Par Le Barde et Bardibulle
Le temps est capricieux. La pluie se confond avec le froid qui devrait être de saison. Putain, que le temps est capricieux. La nature est dans le réchauffement pour un juste retour des causes. La décision du courir est mise à rude épreuve, l’humeur sera humide ou sera froide. L’hiver arrive. L’arrivée au pré prête souvent à une éclaircie, une couronne nuageuse redonne au stade toutes ses étoiles.
Le tarbais a choisi son camp, les jeunes, et les gazelles. Le ballon dans l’éclairci doit vivre. En face, les gros attirent les gros, loi fondamentale d’une physique où le ballon à défaut de crier famine crie misère. Des deux côtés ça essaie de jouer. D’un côté ça joue les essais, de l’autre ça essaie de jouer. Louis sur le bord prend des notes.
Les stagiaires sont de la partie. La Chalosse se prononcera de nouveau cabosse. « Faut bien que jeunesse se fasse » profère l’ancien castor. Dudu côté vertèbres, il assure pour ne pas dire qu’il irradie. Le jeu étirera les longueurs et éprouvera les largeurs. La victoire sera pour l’équipe à Seb. Parce que Seb, c’est bien. Et Titi brillera. L’art du pinson est dans la passe en son solide. Du pareil au m’aime. La défense est une offense à l’attaque. Un genou à la fois, s’il vous plait. Le pinson aussi brillant ne peut être partout. Titi est revenu surtout en attaque ! Il retrouva le sens inné des percées dont il a le secret, la course est belle, perforante et athlétique. Christophe a le sourire, celui d’un fameux devoir accompli, il recompte à la fin du jeu ses dix doigts, allez savoir pourquoi... Le temps d’une douche pour effacer la pagaille et nous voilà tous ensemble prenant la direction du trou. Quoi ? La douche est froide. On est pro, ou on ne l’est pas.
Au trou, C’est Jean Phi qui s’y colle.
Voilà plus de quinze ans que Jean-Phi nous abreuve de
ses crus. S’il avait été président, il aurait conclu chacun de ses
messages par Que le cru vous pèle. Las, il est viticulteur et point
architecte. Encore qu’à sa façon, un maître de l’assemblage a quelque
chose d’un architecte.
Avant que ceux du pré n’arrivent, Jacouille officiait
et distribuait ses prébendes. Les prémices de Jacouille sont de tendres
incipit, une invitation à la bonne chère.
Notre vigneron troque son raisin pour du bon pain. Il y a de la providence dans la cène. La tablée est en nombre. Le pré a fait son œuvre, point de hors d’œuvre quand l’art de la distille est à la commande. N’est-il pas le subterfuge dit vin de rendre liquide le solide et solide le liquide ? Le Barde sur le sujet sonne retraite. Hier ne peut rien contre demain, la sagesse mérite son présent.
Tout débuta par une soupe. Hiver oblige. Une soupe
mêlant navets, pommes de terres, poireaux et quelques herbes. Du pâté de
sanglier l’accompagnait tout naturellement. Et Christophe qui a un
petit air d’Obélix appréciait. Des magnums de Hauchat et Saint-Georges
agrémentaient nos palais. D’aucuns préféraient l’un à l’autre. Même si
le Saint-Georges a je ne sais quoi de plus délicat, féminin. Tout est
affaire de goût et de dissemblances.
Bref, la soupe fera un clin d’œil à la métamorphose. Du Reindent au chabrot il n’y a qu’une bonne soupe qui ne tienne. Comment dire, dehors il pleut et pour certains la douche fut froide, mais quelle chaleur pour l’entrée. A table ! ne peut rien face A la Soupe ! Dans une grande marmite en alliage gris, il y avait une soupe, une soupe de légumes. A chaque cuillère le corps se réchauffe. La chaleur est dans le subtil du nostalgique qu’elle procure. Enfant la soupe fait grimace, l’émotion est un ciment, adulte l’entrée fait sortie dans l’enfoui. Quelle chaleur mes castors. Le sublime réside dans le complexe des saveurs et dans la simplicité du recevoir. L’art du vigneron fait son œuvre dans la distille, il use des filtres pour succomber à toutes ces flagrances délices. Point d’âtre au fond du trou, mais bien une bonne soupe.
