. Le palimpseste souffre. L’indélébile s’efface et l’éphémère dure. La bible doit se relire. C’est quoi ce bordel. Ils sont devenus trous ! Rien à voir avec la gicle du citron mais l’histoire s’efface à défaut d’adhésion. Pour preuve les fouilles récentes ont mis au grand jour le fossile néanmoins bien conservés du suce dit béret datant de l’ère castéropaléozoïque dans une pierre qui hume bon la banane. Des poils de castor sont en analyse… La traçabilité au carbone 14 ferait chier des saucisses à un herbivore du début du vingt-unième siècle. « la temporalité du trou se mesure en béret recyclé » me souffle Pintxe en insoumis de la cause à essais. Présent et chapeau pointu, ovale en pointe ! La coiffe se dégarnit pour que les assiettes se remplissent. La tradition l’exige. Jacquouille le béret il s’en branle il garde la patate et ses bonnes recettes. Pépé garde le bout et astique le notre de belles histoires. Tcho astique le sien, son oiseau dans ses montagnes adoptives dans l’attente de nouvelles ouvertures. Pépé quitte sa coiffe comme certain laisse le trou à d’autre. Le relais mérite une bonne transmission. C’est le noyau du rugby, pour avancer il faut compter avec ses arrières.

Une belote de comptoir entre jeunes se dressa. Les plus vieux prirent la poudre d’escampette. La lune était belle. Hamilton enfourcha son cycle rouge en fredonnant des airs de Louis Couperin. Bardatruc récitait son Jean Ristat et le Bardibule son Shakespeare. La nuit était fraîche, une nuit de septembre. La Jacouille sifflotait les quatre saisons du défroqué de Venise. On aurait dit un ange.

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