19 décembre 2016

Le cuistot de bouffe : Chapon l’artiste ! Il n’y a que Faye qui m’aille…

Par Le Barde et Bardibule
 
L'hiver montre le bout de son nez. Il faisait frisquet, le ciel était d'un noir très pur. D'aucuns avaient mis des gants, d'autres des bonnets. Les doigts gourds, nous eûmes toutes les peines du monde à saisir la gonfle. Peu à peu, nous fûmes plus alertes.  Surtout Régis. Les saisons n'ont pas de prises sur son jeu. D'autres sont plus sensibles aux aléas du temps. Nous sommes inégaux face aux saisons.

Nous étions seize. Le froid avait conjuré nos chamailleries habituelles ; le froid a du bon. Il y eut une pluie d'essais bien qu'il ne tombât pas une goutte. Titi nous gratifia d'une somptueuse chistera lors que Jean-Phi offrait des caviars ; il y avait quelque chose de Serge en lui. Zeille était bien, tranchant. Pioupiou attendait sur son aile, patiemment. Puis, il saisissait la gonfle, filait sa course admirable, crochetait, et s'affalait en terre promise en criant Alleluia. Donatien, de retour, n'en pouvait mais d'une telle métamorphose.

Oui, l'hiver nous va bien. Même en automne. Il suffisait de voir Dudu, toujours aussi printanier. Toto, lui, reste tel qu'en lui-même. Ni le temps ni les saisons n'ont de prises sur ses courses. Hamilton feuilletait l'herbe virtuelle à la recherche d'une herbe folle. Il n'était pas rare de le voir s'agenouiller pour trouver son butin. En vain. Mais il n'abandonna pas ; il n'abandonne jamais Hamilton. Peut-être cherchait-il un trèfle à quatre feuilles pour Walid ?

Rue de Bègles, Florian était d'attaque.  Comme prévu, il proposa des huîtres. Elles étaient disposées sur un tapis de glace. Pépé pour une fois n’a pas fait de rappel pour la mise à table. C’était même l’inverse. Les huitres sont ainsi elles appellent la marée. Le petit vin blanc qui va bien. Mais la touche arcachonnaise est de mise. Le Bassin se complète avec la saucisse. Fayou est un ange à table. Il sait satisfaire ses castors. Il associe aux plaisirs de la mer, les délices du porc. Le tout se fait par vague. Flo et la mer, il n’y a pas de surprise ça maitrise ! La marée essuie la lune. Les assiettes font place aux plus grandes. Les castors sont en masse. Le père fayou garde son flegme britannique. Une gestion des conflits sans subir la marée. Du coup l’homme a tout planifié. C’est une déformation professionnelle des castors architectes. Le fil à plomb à miser sur le chapon. Les castors jubilent. Fayou profite de la tablée. Il culmine aux sommets des délices. En rappel ce sera une farce de morilles, cèpes et délices d’automne en somme. Le jus du chapon et tout est bon. Pépé pleure. Le chapon tire son pompon. Titi distribue le jus à son habitude. Les assiettes sont pleines pour la première tournée. Le chapon crée le silence. N’est ce pas là le signe du bon. Les castors chantent quand ils sont heureux et font silence quand ils ont la bouche pleine. Sur le coup ça la joue synchro. C’est un silence en chœur. Don tient le bon bout lui aussi. Le silence profite à la création. Les possibilités sont multiples dans tant d’associations mais là notre Fayou joue seulement l’éclate. Pépé a repris son souffle. Les larmes sont sèches. Il aiguise du coup sa mine. La compétition à la cuillère de bois lui ont fait perdre tous ses sens. Dans la catégorie chapon farcie, huitres, il n’y a pas à dire la compétition prend un sacré coup de fouet. Il en est souvent ainsi dans ses repas de fin d'année. Dernière accélération avant la ligne d'arrivée. La confusion fait l’arme. L’homme au béret est sonné et se réfugie du coup dans le pragmatique du marqué. Titi est lui aussi tout pragmatique à sa manière. Le chapon il le vénère. Il aime le bon. Et aux vues des retransmissions de ce week-end, nos amis Archi Pau ont reconnu son art du marqué qu’il réserve sur le pré.
 
