Texte et photos : Philippe de Toulouse
Ce dimanche 29 juillet quelques valeureux castors, les mêmes d'ailleurs que l'an passé, se retrouvaient en invités V.I.P sur le sable d'Anglet pour affronter les meilleures équipes de Beach Rugby du moment. Nous étions trois pelés et deux tondus soit cinq (vous comptez bien) pour une équipe normalement constituée de 8 joueurs au minimum. Il est vrai qu'en ces périodes de vacances, le castor connu pour sa grande fertilité et sa fidélité, se doit d'être avec sa famille. Il est vrai aussi, que le petit basque ne sera pas cité pour ses talents en communication. Mais quand même, cinq, plutôt quatre et demi… Enfin, on y était.
Kiki testant pour l'occasion, l'efficacité de sa nouvelle coiffure, Lafourche en sympathique et toujours souriant voisin, le petit basque en maître de cérémonie, notre "Tour-opérateur" avec un très gros mental venu conjurer la malédiction des sables mouvants, et le Toulousain très déçu de ne pouvoir garer sa moto sur le podium, se retrouvent à 16 heures sur la plage des sables d'or à Anglet. Grosse équipe.
Heureusement, le staff technique, Toto Galtier et Gwenzini Jet, recruteurs spécialisés en milieu basque ont travaillé la veille jusqu'à 8h 30 du matin. Nos deux dirigeants, passant même une partie de la nuit avec de jeunes étudiantes en droit afin de bien se renseigner sur la légalité des recrutements effectués. Comme l'an passé, des renforts frais, comme des anchois profitant de leur nouvelle liberté dans les eaux françaises, venaient gonfler nos troupes. Polish, L'oranger, Guiche, Chauba et Moldo seront leurs noms de code afin de ne pas porter atteinte à leurs vies privées. Si vous avez lu l'article de SUD-OUEST relatant l'événement vous aurez la chance de voir en situation le fameux Moldo face à un adversaire de taille...
17 h 30 la pression monte on appelle les équipes, et on annonce les poules.
Poule A : Kauri sélection néo-zed (glups), Blue seven équipe de France de rugby à sept (rien que ça !), Les Mirages équipe de l'armée de l'air, et enfin Archiball Bordeaux and co. C'est pas gagné. Gwenzini en coach flegmatique et zen, prépare les hommes : - Un gros mental les gars, tout va se jouer sur le mental (et le sable, gars tu l'oublie, le sable ?).
Premier match, sur le terrain central devant les caméras de Canal+, le podium, les touffettes en bikini et les commentateurs à deux balles : Archiball Bordeaux/Kauri. Pour se chauffer tranquille. Le Guy Lux Daunat rappelle au public l'excellente performance des Archiball Bordeaux qui avaient fini quatrième l'an passé et nous souhaite autant de réussite. Notre Gwenzini en pleine verve, annonce la stratégie : Jouer sur la mobilité et l'effet de surprise en relançant très vite le jeu, après les touchers. Dans l'absolu ça fonctionne, mais pour être touchés il faut avoir le ballon, et au jeu du " j'ai la balle et j'emballe" les Kauri se montrèrent beaucoup plus efficaces. Et un, et deux, et trois / Zéro. En cinq minutes. Toto en cherche encore sa passe vrillée sautée redoublée et on a retrouvé le Toulousain caché sous les affaires arguant qu'il fallait bien quelqu'un pour garder les objets précieux.
