Par Le Barde et Réglisse,
Serge s'ennuyait ; les siens ne brillaient guère. Sur le papier pourtant, son équipe ne laissait pas présager un tel désastre. Mais le papier n'est pas le terrain d'un rugbyman, tout au plus celui du barde et de son bardinet qui, soit dit en passant, sont aussi des rugbymen. Mieux, ils marient leurs deux terrains de prédilection. Ne nous en voulez pas de parler un peu de nous. La plume est humble hélas et n'autorise pas ou si peu de parler de soi. La plume ? Non, le clavier d'un ordinateur ou d'un I Phone. Le monde moderne a ses exigences. Peu porte le support pourvu qu'on ait le verbe.
Donc, Serge s'ennuyait. La nuit était douce et belle. Tout l'opposé de son équipe. Il est vrai que parler de douceur en évoquant le nom de Gwen n'est pas de circonstance. Quant à la beauté ! Encore qu'il ait des restes de qualité. Reconnaissons qu'ils doivent davantage à sa capacité à rentrer dedans plutôt qu'a celle d'éviter ses adversaires. Le style, c'est l'homme. Titi tentait, tant bien que mal, de redonner vigueur à ses partenaires. En vain. En face, tout n'était que perfection. La rentrée tant attendue de Walid n'y était pas étrangère. Il régalait son aile. Il y a du Campese chez notre Libanais. Et du Titou Lamaison chez La Piballe. Dudu, égal à lui-même, commentait les règles et les gestes. Et Peyo, sans fin, gagnait la terre promise. Il est vrai que les trous étaient béants et Serge désabusé. Reviens le Tarbais chuchotait-il. Mais le Tarbais était en cuisine. On ne peut être au four et au moulin.
Tout de noir vêtu, il (le Tarbais) accomplissait ses devoirs d'un soir. Le trou était bien garni. La fée attendait au comptoir en papotant avec Pépé. Le Tcho poussait des vocalises en songeant à la mer, un air de Pelléas et Mélisande à la bouche. Maxime et Julien, à défaut de pré, taquinaient la mousse.
L'entrée était simple comme une passe à l'ancienne, sans fioritures. Des tranches de jambon cru, du chorizo et de petits piments sur lesquels Serge jetaient un œil suspicieux. De petits carrés de beurre permettaient de faire sandwich. Le tout arrosé d'un Saint-Émilion grand cru de Jean-Phi. Un Château Rozier qui, à défaut de dire son nom, affirmait son appartenance. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Car le trou est un monde, n'est-ce pas, une manière d'être.
Puis vint le temps du riz. Le castor chef est amateur de riz. L’automne est là et le riz blanc sur la table. Le Tarbais était de manque sur le terrain ainsi qu’Hamilton. Deux artistes qui excellent en dehors du terrain dans cette période où il est bon de s’éclipser. Ce n’est pas la lune qui me contredira. Sur le terrain de mémoire de Dudu, autant dire de mémoire d’Homme, il n’était jamais arrivé de rencontrer une équipe qui ne pointe pas son nez derrière la ligne d’essai. Parfois les lignes sont faites en équilibre, parfois non mais même avec ce mélange d’expériences, de techniques, de masse, dédicace spéciale à Titi, et de force de pénétration re-dédicace à ce même homme, les grands, les petits, les nouveaux, les anciens, il n’était jamais arrivé qu’une ligne ne pointe son essai. Dudu a ses habitudes mis à mal quand le monde change. Point de grande chope pour son anisé. Ce soir il arrose. La victoire était maniérée, jusqu’à en mouiller son pantalon. L’émotion est intense quand le nouveau se transforme en souvenir. La mémoire est ainsi faite. Dudu ne le sait que trop bien. Nous ne saurons si c’est l’excitation d’appartenir à ligne de marqueur où la proximité d’un jacquot amateur d’eau. Dans tous les cas, il n’est pas tombé par terre, sans que cela soit la faute à Voltaire, mais Dudu eut le cul dans l’eau… Et de mémoire de Jacquot, autant dire, une mémoire d’Homme, c’est la première fois que Dudu mouille quelque chose à table. Comme quoi, l’éclipse est magique.
Bref, cette soirée rime avec les premières. Le Tarbais, sur le terrain trouve son équilibre à côté de Lourdes. Il ne met point de zeste de citron dans sa cuisine mais trouve toujours un équilibre dans ses exploits culinaires et rugbystiques, le fameux stadozeste tarbais. Nous étions bien loin des Pyrénées dans son plat proposé. Mais bien heureux dans la réunion. La rougaille ou rougail est une préparation de la cuisine créole, à base de légumes, de fruits, de piments, de gingembre accommodant le poisson ou la saucisse. Du créole aux Pyrénées, il n’y a qu’un pas. Les épices étaient à souhait ni trop pimenté pour nous assurer des sièges matelassés, ni trop gingembré. Le mélange créole fit de nombreux émules et avait au-delà du goût des îles recherché, les saveurs prononcées se rapprochaient d’un goût de « reviensy ».