C’est Noël avant l’heure. Piou Piou chante. Il ne rate pas l’occasion pour rompre le jeûne et le silence. Jésus est bientôt de sorti. « Chapon l’artiste » clame-t-il à tue tête. La marée d’huître, un chapon farci, il n’en fallait pas plus pour que les castors gonflent leur ventre et rentre leur queue plate. Signe de respect pour ce sacrifice réservé aux poulets. La satisfaction se vénère le rite du trou est sauvegardé. Flo en Archi domine. Le forfait sera de rigueur pour la plupart. La resserve sera de trop. Même les plus gourmands n’en peuvent plus. Le Reindent pour faire glisser le tout n’y pourra rien. Fayou a eu raison de nous ! Du coup, les castors chantent pour se creuser une voie lactée.

Le lancer d'assiettes ne connut que peu de déchets. Le castor casse moins. Et c'est mieux ainsi. Le fromage fut comme il faut et le camembert fait à point. Il donna l'occasion, pour une raison que j'ignore, à Léo de chanter du Frédéric François. Au désespoir de Pioupiou avec lequel je philosophais. Amélie, lui, commentait les élections à la FFR. Que ne s'est-il présenté ? Pour slogan : Avec Cambot, le rugby porte beau ! Il préfère ses cadets Amélie. Tant pis pour la fédé et tant mieux pour ses gavroches. Au bout de la table, le Tarbais dissertait avec Jeff. L'absence de toucher le rend prolixe en pensées profondes. Don  buvait ses paroles.

Le dessert fut en chocolat, accompagné d'un sorbet à la fraise. Un zest bienvenu d'enfance en ces préliminaires de fêtes. Il ne manquait que les clémentines chères à notre Libanais. Pépé était radieux. Comme d'ordinaire.

La belote de comptoir était fournie : huit joueurs. Des baraques et des super baraques ponctuaient les donnes. Elles firent florès. En sorte que les petites mains l'emportèrent. Ainsi va le jeu.

La nuit nous accueillit. La rue était calme. Léo chantonnait encore du Frédéric François et Hamilton des folk songs anglais.  La faute à Deller. Dans son lit, au loin, Coco dressait un doigt complice en pensant à ses petits.

10 décembre 2016

Les vieux de Bouffe : A la soupe aux moules, moules, moules !

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc


Musard n'est pas une idée ; pas même un songe. C'est un trou de verdure où chantent des heures heureuses. Me revient souvent cette antienne de Pioupiou : " Je m'amuse d'un art à Musard le soir." Ou de Rimbaud : " J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal."

La nuit était douce. Les étoiles au ciel faisaient un doux froufrou. Petit Poucet rêveur, Serge égrenait, dans sa course, des passes comme autant d'invites à la danse. Jean-Phi zébrait le pré, comme un peintre sa toile. Musard, le mardi, est un tableau de maître.

La fraîcheur hivernale fut, sans doute, la raison de trop de maladresses. Et les passes, souvent, ne trouvaient pas les mains qu'elles sollicitaient. "Déliée la passe chuchotait le pinson" à l'endroit de Jeff. "Une caresse, un pinceau délicat ou vif selon les circonstances". "Pensez à JB disait le Bardibule en bon gendre. Et cessez ces intérieurs coupables." Perdigue, lui, il s'en branlait. Il rentre Perdigue, il va droit, le buste légèrement incliné et les pattes folles. Comme ce petit garçon des dessins animés d'antan.

Quantité Vs Qualité
Que de monde hier sur le pré, quasiment 30 joueurs. A quinze contre quinze, il y a du bon et du moins bon. Le bon, c’est le plaisir de l’affluence, de l’abondance. Le moins bon, c’est la probabilité lorsque tu joues à l’aile de voir arriver la balle.

 Fred : Mais alors Jamy, c’est quoi la probabilité de voir arriver la balle à l’aile
Jamy : Et bien Fred, c’est pas sorcier. Partons de l’hypothèse que chaque joueur rate en moyenne une passe sur 4.
La petite voix : Eh oh Jamy, c’est pas beaucoup, hihihi !
Jamy : En effet, pour certains joueurs c’est pas beaucoup… mais reconnait tout de même que pour d’autres Archiball, c’est largement surestimé. Reprenons donc.