Second match, Blue Seven/Archiball. Coach Gwenzini, qui a pris le temps d'observer le jeu pendant le premier match, décide d'une nouvelle stratégie basée essentiellement sur l'interception. Solidaires les troupes se resserrent la défense tient un peu mieux, mais diable que ces Blue Seven sont habiles. Une rapide attaque adverse traverse le terrain et notre coach, au poste d'ailier, décide d'illustrer par l'exemple sa nouvelle combine. Il se poste par anticipation entre les deux derniers adversaires, se dissimule en embuscade, s'enterrant légèrement dans le sable prêt à jaillir dés que la dernière transmission se fera. Sans doute un peu trop enterré dans son souci de camouflage, il manque son interception de quelques centimètres (200 ou 250 à peine) et son ailier opposé file, champ dégagé, en terre promise. Un/zéro. Le jeu repart à cent à l'heure et nous arrivons à contenir des assauts répétés. Mais bon ! On n'est pas non plus l'équipe de France de Rugby à quatre et demi et nous encaissons un second essai. Deux/Zéro. Un petit cafouillage sur l'aile gauche, Chauba accélère, ajuste une passe opportune dans les bras du Toulousain, qui profite de l'occasion pour inscrire un essai espérant ainsi racheter sa modeste participation dans le premier match.
Deux à Un. Devant l'équipe de France de Rugby à sept !!! Quand même !
Troisième match.
Mirages/Archiball Bordeaux et toujours sur le terrain d'honneur et sous les commentaires de Guy Lux Daunat, qui commence à se demander comment on a fait l'an passé pour être 4eme. Avant le coup d'envoi, nos fringants aviateurs offrent le cadeau de l'amitié : Ballon, polos XXL, stylos, porte-clés estampillés Armée de l'air. En échange nous leur offrons le légendaire et magnifique sourire Archiball. On n'a pas oser leur faire un doigt. Le match débute. Face à nous; des gazelles. Certes il est rare de trouver un pilote de chasse de soixante ans et de 120 kg mais les nôtres sont particulièrement jeunes, légers et bondissants dans ce Basque à sable. Heureusement moins adroits que nos précédents adversaires, nous les contenons et le match se termine sur un petit essai à zéro. A notre désavantage hélas.
Comme l'an dernier nous finissons quatrième, mais de la Poule A. Cela dit, si l'on tient compte du classement final: 1er Kauri - 2ème Blue Seven, on peut presque dire qu'on est quatrième au général. Eazy Gwen propose d'essayer avec des raquettes l'an prochain. Deux aux pieds pour le désensablage et deux au bout des bras pour pouvoir intercepter plus haut. C'est à étudier.
Dans une ambiance musicale et festive la soirée se prolongera en salon V.I.P, avec toute l'élite du Rugby et une intéressante dégustation gratuite de petits vins. Toto se découvrant une soudaine passion pour un petit Côtes du Roussillon Village répondant au doux nom de "Cèdre de Pépone" se consolant sans doute ainsi de l'absence de son blogger libanais, retenu lui aussi par ses obligations familiales.
31 juillet 2007
18 juillet 2007
Lacanau Tournoi 2007 - deuxième
Il y a dans l’œuvre de l’incomparable Bashô, un merveilleux haïku : « Lac à no ». En voici l'unique traduction connue à ce jour : « Là, entre ciel et terre/deux poteaux dressent/leurs promesses/au vent du soir ». Bashô devinait-il déjà ces ballets insolites que le pré propose depuis plus d’un siècle ?
Pétris d’une littérature dont ils connaissent les moindres arcanes, Thomas et Arnaud, donnèrent raison à l’héraut du soleil levant. C’était un samedi de juin et de feu. Sur des tables en bois, les premiers convives ressassaient leurs futures partitions. Il y avait des basques espagnols, des archiballs en goguette accompagnés, parfois, de leurs créatures, des crus de Pauillac qui entendaient ne pas s’en laisser compter et d’étranges bretons, de Trignacq je crois.
Faut-il s’attarder sur toutes ces parties s’interrogeait Loulou ? Il confia au barde, perplexe, ses inquiétudes. Que serait ce monde-ci sans les parties lui répliqua le barde ; il ne faut pas passer outre. La première rencontre vit donc les archiballs dominaient Mandragone. Des castors épaulés par quelques radis noirs. Loués soient Dédé Berthozat et ses comparses ! C’est par derrière que les petits de Loulou construisirent leur succès. Le castor n’a rien d’un missionnaire ; c’est une affaire entendue. A ce jeu-là, Thomas excella et parapha de sa grâce les velléités des siens. Walid, sans fin, en bon capitaine, s’escagassait dans la meute, s’en prenant, parfois, à l’homme au sifflet. « Mais tu m’en veux, merde » susurrait-il de sa voix délicate. Car Walid au maul se plaît aux jeux de mains que la règle réprouve. Il aime à touiller les chairs empêtrées qui s’acharnent à chercher l’objet de leur convoitise. Que n’a-t-il lu Bashô : « La main offense/le chemin/qui ouvre/aux grands espaces ». Mais l’homme en noir toujours contrariera ses rêves. N’importe, les Perdigue, Titi, Garcimore s’en donnaient à cœur joie. Trois essais à un.
