28 janvier 2013

Jean-Jacques

Tu nous as quittés avec toute la discrétion qui aura été ta marque pendant ces années passées au Club. Je rédige ce petit viatique pour ce voyage qui va t'amener auprès de nos chers Anciens : Gégé, Zizi, Alfred, Pierrot, Coute-miche. Tu leurs diras que ce Club dont tu as été presque à l'origine vit merveilleusement bien, dans la pure tradition de ce que nous avons voulu instiguer à son origine. Tu échangeras quelques souvenirs parmi des quantités d'autres. Tu évoqueras cette nuit passée à Madrid où tu auras vu défiler dans ta chambre, cachés derrière un rideau quelques chenapans qui sont arrivés là, la B… à la main. Tu rappelleras à Gérard ce voyage en Bourgogne pendant lequel il t'avait investi, avec la malice qui le caractérisait, son valet de pied et il t'appelait Planchet. Et tant d'autres aventures dont l'évocation meublera vos échanges. Mais présentement Jean-Jacques, je veux rendre hommage à l'ami fidèle que tu as été, attaché viscéralement aux Archiball. Je me suis posé la question « mais comment est-il venu aux Club ? » Après avoir interrogé Jeannot, Pépé, c'est Gilbert qui m'a raconté comment tu avais été introduit au Club. C'est lui, vos femmes se connaissant, qui t'a proposé de rejoindre cette phalange. Rien ne te prédestinait à rejoindre ces mécréants qui l'habitaient. Ton éducation, ton activité, le fait que tu n'avais jamais touché une béchigue de ta vie, toi le gars qui arrivait de Vaucresson et qui échouait au milieu de Gascons bretteurs et ripailleurs. Mais c'est là sans doute qu'agit le miracle qui anime notre Club, esprit fait de tolérance et de profonde amitié. Tu as pris ta place, tu as regardé vivre ce Club, avec ton regard bienveillant, avec une curiosité de profane, tu as savouré ces merveilleux moments d'aventures partagées, sans en être un animateur, mais tu étais là, présent, savourant le moment présent comme un enfant avec son sucre d'orge. Tu as été là jusqu'au dernier moment. Gilbert viendra seul. Tu vas laisser un grand vide.
Nous t'aimions, nous t'aimons.

COCO, le chairman.

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J'ai 7 ou 8 ans lorsque je rencontre J.J. pour la première fois dans son magasin près de la place Maucaillou, entre Les Capus et Saint-Michel.
Là, entre les tapis Persans, Afgans, aux couleurs bigarrées et chamarrées, je ne sais pas encore que je vais m'accoquiner avec celui qui sera plus tard, l'Archiball présent le plus ancien que je connaisse.

Je peux vous le dire, à vous mes amis.
A chaque embrassade, chaque enlacement du mardi soir, le temps de cet échange fraternel, je repars 37 ans en arrière dans la douceur de l'étreinte de J.J.
Je refuse donc d'écrire à l'imparfait, car pour moi, J.J. est parfait.
C'est sciemment que j'utilise le présent.
Malheureusement, toutes les métaphores, les écorchements d'âmes et les rhétoriques n’empêcheront pas la divine promotion.
D'idole, il devient icône et, en effet, brille au firmament de la constellation des Castors.
Je lèverai les yeux plus tard.

Pour l'instant, laissez-moi baisser la tête, saisir ce qui est impalpable et épancher mon trop-plein de peine.
Je t'aime J.J. et je te dis à mercredi dans ton champ de navet.
Perdigue

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Il  rejoignait le trou vers  20 h 30, retrouvait Franck, Pépé, What Else, Gilbert, Jacky. Ce sont nos vieux, ceux qui n'ont jamais quitté leur place et veillent depuis des lustres à notre pérennité.
Il était toujours bien mis de sa personne, arborant, parfois, une cravate sous son pull en V. Il portait la moustache avec élégance, ce qui n'est pas, loin s'en faut, donné à tout le monde. Il était là, simplement là, avec sa discrétion, son infinie gentillesse.
Sa présence allait de soi.
C'est un art que d'imposer sa présence avec autant de douceur et d'aménité.
En quoi le rugby mêle bien les caractères et ne se réduit pas aux grandes gueules qui, soit dit en passant, ont aussi bien du charme. En quoi les taiseux (cet autre nom des efficaces en rugby) ne sont pas exclusifs de ceux de devant.
Jean-Jacques était évident, il n'imposait pas sa personne, il se proposait aux autres tel qu'en lui-même. Il va y avoir un grand trou le mardi soir.
Il nous aurait, sans doute, demander de le combler, de poursuivre l'aventure. Sans lui. Hypothèse bien absurde. Jean-Jacques sera là tous les mardis soirs. Jusqu'à perpète. Comme Fredo, comme tous ceux qui sont partis.
Le mardi, en sortant de notre antre, il suffira de dresser la tête. Dans la constellation des castors, une petite étoile s'est invitée. Elle veille sur nous. Oui, il suffira de dresser la tête.
Merci Jean-Jacques, merci Bunny.
Le Barde

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A mon plus grand regret, je ne pourrais être présent – étant en déplacement professionnel – pour rendre un dernier hommage à notre ami Jean Jacques. Je sais pouvoir compter sur vous pour faire part de ma grande tristesse à ses proches, tristesse que nous partageons tous.
Je garderais toujours en mémoire l'extraordinaire gentillesse et douceur qui émanait de son sourire et ce au travers de sa discrétion qui n'était que sa marque.
Il était là le premier soir où je descendis dans le trou et son accueil fut à l'image du souvenir que je garderais de lui, adorable.
Les castors partent, changent, évoluent… Mais certains manqueront…
Je n'oublierais certainement pas d'avoir une pensée pour lui en ce mercredi
Nous aurons sans aucun doute l'occasion de lui rendre hommage ensemble au trou dont il était un des piliers… même s'il n'occupât jamais le poste sur le pré.
Guigui

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Jean-Jacques Vitale nous a quitté hier. Il rejoint la constellation des castors.
Nous perdons un être discret mais si précieux. Sa gentillesse était un art de vivre. Il va terriblement nous manquer.
Je vous communiquerai la date de ses obsèques*. Oubliez vos agendas et venez nombreux lui rendre un dernier hommage.
J'ai une pensée particulière pour nos "vieux".
Je vous embrasse.
Votre Prez

* : L'enterrement de Jean-Jacques aura lieu le mercredi 30 janvier à 9 h au crématorium de Mérignac.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour, je suis le fils de Jean-Jaques, je vous remercie tous des témoignages d'affection que vous avez témoigné au Papé! Il vous a aimé, vous le lui avez bien rendu jusqu'au bout. Il s'est éteint serein et nous fait un grand sourire de la Constellation des Castors. Longue vie aux Archiballs. Frédéric.