26 juin 2015

Le cuistot de la semaine : Le Tarlousain… Non ce n’était pas le ragout de la Méduse ce gigot ! Mais bien les copains d’abord !

Par Le Barde et Réglisse
 

Il est de tradition que la conquête de grandes causes se fasse en fanfare. Le Tarlousain amateur de son stade n’aime pas se retrouver seul pour les rencontres sportives et culinaires. Il est ainsi ! Point de rubans ou de match à toucher, l’homme se déplace uniquement pour plaquer et à ses heures pour nous faire à manger.
Pour éviter tous lapins, l’homme est prudent est joue pêle-mail l’appel des troupes. C’est une habitude de toulousain, qui n’aime pas rater les grandes occasions. Quand il monte sur Bordeaux, de Toulouse à Bordeaux nous montons, nous ne descendons pas c’est purement géographique sans aucune allusion à quelques querelles puériles et stériles de ces grandes villes qui se partagent le même fleuve. Mais bon… l’homme est compétiteur et désire remplir sa table de tous castors motivés. Et comme tout, les réponses se font au code de chacun. Il eut la joie de quelques missives dont il fallait déchiffrer le contenu. Pour compter ses convives, il n’en fallait pas plus pour sortir la calculette à Pépé et se dire que la racine carré des réponses négatives multipliées par la constante de planck est égale à des lapins potentiels. Bref, la surprise sera pour les présents. Tout ça… comme qui dirait c’était après. D’abord il y a le pré. Nous étions assez pour retourner l’aire de jeu sur sa longueur. Le soleil est de la partie, l’arrosage aussi. Le jeu lui, se cherche. Nous retrouvâmes avec grand plaisir, les consonnes expérimentées JB et JP, il ne s’encombre pas dans le jeu d’un j’y vais ou j’y vais pas. Nous retrouvons leur savoir du jeu à la couleur grisante de leur cheveu. « Tout se paie ! » dirait le père Escassut à la fin de sa séance d’analyse hebdomadaire. Il n’est pas amateur des capucins pour rien… Mais bon certains savoirs et prouesses rugbystiques s’acquièrent par l’expérience qui se paie en temps. Dudu a notre niveau joue maintenant gratis, en même temps il porte des voyelles.

Les lignes en opposition étaient par nature non homogènes et par conséquent chirales. Cette configuration crée en miroir des hommes « qui râlent ». Cette proximité phonétique à nos oreilles d’érudits, d’une configuration géométrique non égalitaire et la présence de castors qui mettent en corps et en mots leurs perceptions contrariées se condense comme par magie dans un langage d’espace inconscient et sublime dans sa correspondance analytique. L’hypothèse se confirmerait si dans la présence de lignes homogènes, nul ne râlerait. Mais bon, après réflexion, ça n’a rien à voir avec la chiralité des choses, le ballon est ovale et les caractères en osmose avec la situation. Le score au final compté par la Piballe, chanté par le Barde et poursuivi par les autres évoque une symétrie parfaite. Point de « qui râle » sur ce sujet. Un match se joue jusqu’au bout. C’est bien beau de mener 9 à 1 pour terminer sur un 10 à 10. Les castors travaillent leur physique d’été et leurs mentales divers. Les manteaux sont vraiment de trop en cette période. Titi brilla à son habitude, il a un truc à lui, la bienséance et le cadre confidentiel du blog ne me permettent pas de le divulguer. La seule chose qui peut se partager c’est qu’il ne mouille pas uniquement le maillot quand il rentre dans l’arène. Il cloua Maxime par son jeu de pénétration. Il n’en fallait pas plus à notre aligot de service pour accélérer à son tour son jeu de canne. Bref c’était ce mardi du donnant-donnant. Un jeu en miroir en somme. Jean-Phi évita la mise en quarantaine avec ses courses puissantes qui le caractérisent mais bon la mécanique de ses chevilles est par conséquent mise à rudes épreuves. Le vieux Escassut de rajouter « Putain, quand je vous dis que tout se paie !! » Bref, Piou Piou lui il s’en fout il se fait des ronds autour de nous.

Chassés par l’arrosage, rafraichis par la douche, savonnés par nos paires, habillés pour l’été nous pointâmes notre nez au trou. Une arrivée à l’heure d’été pour se désaltérer avant le cassoulet. Il faisait chaud au pré et Tcho au trou. Les ballonneurs méritèrent plusieurs tournées appréciées, 22 heures ne sont pas encore passées. Peut-être la magie de se découvrir dans les mets d’une ville en rose. Notre trésorier accompagna notre hôte d’un sublime blason stadiste bien éloigné des sangliers auvergnats.