La seconde rencontre opposa les Bretons à Mandragone. Elle fut un tantinet heurtée. Le breton, sous couvert de bon esprit, est râleur, emmerdeur, batifoleur… L’ébauche de quelques poires se dessinèrent dans le ciel radieux. Contre la logique du pré, nous donnerons la victoire aux hommes de la frontière, aux basques intrépides, aux héritiers de la révolte contre l’ordre, contre cet enfoiré de Franco.
Puis ce fut au tour des vieux crus de Pauillac. ils donnèrent une leçon aux Bretons de service. Et avec quel panache ! Comme quoi, le cidre n’est qu’un vague appendice de l’ivresse, la vraie. Les castors savaient à quoi s’en tenir. Ils firent front mais perdirent. Il est vrai que le mélange l’emportait dans la composition des équipes. « On dit bien vrai qu’un honnête homme, c’est un homme mêlé. » écrivait Montaigne. Restait le grand panachage final où tout un chacun confondu œuvrait ensemble. La Babel du rugby en somme. C’était beau, sublime. Le public mugissait de sa voix considérable et les femmes chantaient des chants inoubliables. Hélas pas un essai et l’arbitre de maugréer : « Putain, vous me faites chier, vous allez marquer oui ou merde ! »
La soirée commença par une fin d’après-midi touffue assortie d’un concert de cornemuse. Le breton à la cornemuse excelle davantage qu’au maniement du cuir. Assoiffée, l’assemblée buvait et buvait encore dans l’attente des huîtres chères à notre libanais et du méchoui. Occasion fut donnée à Loulou d’adresser à la foule un sermon inoubliable et de remettre les trophées. Il fut grandiose notre président, on aurait dit l’évêque de Meaux, vous savez, cet enculé de Bossuet qui fit un sermon sur la grâce. En fait, Loulou s’adressa un sermon à lui-même, étant entendu que la grâce ne peut concerner que lui et quelques élus. En quoi Loulou est un janséniste. (Dieu reconnaîtra les siens pour faire court).
Puis nous mangeâmes à profusion. D’aucuns s’attardaient au bar de circonstance que Thomas et Arnaud avaient monté avec tant de brio. La soirée s’éternisa près de ce comptoir livré au vent et à la nuit. La sono concoctait des danses diverses où chacun s’essaya. Nous nous dispersâmes dans la nuit calaunaise. Les espagnols, escortés par quelques vieux démons, prirent la route des clubs ; d’autres retrouvaient leur bungalow, tel le général, on aurait dit John Wayne, retournant impassible et solitaire, at home. Sauf que le général était accompagné du barde et de poulet dont la souffrance dût être extrême.
Le lendemain, ce fut le démontage (rien à voir avec la nuit du général). A midi, tout était nickel. Nous embrassâmes l’aube d’été.
Pétris d’une littérature dont ils connaissent les moindres arcanes, Thomas et Arnaud, donnèrent raison à l’héraut du soleil levant. C’était un samedi de juin et de feu. Sur des tables en bois, les premiers convives ressassaient leurs futures partitions. Il y avait des basques espagnols, des archiballs en goguette accompagnés, parfois, de leurs créatures, des crus de Pauillac qui entendaient ne pas s’en laisser compter et d’étranges bretons, de Trignacq je crois.