La nature fait campagne. Le passé son présent. Les sens font famille. La part des anges des mots qui touchent.
Notre Hôte prit la parole. Le ding ding sonne le rappel. Quand c’est bon, la parole se libère. Principe du brouhaha. L’assemblée est sous emprise. Ding Ding, Jean phi réclame une attention. La chaleur du moment et l’espace se prête à une note de pleine conscience celle d’une amitié partagée sans faille mais bien avec Faye. Il y a des mets et des mots qui touchent. L’empreinte fait corps et donne âme au trou. Jean Phi ne le sait que trop, c’est notre fontaine de jouvence.
Lacan sur le sujet soupire la transition du sang lié au sanglier. Cela dépasse la phonétique contemplative et subsume l’affectif du nourricier. Du vin et du sanglier. Quel castor ! Bardibulle pleure, sa mutation fait Bardibullix, Piou aussi sa cuillère en bois ne sera pas sienne. Piou en gaulois donne Pix, un véritable sincère d’os papale. Point de Pix VII à table mais du Sabite ! L’accompagnant sera gratin ou ne sera pas. Le succulent fait chair. Christophe en tour de taille semble être tombé dedans étant petit, nous retrouvons Obélix. Dudu en bon béarnais se retranchera dans son camp de Duduodénum. Quel repas mes amis.
Fayou se mettra debout sur la table, son bouclier et ses porteurs sont sur le chemin, la tablée est devenue grande. Ils arriveront comme la cavalerie en retard. Notre Abraracourcix clamera haut et fort ses valeurs démocratiques en utilisant pour la première fois l’article 69.3. Parfois pour faire passer des lois, la discussion n’a pas de place. Question d’évidence bienfaitrice. Bref, point de délibération, il confère à notre Sabite, la fameuse cuillère de bois. L’assemblée leurrée par le choix clame haut et fort leur adhésion. Principe de l’article du 69.3, il faut que tout le monde soit d’accord surtout le chef. Con se le dise.
Le lancer d’assiettes fut leste. Jean-Phi à la main
ferme et précise. Trois fromages vinrent avec une salade dont tout un
chacun apprécia l’assaisonnement. Jean-Phi ne consentit pas à
transmettre sa recette. Il faut savoir garder ses petits secrets. Nous
apprîmes tout au plus qu’il comportait un peu de viandox.
Le fromage en plaisirs lactés. Le dessert une descente aux flambeaux. Heureusement qu’il y a super U ! Notre Tarbais trouva une alternative non des moindres pour redonner une flamme tant chérie jusque-là. Whisky or not Whisky. La glace sera flambée ou la cuillère de bois ne sera plus sienne. Abraracourcix a le bras long mais sur le coup son 69.3 ne pourra rien. La démocratie est un principe fondamental au fond du trou.
Notre Jacquouille du haut de leur vigie se prête en latin.
JACQUOUILLONIX : « AN NESCIS, AMICUS MEUS QUANTILLA PRUDENTIA MUNDUS REGATUR »
Et notre Roro, en écho AMIRALONIX: « AMARE ET SAPERE VIX EO CONCEDITUR »
Ils sont fous ces castors…
Au comptoir, nous papotâmes un long moment. La joie était de rigueur. Avec un zest de folie. Et les yeux d’Emilie.
Une nuit d’automne, trop douce pour la saison, une pluie légère accueillait chacun d'entre nous sitôt la porte franchie. Des giboulées d’Automne. Les dieux semblent bien être tombés sur la tête.
Tient des mots gravés dans le marbre. C’est drôle un mot sans voyelle… QLCVP
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