03 décembre 2016

Le cuistot de Bouffe : Garcimore tâte les teutons !

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc


Un soir d'hiver comme on les aime, avec ce froid sec qui donne envie de taquiner le cuir, de parapher le pré de passes justes. Le pré est une page, chaque mardi est un chapitre d'un roman sans fin, commencé il y a plus de quarante ans. Il commence à prendre de la place dans nos bibliothèques intimes. Et il est bon de le feuilleter. Le blog est un roman.

Ce mardi fut vif. Et quand le vif s'invite, notre pinson est à son aise. Il fut particulièrement en vue, lacérant de ses courses impétueuses la page pourtant saturée d'exploits de Musard. Il a un côté Rimbaud notre Pinson. Ou proustien. Le temps retrouvé est si évident lorsqu'il déploie ses ailes. Lors que Seb a je ne sais quoi d'Hugo et Jean-Phi de Dumas. On le décrirait volontiers en Bragelone. Le Prez, lui, allait sa chanson douce, comme Verlaine.

Un vol de grues nous surprit. Pioupiou, ivre de bonheur, s'agenouilla et fit un signe de croix. A la stupéfaction de Croucrou qui ronchonnait des fautes imaginaires. "Tu te trompes de camp lui dit-il et je vais jouer les oracles pour te remettre dans le droit chemin." Pioupiou se signa et l'envoya paître avec une miséricordieuse douceur.

Quel entrainement mes amis,

Comme dit le dicton, quand l’équipe de France va, tout va. Alors oui, les grincheux diront que la défaite était deux fois au bout. Mais au bout du compte, n’est-ce pas mieux que de ne rien avoir au bout du bout !

Ne les écoutons pas et regardons les Archiballs tels qu’ils étaient ce mardi sur le pré. Magnifiques. Comment ne pas voir du Kévin Gourdon dans notre Marco, vif sur les jambes et sûr dans la passe, du Ollivon dans notre Jeff toujours présent dans les bons coups, du Wakataicikalandouyete dans notre Toto, rapide et très rapide, du Huget dans notre Peyo aux crochets intérieurs dévastateurs, du Chabal dans notre Bardibule aux montées défensives radicales. Petite parenthèse car je ne sais pas si tous les joueurs en sont conscients mais heureusement que l’on joue uniquement au toucher « un doigt d’une main ». Car, notre Bardibule est aussi fin à la ville que sur le pré le mardi. Il se contente donc sur ces vives montées d’intercepter gentiment la balle. Mais imaginons que le bougre tourne dingo, après tout il est psy, et notre petit entrainement bon enfant pourrait vite se terminer en boucherie façon Delicatessen !

Comment ne pas voir, du Lamerat-Fofana dans notre duo Gary Grant-Le Barde, leurs crinières au vent, humble et affuté comme des couteaux de Maïté et enfin du Dan Carter dans notre Titi « la main chaude ». OK, il n’est pas français Dan mais comme on n’a pas de dix qui sache et attaquer la ligne et buter et défendre et éviter accessoirement de se faire intercepter comme un cadet… Et puis c’est Titi, même avec une chasuble verte il a la classe.

Il y avait surtout une ambiance super agréable ou de nombreux essais furent saluer par l’équipe adverse. Un ange passe… D’un autre côté, il n’y avait rien d’autre à faire que saluer ces belles envolées de part et d’autre.

21h30m00s, l’unique grincheux présent, à savoir le gardien, coupait la lumière ! Satisfait de cette mesquine expérience du pouvoir, notre grincheux s’enhardit et alla aboyer sur quelques ArchiGarnements préférant faire le mur que le tour du stade. Quel manque de vision pour ce pauvre homme qui n’a manifestement pas compris, au regard des nombreux grillages érigés cette année à Musard, que tôt ou tard nous devrons tous faire le mur pour bénéficier d’un stade municipale que nous avons tous payé en très grande partie. En attendant, comme disait Verlaine à Rimbaud les soirs de migraine : « il vaudrait peut-être mieux éviter de passer par la porte du jardin ! »

Oui, un mardi comme on les aime. Nous jouâmes jusqu'à l'extinction des feux. Et chantonâmes sous la douche. Le bon Eddy avait nos faveurs. Allez savoir pourquoi. Puis, de rejoindre le trou où l'Alsace nous attendait. Sans la Lorraine. Par la grâce de Denis.

