Par Le Barde
Les vœux, c’est bien beau mais la réalité a tôt fait de les démentir. Notre Piballe a vu son talon d’Achille se dérobait après une accélération foudroyante. Exit Musard, la pala et le golf jusqu’aux prémisses de l’été. La Piballe, on est avec toi.
Guitou avait fait ce qu’il faut. Donc l’équipe de Guitou gagna. Elle était composée de petits jeunes, de stagiaires et de valeurs sûres comme le Blogger. Il est frétillant le blogger avec son bonnet de laine. Tout comme Croucrou. Le temps frisquet est propice au bonnet. Dans l’autre équipe, il y avait Stéphane, Stéphane Pincemail. Quel retour. Ses jambes sont toujours aussi affûtées et il ajoute à sa course vive des déambulations qui doivent, sans doute, beaucoup à la samba. Bon d’accord, il omet, parfois, de passer la gonfle. Laissons du temps au temps. Trop de ballons tombèrent. La faute au ballon jurèrent certains en manque d’humilité même s’il est vrai que la béchigue en question avait perdu beaucoup de ses aspérités.
Je me permets à ce moment de mon billet de faire un petit historique de la béchigue en question. Pour ce faire, je puise dans mes œuvres. On est jamais si bien servi que par soi-m’aime. « En 1892, la Rugby Union décida des caractéristiques d’une balle qui est assez ronde avec ses 11 à 11 pouces ¼ de long, 30 à 31 pouces de grand périmètre et 25 ½ à 26 pouces de petit périmètre. Ces mensurations ne changeront qu’en 1931. Il est alors convenu d’accuser l’aspect ovale. Le petit périmètre passe à 24-25 ½ pouce. Cette évolution inéluctable favorise le jeu à la main. Le poids change aussi : il est compris désormais entre 13 ½ et 15 onces contre 14 ½ jusque-là. Et si l’on ouvre le très respectable ouvrage sur les règles du jeu qu’édite la FFR, on a toutes les indications requises : « le ballon, lorsqu’il est neuf, doit être de forme ovale, comporter quatre panneaux et avoir les dimensions suivantes :
- longueur du grand axe : 28 à 30 cm,
- grand périmètre : 76 à 79 cm,
- Petit périmètre : 58 à 62 cm,
- Poids : 400 à 44 à gr. »
Il est même stipulé dans une note que « la pression de l’air dans le ballon, au début de la partie, devra être comprise entre 0,67 et 0,70 kilogrammes par centimètre carré, mesurée au niveau de la mer ». A bon entendeur salut !
Aujourd’hui, la matière du ballon a changé. Le synthétique a remplacé le bon vieux cuir ; le ballon glisse moins ; il est recouvert de minuscules petits points qui préservent, sans les empêcher, les fautes de mains. La FFR est, à ce propos, explicite puisqu’elle admet que « les ballons peuvent être traités spécialement afin de les rendre plus résistants à la boue et plus faciles à tenir en main(s). L’enveloppe peut ne pas être en cuir ».
Partons pour le trou. Guigui, de retour d’un séjour en Chine avec Loulou, était de service. Guigui, il est marié. Donc Guigui sait s’en remettre à sa douce italienne d’épouse pour nous concocter de bons petits plats. Remarquez que Guigui est un fin cuistot. Rappelez-vous ses délicieux civets préparés dès le vendredi.
Tout commença en salade, une salade où de menus gastéropodes gris se mêlaient à de fraîches feuilles de je ne sais quelle variété, une salade de gastéropodes confits dans l’huile à l’ail. Alain-Charles recherchait avec délicatesse dans le saladier ce « mollusque caractérisé par un pied aplati en disque charnu, servant à la reptation. » Une entrée en matière douce et sensible. Toute reptation est sensible sinon elle n’est rien. La reptation, pour ceux qui l’ignorent, est « un mode de locomotion de certains animaux, dans lequel le corps progresse sur sa face ventrale, par des mouvements d’ensemble. » Puis vinrent les lasagnes au confit de canard. Un régal, un délice, une action de grâce. Alain-Charles en prit quatre fois. Guitou trois et le reste de la troupe deux. En sorte que malgré notre petit nombre, il resta peu de lasagnes dans les assiettes.
