01 juillet 2015

La vie à la campagne

Par Le Barde


Nous avions rendez-vous à Saint-Laurent des Combes vers 11:00.
A 12:30, nous n'étions encore qu'une toute petite poignée. La perspective d'un toucher champêtre s'éloignait. D'autant que les premières bouteilles de Biérote circulaient.
Le temps n'était pas encore au beau pourtant ; de longs nuages gris dispensaient le soleil de ses bienfaits.

Peu à peu, la troupe s'étoffa. JP, Réglisse, Titi, Bernard, la Piballe, Arnaud, Pascal, Peyo, el'Pulpo, Gwen, Stéphane, Perdigue arrivaient enfin. Seul le Toulousain et sa saucisse étaient à l'heure. D'un coup de Ducati, ils avaient respecté les rectitudes du temps. En fait, la Jacouille était aussi à l'heure. Il était venu avec sa camionnette réfrigérée qui ne réfrigère plus. Qu'importe la mécanique, la Jacouille lui a substitué des bacs de glace. "Le moderne se contente de peu" écrivait Paul Valéry.
Tous de venir en famille. Saisissant effet générationnel ! La petite famille des castors dans toute sa splendeur. Loué soit Jean-Phi de nous avoir permis ce rassemblement retrouvé, au cœur des vignes et des vieilles pierres.

Un apéritif à l'italienne distillait ses charmes. Le pré demeurait orphelin.
Kiki avait apporté des huîtres de saison, baveuses à souhait. (Quel bonheur de retrouver notre Kiki), Gwen des gambas. Tout ce petit monde, lentement, paisiblement, s'adonnait aux plaisirs d'un repas éparpillé et serein. Le toulousain improvisa un barbecue de fortune pour sa saucisse, aidé par la Piballe. Il flottait je ne sais quoi de septentrional dans cette atmosphère d'été. Le soleil, peu à peu, étendait son emprise. Les douces collines serties de vignes apportaient une douceur Toscane à nos agapes culinaires. Le Tcho et Pépé s'abandonnaient de bonne grâce aux grâces de la vie à la campagne. On papotait, refaisait le monde, étirait le temps avec gourmandise.

On buvait. Du Saby et du Haut-Carles. Mais aussi un Corbière assorti à la saucisse de Toulouse. Un clin d'œil à cette bien improbable région en devenir ? Non, les affaires de ce monde n'entrent pas dans nos mœurs. Même si l'on peut se sentir légitimement du Sud-Ouest. Sentiment géographique oblige. JB et Suzy nous manquaient. Encore qu'ils fussent là. Certains êtres sont toujours présents, où qu'ils soient. C'est peut-être cela la grâce. Pascal, qui s'y connaissait en grâce, écrivait si justement : "La vertu d'un homme ne se mesure pas par ses efforts mais par son ordinaire."

Faute de se tenir avant, le toucher se tint après. Un toucher intergénérationnel. Les petits de Réglisse et de Perdigue en furent. Ce fut un bon toucher, vif, sans chamailleries où Titi montra toute sa verdeur et Gwen ses talents de pédagogue. Nombre de joueurs étaient pieds nus. Le pré était sec. Comme nos gosiers qu'une pierre rédemptrice réconforta. La piscine sobre de Jean-Phi accueillit les belligérants. Perdigue et Gwen assumaient avec délicatesse et attention leur rôle de père sous l'œil attendri de Pépé. L'après-midi touchait à sa fin. Arnaud alla quérir le cadeau des archi pour les quarante ans de Jean-Phi. Une lampe. Belle idée, n'est-ce pas. Chaque fois que Jean-Phi actionnera l'interrupteur et s'offrira un peu de lumière, il pensera à nous. Le Préside avait bien fait les choses. D'autant qu'il y ajouta une pointe d'enfance. Dans la poche en papier qui accompagnait la lampe, une multitude de petites choses propres aux jeux de l'enfant. Gamins nous sommes et entendons le demeurer. Jean-Phi en tête.

L'on se délassait, buvait un peu. La soirée Astérix s'annonçait.

La troupe des castors se dispersait. La jeune génération prenait la relève. Rien que de très banal. Ainsi va la vie. Et la vie est belle. Elle tient en peu de choses. Et ce peu de choses est de l'or. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est JB. Quand je vous dis qu'il était là avec sa douce Suzy.

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