Nous eûmes du grand Sabite qui pour une première sortit son Prestige. De mémoire de pépé autant dire de mémoire d’Homme, nous eûmes un Sabite turgescent. La couleur, le parfum, le corps offraient à chacun un plaisir subtil et délicat. Point de critiques pour les chais. Tauzin qui a du nez, se leva même pour embrasser en signe de respect les ceps …de notre Sabite. L’hommage était mérité. Les castors savent s’incliner autant qu’ils peuvent critiquer tous les plaisirs qui touchent à leur palais. Notre raisinier n’était plus résigné aux blâmes de ses pairs. Le blogger rêvait dans son coin d’une nouvelle étiquette sans coquelicot du presque tige en somme.
Le lancer d'assiettes fut couci-couça. Elles flottaient mollement dans le ciel du trou ou le fendaient avec vigueur. La vigueur a les détails en horreur. Et mon pauvre front d'en garder trace. Comment en vouloir au Tarbais dont on sait l'enthousiasme et la vivacité. Les assiettes comme la nature ont horreur du vide. Le plein d'un front satisfait leur quête de l'obstacle même si elles s'adressent aux mains. Une façon comme une autre de titiller la muse.
Les assiettes reposées, l’homme de tablée distribua le lacté. Tiens voilà du bon fromage cette fois ci du Pyrénées. Un véritable camembert des Pyrénées. Il n’y a pas à dire mais notre seb a le sens du voyage et partage. La confiture pour la brebis. Point trop n’en faut. Même si Bruno ne sait que trop bien que la confiture n’est que de trop quand le fromage est bon. Et le fromage était bon.
Le Tarbais est un métronome. Il tient le tempo, il a le rythme et le sens de la prise du trou. Serge aussi. Tous les deux ils sont heureux quand le trou s’offre à eux. Même si pour ce soir, chacun était dans son coin. L’un au fourneau, l’autre au pré. Le tarbais offrit en dessert, une mousse chocolat. Bien sombre comme nous les aimons. L’équilibre se crée dans la dualité. Et pour compenser le noir rien de telle que le blanc. La nature de l’homme est ainsi faite et une chantilly sera de la partie.
La soirée se prolongeait. Une belote de comptoir se dressa. Perdigue en était. Et le Libanais Itou. Fayou dispensait son Jet menthe comme on dispense ses bontés. Dehors, la nuit appelait ses petits. Une nuit d'automne au ciel pur et étoilé. Les Capucins étaient paisibles et les castors, le buste droit et le regard fier regagnaient leurs tendres pénates. Serge ne rouspétait plus contre le destin du pré. Le jansénisme en rugby n'existe pas. Et il rêvait déjà de revanche en prenant le ciel à témoin. Je les aurais jurait-il, je les aurais.
Donc, Serge s'ennuyait. La nuit était douce et belle. Tout l'opposé de son équipe. Il est vrai que parler de douceur en évoquant le nom de Gwen n'est pas de circonstance. Quant à la beauté ! Encore qu'il ait des restes de qualité. Reconnaissons qu'ils doivent davantage à sa capacité à rentrer dedans plutôt qu'a celle d'éviter ses adversaires. Le style, c'est l'homme. Titi tentait, tant bien que mal, de redonner vigueur à ses partenaires. En vain. En face, tout n'était que perfection. La rentrée tant attendue de Walid n'y était pas étrangère. Il régalait son aile. Il y a du Campese chez notre Libanais. Et du Titou Lamaison chez La Piballe. Dudu, égal à lui-même, commentait les règles et les gestes. Et Peyo, sans fin, gagnait la terre promise. Il est vrai que les trous étaient béants et Serge désabusé. Reviens le Tarbais chuchotait-il. Mais le Tarbais était en cuisine. On ne peut être au four et au moulin.
Tout de noir vêtu, il (le Tarbais) accomplissait ses devoirs d'un soir. Le trou était bien garni. La fée attendait au comptoir en papotant avec Pépé. Le Tcho poussait des vocalises en songeant à la mer, un air de Pelléas et Mélisande à la bouche. Maxime et Julien, à défaut de pré, taquinaient la mousse.
L'entrée était simple comme une passe à l'ancienne, sans fioritures. Des tranches de jambon cru, du chorizo et de petits piments sur lesquels Serge jetaient un œil suspicieux. De petits carrés de beurre permettaient de faire sandwich. Le tout arrosé d'un Saint-Émilion grand cru de Jean-Phi. Un Château Rozier qui, à défaut de dire son nom, affirmait son appartenance. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Car le trou est un monde, n'est-ce pas, une manière d'être.