On pose également qu’en une heure de jeux, il y a 30 phases d’attaque par équipe, 15 joueurs dans la ligne et faisons une première approximation que le ballon part du milieu du terrain, cela représente un potentiel de ballons tombés de :
30 (Nbr phases d'attaques / équipe / heure) * 15 (Nbr joueurs dans la ligne)/2(milieu du terrain)*25% (Nbr passes ratées /joueur / ballon) soit : 56.25 ballons tombés par équipe /heure !
Fred : Mais Jamy, Jeff, il préfère garder la balle que de faire une mauvaise passe !
Jamy : C’est vrai Fred, mais Jeff, il est comme ça…Reprenons donc, le premier calcul partait de l’hypothèse que le ballon parte du milieu, imaginons désormais que celui-ci parte d’une aile et « passe » donc par tous les joueurs de la ligne, c’est alors 112,5 ballons qui tombent par équipe et par heure de jeu.
La petite voix : ouh lala.
Fred : Mais alors Jamy, comment peut-on faire pour diminuer ce nombre acadabrantesque ?
Jamy : Il y a deux solutions pour cela une de gauche et une de droite. La solution de gauche consiste à jouer moins longtemps. Moins tu joues, moins tu fais tomber de ballon !
Fred : Ah ouai, et la solution de droite ?
Jamy : La solution de droite consiste à virer des joueurs. Moins il y a de joueurs, moins il y a de passes et donc de ballons tombés.
Fred : Mais dis-moi Jamy, c’est pas un peu con ces deux solutions ?
Jamy : Bah si complètement con. En fait, il suffirait de diminuer le nombre moyen de ballons tombés par passes pour diminuer le nombre de ballons tombés.
La petite voix : Oh il est trop fort ce Jamy.

À défaut d'être très dégourdis avec nos mains, nous nous degourdîmes les jambes. C'est déjà ça. Même si ce pourrait être un peu plus, ce petit plus qui nous augmente.

C'était le repas des vieux. Les anciens présides étaient presque tous là. Coco, Michel, Joël. Et, comme de bien entendu, l'actuel, notre Prez d'aujourd'hui, Arnaud. Ils étaient l'un à côté de l'autre. Le Tcho et Jacouille, eux, avaient mis les mains à la pâte. Et Jacouille avait troqué son béret pour un chapeau. Autant dire que le trou était garni. Les vieux, ils attirent. N'est pas cougar qui veut.

Il fallait bien en couvre-chef d’aventurier pour siéger au bout de table. Les vieux ont de l’Indi (Indiana Jones pour les nostalgiques du trou perdu). Un je ne sais quoi d’une solution à tout et de trouve-tout. Jacquot est traiteur à ses heures mais pour ce soir se fera marin. Le Tcho lui, il se décarcasse pendant que Pépé astique son béret. Si Indiana Jones avait porté un béret est-ce que le monde aurait été différent. Nul ne peut le dire. Il y a parfois des réponses que l’on se pose et dont on se fout éperdument de la question. Car ce soir, ce sont les vieux qui régalent !

Le jury des Prezes bien installé. La table enfin est comblée. Le bar du coup devra ouvrir ses portes pour la bouffe. Il est devenu rare ce moment où des castors mangent en satellite. Mais bon, les vieux et les prezes réunis permettent un sacré rassemblement. Les castors aiment l’hérite et l’alimentent. Contre toutes les attentes des castors en herbe, la cochonnaille se fera dans les plaisirs de la mer. Thomas lui, avait parié sur la soupe. « Les vieux pour la bouffe vont nous faire une soupe », entre deux accélérations s’il vous plait ! La saison est dans les potirons me répètent à deux mains Bardatruc. Nous eûmes donc de la soupe ! Une Soupe dont mes aïeux en parlent avec un S en majuscule. Une soupe aux moules, nous voulons y retourner maman, car les gens de la vile ville ne l’ont pas gouté maman car les gens de la vile ville ne l’ont pas gouté ! (O mes aïeux… Nostalgiques de la comédie musicale Annie levez le doigt…). Les fraicheurs marines nous rapprochent du biniou de notre amiral et de notre général missionnaire. Le cerfeuil rajoute du vert en saupoudrage. L’assiette est orange comme une marée haute. Un délice pour les papilles. « Papille » qui épistémologiquement parlant vient de Papi-(tâte les mou)-les, en ajoutant une aile à notre bonheur. Les anges sont anges et les moules sont dans la soupe. La présidence est en silence et sort le mouchoir pour les vueltas d’honneur, en visée les oreilles et la queue pour trophée d’excellence. La soupe donne ce privilège où la découpe n’est pas nécessaire. Point de coup de corne mais bien une sacré décalque du palais !

Tcho gardait le secret de longue date. Jacquot le sourire au coin, son chapeau en voile sur sa malice : « et encore ils n’ont pas eu la suite… ». Castors à vos serviettes, régalez-vous !

