Il tombait des hallebardes sur Musard, où, si vous préférez, il tombait des cordes. Une pluie froide de novembre, pernicieuse, garce, s’abattait sur le pré.
Face aux Castors : Les Graves âgés, un club de La Brède, la commune où vécut Montesquieu, l’auteur de L’esprit des lois, lois dont la responsabilité, en ce dernier mercredi de novembre, pluvieux et frisquet, revenait à Dudu et au barde, répartis chacun sur une longueur de terrain. Ils avaient tous deux en tête la fameuse phrase du Baron de Secondat : « Les lois inutiles affaiblissent les nécessaires. » ; ainsi exercèrent-ils leur libre arbitre.
Devant un parterre de supporters clairsemé, avec Louis, le bras en écharpe, la rencontre, cela va de soi, fut hachée par moult en-avants. En sorte que le sifflet de Dudu ou celui du barde ne cessèrent de retentir comme autant de trilles.
L’en-avant est un appel au gros. Le jeu se prêtait à un jeu auprès. A ne pas confondre avec le jeu au pré qui, lui, vise bien la passe à l’aile. L’auprès sans jeter l’opprobre est en effet un jeu cellulaire qui avance pas à pas. La passe omniprésente se prête à son auprès. La longueur du lancer est inversement proportionnelle à la largeur du lanceur. Un régressif progressif en somme ! L’adverbe compte au gros ce que le verbe est à l’annonce pour les gazelles. La base vise son édifice. Pourtant c’est bien à l’aile que nous trouvâmes côte Archi la faille qui ira à l’aplati. L'exception confirme la règle. Mais l’averse sera reine et la délivrance qu’aux possesseurs du ballon. Règle de base fondamentale, « si tu veux marquer il faut d’abord que tu aies le ballon. » Dudu l’aurait répété s’il n’avait pas eu son sifflet. Christophe le rappela à sa manière dans la trêve arrosée. « Les gars si vous voulez avancer il va falloir fixer ! » Le rugby a le don de pousser à la controverse même si sur le coup se sera plus à la contre-averse. Notre charnière humide se fixait dans l’ouverture. Une traduction comme une autre. Maxence eu aussi du nez sur la question, « Les gaaas il foooo ficcccsé », pas facile de se faire entendre la cloison nasale en moins. A défaut de fixer, les castors plaquaient! Patrice et le Tarbais ouvraient sans compter. Les Graves âgés tenaient les bons conseils d’en face en action. Et ils avançaient tout en fixant. Le score final leur donnera raison deux essais à un à la dernière action, de la dernière seconde, de la dernière séquence, du dernier temps de chien de jeu. Au pied du poteau avec que des gros. Le jeu des gros n’est pas si loin du jeu à l’ancienne, con se le dise ! « Depuiiii, le dééébuuu, je vouuuus le diii ». C’est fou comme la déviation nasale après la qu’on sonne fait voyelles.
Au trou, comme de bien entendu, Jacouille avait fait le nécessaire, un trou réaménagé : deux planches, sises sur quatre tonneaux (soit l’équivalent de deux tables) pour répartir verres, tapis de belotes.
Fayouze accueillit nos hôtes comme il se doigt. Un discours présidentiel pour préparer le match retour. Le Barde soufflait mots. Bardibulle lui séchait. Rien de tel que la réception pour remettre les gros en selles, et les gazelles en gros. Jacquouille parie sur le cochon. Il sait que les points de fixation à table sont efficaces pour ne pas dire qu’ils font bouches ! Un taboulé riche en parfums d’orient fera chemin et suivra le boudin. Le grrrgrrr des assiettes donnera de l’aile à ce jeu de gros. Du poulet et une piperade délicieuse fera plat principal. La recette tient son secret dans ses parfums de fumés. Peter ronfle, il ne dort pas beaucoup en ce moment. Le lancer d’assiette présidentiel pour amorcer la voie lactée. Peter nous a enfin rejoint. Il retrouve le plaisir de l’attrape. Gloire à Fayouze en lanceur d’exception. La casse est minime est appartient aux receveurs. Des desserts à souhaits. Tient une crème anglaise. Notre Jacquouille pense à tout !
Dans la nuit pluvieuse et fraîche, les belligérants regagnèrent leurs pénates, rêvant d’un ciel plus clément. La gonfle se prête à tous les temps certes, mais le beau jeu prospère au soleil.
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