Quel joli premier match.
La plupart des Castors arrivèrent le visage plein de soleil de vacances estivales bien méritées. L'un d'entre eux, coach Ben avait particulièrement profité ou abusé de cet astre à moins que ce ne soit son cousin syrien fraîchement débarqué sur les rives du... lac de Biscarosse. L’imagination n’a pas de frontière et se fout de tout horizon défendu. Mais l’homme en désespoir de pelouse ne vise qu’un triangle de paix pour échouer sur la plage susdite. Certains dérivent et survivent aux Océans tandis que d’autres flirtent avec les trous d’eau. Hommage aux désespoirs. L’homme même sans papier mérite un tirage. Le contexte est ambigu, l’homme éclairé est tout sombre pour cette époque. Signe de légèreté ou de repos de l’âme. Un paradoxe digne de toute poussée d’Archimède. Quand Tout corps plonge dans la baignoire le téléphone sonne le rappel des troupes. Toucans nous voilà !
Dans les vestiaires, Pioupiou revenant de sa colo macrobiotique "Quinoa et thé amincissant" ne put s'empêcher de brancher son enceinte portative connectée à son téléphone non moins portable via le protocole baptisé dent bleue par ses créateurs danois en l'honneur du roi Harald surnommé Blatand (Bluetooth) unificateur du royaume éponyme et friand de baies colorant ses dents... en bleu ! Quelle créativité ces informaticiens... Le castor est devenu mélomane. Il chante et il danse le bougre. Ses couleurs sont dans le vivant, il profite des belles choses. Pour la peine il s’en donne à cœur joie. L’harmonie est dans le mouvement. Il garde l’esprit gros. Et se positionne en second pour les lignes ingrates. Il régresse pour certains et progresse pour d’autres.
Aux premières notes rythmées, une légère appréhension se lut alors sur les visages. Allait-on se taper la compil' de la callipyge Beyoncé ? Et bien non, ce fut un bon vieux Rolling Stone : « Sympathy for the devil ». « Pleased to meet you », plaisir de rencontrer donc les quelques joueurs venus suppléer les "joueurs" dont l'éducation ou l'ego ne leur permet ni de répondre aux invitations ni de justifier de leurs désistements de dernières minutes. Et bim ! Nous partîmes trois milles sur le doodle et nous nous vîmes 17 en arrivant au port. Le Cid dans la renverse.
Agacement vite effacé par la participation d'un Kiki aquatique et d'un Dudu aérien, sans oublier la présence de Pépé descendu exprès de ses fraîches Pyrénées. Jacquouille, Didier s'étaient également déplacés pour nous encourager face aux très nombreux supporteurs Toucans (80 personnes) à l'image de leur belle équipe. Composée de joueurs à l'âge honorable et de jeunes jouant totalement dans l'esprit puisqu'ayant percé notre premier rideau défensif, le deuxième étant optionnel, ils trottaient une dizaine de mètres pour se laisser reprendre. Ces jeunes Toucans ont indéniablement de la classe.
L'ambiance bon enfant d'un toucher de 2*5 minutes laissa place à un match à plaquer de deux fois vingt minutes. Point d'annonces de nouvelles règles pour cette saison 2017-18 et vain de rappeler celles généralement appliquées chez les "vieux" rugbymans puisque Gwen jouerait de toute façon les rucks à l’ancienne ! Les rucks à l’ancienne même modernes restent une phase complexe du rugby où le ballon fait tourner la tête en touchant le sol. L’histoire des épaules plus basses que les chevilles pour démâter les azimuts rien de tel. Gwen plaques aux épaules mêmes quand elles sont au niveau des chevilles. Alors la règle du ruck reste pour le castor casqué inconcevable. Et comment imaginer qu’un joueur au sol puisse lâcher la balle. Le rugbyman immatriculé A40 même debout ne le lâche pas. Son jeu avec ou sans ruck déménage à chaque fois. Le ruck n’est pas pour lui une règle complexe mais une énigme du rugby moderne. Pourquoi l’arbitre s’évertue à dire ruck alors qu’il a un sifflet. Le castor est animal et réagit qu’à certaines ondes sonores dont le ruck ne fait pas partie. L’homme même debout ne lâche rien. Sa constante est dans le non-ruck. Certains évoquèrent la difficulté de se défaire de ses vieilles habitudes lorsque l'on a été champion du monde corpo dans la branche épicerie fine et parpaings… mais en vain. J’entends encore les cris de nos arbitres réveillés par leur cauchemar hurlant « ruck » en désespoir. C’est à cela que l’on reconnait l’arbitre qui a croisé son chemin ! Gwen en ruck narre le bloc et sublime l’étayage en parfait viking de la décalque. Casque en pointe oblige !
