30 janvier 2013

Le cuistot de la semaine et les nichons de Marie-Antoinette

Par le Blogueur


Voici une photo du geste le plus sportif de ce mardi (le mardi de la semaine dernière, Pardon Patrick, on a un peu trainé). Patrick lance une assiette. On a l'impression qu'il secoue une serviette blanche, mais en fait, c'est une assiette qui est allée plus vite que de l'obturation de l'appareil. C'est dire combien il a le poignet alerte, Patrick. Alerte et vif.
Il n'avait pas beaucoup d'assiettes à lancer ce jour-là. Nous étions à peine une quinzaine. Ce qui, en théorie, réduit les risques d'assiettes tombées ; mais en réalité, ça ne change rien de tout. Quelques assiettes sont tombées au-delà des statistiques. Mais, celle-là, celle qu'il est sur le point de lancer, on ne sait pas encore si elle a été bien attrapée. A suivre.

Quelques heures avant, cinq pour être précis, il était 18 h. L'info est tombée comme quoi, pour des problèmes météorologiques, le terrain est impraticable. Donc, pas d'entrainement. Donc, rendez-vous directement au trou qui, lui, est toujours praticable.
L'information a fait son effet. Bien relayée, personne ne s'est retrouvé devant les grilles fermées du stade. C'est bien. On peut s'en féliciter.
Mais Patrick s'affole. Il se dépêche de vérifier si l'heure du repas est toujours la même, 22 h, parce qu'avant, rien ne sera prêt. Et un repas qui n'est pas prêt, on sait tous l'effet que ça fait, on l'a testé y a pas longtemps.
Le deuxième effet de l'info se fait sentir au trou. Pas grand monde. C'est pas sympa ! Ils ne sont pas nombreux ceux qui ont réussi à patienter jusqu'à 22 h pour passer à table. Une quinzaine.
Une quinzaine, mais une bonne quinzaine. Il y en aura plus pour chacun et voilà. Parce que Patrick ne démérite pas pour autant. Il soigne son repas et apporte à l'heure ses gamelles au trou pour nourrir la tripotée de castors attablés.
L'entrée est la marque des repas sportifs : des carottes râpées et une salade de choux rouge. Si je me souviens bien, il y avait des raisins secs dans les carottes râpées et c'était une bonne idée.
A côté de moi, Amélie ne prend pas de salade de choux. Il ne comprend même pas qu'on puisse aimer la salade de choux. Alors, les autres en ont eu un peu plus alors qu'ils en avaient déjà beaucoup plus puisque la salade était prévue pour plus.

On a mangé tranquillement. On a discuté tranquillement. On a attendu le plat tranquillement. Pourtant, quinze personnes devraient faire du barouf, mais pas là. Le trou habitué à supporter bien plus, s'est pris les quinze personnes sans moufter.
Un coq au vin atterrit au milieu de la table avec ses petites patates vapeurs. Tout le monde s'est observé sereinement ; pas la peine de se jeter sur la gamelle : il y en aura pour tout le monde si ce n'est plus. La courtoisie a pris toute son ampleur et les uns demandaient les assiettes des autres pour les servir : « Non, vraiment, après toi. » « Je t'en prie, sans façons... »
Alors le service s'est fait sans fautes. Le coq bien cuit dans son vin fondait dans la bouche. Les os se faisaient suçoter et les discussions mondaines allaient bon train dans une ambiance aussi relax et aussi cosy.
Arnaud, qui revenait tout juste du salon de déco à Paris, y est allé de son histoire de la manufacture Baccarat et Pioupiou buvait ses paroles imaginant les monts enneigés du Val d'Aran. Quand Arnaud en est arrivé aux coupes de champagne en cristal moulées sur les seins de Marie-Antoinette d'Autriche, Pioupiou comprit que quelque chose clochait. Il a froncé les sourcils et demandé une explication : « Comment ça ? On m'a jamais dit qu'il y a avait des autruches dans les Pyrénées de Lérida et encore moins à Baqueira ! C'est quoi cette histoire ? »
C'est ainsi que Arnaud rectifia sa méprise. Il lui compta la paisible histoire de la ville de Baccarat située entre le plateau de Deneuvre et les collines boisées du Grammont en Meurthe-et-Moselle et la success story d'une cristallerie installée ici depuis 250 ans qui a hérité du nom de la ville.
« Tap, tap, tap, répondit Pioupiou, je suis allé faire du ski à Baqueira et Baqueira ça me connaît. Ta coupe Arnaud, il fallait la mouler sur mes couilles et tes gars de la cristallerie picoleraient moins de champagne ! » Si Le Barde était là, il lui aurait envoyé une petite blaiserie de Pascal : « L'essence de la méprise consiste à ne la pas connaître ».  Mais même Le Barde n'était pas là et Pascal est allé se rhabiller.
L'assemblée admirative était restée bloquée sur les seins fermes de Marie-Antoinette d'Autriche ou, selon les versions, de Joséphine de Beauharnais, ou de Madame de Pompadour, ou de Madame Du Barry, ou de Diane de Poitiers ou d'Hélène de Troie ou encore Tabatha Cash. Alors qu'en réalité, la coupe aurait été inventée pour le champagne par ces enfoirés d'Anglais en 1663, 100 ans avant que les aristocrates français n'y trempent les lèvres et bandent pour de quelconques nichons. Enculés d'Anglais va ! Toujours là pour couper la chique.  
Patrick reste sur terre et continue son programme à son rythme. Pas une chèvre pour bêler. Il porte alors le fromage et ensuite le dessert après son lancer d'assiettes.
Au fait, l'assiette : attrapée ou pas ?
La photo suivante en dit long.