Puis Sabite (vînt) la suite. Une patate pour nous rassasier. La patate nous donne la patate comme la marron pousse à la bagarre. Le vieux 4 aime las patatas mais quand même. La grande cuisine garde ses patates chaudes. Le légume est américain Indiana Tcho nous l’a ramené d’une de ces expéditions latines. L’Argentine quand tu nous tiens. La patate est un détail. Elle est jaune quand elle est cuite à l’eau. Tout ce qui cuit à l’eau est une raison pour que Piou Piou chante. Le père et le fils nos seins d’esprits ! Les chipirons sont basques crient à tue-tête les moules épargnées. Nous restâmes dans la mer pour la suite. Bernatchatte ne rajouta pas de tabasco (il tente un sevrage apparemment, le piment et le yoga font de mauvaises paires). L’homme sort pour les grands matchs. Il est vrai que nos castors voisins sont au trou. Nous réceptionnons les castors de Pau. Les chipirons recouvrent le tubercule. Une nouvelle fois le délice est au rendez-vous. Le chapeau sur le vieux ne sourcille pas. Pépé dénote sur son carnet la barre mise à la verticale. Heureusement qu’ils sont XO en appellation contrôlée et hors concours pour la cuillère d’or. Les castors sont en prières car leur devenir tient dans ce passé. « Le passé se tient dans la passe ! », me glisse le Barde qui ne tolère un hémistiche qui tâche. L’homme est un sacré orateur. Sur le pré comme au trou le castor aime les belles envolées. C’est notre Rimbaud-warrior!

Jacquot, le cap sur la tête regarda son compère … « Et encore, ils n’ont pas eu la suite »…

Le lancer du Tcho fut superbe. Quel geste ! On sent que sa villégiature basque lui apporte beaucoup. Il y eut bien quelques mains malhabiles. Le lancer n'y était pour rien. Oui quel geste ! Accentué par la facilité apparente avec lequel il est exécuté. Du grand art. Les chants s'élevèrent pour le célébrer. Le doigt bien sûr. Joël avait averti : "Quand je prendrai m'as trompette, on fera le doigt." Puis " Ma mère m'a donné cent sous", avec Michel en officiant. Un standard. Et les arias de Pioupiou.


Il n’y a pas de trou sans poème. La poésie dépasse tous sous pires. L’homme chante l’animal. L’animal fait l’homme. La chanson nous unit, Piou Piou a du cor. Bref c’est le père qui porte le chapeau mais c’est le fils qui remue la langue. La trompette inspire et il n’en fallait pas plus pour que le Trez en devenir balance ces rimes en douze à défaut de nouille. Continue répondit l’écho ! L’homme a du coffre et sa présence est un trésor ! Piou Piou avec Coco sont de véritables métronomes pour éviter que tout ange passe. Tant pis pour eux nous sommes entre castors… La vie est le mouvement et le mouvement accompagne la chanson. Du coup point de silence ! Le trou n’est pas pensable sans la présence d’un lala. « Le castor qui chante ou qui siffle est un castor heureux. ». Monotone est du coup notre printemps…

Et le fromage vint. Des tartines grillées n'attendant plus qu'un peu d'ail pour accueillir un camembert cuit à point. Le Carle et le Sabite mêlaient leurs effluves. C'était bon. Amélie, tout au bout de la table rayonnait. Un sphinx. L’énigme ne trouva de réponse dans le riz au lait. Les castors ont pris du ventre. Bardatruc toujours dans la mesure me fait remarquer que tout ce que l’on prend dans le ventre on ne le retrouve pas dans la queue. Le complexe du castor peut être ou une énigme à trois inconnues. Bref dans le manuel des castors émérites, cela se traduit comme un signe de sagesse. « Plus le ventre est rond plus la queue du castor est plate » Galilée dans ses fameuses pensées du castor -69 AVQLCVP…

La belote fut paisible. Il n'y avait pas de jeu. Les mardis se suivent et se ressemblent. Avec ou sans Walid. Deux parties valant mieux qu'une, les impétrants remirent leurs mains étiques sur l'ouvrage. Serge et le Barde étaient face à face pour une ultime donne que Serge emporta. Un doigt de Jet, et tous de regagner leurs pénates.

La nuit nous attendait. Belle. Une nuit d'hiver comme on les aime, au ciel pur. Tous de chantonner. Un ange passe murmura Hamilton. Et de regarder la voie lactée où Fredo lui fit un clin d'œil. Il sifflota alors une gitane cruelle, le pas alerte, un sourire complice sur les lèvres.