Tous les castors furent au niveau. Les avants firent preuve d'une belle maîtrise dans les mauls et la touche. Probablement aidés par le retour, après 4 ans d'absence, de Yann. Comme quoi un train même en retard, finit toujours par arriver. Le renfort de deux anciennes recrues léognannaises. Des gros gros et des trois quarts agiles. La mayonnaise a rapidement pris. La dédicace reste pour la défense au ras avec Alban en déménageur breton. Car il en fallait pour s’opposer aux assauts des Toucans. Quand l’oiseau vole, Alban décolle. Il a vite amorcé le désamorçage d’Ariane. Et Ariane sans son fil c’est comme un minotaure sans corne. Le mythe est logis dans son effondrement.
Les arrières surent bonifier les bons ballons en n'hésitant pas à jouer à l'aile. Peu de ballons tombèrent. La défense toucannaise ne laissait rien au hasard. Nos ailiers étaient souvent sujets à percute même avec le décalage. Le jeu fut juste et rugueux du bonheur pour les amateurs. Pour les phases de ruck nous restons à l’étude et nous travaillons sur les vidéos. Titi en ouverture la charnière fut parfaite pour un jeu fluide qui relie le maigre au gros et inversement.
Malgré une chaleur à faire suer 120 Guyanais, ce match fut agréable, équilibré et ponctué de très belles envolées.
Les castors prirent donc logiquement l'avantage face à des Toucans ne baissant pas les bras. Score à la fin de la première mi-temps : 3 à 1. La deuxième mi-temps fut plus serrée, les jeunes Toucans étant rentrés. Cependant, que dire de cette relance des Castors depuis leur 22 pour terminer au milieu des poteaux. Vitesse et habilité ou simplement l’Archiball Flair, ce fut sans conteste une action magnifique.
Le match se termina sur une victoire méritée face à des adversaires méritants.
Une haie d'honneur pour nos invités, une bière fraîche pour hydrater nos muqueuses asséchées, cette rencontre était indéniablement une réussite. Merci à Alain. La douche, sonorisée par DJ Piu, tenta de rincer nos corps fourbus.
Il ne restait plus qu'à se rendre à la Guinguette. Pépé fut Prez pour l’occasion et suppléa Coco notre chaiman. Nous n’avons pu retranscrire l’intégralité de son discours d’accueil. Il a fallu changer trois fois le fût de bière pour arriver à son terme… Pour vous dire. L’homme est parti en Guyane en 2001 et il s’en est passé des choses jusqu’à aujourd’hui. Même tassé tout ça reste dense ! C’est un béret qui en mémoire stocke en gigabit. Du coup le béret parle et relate des anecdotes si nombreuses. Le ballon de la rencontre en offrande, le cuir est tanné comme le bougre qui le transmet.
Tous les ingrédients étaient bien réunis sous les tam tam des Dom-Tom pour que la nuit transforme le jour. Merci aux Toucans pour cette belle rencontre et cette soirée équatoriale. Il en est ainsi quand les hommes sont grands rêveurs et ambitionnent simplement d’embrasser les étoiles.
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