28 janvier 2013

Jean-Jacques

Tu nous as quittés avec toute la discrétion qui aura été ta marque pendant ces années passées au Club. Je rédige ce petit viatique pour ce voyage qui va t'amener auprès de nos chers Anciens : Gégé, Zizi, Alfred, Pierrot, Coute-miche. Tu leurs diras que ce Club dont tu as été presque à l'origine vit merveilleusement bien, dans la pure tradition de ce que nous avons voulu instiguer à son origine. Tu échangeras quelques souvenirs parmi des quantités d'autres. Tu évoqueras cette nuit passée à Madrid où tu auras vu défiler dans ta chambre, cachés derrière un rideau quelques chenapans qui sont arrivés là, la B… à la main. Tu rappelleras à Gérard ce voyage en Bourgogne pendant lequel il t'avait investi, avec la malice qui le caractérisait, son valet de pied et il t'appelait Planchet. Et tant d'autres aventures dont l'évocation meublera vos échanges. Mais présentement Jean-Jacques, je veux rendre hommage à l'ami fidèle que tu as été, attaché viscéralement aux Archiball. Je me suis posé la question « mais comment est-il venu aux Club ? » Après avoir interrogé Jeannot, Pépé, c'est Gilbert qui m'a raconté comment tu avais été introduit au Club. C'est lui, vos femmes se connaissant, qui t'a proposé de rejoindre cette phalange. Rien ne te prédestinait à rejoindre ces mécréants qui l'habitaient. Ton éducation, ton activité, le fait que tu n'avais jamais touché une béchigue de ta vie, toi le gars qui arrivait de Vaucresson et qui échouait au milieu de Gascons bretteurs et ripailleurs. Mais c'est là sans doute qu'agit le miracle qui anime notre Club, esprit fait de tolérance et de profonde amitié. Tu as pris ta place, tu as regardé vivre ce Club, avec ton regard bienveillant, avec une curiosité de profane, tu as savouré ces merveilleux moments d'aventures partagées, sans en être un animateur, mais tu étais là, présent, savourant le moment présent comme un enfant avec son sucre d'orge. Tu as été là jusqu'au dernier moment. Gilbert viendra seul. Tu vas laisser un grand vide.
Nous t'aimions, nous t'aimons.

COCO, le chairman.

––––––––––––––––

J'ai 7 ou 8 ans lorsque je rencontre J.J. pour la première fois dans son magasin près de la place Maucaillou, entre Les Capus et Saint-Michel.
Là, entre les tapis Persans, Afgans, aux couleurs bigarrées et chamarrées, je ne sais pas encore que je vais m'accoquiner avec celui qui sera plus tard, l'Archiball présent le plus ancien que je connaisse.