03 décembre 2016

Le cuistot de Bouffe : Garcimore tâte les teutons !

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc


Un soir d'hiver comme on les aime, avec ce froid sec qui donne envie de taquiner le cuir, de parapher le pré de passes justes. Le pré est une page, chaque mardi est un chapitre d'un roman sans fin, commencé il y a plus de quarante ans. Il commence à prendre de la place dans nos bibliothèques intimes. Et il est bon de le feuilleter. Le blog est un roman.

Ce mardi fut vif. Et quand le vif s'invite, notre pinson est à son aise. Il fut particulièrement en vue, lacérant de ses courses impétueuses la page pourtant saturée d'exploits de Musard. Il a un côté Rimbaud notre Pinson. Ou proustien. Le temps retrouvé est si évident lorsqu'il déploie ses ailes. Lors que Seb a je ne sais quoi d'Hugo et Jean-Phi de Dumas. On le décrirait volontiers en Bragelone. Le Prez, lui, allait sa chanson douce, comme Verlaine.

Un vol de grues nous surprit. Pioupiou, ivre de bonheur, s'agenouilla et fit un signe de croix. A la stupéfaction de Croucrou qui ronchonnait des fautes imaginaires. "Tu te trompes de camp lui dit-il et je vais jouer les oracles pour te remettre dans le droit chemin." Pioupiou se signa et l'envoya paître avec une miséricordieuse douceur.

Quel entrainement mes amis,

Comme dit le dicton, quand l’équipe de France va, tout va. Alors oui, les grincheux diront que la défaite était deux fois au bout. Mais au bout du compte, n’est-ce pas mieux que de ne rien avoir au bout du bout !

Ne les écoutons pas et regardons les Archiballs tels qu’ils étaient ce mardi sur le pré. Magnifiques. Comment ne pas voir du Kévin Gourdon dans notre Marco, vif sur les jambes et sûr dans la passe, du Ollivon dans notre Jeff toujours présent dans les bons coups, du Wakataicikalandouyete dans notre Toto, rapide et très rapide, du Huget dans notre Peyo aux crochets intérieurs dévastateurs, du Chabal dans notre Bardibule aux montées défensives radicales. Petite parenthèse car je ne sais pas si tous les joueurs en sont conscients mais heureusement que l’on joue uniquement au toucher « un doigt d’une main ». Car, notre Bardibule est aussi fin à la ville que sur le pré le mardi. Il se contente donc sur ces vives montées d’intercepter gentiment la balle. Mais imaginons que le bougre tourne dingo, après tout il est psy, et notre petit entrainement bon enfant pourrait vite se terminer en boucherie façon Delicatessen !

Comment ne pas voir, du Lamerat-Fofana dans notre duo Gary Grant-Le Barde, leurs crinières au vent, humble et affuté comme des couteaux de Maïté et enfin du Dan Carter dans notre Titi « la main chaude ». OK, il n’est pas français Dan mais comme on n’a pas de dix qui sache et attaquer la ligne et buter et défendre et éviter accessoirement de se faire intercepter comme un cadet… Et puis c’est Titi, même avec une chasuble verte il a la classe.

Il y avait surtout une ambiance super agréable ou de nombreux essais furent saluer par l’équipe adverse. Un ange passe… D’un autre côté, il n’y avait rien d’autre à faire que saluer ces belles envolées de part et d’autre.

21h30m00s, l’unique grincheux présent, à savoir le gardien, coupait la lumière ! Satisfait de cette mesquine expérience du pouvoir, notre grincheux s’enhardit et alla aboyer sur quelques ArchiGarnements préférant faire le mur que le tour du stade. Quel manque de vision pour ce pauvre homme qui n’a manifestement pas compris, au regard des nombreux grillages érigés cette année à Musard, que tôt ou tard nous devrons tous faire le mur pour bénéficier d’un stade municipale que nous avons tous payé en très grande partie. En attendant, comme disait Verlaine à Rimbaud les soirs de migraine : « il vaudrait peut-être mieux éviter de passer par la porte du jardin ! »

Oui, un mardi comme on les aime. Nous jouâmes jusqu'à l'extinction des feux. Et chantonâmes sous la douche. Le bon Eddy avait nos faveurs. Allez savoir pourquoi. Puis, de rejoindre le trou où l'Alsace nous attendait. Sans la Lorraine. Par la grâce de Denis.