Le lancer d’assiettes ne précéda pas le fromage. Le fromage étant onctueux, odorant et subtil, Guigui trancha pour un lancer d’assiettes au dessert. Donc, nous eûmes un brie truffé. Oui, à la truffe. Guigui, c’est un fameux truffier. « Le tubercule souterrain que forme le réceptacle de certains champignons et qui constitue un mets très recherché » n’a pas de secrets pour lui. « Je me pâme » clama Lolo, « je succombe » chuchota Pépé, « je défaillis » soupira Hamilton, « je puis mourir en paix » déclara Guitou. Car Guitou évoqua la mort, cette possibilité de l’impossibilité comme la définit Heidegger. Et en bon épicurien, il avoua qu’il entendait ne pas céder aux caprices de la faucheuse et profiter des bienfaits de ce monde. La camarde est une gueuse que les plaisirs d’ici-bas congédient.
Vint le temps des assiettes. Guigui les expédia à la vitesse grand V. Pas une main ne laissa échapper l’obole. Si, il y eut quelques faiblesses du côté du bon docteur Klotz. Franckie, il n’aime pas la précipitation et marqua son dépit en dédaignant par trois fois l’ultime pièce de vaisselle. Et ce fut le bouquet. Un tiramisù de rêve, ferme, avec ce qu’il faut de douceur. A propos de Tiramisù, connaissez vous son étymologie : Tiramisù (de tirami sù en italien, littéralement « tire-moi en haut », qui signifie « remonte-moi » que ce soit moralement ou physiquement). Je ne développerai pas davantage, sinon pour dire que le tiramisù est tout sauf le fruit du hasard. Et puis si, un peu d’histoire.
« Il y a beaucoup de théories sur les origines du tiramisù : cinq régions d'Italie — le Piémont, la Lombardie, la Vénétie, le Frioul-Vénétie julienne et la Toscane — se proclament terre d'origine de ce dessert. Parmi les légendes concernant les origines du tiramisù, on en trouve une qui fait remonter son invention à la fin du XVIe siècle, en Toscane, lors de la visite du duc de Toscane, Cosme III de Médicis, à Sienne. Le duc fit du tiramisù son dessert préféré, ramenant la recette à la cour de Florence, d'où il se répandit en Vénétie, à Trévise et à Venise. C'est à Trévise que le mascarpone est ajouté à la recette.
C'est au XVIIIe siècle qu'il commence à être connu en dehors de l'Italie grâce à de nombreux auteurs de livres de cuisine italienne, qui popularisent l'ajout à la recette des biscuits appelés boudoirs.
Une autre légende dit que pendant la Renaissance les Vénitiennes faisaient du tiramisù pour en manger avec leurs amants le soir, croyant qu'il leur donnerait plus d'énergie pendant leurs relations sexuelles. Plus prosaïquement, une autre version dit que ce sont les prostituées vénitiennes, travaillant au-dessus des cafés, qui en auraient acheté la nuit pour leur redonner de l'énergie.
Une théorie encore plus prosaïque est celle expliquant que le dessert était simplement une manière de profiter des restes de gâteau et de café devenu froid pour ne pas les gaspiller. Il suffirait de rajouter un peu de liqueur pour rendre le gâteau durci plus mou et de recouvrir ensuite le tout de crème ou de mascarpone.
En Émilie-Romagne il existe une version plus légère, faite avec de la crème, sans boudoirs et avec des lamelles ou éclats de chocolat à l'intérieur. On l'y appelle crema della duchessa ou zuppa della duchessa. »
Fin de l’histoire. Et place au café puisque What Else était là. Un mardi de haute facture n’était le talon de la Piballe. Guigui nous a vraiment gâté. La touche italienne d’Héléna, il n’y a pas à dire. Loués soit notre gendarme et sa douce Héléna. Et merde à l’hiver.
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