Je peux vous le dire, à vous mes amis.
A chaque embrassade, chaque enlacement du mardi soir, le temps de cet échange fraternel, je repars 37 ans en arrière dans la douceur de l'étreinte de J.J.
Je refuse donc d'écrire à l'imparfait, car pour moi, J.J. est parfait.
C'est sciemment que j'utilise le présent.
Malheureusement, toutes les métaphores, les écorchements d'âmes et les rhétoriques n’empêcheront pas la divine promotion.
D'idole, il devient icône et, en effet, brille au firmament de la constellation des Castors.
Je lèverai les yeux plus tard.

Pour l'instant, laissez-moi baisser la tête, saisir ce qui est impalpable et épancher mon trop-plein de peine.
Je t'aime J.J. et je te dis à mercredi dans ton champ de navet.
Perdigue

––––––––––––––––

Il  rejoignait le trou vers  20 h 30, retrouvait Franck, Pépé, What Else, Gilbert, Jacky. Ce sont nos vieux, ceux qui n'ont jamais quitté leur place et veillent depuis des lustres à notre pérennité.
Il était toujours bien mis de sa personne, arborant, parfois, une cravate sous son pull en V. Il portait la moustache avec élégance, ce qui n'est pas, loin s'en faut, donné à tout le monde. Il était là, simplement là, avec sa discrétion, son infinie gentillesse.
Sa présence allait de soi.
C'est un art que d'imposer sa présence avec autant de douceur et d'aménité.
En quoi le rugby mêle bien les caractères et ne se réduit pas aux grandes gueules qui, soit dit en passant, ont aussi bien du charme. En quoi les taiseux (cet autre nom des efficaces en rugby) ne sont pas exclusifs de ceux de devant.
Jean-Jacques était évident, il n'imposait pas sa personne, il se proposait aux autres tel qu'en lui-même. Il va y avoir un grand trou le mardi soir.
Il nous aurait, sans doute, demander de le combler, de poursuivre l'aventure. Sans lui. Hypothèse bien absurde. Jean-Jacques sera là tous les mardis soirs. Jusqu'à perpète. Comme Fredo, comme tous ceux qui sont partis.
Le mardi, en sortant de notre antre, il suffira de dresser la tête. Dans la constellation des castors, une petite étoile s'est invitée. Elle veille sur nous. Oui, il suffira de dresser la tête.
Merci Jean-Jacques, merci Bunny.
Le Barde

––––––––––––––––

A mon plus grand regret, je ne pourrais être présent – étant en déplacement professionnel – pour rendre un dernier hommage à notre ami Jean Jacques. Je sais pouvoir compter sur vous pour faire part de ma grande tristesse à ses proches, tristesse que nous partageons tous.
Je garderais toujours en mémoire l'extraordinaire gentillesse et douceur qui émanait de son sourire et ce au travers de sa discrétion qui n'était que sa marque.
Il était là le premier soir où je descendis dans le trou et son accueil fut à l'image du souvenir que je garderais de lui, adorable.
Les castors partent, changent, évoluent… Mais certains manqueront…
Je n'oublierais certainement pas d'avoir une pensée pour lui en ce mercredi
Nous aurons sans aucun doute l'occasion de lui rendre hommage ensemble au trou dont il était un des piliers… même s'il n'occupât jamais le poste sur le pré.
Guigui

––––––––––––––––

Jean-Jacques Vitale nous a quitté hier. Il rejoint la constellation des castors.
Nous perdons un être discret mais si précieux. Sa gentillesse était un art de vivre. Il va terriblement nous manquer.
Je vous communiquerai la date de ses obsèques*. Oubliez vos agendas et venez nombreux lui rendre un dernier hommage.
J'ai une pensée particulière pour nos "vieux".
Je vous embrasse.
Votre Prez

* : L'enterrement de Jean-Jacques aura lieu le mercredi 30 janvier à 9 h au crématorium de Mérignac.