Denis est un magicien. Il trouve son inspiration dans le Nord Est de la France. L’art de la traverse est ainsi, les castors sont voyageurs et aiment le trou. Il est de tradition, « une de plus » s’exaspère Piou Piou, que le cuistot magicien fasse apparaitre une choucroute derrière ses lapins de Pâques. Saint Nicolas se rapproche et le père fouettard couvre ses arrières. C’est curieux comme nous nous interrogeons sur l’existence d’une mère Noel et comme notre inconscient collectif nous préserve de toutes mères Fouettardes. Les castors sont au trou ce que le pain d’épice est à Saint Nicolas, des amoureux des belles choses. La chaleur d’une lumière même au fond d’un trou nous éloigne de toute entrée dans l’hiver … Bon Le cuistot vous l’avez compris est né dans la choucroute (un de plus) et voyage dans un sac avec les cigognes. C’est son côté castor-voyageur ! Du coup ce soir au trou, c’est CHOUCROUTE !

Nous voilà dans l’attente au bar. Courir donne soif. L’eau au robinet dans le noir et les grues au-dessus de nos têtes nous poussent à une migration au trou. La désaltère nous éloigne des haltères. La pression se lâche, les organismes se détendent sauf Pépé qui est revenu en n’oubliant pas de remettre les horloges à l’heure. Ca ne mange pas de pain. La charcutaille est à table, des cornichons autour. Plateau de saucisson, chorizo alsacien, il n’y a point de frontière pour les épices. Denis reste au Nord dans son Sud, et à l’Ouest pour l’Est. Quoi de mieux le mélange pour nous faire vriller nos boussoles. L’ambiance est chaude. Comme quoi le froid nous réchauffe. Le Sabite chante même s’il a abandonné son Eddy. Il est heureux avec ses castors. Les castors sont bavards-rois !

La choucroute se fait attendre. Dès la descente, nous devinions les saucisses et les jarrets sous chapeau du magicien. Le chou, les patates, il n’en fallait pas plus pour que le vieux 4 lâche Tahiti pour parler espagnol. Il ne parle pas espagnol devant la choucroute, il chante Est-Pagnol ! Les plats sont dispersés sur la grande tablée. Les castors aux abois ! Tenez les pichets de Bières pour les Pros It ! Jeff chante Noël en allemand. Piou Piou pleure devant l’ange. L’homme se rappelle enfant. Il restera du coup sans voix pour sa chanson monotone. Jean Pierre du coup a aussi la larme à l’œil. Il aime bien sa chanson monotone. Les paroles résonnent et font briller nos bougies. Le trou est une famille ! Les castors voyageurs sont encore plus réchauffés et la bière fait parler ! En tout bien tout honneur, les castors aiment tâter les teutons ! Vive la Choucroute ! Garcimore joue à domicile à l’extérieur. Son plat fait toujours des émules. La resserve sera nécessaire pour la plupart tellement nous restons choux. Qu’importe le teuton a de la réserve. Les amateurs de la choucroute impériale réclament la moutarde que voilà. Le Sabite ne peut rien faire devant Gewurtz… Ce soir les vins et la bière se partagent l’accompagne !

Nous pouvons compter sur le comté et du chèvre pour les saveurs lactées.

Le dessert mêla les ascendances alsaciennes de Garcimore à la fraîcheur d'une salade de fruits. En l'occurrence, c'est un kouglof qui rappelait les origines de Denis. Jean-Pierre appréciait. Jean-Pierre dont Titi remarquait, fort à propos, qu'il tirait vers Léo Ferré tout en gardant sa touche Cary Grant. Loin de lui en vouloir, JP s'enflamma pour la génération de Léo. Un nostalgique des grandes heures. Quant à Amélie, il nous redit qu'il faisait sa dernière saison d'éducateur. Nous ne le crûment pas. Sans Amélie, les petits de Bègles seraient orphelins. Quant au vieux quatre, il louait la langue allemande. Et plusieurs d'entre nous d'entonner des chants avec la langue de Goethe. Jeff excella dans l'exercice avec un Tannenbaum de rêve. Noël approche. Et toujours pas de Chnaps perché ! 
 

Pas de Walid pour clore en belote la soirée. Une belote sans éclats. Mais une belote quand même. Puis, nous quittâmes le trou. Laissant derrière nous les parfums lourds de l'Alsace. La nuit, elle, était légère. Le Bardibule foulait le trottoir avec allégresse. Il aime l'hiver, ses nuits sans chichis, qui nous révèlent à nous-mêmes. Il regarda le ciel et reconnut la main de JB dans le petit avion qui striait le ciel en dessinant des castors.

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