Puis vint le temps du riz. Le castor chef est amateur de riz. L’automne est là et le riz blanc sur la table. Le Tarbais était de manque sur le terrain ainsi qu’Hamilton. Deux artistes qui excellent en dehors du terrain dans cette période où il est bon de s’éclipser. Ce n’est pas la lune qui me contredira. Sur le terrain de mémoire de Dudu, autant dire de mémoire d’Homme, il n’était jamais arrivé de rencontrer une équipe qui ne pointe pas son nez derrière la ligne d’essai. Parfois les lignes sont faites en équilibre, parfois non mais même avec ce mélange d’expériences, de techniques, de masse, dédicace spéciale à Titi, et de force de pénétration re-dédicace à ce même homme, les grands, les petits, les nouveaux, les anciens, il n’était jamais arrivé qu’une ligne ne pointe son essai. Dudu a ses habitudes mis à mal quand le monde change. Point de grande chope pour son anisé. Ce soir il arrose. La victoire était maniérée, jusqu’à en mouiller son pantalon. L’émotion est intense quand le nouveau se transforme en souvenir. La mémoire est ainsi faite. Dudu ne le sait que trop bien. Nous ne saurons si c’est l’excitation d’appartenir à ligne de marqueur où la proximité d’un jacquot amateur d’eau. Dans tous les cas, il n’est pas tombé par terre, sans que cela soit la faute à Voltaire, mais Dudu eut le cul dans l’eau… Et de mémoire de Jacquot, autant dire, une mémoire d’Homme, c’est la première fois que Dudu mouille quelque chose à table. Comme quoi, l’éclipse est magique.
Bref, cette soirée rime avec les premières. Le Tarbais, sur le terrain trouve son équilibre à côté de Lourdes. Il ne met point de zeste de citron dans sa cuisine mais trouve toujours un équilibre dans ses exploits culinaires et rugbystiques, le fameux stadozeste tarbais. Nous étions bien loin des Pyrénées dans son plat proposé. Mais bien heureux dans la réunion. La rougaille ou rougail est une préparation de la cuisine créole, à base de légumes, de fruits, de piments, de gingembre accommodant le poisson ou la saucisse. Du créole aux Pyrénées, il n’y a qu’un pas. Les épices étaient à souhait ni trop pimenté pour nous assurer des sièges matelassés, ni trop gingembré. Le mélange créole fit de nombreux émules et avait au-delà du goût des îles recherché, les saveurs prononcées se rapprochaient d’un goût de « reviensy ».
Nous eûmes du grand Sabite qui pour une première sortit son Prestige. De mémoire de pépé autant dire de mémoire d’Homme, nous eûmes un Sabite turgescent. La couleur, le parfum, le corps offraient à chacun un plaisir subtil et délicat. Point de critiques pour les chais. Tauzin qui a du nez, se leva même pour embrasser en signe de respect les ceps …de notre Sabite. L’hommage était mérité. Les castors savent s’incliner autant qu’ils peuvent critiquer tous les plaisirs qui touchent à leur palais. Notre raisinier n’était plus résigné aux blâmes de ses pairs. Le blogger rêvait dans son coin d’une nouvelle étiquette sans coquelicot du presque tige en somme.
Le lancer d'assiettes fut couci-couça. Elles flottaient mollement dans le ciel du trou ou le fendaient avec vigueur. La vigueur a les détails en horreur. Et mon pauvre front d'en garder trace. Comment en vouloir au Tarbais dont on sait l'enthousiasme et la vivacité. Les assiettes comme la nature ont horreur du vide. Le plein d'un front satisfait leur quête de l'obstacle même si elles s'adressent aux mains. Une façon comme une autre de titiller la muse.
Les assiettes reposées, l’homme de tablée distribua le lacté. Tiens voilà du bon fromage cette fois ci du Pyrénées. Un véritable camembert des Pyrénées. Il n’y a pas à dire mais notre seb a le sens du voyage et partage. La confiture pour la brebis. Point trop n’en faut. Même si Bruno ne sait que trop bien que la confiture n’est que de trop quand le fromage est bon. Et le fromage était bon.
Le Tarbais est un métronome. Il tient le tempo, il a le rythme et le sens de la prise du trou. Serge aussi. Tous les deux ils sont heureux quand le trou s’offre à eux. Même si pour ce soir, chacun était dans son coin. L’un au fourneau, l’autre au pré. Le tarbais offrit en dessert, une mousse chocolat. Bien sombre comme nous les aimons. L’équilibre se crée dans la dualité. Et pour compenser le noir rien de telle que le blanc. La nature de l’homme est ainsi faite et une chantilly sera de la partie.
La soirée se prolongeait. Une belote de comptoir se dressa. Perdigue en était. Et le Libanais Itou. Fayou dispensait son Jet menthe comme on dispense ses bontés. Dehors, la nuit appelait ses petits. Une nuit d'automne au ciel pur et étoilé. Les Capucins étaient paisibles et les castors, le buste droit et le regard fier regagnaient leurs tendres pénates. Serge ne rouspétait plus contre le destin du pré. Le jansénisme en rugby n'existe pas. Et il rêvait déjà de revanche en prenant le ciel à témoin. Je les aurais jurait-il, je les aurais.
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