22 janvier 2013

Hommage au trou

Chers castors
Pour des raisons météorologiques, les terrains de Musard sont fermés ce soir. Rendez-vous donc au trou.
Afin de rendre hommage à ce trou qui nous est toujours grand ouvert – et aussi pour faire passer le temps, empruntons à cette magnifique fête de scoutisme ce paisible chant des Guides, mené par deux délicieuses cheftaines de patrouille. 

17 janvier 2013

Le cuistot de la semaine vient à pieds par la Chine

Par Le Barde


Les vœux, c’est bien beau mais la réalité a tôt fait de les démentir. Notre Piballe a vu son talon d’Achille se dérobait après une accélération foudroyante. Exit Musard, la pala et le golf jusqu’aux prémisses de l’été. La Piballe, on est avec toi.

Guitou avait fait ce qu’il faut. Donc l’équipe de Guitou gagna. Elle était composée de petits jeunes, de stagiaires et de valeurs sûres comme le Blogger. Il est frétillant le blogger avec  son bonnet de laine. Tout comme Croucrou. Le temps frisquet est propice au bonnet. Dans l’autre équipe, il y avait Stéphane, Stéphane Pincemail. Quel retour. Ses jambes sont toujours aussi affûtées et il ajoute à sa course vive des déambulations qui doivent, sans doute, beaucoup à la samba. Bon d’accord, il omet, parfois, de passer la gonfle. Laissons du temps au temps.  Trop de ballons tombèrent. La faute au ballon jurèrent certains en manque d’humilité même s’il est vrai que la béchigue en question avait perdu beaucoup de ses aspérités. 

Je me permets à ce moment de mon billet de faire un petit historique de la béchigue en question. Pour ce faire, je puise dans mes œuvres. On est jamais si bien servi que par soi-m’aime. « En 1892, la Rugby Union décida des caractéristiques  d’une balle qui est assez ronde avec ses 11 à 11 pouces ¼ de long, 30 à 31 pouces de grand périmètre et 25 ½ à 26 pouces de petit périmètre.  Ces mensurations ne changeront qu’en 1931. Il est alors convenu d’accuser l’aspect ovale. Le petit périmètre passe à 24-25 ½ pouce. Cette évolution inéluctable favorise le jeu à la main. Le poids change aussi : il est compris désormais entre 13 ½ et 15 onces contre 14 ½ jusque-là. Et si l’on ouvre le très respectable ouvrage sur les règles du jeu qu’édite la FFR, on a toutes les indications requises : « le ballon, lorsqu’il est neuf, doit être de forme ovale, comporter quatre panneaux et avoir les dimensions suivantes : 
- longueur du grand axe : 28 à 30 cm,
- grand périmètre : 76 à 79 cm,
- Petit périmètre : 58 à 62 cm,
- Poids : 400 à 44 à gr. »

Il est même stipulé dans une note que « la pression de l’air dans le ballon, au début de la partie, devra être comprise entre 0,67 et 0,70 kilogrammes par centimètre carré, mesurée au niveau de la mer ». A bon entendeur salut !

Aujourd’hui, la matière du ballon a changé. Le synthétique a remplacé le bon vieux cuir ; le ballon glisse moins ; il est recouvert de minuscules petits points qui préservent, sans les empêcher, les fautes de mains. La FFR est, à ce propos, explicite puisqu’elle admet que « les ballons peuvent être traités spécialement afin de les rendre plus résistants à la boue et plus faciles à tenir en main(s). L’enveloppe peut ne pas être en cuir ». 

Partons pour le trou. Guigui, de retour d’un séjour en Chine avec Loulou, était de service. Guigui, il est marié. Donc Guigui sait s’en remettre à sa douce italienne d’épouse pour nous concocter de bons petits plats. Remarquez que Guigui est un fin cuistot. Rappelez-vous ses délicieux civets préparés dès le vendredi. 