Faut-il s’attarder sur toutes ces parties s’interrogeait Loulou ? Il confia au barde, perplexe, ses inquiétudes. Que serait ce monde-ci sans les parties lui répliqua le barde ; il ne faut pas passer outre. La première rencontre vit donc les archiballs dominaient Mandragone. Des castors épaulés par quelques radis noirs. Loués soient Dédé Berthozat et ses comparses ! C’est par derrière que les petits de Loulou construisirent leur succès. Le castor n’a rien d’un missionnaire ; c’est une affaire entendue. A ce jeu-là, Thomas excella et parapha de sa grâce les velléités des siens. Walid, sans fin, en bon capitaine, s’escagassait dans la meute, s’en prenant, parfois, à l’homme au sifflet. « Mais tu m’en veux, merde » susurrait-il de sa voix délicate. Car Walid au maul se plaît aux jeux de mains que la règle réprouve. Il aime à touiller les chairs empêtrées qui s’acharnent à chercher l’objet de leur convoitise. Que n’a-t-il lu Bashô : « La main offense/le chemin/qui ouvre/aux grands espaces ». Mais l’homme en noir toujours contrariera ses rêves. N’importe, les Perdigue, Titi, Garcimore s’en donnaient à cœur joie. Trois essais à un.
La seconde rencontre opposa les Bretons à Mandragone. Elle fut un tantinet heurtée. Le breton, sous couvert de bon esprit, est râleur, emmerdeur, batifoleur… L’ébauche de quelques poires se dessinèrent dans le ciel radieux. Contre la logique du pré, nous donnerons la victoire aux hommes de la frontière, aux basques intrépides, aux héritiers de la révolte contre l’ordre, contre cet enfoiré de Franco.
Puis ce fut au tour des vieux crus de Pauillac. ils donnèrent une leçon aux Bretons de service. Et avec quel panache ! Comme quoi, le cidre n’est qu’un vague appendice de l’ivresse, la vraie. Les castors savaient à quoi s’en tenir. Ils firent front mais perdirent. Il est vrai que le mélange l’emportait dans la composition des équipes. « On dit bien vrai qu’un honnête homme, c’est un homme mêlé. » écrivait Montaigne. Restait le grand panachage final où tout un chacun confondu œuvrait ensemble. La Babel du rugby en somme. C’était beau, sublime. Le public mugissait de sa voix considérable et les femmes chantaient des chants inoubliables. Hélas pas un essai et l’arbitre de maugréer : « Putain, vous me faites chier, vous allez marquer oui ou merde ! »
La soirée commença par une fin d’après-midi touffue assortie d’un concert de cornemuse. Le breton à la cornemuse excelle davantage qu’au maniement du cuir. Assoiffée, l’assemblée buvait et buvait encore dans l’attente des huîtres chères à notre libanais et du méchoui. Occasion fut donnée à Loulou d’adresser à la foule un sermon inoubliable et de remettre les trophées. Il fut grandiose notre président, on aurait dit l’évêque de Meaux, vous savez, cet enculé de Bossuet qui fit un sermon sur la grâce. En fait, Loulou s’adressa un sermon à lui-même, étant entendu que la grâce ne peut concerner que lui et quelques élus. En quoi Loulou est un janséniste. (Dieu reconnaîtra les siens pour faire court).
Puis nous mangeâmes à profusion. D’aucuns s’attardaient au bar de circonstance que Thomas et Arnaud avaient monté avec tant de brio. La soirée s’éternisa près de ce comptoir livré au vent et à la nuit. La sono concoctait des danses diverses où chacun s’essaya. Nous nous dispersâmes dans la nuit calaunaise. Les espagnols, escortés par quelques vieux démons, prirent la route des clubs ; d’autres retrouvaient leur bungalow, tel le général, on aurait dit John Wayne, retournant impassible et solitaire, at home. Sauf que le général était accompagné du barde et de poulet dont la souffrance dût être extrême.
Le lendemain, ce fut le démontage (rien à voir avec la nuit du général). A midi, tout était nickel. Nous embrassâmes l’aube d’été.
13 juillet 2007
12 juillet 2007
01 juillet 2007
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