Denis est un magicien. Il trouve son inspiration dans le Nord Est de la France. L’art de la traverse est ainsi, les castors sont voyageurs et aiment le trou. Il est de tradition, « une de plus » s’exaspère Piou Piou, que le cuistot magicien fasse apparaitre une choucroute derrière ses lapins de Pâques. Saint Nicolas se rapproche et le père fouettard couvre ses arrières. C’est curieux comme nous nous interrogeons sur l’existence d’une mère Noel et comme notre inconscient collectif nous préserve de toutes mères Fouettardes. Les castors sont au trou ce que le pain d’épice est à Saint Nicolas, des amoureux des belles choses. La chaleur d’une lumière même au fond d’un trou nous éloigne de toute entrée dans l’hiver … Bon Le cuistot vous l’avez compris est né dans la choucroute (un de plus) et voyage dans un sac avec les cigognes. C’est son côté castor-voyageur ! Du coup ce soir au trou, c’est CHOUCROUTE !

Nous voilà dans l’attente au bar. Courir donne soif. L’eau au robinet dans le noir et les grues au-dessus de nos têtes nous poussent à une migration au trou. La désaltère nous éloigne des haltères. La pression se lâche, les organismes se détendent sauf Pépé qui est revenu en n’oubliant pas de remettre les horloges à l’heure. Ca ne mange pas de pain. La charcutaille est à table, des cornichons autour. Plateau de saucisson, chorizo alsacien, il n’y a point de frontière pour les épices. Denis reste au Nord dans son Sud, et à l’Ouest pour l’Est. Quoi de mieux le mélange pour nous faire vriller nos boussoles. L’ambiance est chaude. Comme quoi le froid nous réchauffe. Le Sabite chante même s’il a abandonné son Eddy. Il est heureux avec ses castors. Les castors sont bavards-rois !

La choucroute se fait attendre. Dès la descente, nous devinions les saucisses et les jarrets sous chapeau du magicien. Le chou, les patates, il n’en fallait pas plus pour que le vieux 4 lâche Tahiti pour parler espagnol. Il ne parle pas espagnol devant la choucroute, il chante Est-Pagnol ! Les plats sont dispersés sur la grande tablée. Les castors aux abois ! Tenez les pichets de Bières pour les Pros It ! Jeff chante Noël en allemand. Piou Piou pleure devant l’ange. L’homme se rappelle enfant. Il restera du coup sans voix pour sa chanson monotone. Jean Pierre du coup a aussi la larme à l’œil. Il aime bien sa chanson monotone. Les paroles résonnent et font briller nos bougies. Le trou est une famille ! Les castors voyageurs sont encore plus réchauffés et la bière fait parler ! En tout bien tout honneur, les castors aiment tâter les teutons ! Vive la Choucroute ! Garcimore joue à domicile à l’extérieur. Son plat fait toujours des émules. La resserve sera nécessaire pour la plupart tellement nous restons choux. Qu’importe le teuton a de la réserve. Les amateurs de la choucroute impériale réclament la moutarde que voilà. Le Sabite ne peut rien faire devant Gewurtz… Ce soir les vins et la bière se partagent l’accompagne !

Nous pouvons compter sur le comté et du chèvre pour les saveurs lactées.

Le dessert mêla les ascendances alsaciennes de Garcimore à la fraîcheur d'une salade de fruits. En l'occurrence, c'est un kouglof qui rappelait les origines de Denis. Jean-Pierre appréciait. Jean-Pierre dont Titi remarquait, fort à propos, qu'il tirait vers Léo Ferré tout en gardant sa touche Cary Grant. Loin de lui en vouloir, JP s'enflamma pour la génération de Léo. Un nostalgique des grandes heures. Quant à Amélie, il nous redit qu'il faisait sa dernière saison d'éducateur. Nous ne le crûment pas. Sans Amélie, les petits de Bègles seraient orphelins. Quant au vieux quatre, il louait la langue allemande. Et plusieurs d'entre nous d'entonner des chants avec la langue de Goethe. Jeff excella dans l'exercice avec un Tannenbaum de rêve. Noël approche. Et toujours pas de Chnaps perché ! 
 

Pas de Walid pour clore en belote la soirée. Une belote sans éclats. Mais une belote quand même. Puis, nous quittâmes le trou. Laissant derrière nous les parfums lourds de l'Alsace. La nuit, elle, était légère. Le Bardibule foulait le trottoir avec allégresse. Il aime l'hiver, ses nuits sans chichis, qui nous révèlent à nous-mêmes. Il regarda le ciel et reconnut la main de JB dans le petit avion qui striait le ciel en dessinant des castors.