Tout commença en salade, une salade où de menus gastéropodes gris se mêlaient à de fraîches feuilles de je ne sais quelle variété, une salade de gastéropodes confits dans l’huile à l’ail. Alain-Charles recherchait avec délicatesse dans le saladier ce « mollusque caractérisé par un pied aplati en disque charnu, servant à la reptation. » Une entrée en matière douce et sensible. Toute reptation est sensible sinon elle n’est rien. La reptation, pour ceux qui l’ignorent, est « un mode de locomotion de certains animaux, dans lequel le corps progresse sur sa face ventrale, par des mouvements d’ensemble. » Puis vinrent les lasagnes au confit de canard. Un régal, un délice, une action de grâce. Alain-Charles en prit quatre fois. Guitou trois et le reste de la troupe deux. En sorte que malgré notre petit nombre, il resta peu de lasagnes dans les assiettes. 

Le lancer d’assiettes ne précéda pas le fromage. Le fromage étant onctueux, odorant et subtil, Guigui trancha pour un lancer d’assiettes au dessert. Donc, nous eûmes un brie truffé. Oui, à la truffe. Guigui, c’est un fameux truffier. « Le tubercule souterrain que forme le réceptacle de certains champignons et qui constitue un mets très recherché » n’a pas de secrets pour lui. « Je me pâme » clama Lolo, « je succombe » chuchota Pépé, « je défaillis » soupira Hamilton, « je puis mourir en paix » déclara Guitou. Car Guitou évoqua la mort, cette possibilité de l’impossibilité comme la définit Heidegger. Et en bon épicurien, il  avoua qu’il entendait ne pas céder aux caprices de la faucheuse et profiter des bienfaits de ce monde. La camarde est une gueuse que les plaisirs d’ici-bas congédient.

Vint le temps des assiettes. Guigui les expédia à la vitesse grand V. Pas une main ne laissa échapper l’obole. Si, il y eut quelques faiblesses du côté du bon docteur Klotz. Franckie, il n’aime pas la précipitation et marqua son dépit en dédaignant par trois fois l’ultime pièce de vaisselle. Et ce fut le bouquet. Un tiramisù  de rêve, ferme, avec ce qu’il faut de douceur. A propos de Tiramisù, connaissez vous son étymologie : Tiramisù (de tirami sù en italien, littéralement « tire-moi en haut », qui signifie « remonte-moi » que ce soit moralement ou physiquement). Je ne développerai pas davantage, sinon pour dire que le tiramisù est tout sauf le fruit du hasard. Et puis si, un peu d’histoire.

« Il y a beaucoup de théories sur les origines du tiramisù : cinq régions d'Italie — le Piémont, la Lombardie, la Vénétie, le Frioul-Vénétie julienne et la Toscane — se proclament terre d'origine de ce dessert. Parmi les légendes concernant les origines du tiramisù, on en trouve une qui fait remonter son invention à la fin du XVIe siècle, en Toscane, lors de la visite du duc de Toscane, Cosme III de Médicis, à Sienne. Le duc fit du tiramisù son dessert préféré, ramenant la recette à la cour de Florence, d'où il se répandit en Vénétie, à Trévise et à Venise. C'est à Trévise que le mascarpone est ajouté à la recette.

C'est au XVIIIe siècle qu'il commence à être connu en dehors de l'Italie grâce à de nombreux auteurs de livres de cuisine italienne, qui popularisent l'ajout à la recette des biscuits appelés boudoirs.

Une autre légende dit que pendant la Renaissance les Vénitiennes faisaient du tiramisù  pour en manger avec leurs amants le soir, croyant qu'il leur donnerait plus d'énergie pendant leurs relations sexuelles. Plus prosaïquement, une autre version dit que ce sont les prostituées vénitiennes, travaillant au-dessus des cafés, qui en auraient acheté la nuit pour leur redonner de l'énergie.

Une théorie encore plus prosaïque est celle expliquant que le dessert était simplement une manière de profiter des restes de gâteau et de café devenu froid pour ne pas les gaspiller. Il suffirait de rajouter un peu de liqueur pour rendre le gâteau durci plus mou et de recouvrir ensuite le tout de crème ou de mascarpone.

En Émilie-Romagne il existe une version plus légère, faite avec de la crème, sans boudoirs et avec des lamelles ou éclats de chocolat à l'intérieur. On l'y appelle crema della duchessa ou zuppa della duchessa. »

Fin de l’histoire. Et place au café puisque What Else était là. Un mardi de haute facture n’était le talon de la Piballe. Guigui nous a vraiment gâté. La touche italienne d’Héléna, il n’y a pas à dire. Loués soit notre gendarme et sa douce Héléna. Et merde à l’hiver.