C'est par des œufs mimosa que le toulousain ouvrit le bal. Rien n'est plus simple que l'œuf mimosa. On prend un œuf dur, on enlève le jaune, on le mélange avec de la mayonnaise et des herbes. Puis, on le replace dans le blanc. Enfin, on émiette le jaune. D'où le nom de mimosa. L'œuf ose mimer le mimosa et c'est pour cela qu'on l'aime. Le toulousain en sait quelque chose. Et c'est pour cela qu'il nous le proposa. Le Toulousain, on est toujours heureux de le retrouver. Avec ou sans œufs mimosa. 

(Saviez-vous qu’il existe plus de 400 espèces de mimosa, que la sensitive (ou Mimosa pudica) est nommée ainsi en raison des mouvements de rétractation de ses feuilles lors d'un frôlement. Que la même sensitive est à l'origine du mot mimosa, utilisé par les botanistes du XVIe siècle (herba mimosa) et dérivé du latin mimus (mime) afin d'exprimer l'idée de mouvement).

JB et Bernard Palanqués abusèrent de l'œuf mimosa. Guitou aussi. Les quelques feuilles de salade déposées sur le long plat argenté restaient à quai. Un ornement, rien de plus. Mais un ornement nécessaire. De temps en temps, le Tarbais prenait délicatement une feuille, la portait à ses lèvres et soupirait de plaisir. J’ignore la nature du lien qui s’est établi entre le tarbais et les feuilles de salade, mais il est profond. Maxime était admiratif. Qu’une feuille de salade puisse aboutir à tant de béatitude l’émerveillait.

Vint alors le gigot et son « ail frais de Garonne » (l’expression est du toulousain). Le gigot, soit dit en passant qui doit son nom à un instrument de musique dont la forme lui ressemble : la gigue. La gigue, mes castors, dont la mélomanie est bien connue, est un instrument médiéval à corde frottées. Elle est de la famille des Vièles ; elle en est même le membre le plus petit avec le rebec. 

En élisant le gigot pour un soir, le Toulousain montrait que la saucisse n'a pas le monopole de la cité de Nougaro. Cette ouverture d’esprit ne nous étonna guère. Le gigot était accompagné d’une ratatouille. Un compromis culinaire et saisonnier. Le gigot est de toutes les saisons, la ratatouille est d'été. L'être de la ratatouille ne s'exprime qu’aux beaux jours. Si le vieux quatre découpa le gigot en tranches, c'est Guitou qui servit la ratatouille. Quelques mauvaises langues s'en donnèrent à cœur joie. Les mauvaises langues, il s'en fout Guitou. Il faut le voir, serti d'Hermès, plonger dans la marmite une louche généreuse. C'est aussi cela l'élégance, mêler la ratatouille à Hermès.   

Hermès/Guitou 

Une longue conversation suivit entre Hamilton et Guitou sur la démocratie tunisienne. Titi tendait l'oreille. Il se permit une affirmation à fleur d'oxymore : " Le meilleur régime, c'est la dictature humaniste." La Piballe s’en branlait. Et de citer Audiard dans Le cave se rebiffe : « Dire qu'il suffit de mettre un gigot au four pour voir venir les emmerdeurs. » Cette intervention mit un terme au débat.

Le lancer d'assiettes fut parfait. Avec une délicatesse et une précision inouïes, le toulousain trouvait toujours sa cible. Et le fromage vint. 
L’homme est délicat dans ses choix de fromage. Il expérimente l’ivresse des sens dans la diversité qu’il propose. Le Sabite alimentera la discussion. Les hommes à table et au comptoir étaient heureux dans cet accueil Tarlousain. L’ambiance est à la magie du gigot proposé. A la lumière tamisée, chaque homme imprégné et reput brillait de répliques médusées. Magie du gigot, alchimie du Tarlousain, détournement scientifiques du vivant. Pour ma part je parie sur la mayonnaise sans OGM, il est vrai que la soirée est partie sur des œufs. Mais quand les ingrédients sont réunis, la mayonnaise ne peut que prendre à la force des coudes en mouvements.

Les oranges saupoudrées d’épices du fameux port de Toulouse, cannelle et plaisirs chocolatés. L’expatrié est délicat, le dessert fin et subtil à l’élégance de notre hôte. Le café coula, point de Régus depuis que Guitou écoute le père Escassut. Ce sera donc une recette de grand-mère. La réception se fera jusqu’à tard, le toulousain parle de bonne choses et offre de bonnes choses à l’image de ce plaisir des îles qui vénèrent la canne à sucre comme nous, nous prions le raisin. La cuvée est vieillie, fumée, tourbée, si surprenante et si familière. Le vieux4 fit de nouvelles rencontres pour alimenter ses anciennes. Le père Escassut rappela comme il se doit que « tout se paie », l’analyse lui réussit bien, Donatien philosophe aussi se chargea du rappel des sous.

Le partage des sens se diffusa au lanceur des dés. Le partage des pensées, la nuit bien avancée nous nous quittâmes sur les lancers.

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