17 septembre 2014

Le cuistot de la semaine a son nom de scène

Par Donatien


Je suis sur les canaux, dans les pas de Stevenson. Impossible de faire la bouffe. Mais rien ne m'empêchait de faire le blog. D'autant que j'avais confié au barde le soin de me suppléer. Il m'avait évoqué ses desseins culinaires afin que je les approuve. Sachant les bontés du ciel, j'ai abondé dans son sens. Ne manquait que le pré. Ni lui ni moi pour relater la trame du tuesday's touch. Moi, je taquine les eaux, je tutoie le clapotis, je caresse les ripisylves. Lui en cuisine. Oui, impossible de déclamer le pré.

Donc le barde m'enquit de sa volonté de se la jouer estival. Tomates, feta, poivrons rouges, jaunes et verts, le tout recouvert de touffes de roquette. Rien à dire, l'évidence. Avec une vinaigrette matinée d'huile d'olive. Les canaux du Nord sont si peu méditerranéens ! Que ma présence se fasse sous des auspices septentrionales m'allait bien. Je rêve souvent de Grèce et de Toscane. De Dante, de Cavafis. 

Le poulet au coriandre, avec un soupçon de curry, revenu dans son lit d'oignons : RAS. Idem pour le riz basmati. Là, on effleure l'Asie, Penjab et compagnie Je déteste les frontières, le local quand il se refuse à être universel. La proposition du barde allait de soi. L'été sied à de tels mets, l'été indien qui valait bien et ce riz et ses épices. J'espère que vous en avez profité, que vos corps las des sueurs du toucher trouvèrent dans la légèreté de tels mets un réconfort bienvenu Sans doute aurais-je opéré de même. Allez savoir. 

Mon petit doigt me dit que le lancer d'assiettes fut nickel. À l'exception de celle destinée à Dominique. Qu'il nous pardonne. Il faut vivre avec nos faiblesses. C'est ce que dit Emmanuel 
Carrère en bon lecteur du sermon sur la montagne, la lecture préférée de notre Jacouille. 

Un bon vieux camembert, rien de tel pour rappeler la rusticité joyeuse de ce monde et la grâce de son côté frenchy. Avec du Saby en prime. Quant aux sorbets citron, mangue et framboise, je ne doute pas qu'ils vous aient contenté. Je devine le Tcho ayant une pensée pour moi et déclarer : Tu me mangues. Tu me mangues aussi beaucoup mon Tcho. Mais nos retrouvailles sont proches. 

Mon petit doigt me dit encore que le Tcho, Pépé, Loulou, Alain et le barde étirèrent un peu la nuit avec des histoires d'eaux. Pépé a connu bien des amiraux. Et le Tcho initié tant de marins aux vicissitudes du fluvial. 

Peut-être y-avait-il un peu de pluie lorsque vous avez rejoint la nuit Moi, je regardais les étoiles. Et tout particulièrement la constellation du castor en fredonnant des vers de Li He. Ses lunes sont merveilleuses. Comme sont merveilleuses les eaux étroites de Julien Gracq qui aimait le rugby, découvert à Nantes, à travers des palissades médiocrement élevées. 

Allez mes castors, que la vie vous soit douce. Abrazos. Donatien

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