13 janvier 2013

Le cuistot de la semaine, absolument dé-bor-dé

Par Zeille
(Un incident technique nous prive de la photo du cuistot auréolé d'une magnifique couronne des rois. Nous avons du recourir aux archives de Sud Ouest. Qu'ils soient ici remerciées.) 


Des Garets, Dé-bordé, Dé-solé.
Mardi soir fut donc le premier mardi de cette nouvelle année. Nombreux étaient les valeureux bipèdes de la confrérie des queues plates, à vouloir toujours courir après le record de ballons tombés dans un jeu de rugby à toucher.
Il me semble que le record a failli être battu. Mais force est de constater que pour une reprise, il y avait du mouvement, des courses folles, quelques coups de gueule, quelques départs précipités.
Bref que du normal. C’est après que ce fut moins normal…

Le premier mardi d’une nouvelle année est en général une soirée de grosse affluence. Le trou y est bien bourré et, mardi, il le fût. En général quand on arrive au bord du trou ça commence à sentir. Et là, on se demande tous : « mais à quoi ça sent ? ». Du reste, l’odeur est souvent la même, indéfinissable, commune pourtant pour des plats différents. Bref, mardi cela ne sentait à rien ! Seuls des cris de joie, des éclats de rire, des « Bonne Année mes Couilles », « Bonne Santé enculé » et « Tous mes vœux mon Con », fusaient du fond du trou. Mais point d’effluves ! 
Arrivé au pied de l’escalier, dans la cuisine, notre Barde était au fourneau et autour de lui s’agitait Jacquouille (c’est une image). Je m’approche pour embrasser mon Barde adoré avec tout l’amour que j’ai pour lui, notre Héraut me glisse alors sobrement entre deux bises : « Putain je suis à la bourre ! ». Et là, c’est le drame !

À part la salade d’endives qui commençait à s’oxyder dans ses saladiers, il y avait une gamelle d’eau qui a décidé de rester froide à toute sollicitation, et des blancs de poulet encore roses, c'est-à-dire crus. « Oh enculé ! » pensais-je à voix haute, « on a pas fini de boire des pressions ».  Et là deuxième drame, pas de bière pression ; le BORDEL vous dis-je !!!
Donc, en résumé, on commence l’année avec des bières en bouteille, des chips de 2012, de la salade cuite, et une attente digne des services publics. Car notre Mage, notre Barde, est un haut fonctionnaire (son bureau est presque au dernier étage) et donc il est Dé-bor-dé ! Pas le temps de s’occuper la journée de tous les Girondins et le soir de 40 queues plates qui ont toujours la gueule ouverte ! Nous avons frisé (même-moi, c’est pour dire) la révolte, l’envahissement du Kebab voisin.
Ainsi, après s’être raconté toutes nos vacances en détail pour meubler, et après l’extermination de la salade d’endives noix fromage, arrive enfin le plat !

Je pense que Eric, grand bigot, dans sa grande piété a dû se dire : « je vais leur faire une recette de Missel . » Et effectivement le poulet et le riz étaient bien fades. Il a dû lire aussi un livre sur Joliot Curie. « Tiens je vais y ajouter du Curry ». (Je crois que c’était ça la couleur jaune).  Mais bon, après des fêtes grasses et locales, un peu de simplicité matinée d’exotisme, pourquoi pas ? Et par ces temps de gastro, préparer du frais au dernier moment, c’est un acte d’amour que nous a délivrés Saint Des Garets.
Son lancer d’assiette, autour de minuit était d’une grande classe. Le fromage à 1h00 était délicieux.  Et le gâteau des Rois en pleine nuit a failli être éclairé par le soleil levant !
 
Il paraissait même que c’était son anniversaire mais dans sa grande discrétion, il nous a évité un petit déjeuner au Champagne !

Une bien belle soirée, d’amitiés viriles, de copains qui se touchent, sans fioritures, sans chichis, sans sodomies, San ku kaï !
BANZAÏ
Eric mon Barde, je t’adore